J'étais dehors, tirant une latte sur ma cigarette, le regard dans le vide, songeant à cet ancien club, qui va semer le carnage, réfléchissant à une façon de pouvoir contrer ça. La porte s'ouvrit, sans que j'y fasse attention, alors que je recrachais la fumée. J'entendis parler. Je me redresse, me tournant vers l'origine de la voix. Je garde la cigarette aux lèvres, écoutant son petit speech, levant les yeux au ciel. J'en vint à soupiré, préférant observer le silence. Je lui avais que trop parlé pour rien. J'avais voulu la mettre en garde. Jamais quelqu'un ne m'a autant fait parlé par le passé. Sans doute était-ce son silence qui avait provoqué ça, et la sensation d'état d'urgence que provoque mon ancien club, se faisant de plus en plus oppressant. Son petit discours sur les fumeurs en prison. Foutaises. Et ma santé, je n'en ai rien à carrer à ce moment précis. Je sans que ma peau, aussi « neuve » soit elle, va être trouée d'ici peu, si je ne trouve pas une solution. Et sa dernière petite remarque sur la nuit et non la journée. Je n'avais écouté qu'à moitié. La silencieuse s'était enfin lâchée. Ma cigarette s'étant finis, je la jette en recrachant la dernière bouffée que j'avais inspiré, puis je me décolle du mur contre lequel j'étais appuyé, lui faisant face. Un bref instant, certes, avant qu'elle ne tourne les talons pour partir. Je lui lance une dernière phrase. Cette fois-ci, elle devait être brève. _Pourquoi devrais-je arrêter de fumer ? Vous venez de me condamner... Je baisse le regard et me tourne à mon tour vers la porte du bar que je franchis.
Après lui avoir conté ma vie, et mes craintes pour ce petit coin de paradis, bien que je m'y sois pris comme un manche, elle était resté de marbre, ne s'intéressant qu'à sa petite enquête. Une carrièriste sans doute. Je m'étais apparemment planté sur elle. Selon moi, elle venait de passer de l'état de potentielle aide à simple nombriliste. Elle se fichait que les balles fusent à Pasadena, tant qu'elle serait bien à l’abri derrière son jolie minois. Je lui souhaitais donc de continuer à ne penser qu'à sa carrière. Ses piques ne la sauveront pas de mon ancien Motorcycle Club, donc puissent-elles ne jamais les rencontrer. Je me remis à ma place au comptoir, commandant une bouteille de whisky que je comptais bien finir ce soir-même, jetant un dernier regard à la porte, pour voir si elle la franchirais de nouveau. Ce bref instant me fit à nouveau soupirer et je me dis que c'était peine perdu, tournant de nouveau mes yeux vers le couple qu'elle espionnait et qui se bécotait. Bien heureux les simples d'esprits, songeais-je au plus profond de mon être. Je me servis un vers de whisky et le bu d'un trait. C'était peut-être mon dernier moment de tranquillité, je devais en profiter.
Et je devais surtout rentrer chez moi, préparer l'attirail pour me défendre. Quitte à y laisser ma peau, autant en emporter une maximum avec moi !