La saint-valentin, cela fait bien longtemps que je n’ai rien prévu pour la journée des amoureux. Donc pour ce soir, j’ai prévu un bon repas que mon traiteur était présent depuis le début d’après-midi et j’ai préparé une table sous ma véranda avec un peu de musique douce en arrière-plan. J’aurais très bien pu réserver une table dans le plus beau restaurant de la ville mais, finalement j’ai opté pour le faire chez moi dans une ambiance plus intime. En plus je sais que je ne serais surement pas dérangé par ma tante car elle est censée ne pas être en ville. Et mes proches ont d’autres choses de prévue pour cette soirée comme pour l’employer de maison. Je lui ai donné sa soirée. Normalement Kylian devrait bientôt faire son apparition mais, je ne suis toujours pas prête. J’avais acheté une jolie robe rouge avec un peu de dentelle noire au niveau de la poitrine assez ample pour la soirée. Je file alors sous la douche puis je finis par enfiler ma jolie robe et, je laisse mes cheveux en liberté, pour finir un maquillage léger et je suis prête ! J’avoue que je suis un peu nerveuse. Car au final, cette soirée résonne un peu comme à un rendez-vous. Depuis le retour de Kylian dans ma vie, c’est bizarre. J’ai limite l’impression de redevenir petit à petit la Gemma que j’étais à New York lorsqu’il était à mes côtés. Je ne sais pas comment va se passer cette soirée mais, j’espère vraiment que tout ira pour le mieux entre nous. Je finis par partir sous la véranda pour vérifier qu’il ne manque rien sur la table et je finis par partir en direction de ma cuisine pour vérifié que tout était prêt et que tout son passe bien pour le traiteur. Normalement nous allons nous faire plaisir ce soir. Puis, avec les hormones, je suis une vraie gourmande ! Je pris le temps de discuter un petit moment avec le cuisinier et je finis par entendre la sonnette de l’entrée. Donc je pars aussitôt pour ouvrir la porte. C’était Kylian. J’eus un léger sourire et je viens déposer un tendre baiser sur sa joue avec de lui dire d’une voix douce : « Bonsoir. » Je me pousse un peu pour le laissé entrer. Lorsqu’il rentre à l’intérieur de ma maison, je referme la porte derrière lui et je me tourne alors vers lui avec un petit sourire : « Comment vas-tu . J’espère que tu as trouvé la maison facilement. » Je me pince l’intérieur des lèvres puis, je finis par lui dire calmement : « Nous passerons la soirée dans sous ma véranda. » En même temps avec cette belle soirée étoilée, quoi de mieux que cet endroit de ma maison ? Je le laisse se débarrasser un peu puis, je lui fis signe de me suivre dans la pièce. Lorsque je rentre dans la pièce, je pose mon regard sur Kylian en espérant vraiment qui ne vais rien dire sur l’ambiance quelques peu romantique de celle-ci. « J’espère que ca te va.. Sinon on peu rendre la véranda moins intimiste ! » Dis je en grimaçant légèrement.

Lorsque j’avais finalement compris que l’invitation de Gemma avait été lancée à l’occasion de la Saint-Valentin, j’étais demeuré un peu bouche-bée. Non pas parce que ça ne me déplaisait pas, bien au contraire, j’étais plus que ravi qu’elle veuille bien encore me voir, même de plus en plus ces temps-ci, mais c’était le contexte qui me laissait quelque peu embêté. Comment étais-je supposée considérer son invitation ? Est-ce que je devais lui apporter un cadeau ? Est-ce que tout cela voulait dire quelque chose ? Je n’avais pas su répondre à aucune de ces questions jusqu’au fameux jour J. Enfin… Y répondre, c’était vague comme expression; j’avais su seulement en venir à la conclusion que Saint-Valentin ou pas, je ne pouvais pas arriver chez elle les mains vides, et je ne pouvais pas lui apporter une simple bouteille de vin, non seulement parce que je considérais que ce n’était pas suffisant mais de plus, ce serait mal placé, compte tenu qu’elle était enceinte et que même si elle allait mettre au monde un enfant qu’elle m’élèverait pas, je me doutais bien qu’elle ne voulais pas mettre sa santé en danger, parce qu’après, qui sait ce que sa harpie de tante pourrait lui faire subir. À la recherche d’un cadeau dans les rues passantes de la ville en début de journée, je m’étais finalement résigné à lui acheter une généreuse boîte de chocolats provenant de la chocolaterie où nous nous étions rendus en se revoyant ici. Pour ça, je savais que je ne me trompais pas. Même si je savais mon intention parfaitement clichée, je décidai d’accompagner la boîte par des fleurs. Puis, quand je crus avoir tout trouvé, j’eus le malheur de passer devant une bijouterie et me planter devant celle-ci. Malgré ma conscience qui me dit que c’était exagéré, au bout de plusieurs secondes de réflexion pendant lesquelles on aurait pu me bousculer au moins trois fois, je craquai pour ce magnifique bracelet à breloques dans la vitrine et je l’achetai. Il était tout simple, ne faisait pas trop « amoureux », en mon sens, il était parfait. Et puis, je me disais que si je craignais de faire trop romantique, je pourrais lui offrir une prochaine fois, ou pas du tout, même si cette dernière option, pour moi, n’en était pas vraiment une. Mes cadeaux à présent achetés, je rentrai chez moi pour prendre une douche, me raser correctement, puis enfiler un pantalon noir accompagné d’une chemise blanche, tout ce qu’il y a de plus classique. J’aurais pu opter également pour un jean et un t-shirt, je le savais, mais ce n’était pas dans mes habitudes, et ce n’était pas suffisant à mon avis, d’autant plus que je l’aurais regretté en arrivant, compte tenu de la robe que Gemma avait enfilée pour l’occasion. Il n’y avait pas mille façons d’expliquer ce que je ressentis quand je la vis ouvrir la porte; je demeurai stoïque devant sa beauté. Cette robe lui allait à merveille, et plus encore, je me surprenais à penser que ce petit ventre qu’on pouvait deviner sous la tenue lui seyait très bien. Trop occupé à la contempler, je dus sortir de ma rêverie quand elle je posa une question, histoire de ne pas paraître complètement idiot. Enfin, cette partie, on repassera, parce qu’encore bouleversé, je ne sus faire mieux que de lui dire:  « Euh oui ça va… Ne t’en fais pas, j’ai pas eu de mal à trouver la maison. » avant de sourire bêtement. Aurais-je pu faire pire ? Je n’en savais rien, j’avais l’impression que non, j’aurais pas pu faire pire, que j’avais l’air vraiment crétin. Sans ajouter quoi que ce soit, je la suivis dans la maison, jusqu’à la véranda où régnait une ambiance romantique, intime. Instantanément, je remis encore en question le but de cette invitation. Était-ce vraiment pour moi ? Pour qu’on renoue ensemble ? Je n’osais pas penser à cela même si tout me portait à le faire, parce que je craignais encore d’être déçu, d’avoir le coeur brisé et ça, je ne savais pas si je pourrais le supporter. Mais d’un autre côté, cela me rassura, parce que je compris que mes cadeaux et ma tenue n’étaient certainement pas de trop et c’était tant mieux. Avec un sourire un peu plus confiant, je lui dis donc:  « Non, c’est… parfait. » avant de la regarder encore une fois, et en venir à me dire que sous la lumière plus tamisée, elle était encore plus belle. Là, ce fut trop pour moi, et je ne pus m’empêcher de lui dire:  « Tu es sublime… » avant de la regarder encore une fois, d’un air émerveillé, jusqu’à ce que je comprenne que je ne pourrais pas resté planté là à la regarder éternellement. Enfin, si, je pourrais, parce que jamais je ne me lasserais de la regarder, mais en principe, non, pas vraiment. Reprenant donc ma contenance, je décidai de lui tendre les chocolats et les fleurs, puis lui dire:  « Tiens, c’est pour toi… Je sais que c’est un peu… cliché, mais bon. » Le bracelet ? Il n’était pas dans le duo. Je l’avais gardé soigneusement dans ma poche, me disant que si je me décidais à le lui offrir, je le ferais plus tard, quand je jugerais que le moment serait parfait.

Honnêtement j’ai vraiment peur d’en avoir fait de trop pour cette soirée. Je ne sais pas vraiment ce que nous sommes avec Kylian, c’est tellement compliqué… Mais, j’avais vraiment envie de passer cette soirée avec lui. Puis, je verrais bien comment se déroulera cette petite soirée en tête à tête. Comme d’habitude, j’avais pris aussi le temps de me faire belle. Même enceinte de six mois, j’ai le droit d’être toujours aussi séduisante, n’est pas ? Enfin bref. Après avoir vérifié à plusieurs reprises que tout ce passe bien en cuisine comme sous la véranda de ma maison, je finis par entendre la sonnette de porte d’entrée. Je compris bien rapidement qu’il s’agit de mon invité, qui pourrait venir d’autre ? Ah oui ! Robin qui aime me casser les fenêtres pour entrer chez moi à trois du matin ! Encore plus je faisais une crise cardiaque à cause de ses conneries. Il s’est que je suis enceinte et même, il peut appeler avant de venir. Je regardai un petit moment Kylian, je ne sais pas pourquoi mais, cet homme est toujours très séduisant. Il peut avoir n’importe quoi sur le dos, je trouve que ça lui va à merveille ! Je le laisse entrer et écoute ce qu’il me dit en ce qui concerne ma question. Je suis bien contente qu’il n’est pas eu de soucis pour trouver la maison. Je lui fis signe de venir avec moi sous la véranda et à ce moment, je commence à me dire que j’en ai vraiment fait de trop pour cette soirée. Je ne sais vraiment pas si au final c’était une bonne idée. Mais Kylian vient me rassurer en ce qui concerne cette pièce de ma maison. J’eus un léger sourire puis-je le regarde à nouveau avec un léger sourire. Ce genre d’ambiance me rappelle tellement de petite soirée romantique que nous avons pu passer ensemble lui et moi… Et lorsque j’entendis les quelques mots sortir de sa bouche, je sentis me joue devenir chaude. J’ai limite l’impression que c’est le premier rendez-vous que nous avons ensemble. C’est vraiment troublant. « Merci. » Dis-je dans un léger murmure. Je ne suis pas mal à l’aise, bien au contraire. Puis il finit par me donner ce qu’il avait en main. Je pris le bouquet de roses qui sent vraiment très bon et la petite boîte. Lorsque je regarde j’eus un léger sourire, il se rappelle qu’à nos retrouvailles j’avais vraiment apprécié les petits chocolats de cette chocolaterie. « Non-ca n’a rien de cliché ! » Je pose la bouteille de chocolat et je finis par dire à Kylian, « Je vais chercher un vase et merci beaucoup ça me fait vraiment plaisir. » Je viens alors déposer un délicat baiser sur sa joue et je disparais dans le salon pour récupérer un vase dans un placard. Je pars dans la cuisine où le traiteur se permet de me prévenir que les amuse-bouche arrivent dans quelques minutes. Je me dépêche donc pour mettre de l’eau dans le vase et j’y mets les roses à l’intérieur et je repars sous la véranda. J’adresse un nouveau sourire à Kylian et je dépose le vase sur la table à côté des grandes fenêtres. Je reviens à ce moment vers lui, et je finis par m’assoir sur l’une des chaises et je fais signe à Kylian de me rejoindre. Je pris à nouveau le paquet de chocolat entre les mains. « Tu crois que c’est sérieux de manger un chocolat avant le repas ? » Demandais-je doucement. « J’adore cette chocolaterie. » Je pose alors une nouvelle fois mon regard sur Kylian pendant quelques secondes. Puis j’entendis le traiteur arrivé avec un petit plat avec quelques trucs à grignoter puis il repart aussitôt. « Tu verras c’est le meilleur traiteur de Pasadena. Ce qu’il fait est toujours un véritable délice. »

Je ne pouvais pas nier que c’était plutôt nerveux que j’étais entré dans la demeure de la jeune femme, que je l’avais complimentée, puis offert ces fleurs et ce chocolat. Pourquoi ? Parce que j’avais l’impression que je ne pouvais pas me permettre de faire une chose pareille. Enfin, oui je le pouvais parce que j’avais les moyens de payer tout cela et qu’aucune loi ne me l’interdisait, mais en principe… Était-ce vraiment juste ? J’avais la sensation de me comporter comme si c’était notre première Saint-Valentin ensemble alors que nous n’étions pas ensemble, que Gemma était enceinte de l’enfant qu’elle allait rendre à sa tante… Bref, tout était compliqué. Et puis, c’était sans parler du fait que je ne savais pas à quoi m’attendre par rapport à cette soirée, par rapport à la réaction de mon ex-fiancée face à mes cadeaux, à la situation. Par conséquent, ce fut avec soulagement que j’accueillis sa réaction chaleureuse, me permettant même d’esquisser un petit sourire un peu bête quand elle m’embrassa sur la joue pour me remercier. Ce contact, aussi banal soit-il, me fit du bien, tellement que l’espace d’un instant, j’avais envie de croire que cette soirée cachait quelque chose que j’avais laissé de côté depuis un moment maintenant; un peu d’espoir. L’espoir de la retrouver, de pouvoir la rendre heureuse de nouveau. Enfin, je n’en étais pas là, j’étais même bien loin de là, mais je ne pouvais pas nier que j’étais pas mal moins démoralisé à l’idée de cette soirée maintenant que je me rendais compte que je pouvais me permettre de lui faire plaisir sans que ce soit mal reçu par la principale concernée. Déjà un peu plus détendu, j’arpentai un peu plus les lieux, ne pouvant nier que l’ambiance intime se mariait très bien avec la demeure de la jeune femme qui était accueillante, stylée, à l’image de la propriétaire. Cependant, je ne m’attardai pas des heures sur la décoration, considérant que quelques instants après, la belle blonde revint vers moi, attrapant la boîte de chocolats en passant un commentaire qui m’arracha un petit rire. Puis, ma réponse se traduisit pas un simple haussement d’épaules signifiant que si jamais elle voulait en manger un, qu’elle le fasse, ça ne me gênait pas. Après tout, elle était enceinte, peut-être avait-elle des goûts particuliers ? Des envies qui donneraient envie de gerber à quiconque de « normal » qui voudrait tenter le coup ? Enfin, tout le monde avait un goût spécial, une mixture particulière qui faisait hausser les sourcils, mais bon… Je me comprenais pour le coup. Et puis, je devais admettre que ce serait difficile d’en être vexé, raison étant que cela me montrait que j’avais bien choisi pour la chocolaterie, et je ne pouvais que m’en congratuler. Après, je n’avais pas vraiment douté que je visais juste, compte tenu que nous nous étions rendus à cet endroit lors de nos « retrouvailles », mais bon, c’était toujours plaisant de voir que le cadeau visait pile les goûts de la personne qui le recevait. Ne me faisant pas prier plus longtemps pour prendre place non loin de Gemma - bien que j’aurais préféré partagé le même fauteuil qu’elle, un truc du genre - je fus légèrement surpris de voir par la suite une personne venir déposer de petites bouchées non loin, puis finalement la jeune femme me dévoiler qu’elle avait fait appel à un traiteur. J’écarquillai les yeux, me délectai de l’odeur que dégageait ces bouchées, puis je la regardai, surpris, avant de dire:  « Wow… C’est… » Réalisant à ce moment que je manquais quelque peu de mots, je m’accordai un bref moment de réflexion, puis je finis par dire:  « Je suis impressionné, vraiment… Je ne pensais pas que… » Qu’elle ferait tout ça pour moi ? C’était ce que j’avais envie de dire, mais je me rendis compte que ça pourrait être mal interprété et loin de moi l’idée de mettre un malaise dans la discussion, je me repris et je lâchai plutôt:  « C’est un boulot magnifique tu as fait là, Gemma… Ça me touche… » Sur ces mots, je la regardai avec un petit sourire, ne pouvant détacher mon regard du sien pendant un instant, même si, je n’allais pas le nier, ces bouchées commençaient à me faire terriblement envie.

J’espère vraiment que cette soirée sera parfaite. Depuis le retour de Kylian dans ma vie même si cela n’a pas vraiment été hyper facile, je dois bien avouer que je n’arrête pas de penser à lui. Sans oublier le fait que je n’ai jamais réellement oublié celui qui fut un jour mon fiancé. Je ne sais pas vraiment ce que nous réserve l’avenir mais, pour être honnête j’aimerais qu’il nous soit favorable. Kylian est adorable de m’avoir offert des chocolats et des fleurs. Mais à part cette petite soirée, je n’ai vraiment rien à lui offrir d’autre… Enfin… Je finis par disparaitre pendant quelques minutes pour récupérer un vase dans la cuisine et lorsque je le rejoins je lui propose de s’installer à la table que j’étais montée spécialement pour cette soirée en tête à tête. Puis le traiteur débarqua sous la véranda pour nous apporter des petits fours. J’eus un léger sourire en voyant le visage surpris de Kylian. En même temps, je ne lui avais pas dit que c’était un traiteur qui s’occupe de la soirée, enfin du repas. Mais normalement il ne devrait pas rester encore très longtemps, vu que le désert est un fondu de chocolat avec des marshmallows et des fruits. Enfin bref, lorsqu’il repartit en cuisine, je regardai Kylian pour lui expliquer que j’avais fait appeler à un traiteur que j’apprécie particulièrement et qu’en gros c’est le meilleur de la ville. Je rapprochai le petit plateau de nous, puis mon regard se posa sur Kylian une nouvelle fois. J’avais un léger sourire au coin des lèvres. Lorsque Kylian réussit à reprendre la parole mais qu’il ne termina pas sa phrase, je compris ce qu’il voulait dire. Je peux le comprendre et c’est normale, je pense que j’aurais réagit comme lui si j’avais été à sa place. Donc avec un léger sourire, je finis doucement sa phrase : « Que je ferais sa pour toi. » Je lui adresse un léger sourire puis je lui répondis finalement : « Je n’aurais pas fais tout cela pour n’importe qui… Il y a juste une personne pour qui je peux le faire… » Je ne rajoute rien de plus en restons évasive mais, je sais très bien que Kylian me comprendra. Mon regard se pose dans le sien, le silence s’installe pendant un petit moment et cela me fais remonter de doux souvenirs en mémoire. Je finis par rompre le contact visuelle car sinon, je crois que je vais finir par lui sauter dessus, surtout qu’avec cette ambiance intimiste… Enfin bref ! Je pousse un peu le plateau vers lui pour qu’il se serve aussi. Après en avoir mangé deux je finis par me levé et je mis un peu de musique douce pour améliorer encore un peu plus l’ambiance de la pièce. Puis ce fut avec un petit sourire que je me tourne vers lui : « Tu te rappel de nos soirées en tête à tête à New York ? » Demandai-je avec un léger sourire. « Ou même nos soirées au chaud dans le canapé sous une couverture ? » Je finis par m’approche de lui pour prendre sa main et je faire venir avec moi vers le poste radio. Je viens posé mes bras autour de son cou et je posa une nouvelle fois mon regard dans le sien. « Où même nos sorties, juste pour danser l’un avec l’autre… » Je viens caresser doucement sa nuque en collant mon front contre le sien : « Nos moments rien qu’à nous me manque énormément… Et tu me manque encore plus Kylian. » Dis je doucement.

Jamais je n’aurais pu croire qu’après deux ans sans se voir, sans se parler, Gemma aurait encore la faculté de lire dans mes pensées comme dans un livre ouvert. C’était perturbant, je devais l’admettre, surtout dans le cas où je faisais mon possible pour ne pas dire quoi que ce soit qui était susceptible de foutre un malaise dans notre discussion, dans cette soirée, mais au fond, cela ne me dérangeait pas, parce que cela me montrait que j'avais tort quand je me disais que tout était perdu. Enfin, je ne disais pas non plus que tout pouvait être gagné très rapidement, peut-être même que jamais nous arriverions à faire ce que je voulais dans mes rêves les plus dingues, soit retrouver notre complicité d’antan, faire en sorte que je puisse encore une fois la gâter comme une reine, comme je mourrais d’envie de le faire, tel que ma petite escapade de cet après-midi me l'avait montré quand je n’avais pas su me contenter de simples fleurs, qu’il avait fallu que j’ajoute du chocolat et un bracelet, même si pour le dernier item, elle n’était pas encore au courant. Cependant, vu comment la soirée avait démarré, je me doutais bien que je ne résisterais pas à la tentation de le lui offrir plus tard, en espérant que tout se déroule à merveille comme en ce moment, évidemment. Sans dire mot, profitant pleinement du moment, je cédai finalement à la tentation de goûter à un de ces amuses-bouches préparés pour l’occasion. Comme je m’y en attendais, je ne fus pas déçu; ces bouchées étaient tout simplement exquises. Je ne m’en inquiétais pas vraiment pour être honnête, parce que non seulement, si cela venait du dit meilleur traiteur de la ville, ça se devait d’être bon mais de plus, je faisais confiance à Gemma, puisque je savais qu’elle avait toujours eu ce don pour faire les meilleurs choix qui soit. L’air ravi, je mangeai donc ma bouchée en lui faisant savoir par mon regard seulement que j’approuvais totalement. Puis, alors que je voulus en reprendre une seconde, je fus soudainement un peu trop captivé par le fait que la jeune femme s’était levée. Intrigué, je la suivis du regard, manquant limite de considérer ses propos. Je le fis essentiellement parce que ceux-ci m’allèrent droit au coeur. Comment aurais-je pu oublier ce genre de soirées, mes préférées ? Nous n’avions pas besoin de grand-chose pour nous contenter après tout, nous étions heureux dans notre situation, dans le plus simple ou le plus luxueux. Un petit sourire apparut sur mes lèvres quand elle parla de ces soirées sur le canapé, sous une couverture. Ça, c’était définitivement ce que j’aimais le plus; la tenir dans mes bras sans m’arrêter, la cajoler, humer le parfum de ses magnifiques cheveux blonds… Discuter de tout et n’importe quoi, regarder des films… Ces souvenirs me semblaient à la fois si lointain et si rapprochés qu’ils me paraissaient provenir d’une vie idéale, celle que j’avais pu vivre avec Gemma à l’époque, époque qui était malheureusement révolue. Voilà pourquoi je ne passai aucun commentaire, gardant mon sourire quand elle me demanda silencieusement de me lever, ce que je fis sans broncher. Quelques secondes après, je me retrouvai à poser mes mains sur sa taille, mon visage contre le tien, laissant mes sentiments m’enivrer de cette sensation que je croyais vraiment perdue à tout jamais. Puis, quand elle vint à m’avouer que je lui manquais, je sentis mon coeur rater un temps, voire même deux. Était-ce un rêve qui était en train de se réaliser ? Le fait de sentir mon front contre le sien me fit comprendre que non, même si cela n’enlevait rien au fait que j’avais du mal à croire qu’elle était en train de prononcer exactement les mots que je rêvais l’entendre me dire… Si cela n’avait été que de moi, pour sûr que j’aurais profité de ce moment pour la serrer dans mes bras, l’embrasser avec passion, pour lui faire savoir tout l’amour que je lui portais. Cependant, quelque chose me bloquait, quelque chose me disait que je ne pouvais pas faire cela, parce que je serais blessé de nouveau. Ce fut cette même pensée qui ne me permit pas de lui dire exactement ce que je voulus lui répondre, à savoir que je l’aimais toujours, que nous pourrions nous retrouver, être ensemble encore une fois. Il fallait dire qu’aussi, la raison entrait en ligne de compte, parce que les choses étaient différentes maintenant; nous n’étions plus au même endroit dans nos vies, qui plus est, Gemma portait l’enfant de sa tante, alors il était un peu délicat de lui promettre une vie heureuse, une vie de famille… En revanche, parce que je ne pouvais pas rester là sans rien dire, parce que je me devais de lui faire savoir que je pensais la même, je finis par souffler:  « Tu me manques tellement aussi Gemma, si tu savais… » Ces mots avaient le mérite d’être plutôt clairs, mais en mon sens, ils n’étaient pas suffisants. Mais pouvais-je me permettre d’aller plus loin ? Je choisis d’en prendre le risque, sans toutefois sauter complètement à pieds joints, et j’ajoutai:  « Je ne suis rien sans toi… » Comme si j’étais soudainement honteux de ma révélation, malgré sa profonde sincérité, je baissai le regard, pour me rendre compte que nos lèvres n’étaient pas si loin l’unes de l’autres. Je pourrais me permettre de lui voler un baiser n’importe quand, mais par politesse, je me retenais, même si cela, évidemment, devenait de plus en plus difficile.

Cette soirée ne peut vraiment pas mieux ce passé. Et pour être honnête, avant que Kylian ne vienne me rejoindre chez moi ce soir, je doutais que cette soirée puisse ce passé pour le moment aussi bien. Mais pour le coup, je crois juste que j’avais peur que cette soirée ne se passe pas très bien au final. Depuis le retour dans ma vie de Kylian, ce dernier n’arrête pas de hanter mes pensées Je crois que jamais j’aurais pu penser que Kylian est autant d’effet sur moi, deux ans après notre rupture. Mais, en même temps, je n’avais toujours pas vraiment oublié Kylian, comme je lui avais confié, ce fut plus facile pour moi de mettre mes sentiments de côté et d’avancée ainsi. Et ce soir dans un élan de nostalgie après avoir mis un peu de musique d’ambiance, je fis lever Kylian pour qu’il vienne contre moi. Le sentir contre moi, me fils beaucoup de bien, j’en avais besoin, non ! Enfaite j’avais besoin de lui tout simplement et je n’avais aucune envie de délié de lui pour le moment. J’étais bien dans ses bras et finalement je finis par lui dire tout simplement ce que j’avais sur le cœur. Il était temps que je lui en parle mais, bien entendu je le fis à ma manière. Lorsque je termine de lui dire ce que j’avais envie, je viens coller mon front contre le sien, je caressai doucement sa nuque. Je n’attendais pas vraiment à ce qu’il me répond maintenant, j’avais juste envie de rester comme ça et de ne pas le voir prendre la fuite. Puis lorsqu’il reprit la parole, j’écoute ce qu’il me dit avec un petit sourire. Je viens me pincer doucement la lèvre inférieure lorsque je l’entendis me dire que je lui manque et quelques secondes après j’entendis ses quelques mots qui eurent pour effet d’accélérer mon cœur. Je regarde Kylian qui avait baissé son regard comme s’il avait honte. Je ne trouve rien à lui dire, tout simplement car ce qu’il vient de me dire m’as touché sincèrement… Si je m’écoute, je le serrais encore plus contre moi, je l’embrasserais et je lui dirais surement que nous pourrions prendre un nouveau départ. Le truc c’est ma grossesse, je ne suis pas vraiment sure que ce soit une excellente idée… Pour une fois ce n’est pas mon travail car Joan m’a clairement annoncé la fin de mon contrat, enfin de mes contrats avec elle. Je suis enfin une femme libre mais, par totalement pour le moment car cet enfant restera encore entre Kylian et moi, jusqu’en Juin normalement mais, il est possible que j’accouche en avance. Enfin c’est ce que mon gynécologue m’a annoncé lors de mon dernier rendez-vous. Après j’en ai marre aussi de trop réfléchir et de me bloquer a cause de cela. J’ai vraiment envie que nous formons un couple à nouveau avec mon ex-fiancé. Que l’on reprenne notre vie de couple. Certes ce ne sera surement pu pareil que par le passé car nous avons changé et évolué chacun de notre côté… Mais pourquoi cela ne fonctionnerait pas après tout ? Donc je laisse parler finalement mon instinct. Je pose tendrement ma main sur son visage et finalement mes lèvres viennent au contact de celle de Kylian. Un baiser tendre mais remplit de désir. J’avais vraiment envie de sentir nos lèvres échangés un baiser que je ressentis des frissons et mon ventre ce nouer.

Mon visage si près du sien, je sentais mon coeur battre la chamade, je sentais mes mains moites, mes bras paralysés, comme si soudainement, je n’étais plus en contrôle de mon corps, de quoi que ce soit. En réalité, il fallait avouer que c’était un peu le cas; mes sentiments, tout ce qui me submergeait en ce moment faisait en sorte que j’étais impuissant, peu en contrôle de mes mouvements. À l’intérieur, c’était une véritable bataille; d’un côté, je mourais d’envie de l’embrasser, de faire comme si ces deux ans loin l’un de l’autre n’avaient jamais eu lieu, effacer ce qui avait été probablement la pire période de ma vie, mais de l’autre côté, je me disais que je ne pouvais pas la brusquer, que ce n’était pas aussi simple, que ce serait jouer avec mes sentiments pour finalement souffrir à nouveau. Non pas parce que j’étais persuadé que Gemma me jetterait par la suite, mais si jamais cet enfant qu’elle attendait changeait tout ? Si ce serait juste impossible de recoller les morceaux ? Je ne pouvais quand même pas totalement écarter l’éventualité… Malgré tout cela, je ne la repoussais pas, parce que je ne le voulais pas. Il était hors de question pour moi de gâcher ce moment que j’attendais depuis ce qui me semblait être une éternité. Au bout du compte, je me contentai de simplement voir ce qu’elle ferait, et au final, je ne le regrettai pas; tout d’abord, elle posa sa main sur mon visage, m’obligeant à relever le regard pendant un bref instant, juste avant de fermer les yeux par simple réflexe au moment où elle déposa ses lèvres sur les miennes. Ce contact, aussi simple soit-il, peu importe le nombre de fois auquel nous nous étions adonnés à celui-ci pendant le passé, fut tout simplement électrisant. Je me sentis soudainement revivre, comme dans un beau rêve, où tout était parfait, tout était magnifique, où des petits anges chantaient les grâces de ce moment. Enfin, j’exagérais peut-être un peu pour le coup mais bon, l’idée était là quand même, n’est-ce pas ? Et puis, inutile de mentionner que pour le coup, je ne pus la rejeter. Au contraire, je profitai pleinement de ce baiser, le lui rendant en toute délicatesse, mais de façon assez volontaire pour lui montrer qu’elle n’aurait pas su me rendre plus heureux que par ce moment rempli d’amour, rempli d’espoir… Peut-être même un peu trop d’espoir en fait ? Pris de panique à cette idée, j’attendis malgré tout que le baiser prenne fin, et histoire de ne pas brusquer quoi que ce soit, je gardai mes mains sur sa taille, mon visage non loin du sien lorsque nos lèvres se séparèrent, puis rempli d’émotion, je ne pus m’empêcher de lâcher maladroitement, dans un souffle:  « Gemma… Je t’en prie… Dis-moi que ce n’est pas un faux espoir… » Je compris que par la suite que mon propos pouvait porter à confusion, alors qu’en fait, je voulais simplement m’assurer que ce n’était pas qu’un feu de paille, que je pouvais espérer quelque chose et ce, pour une seule raison, à savoir:  « Je ne sais pas ce que je ferais si je te perdais une seconde fois… » Maintenant, je n’avais plus aucun doute; j’étais toujours amoureux de cette femme magnifique. C’était concret, c’était profond, c’était réel, mais surtout, c’était dangereux. Je venais de lui ouvrir mon coeur, une seconde fois, prenant le risque que celui-ci soit brisé à nouveau, mais j’étais prêt à prendre ce risque, à attendre sa réponse, à espérer que quelque chose de bien puisse nous arriver après tout ça.

Ce petit moment de complicité entre lui et moi, m’avait vraiment manqué. Jamais je n’aurais pu imaginer que je pourrais être à nouveau dans les bras de Kylian, sentir ses mains sur mon corps et surtout… Ses lèvres sur les miennes. Ce baiser fut tellement… Enfaite je n’ai pas vraiment de mots à mettre sur celui-ci car, il est tout simplement indescriptible. J’ai limite la sensation que c’était la première fois que nous nous embrassions, alors qu’au finale c’est loin d’être la vérité. Mais, peut être que ce sont les années qui nous ont séparés qui donne cette incroyable sensation. Je n’avais pas imaginé non plus finir par craquer et tenter le tout pour le tout ce soir. Mais, je ne regrette pas. Et je dois bien avouée que je n’ai pas spécialement envie d’interrompre le baiser que je suis entrain d’échanger avec Kylian. Une fois que ce baiser s’interrompre, je finis par poser mon regard sur lui avec un léger sourire en coin de lèvres. Je peu comprendre parfaitement ce qu’il est entrain de me demander. Et je n’ai pas envie de lui faire de faux espoir ou même tout simplement de nous arrêter là. Notre relation c’est interrompue par moi et finalement c’est peut être à moi de faire le premier pas vers lui et c’est ce que je suis entrain de faire. Et lorsqu’il rajoute qu’il n’est rien s’en moi, je ferme les yeux pendant quelques secondes mais, je finis par lui dire doucement : « Je ne veux pas que tu pense que ce baiser ou même cette soirée, ne veut rien dire ou même que je joue avec tes sentiments. » Je viens prendre l’une de ses mains dans la mienne et entrelace nos doigts. « Je ne joue pas… Depuis que tu es de retour dans ma vie... » Je me pince la lèvre inférieur puis je rajoute : « Je ne pense qu’à une seule personne est c’est toi. Je te l’ai dis, je ne t’ai jamais oublié, j’avais fais en sorte que ma vie soit plus facile en te mettons juste de côté. Mais, je n’ai jamais réussis à te remplacer, enfin, je n’en ai eus aucune envie pour être sincère. » Je baisse le regard un petit moment, puis je finis par venir rechercher son regard. « Nous avons perdue assez de temps par ma faute et je n’ai vraiment pu du tout d’être séparé de toi. Je... Je ne suis pas la Gemma que j’étais à New York lorsque tu n’es pas là. Je fais bonne mine devant mes proches mais, ce n’est pas toujours facile, de les voir heureux avec des enfants, une jolie petite famille et tout ce qui vas avec alors que l’homme que j’aime depuis des années n’est pas à mes côtés. » Je me laisse vraiment aller et je finis même par m’embrouiller dans mes pensés qui se ressent bien dans mes paroles par la même occasion. Mais, ce n’est pas grave car, je sais que Kylian me comprendra. Et puis bon… Oui j’aime toujours Kylian et je n’ai pas vraiment honte de le dire et je ne suis pas gênée car je sais très bien ce que je suis entrain de faire à ce moment là. Puis j’entendis le restaurateur arrivé dans la pièce pour déposé le plat principale : « Mademoiselle O’Brady-Stoner, je suis désolé de vous interrompre mais, je viens vous prévenir que j’ai finis mon service. Vous trouverez le désert dans la cuisine et je vous souhaite une bonne soirée. » Je souris au traiteur puis, je lui réponds : « Très bien et merci encore. N’oublier pas votre chèque dans la cuisine. Bonne soirée. » Le traiteur partit puis je reporte mon attention vers Kylian. Maintenant nous allons être vraiment seuls lui et moi. Et je finis par reprendre la parole pour lui dire : « Je sais que cette grossesse n’est pas vraiment le top pour recommencer quelques choses entre nous deux. Mais, normalement cet enfant va bientôt voir le jour et… Nous pourrons voir à ce moment ce que nous ferons ensemble. Toi et moi. »

Loin de moi l’idée de forcer Gemma à quoi que ce soit, surtout que j’étais conscient à quel point tout était compliqué en ce moment, que les choses avaient changé, beaucoup trop changé, mais en même temps, je ressentais la nécessité de lui signifier qu’elle m’avait manqué plus qu’elle ne pouvait probablement l’imaginer. Non pas parce que je pensais qu’elle n’était pas en mesure de le faire, mais moi-même je ne saurais estimer à quel point son départ m’avait fait souffrir. Pendant longtemps, je m’étais retrouvé dans une torpeur de laquelle je n’arrivais pas à me sortir, une torpeur dans laquelle je ne vivais plus. Je n’étais qu’une épave qui allait au travail, qui avait du mal à rester chez soi le soir, qui trouvait du réconfort que dans un verre d’alcool fort avant d’aller au lit ou bien dans des coupures de lame de rasoir. Depuis que j’étais déménagé à Pasadena, j’avais tout laissé ça de côté, mais il n’en demeurait pas moins que quelque chose me manquait encore et toujours dans ma vie; l’amour d’une femme, l’amour de Gemma. Vulnérable, je lui ouvrais mon coeur ce soir, je lui donnais la chance soit de le prendre de nouveau, soit de le briser en mille morceaux et ce, probablement une bonne fois pour toutes. J’avais peur, je n’allais pas le cacher, mais c’était un risque que je voulais prendre, parce que si je ne le prenais pas, je savais que je le regretterais longtemps et pire encore, jamais je ne saurais me le pardonner. Au final, je ne sus que me congratuler d’avoir pris ce risque, aussi gros celui-ci soit-il. De la bouche de Gemma, de cette femme que j’aimais plus que quiconque, j’apprenais que je pouvais avoir de nouveau ma place dans sa vie. Je l’apprenais par des mots qui m’allèrent droit au coeur, par des mots qui étaient en mon sens trop beaux pour être vrais. Cependant, le fait que je sente mes yeux s’embuer de larmes d’émotion fut suffisant pour me faire comprendre que ce moment était bel et bien réel, que je n’avais plus de raison de trouver cette invitation, cette ambiance d’allure romantique, rien de quoi que ce soit en lien avec cette soirée étrange. Tout devenait soudainement parfait, tellement parfait que je ne savais comment réagir. Je me contentai donc de regarder Gemma sans rien dire, laissant mes yeux remplis d’amour et d’émotion parler pour moi. Puis me vint évidemment l’envie de la serrer dans mes bras, sans aucune retenue, de l’embrasser comme s’il n’y aurait pas de lendemain pour lui faire savoir qu’elle ne saurait pas me rendre plus heureux, et que plus jamais je ne la laisserais m’échapper encore une fois, si c’était ce qu’elle voulait, si ce qu’elle m’avait promis savait reconstruire notre couple. Malheureusement, nous fûmes interrompus par le traiteur à qui Gemma avait fait appel qui nous apportait le plat principal, signifiant qu’il allait prendre congé. Je me reculai alors d’un pas sans rien dire, attendant que l’échange soit terminé pour reporter mon attention sur ma belle. Mon sourire se fit un peu plus timide, parce que je ne savais pas si je devais me laisser emporter par mes émotions ou bien attendre, m’asseoir et manger avec elle. Les deux options étaient tentantes, je n’allais pas le cacher; d’un côté, ce repas avait l’air délicieux, mais de l’autre… Il y avait si longtemps que je n’avais pas pu serrer cette jolie blonde dans mes bras comme je le souhaitais… Saurais-je me le permettre plus tard dans la soirée ? Un léger nuage d’ombre commença à me faire douter que non, je ne le pourrais pas, mais sachant me montrer compréhensif de cette situation précise, je ne m’en montrai pas frustré ou quoi que ce soit. Je ne pus toutefois m’empêcher de grimacer légèrement quand elle me fit comprendre que nous devrions limite reporter nos retrouvailles, ce nouveau départ entre nous deux en raison de cette grossesse. Cette dernière compliquait les choses, c’était sûr et certain, mais peut-être qu’avec un peu de volonté, nous pourrions cesser de la considérer comme une barrière ? En tout cas, j’avais envie d’essayer, essentiellement parce que je refusais d’attendre plus longtemps, me refuser de m’éloigner de Gemma. Après un bref moment de réflexion, je lui proposai donc:  « Pourquoi attendre ? Pourquoi pas maintenant ? » Sachant très bien que mes propos n’étaient pas des plus clairs, je marquai une petite pause, puis j’ajoutai, après m’être approché pour passer une main autour de sa taille, l’autre sur sa joue:  « Je sais bien que ce n’est pas le top, comme tu l’as dit mais… » Au début, j'avais prévu de lui proposer une tournure de phrase plus simple, remplie d’euphémismes. Je me ravisai au dernier moment, optant pour la sincérité comme elle l’avait fait précédemment. Je retournai donc mes propos dans ma tête et j’ajoutai:  « Quand tu m’as dit, à l’hôpital, que tu serais probablement seule pour ton accouchement… Ça m'a rendu dingue… Je ne pouvais pas supporter l’idée que tu sois seule dans tout cela… Non pas que je ne crois pas que tu n’es pas assez forte pour ça… Tu es probablement une des femmes les plus fortes que je connaisse… » Sentant la maladresse prendre le dessus sur mes paroles, je m’arrêtai encore un moment, et je décidai d’en venir à mon point principal, à savoir:  « Quoiqu’il en soit… Si tu veux bien de moi, je veux être là pour toi, peu importe le moment… Mais je veux l’être à partir de maintenant… Je sais que ce n’est pas simple, mais si cela signifie que je pourrai être avec toi… Je suis prêt à composer avec ça… » Je m’arrêta là dans mon discours, la regardant dans les yeux en attendant sa réponse, non sans tenir compte du repas qui commençait à sentir de plus en plus meilleur dans la pièce. Peut-être qu’au final, le fait de manger ne serait pas si mal que ça ? Après, j’aviserais bien selon la discussion, la tournure des évènements, mais une chose était certaine maintenant, c’était qu’il m’en faudrait maintenant beaucoup pour avoir envie de partir.