Assis sur le dossier du canapé, je tenais dans ma main un gobelet en plastique contenant un mélange estival d’alcool. Enfin, façon de parler c’était un peu ce qu’on appelait le cercueil. Je m’étais enfilé plus de cinq verres de vodka avant de faire ce mélange. Je riais au éclat en regard Jack faire la danse du Père Noël avec une fausse barde et un bonnet grotesque. Minuit était passé depuis un moment et le 24 décembre avait sonné son heure. Quand je rentrais chez moi, c’est une petite sœur et un gentil frère que j’allais trouver endormi à la maison. Je ne l’avais pas amené avec moi dans ce party de Noël entre ami qui avait littéralement dégénéré en open house. Je plaignais près les propriétaires de la maison chez qui nous avions décidé de squatter. Bon c’était les parents d’une quelconque personne de notre groupe d’ami du lycée, mais j’étais bien trop saoul pour savoir qui était cette tierce personne. « Allez le sapin se sent seul ! », avais réussi à dire à mon meilleur ami. Je le regardais donc empoigner le sapin pour danser avec lui. L’intelligence d’adolescent est parfois à peine crédible surtout avec un haut taux d’alcool dans le sang. Je savais qu’Aaron se trouvait lui aussi dans la maison, mais j’avais perdu sa trace une fois entré. En fait, j’avais déserté mon cousin en voyant mon ex de quelques jours, je n’avais pas vraiment envie de croiser cette fille. Ma première règle, aucune copine lors de fête importante. Acheter des cadeaux était toujours aussi chiant et je ne savais jamais quoi leur choisir. Ne rien offrir me semblait un meilleur accord, même si ça me faisait passer pour un ingrat. Seulement, je m’en fou, j’ai 18 ans et puis fuck off, quoi ! J’ai autre chose à faire qu’être sérieux, je l’étais déjà chez moi, alors je n’allais très certainement pas l’être dans mes relations dites amoureuses. Bon c’était surtout à sens unique, même si je ne le disais pas vraiment puisque au tout début j’éprouvais réellement quelque chose, ce n’était pas ma faute, si mes sentiments ne duraient jamais bien longtemps. Et puis, même si j’étais ainsi et que tout le monde le savais les filles pleuvaient comme des mouches devant du miel. Je n’avais donc pas à me plaindre. Je riais toujours de Jack qui faisait le pitre, je riais tellement que j’en tombais du canapé. Dos au sol, je battais des bras tout comme des jambes dans une pauvre tentative de me relever. Pathétique ? Oui, mais j’étais trop bourré pour me rendre compte de cela. Quelques mecs vinrent me redresser et je poussais un cri de victoire. À dieu réalité, il me fallait un verre de plus vu que mon cercueil s’était prit la malle lorsque j’étais tombé. Il était atterrit sur une pauvre fille trop près de moi. « JOYEUX NOËL ! », avais-je crié, partant ainsi une vague de crie de joie. Il ne fallait pas cherche plus loin. Donnant une tape dans le dos de Jack, je me dirigeais dans la cuisine trouvant des shooter de tequila. Le mélange que j’avais dans l’estomac allait très certainement m’achever, mais qu’importe. Après le troisième, je mordais dans la tranche de citron en sautillant sur place. Bordel que c’était surette. Une fille passait une main sur mon ventre et je tournais le regard vers elle, souriant avant de partager un baiser. J’étais comme ça impulsif et trou duc ! J’avais le sens de la fête et tant mieux, si je pouvais dire. Prenant un verre d’un alcool divers, je susurrais des mots doux à son oreille. Marchant d’une façon que je croyais encore droite, je me dirigeais vers un endroit plus intime. C’est alors que je voyais Aaron discuter, je me dirigeais vers lui la jeune fille toujours entouré de mon bras. « AARON ! », avais-je dit sans peser ma voix portante. Je ne me rendais même pas que je criais. J’approchais de lui et libérant la fille, je passais mon bras autour du cou de mon cousin et sans lui demander son avis j’apposais mes lèvres sur les siennes. Parfois, il vaut mieux ne pas chercher les raisons de certain geste. Je regardais la fille près de lui. « Salut. », lui disais-je toujours pendu au cou de mon cousin.

Aaron avait cessé de se demander comment il arrivait dans ce genre de situation. Surtout parce que la grande majorité du temps, la réponse à cette question était Aiden. Toujours plein d’entrain et de bonnes idées qui en deviennent vite mauvaise, son cousin avait le don pour lui faire dire oui. Cette fois ci avait commencé plutôt innocemment. C’était Noël et la période des fêtes appelle naturellement à tout genre de fête. Rien de bien méchant alors à squatter la maison d’un camarade lycée pour aller décompresser et passer un peu de bon temps. Aaron n’était pas dupe au point de croire que la chose allait rester très sobre, il côtoyait après tout la majorité des invités chaque jour de la semaine, suffisamment pour savoir que les hormones et l’alcool règnent en maître chez cette tranche d’âge. Aaron n’était pas du genre à gâcher l’ambiance, au contraire. Il était toujours prêt à faire la fête, même s’il avait plus une gueule de boyscout que la plupart de ses amis. Sans doute son profond et constant désir d’intégrer l’armée dans tout juste deux ans le poussait à faire un peu plus attention que la moyenne à son hygiène de vie. Mais le jeune restait un jeune homme de 17 ans, avec toutes les faiblesses que cela implique. Notamment les gobelets en plastique au contenu inconnu qu’on tendait dans sa direction et les belles paires de jambes qui passaient en masse devant lui. Aaron avait rapidement perdu la trace de son cousin en arrivant, mais ce n’était pas grave. Il n’était pas socialement inapte et engager la conversation avec la première personne venu ne l’avait pas le moins du monde dérangé. Il n’avait pas particulièrement abusé de la boisson, son principal objectif n’étant pas de se bourrer le plus vite possible comme certains. Il n’était pas particulièrement sûr de ce qu’il buvait mais le liquide brulait agréablement le long de sa trachée et ses inhibitions se faisaient plus flexibles à chaque gorgée. Aaron avait un peu perdu la notion du temps, et après avoir bu, un peu dansé (ce n’était pas son fort), battu un mec au bras de fer et s’être fait coincé sous une branche de gui, il était désormais avachi sur le canapé, une jolie demoiselle à ses côtés. Il l’écoutait à moitié, mais il était à peu près sure qu’elle lui expliquait les problèmes existentielles entre elle et sa belle-mère. Une de ses mains reposait chaudement sur sa cuisse, alors Aaron estimait qu’il pouvait supporter l’histoire de sa vie un tout petit peu plus longtemps. Mais pas trop. Une voix dans le coin de son esprit lui disait de trouver quelqu’un, mais il ne pouvait décemment pas dans son état se rappeler qui. Puis soudainement Aiden fit son apparition en hurlant son prénom, accompagné d’une fille. Aaron eu juste le temps d’esquisser un sourire avant que ses lèvres ne soient occupées à autre chose. Aaron ne pu que lâcher un rire, habitué aux excentricités de son cousin. Son interlocutrice en revanche les regarda tout les deux un instant avec de foutre le camp. « Oups » gloussa-t-il en la regardant s’éloigner. « Ça se trouve c’était la femme de ma vie et tu l’as fait fuir ! » fit-il semblant de se plaindre.

17ans tout ronds. Je venais de les avoir mes 17 bougies et j’étais contente. Maman n’était pas vraiment partante pour que j’aille faire la fête et pourtant, je le voulais tellement. Elle souhaitait que je reste avec elle et pas que j’aille picoler. Je le désirais aussi, vraiment. Pourtant j’étais partie tout de même pour suivre ce garçon qui faisait silencieusement battre mon cœur. Moi ? Avec un admirateur secret ? L’adolescente rêveuse et calme qui sommeillait en moi voulait tout de même un peu l’oublier même si elle savait pertinemment qu’elle allait le croiser. C’était son ami. Bien sûr, je savais aussi que je verrais son horrible cousin qui est un peu trop déluré et tordu. Non mais je vous jure que ce type, je lui collerais bien un coup de pieds au cul pour qu’il pense plus à son avenir. Je le voyais bien finir en éboueur ou dans une décharge avec un chien moche qui aboie. Il allait sûrement même finir barbue dans des fringues de clochards et puer l’alcool à 26 kilomètres. Je ne parlais de cette image que j’avais de son futur qu’à une seule personne : Pingu, mon nounours en forme de pingouin qui dort toutes les nuits avec moi. Le seul homme qui pour l’instant m’a vu nue. Ce soir, je voulais que ça change. Je voulais un homme pour qu’il puisse me déshabiller et plus si affinité. J’en voulais un pour oublier un autre. Voilà qu’elle est dure la vie. A la fin de l’année, je serais diplômée… je n’en revenais pas. J’allais pouvoir m’enfuir à Harvard ou à Yale ou même à l’université de Californie. J’hésitais encore tellement. Oui, j’hésitais et tout le monde le savait. Je ne savais pas quelle était l’université de mon choix mais je voulais m’éloigner sans trop m’éloigner. Je sentais que j’en avais besoin ne serait-ce que pour laisser ma mère respirer et l’inverse. La fête n’était en général pas totalement mon truc, je ne buvais pas, je n’étais pas vraiment habituée à l’alcool. J’étais trop jeune et c’était illégal mais j’étais là dans une petite robe noire assez moulante au bustier mais évasée en dessous et des escarpins assortis.  Je penchais doucement la tête alors que je parlais avec un type. Un noir, un peu gentil mais gravement niais qui me regardait comme si j’étais un cookie de noël. J’arquais les sourcils cependant bien plus intéressée par les histoires qu’il me racontait. Des blagues ? Je n’en savais rien mais je feignais des faux rires pour qu’il se sente un peu écouté mais j’observais juste Aaron avec cette fille dans le fond de la pièce… ça c’était surtout avant qu’Aiden arrive pour l’embrasser. Du coup ayant vu deux ou trois verres de punch un peu trop amélioré, j’arquais un sourcil en les imaginant s’embrasser tous les deux barbus dans une décharge avec leur chien. Non mais au secours. Mon esprit était un peu tordu. Je n’avais pas osée les aborder de la soirée. Il fallait avouer que j’étais surtout effrayée à l’idée de les aborder. Je penchais doucement la tête en regardant alors cette scène et j’arquais un sourcil en avançant. Je laissais Dash continuer à parler… Bon, ce n’était pas lui qui allait finir dans mon lit pour mes 17 ans. Non, ce n’était pas lui. Je riais nerveusement en marchant mais le léger taux d’alcool bien trop suffisant que j’avais dans le sang… mêlé à une maladresse légendaire ne me faisait pas penser à une chose important, tellement. Le tapis mal mis… Marchant, je me plantais alors comme une crêpe sur le sol. Ma robe dont le dessous était évasé se retrouvait à la hauteur des bustiers pour offrir une belle vue sur ma culote en dentelle. Parfait, moi qui avait pensée à tout avec mes plus beaux dessous mais j’avais quand même les fesses à l’air. « Aie… », Susurrais-je entre mes dents avant de me redresser à moitié… disons que je levais juste les fesses donc elles étaient maintenant en l’air. Je me donnais en spectacle et alors ? Ce n’est pas Aiden qui dansait avec le sapin, lui ? Autant dire que j’étais normale dans mon anormalité. Mon verre quant à lui était encore bien rempli et n’avait même pas renversé. On ne peut pas être maladroite complétement mais à moitié. La fille qui avait fui les deux cousins… gays me marchait littéralement sur les doigts… enfin pas seulement littéralement… « Mais AIIIIIIIIIIIIIE… », m’écriais-je à nouveau comme une chatte griffée. Je me relevais en faisant une moue. « Happy Birthday… Olivia… on va te marcher dessus et te choquer à vie ! », murmurais-je en roulant des yeux et approchant des cousins. « Sans commentaires ! », disais-je alors en rougissant.

Mes lèvres contre celle de mon cousin, je ne voyais plus vraiment ce qui m’entourait. Je sentais un peu le tournis envahir mes sens, mais ça c’était l’effet de l’alcool. En fait, je ressemblais plus au Lièvre de mars qui avait abusé de l’alcool au lieu du thé. Je me reculais doucement, laissant mon bras autour du cou d’Aaron. La jeune fille à ses côtés nous quittait sans un mot. « Pas grave, j’suis l’homme de ta vie. » Étais-ce l’alcool qui me faisait parler ? Sûrement, mais je n’avais pas la tête à penser à autre chose. Je gloussais stupidement, comme une fille amoureuse. J’ignore si c’était mon rire ou autre chose, mais la fille qui m’accompagnait me laissait à mon tour. J’affichais une moue en regardant mon cousin. « Je crois qu’elle n’a pas compris le sens de la polygamie ! » Je n’avais même pas remarqué Olivia qui s’était pris les pieds dans… Je ne sais quoi. Si ça avait été différent, j’aurais sans nul doute sorti le pop-corn au caramel arrosé d’un soupçon de vodka. Le mixte semblait étrange, mais au point où j’étais bourré les goûts ne me dérangeait pas. Je la regardais. « Et voilà Ça. » Je faisais bel et bien allusion au célèbre clown tueur de Stephen King. Comme il l’avait dit dans La part des ténèbres : Il y a un dieu pour les fous et les ivrognes. Et dans l’absolu je la voyais un peu comme tel. Bon c’était surtout l’alcool, l’alcool qui me la faisait imaginer portant une superbe perruque rouge de clown, un maquillage blanc et des vêtements loin de réalité. « De quel commentaire tu parles ? T’es jalouse de que j’ais prit Aaron que pour moi ? » Avec mon bras autour de son cou, j’allais pincer sa joue avant de rire. Je me doutais un peu des sentiments de celle-ci envers mon cousin, mais qu’importe. Je serais sûrement puni un jour pour cela, mais là tout ce que j’avais à craindre c’était la gueule de bois au petit matin. J’allais réduire à néant l’entrée de la maison en revenant, mais encore une fois qu’importe. J’étais là pour m’amuser et oublier tous mes tracas de famille et autre. Je sentais les effluves de l’alcool qui nous entourait. « Alors Oli tu te sentais rebelle ce soir ? » Je ne pouvais pas m’empêcher de taquiner cette fille. Elle semblait aussi douce qu’une fleur de printemps et moi avec mes singeries c’était plutôt une girafe malhabile. Je lui souriais avant que quelqu’un ne me bouscule me faisant perdre pied et hop, un doigt dans le nez. L’élégance la plus grande. Je retirais mon doigt avec brio. Bon en même temps ce n’était pas si dure que ça. Je me massais le nez, bougonnant comme un enfant. Je n’aurais très certainement pas besoin d’un tampon pour réduire les dégâts. Mais un jour qui sait… Je regardais mon cousin, avant de voler le verre de quelqu’un qui passait près de nous. J’entendais la protestation du propriétaire, mais j’en avais que faire. Je buvais le tout d’un seul coup, peut-être un peu trop vite même. Je sentais le tout remonter et en moins de deux Aaron se retrouvais couvert de vomi. Parfois, ça arrivait… Je n’avais pas pu contrôler cela et je le regardais quelque peu gêné. Il aurait eu plus de chance avec un strip-tease, mais non mon corps avait pris la seconde option.

Aaron calla un bras autour de la taille de son cousin, compensant pour l’équilibre très approximatif du jeune homme. Puisqu’il semblait décider à envahir son espace personnel, autant qu’ils soient tous les deux confortables. Non pas qu’Aaron s’en plaignait. Aiden et lui partageaient le genre de relation où être se montrer tactile était de mise. Aaron lâcha un petit rire suite à la remarque de son cousin et posa une main sur son cœur, un air exagéré de tendresse au visage. Du coin de l’œil il observa l’amie d’Aiden les quitter à son tour. Aaron roula les yeux au ciel en se laissant aller un peu plus contre le dossier du canapé. « Elles ne savent pas ce qu’elles manquent » répondit-il dans un haussement de sourcil aguicheur. Le bruit sourd d’un corps qui tombe au sol attira son attention et c’est en un mouvement peu coordonné qu’il pivota sur le mobilier, se penchant peu élégamment au dessus du canapé pour observer ce qu’il s’y passait de l’autre côté. Eut-il été plus timide et innocent, Aaron en aurait rougit. Olivia se trouvait étalée au sol, sa robe échouant à accomplir sa tache et laissant le popotin de la demoiselle à l’air libre. Aaron pouvait admettre qu’il laissa son regard s’attarder de longues secondes sur les fesses d’Olivia, allant jusqu’à poursuivre le long de ses fines jambes. Il n’était qu’humain après tout. Sur le coup il ne lui vint même pas à l’idée de s’inquiéter de son état. Etant donné qu’elle avait réussis à conserver le contenu de son verre, Aaron estima qu’elle devait être toujours plus ou moins en forme. Aiden capta de nouveau son attention par une petite remarque désobligeante sur la demoiselle. « Arrête » lui répondit-il en lui claquant légèrement le torse du plat de la main. Aaron ne cachait pas son léger intérêt pour la demoiselle. Amis, sans pour autant se côtoyer avec excès, Aaron trouvait Olivia particulièrement agréable. Physiquement évidemment, puisqu’il fallait être aveugle pour ne pas être charmé par ses traits, mais aussi en tant que personne. Néanmoins, il ne fallait pas non plus lire trop là-dedans. Aaron était loin d’être du genre à se donner corps et âme à une personne, encore moins à son âge et aux portes d’une belle carrière dans l’armée. Théoriquement, en tout cas. Ce qui est certains c’est que passer du bon temps? Ça ne fait de mal à personne. Après s’être redressée, Olivia se dirigea vers eux et Aaron lui glissa un sourire. « Nous n’oserions pas » lui répondit-il, amusé, en levant les mains dans un signe d’innocence. Aiden lui restait sur le thème de la taquinerie, et Aaron le fusilla un instant du regard suite à sa remarque. Pas besoin de rendre l’échange gênant. Aaron balaya la main baladeuse de son cousin, un sourire aux lèvres puisqu’il semblait avoir une éternelle faiblesse pour les gamineries d’Aiden. Le karma frappa, amenant Aiden à s’enfoncer le doigt dans le nez et Aaron ne pu retenir son rire. « Tu vois, tu n’as pas à être embarrassée » dit-il en se tournant vers Olivia et en désignant son cousin d’un signe de la main. « Aiden fera toujours pire ». Et peut être le karma n’avait-il pas eu sa dose puisqu’Aaron en fut la prochaine victime. Un instant Aiden volait un verre au passage et l’autre Aaron était couvert de vomi. « Aiden, putain !! » s’exclama-t-il en se levant subitement. Ah oui, c’était pour ça que le jeune homme n’aimait pas particulièrement traîner avec des gens ayant abusé de la boisson. Parlons d’humiliation…Aaron jeta un coup d’œil rapide à Olivia, comme si celle-ci avait pu louper ce petit moment. Elle n’était pas la seule, et si ça ne gênait pas à Aaron d’être le centre de l’attention, ça ne lui plaisait pas du tout pour cette raison. La majorité des fluides ayant atterri sur son t-shirt, Aaron l’enleva rapidement, se débarrassant de la désagréable sensation du liquide refroidissant contre son torse. Pour faire bonne figure, il balança l’habit souillé sur son cousin. « La place d’homme de ma vie risque de devenir vacante » railla-t-il.

Je n’entendais pas du tout ce à quoi pensait que je ressemblais cet ivrogne. Non mais quand même. Entre Aiden et moi ? Il y avait une douce animosité. Je n’étais cependant pas le genre de personnes farouche qui le prendrait mal pour aller bouder dans son coin donc heureusement que je ne l’avais pas entendu car j’aurais sûrement mis le feu à son cul pour le regarder rôtir. Oui, voilà. Je n’avais pas spécialement confiance en mon corps et même envers les gens. Mon paternel était en prison et je savais que certains hommes pouvaient être des monstres. Je me défendais comme je pouvais sans vraiment laisser ceux-ci me marcher dessus. Les idiots du lycée en prenaient pleins leur grade. Les filles aussi. En fait je ne me laissais pas vraiment faire tout simplement et surtout pas par la bouffonnerie d’Aiden. Je me demandais bien ce qu’il allait encore arriver à redire à ça. Je m’attendais presque à une boutade typique mais cela ne me ferait rien. Enfin… pas tant que ça restait un semi-gentil. Approchant, je laissais échapper le fait que je ne voulais pas de commentaire et avant tout ma douce petite haine contre le monde entier alors que le seul coupable était l’alcool. Les quelques verres qui me rendaient joyeuse. Je roulai des yeux aussitôt en buvant une gorgée de mon verre tout en entendant alors Aaron me dire qu’il n’oserait pas. Son innocence ne me rassurait pas réellement. Je penchais la tête en le regardant attentivement. « Tu le penses un peu trop fort. », soufflais-je alors en le regardant. Oui, je le regardais avec attention avant que l’autre bouffon ne parle. Je tournais mon regard vers lui en penchant la tête. J’écarquillais les yeux en l’entendant avant de sentir qu’il me pinçait les joues. J’inspirais doucement en levais les yeux sans même répondre à sa question. « Il y en a au moins un qui a compris… », disais-je alors qu’Aaron avait clairement compris de quels commentaires je parlais. C’était surement pour ça qu’il hantait mes pensées. La seconde question me fit rire quant à elle. « J’ai voulue voir comment ça faisait d’imiter un Aiden ! », lâchais-je d’un petit pic joyeusement glacial avec mon petit sourire perfide. Et c’est là que tout s’enchainait. Je riais un peu en le regardant mais je ne faisais pas de commentaire face à sa… stupidité. Je riais en entendant Aaron. « Oh… lui, c’est naturel… Il ne faut pas me comparer avec l’incomparable ! », disais-je en haussant les épaules car le jour ou Aiden ne fera pas pire. Je ne voulais justement pas lui ressembler ou être comparée à lui. Il en faisait tellement qu’il était pire que le ridicule pourrait l’être. Le mot était trop petit pour lui. Et il buvait encore, je faisais de même comme un automatisme. Un peu comme quand les gens baillent tous en même temps sauf que c’était incontrôlable pour moi. Je levais doucement mon pouce alors que je sentais que ça allait sortir… oui CA ! « At… », commençais-je avant qu’il n’asperge son cousin. « Trop tard ! », je grimaçais aussitôt en me pinçant le nez. Je n’étais pas du tout mais pas du tout jalouse qu’Aiden l’accapare d’un coup. « Oups ! », disais-je alors qu’il venait de retirer son t-shirt pour le balancer sur Aiden. Je regardais le tissu sur l’ivrogne mais un seul instant avant de tourner mon attention aussitôt sur Aaron. « Ah bon ? », lançais-je avant de laisser un doux sourire sur mes lèvres avant de baisser mon regard vers ma poitrine. « Je ne suis pas un homme, dommage ! », soufflais-je en relevant mon regard vers lui et je riais doucement. « J’en connais quelques un… ils sont gays et sûrement intéressés ! », murmurais-je avant de regarder les gens autour de nous. Je baissais mon regard vers Aiden en penchant la tête. « On devrait le monter dans une chambre et le faire prendre une douche, nan ? Sinon on peut toujours faire ça chez moi… ce n’est pas comme si c’était de l’autre côté de la rue… », j’arquais un sourcil aussitôt. « En fait, si… », lâchais-je en regardant Aaron mais passant du coq à l’âne. « Dis-moi, on est obligé d’être un homme, je voulais me rebeller ce soir ! », soufflais-je en rougissant aussitôt car l’alcool parlait un peu… petit à petit mais pas assez que pour que j’en perde le contrôle. « Je plaisante ! », disais-je en tentant de me rattraper avant de tourner mon regard vers Aiden. « Tu sens bon ! », lui disais-je en mentant un peu mais si ça pouvait lui faire plaisir à ce gugusse !

Dans les party, je me laissais souvent un peu trop allé, disons que c’était le seul moment où je pouvais agir comme quelqu’un de mon âge. Je n’avais pas à gérer Jensen ou Torrey, alors j’en profitais pour dix. Devenant un vrai désastre sur deux jambes. Je ne calculais plus le nombre de fois où je m’étais ridiculisé pour des choses tellement futile et ce soir n’y échappait malheureusement pour moi. Je m’étais foutu le doigt dans le nez, mais j’avais aussi vomi sur mon cousin. Celle-là je l’avais pas du tout prévu, quoique le doigt non plus. Mais une fois l’estomac vide, je me sentais drôlement mieux, la chaleur que je ressentais m’avait quitté. Je rigolais en voyant Aaron me lancé son haut. « Merci de t’enquérir de ma santé mon chéri ! », lui disais-je avec un clin d’œil. Je n’avais répondu à aucune pic d’Olivia, je n’en voyais pas l’intérêt, j’aimais taquiner pas forcément répondre aux provocations. Prenant le haut couvert de vomi, je le roulais en boule faisant bien attention pour ne pas m’en mettre plein les mains. Puis, je le lançais un peu plus loin. « Tention missile en vue ! », criais-je, je savais qu’une fois mes esprits retrouvés j’allais acheter un nouveau haut à mon cousin, pour l’instant je laissais les meufs profiter de la vision. Contrairement à moi, Aaron avait le genre de corps qui plait à toutes les filles, moi j’étais plus émacié. Un vrai manche de fourchette, sans forme, droit et long… Ma musculature était au seuil de la maigreur. Je regardais l’échange entre Olivia et mon cousin, laissant un rictus se former sur mes lèvres. Je n’avais jamais eu froid aux yeux, j’étais seulement un ado mal dans sa peau comme la plus part. Passant le revers de ma main sur mes lèvres, je souriais me levant en passant mes bras autour de leur cou. « Suffit les chuchotages ! » Mon sourire s’étirait encore plus. Inutile de dire qu’on avait attiré l’attention sur nous. Je me reculais, regardant la foule qui nous regardait. « Et si on jouait à un petit jeu ! Que diriez-vous d’action et vérité ! » Je frottais mes mains ensembles, satisfait de mon plan machiavéliquement érotique ! En fait, j’étais vraiment insupportable une fois saoul ou même pompette. « Commençons par action avec Olivia et Aaron ! », avais-je dis en remettant mes bras autour de leur épaule les poussant vers une pièce qui semblait vide. J’ouvrais la porte ne sachant même pas quel était cette pièce. De toute manière, je m’en foutais. Je refermais derrière eux, satisfait. Puis, ayant une illumination, j’ouvrais à la volée. Non pas que je désirais espionner, pour être franc ça m’intéressait pas du tout. « Oubliez pas de mettre une capote ! Un mioche c’est tellement vite arrivé et se serait dommage ! » Je leur faisais un clin d’œil amusé, et je refermais la porte une seconde fois, m’installant devant les bras croisés. On me regardait. « Faut pas déranger les fornicateurs ! » Emmerdeur un jour, emmerdeur pour toujours ! Je tentais de tendre l’oreille, écouté, je n’allais quand même pas mâter ! Une fille loin d’être grassouillette s’arrêtait près de moi, me tendant un verre. J’avais vomi mes tripes, et j’étais désormais prêt à prendre une seconde cuite, jusqu’à être mort sur le plancher. J’échangeais quelques mots avec cette pure inconnue. Elle me léchait la joue et je riais, la laissant s’amuser sur mon corps, alors que nos lèvres se rencontraient. Je perdais le fils avec mon cousin et Olivia, prenant mon pied tout en étant bien appuyer contre la porte derrière moi. Elle s’en allait poncer mon attirail, quand la porte s’ouvrait finalement me faisant basculer par en arrière. Je m’écrasais sur le sol, la fille couché sur moi, relevant mon regard je souriais aux deux prisonniers de cette pièce. « Vous avez fait vite ! », m’émouvais-je avec sarcasme. J’allais sûrement me faire ramasser, mais au moins ils pouvaient toujours me remercier de les avoir mis ensemble dans cette pièce. « T’as pris ton pied Olivia ? », demandais-je finalement avec cet éternel sourire de gamin arrogant. Mais je ne pouvais m’empêcher d’en rajouter une couche. L’alcool me rendait vraiment héritable.