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Parfois un merci semble dérisoire - Caëlan


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mot doux de Invité ► un Lun 27 Juil - 20:01

Parfois un merci semble dérisoire

ft. Caëlan T. Barrow


« De rêve ou de patachon, vous en menez plusieurs de front. En rose ou en noir, vous me voyez de toutes les couleurs. Qui suis-je ? »
Pour que la fusillade devienne, aux yeux de tous les Pasadéniens, un très lointain souvenir, il faudrait probablement du temps, beaucoup de temps même. Leighton ne faisait pas exception à la règle. Dès qu’elle sortait de chez elle et si jamais elle avait le malheur de laisser ses pensées dériver au hasard, elle finissait toujours par sursauter violemment en ayant l’impression d’entendre des coups de feu venus de nulle part. Ça pouvait être n’importe quoi, un déménagement, quelque chose qui tombe sur le sol, un groupe de personnes un peu trop bruyant, tout la faisait flipper. Le contrôle dans la ville avait été accru et il n’était pas rare de croiser des policiers. En un sens, c’était un peu rassurant, Leighton voulait se savoir en sécurité et avec ce qu’il s’était passé, elle n’était plus vraiment certaine de l’être, mais de l’autre, elle avait encore plus peur qu’avant, peur de voir Pasadena devenir une ville morose hantée par ces sombres événements, peur de voir qu’une certaine psychose était maitresse à présent mais également peur d’avoir vraiment envie de partir d’ici parce que son appréhension deviendrait trop difficile à supporter. Bref, en définitive, tout n’était pas rose en ce moment et Leighton se battait contre elle-même pour essayer de reprendre une vie parfaitement normale. Bien sûr, c’était un peu logique qu’elle ait du mal, elle s’était trouvée complètement par hasard aux premières loges des événements et même sa formation de journaliste n’avait pas pu la préparer à un pareil drame, elle s’était sentie tellement démunie et vulnérable pendant ces quelques minutes qui lui avaient pourtant semblé durer des heures. Alors oui, il lui faudrait sûrement de longues semaines, voire des mois pour s’en remettre, mais elle n’avait pas le droit de se laisser sombrer dans la paranoïa. D’autant plus que par pure fierté, elle avait refusé l’aide de la cellule psychologique mise en place pour toutes les victimes et les proches des victimes. Ridicule, probablement mais elle ne se sentait pas prête à affronter la scène qu’elle venait de vivre, pas tout de suite, c’était trop douloureux.

Sauf que s’il n’y avait eu qu’elle dans l’histoire, ça aurait probablement pu être plus facile à supporter mais elle ne pouvait oublier qu’elle avait failli enlever la vie à un homme qu’elle ne connaissait même pas. A cause d’elle, il s’était retrouvé vraiment mal en point et elle s’était immédiatement sentie coupable de lui avoir causé toute cette souffrance même si elle ne lui avait jamais demandé son aide. Sans lui, elle serait morte aujourd’hui, Leighton en avait pleinement conscience et c’était la raison pour laquelle elle avait du mal à se regarder dans un miroir. Bien sûr, elle n’avait pas laissé tomber Caëlan, puisqu’elle avait cru comprendre qu’il s’appelait de cette façon, elle s’était rendue à l’hôpital régulièrement, mais jamais lorsqu’il était éveillé et entouré de sa famille, se contentant simplement de lui apporter des petits cadeaux, de fleurs, des chocolats, des petits mots lui souhaitant un bon rétablissement, des cartes de remerciements… Tout y était passé mais jamais elle n’avait osé se montrer réellement et venir lui parler. Et pour cause, Leighton craignait que la famille du garçon l’accuse d’avoir provoqué toutes ces blessures à leur enfant et la tienne pour responsable de sa situation actuelle. Et si elle n’avait jamais voulu se montrer devant Caëlan, c’était surtout parce qu’elle ne parvenait pas vraiment à trouver les mots pour lui montrer sa gratitude, tout s’embrouillait dans son esprit, la laissant comme une idiote, incapable de prononcer ne serait-ce qu’une phrase en entier. Bien sûr, tous les jours elle se disait que c’était le bon moment, qu’elle allait attendre son réveil et discuter avec lui, exprimer toute la reconnaissance qu’elle avait à son égard et lui demander si elle pouvait faire quoi que ce soit pour lui, mais tous les jours l’appréhension prenait le dessus et elle repartait bredouille, se maudissant d’avoir été si lâche une fois de plus. Même les infirmières qui avaient pris l’habitude de la voir passer très régulièrement avaient tenté de la convaincre mais rien à faire, la journaliste ne s’en était jamais sentie capable et ses bonnes résolutions volaient plus que facilement en éclats.

Malheureusement pour Leighton, elle s’était aperçue il y a quelques jours qu’elle avait bel et bien loupé sa chance. Lors d’une énième visite à l’hôpital, on lui avait appris que Caëlan était sorti car son rétablissement le lui permettait. Elle avait trouvé ça rapide, mais en même temps comment ne pas se réjouir d’une telle nouvelle ? Bien sûr, la journaliste était ravie de voir qu’il s’en était sorti indemne et pouvait reprendre le cours de sa vie normale. Sauf qu’elle ne le connaissait pas, ne savait pas quel était son nom de famille ni où il habitait, elle ne le reverrait sans doute jamais et ne pourrait pas le remercier. La vérité la frappa en plein visage, il allait penser qu’elle était une garce sans cœur, incapable de faire preuve d’un minimum de gratitude envers quelqu’un qui lui avait sauvé la vie. C’était d’ailleurs à ça qu’elle pensait en déambulant dans les allées du Hastings Ranch Shopping Center, sac de courses à la main, prête à dévaliser le centre commercial pour se changer les idées. Elle tâchait comme elle pouvait d’évacuer les pensées trop sombres qu’elle pouvait avoir, quand, en tournant à l’angle d’une petite bijouterie, elle s’arrêta net. Caëlan. Non, elle n’hallucinait pas, il se tenait bien là, debout, il avait l’air un peu pâle mais peut-être était-ce juste une vue de l’esprit. Le cœur de Leighton se mit à battre, elle le savait, c’était sans doute sa dernière chance de pouvoir lui dire à quel point elle lui était reconnaissante. Mais ses jambes étaient lourdes et refusaient d’avancer, elle avait envie de partir en courant. Il lui fallut de longues secondes avant qu’elle parvienne à mettre un pied devant l’autre, s’approchant du jeune homme qui lui semblait si difficile à aborder. Elle le devait, Leighton en avait pleinement conscience et ne reculerait pas cette fois. "Euh bonjour." Déclara-t-elle d’une petite voix fluette alors qu’elle arrivait à la hauteur de Caëlan. "Je ne sais pas si tu… Euh vous me reconnaissez." Continua-t-elle, persuadée qu’il allait l’envoyer sur les roses. "Je m’appelle Leighton et tu… vous m’avez sauvé la vie pendant la fusillade." Voilà, elle l’avait dit. C’était sûrement la première fois qu’elle prononçait ces mots à voix haute et ça lui procurait une étrange sensation, mais d’un autre côté, elle était presque soulagée quoi qu’appréhendant la réaction de son fameux sauveur.

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mot doux de Invité ► un Mer 2 Sep - 17:55
Leigthon & Caëlan  
Parfois un merci semble dérisoire
Il se faut bouger pour ne pas périr sous la multitude de doute que l’on a. C’était bel et bien pour cela que j’avais décidé d’aller faire un tour, pas le tour du quartier ou de Pasadena, après tout, pourquoi je ferais cela, alors que je n’avais plus rien à manger ? Oui, bon avouons que le supermarché pour aller se promener n’était pas sans doute la meilleure chose, mais j’allais y croiser du monde. Moi fou ? Sans doute. Autant se le rappeler, je suis un peu agoraphobe et claustrophobe.  Mais, j’avais appris avec cette catastrophe qui avait effleuré voire carrément tétanisé Pasadena que j’étais capable d’affronter tout cela, peut être que je pourrais reprendre les vols un jour ? Cela me manquait et c’était agaçant à quel point j’avais la sensation de perdre mon temps dans mon appartement. Je ne savais l’expliquer, après tout depuis cet accident en vol, je n’avais pas su reprendre mes esprits, pourtant rencontrer pour la première fois mon fils quelques mois en arrière m’avait totalement foutu un coup de pied au derrière pour rester poli.  C’était  douloureux d’apprendre que sa mère était morte, donc mon premier amour, tout cela pour réaliser mon rêve : devenir pilote de ligne. Alors que mon métier flanchait, j’avais eu l’impression de tout perdre oubliant que la famille et les amis étaient des choses plus que précieuse dans la vie de tous les jours. Je n’étais plus le même, on me le disait et on me le faisait comprendre, mais changer, guérir de ces maladies qui m’avait accroché à ce problème en plein vol qui avait causé bruit et débordement, autant dire que je ne savais pas comment m’en défaire et surtout je n’avais pas tenté, m’enfermant dans une coquille dont j’étais le seul détenteur des clefs pour l’ouvrir. J’étais le contraire de ce que j’étais auparavant c’était encore le cas pour le coup. Mais j’avais l’espérance que je pourrais changer tout cela à cause ou plutôt grâce à cet attentat qui avait touché notre petite ville, ce fût ce moment-là qui me fit réaliser que j’étais capable d’affronter la foule dans un moment de dernier recours, sans même sourciller, pourtant j’aurais pu être encore plus traumatisé, vu qu’au final j’avais fini une balle dans la jambe, mais ce n’était pas le cas.  Je n’avais pas plus peur de cela qu’auparavant, alors tant mieux, je m’étais pris  une balle  et autant dire que j’avais fait cela pour sauver la vie d’une autre personne. Je ne savais pas si cette dernière allait bien mieux, enfin quand j’avais fini par être emmené à l’hôpital, j’avais fini  par perdre sa trace, j’étais fier de moi, mais dans le fond, je ne méritais pas les clefs de la ville pour cela ! Je n’avais fait que m’écouter et je ne voulais pas rester comme un con face à cette situation, ça aurait pu être une autre personne.  Enfin, cela ne m’avait pas non plus totalement changé, non il me restait bon nombre d’effort à faire pour être le vrai Caëlan que j’étais auparavant et encore je n’étais pas sûr de pouvoir redevenir ce dernier. Peut-être que je ne pourrais jamais le faire ? J’aurais moins peur, mais beaucoup d’appréhension et cela pourrait m’empêcher de m’envoler à nouveau. Enfin, je pensais surtout trop, c’était bien pour cela que maintenant que je me trouvais devant le centre commercial, j’observais le monde vivre sa vie, personne n’avait l’air triste, mais le temps efface les tracas de nos vies, on oublie ou on apprend à vivre avec puis on le sait il ne faut jamais laisser une seule faiblesse se montrer sur le bout de son nez. C’était une chose essentielle à savoir à mon humble avis, car si on oublie cela, on finit par se faire bouffer et on oublie rien, puis nous finissons mal. Enfin, je me devais d’affronter mes peurs, j’avais la sensation d’étouffer, mis je parviendrais à faire mes courses moi-même à un moment où toutes les personnes se sont donnés un rendez-vous remplir frigo et garde-manger.  Je prenais un caddie, pas sûr que je parvienne réellement à le remplir, en plus je  pouvais sentir la douleur venir engourdir  ma jambe, j’avais mal de temps à autre, quand je poussais trop sur cette dernière. Mais, je n’allais pas me laisser abattre par cela ? Non, pourquoi je ferais ça ? Enfin, bref, je n’allais pas non plus débattre sur ma douleur personnelle que ce soit mentalement ou physiquement pendant des heures avec moi-même, j’allais finir avec un mal de tête affreux.  Je n’avais pas pénétrer le magasin qui vendait des produits destinés à nous nourrir.  Enfin, je marchais, m’arrêtant à une bijouterie, non je n’allais pas demander quiconque en mariage ! Je regardais juste les gourmettes pour en offrir une à mon fils Nate. Je ne le connaissais pas depuis une année encore, que je ne savais pas réellement expliquer cette relation, je ne savais pas ce que je voulais, mais je voulais continuer à être dans sa vie, espérant que tout irait bien pour lui et j’espérais aussi qu’il sache qu’il pouvait compter sur moi. Mais, je n’étais pas sûr d’être sans faille, je devais en avoir, je ne voulais  juste pas qu’il les découvre. Enfin, je regardais cela prenant mes renseignements et sans même réfléchir dix milles ans, conscient que je n’avais qu’une seule vie je commandais l’une d’elle avec gravure que j’aurais dans cinq bonnes heures. Ce qui voulait sans doute dire que j’allais devoir être dans les parages tous ce temps ? Dans quoi je venais de me foutre .Merde. Je commençais à angoisser, jusqu’à  entendre une voix qui me força à me calmer, sans même le vouloir.  Je laissais la jeune femme parler, je comprenais qui elle était et surtout je l’avais reconnu, elle avait  l’air gêné et je n’étais pas sûr de comprendre le pourquoi de cette gêne.  Je pinçais mes lèvres.   «    Tu c’est bien ! »  Disais-je pour lui dire qu’elle pouvait me tutoyer.   «    Je vais partir du principe que je peux te tutoyer ? »   Autant dire les choses ainsi et voir sa réaction par la suite ?  «    Enchantée Leigton … je n’ai pas fait grand-chose à vrai dire. »   Je ne voulais pas en faire toute une histoire, tout comme je l’avais déjà dit à Lena.
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mot doux de Invité ► un Dim 6 Sep - 21:26

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ft. Caëlan T. Barrow


« De rêve ou de patachon, vous en menez plusieurs de front. En rose ou en noir, vous me voyez de toutes les couleurs. Qui suis-je ? »
Leighton était une grosse trouillarde, elle l’avait toujours été et ça ne changerait probablement pas. Elle était aussi un peu lâche, un peu beaucoup même et c’était deux défauts qui ne faisaient pas bon ménage puisqu’ils la poussaient à fuir dès qu’une petite difficulté se présentait. Elle aurait aimé être plus forte, si elle avait réussi à l’être, elle serait allée voir l’homme qui l’avait aidée durant la fusillade bien avant, lorsqu’il était encore hospitalité et recevait très certainement deux tonnes de visite durant chaque journée. Sauf qu’évidemment, elle s’était trouvée tout un tas d’excuses pour ne pas y aller, et elle aurait pu s’en trouver encore d’autres s’il n’était pas enfin sorti de cet établissement pour retrouver sa liberté. Alors en l’apercevant dans le supermarché, elle n’avait pas pu reculer cette fois, si elle voulait changer un minimum, elle devait commencer à se comporter comme une jeune femme forte ou en tout cas avec assez d’assurance pour aller se planter devant quelqu’un et engager la conversation comme si c’était parfaitement normal. Pas facile lorsqu’on n’y était pas habitué mais Leighton gardait confiance, ce pas en avant était un petit d’une longue série, partout dans les journaux ou à la télé elle lisait ou entendait que la fusillade avait fait évoluer les mentalités de tonnes de gens qui se renouvelaient et prenaient un nouveau départ, alors pourquoi pas elle ? La vie lui offrait cette chance, il était grand temps qu’elle la saisisse. Toutefois, elle avait presque été la première surprise à réussir à aller jusqu’au bout de son idée et lorsqu’elle s’était réellement retrouvée devant Caëlan le temps lui avait paru s’arrêter d’un seul coup, elle ne savait pas vraiment quoi dire, quoi faire, quoi penser, les mots s’embrouillaient dans sa tête et elle devait avoir l’air vraiment à côté la plaque, mais heureusement le jeune homme avait l’air vraiment sympathique et avec un peu de chance, il ne lui tenait pas rigueur de ces longues journées d’absence. « Tu c’est bien ! » Adorable, il n’avait même pas tenté de l’envoyer chier, de lui dire de parler de manière claire et distincte parce qu’elle ne comprenait rien du tout à ce qu’il se passait et à qui elle était. Se souvenait-il d’elle ? C’était une question que ne s’était pas du tout posée la jeune femme lorsqu’elle avait abordé son sauveur, pour elle, c’était une évidence, elle se serait souvenue de son visage dans n’importe quelles circonstances, c’était obligatoire. Sauf que si la réciproque n’avait pas été vraie, ça n’aurait pas été étonnant, après tout, il était blessé lorsqu’ils étaient plus ou moins tombés l’un sur l’autre et jusqu’à ce que l’ambulance arrive pour le récupérer le jeune homme était plus ou moins dans les vapes, il fallait bien le reconnaitre. Mais bon, fort heureusement pour elle, il n’avait pas l’air d’imaginer qu’il était en train d’être agressé par une folle furieuse, tant mieux, elle en avait un peu marre de ne pas être à l’aise dans ses baskets, être rejetée ne l’aurait pas aidée à se sentir mieux. « Je vais partir du principe que je peux te tutoyer ? » Bien sûr que oui ! Elle avait été stupide de ne pas le tutoyer dès le départ mais Leighton avait simplement voulu se montrer polie. Ça pouvait paraitre stupide, les jeunes avaient plutôt tendance à se tutoyer hyper facilement pour faire tomber directement les barrières qui pouvaient se mettre entre eux mais Leighton n’oubliait pas qu’elle avait passé la barre des trente ans désormais, elle était considéré comme une adulte à part entière et devait se comporter comme tel. Dur pour quelqu’un qui détestait l’idée de vieillir mais elle devait faire avec, même si elle détestait toujours autant qu’on l’appelle madame. « Oui, oui, bien sûr, je ne voulais pas paraitre froide ! On peut se tutoyer évidemment, ça sera mieux même, ce n’est pas comme si on était de parfaits inconnus de toute façon, certaines choses rapprochent. » La jeune fille souriait jusqu’à ce qu’elle réalise l’horreur de ce qu’elle venait de dire sans même s’en rendre compte, jamais elle n’avait voulu insinuer que la fusillade avait été un chouette moment parce qu’elle avait permis de faire des rencontres, elle ne le pensait pas, elle n’avait pas non plus eu envie de se montrer ironique c’était le genre d’événement marquant qui ne laissait pas vraiment place à l’humour, l’ensemble de la population de Pasadena avait été extrêmement affectée par ce qu’il s’était passée et Leighton elle-même avait beaucoup de mal à s’en remettre malgré le peu de dommages subi par son entourage. « Je veux dire, malheureusement, bien sûr, on aurait tous préféré que ça n’arrive jamais. C’était tellement affreux. » Elle s’était hâtée de rajouter ces quelques mots, désireuse de ne pas passer pour une véritable sans cœur aux yeux de quelqu’un qu’elle considérait désormais comme un véritable héros. Si elle était là à parler tranquillement comme si de rien n’était, aujourd’hui, c’était parce qu’il avait eu une intervention heureuse, sinon elle aurait été avec des dizaines d’autres personnes au fond d’un cercueil. Cette simple pensée suffisait à lui glacer le sang mais bizarrement Caëlan ne semblait pas du tout envisager les choses sous le même angle et elle ne pouvait que s’en étonner. « Enchantée Leighton … je n’ai pas fait grand-chose à vrai dire. » Pas fait grand-chose ?! Elle croyait halluciner, il lui avait permis de vivre, de faire des projets, d’épargner une tristesse bien trop lourde à l’ensemble de sa famille, c’était déjà énorme, comment pouvait-il voir les choses sous cet angle ? Quelque chose lui échappait clairement, ça ne lui paraissait pas possible qu’il puisse minimiser son action à ce point, il ne pouvait pas ignorer le grand geste qu’il avait fait pour elle. « Je ne suis pas d’accord ! Tu m’as sauvé la vie, ma mère n’arrête pas de me demander quand elle pourra te rencontrer pour te remercier de m’avoir sauvé la vie… On parle de MA vie là, pas d’un paquet de céréales placé trop haut dans les rayons du supermarché, c’est important. » Elle voulait qu’il imprime ça une bonne fois pour toutes, peut-être y allait-elle un peu fort avec cette personne qu’elle ne connaissait pas du tout finalement mais elle avait vraiment besoin qu’il soit apte à entendre ses remerciements, elle mourrait d’envie de les formuler une fois de plus mais son manque de réceptivité ne l’incitait clairement pas à le faire. « Je sais qu’on apprend aux gens à faire preuve de modestie, que se vanter de quelque chose semble tout de suite prétentieux mais ce n’est vraiment pas rien, si je suis devant toi aujourd’hui c’est parce que tu as pris cette balle à ma place et j’aimerais vraiment avoir l’occasion de te remercier comme il se doit. » Et là, c’était probablement le moment où il l’envoyait vraiment chier parce qu’il en avait marre mais au moins, elle aurait essayé.

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