Après avoir passé une petite visite chez ma mère qui ne fut pas spécialement évidemment... Car oui j’ai finalement décidé de la mettre au courant de ma grossesse, j’entame mon troisième mois de grossesse donc bon... Il était temps de tout lui raconter. Au début celle-ci fut vraiment heureuse pour moi et je crois que l’idée de devenir grand-mère lui avait fait réellement plaisir. Mais, lorsque je lui ai annoncé que finalement ce n’était pas mon bébé mais celui de ma tante… Celle-ci n’en fut vraiment pas ravie et une petite dispute éclata entre nous deux. J’ai finalement pris la décision d’aller faire mes courses pour les fêtes de Noël pour me changer les idées. Je n’aime pas me prendre la tête avec une personne de ma famille et surtout avec ma mère. J’ai comme l’impression que m’a vie prend un tournant très bizarre en ce moment. J’ai limite l’impression d’être dans un épisode des feux de l’amour ! Enfin bref, je me retrouve alors dans le centre commercial de Pasadena à faire quelques boutiques. J’ai quelques idées de cadeau pour mes proches et bien entendu les enfants de la famille. D’ailleurs il va falloir que je voie avec Lenaëlle pour prendre un peu la petite fille de ma cousine Lullaby. J’avais dans l’idée de l’emmener passé une journée à Disneyland pendant que je peux encore faire des trajets sans être vraiment embêté par un gros ventre. Je m’arrêtai devant une boutique de jouets pour enfants, j’avais dans l’idée de prendre quelques trucs ici pour les petits de Lullaby, et pour la fille de Kate j’avais une autre idée mais, que je trouverais en bijouterie. Je finis par entrer et je pris quelques petits trucs pour les enfants puis, je finis par partir en direction de la bijouterie. Je m’arrête devant les bijoux pour enfants, j’avais vu ce petit collier avec le petit cœur avec un mini-diamant et la possibilité de faire graver un prénom dessus. Je donnai mes instructions à la vendeuse et au moment de payer, mon regard s’arrêtai sur une bague de fiançailles qui me rappela étrangement celle que Kylian m’avait offerte il y a maintenant quelques années. Je me sentis pas très bien à ce moment-là car, le mail qu’il m’avait envoyé il y a quelque temps revient dans ma mémoire… Je sais que je vais devoir tout lui expliquer mais, ce n’est pas vraiment évident et je crois que j’essaie de repousser au mieux nos retrouvailles. Je me mordis la lèvre inférieure puis je finis par payer la vendeuse, qui me dit de revenir dans une semaine pour récupérer le collier pour la fille de Kate. Une fois terminé, je finis par sortir de la petite boutique et j’arrivai à l’endroit qui était spécialement décoré pour recevoir les enfants et le père Noël. Je m’approchai de la maison en pain d’épice, elle avait l’aire délicieuse… J’en pris un petit bout et le mangeai discrètement. C’était trop bon ! Et je finis par m’avançait encore un peu pour apercevoir les parents avec leurs enfants et le père Noël. Instinctivement je posai ma main sur mon ventre, je sais que je ne dois pas m’accrocher à ce petit être qui grandit dans mon ventre mais, ce n’est pas spécialement évident. Comme Robin me l’avait fait remarque, j’aime les enfants et j’aimerais en avoir aussi. Et donner la naissance à un petit être que je ne pourrais pas garder ce n’est pas évident surtout que ce soit le premier enfant que je porte. Mais, dans l’autre sens je ne suis pu obliger à travailler pour ma tante et après aussi normalement. Je baissai la tête et dans un moment d’inattention je me heurte contre une personne. « Oh je suis désolé je ne faisais pas vrai… » Dis-je complètement désolé mais, je me coupai net lorsque mon regard se posa sur le visage de cet homme. Ce visage que j’aurais pu reconnaitre entre mille… Celui de Kylian… Je sentis mon cœur ce mettre à battre à une vitesse folle et à chaque fois que j’essaye de dire quelque chose, je n’arrive même pas à articuler le moindre mot. Je ne me suis pas vraiment attendu à le voir… C’est trop tôt… Mais, je finis par dire dans un léger murmure : « Kylian… » Puis je finis par rajouter : « Je ne m’attendais pas à te voir… »

En arrivant dans cette ville, j’avais rapidement compris une chose, à savoir que Pasadena ne ressemblait en rien à New York. À une exception près; l’ambiance de Noël installée un peu beaucoup trop à l’avance, à mon avis. Non pas que je n’aimais pas cette fête, parce que pendant maintes années, elle avait représenté quelque chose de spécial pour ma famille, même avec mon ex-fiancée, mais jamais je n’avais compris les magasins qui faisaient tout pour que les décorations d’Halloween, de Noël et de Saint-Valentin se chevauchent en même temps… Quoiqu’il en soit, parce que je voulais tenter de remettre un peu de bonheur dans ma vie avec ce nouveau départ, j’avais décidé de me prendre au jeu et tenter de décorer un peu cette maison dans laquelle j’avais limite trop d’espace comparativement à cet appartement dans lequel j’habitais précédemment qui, pourtant, était très grand. Était-ce simplement l’aspect « maison » qui me changeait un peu trop ? Le fait d’avoir une piscine pour moi seulement ? Un terrain à entretenir ? Je ne savais pas trop, parce que c’était une tonne de choses que j’apprenais encore à intégrer dans mon quotidien, plein d’éléments qui arrivaient en même temps avec lesquels je devais composer en tentant de trouver mon petit bonheur sans toutefois cesser de songer à ce message que j’avais envoyé à Gemma juste avant de quitter New York pour Pasadena. J’espérais toujours qu’on pourrait éventuellement s’expliquer, mais quand ? Comment ? Attendre ainsi avait pour don de me frustrer, de me stresser, mais surtout de me faire sentir impuissant. Je savais que j’avais fait un effort, je savais que je ne pouvais pas faire mieux, mais me dire cela ne me faisait pas sentir moins comme un animal en cage. Au final, je préférai en venir à la conclusion que sortir pourrait me faire du bien, puisqu’en plus, je pourrais découvrir la ville un peu, trouver mes repères et, je l’espérais, être en mesure de mieux faire mon métier par la même occasion en sachant où je devais me rendre sans avoir nécessairement besoin d’un GPS en tout temps et ce, que j’y ait droit ou pas.

Par conséquent, dès que j’eus le courage de sortir de ma demeure, je me rendis là où je pourrais acheter certaines choses pour la maison. Dans un premier temps, ma tournée ne fut pas vraiment des plus convaincantes; outre un bonhomme de neige qui rit et fait des bruits de pet, je n’avais pas trouvé grand-chose faisant mon bonheur. J’aurais très bien pu acheter un sapin, tout ce que je pouvais mettre dedans, mais je ne savais pas quoi choisir, et je ne savais même pas si j’avais nécessairement envie de préparer un sapin en entier. Flemmard ? Non, pas vraiment; je n’avais pas vraiment envie de ramasser des épines à tout les jours quand le simple fait de ranger mes caleçons dans le tiroir une fois qu’ils étaient propres me semblait être une véritable torture. Par contre, ce à quoi je ne sus résister, Ce fut un paquet de biscuits de Noël, et un centre de table qui faisait très temps des Fêtes. Discret, facile à ranger, bref, tout simplement parfait. Continuant alors mes courses, un sac dans chaque main, je me retrouvai soudainement percuté par une jeune femme. N’étant pas de nature méchante, j’allais l’excuser sans problème, mais quand mon regard croisa le sien, j’eus un blocage. Mon coeur sembla même s’arrêter pendant un bref instant, et je me retrouvai sans savoir quoi dire. Tel un poisson rouge manquant d’eau, je considérai Gemma, mon ex-fiancée, et je demeurai ainsi jusqu’à ce qu’elle prononce mon nom. Malgré sa surprise visible, mon prénom sembla encore une fois une douce mélodie provenant de sa bouche, si bien que je retrouvai mes esprits, secouai la tête, et lançai dans un souffle: « Gemma… », donc de façon pas mal moins gracieuse qu’elle. L’écoutant alors me dire qu’elle ne s’attendait pas à me voir, je ne sus faire mieux que de lui répondre dans un haussement d’épaules: « Eh bien, moi non plus… » avant d’avoir un rire un peu nerveux qui ne me ressemblait pas et qui me faisait toujours sentir crétin. Tentant de me reprendre pour le coup, parce que je sentais que clairement, je devais avoir une retenue que pourtant je n’avais jamais eu précédemment avec elle, je cherchai, limite en panique, une question à lui poser, et la seule qui me vint fut: « Co… Comment tu vas ? »

Je n’avais pas spécialement d’idée précise de comment se passeront les fêtes de fins d’années pour moi… Je suis en froid avec ma mère, je n’ai pas vraiment de nouvelle de mes frères. Peut-être que je le ferais avec Lullaby et sa petite famille ? Ou avec Robin et Savanna ? Enfin c’est encore flou mais, ce n’est pas ce qui m’empêche de faire une masse de cadeaux à mes proches. J’avais quelques paquets en mains pour les enfants de mes cousines, d’ailleurs je n’ai toujours rien trouvé pour les filles. Ça viendra surement mais, je dois tout de même m’activer pour elles. Par contre je ne me suis pas vraiment attendue à faire la rencontre de mon ex-fiancé aujourd’hui et surtout à le heurter en plein centre commercial. Je crois qu’il est tout autant étonné que moi… Nous devons nous voir mais, pas maintenant… C’était bien trop tôt et je n’ai pas vraiment eu le temps de me préparer mentale à le revoir. Surtout que ma vie a beaucoup changé depuis notre séparation. Lorsque je finis par pouvoir dire quelques mots, ce ne fut seulement pour lui dire que je ne m’attendais pas à le voir aujourd’hui… En même temps cela me semble un petit peu logique mais, sur le coup je n’avais rien trouvé de mieux à lui dire. Je ne sais pas vraiment ce qui se passe en moi mais, il est clair que je suis totalement déstabilisé. Lorsqu’il me demanda si j’allais bien, je fis un léger signe de la tête de manière positive et je lui répondis doucement : « Je vais bien et toi ? » Bon je ne vais pas vraiment très bien car cette journée n’est visiblement pas la mienne. Une dispute avec ma mère, cette grossesse qui commence déjà à me bouffer et cette rencontre totalement imprévue… Mais, je garde le sourire et j’essaie de faire comme si tout va pour le mieux, je n’ai pas spécialement envie de lui dire d’entrer de jeu que ma vie en ce moment est un vrai champ de bataille… Enfin ce n’est pas vraiment nouveau mais, aujourd’hui c’est un peu plus que la normale. Je pose mon regard un peu plus loin, je ne sais pas vraiment quoi faire au final. Je n’aime pas vraiment être prise par surprise donc voilà. C’est dans ce genre de moment que tu aimerais voir une personne que tu connais pointé le bout de son nez. Mais bref, mon regard se pose à nouveau sur Kylian, je ne peux m’empêcher d’avoir un léger sourire, il est toujours aussi séduisant que lorsque nous étions ensemble. Je finis par lui dire doucement : « Tu veux que l’on se pose quelque part pour discuter ? » Après tout autant en profiter pour avoir la discussion qu’il m’avait demandée il y a quelques semaines. « Enfin, si cela ne dérange pas tes plans, sinon… On verra ça plus tard. » Enfaite ma curiosité pris le dessus sur cette sensation de surprise et de gêne. Je regarde autour de nous et j’aperçois un chocolatier qui propose de boire du bon chocolat sur place, donc pourquoi pas s’installer là-haut ? Et peut-être que nous trouverons une table tranquille pour pouvoir s’expliquer. « Limite, il y a ce chocolatier qui fait aussi office de… Café… Bar ? Enfin bref. » Finis-je par dire avec un léger rire. Oui, j’essaie de me détendre.

 « Ça va… » furent les deux seuls mots qui réussirent à sortir de ma bouche quand Gemma vint à me demander si moi, de mon côté, j’allais bien. En vérité, je ne saurais pas dire si c’était vraiment le cas. Pour sûr, je me sentais mieux maintenant que j’avais mis derrière moi la vie que je vivais à New York et tous les problèmes que celle-ci m’avaient causé. Comparativement à l’épave que j’étais devenu depuis que Gemma m’avait quitté, j’allais merveilleusement bien. Cependant, je ne pouvais pas dire que c’était comme cela que je voulais définir le fait d’aller bien. Pour sûr, j’aurais préféré que cela ne provoque pas chez moi un tel malaise de revoir Gemma en ces lieux alors que je ne m’y en attendais pas du tout. Bien sûr, j’étais quand même heureux de la voir, je ne pouvais pas le nier, et j’étais soulagé qu’elle ne me repousse pas de quelconque façon, mais après ça, est-ce que je pouvais dire que c’était comme cela que j’aurais aimé l’accueillir ? Bien sûr que non… J’aurais voulu la prendre dans mes bras, l’embrasser, la garder contre moi et jamais ne la laisser partir. Était-ce là une preuve que je l’aimais toujours, malgré tous les efforts que j’avais pu faire pour l’oublier ? Oui, très certainement, mais dans la situation présente, je me doutais que ce n’était pas le moment de le lui montrer. Non seulement, je ne pouvais pas la faire fuir alors que je venais de la retrouver, mais de plus, tout était si confus dans ma tête qu’agir ainsi serait impulsif, et que je ne savais pas moi-même si je le regretterais ou non. Une partie de moi me disait que si, parce que ce serait davantage me détruire, mais une autre partie me disait que non, que jamais je n’avais remis en question mon amour pour Gemma et que ce n’était pas maintenant que ça pouvait commencer. Tiraillé, je décidai au bout du compte de mettre toutes ces pensées de côté pour écouter la jeune femme me proposer d’aller se poser quelque part pour discuter. Pour le coup, elle n’aurait pas pu me faire meilleure proposition que celle-ci. D’accord, ce que je voulais lui dire, lui demander n’était pas entièrement clair dans ma tête, mais le simple fait qu’elle veuille encore me parler était suffisant pour me combler pour le moment. Sans presqu’aucune hésitation, quand elle vint supposer qu’elle dérangeait mes plans, je dis:  « Non, pas du tout. » pour lui faire comprendre que n’importe quel achat de Noël pouvait amplement attendre si ça me permettait de passer un moment avec elle. En fait, tout pourrait attendre pour passer un moment avec elle, ce moment que j’attendais depuis que je lui avais envoyé ce fameux message. Peut-être faudrait-il que je lui en parle, justement ? Je n’allais pas lancer le sujet d’emblée, évidemment, mais l’aborder me parut pas mal inévitable, à un moment ou un autre, on verrait bien. Pour le moment, je me contentai de sourire doucement à sa proposition de lieu, puis lui répondre dans un haussement d’épaules:  « Pourquoi pas ? Ça me va. » Suite à ces mots, j’eus toutefois un bref moment d’hésitation pendant lequel je vins à me demander si je ne devrais pas lui présenter mon bras pour que nous puissions marcher ensemble. Mais je vins rapidement à l’évidence que c’était trop, alors je me contentai de simplement lui dire:  « Tu me montres le chemin ? » histoire de simplement lui signifier que je ne savais pas trop où se situait l’établissement dont elle me parlait, mais pour sûr, j’étais prête à la suivre et ce, sans poser de questions supplémentaires, pour le moment, en tout cas.

Autant profiter de ce moment pour avoir la petite discussion que m’avais demandé Kylian lors de son email. Je ne suis pas vraiment sure que ce soit le bon moment mais, après tout.. Je serais finalement fixé mais faut-il encore que j’arrive à lui expliquer pourquoi j’avais pris cette décision de mettre un terme à notre couple. J’ai changé depuis New-York, enfin je demeure la même mais, j’ai pris conscience que ma tante à une trop grande influence sur moi. Et encore maintenant en ayant conscience de cela, j’ai encore beaucoup de mal à lui dire stop. La preuve je suis enceinte de son gosse mais, pour le coup, je fais cela pour une raison très particulière. J’ai bien l’intention de rompre tout les contrats que j’ai passés avec elle et pouvoir enfin vivre ma vie comme je le désire. Enfin bref, après avoir proposé à Kylian de se poser dans genre de chocolatier qui fait aussi office de café. Celui-ci me demande de lui montrer le chemin, je lui adresse un léger sourire : « Suis-moi, ce n’est pas vraiment loin. » J’eus un léger rire pour finir ma phrase et on part ensemble vers la chocolaterie. Lorsque l’on rentre une personne vient à notre rencontre et nous demande si nous voulons nous mettre à l’étage ou sur la terrasse. Je réfléchis un petit moment avant de dire : « un endroit où l’on pourra être tranquille pour discuter. Sans vraiment être dérangé. » Je n’ai pas spécialement envie que les gens entendent ce qu’on va bien pouvoir ce raconter avec Kylian. Surtout que pour le coup, certaines choses seront vraiment personnelles. « Venez avec moi à l’étage. En ce moment nous n’avons pas beaucoup de personnes désirons se mettre à l’intérieur avec les décorations que propose le centre commercial. Donc vous serez vraiment tranquille. » J’approuve d’un signe de tête et adresse un regard à Kylian. Je ne sais pas vraiment comment va tourner cette conversation et j’avoue que je commence à avoir le cœur qui s’accélère. Je suis pourtant dans le genre confiante comme fille mais pour le coup… Je suis la jeune femme qui nous emmène à l’étage, elle nous propose une table dans un coin de la pièce. Avec des fauteuils en cuir visiblement très confortables. Je pose mes affaires à mes côtés puis, je retire ma veste et la pose sur le dossier de mon fauteuil. La serveuse revient vers nous pour nous proposaient le plat chocolat du jour, avec un chocolat chaud au choix, des petits chocolats et quelques petits biscuits. « Je veux bien de toute façon je commence à avoir faim. Et pour le chocolat chaud, je vous prendrais celui avec les petits bouts de guimauve à l’intérieur. » Je laisse Kylian prendre sa commande puis pour finir la serveuse rajoute avec un grand sourire qu’elle revient dans quelques minutes. Je me tourne à nouveau vers Kylian avec un petit sourire. Je ne sais pas vraiment trop quoi lui dire, je finis donc par dire doucement : « Je sais je suis gourmande mais, tu me connais je ne peux pas résister à tout ce qui est chocolat. » Dis-je en rigolant doucement. Surtout depuis que je suis enceinte, je dois bien avouer que si je ne fais pas attention, je prendrais beaucoup trop de kilos en quelques semaines. D’ailleurs… Je me demande bien comment je vais pouvoir en parler à Kylian de cette grossesse… « Alors comment c’est passé ton installation à Pasadena ? Tu as trouvé une nouvelle place ? » Bien entendue pour la dernière question je parle de travail. Lorsque la serveuse qui revient pour le coup très rapidement, celle-ci nous posent le plateau sur la table et elle montra une petite coupe avec d’autres chocolat et elle dit en nous regardons tout les deux : « Cette coupe est offerte. Une future maman à besoin de manger ! Et félicitation à vous deux. » Heu… Oui… Bon pour le coup c’est fait ! Je me retrouve un peu bouche bée… Comment elle le sait ? Ca ce voit à peine… « Merci beaucoup. » La femme repartit, je regarda un moment dans le vide avant de me mordre la lèvre inférieur. Je me tourne à nouveau vers Kylian, forçant un léger sourire et je lui dis doucement : « Comment dire… Cet enfant n’est pas le mien. Je… Je suis en quelques sortes si j’utilise les mots de Joan : La poule pondeuse. Enfin je suis sa mère porteuse. »

Quelques minutes après s’être mis en route, nous arrivâmes, Gemma et moi, dans cette chocolaterie que je ne connaissais pas, mais qui semblait être un endroit vu plus d’une fois par mon ex-fiancée. Voilà pourquoi, lorsqu’elle demanda d’aller à l’étage pour discuter plus tranquillement, je ne pus qu’acquiescer, me disant que non seulement, elle le savait mieux que moi, mais de plus, je ne pouvais qu’être d’accord à l’idée d’être tranquille pour discuter avec elle. Non pas que j’avais quelque chose à cacher, mais je n’avais pas nécessairement envie que tout le monde se mêle de notre conversation qui était sommes toutes assez personnelle. Une fois à l’étage, nous prîmes place à la table que la dame nous désigna, et je me retrouvai donc, assis devant Gemma, qui était, pour moi, toujours aussi belle qu’auparavant, même si je sentais bien qu’il manquait une magie à ce moment. Peut-être qu’elle était passée au-dessus de notre histoire depuis si longtemps que pour elle, nous étions juste assis à cet endroit de la façon la plus normale qui soit et qu’au fond, c’était moi qui étais grave de penser à tout cela, et que peut-être que moi aussi, je devrais passer à autre chose et agir de façon un peu plus… normale. Tentant tant bien que mal de reprendre ma contenance pour le coup, j’acceptai sans dire mot le spécial du jour, demandant simplement:  « Un chocolat chaud blanc pour moi. » à la serveuse avant de la laisser partir, et regarder Gemma pour me rendre compte que ma gifle intérieure pour que j’agisse de façon plus classique n’avait fait effet que quelques secondes, puisque je me retrouvai à sourire doucement quand elle me rappela à quel point elle aimait le chocolat. Oui, effectivement, je le savais, et je ne l’avais pas oublié, même si je ne me mouillai pas à le lui mentionner. Heureusement, mon manque de réponse ne mit pas un malaise dans la discussion, puisque quelques instants après, avant même que je puisse dire quoi que ce soit, la jolie blonde me demanda comment mon installation en ces lieux s’était déroulée. Cela me rappela qu’elle avait fort probablement lu mon message, puisque si je me souvenais bien, je lui avais mentionné. En revanche, cela ne voulait pas dire que je savais nécessairement comment lui répondre, me prouvant encore une fois que je n’étais clairement pas à l’aise pour une raison que je ne saurais expliquer. Pour le coup, je me contentai de simplement lui dire dans un haussement d’épaules:  « Ouais, ça a été… » avec un sourire gêné, sans me rendre compte dans un premier temps que j’avais complètement zappé sa seconde question et quand je le réalisai, je vins à la conclusion que si jamais j’avais dit que mon installation s’était bien passée, alors elle pouvait comprendre que oui, je m’étais trouvé un endroit où vivre. Ça en fait, ça avait été la partie facile de mon changement de vie; sitôt que j’avais décroché cet emploi à l’hôpital, j’avais fait le tour des maisons disponibles via Internet. Dès mon arrivée, j’avais fait une offre sur celle qui m’avait plue le plus, et voilà comment le tout s’était passé. Enfin, me concernant, cela n’avait pas été bien compliqué. Toutefois, je ne crus pas nécessaire de raconter cette histoire au caractère quelque peu barbant et de toute façon, je n’aurais pas eu le temps, puisqu’ensuite, la serveuse arriva avec notre commande, de même qu’un surplus, en tenant un propos que je ne crus pas comprendre dans un premier temps. Pensant que c’était un malentendu, je voulus réagir en disant que c’était malpoli de croire cela - surtout que pour moi, Gemma n’avait pas une once de trop - mais en voyant que la principale concernée ne réagissait même pas, adoptait un air timide, et qu’elle ne semblait pas avoir l’intention de rembarrer la dame - alors que je savais bien qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds - je la considérai, yeux écarquillés, attendant son explication, explication que je finis par regretter. Gemma était enceinte, elle attendait un bébé, qui n’était évidemment pas le mien comme la serveuse l’avait cru, puisque nous ne nous étions pas vus depuis deux ans… Plus encore, elle n’était que la mère porteuse de cet enfant, rendant la situation encore plus tordue. Ne sachant comment réagir, je sentis mon poing se serrer sous la table, et je fis exprès d’enfoncer mes ongles pour me faire violence de faire quelque chose que je pourrais regretter. Toutefois, à un certain point, je ne sus pas me contrôler, et je ne sus que dire, d’un ton parfaitement sarcastique et un peu paniqué:  « Eh bah, félicitations ! » en me rendant compte trop tard que ce n’était clairement pas la chose à faire. Honteux, je baissai donc la tête, et je marmonnai un:  « Désolé… » pas trop convaincu, choisissant au final de prendre un biscuit d’une main tremblante et rougie par la pression que j’avais mise dessus pour m’obliger à me taire, n’osant même plus affronter le regard de la jeune femme à ce point là.

Une fois installée à l’étage, la serveuse prit la commande puis repartie aussitôt en bas. J’en profite alors pour discuter un peu avec Kylian mais, j’avoue que ce n’est pas vraiment très évident. Mon ex-fiancé reste assez silencieux mais, faut l’avouer que je ne lui laisse pas vraiment le temps de me répondre depuis tout à l’heure. Mais, je suis plutôt contente pour lui, que son emménagement c’est bien dérouler. Lorsque la serveuse revient pour ramener notre commande, celle-ci me préviens que les petits chocolats en plus sont un cadeau de la maison et elle me félicite par la même occasion pour ma grossesse. Je me sentis mal sur le coup, je ne savais pas trop quoi dire surtout qu’elle pense que Kylian est le père de ce bébé. Et qui n'est en plus pas le mien mais, celui de ma tante. Je sais, il s’agit d’une situation vraiment trop bizarre mais bon… Avant d’être réellement enceinte, je n’avais pas vraiment prit conscience de ce qu’était d’être enceinte et de porter un enfant. Je ne dis pas que je le regrette totalement car je sais que Joan a vraiment envie de cet enfant mais… Enfin ce n’est pas évident. Pour en revenir à la situation, lorsque mon regard se pose sur le visage de Kylian, je me sens encore plus mal… Lorsque la serveuse partit, je finis par donnée une explication à Kylian. Je sais très bien que c’est une situation assez tordue mais, bon… Je baissai mon regard sur ma tasse de chocolat chaud mais lorsque j’entendis les paroles de Kylian… Mon regard se releva aussitôt, je n’avais pas spécialement apprécié sa façon de me parler mais, est-ce que je peux vraiment lui en vouloir ? Non, je serais vraiment mal placer pour dire quelque chose. Je l’ai fait souffrir par le passé pour le protégé en quelque sorte et maintenant… Enfin bref… Je me mordis la lèvre inférieure pour contrôler mes larmes. Les hormones de grossesse commencent à prendre le contrôle de moi… En même temps, entre ma mère et maintenant, Kylian. J’étais un peu à bout. J’entendis son « désolé » qui n’était pas trop convaincant au final. Mon regard fini par se poser sur sa main qui tenait un biscuit, celle-ci était rouge et tremblante. Je me sentais vraiment très mal. Je ne suis pourtant pas le genre à me laisser marcher sur les pieds mais pour le coup… Puis Kylian n’est pas n’importe qui. Il a toujours eu une place importante à mes yeux. Enfin j’avais appris à vivre sans lui pendant deux ans mais, le revoir en face de moi, change pas mal de chose. Je posais ma main sur ma tasse encore bouillante pour finalement retirer ma main. Je me demandais si je devais mieux partir ou alors rester assise encore là à ne rien dire face à Kylian. Le silence avait prit place et honnêtement je ne savais pas bien quoi lui dire. Finalement je finis par avoir dans l’idée de lui parler d’autre chose. Et ce qui me viens naturellement en bouche fut : « Je suis désolé… Peut-être que c’était une très mauvaise idée de se revoir… Je ferais mieux de partir. » Je passe nerveusement une main dans mes cheveux et je finis par me lever afin de récupérer mes affaires. Et à ce moment, je finis par lui dire doucement : « Je suis désolé de t’avoir fait autant de mal... » Je sentis les larmes remplir mes yeux, lorsque je repense à son mail… « Il n’y avait pas un autre homme dans ma vie lorsque je t’ai quittée. J’étais réellement amoureuse de toi, j’avais des projets pour nous. Et tu n’as rien fait de mal mais moi je m’apprêtais à te faire du mal qui aurait pu être encore plus terrible si tu l’avais su… Enfin encore plus terrible que de t’avoir quitté… Enfin je ne sais pas… » Je pris une bonne inspiration reste debout à le regarder : « si je t’ai quitté c’est car j’avais accepté d’être escorte girl pour le compte de ma tante. Et je sais que cela t’aurait encore plus détruit. J’ai simplement eut envie de te protéger, de moi… De ma famille de tarée par la même occasion. » Repenser à cette période de ma vie fut terrible et je finis par sentir les larmes couler sur mes joues. « Ne crois pas que cela à été super facile pour moi, car c’est faux. Je m’en suis voulu pendant longtemps et finalement, je me suis faite à l’idée d’être une pute de luxe, encore une fois l’objet de ma tante. » Chose qu’elle m’a confirmée il y a peu de temps. J’aime Joan mais… Enfin voilà. Après lui avoir dis cela, je n’arrive même pas à posé mon regard sur lui. J’ai trop honte de moi pour le coup. « Si je suis enceinte de l’enfant de Joan, ce n’est pas pour un rien. Je veux me défaire de l’influence qu’elle a sur moi et aussi de rompre les contrats que j’ai avec elle. Enfin Voilà… Maintenant tu sais ce que tu voulais savoir… » J’attrape ma veste pour l’enfiler.

Tout s’était tellement fait rapidement que je n’avais pas eu le temps de souffler un bon coup et composer avec toutes les informations que je venais d’avoir; revoir Gemma, m’asseoir avec elle dans ce café, apprendre qu’elle était enceinte, mais qu’elle ne serait pas mère, ma réaction plus que médiocre… Je ne me souvenais plus de la dernière fois que je m’étais trouvé aussi confus, aussi perdu… Fort probablement le jour où elle avait décidé de me quitter qui, étrangement, ressemblait à ce moment où elle disait qu’elle regrettait cette rencontre pourtant si brève et qu’elle allait quitter les lieux. Enfin, je ressentis le même genre de panique, et une seule pensée me vint à l’esprit, soit le fait que je ne voulais pas qu’elle parte, surtout pas cette fois-ci, alors que j’avais besoin d’une seconde chance, j’avais besoin de lui faire savoir que je n’étais nullement rempli de haine pour elle, bien au contraire. Toutefois, avant que je dise quoi que ce soit, avant que j’aie la chance de retenir, elle reprit la parole, et là, elle mit tout sur la table. En l’espace de quelques secondes, j’eus réponse à presque toutes ces questions que je me posais depuis deux ans. Maintes fois, je m’étais demandé si elle m’aimait toujours quand elle était partie, selon ses propos, c’était le cas. Je m’étais demandé ce qui l’avait poussée à partir, je le savais maintenant… Inutile de dire que cette dernière révélation m’avait particulièrement troublée, probablement encore plus que cette nouvelle concernant sa grossesse. Toutefois, cette fois-ci, je ne me sentis pas en colère, jaloux ou quoi que ce soit. Je me sentais impuissant, impuissant devant ce gros bordel qu’était devenu cette conversation. Non pas que celle-ci était horrible, mais elle était tellement rempli de vérités que je peinais à mettre en ordre que j’étais complètement perdu. Ne sachant que dire, la regardant ainsi, incrédule, je réussis à réagir seulement lorsqu’elle s’apprêta à mettre son manteau pour définitivement partir. Conscient que je ne pouvais juste pas rester là à ne rien faire, j’eus pour réflexe d’attraper sa main en lui disant:  « Non… S’il te plait… Ne pars pas… » pour lui montrer que je voulais la retenir, mais ce simple contact eut un effet électrisant sur moi, si bien que je m’en sentis inconfortable et je me sentis obligé de lentement la diriger, comptant sur le bon-vouloir de mon ex-fiancée pour rester en place, ne serait-ce que quelques secondes, le temps que je trouve quoi lui dire, parce que oui, pour le coup, je ne savais pas quoi faire, mais pas du tout. J’aurais voulu lui dire qu’elle aurait pu me le dire, que je l’aurais accepté, que je l’aurais soutenir dans tout ce processus, mais ce serait me mentir à moi-même, ce serait mentir à Gemma. La vérité était que je n’aurais pas supporté de savoir que d’autres hommes mettaient leurs mains sur elle, et pour sûr, ça aurait été problématique. Mais si je l’avais su, peut-être aurais-je pu la dissuader ? Et puis, pourquoi avait-elle pris ce boulot ? Ça ne pouvait pas être une question d’argent, que je sache, nous étions confortables avec nos moyens à l’époque… L’emprise de sa tante qui l’avait conduite jusqu’ici et de laquelle elle souhaitait se détacher en ce moment, si j’avais bien compris ses propos ? J’aurais aimé lui dire que je l’aiderais, qu’après tout cela, plus jamais rien ne pourrait nous séparer, mais avais-elle encore des sentiments pour moi ? Étais-je prêt à lui dire en face que je l’aimais toujours ? Je savais bien que je l’avais laissé sous-entendre dans le mail que je lui avais envoyé il y a quelque temps, juste avant de partir, mais lui dire à voix haute, c’était tout autre chose, pour la simple et bonne raison qu’il y avait toujours ce risque que ce soit à sens unique, qu’elle m’ait oublié depuis longtemps… Oui, elle m’avait dit qu’elle avait des projets pour nous, pour notre avenir ensemble quand elle m’avait quittée, mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’était pas passée à autre chose depuis…  « Est-ce que je t’ai manqué ne serait-ce qu’un peu… ? » Voilà ce que j’avais réussi à lui dire au bout du compte. Voilà tout ce qui était sorti de ma bouche et ce, sans même que je ne formule la question dans ma tête au préalable. Je me cassais la tête depuis de longues secondes, de longues minutes, et voilà comment ça se terminait… C’était pathétique d’une certaine façon, mais je n’y pouvais rien. La question me brûlait les lèvres, et je voulais en connaître la réponse, je ressentais le besoin de la connaître, même si c’était avec anxiété que je l’attendais, comme Gemma pouvait probablement le voir dans mon regard rempli de vulnérabilité et de tristesse, cette tristesse de peut-être la voir filer entre mes doigts encore une fois, cette tristesse d’en venir à lui poser cette question, cette tristesse de n’être qu’un pauvre homme qui n’est rien depuis son départ… Oui, c’était à ce point qu’elle me manquait, et la simple idée que ce ne soit pas réciproque, qu’elle ait été en mesure de s’en remettre rapidement, me brisait le coeur, même si c’était le cas, il faudrait que je vive avec, aussi douloureux cela puisse-t-il être.

Après la réaction de Kylian j’avais pris la décision de partir, j’avais dans l’idée que ce n’était peut-être pas la meilleure des idées de se revoir. Finalement une fois debout, je finis par craquer et je lui donnai par la même occasion les explications qu’il m’avait demandées dans son email. Lorsque j’arrive à la fin de mon discours je n’ose même put poser mon regard sur Kylian. J’essuyai les quelques larmes sur mes joues, ce n’était pas vraiment facile de lui avouer que je suis une escorte girl. Et revenir sur mon passé n’était pas vraiment la chose que j’aurais aimé faire aujourd’hui. Je n’ai pu vraiment honte de dire que je suis une escorte mais, ce n’est pas un secret que j’ai envie de faire autres choses dans ma vie à présent. Je n’ai surement pas fait d’études mais, je sais très bien que je suis loin d’être stupide. Lorsque je commence à mettre ma veste, je sentis à ce moment la main de Kylian attrapait la mienne et il me demande à ce moment de rester. Le contact de sa main sur la mienne me fit frissonner. Je ne m’étais pas vraiment attendu à cette réaction de mon corps et je dois avouer que je ne sais pas exactement ce que cela veut nettement dire. Je le regarde pendant quelques secondes sans rien dire. Je ne sais pas vraiment si c’est une excellente idée ou pas. Lorsque sa main me guida pour reprendre la place que j’avais avant de me lever, je me mis tout simplement assise. La question qui me vient en tête, c’est pourquoi il ne me laisse pas partir après les vérités que je viens de lui avouer. Enfin... Je me rappelle bien de ce qu’il m’a dit sur l’email qu’il m’avait envoyé il y a quelques mois. Mais, honnêtement … Avec ce que je viens de lui avouer… Ce n’est pas la réaction que j’aurais pu penser qu’il aurait eu. Lorsqu’il me demande si je lui avais manqué, je resserre doucement ma main contre la sienne, car lui je n’avais finalement pas lâché la main de mon ex-fiancé. Lorsque mon regard se posa sur son visage, je pris le temps de me calmer car j’avais toujours cette envie de pleurer. Je pris donc une bonne inspiration avant de lui dire doucement : « Tu m’as beaucoup manqué... Pendant très longtemps... » Je ne rajoute rien pour le moment. Et Kylian continue à me manquer mais, j’ai fini par tellement m’habituer à son absence que c’était devenu normal pour moi. Et je pense aussi que c’est pour cela que je n’ai eu que des petites aventures et que je n’ai jamais eues de relation vraiment sérieuse avec un autre homme depuis deux ans. Cependant je ne dis rien à ce sujet avec tout ce que je viens de lui révéler, je ne sais pas si c’est une excellente idée de lui avouer qu’il continue de me manquer. Je me mords la lèvre inférieure et je pose à nouveau mon regard sur lui. Je ne sais put vraiment quoi dire et j’ai peur de dire une connerie ou encore une chose qu’il n’aimerait pas entendre. Puis, je dois bien avouer que je suis un peu paumé pur le coup… Par contre, je ne lâche toujours pas sa main, c’est limite comme un besoin que j’ai de la garder contre la mienne. Puis finalement lorsque j’ouvre à nouveau la bouche, c’est pour lui dire : « Ton email m’a touché et aussi troublé. Après tout ce temps… Je n’aurais jamais cru avoir de tes nouvelles. » Puis je rajoute avec un léger petit sourire : « Sachant l’homme que tu es, j’ai toujours cru que tu avais fini par avoir une femme et peut-être même un enfant. » La vie que je désirais pour nous deux quoi ! Kylian est un homme bien, qui mérite d’être heureux. Quant à moi, ma vie ne ressemble put à grand-chose. Enfaite lorsque je pense à ce que je viens de lui dire, c’est tout à fait possible qu’il est eu une femme et même un enfant…

Je lui ai manqué… Cette simple révélation pour moi aurait pu très bien effacer tout ce qui s’était passé tant elle me rendait heureux. Enfin, elle me rendait heureux d’une certaine façon que je ne saurais pas expliquer. Pour sûr, j’avais été l’homme le plus misérable du monde quand elle était partie, et jamais je n’avais demandé à ce qu’elle me manque autant et que la réciproque soit aussi vraie. Si ça n’avait été que de moi, nous serions toujours ensemble, nous serions mariés, nous aurions toujours ce grand appartement à New York. Peut-être que c’est de mon enfant dont elle serait enceinte, peut-être que nous serions sur le point de l’accueillir, lui fournir un foyer accueillant et rempli d’amour… Malheureusement, ce n’était pas avec ces « peut-être » que nous pouvions retrouver ce que nous avions avant, je ne savais même pas à ce stade si c’était possible de retrouver quelconque étincelle qui avait allumé notre flamme par le passé. Parce que oui, même si j’étais un peu rassuré que je lui avais manqué, il n’en demeurait pas moins qu’il y avait une once d’ombre dans son propos. En effet, le « pendant longtemps » laissait planer un doute; est-ce que cela voulait dire que je ne lui manquais plus à ce point ? J’aurais pu le lui demander, tant qu’à être dans les révélations, tant qu’à dévoiler ces vérités qui faisaient tantôt mal, qui apaisaient quand elles devenaient moins difficiles à avaler, mais je n’osai pas le faire. Pourquoi ? Parce que je pensais que ce serait insister trop, et aussi, une chose toute banale m’empêchait de le faire. C’était ridicule, mais quand je me rendis compte qu’elle avait gardé ma main dans la sienne, que plus encore, elle avait pris la peine de la serrer doucement avant de me répondre, j’avais compris que si jamais elle ne ressentait plus rien pour moi, que j’étais vraiment qu’une histoire du passé qu’elle pouvait facilement effacer de son esprit, alors elle n’aurait pas conservé ce contact que, je ne pouvais pas le cacher, j’appréciais grandement et que je ne voulais pas rompre de quelconque façon, que ce soit en retirant ma main ou bien en la vexant par mes propos. Non, je ne voulais pas prendre ce risque, pas alors que je pouvais avoir une once de réconfort, la première depuis ce qui me semblait être une éternité. À la place, je me contentai de lui sourire timidement, lui laissant ensuite prendre la parole encore une fois. Finalement, elle ramena le sujet du email sur la table, me confirmant ainsi qu’elle l’avait lu, et que celui-ci ne l’avait pas laissé indifférente, ce qui eut également pour effet de me faire sentir plus léger sur ce point. Pendant plusieurs semaines, je m’étais demandé comment elle avait réagi à mes mots, si elle songeait y donner suite… Maintenant, j’y avais réponse, mais je ne me sentis pas encore tout à fait prêt à lui dire dans quel état d’esprit je lui avais écrit ces mots. Encore une fois, c’était comme lui avouer que je l’aimais encore; devant un écran, c’était beaucoup plus simple qu'en face. En revanche, cela lui donna l’occasion de reprendre la parole encore une fois, pour tenir un propos qui me choqua quelque peu. Pour tout dire, je ne savais pas si je devais me sentir vexé ou un truc du genre par rapport à ses propos. Au final, je décidai que non, il valait mieux que je m’en tienne à une impression neutre, parce qu’encore une fois, je ne voulais pas tout gâcher. Cependant, je crus que c’était là le bon moment d’être honnête avec elle, et lui dire en face ce qui s'était passé pendant ces deux années où elle n’était pas là. Après avoir pris une profonde aspiration, j’affirmai:  « Non, il n’y avait pas moyen… » Croyant que c’était là une introduction adéquate, ou du moins, un propos suffisant pour attirer son attention, je marquai une petite pause pour mettre mes idées en ordre dans ma tête, hésitant pendant un instant entre poser un euphémisme sur mes propos et y aller franchement. Optant pour la seconde option, même si elle pouvait être plus difficile à mettre en application, je dis:  « Je ne me voyais pas faire ma vie avec quelqu’un d’autre que toi… Pendant deux ans j’ai été une véritable épave, je crois que je n’exagère pas vraiment quand je dis que j’ai perdu tout sens à ma vie… » Honteusement, je baissai la tête, me rendant compte que même si je voulais faire dans la franchise, peut-être que j’exagérais un peu trop… Enfin, dans ma tête, pas vraiment, mais je ne voulais pas rendre Gemma inconfortable non plus, bien qu’il faudrait bien qu’elle sache que de mon côté, c’était à ce point qu’elle m’avait manquée… Et encore là, il y avait des choses que je ne disais pas, ça pouvait bien attendre, je ne voulais pas faire en sorte qu’elle veuille partir de nouveau, quand même.