Miss me ?

Jared & Arizona

Arizona n’avait eu qu’un vol aujourd’hui, pour Phoenix. Ou plutôt deux, un aller-retour mais avec quelques heures entre les deux vols. Elle en avait donc profité pour faire un peu de shopping dans les rues de la belle ville d’Arizona. Ouais ouais, entre son prénom et l’Etat on s’embrouille un peu mais bon. Quoi qu’il en soit, elle avait fait du shopping pendant deux ou trois heures avant de remettre son uniforme d’hôtesse de l’air et faire le vol retour pour Pasadena. Ce genre de journée n’était pas fatigante, c’était l’avantage. Enfin pas trop. Et ce n’était pas un vol de nuit. Sans compter que c’était un vol qui ne durait qu’une heure et quart. C’était bien mieux que des vols long-courriers. Quoi qu’il en soit, elle était revenue à Pasadena en fin d’après-midi et elle était tranquillement rentrée chez elle pour prendre un bon bain moussant dans lequel elle se détendit pendant deux bonnes heures en remettant régulièrement de l’eau chaude.

Serviette autour de la poitrine, cheveux séchés et lissés, Arizona s’assied dans le canapé de son salon en se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire de sa soirée. Elle jeta un œil à la pendule, il fallait qu’elle se décide. Son estomac commença à se faire entendre et elle passa un coup de fil au traiteur pour se commander à manger, le temps que sa commande soit préparée et livrée, elle s’habilla puis fut livrée assez rapidement. En même temps, en cliente régulière qu’elle était, ils avaient intérêt à faire vite avec elle. Quoi qu’il en soit, son repas était là et elle avait commandé pour deux, elle avait dans son sac à main deux places de cinéma qu’elle comptait bien utiliser ce soir. Elle aurait immédiatement demandé à Meg mais elle était en service ce soir alors elle s’était dit que Devon serait sûrement partante pour un dîner et offert et un ciné gratuit. Et c’est comme ça qu’elle s’était retrouvée devant chez Jared en espérant que ce soit Devon qui ouvre puisqu’elle faisait comme chez elle. Son sac du traiteur dans une main et les deux tickets de cinéma dans l’autre, elle frappa et malheureusement, ce fut le propriétaire qui ouvrit. Arizona soupira avant même que Jared ne lui prenne des mains les tickets de cinéma.

« C’est pas franchement pour toi non, ni le ciné, ni la bouffe » Malgré tout, elle entra, de toute façon elle n’allait pas attendre dehors. « Tu comptes me gonfler longtemps avec ça ou tu vas finir par te lasser ? demanda-t-elle en levant les yeux au ciel Rend-toi utile et va plutôt me chercher Devon. »

Non parce que ce n’était pas franchement avec Jared qu’elle comptait passer sa soirée. Il était très agréable à regarder mais il perdait énormément de charme dès qu’il ouvrait la bouche. Une fois elle lui avait fait croire qu’elle était quelqu’un d’autre, une seule putain de fois et il allait le lui ressortir jusqu’à sa mort. Quel emmerdeur ! En plus ce n'était même pas un mensonge complet puisque c'était son deuxième prénom.

Miss me ?

Jared & Arizona

La belle blonde leva les yeux au ciel. A quoi elle s'attendait ? A ce que Jared s'excuse en lui disait qu'il était vraiment navré que ces petites piques la gênent ou la mettent mal à l'aise ? Been voyons ! Dire à Jared de cesser d'être chiant c'était comme supplier la pluie d'arrêter de mouiller. Elle leva un doigt en l'air.

« Alors sache que c'était pas tout à fait un mensonge ! Sydney c'est aussi mon prénom, c'est mon deuxième doooonc c'était qu'un demi-mensonge ! »

La partie mannequinat et tout le reste en revanche, elle allait devoir bien se creuser le méninges pour justifier d'avoir déformer une quelconque vérité. Éventuellement parce qu'elle avait un corps sublime pour faire être mannequin ? Enfin à quelques centimètres près... et quelques bonnets de poitrine... et peut-être même quelque kilos. Rien à foutre, elle était canon. C'était l'essentiel. Elle offrit un grand sourire arrogant à Jared.

« Désagréable ? Et regardez qui a le culot de dire ça ? Monsieur je-respire-pour-faire-chier-le-monde ! »

Bon d'accord, niveau casse-couille, ils devaient être à peu près à égalité tous les deux mais chacun dans leur domaine. Arizona était une emmerdeuse de première qui se croyait au dessus de tout le monde alors que Jared était plutôt du genre chieur lourd. N'empêche que ce n'était pas lui qu'Arizona était venu voir mais il semblait qu'elle allait passer sa soirée avec Jared. Bon le gros dilemme ... est-ce qu'elle reprenait sa bouffe et qu'elle se cassait ou est-ce qu'elle restait là à se prendre le bec avec lui toute la soirée. Bon... ce n'est pas comme si elle avait vraiment autre chose à foutre. Puis il venait d'apporter un verre... bon d'accord, elle restait, pour le moment en tout cas.

« Bon d'accord, je mange avec toi mais pour le ciné, tu peux te brosser. T'as du vin blanc ? »

Arizona ira la chaise et s'asseoit face au verre tandis que Jared fouillait dans le sac de bouffe. La jeune femme rit légèrement.

« Comme si j'avais l'habitude de manger des trucs qui sentent pas bon ? Bon, sinon ... j'ai ça aussi ! Si ça t'intéresse. » dit-elle en lui tendant le paniers d'oeufs en chocolat.

Elle se garda bien de préciser qu'un type chelou habillé en lapin lui avait donné sans la moindre raison et sans un mot de plus. Bref, elle n'avait pas confiance, si ça se trouve c'était du chocolat périmé, ou empoisonné, ou avec du GHB dedans. Elle allait laissé Jared tester et si il restait en vie, elle y goutterait peut-être.

« Je suis pas une grande fan de chocolat » rajouta-t-elle en haussant les épaules pour se justifier puisqu'un geste généreux, désintéressé de la part d'Arizona envers Jared était forcément suspect.

Miss me ?

Jared & Arizona

Jared était un petit con. Un petit con très mignon, c'est vrai, mais un sale petit con quand même. Il était véritablement insupportable et il avait le don d'agacer Arizona avec une facilité déconcertante. Était-il aussi chiant avec tout le monde ou c'était un traitement de faveur ? Parce que si tel était le cas, elle s'en passait volontiers. Combien de chances y avait-il pour qu'elle raconte des cracks à un mec pendant une soirée et qu'elle retombe sur le même type au seul moment où elle était cent pour cent elle-même et que celui-ci se rappelle d'elle ? Elle aurait du se sentir plutôt flattée qu'il se souvienne de son visage, de son prénom et même de son métier, même si ces informations étaient fausses en l'occurence, mais vu les répercussions que ça avait, elle aurait préféré se faire oublier pour une fois. Ça lui aurait épargné plus d'un tête-à-tête désagréable avec Jared.

« Combien de fois dans ta vie on t'a dis que t'étais lourd ? » demanda-t-elle, parce qu'il était évident qu'il avait du l'entendre plus d'une fois « J'aurai parfaitement pu l'être, la preuve, t'y as vu que du feu quand je te l'ai raconté ! »

Ou alors, il avait fait comme tant d'hommes en hochant simplement la tête à ce qu'elle disait pendant que ses yeux se baladaient dans son décolleté plongeant. Mais il avait au moins retenu le mot "mannequin", c'était un bon début, bien qu'il s'agissait pour le coup de l'une des règles de mecs qui s'intéressaient à une fille juste pour la sauter, retenir des bribes de ce qu'elle disait pour avoir l'air de s'y être intéressé. Et puis merde, elle aurait très bien pu être mannequin, ou même l'être occasionnellement, à ses heures perdues quand elle n'était pas en vol. Et puis merde, elle pouvait bien raconter ce qu'elle voulait à qui elle voulait ! Arizona n'avait pas honte de ce qu'elle était, absolument pas, c'était une narcissique, elle était belle, et son boulot était tout à fait honorable. Seulement, ce soir-là, celui où elle avait rencontré Jared, elle s'ennuyait, alors elle avait improvisé, parce que c'était drôle. A nouveau, elle leva les yeux au ciel. C'est fou le nombre de fois ou elle pouvait faire ce geste en sa présence.

« Hm... je sais pas, peut-être le fait que chaque fois que je te vois tu sois un insupportable emmerdeur ? » Arizona plissa les yeux, elle pourrait très bien devenir Miss Monde si elle n'avait pas trop de poitrine et de fesses pour faire la compétition
« Très bien, je retire, si t'arrête de me saouler pour quelques petits mensonges au cours d'une soirée chiante. »

Parce qu'à force, elle allait l'étrangler. Genre vraiment. S'il n'était pas aussi agréable à regarder pour contrebalancer, elle l'aurait assassiné. Cela dit, ce genre de situation la faisait douter de continuer à s'occuper de cette façon, elle ne voulait pas d'un deuxième Jared. Quoi qu'il en soit, Arizona avait rendu les armes et accepter de dîner avec lui mais trouverait quelqu'un d'autre pour le cinéma, ou elle irait un autre jour. Elle esquissa un bref sourire.

« On serait pas capable de rester deux heures assis l'un à côté de l'autre à regarder un film en silence, tu le sais très bien »

Non, ce n'était pas une allusion sexuelle, simplement qu'Arizona doutait de la capacité de Jared à ne pas l'emmerder, même devant un film. La jeune femme ne put s'empêcher de frissonner quand Jared parla au creux de son oreille, non mais quelle idée de faire ça ! Elle se frotta légèrement l'oreille après son passage et rit légèrement en s'installant comme Jared l'avait invitée à le faire. Il avait tort de lui dire de ne pas faire comme chez elle, elle se serait mise à l'aise, aurait croisé les pieds sur la table et aurait mangé avec les doigts. Oui, toutes ces petites choses qu'elle ne faisait jamais en public, sauf devant Meg bien sûr. Il revint rapidement avec une bouteille de vin blanc, bon point pour lui, il était équipé d'autre chose que de vodka chez lui. Arizona se retint de lui tirer la langue comme une gosse.

« Ah. Ah. Très drôle. Je sais aussi penser aux autres quand j'veux ! »

Oui oui, quand elle voulait. Mais quiconque la connaissait savait qu'elle préférait se faire passer avant. Il y avait certes quelques exceptions car derrière ses airs supérieurs et hautains, Arizona était une bonne amie, le genre qui peut sacrifier beaucoup et se mettre en danger pour sauver ceux qu'elle aimait. Mais ce n'était pas le genre de chose dont elle se vantait.

« C'est toi la cloche » grommela-t-elle en le regardant dépiauter l'oeuf en chocolat. « Si tu veux tout savoir, quelqu'un me les a donné et je me suis dis que ce serait dommage de les laisser se perdre. » avoua-t-elle avec un grand sourire.

Il déboucha la bouteille et remplit les deux verres qu'il avait amené. Elle le remercia avec un sourire et fit tournoyer le vin dans le verre en respirant le parfum qu'il dégageait. Le vin, c'était une des raisons pour lesquelles Arizona aimait la France. Elle appréciait le bon vin, plus particulièrement le blanc et le rosé, elle était moins adepte du rouge, sans compter que si elle en renversait sur un vêtement, la facture du pressing était salée.

« A ta santé ! Et puis, si tu meurs dans la soirée, je saurai que le chocolat était empoisonné. » dit-elle en esquissant un sourire du coin des lèvres avant d'y porter délicatement le rebord du verre.