Retrouver Gemma et pouvoir profiter d’elle, du fait d’être ensemble, du bonheur qu’elle me procurait, était fort probablement la plus belle chose qui m’était arrivé depuis que j’avais mis les pieds à Pasadena, voire même depuis longtemps, très longtemps maintenant. Et pourtant, lorsque j’avais décidé de prendre un nouveau départ, jamais je n’avais espéré avoir autant. En effet, la première fois que je l’avais retrouvée, tout ce que je demandais, c’était des explications, une chance de savoir que son départ n’était pas contre moi, qu’elle m’aimait toujours, d’une certaine façon. Je n’avais pas su en demander plus parce que je m’étais dit que les choses avaient beaucoup trop changé pour que je puisse envisager la retrouver. Par contre, j’avais réalisé que je l’aimais tant que je ne pouvais pas me permettre de simplement rester là, me dire que je pourrais me priver de tout ce bonheur qu’elle m’avait procuré pendant plusieurs années et qu’elle pourrait peut-être me procurer si elle voulait bien que j’entre de nouveau dans sa vie. Au début, je devais admettre que sa grossesse et tout ce qui l’entourait me faisait quelque peu peur. Je craignais que justement, tout change pour cette raison, que ce ventre qui lui poussait progressivement vienne établir une barrière entre nous. Finalement, j’avais réalisé que cette barrière, c’était moi qui la mettais. Je l’avais compris à la Saint-Valentin et depuis, je ne saurais pas être plus heureux. Dès que je pouvais, je cherchais à lui faire plaisir, à prendre soin d’elle, et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. En effet, profitant du fait que j’avais une journée de congé, j’avais choisi de profiter de l’après-midi pour l’emmener au cinéma. Inutile de mentionner que ce n’était clairement pas le moment de faire une journée sportive ou même une activité qui nécessitait de rester debout longtemps et marcher. Par conséquent, le cinéma était un compromis parfait, surtout que cela semblait convenir à Gemma également. Plus qu’heureux de pouvoir passer cette journée en sa compagnie, j’étais passée la chercher, puis ensemble, nous nous étions rendus au cinéma le plus près. Quel film allions-nous voir ? Je laissai ma chère et tendre le décider une fois que nous fûmes sur place, compte tenu que maintes représentations se tenaient à des heure similaires. Et puis, qu’est-ce qu’il y avait de mal à improviser un peu ? Ce n’était pas comme si nous étions obligés de tout prévoir à la minute près. Enfin, dans certaines circonstances de mon métier, je me devais de le faire, mais bon, dans le cas présent, aucune nécessité à mon avis. Une fois que les places furent achetées et payées par mes soins, nous nous rendîmes directement à la salle où le film que nous avions choisi serait présenté. Celui-ci commençait dans une quinzaine de minutes. Nous aurions pu attendre encore un peu pour nous y rendre, mais à la place, je décidai de m’assurer que Gemma était bien installée dans un des sièges du cinéma. Puis, une fois que nous fûmes convenablement posés, je pris quelques secondes pour l’embrasser tendrement, puis lui demander:  « Tu veux quelque chose à manger ? » Popcorn, chocolat, friandises en tout genre, hot dog si elle le voulait - pas moi en tout cas - ça ne me gênait pas. Tout ce que je voulais, c’était lui épargner de faire la queue pour obtenir ce qu’elle voulait, parce que pour sûr, les gens étaient trop peu compréhensifs, donc il n’y aurait pas moyen d’attendre moins longtemps, malgré la présence de son ventre bien proéminent.

La fin de cette grossesse approche à grands pas et pourtant je n’ai toujours pas de nouvelle de ma tante. J’ai vraiment hâte d’accouché et de pouvoir mener ma vie comme je le désire réellement. Et surtout avoir une véritable vie de couple avec Kylian, je l’ai retrouvé mais, j’avoue que j’ai envie d’un peu plus. Ce n’est pas enceint jusqu’au coup que je pourrais faire ce que je veux. Enfin bref, je me comprends puis j’ai aussi envie de voir ce que va devenir à présent ma vie sans le mannequinat et sans mon job d’escorte. Retrouver Kylian dans ma vie est vraiment agréable, je me sens bien avec lui à mes côtés et j’ai vraiment besoin qu’il soit à mes côtés. Deux années nous ont séparés mais, j’ai comme l’impression que ce n’est qu’un détail à notre histoire car à présent… Nous sommes à nouveau ensemble et j’ai l’impression de redevenir celle que j’ai cessé d’être pendant deux ans. Aujourd’hui nous avons décidé de sortir un peu et cela me fera le plus grand bien car j’ai limite l’impression de devenir folle à rester enfermé chez moi ou chez Kylian. Je ne dis pas que cela me dérange mais, j’ai toujours eus l’habitude de bouger et de ne pas rester chez moi à ne rien foutre. Donc prendre un peu l’air même si c’est pour m’enfermer dans une salle obscure pour regarder un film ne me dérange absolument pas. Surtout nous allons voir Batman versus Superman ! Je ne suis pas spécialement une grande fan de DC Comics mais, j’avoue que j’aime bien les voir par curiosité. Puis Ben Affleck dans le rôle du Batman… Enfin j’ai envie de voir cela. Et c’est ainsi que nous nous trouvons dans cette salle de cinéma. Je me suis installé vers la sortie car, si jamais j’ai contraction… Il va surement falloir que l’on sorte de cette salle rapidement. Je retire ma veste pour la poser à mes côtés puis, je m’installe bien dans mon siège. Lorsque Kylian me propose quelques choses à manger, j’eus un léger sourire. J’ai envie de manger des frites mais, malheureusement je ne suis pas sûre et certaine que je vais trouver quelques choses comme cela dans ce cinéma. Enfin je crois. « J’ai encore une envie de frites… » Dis-je avec un léger sourire. « Envie de femme enceinte un peu bizarre je sais mais, bon. Je suis dans le fond un peu bizarre donc bon. » Dis-je avec un léger sourire. Je viens déposer un tendre baiser sur sa joue avec de poser ma tête contre son épaule. Je ferme les yeux quelques instants puis, je relève mon regard : « Enfaite je prendrais bien un truc à boire... Du Coca-cola ou du seven up… Enfin un truc avec plein de calories et avec des bulles de préférence. » Dis-je avec un léger sourire. Je me redresse un peu puis, je pose mon regard sur l’écran qui vient de s’amuser pour mettre des affiches de films qui bientôt vont sortir. « Ça te tente qu’on aille manger au café de Lullaby . J’ai envie d’un bon burger avec plein de frite ! Puis entrer plus tard que ce qu’on a prévu me fera du bien. » Dis-je avec un léger sourire charmeur.

Alors que plusieurs hommes auraient été probablement surpris d’entendre leur amoureuse leur demander des frites dans un cinéma, de mon côté, je ne sus faire autrement que de m’en montrer amusé. En effet, ce genre de réponse de la part de la demoiselle ne m’étonnait pas vraiment. Enfin, surtout compte tenu de sa condition, mais aussi du fait que le temps que j’ai passé en sa compagnie et que j’avais compris qu’elle faisait partie de ces femmes qui succombaient parfois à ces envies alimentaires quelque peu étranges, à tout moment de la journée. Franchement, je ne lui en voulais pas. Lui en vouloir serait tout simplement absurde, compte tenu que… C’était mignon, d’une certaine façon. Évidemment, je n’osais pas vraiment le lui dire, compte tenu que sa grossesse n’avait pas grand-chose de conventionnel et que même si nous étions de retour ensemble, que j’étais plus qu’heureux avec elle et que je ne pouvais pas me plaindre de quoi que ce soit, il n’en demeurait pas moins que c’était chose délicate et qu’en toute franchise, je ne saurais que me montrer soulagé qu’elle soit finalement débarrassée du pouvoir contrôlant de sa tante et toutes ces obligations. À ce moment, j’aurais droit d’avoir Gemma pour moi, l’aimer, la protéger, la rendre heureux et ce, sans qu’un petit être étranger ne vienne mettre une barrière entre nous, aussi fine celle-ci soit-elle devenue ces derniers temps. Je me contentai donc de lui sourire doucement, puis je la laissai aller au bout de ses demandes, en venant très rapidement et instinctivement à la conclusion que ce serait pas mal plus simple de combler cette demande de boisson gazeuse. Acquiesçant donc d’un signe de tête, je ne bougeai toutefois pas et je ne dis rien, parce que je me rendis compte qu’elle n’avait pas complété ses dires. Ces derniers eurent sitôt pour effet de me faire sourire de plus belle, puis faire en sorte que je lui réponde, d’instinct, sans hésiter une seule seconde:  « Tout ce que tu veux, mon ange. » Non, je n’étais pas un homme complètement aveuglé par l’amour - enfin, peut-être que si, mais je ne pensais pas avoir complètement perdu ma rationalité pour autant - je me retrouvais juste devant une proposition qui la rendait visiblement heureux et qui était plus que simple à combler. Et puis, comment pourrais-je me plaindre de passer un peu plus de temps avec elle ? Évidemment, je ne voulais pas qu’elle fasse de folies et mette son état en danger, mais pour moi, il n’y avait rien de mal à aller dans un café afin de sustenter son désir apparemment intenable de manger des frites, qui plus est avec un burger. Ce n’était pas comme si elle m’avait demandé d’aller faire de l’élastique ou du saut en trampoline, quand même. Le plan d’après-film étant maintenant décidé, et pour moi, ne nécessitait pas d’explications supplémentaires, je déposai un tendre baiser sur sa joue avant de lui dire:  « Allez, je reviens. » Mon but n’était évidemment pas de la laisser volontairement seule, mais ce serait pas mal mieux si je pouvais aller chercher le tout avant que les lumières de la salle soient complètement fermées et que le film commence. De quoi aurais-je l’air si jamais je ratais un marche et que je trébuchais avec toute la nourriture entre les mains ? D’un bel idiot, c’était sûr et certain. Sans attendre plus longtemps donc, je quittai la salle, espérant seulement, en route vers le comptoir alimentaire, qu’il n’y aurait pas trop de mon, parce que même si je savais que je nous rendais service, je n'avais pas envie d’être loin d’elle trop longtemps. Il me tardait déjà que le film commence et que je puisse l’entourer de mes bras pour profiter pleinement de ce moment avec elle.

Honnêtement, j’ai de plus en plus envie que cet enfant vienne au monde pour que je puisse pleinement profiter de mon petit ami. J’ai vraiment besoin d’avoir cette liberté avec Kylian mais, d’un autre sens j’ai peur de la réaction que je vais avoir lorsque Joan va devoir partir avec son fils. Et a ce que j’ai compris, normalement elle ne restera pas sur Pasadena et elle partira pour New-York, afin de gérer son entreprise. Enfin bref, nous étions tranquillement installés dans la salle de cinéma avec Kylian. Celui-ci me demande alors si j’ai envie de manger quelques choses et comme à mes habitudes, je prévois par la même occasion la suite de notre soirée. J’ai envie de frites mais, au cinéma ce n’est pas vraiment possible. Donc j’avais dans l’idée de partir après ce film dans le café de ma cousine pour manger des bonnes frites ! Enfin bref, Kylian partit me prendre une boisson à l’entrée lorsque les pubs ont débuté. Je me mets bien au fond de mon siège pour attendre le retour de mon petit ami. J’adore venir au cinéma, car déjà nous sommes sure de ne pas être distrait, enfin... Presque. Mais, je ne sais pas c’est une autre ambiance et j’avoue que parfois, je viens voir des films que je ne regarderais surement jamais chez moi. Lorsque l’écran commence à diffuser l’extrait du nouveau independance day, je sentis une douleur très vive venant de mon ventre. Ce n’est pas possible, ce n’est pas une contraction… Lorsque la deuxième douleur arrive, je sentis un liquide venir couler le long de mes jambes. Le travail commence. Pourquoi maintenant ? Je ne me suis même pas préparer et en plus dans un cinéma ! Je finis par essayer de me lever mais, rapidement je laisse tomber l’idée. J’inspire une nouvelle fois puis je finis par me lever, j’attrape mon sac et je me dirige doucement vers la sortie de la salle, lorsque je croise une employée. « Tout vas bien madame ? » Je ferme les yeux un instant sentant une nouvelle fois une petite douleur, je ne sais pas si ce sont de fausse contraction ou pas, mais, je sais que j’ai très mal. « J’ai besoin d’une ambulance. Je suis sur le point d’accoucher. » La jeune femme ne cherche pas vraiment à comprendre, elle vient à se mettre en soutien pour m’aider à me diriger vers un endroit calme. « Je vais appeler une ambulance. Vous êtes venue seule ou accompagné ? » « Il s’appel Kylian, il était partit chercher une boisson à l’entrée. La jeune femme partit en me laissant seule dans une salle de cinéma non utiliser à cette heure. Je viens à me mettre assisse sur le sol en attendant qu’une personne arrive. Je me crispa lorsque je sentis une nouvelle contraction… J’ai vraiment l’impression que le temps est hyper long et ne passe pas ! J’entendis la porte s’ouvrir, une femme arriva pour attendre avec moi et être sure que tout ce passe bien. Je ne sais pas bien si la jeune femme à trouver Kylian ou pas… Mais, il va bien se doutait de quelques choses de toutes manières car je suis sure que ce n’est pas tout les jours qu’une femme enceinte s’apprête à accoucher ici !

En route vers le stand de boissons, j’avais espéré que l’attente ne serait pas trop longue, histoire que je sois de retour auprès de Gemma aussi rapidement que possible. Non seulement parce que j’étais venu pour passer du temps en sa compagnie, mais aussi - même si je ne l’admettais pas haut et fort - je n’aimais pas la laisser seule bien longtemps, sachant très bien que sa grossesse était pas mal avancée et que son accouchement pouvait avoir lieu à tout moment. Après, je savais bien que je ne pouvais pas vraiment avec elle constamment, elle avait sa vie et j’avais la mienne, mais quand j’étais là, je voulais être là pour elle, comme je lui avais promis, comme je me l’étais promis également. Par contre, je me rendis compte que je devrais la laisser un peu plus longtemps que prévu puisqu’au comptoir alimentaire, il y avait peut-être un peu plus de gens que prévu. Je soupirai un instant, mais je décidai que ce n’était pas le temps de faire demi-tour, parce que je refusais devoir affronter une Gemma déçue de ne pas avoir sa boisson gazeuse. Je commençai donc à faire la queue, comme tout le monde, tentant tant bien que mal de ne pas commencer à angoisser à l’idée que je ne savais pas comment ça se passait pour elle, si elle était embêtée par un truc ou je-ne-sais-quoi. Heureusement, je ne stressai pas bien longtemps, parce qu’au bout du compte, les employés s’activaient assez rapidement pour que ce soit mon tour au bout de quelques minutes. Je commandai donc à manger et à boire pour nous deux, sortant mon porte-feuille pour payer le tout. Au moment de tendre l’argent au commis, j’entendis une dame clamer mon nom, et personne se retourner comme étant le principal concerné. Je compris donc que c’était à moi qu’on s’adressait et intrigué, je me retournai. C’est là que je me retrouvai devant une nouvelle employée qui me signalait que ma petite-amie était sur le point d’accoucher et qu’elle avait déjà appelé une ambulance. Paniqué, je déposai l’argent sur le comptoir en signifiant au commis:  « Gardez le tout, et donnez ma commande à celui qui la voudra. », sachant très bien que je ne mangerais pas tout cela. À ce point, je ne me voyais pas en mesure de manger quoi que ce soit. Sans attendre plus longtemps, je me précipitai vers Gemma, guidée par la jeune employée. Lorsque je la vis, en douleur, je m’accroupis à ses côtés, et je lui dis:  « Je suis là ma chérie… Ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Je savais bien qu’aux premiers abords, ma question pouvait sembler pas mal idiote, mais pour moi, elle avait un sens pas mal plus profond. Je voulais savoir si elle avait perdu les eaux, à quelle fréquence étaient ses contractions, bref, ce genre de chose qui pourrait me permettre de l’aider un peu plus. Je n’y étais pour rien, c’était mon métier qui me faisait agir ainsi, mais je me doutais bien que cela ne serait certainement pas quelque chose de mal. En tout cas, j’espérais juste que je sois un peu plus utile qu’un pauvre mec qui ne ferait que paniquer, ce que je ne voulais pas être, mais surtout pas. Ma petite-amie n’avait pas besoin de cela, pas en ce moment.

Je savais très bien que les accouchements sont la plupart du temps douloureux. Mais, je ne me suis pas imaginé eu mal à ce point-là… Pourquoi je ne pourrais pas être dans le petit pourcentage de femmes qui accouche sans même sentir la moindre douleur ? Bonne question… Puis faut dire que le bébé est légèrement en avant d’un petit mois… Donc, rien n’aurait été vraiment bien préparé, enfin je pense, je n’en sais absolument rien du tout. La jeune femme qui m’avait installé dans une salle vide du cinéma partit directement à la recherche de Kylian et aussi appeler une ambulance. Pendant ce temps le travail continué et la douleur sont de plus en plus présents. Une autre femme arrive dans la pièce pour attendre avec moi. Puis j’entendis quelques minutes après la porte venir s’ouvrir, je regarde en essayant de me concentrer un peu sur le son de sa voix et je viens à lui répondre : « J’ai perdu les eaux et les contractions se rapprochent de plus en plus. » ET CA FAIT UN MAL DE CHIEN ! À ce moment précis, je déteste ma tente de m’avoir demandé de faire ce gosse pour elle ! La douleur n'est tellement horrible que… Ça me coupe toute envie d’avoir un bébé plus tard. « Où sont les ambulanciers ? » Demandai-je. Je finis par attrapait la main de Kylian, sentir la main dans la mienne me rassure d’une certaine manière. J’avais mal mais peur aussi car cet enfant était aussi en avance par rapport à la date approximative de la naissance de cet enfant. Je sentis une nouvelle contraction ce faire et je ne pu m’empêcher de pousser un cri de douleur. Un cinéma c’est vraiment le top du top pour mettre au monde un enfant ! Je finis par regarder Kylian : « le bébé ne devait pas arriver maintenant… C’était le mois prochain norma… » Et une nouvelle contraction. Puis j’entendis des voix venir du couloir, je serre une nouvelle fois la main de Kylian mais doucement cette fois, pas comme une brute comme pour mes précédentes contractions. Lorsque les ambulanciers arrivent dans la salle, une femme s’approche de moi, pour me poser quelques questions pour savoir où en est le bébé. Elle regarde aussi si elle voit l’enfant qui commence à se présenter ou pas. Mais elle ne dit rien aussitôt. Elle fait simplement sortir le personnel du cinéma présent dans la pièce, donc les deux jeunes femmes. Puis, elle se tourne vers moi et Kylian : « Bon le bébé commence à se présenter. Vous appelez comment ? » « Gemma. » « D’accord, Gemma. Maintenant il va falloir pousser ! » Sous les conseils de la femme médecin, enfin il me semble, je commence à pousser. J’en pouvais put de cette douleur… Je me concentre sur la voix de cette femme tandis que j’entends une voix s’adresse à Kylian, pour savoir si cet enfant est à terme ou pas et je ne sais pas trop… Et au bout d’un bon moment, j’entendis la femme qui : « encore un peu Gemma !... Il est là ! » Une femme prit le bébé pour le mettre dans une couverture, j’entendis les pleure de cet enfant. Et nerveusement j’entendis les pleure de celui-ci. La femme me mit l’enfant dans les bras et à ce moment la douleur que j’ai ressentie n’est qu’un mauvais souvenir. Il est tellement mignon. J’eus un léger sourire puis je regarde Kylian.

Je demeurai quelque peu étonné par rapport aux propos de ma dulcinée. Non pas que je ne savais pas à quoi m’en tenir, ce n’était pas la première fois que je me retrouvais dans une situation semblable, étant celui qu’on appelait en cas de besoin à l’hôpital à l’époque où j’étais médecin, mais plutôt parce que je ne pensais pas être parti bien longtemps, et voilà que, si j’avais bien compris, le travail était pas mal entamé. Avait-elle eu des contractions précédemment et elle ne me l’avait pas dit ? Sachant très bien que ce n’était pas le moment de poser la question, je me contentai plutôt de répondre à la sienne en affirmant aussi naturellement que possible:  « Ils ne devraient pas tarder. » En effet, quand il était question d’une femme sur le point d’accoucher, généralement, c’était chose prioritaire. Je le savais, parce que j’avais eu la même formation que tout le monde, et on nous l’avait clairement mentionné; enfant, à naître ou déjà là, c’était la priorité, qu’importe les circonstances et les lieux. À ce point, je ne pensais qu’à cela, je ne pensais même pas au fait que moi-même, je pourrais prendre les choses en main, même si j’étais seul. Non pas que je ne me sentais pas apte, mais parce que j’avais compris que ma place n’était pas entre ses cuisses pour accueillir le bébé, mais plutôt à ses côtés, à lui tenir la main, en la rassurant tant bien que mal. Pour ce faire, je n’hésitai pas un instant à la laisser prendre ma main, refermant mon contact sur la sienne pour lui signifier que j’étais là, pour elle, pour l’aider, bref, tout pour que les choses se passent pour le mieux, malgré les circonstances. Par exemple, quand elle vint à dire que le bébé était un peu trop d’avance, d’un mois même, je cherchai à lui dire:  « Ce sont des choses qui arrivent, mais ça ne veut pas dire qu’il ne va… » Malheureusement, je ne pus arriver au bout de mon propos, puis que les ambulanciers débarquèrent et se précipitèrent à son chevet. La première posa une question à laquelle je me permis de répondre:  « Elle a perdu les eaux il y a environ quinze minutes et ses contractions sont aux trois minutes. » J’avais estimé cela au pif, certainement par réflexe. Ensuite, je ne dis plus rien, laissant les autres faire leur boulot. Évidemment, je ne pus m’empêcher de trouver cela étrange dans un premier temps de ne pas aider plus que cela, mais je me doutais bien que si ça venait à se savoir à l’hôpital, on ne m’en voudrait pas, parce que je n’étais pas en service et clairement, les circonstances ne me permettaient pas d’agir comme si j’étais au boulot. Demeurant donc à côté de Gemma, je me permis de passer ma main libre dans son dos, histoire non seulement de lui donner un certain soutien, mais aussi la rassurer aussi bien que possible. À mon grand soulagement, pour elle en tout cas, l’accouchement ne fut pas très long. Plus encore, il ne le fut même pas assez pour la déplacer avant qu’elle mette au monde ce petit garçon, cet enfant qu’elle avait porté pendant neuf mois. Je n’allais pas le cacher, j’étais rassuré pour elle, parce que compte tenu des circonstances, je ne me serais pas vu la voir souffrir pendant nombreuses heures, pour un bébé qui ne serait pas le sien au final. Évidemment, je ne lui avais pas dit, et jamais je ne lui dirais à mon avis. Puis, au bout d’un moment, le cri du bébé se fit entendre, et selon ce que je pouvais voir, celui-ci, bien que né d’avance, était en pleine forme. Tendrement, je souris, puis je la laissai prendre le bébé pendant un instant, ne pouvant m’empêcher de me montrer attendri devant cette scène, même si elle n’avait rien d’un moment normal entre une mère et son enfant. Sachant clairement que ce n’était pas le moment de le mentionner, je me contentai de simplement lui sourire aussi quand elle porta son attention sur ma personne, puis je l’entourai de mes épaules pour la serrer contre moi. Je déposai un baiser sur sa tempe et je lui dis:  « Tu as été géniale… » oubliant pendant un instant les gens qui nous entouraient, le bazar qu’il y avait en ces lieux à présent. Je me rappelai leur présence seulement lorsqu’une des ambulancières dit:  « Il faut vous emmener à l’hôpital, histoire de voir si vous et le bébé allez bien. » Sachant que c’était plus que normal, j’acquiesçai, et cette fois-ci, je me permis d’aider quelque peu pour emmener Gemma jusqu’à l’ambulance, restant avec elle pendant tout ce temps, bien décidé à ne jamais la laisser seule, que ce soit aujourd’hui, demain, dans les jours à venir, bref, pour toujours.