Encore une nuit où je finissais mon boulot à une heure impossible, que je jouais à des jeux jusqu’à ce que le soleil se lève sur la ville, que je m’endormais près de Sunny qui dormait depuis un bon moment déjà. C’est sûr que partager un lit avec elle pouvait sembler étrange, mais je voyais cette fille comme une sœur, ni plus ni moins. Je la connaissais pratiquement aussi bien qu’Avery, et j’aurais fait la même chose si ma meilleure amie avait eu besoin d’un hébergement. De toute façon elles n’avaient rien à craindre de moi. Je n’étais pas un vicelard près à profiter de la situation pour avoir les mains baladeuses. Je ne pouvais pas nier que parfois – même souvent, mon corps réagissait, mais c’était normal. Je restais un mec, puceau de surcroit. Je ne pouvais pas empêcher la nature de l’homme d’agir. Mais comme n’importe qui, je trouvais des solutions pour calmer la bête. Seulement, ce matin mon réveil fut différent, elle étendu sur mon torse, moi une jambe par-dessus elle, l’autre dans le vide, la bouche ouverte et l’immense sillon de bave au coin de ma lèvre. Sans parler des couvertures qui semblaient avoir connu la troisième guerre mondiale. Un bruit insistant se faisait percevoir, faible mais tout de même présent, fronçant le nez je résistais au réveil. Puis plus rien. J’avais pensé trop vite quant à la possibilité d’avoir la paix, puisque le bruit recommençait. Me résignant, j’étirais le bras pour aller à la rencontre de ce bruit plus qu’agaçant. Je tapotais les cheveux de Sunny, les draps près de moi, remontant sur ma table de nuit où se trouvait mon portable qui vibrait. Mes doigts l’agrippèrent et avec habitude j’ouvrais celui-ci le portant à mon oreille. Encore endormi j’entendais la voix d’Avy. « Hum… » répondais-je sans trouver la force d’ouvrir les yeux. Ça me semblait tellement pénible d’ouvrir les yeux et pourtant, je le faisais en l’entendant me dire qu’elle m’attendait à la clinique pour l’échographie. Me redressant, je sentais à peine Sunny glisser sur mon corps. Réveiller un mort c’était jamais bon, surtout quand le mort c’était moi. Dans un bruit assourdissant, je tombais en bas du lit. Comment je m’y étais prit ? L’oubli de faire usage de mes jambes en même temps que mon corps. Résultat, j’étais étendu la joue contre le sol et les pieds toujours sur le lit. Une grimace s’affichant sur mon visage, je déposais mon portable sur le sol avant de me relever plus humainement cette fois. Je prenais mon portable, le bloquant contre ma joue et mon épaule. « Je fais le plus vite que je peux. » disais-je en attrapant des vêtements. Attendant les gémissements de Sunny, je me tournais pour la regarder. « Rendors-toi. » disais-je, en passant une main dans mes cheveux. « Je te laisse, ça va aller plus vite ainsi. » m’adressant cette fois à Avy, je savais très bien que si elle me tenait la conversation j’allais prendre plus de temps pour m’habiller. Je raccrochais avant de retirer mon bas de pyjama, que je balançais sans regarder où je l’envoyais et enfilant un skinny jeans. Je faisais de même avec mon t-shirt, en enfilant un propre. Prenant chaussette, converses et casquette, je quittais ma chambre en glissant mon portable dans la poche de mon jeans avec mon portefeuille et mes clés. Arrêt à la salle de bain, puis je finissais de m’habiller avant de partir. Comme toujours, je prenais mon skate sachant très bien qu’attendre le bus allait prendre un temps fou. Un jour j’allais trouver la patience de mettre de l’argent de côté pour m’acheter une voiture. Passant entre les voitures, j’arrivais une vingtaine de minutes plus tard, partir du nord pour aller dans l’est prenait décidément un temps fou. M’arrêtant devant l’hôpital où je devais rejoindre ma meilleure amie pour son écho, je regardais l’enseigne « emergency » replaçant ma casquette sur ma tête, et prenant mon skate d’une main, j’entrais dans l’immeuble. Mon premier reflex fut de me diriger vers l’endroit habituel, ce n’était pas la première fois que je l’accompagnais, mais j’étais toujours aussi nerveux. Toutes ces questions que je ne cessais de me poser sur ma compétence à être la bonne personne pour aider et soutenir la brunette une fois qu’elle aurait son enfant. Plus les mois s’écoulaient et plus je redoutais le pire avec moi. Il fallait plus qu’un changement de couche pour élever un enfant. En plus, soyons franc j’avais rien d’un père idéal. Si son enfant venait à me demander comment on fait des bébés, qu’est-ce que je pourrais bien répondre ? Ou pire comment agir avec une femme si c’était un petit garçon… J’allais m’en mordre les doigts, surtout qu’il aurait peut-être plus de chance que moi de perdre sa virginité. Peut-être que je serais encore puceau à ce moment-là ! Passant ma main sous ma casquette, je poussais un soupir arrivant près de la porte où se passait les échos. Je voyais une brunette se diriger vers celle-ci. « Me voilà ! » disais-je en pressant le pas, j’entrais fermant la porte derrière moi et portant mon regard sur l’infirmière et ma brunette préférée. Un sourire prenait place sur mes lèvres. En fait, malgré toutes les craintes présentes en moi, je ne me sentais pas capable de l’abandonné. Elle avait besoin de moi et c’était impossible de la laisser seule, je m’en sentais encore moins capable que de devenir une sorte de père pour son enfant. « Salut. » soufflais-je en m’approchant, regardant l’infirmière qui appuyait sur le gel pour le faire couler sur le ventre rebondit d’Avery. Elle n’avait pas encore commencé l’échographie qu’on bruit sonore retentissait, me figeant je regardais le ventre. « C’est normal ce bruit ? » disais-je légèrement inquiet, et ne réalisant même pas qu’en fait c’était mon ventre qui criait famine. J’étais tellement stressé que je n’avais rien réalisé… Pathétique, mais le visage de l’infirmière qui se posait sur moi me fit déglutir. Je me tournais vers Avery. « J’ai dit une bêtise ? » Comme toujours en somme…

Combien de temps j’avais pu dormir ? Je n’en avais pas la moindre idée puisque je n’avais pas fait gaffe à l’heure à laquelle j’avais décidé à me coucher. J’étais ainsi tout simplement, je prenais jamais vraiment le temps de me poser à savoir si le lendemain j’avais quelque chose et peut-être que je ferais mieux de me coucher tôt pour une fois. C’était quelque chose que je ne faisais pas forcément, trop habituer à vivre de nuit. Ce n’était pas que j’avais oublié Avery, mais plutôt que je n’avais pas mis de réveil et j’avais dormi plus qu’il ne me fallait. Je me faisais réveiller par la brunette qui m’appelait. « Mais non, j’ai pas oublié. » répondais-je dans un bâillement. Bon peut-être un peu, si on prenait en compte que je ne me serais sans doute pas réveillé si ça n’avait pas été de son appel. Je m’empressais de m’habiller, enfilant les premiers vêtements que je trouvais et qui me semblait propre. Puis je quittais mon appartement pour prendre la direction de l’hôpital. Faisant le plus vite que je pouvais, maudissant de ne pas être Barry Allen. Pouvoir avoir les pouvoir de Flash ça serait utile, mais en tant que simple humain, je me contentais de mon skate. Au moins, j’arrivais à passer à travers les bouchons et autres obstacles que j’aurais pu avoir en bus ou en voiture. Arrivant finalement, je rejoignais Avery dans la petite pièce. Appuyant mon skate sur le mur, je rejoignais la brunette. Ça n’avait rien de nouveau, mais comme à chaque fois, je sentais mon corps agir étrangement. On se rapprochait du moment où elle allait accoucher, je me sentais pressé, mais aussi inquiet. Et si je n’étais pas assez présent pour elle ? Que je faisais une bêtise ? Je me mordais la lèvre, juste avant d’entendre un bruit qui fit doubler mon inquiétude. Mon regard se posait sur la main d’Avery qui tapotait mon ventre, j’haussais un sourcil. Mon ventre ? Poussant un soupir de soulagement, je relevais la tête vers ma meilleure amie, laissant un sourire apparaître sur mes lèvres. « Désolé, je n’ai pas eu le temps de manger. » disais-je en passant une main sur ma nuque, ne cachant pas mon embarras. « Tu peux bien rire, j’ai vraiment paniqué. Je croyais que quelque chose clochait. » continuais-je en riant, alors que je remarquais l’infirmière secouer la tête de découragement. Puis l’écho commençait, mon regard se posait sur l’écran. Et comme toujours, je n’avais la moindre idée d’où se trouvait le bébé. Je n’y comprenais décidément rien à tout cela. Me mordant la joue, je tentais de comprendre l’image, mais l’infirmière parlait, mais ce fut Avery qui m’extirpait de ma pensée en s’Adressant à moi. « Quoi ? Euh… » Voulais-je savoir le sexe du bébé ? Pas vraiment… J’avais déjà un millier de question, si en plus je devais ajouter le sexe de l’enfant dans l’équation, j’allais prendre mes jambes à mon cou. Je tournais mon regard vers Avery, lui souriant. « Non, c’est bon. Attendons. » Oui c’était mieux d’attendre. Reportant mon regard sur l’écran, je ne voyais plus rien. C’était fini. Au moins, tout semblait bien aller. J’entendais une mélodie, tournant la tête je cherchais d’où ça pouvait bien venir. J’étais loin d’être parfaitement réveillé, pourtant ma nuit de sommeil avait été bien assez longue. Peut-être trop longue. Je me dirigeais vers le sac d’Avery en sortant son portable. « Un appel ! », disais-je en lui tendant l’appareil, avant de regarder l’infirmière. « Le médecin va venir vous voir. » La routine, j’acquiesçais d’un signe de tête. La regardant partir, j’allais m’asseoir sur le comptoir de la salle. Bon ce n’était pas la meilleure place pour s’asseoir, mais ne voyant pas d’autre chaise. Je n’allais pas m’assoir sur elle. Remontant mes jambes, j’allais les croiser. « Alors c’était qui ? » demandais-je en retirant ma casquette pour passer ma main dans mes cheveux. J’étais curieux, après elle avait sa vie, mais voilà je ne pouvais pas m’empêcher de demander. Je remettais ma casquette sur ma tête. « Je suis vraiment désolé d’être arrivé en retard… J’ai travaillé tard et comme toujours, j’ai joué avant de me coucher. J’ai pas vu l’heure… » disais-je en posant mon regard sur elle.

On ne pouvait pas me retirer ça, l’élément de surprise en plein moment sérieux c’était une chose que j’arrivais à créer sans même y penser. Ce que je venais de faire en laissant mon ventre parler. Étant parti prestement, je n’avais pas pu manger un petit quelque chose et voilà que maintenant, il criait famine. Si je n’étais pas aussi peu réveillé j’aurais sans doute comprit que ce bruit infernal venait de moi, mais non je m’inquiétais pour le bébé. J’avais beau suivre les cours prénataux avec Avery, lire des livres sur le sujets quand je pouvais, je restais un inculte à propos de ce sujet. J’avais un mal fou à tout assimiler, à retenir chaque petite chose, chaque détail. Ça me semblait tellement compliquer d’avoir un enfant, dans mon souvenir il a un temps c’était bien plus simple. Il suffisait presque d’éternuer et bim on accouchait, bon d’accord j’avais peut-être été marqué par le film : What to expect you’re expecting. Ce n’était pas aussi simple, ça ne l’avait jamais été, mais il devait y avoir moins de chose à retenir, non ? Je laissais un sourire apparaître sur mon visage, tentant bien que de mal d’effacer mon embarras. Tout comme au fond de moi je savais que ça se passait toujours bien, mais bon à l’approche de l’accouchement on dirait que tout ce plaçait pour me faire prendre conscience que c’était bel et bien vrai. Avery deviendrait maman et moi ? J’allais être là c’était certain, mais qu’est-ce que je serais ? Un tonton ? Un père ? Celui qu’on appel en cas de soucis ? Je n’arrivais pas à me donner un rôle précis, mais je savais que je ne lâcherais pas ma meilleure amie quoi qu’il arrive. Je serais là pour elle, pour eux et puis voilà. Ça n’empêchait pas, que je n’étais pas particulièrement pressé de savoir le sexe du bébé. Encore une fois, ça rapprochait de ce moment où il allait naître, donnant une forme réel à tout ceci. Quand même, qui aurait pu deviner qu’Avery tomberait enceinte. Bien sûr je l’avais avertis plus d’une fois de faire gaffe, mais au fond de moi, je ne voyais pas ce moment arriver. Elle rencontrerait un mec bien, planifierait sa vie avec lui et aurait des enfants. Le truc banal en somme, mais la vie en avait décidé autrement. Je fronçais les sourcils en la voyant rire. Je ne cherchais pas à comprendre, ça nous arrivait tous de rire avec une image que seul nous pouvions comprendre, mais ça ne m’empêchait pas de sourire. Entendant la sonnerie d’un téléphone, je trouvais sa provenance, le tendant à sa propriétaire. Saluant l’infirmière, j’allais m’asseoir en indien sur le comptoir. Je ne cachais pas mon air d’étonnement en entendant ma meilleure amie me dire que la personne avec qui elle venait de parler au téléphone n’était autre qu’un rencard. Après, ce n’était pas tellement étonnant. C’était une belle fille, elle plaisait et contrairement à moi elle n’avait pas de soucis avec le sexe opposé. Suffisait de regarder son ventre pour comprendre cela. « Félicitation. Même si l’histoire du mec aurait pu être vraie. » Même si je disais toujours à Avery de faire attention, il en restait pas moins que je ne l’empêchais pas de faire des rencontres, de sortir. On était meilleur ami, pas un couple. On pouvait voir qui on désirait. Mais même si on n’était pas un couple, je me devais de m’excuser pour ma panne de réveil et mon retard. C’était aussi pour cela que j’étais aussi proche d’elle, je ne lui cachais rien. De toute manière, j’en étais incapable. La regardant, je fronçais les sourcils essayant de comprendre ce qu’elle voulait me demander, mais l’arrivé de la doctoresse mit fin à sa phrase incomplet. Quant à moi, je descendais du comptoir, me mettant debout près de la future maman. Je la regardais, suivant son mouvement de tête vers la femme qui venait d’entrer. J’entrouvris les lèvres, avant de faire un signe de négation de la tête. Certes elle était jolie, mais ce n’était pas mon genre de passer un compliment ou dragueur ou même sous-entendre quelque chose à propos d’une inconnue. Je le faisais avec Andrew, mais c’était différent, entre mec ce n’était pas la même chose qu’avec une nana, même si cette nana c’était ma meilleure amie. Je n’allais pas avoir une conversation sur les fesses ou la poitrine d’une meuf avec elle, tout comme je ne souhaitais pas qu’elle me raconte les détails d’une soirée avec un mec. J’écoutais leur conversation, mais pour être franc je n’y comprenais que quelques mots. Je souriais à la femme alors qu’elle quittait la pièce, allant chercher mon skate que j’avais déposé sur le bord du mur. « Ouais je sais, mais bientôt se sera fini. » disais-je en parlant des hôpitaux. « Tu aurais un endroit où tu voudrais aller manger ? » Personnellement, tout m’allait tant qu’il n’y avait pas de noix de coco, c’était parfait. J’ouvrais la porte, me tournant pour la regarder. « Attend je croyais que c’était toi qui monterait sur ma planche et moi sur ton dos ! » Mon sourire s’élargit, l’image avait quelque chose d’amusant une femme enceinte faisant du skate avec un grand galet sur le dos. « Allez, file moi tes clés. » finissais-je par dire en la suivant à l’extérieur de la salle. « J’ai pas confiance en lui de toute. Un bébé sans permit c’est dangereux. » Je riais, tout en passant mon bras autour du cou de ma main meilleure amie. Nous dirigeâmes vers la sortie, je repensais à cette phrase qu’elle n’avait pas finie dans la pièce où on avait fait l’échographie. « D’ailleurs, qu’est-ce que tu voulais me dire avant que le médecin n’arrive ? » demandais-je en penchant ma tête vers elle pour la regarder. Je n’aimais pas quand on ne finissait pas nos conversations, rester sur ma faim ce n’était pas moi. Peu importe ce qu’elle voulait me demander ou me dire, je l’écouterai.

« Tu n’as rien à voir avec une baleine, je ne t’ai jamais vu faire un geyser au-dessus de ton crâne et il manque de dentition selon moi. » Tout en parlant j’avais mimé la fontaine d’eau au-dessus de ma tête avant de montrer mes dents. C’était une image complètement grotesque, mais je n’aimais pas lorsqu’elle se dévalorisait ainsi. Elle n’avait rien d’une baleine, à la limite elle avait avalé un ballon de plage et il lui était rester sur l’estomac. Mais sans plus ! J’haussais un sourcil, avant de secouer la tête, posant ma main sur mon oreille et tournant légèrement la tête comme pour être sûre que j’avais bien entendu. « Attend Avery Hayden Montgomery qui se fiche d’avoir un mec ! Mais où va le monde ! » Je rigolais, si ce n’était pas de m’esclaffer complètement comme un gamin, manquant de peu de tomber du comptoir où j’avais apposer mes fesses. Avec l’échographie fini, je me sentais plus détendu. Je n’avais pas la meilleure forme, mon humour n’était pas revenu à cent pour cent, mais je me sentais moins tendu. Penser à tout ce qui m’attendait ne m’aidait finalement en rien. J’avais peur de ce qui m’attendrait, mais en fait c’était peut-être simplement l’inconnu qui me bloquait ! Je retrouvais tout de même mon sérieux en voyant arriver le médecin. Je ne comprenais pas pourquoi les filles que je connaissais tenaient tant à me mettre en couple. J’étais bien en célibataire, bon je n’avais jamais trempé mon pain, mais qu’est-ce que ça pouvait leur faire ? Peut-être que j’attendais simplement la bonne fille, ou pas ! Mais pour l’instant, ce n’était pas ma priorité dans ma vie. Ma carrière l’était davantage, et puis j’avais toujours Avery et Sunny. Avery la petite amie gâteau qui connait tout de moi, qui me comprend et que je comprends sans trop se casser la tête. Quant à Sunny, c’était le côté larve désespérée sur un canapé. L’un comme l’autre j’avais des facettes d’une relation, seulement sans le sexe. Ça j’avais les pornos pour rattraper le coup ! Je les laissais parler entre elles, de toute manière c’était comme du chinois pour moi. Tournant la tête vers ma meilleure amie, je pouffais de rire. « Tu sais que tu as affaire à un mec nul en décoration. T’as vu ma chambre, j’ai encore l’air d’avoir quinze ans avec mes cd au mur et mes instruments, sans parler des poster de jeu vidéo. Alors me confier la déco de la chambre de ton mioche… Mais bon, si tu veux on ira faire un tour à la quincaillerie et on achètera la peinture et je le ferai. Pour le parfum, une fragrance sueur de Grant ça pourrait le faire ? Je suis sûr qu’il aimerait. » Je voulais bien l’aider, mais hors de question que cet enfant croit être mal aimé parce que sa mère avait laissé la déco et l’odeur de la chambre à un incompétent comme moi. Autant être réaliste, ce n’était pas gagné d’avance si elle me laissait ça entre les mains. Je me penchais pour prendre mon skate, je n’avais même pas remarqué sa voix tremblante. Pourtant j’aurais dû, mais non. J’avais simplement enchaîner avec le plus grand naturel du monde, sur la suite de la journée. Grattant le sommet de mon crâne ou tout du moins la casquette que j’avais toujours sur ma tête, je cherchais un endroit possible pour manger ce qu’elle désirait. « Cheesecake à la framboise. » répétais-je en me passant la langue sur ma lèvre, ce n’était en rien sensuel comme geste, je cherchais simplement un endroit. Trouvant un potentiel lieu, j’en venais à lui sortir une autre débilité. « C’est bon, je ferai le ballant. » Mon sourire s’étirait, prenant les clés qu’elle me tendait. « Peut-être, mais les codes de la route je me doute qu’il connaisse vraiment et je tiens encore un minimum à ma vie. En gros, fait le pas conduire avant qu’on soit tous les deux décédés. Il ne sera pas la cause de notre mort. » Je lui adressais un clin d’œil, glissant mon doigt dans l’anneau regroupant les clés, avant de les faire tournoyer autour de mon doigt. Glissant cette même main autour de ses épaules, je gardais mon skate dans l'autre. Je ne pouvais pas dire le contraire, avec Avery j’avais une facilité déconcertante pour faire certaine chose que je n’arrivais pas à faire avec les autres filles. Puis j’en profitais pour revenir sur cette question qu’elle n’avait pas fini de poser dans la salle d’examen. Elle reformulait sa question, me faisant froncer les sourcils, alors que je la libérais pour aller m’asseoir côté conducteur. Je m’installais derrière le volant, mettant le siège, les rétroviseurs et le volant adéquatement pour moi. Étant grand, si je prenais la voiture d’Avery sans l’ajuster pour moi, j’allais me retrouver avec les genoux dans le front. Ça ne risquait pas d’être très pratique, une fois fin prêt, j’allais lui répondre, mais elle me devançait continuant avec ces questions. Mon regard se posait sur sa main lorsqu’elle tapotait mon épaule. Pourquoi se posait-elle autant de question ? Ça avait quelque chose de mignon, mais tout de même. Après, je n’avais rien à lui cacher. Je n’avais simplement pas eu l’occasion de lui dire, c’est tout. Le fait qu’elle changeait de sujet, me déconcerta quelque peu, voilà un agissement que je ne comprenais pas. Pourquoi demander si après elle ne voulait plus savoir ? Démarrant la voiture, je me mettais en route vers la pâtisserie Ohana. « La fille à qui je parlais c’est Sunny. » Je savais que de toute manière elle le découvrirait en passant me voir ou que d’une manière ou d’une autre je lui aurais dit. Sans compter, que j’étais persuadé qu’elle mourait d’envie de savoir. Je tapotais mon pouce sur le volant. « Elle a découvert que son copain la trompait et elle est venu me voir. Je lui ai proposer de loger chez moi. Mais bon on n’a pas vraiment de surplus… Donc, on partage mon lit. » Pour moi il n’y avait rien de plus dans cela qu’une amie que je dépannais, et puis ça m’arrivait de dormir dans les lits de fille. Notamment avec Avery lorsque je restais dormir chez elle, ça ne voulait pas dire qu’il se passait de quoi entre nous. « Mais on ne sort pas ensemble et elle ne sera pas ma valentine. Je fais que rendre service à une amie, je ferais pareil si c’était toi. » L’une comme l’autre étaient mes plus proches amies, bien sûr que j'étais attentionné à l’une comme à l’autre. Je posais mon regard sur ma meilleure amie, lui souriant avant de revenir sur la route. « J’ai pensé à la pâtisserie Ohana. » Prenant le chemin de celle-ci, on arrivait au bout de plusieurs minutes plus tard. Entre temps, j’avais ouvert la radio chantant à gorge déployé I will always love you de Whitney Houston, je prenais ce qui passait à la radio. Mais je m’étais assagit lorsqu’on s’était arrêter à un feu rouge et que dans ma fouge j’avais remarqué que la voiture arrêter à côté de moi avait aussi les fenêtres ouvertes et que le conducteur semblait en état de choc en m’écoutant. Riant de ma bêtise, on avait fini par arriver à bon port. Descendant de la voiture d’Avy, je glissais les clés dans ma poche, me dirigeant vers la pâtisserie, lui ouvrant la porte. « Et voilà miss baleinette ! » Je lui adressais un sourire ainsi qu’un clin d’œil. « Essaie de pas dévaliser la pâtisserie ! » J’entrais à mon tour, me figeant alors que deux filles nous regardaient en chuchotant. J’oubliais l’effet Avery Montgomery, mais aussi l’effet que je pouvais créer quand les gens me connaissaient. « Ça sent l’autographe à plein nez. » soufflais-je à l’oreille de ma meilleure amie. « Je paris une pâtisserie que c’est pour toi. » On pouvait bien s’amuser de cela, et c’est pour ça que je tendais ma main devant elle, attendant de la voir accepter le défi.