Il devait être environ 19 heures alors que je rentrais de l’hôpital. J’étais crevée et pourtant en forme. Une vraie contradiction. Dans un vieux jeans et un pull bleu ciel, j’étais en mode confortable. 3 bébés… Voilà le nombre de nouveaux nées que j’avais mis au monde pour cette journée très ensoleillée. Il faisait chaud à Pasadena. Beaucoup trop chaud. Les neiges de New York et la pluie me manquait par moment mais pas assez que pour partir. Je n’étais pas prête à partir. Un joli sourire sur mes lèvres tandis que je mettais la clé de la porte dans la serrure. C’était une ouverture avec une carte donc une clé ? Pas vraiment ce que j’appelais une clé mais je me comprenais. Je rentrais alors dans la chambre et je retirais mon pull. On s’en fiche des rideaux ouverts, je voyais le monde mais le monde ne me voyait pas alors que j’étais au cinquième étage. Je retirais alors le jeans slim et j’allais vers la salle de douche. Je stressais ? Oui et non, j’étais surtout très pressée. J’avais été une sauterelle pendant toute la journée. Je ne pensais même pas à ses bébés mais je pensais à ce diner. Je ne savais même pas ce que j’allais mettre. J’ignorais tout simplement comment je devais m’habiller. C’était étrange, réellement étrange. J’avais l’impression que c’était plus qu’un rendez-vous sans vraiment être un rendez-vous à mes yeux. Une part de moi voulait non seulement lui prouver que j’étais prête à devenir maman mais aussi le séduire. C’était un simple restaurant ou il allait se détendre mais devais-je sortir les robes ? Non, peut-être pas. Hésitante, je regardais ma penderie pas trop remplie mais pas trop vide non plus. Je n’avais pas tout repris de New York en fait, juste le strict nécessaire. Je voulais reprendre à zéro donc j’avais donné mes fringues aux sans-abris. Tout simplement. Je n’avais que quelques affaires confortables, des pyjamas et quelques tailleurs avec des robes de soirées. J’en avais besoin avec Joan en amie. Il lui fallait une co-pilote pour aller draguer. Par chance, j’étais douée pour ça enfin sauf avec lui. Il faudrait peut-être que je sorte l’artillerie lourde ? Je n’étais pas encore certaine. J’attendais d’en être sûre pour ne rien louper mais je n’arrêtais pas d’y penser depuis nos retrouvailles. Je n’arrivais simplement pas à le sortir de ma tête. Il avait repris sa place dans mes songes. Il devait peut-être y être confortable ? Aucunes idées. J’attrapais donc simplement une robe rouge (car Cindy a dit qu’on pourrait faire le taureau comme ça). Un léger décolleté mais rien de vulgaire, elle arrivait au-dessus des genoux mais pas trop en dessous du popotin. Classe, normal et un peu sexy. Parfait pour un simple diner et parfois pour un diner masqué en simple diné. Le « au cas où » réussi. Enfin j’espérais. Je ne voulais pas me faire des fausses idées, ce n’était même pas le but mais je voulais me préparer à toutes les options. Plus j’y pensais et plus je stressais. J’allais me doucher avant tout, me décrotter si vous préférez. Je sentais un peu le bouc après une journée en salle d’accouchement. Je ne m’étais douchée qu’après le premier et j’avais évitée pour les seconds. Pas le temps. Ils pouvaient sortir à tout moment. Une fois sortie de la douche, je mettais un peu de musique avec mon ipod et je m’apprêtais. Maquillage léger, le juste milieu. Les pots de peintures n’ont rien de séduisant, mesdames. Vraiment pas. Elles donnent plus vite envie de fuir et je sais de quoi je parle. Je vous rappelle que l’une de mes amies proches et une cougar un peu trop vulgaire par moment. Je le vis bien, je vous jure. Je le vis très bien et même un peu trop bien. Enfin soit, je voulais être juste moi-même et non porter un masque. Je m’étais attachée les cheveux dans un chignon soigné, les boucles d’oreilles assez simples et discrètes et un pendentif que j’avais depuis l’adolescence dont je ne m’étais jamais séparée. Je ne comptais pas du tout m’en séparer. La musique frappait doucement dans mon oreille pour des légers boums tandis que j’enfilais mes chaussures. Des escarpins fermés à l’avant pour cacher au possible mes pieds. Il suffisait de ne jamais les regarder en les enfilant. Mais je n’avais pas vraiment peur des miens mais ceux des autres donc c’était assez facile. Une fois prête, j’étais sortie de la chambre. J’avais froid à mes gambettes alors que la clim allait bien trop fort dans le couloir. Je soupirais doucement en faisant une moue alors que ça en éparpillait une mèche de mes cheveux. Parfait. Je quittais le couloir en me disant que ma poisse commençait assez bien. Elle commençait trop bien. J’étais effrayée que mon karma ne continue mais bon. C’est en allant dans l’ascenseur qu’un homme était déjà dedans, par terre. Il regardait apparemment… ses pieds. « J’ai une écharde, vous pouvez m’aider ? », je secouais la tête en pinçant mes lèvres et éviter de regarder ses panards qui devaient sentir le fromage car je sentais une odeur assez dérangeante. Je me pinçais le nez. « Non merci ! », disais-je en culpabilisant un peu alors que je fuyais aussitôt arrivée à mon étage. Je sortais de l’immeuble et je montais dans ma voiture. Cette décapotable que j’aimais tant mais qui était épuisée des allées et retours entre New York et la Californie. Cela prenait des jours mais on s’en fiche. Une fois en route, je roulais en direction du bon restaurant. Je m’apprêtais à me garer devant avant de devoir freiner sec quand une personne passait devant la voiture. Avec la pénombre, je ne discernais pas vraiment qui avait failli passer sous mes roues mais bon. Plus de peurs que de mal. J’étais soulagée de ne pas avoir commis de meurtre. Cela aurait été cocasse comme soirée. Non, tout va bien, je suis capable d’être maman… ah et oui, j’ai juste écrasée un type en arrivant. Ça arrive à tout le monde. Tu n’as jamais écrasé des écureuils ? La blague. Qui pourrait me croire. Soulagée, je prenais une profonde inspiration avant de me garer sans risquer de tuer une personne. Ça commence bien.

Jour J. Ce vendredi ressemblait étrangement à un autre jour de la semaine. Todd avait des papiers à signer à l'hôtel, il devait gérer les commentaires et les plaintes de son réceptionniste, devait également goûté le repas du jour pour que le chef cuisto soit sûr de lui. Autant dire qu'il n'y avait rien d'anormal. Et pourtant, ce soir-là, le beau brun allait passer sa première soirée en compagnie de Maïwenn depuis leur retrouvailles aux urgences. Oui monsieur avait revu son ex et cela s'était plutôt bien passé. Mais il avait décidé de garder ça secret pour l'instant. Todd n'en avait pas toujours un mot à son fils, ni à qui que ce soit d'ailleurs. Oh, il savait bien qu'il allait devoir en parler un jour ou l'autre. Mentir ainsi à son entourage ne présageait rien de bon. Malheureusement, bien que cela semblait être un mauvais choix, Todd avait pris cette décision pour une bonne réponse. Il ne voulait pas faire souffrir son fils et que son entourage s'inquiète pour lui si ça ne marchait pas avec la blonde. Mais il ne devait pas penser négatif. Le jeune homme voulait y croire. Peut-être était-ce un peu naïf de sa part ? Quoiqu'il en soit, elle semblait tellement vouloir être une mère pour Nathanael qu'il lui avait donné une seconde chance. Le repas de ce soir consistait à en apprendre d'avantage sur elle. Cela lui faisait pensé à des films où le héros invite la fille à dîner pour en apprendre plus sur elle sur ce qu'elle aimait ou pas, sur ce qu'elle faisait dans la vie, ses hobbies. Ce genre de choses quoi.

L'horloge de son bureau affichait dix-huit heures, ce qui signifiait qu'il allait devoir boucler le travail qu'il était en train de faire pour rentrer chez lui. Il devait encore se préparer, se doucher, et aussi trouver une raison valable pour justifier son absence de ce soir. Il n'aura qu'à dire qu'il a un rendez-vous sans préciser avec qui. Comme ça, Todd ne mentira pas à son fils, il lui cacherait simplement une information. Quoiqu'il en soit, s'il ne voulait pas être en retard, il devait quitter le bureau. Mais alors qu'il s'apprêtait à sortir de la pièce, la porte s'ouvrit, le réceptionniste entra. « Adrian, je ne peux pas vous parler. Je dois partir, j'ai un rendez-vous et je ne voudrais pas arriver en retard voyez-vous. » Fit-il en prenant son long manteau noir qu'il mit immédiatement. « Je venais juste vous dire que des clients voulaient vous voir pour une question. » Mettant le réceptionniste dehors, il ferma la porte de son bureau, prenant alors la direction du rez-de-chaussée. « Dîtes au directeur adjoint de s'en occuper, je n'ai vraiment pas le temps. » « Oh je vois, monsieur a un rendez-vous galant. » Un soupire se fit entendre alors de la bouche du beau brun qui lança un regard noir à Adrian. Cela l'énervait parfois de voir la mentalité de ces employés. Pire que lui avec leurs conclusions trop hâtives. « Pas du tout ! Je vais seulement revoir une ancienne connaissance. Alors je vous dis au revoir et à demain. » Dit-il sur un ton devenu neutre, quittant alors l'hôtel, direction sa maison.

Arrivant chez lui, le stress commençait à être de plus en plus intense. Il avait l'impression de retourner dans sa période adolescente. Dans la période des premiers rendez-vous. Pourtant, il n'y avait rien de stressant vu qu'il connaissait plutôt bien Maïwenn, ayant eu un enfant ensemble. Ce n'était pas rien. Mais en dix-sept ans de temps, les gens changeaient et il allait redécouvrir la blonde. C'était un peu comme s'ils avaient remonté le temps. Quittant alors son véhicule, il afficha un sourire, rentrant dans la maison. Si son fils voyait qu'il était stressé, cela pouvait paraitre suspect. Ou pas d'ailleurs. Mais Todd préférait jouer la carte de la prudence. Heureusement pour lui, Nath ne semblait pas être à la maison. Certainement qu'il était sortit avec ces potes, comme à son habitude le vendredi soir. Direction la salle de bain pour prendre un bon bain relaxant. Et pour qu'il soit détendu à fond, un peu de musique ferait parfaitement l'affaire. Une fois dans la baignoire, il ferma alors les yeux, essayant d'imaginer la manière dont allait se passer sa soirée avec Maïwenn. Il espérait que tout se passerait pour le mieux, que ce qu'il allait apprendre de la blonde ne serait pas négatif. Il jouait gros avec cette seconde chance. Mais Todd avait l'habitude de prendre des risques, une habitude qui se retournerait contre lui un jour ou l'autre. [...] Le bain fini, le jeune homme devait encore trouver une tenue pour ce soir, ne sachant pas trop comment s'habiller. Une tenue décontractée ou bien quelque chose de chic ? Ce n'était pas une soirée de gala avec des gens riches, simplement un tête à tête avec Maïwenn. Alors il opta pour une tenue décontractée, voulant être lui-même face à elle. Et pour rendre l'atmosphère parfaite aux yeux du beau brun, il décida, à nouveau de mettre de la musique. Son choix se porta sur une chanson de Cher, Strong enough. Oui monsieur adorait les vieilles chansons. Prenant alors un pantalon slim de couleur noir, il se regarda dans sa grande glace, trouvant que c'était parfait. Maintenant il ne manquait plus que le haut. Todd en essaya quelques-uns tout en poussant la chansonnette. On se serait dit à un défilé de mode. Et après plusieurs essais, il opta alors pour un t-shirt blanc. Avec sa veste en cuire noir, cela serait parfait. Jetant un coup d'oeil à sa montre, il vit que l'heure de son rendez-vous approchait à grand pas, et qu'il devait partir de suite s'il ne voulait pas arriver en retard. Avant de partir, il laissa un petit mot sur la table de la cuisine pour son fils, lui disant qu'il allait certainement rentrer un peu tard ce soir.

De retour dans la voiture, il tourna la clé de contact, soufflant un coup. Le stress montait de plus en plus. Un vrai ado à cet instant précis ! Reculant un peu, il prit alors la direction du restaurant dans lequel il allait partager un repas avec la blonde. Sur le trajet, il ne put s'empêcher de mettre la musique à fond, la musique étant une décontraction pour Todd. Cela lui permettait d'évacuer tout sentiment qu'il pouvait ressentir : positif ou négatif. Les minutes passèrent et il  arriva enfin au lieu de rendez-vous. Il ne quitta pas de suite sa voiture, respirant un bon coup. Ce n'était qu'un rendez-vous après tout. Rien de plus, rien de moins. Ils n'allaient faire que de parler pour les trois-quarts du temps alors aucune raison de paniquer. Et pourtant, penser cela ne semblait pas rassurer le jeune homme qui avait peur de faire une bourde durant ce repas. Lors de leur retrouvaille, il s'était montré quelque peu désagréable par moment, même lorsqu'il lui avait un peu pardonné. « Todd, on respire un bon coup et on sort. Tout va bien se passer. » Se parler à lui-même, lui arrivait de temps à autre. Cela semblait être un bon moyen de se rassurer. Un peu étrange, je vous l'accorde. Sortant de la voiture, il reconnut alors la blonde qui sortit également de sa voiture. Belle bagnole qu'elle avait là, Todd en baverait presque. Allant alors à sa rencontre, il regarda énormément la voiture de Maïwenn, ne pouvant s'empêcher de la complimenter. « Dis-moi, tu as une belle caisse ! On échange avec la mienne ? » Demanda-t-il en montrant sa voiture du doigt. A quoi ressemblait-elle ? Une fluence noire. Lui faisant la bise, les deux marchèrent alors en direction du restaurant qui se trouvait juste en face. « Alors comment tu vas depuis notre dernière discussion ? » Demanda-t-il avant de pénétrer dans le bâtiment. Leur dernière discussion remontait à quelque jours maintenant, à vrai dire c'était le lendemain de leur retrouvaille. Ce n'était pas un restaurant chic, donc pas besoin de réservation. Heureusement, la table habituelle de Todd était libre, emmenant alors Maïwenn à celle-ci. La table était pour deux, ce qui convenait parfaitement. Pas de chaises, mais plutôt des fauteuils pour un meilleur confort. C'était ce petit détail qui faisait que Todd adorait cet endroit. Laissant la blonde s'installer dans un fauteuil, il fit alors de même, plongeant alors son regard dans le sien. « J'espère que le restaurant te convient. Comme je te l'avais dit, rien de bien extraordinaire. Et on est même assis à ma table habituelle. Tu as vu la chance que tu as. » Fit-il alors sur le ton de la plaisanterie, attendant qu'un serveur vienne leur proposer un digestif avant de commencer le repas. « Au fait, tu es très en beauté ce soir. » Conclut-il, la mettant alors en veilleuse. C'était certainement le stress qui le faisait parler ainsi. Mais il se tut, laissant la parole à la blonde, qui voulait certainement s'exprimer. Un vrai moulin à parole parfois le beau brun, je vous jure.

Pas de morts, tout va bien. Je culpabilisais tout de même de ne pas avoir aidé cet homme dans l’ascenseur mais dans le fond ? Je n’étais pas censée aider tous les gens sur ma route sinon on n’arrêterait pas. Parfois je me demandais tout simplement ou allait le monde. Oui, ou va-t-il ? Les gens menacent des gens, d’autres sont effrayés ou gouvernés par les gens et on a aussi des somnambules ou des femmes prêtent à donner la fessée. Mais où va le monde ? Je n’en savais rien. Si je devais aider tout le monde, je n’en aurais pas du tout terminée. Vraiment pas. C’est quand je sortais de la voiture que j’entendis sa voix. Une belle caisse ? Je riais doucement en fronçant les sourcils. Je ne savais pas vraiment comment réagir au fait qu’il ne voit que ma caisse. Était-il devenu voiturosexuel ? C’était possible avec les années. Trêve de plaisanterie. En fait, je n’y connaissais tellement pas grand-chose en voiture que j’avais peur de faire une bourde en parlant à ce sujet. Je préférais lui sourire. « Merci ! », soufflais-je alors délicatement en regardant alors sa voiture. Elle était bien aussi même si je savais que j’aurais sûrement trop chaud dedans. Oui, j’aimais l’air, respiré. J’avais eu une voiture fermée mais je me sentais toujours obligée de redescendre les vitres pour la transformer en moulin même en hiver. Je me sentais souvent mal en voiture ce qui n’était pas rare chez l’être humain mais gênant donc je gérais assez bien. C’était ainsi depuis ce fameux soir ou j’avais réalisé que l’alcool n’était pas un jeu. « Elle est jolie, ça change de nos premières voitures ! », disais-e sur le ton de l’humour à ce souvenir de nos premières autos qui étaient presque des poubelles mais personnellement j’avais aimé la mienne qui avait seulement tenue la route vers New York avant de m’abandonner lâchement. Je tournais mon regard vers lui à cette question. Je le regardais attentivement, de haut en bas. Je le regardais, oui, tout simplement alors qu’il demandait juste comment j’allais. Je lui souriais doucement en avançant vers le bâtiment à sa course. « Je vais plutôt bien, j'ai mis 3 bébés au monde cette après-midi, c'est une bonne chose et toi ? », disais-je un peu avant de m’installer sur le fauteuil qui était assez confortable, très confortable même. Une fois installée correctement, je laissais son regard se plonger dans le mien. Doucement déroutée, j’en rougissais même un peu et je me contentais de l’écouter en posant une main sur ma joue pour cacher l’une d’elle. Stupide réflexe qui ne changeait rien dans le fond. Il ne changeait rien du tout. Nada. Rien. Du. Tout. Mais l’important était d’y croire. Je riais doucement en fronçant le nez. « Je devrais jouer au loto, peut-être que je gagnerais ! », lui soufflais-je alors qu’il me disait que j’avais de la chance mais c’était avant de rougir un peu plus à son compliment. Non, là, pas de chances. Il était bavard mais j’adorais ça dans le fond. Je posais alors une main sur la table tout en lâchant celle sur ma joue pour la poser sous mon menton. Cette main hésitante à se rapprocher de la sienne mais non. Je ne devais pas et puis. Non. J’hésitais réellement. Je le regardais avec une sorte de tendresse. Sans mots. Lui bavard et moi taciturne. On allait faire une fine équipe. « C’est que j’ai réussie… », disais-je à propos d’être en beauté et le regardant attentivement. « Je voulais te plaire ! », lâchais-je sans vraiment savoir pourquoi je disais ça. J’en baissais rapidement le regard. Je me sentais gênée pourtant on se connaissait depuis tellement longtemps mais c’était pourtant tellement différent et puis pourquoi avais-je dis ça ? Je voulais simplement être franche et ne rien lui cacher. Depuis quelques jours, je pensais énormément à cette question qu’il m’avait posé à laquelle je n’avais pas donnée de réponses. L’aimais-je encore ? Une part de moi s’en voulait de ne rien avoir dit. Une part de moi se disait que c’était idiot. Il fallait que je lui réponde mais j’étais plus peureuse que je ne pourrais le croire. C’est alors que ma main se rapprochait un peu plus qu’un serveur arrivait en toussant doucement. « Bonjour ! », disait-il en souriant à l’un tout comme l’autre. Assez gauche, il nous tendait les cartes. Était-il nouveau ? Il ne semblait pas avoir els réflexes d’un cerveau ce qui me paraissait étrange alors qu’il avait cogné les menus contre la table. Cela m’avait fait sourire. « Bonjour ! », disais-je également en riant légèrement avant de croiser rapidement le regard de Todd avec un sourire un peu séducteur malgré moi. Je tentais simplement de me mettre à l’aise. J’y arrivais plutôt bien même si je ressentais cette nervosité pourtant vivifiante. « Je peux vous servir à boire ? », proposait-il alors en prenant un carnet et son stylo dans le tablier qu’il portait. Je restais sans mots pendant quelques secondes. « Juste de l’eau pour moi ! », disais-je alors en me sentant un peu gênée sur le coup. Je ne voulais pas d’alcool. Même pas un vin. Même pas un champagne. Je ne voulais rien de cela. Il en était hors de questions mais je savais aussi que cela me ferait réellement perdre mes moyens car même avec alcool… Je n’avais jamais réussie à tenir cette boisson qui me contrôlait toujours comme un esclave. A peine après deux verres, je dansais sur les bars à 16 ans et pourtant il n’y avait pas de musiques. On dit souvent que l’esprit contrôle le corps plus que l’alcool dans ce genre de situation et l’on veut se sentir pompette donc tout notre corps se sent pompette sans pour autant l’air. J’étais de celles qui y croyaient mais plus d’alcool. Plus rien. Nada. Je souriais doucement en tournant mon regard vers Todd. « Je ne bois plus d’alcool depuis 6 ans… et je ne suis pas alcoolique, je te le promets ! », disais-je en lui souriant doucement. « J’ai juste eue un soir un peu… difficile et j’en ai gardée des mauvais souvenirs ! », lui confiais-je alors, sereine mais dans l’idéal… Je ne voulais pas encore en dire plus. Je savais que cela concernait de loin et de prés notre fils comme c’était le jour de ses 11 ans et j’avais juste un grand coup de blues qui s’est transformé en catastrophe. Je ne voulais pas risquer de tout gâcher en parlant trop de cette histoire. Je me contentais de lui sourire en le laissant prendre sa commande et je prenais la carte en l’ouvrant pour regarder le menu. Après l’alcool, j’allais devoir montrer que j’étais végétarienne. Ahah. Le stress.

Son rendez-vous avec la blonde paraissait étrangement à celui que deux adolescents pouvaient avoir. Todd en avait eu lorsqu'il n'était pas encore adulte. Mais aucun d'entre eux n'avaient réellement d'enjeux. Lorsque l'on était jeune, on pouvait se permettre de faire des dérapages verbales. Si l'on foirait un rendez-vous avec une fille, ce n'était pas la fin du monde. Il n'y aurait pas vraiment de grosses répercussions. Seulement un sentiment de honte qui s'estomperait au fil des jours. Mais ce soir, le beau brun savait qu'il y avait un enjeu et celui-ci concernait son fils. Si le diner se passait bien, cela serait positif pour tout le monde. Nathanael pourrait revoir sa mère, sans que ses parents ne soient en froid. Au contraire, si le dîner ne se passait pas très bien, autant dire que la situation allait se résulter par une impasse. Malheureusement, Todd ne pouvait pas tout contrôler, et les imprévus existaient. Mais il ne fallait pas partir négatif. Après tout, leurs retrouvailles semblaient s'être plutôt bien passée, tout du moins du point de vue du jeune homme. Alors pas de quoi s'affoler pour ce soir. Ce fut un homme armé d'assurance qui sortit de la voiture pour aller retrouver Maïwenn qui venait de faire de même. Todd se montra assez admiratif quant à la caisse que possédait la blonde. Bon, ce n'était pas un fan d'automobile, mais il s'y connaissait et s'y intéressait également un peu. La complimentant alors sur la voiture qu'elle avait, Maïwenn fit une remarque assez amusante, qui fit aller Todd quelques années en arrière dans ces souvenirs. Elle n'avait pas tort, les voitures de maintenant avaient plus de gueule qu'avant. Cela lui faisait rappeler sa première caisse qu'il eut assez jeune d'ailleurs. « Tu te rappelles de ma première voiture ? Elle était beige et en mauvais état quand je l'ai eu. D'ailleurs je crois qu'une fois, je t'avais emmené au bal et elle nous avait lâchée sur le chemin.  » En repensant à ce moment, il ne put s'empêcher de rire. Ce jour-là, il voulait qu'une chose : tuer sa voiture et la balancer dans le canal le plus proche. Mais c'était sa première voiture, ce qui avait de la valeur à ces yeux. Malheureusement, il avait dû s'en séparer, celle-ci tombant en flambeau. Dans la vie, il fallait savoir faire quelques sacrifices après tout. Parenthèse fermée, il invita la blonde à le suivre au restaurant qui se trouvait en face, en profitant alors pour prendre de ses nouvelles. Elle lui raconta alors qu'elle avait mis 3 bébés au monde. Todd se demandait encore comment elle pouvait faire ce métier. Lui ne pourrait pas. Mais bon Maïwenn était différente de lui, ce qui faisait qu'elle pouvait exercer ce métier. « Je vais bien aussi. Je n'ai pas eu une journée aussi excitante que la tienne par contre. A part signer quelques papiers et écouter les commentaires désobligeants de mon réceptionniste, rien de bien important comme tu peux le constater. » Avoua-t-il en haussant les épaules. Il y avait des jours où tout était calme à l'hôtel, et d'autres jours où c'était la panique, tout le monde courait dans tous les sens. Todd aimait bien les journées de folies, mais un peu de calme ne faisait pas de mal non plus de temps à autre. Les deux entrant alors dans le resto, le beau brun conduisit alors la blonde vers sa table habituelle, ne manquant pas de souligner cette information. Disant à Maïwenn qu'elle était chanceuse, celle-ci se demanda si elle ne devait pas jouer au loto. Todd ne savait pas si c'était une bonne idée, car si elle perdait, cela serait de sa faute. Il rigola malgré tout, à sa remarque. « Si tu gagnes, ça sera grâce à moi donc tu me devras la moitié de ton butin. » Déclara-t-il avant de s'asseoir, jetant un petit coup d'oeil autour de lui. Le restaurant n'était pas plein, ce qui voulait dire que le service ne serait pas très lent. Une aubaine pour Todd qui détestait attendre entre deux repas, sauf lorsqu'il se trouvait en bonne compagnie. Ce qui était le cas avec Maïwenn. Il ne manqua pas de la complimenter sur sa tenue, la trouvant ravissante. De toute façon, quoiqu'elle portait, le beau brun la trouvait à chaque fois belle. L'amour qui faisait ça, ou bien leur relation si spéciale et le fait d'avoir un fils en commun. Il se sentit légèrement lorsqu'elle lui dit qu'elle voulait lui plaire. Cela lui faisait bizarre, se croyant retomber à l'époque adolescent. « Tu as réussi ta mission. Je suis conquis. Mais tu sais que pour me plaire, je ne regarde pas que le physique. » Avoua-t-il en prenant un air tout à fait innocent. Pour Todd, il n'y avait pas que la beauté extérieure qui comptait, mais aussi intérieure. S'il devait sortir avec une fille, celle-ci devait lui ressembler au niveau du caractère sur quelques points comme l'amusement. Mais elle devait être aussi différente pour qu'ils soient complémentes. Enfin n'entrons pas dans les détails. Le serveur vint alors et Todd le regarda de haut en bas. Il ne le connaissait pas du tout, certainement un nouveau. Voir de nouvelles têtes n'étaient pas si mal selon le jeune homme, cela pouvait être même bénéfique. Leur demandant ce qu'ils voulaient boire, Todd fut légèrement surpris de voir que la blonde prenne juste un verre d'eau. Il l'avait connu moins sérieuse que ça. Mais soit, c'était son choix après tout et elle devait avoir une bonne raison. « Je prendrai un scotch avec deux glaçons je vous pris. » Petit sourire à l'intention du serveur avant que celui-ci ne reparte chercher leur commande. Regardant alors à nouveau la blonde, celle-ci justifia son choix de boisson, Todd n'ayant pas eu besoin de poser la question. Il était heureux de voir qu'elle était prête à être honnête. « Je veux bien te croire. Ce n'est pas qu'on a eu un problème avec l'alcool qu'on est alcoolique. C'est un peu comme les gens qui disent que tu es alcoolique parce que tu bois un verre d'alcool » Dit-il sur un ton assez amusant, bien qu'au fond, c'était la stricte vérité. Dernièrement, Todd avait déjà eu la réflexion, alors qu'il ne buvait que rarement. Les gens se faisaient trop vite des idées parfois. Maïwenn rentra légèrement dans les détails, sans y rentrer de trop. Ce qui paraissait suspect aux yeux de Todd, mais il ne pouvait pas lui demander de tout lui dire lors d'une même soirée. « Si tu as besoin d'en parler, saches que je suis prêt à t'écouter. » Dit-il sans vouloir approfondir sur le sujet. Il était heureux déjà de voir qu'elle n'était pas alcoolique. Il avait eu la malchance d'en croiser dans sa vie, et ce genre de personne n'était pas très belle à voir. Le serveur vint alors apporter leurs verres avant de repartir aussi rapidement qu'il était venu. Un peu stressé le garçon. Ce qui amusait quelque peu le beau brun d'ailleurs. « Je lève mon verre à notre premier rendez-vous. » Dit-il pour porter un taost avant de trinquer et boire une gorgée de son scotch. Reposant alors son verre sur la table, Todd regarda à nouveau la blonde. « Alors .. tu as dis que tu avais vécu à New-York. Tu n'as fait que cette ville ou bien tu es allée dans d'autres ? » Autant commencer la conversation quelque part. Et ce fut la première idée qui lui vint à l'esprit. Assez étrange comme première idée, mais l'étrange correspondait bien au jeune homme.

Les souvenirs ne sont jamais simple pour personne et encore moins pour moi. Je n’avais jamais arrêtée de me rappeler du passé mais y repenser, en parler était une chose étrange. J’avais l’impression qu’il pensait que j’avais oublié ces détails qui faisaient le charme de notre relation. Cette voiture qui bien qu’aussi jolie qu’une poubelle n’avait pas réussi à faire son devoir. Un sourire se dessinait alors qu’un peu nostalgie, je le regardais avec attention en souriant. Je ne avais pas trop quoi dire pour la simple et bonne raison que j’avais peur de montrer trop de nostalgie à en paraitre trop sucre. Je me contentais de rire légèrement. « Je m’en souviens ! Et surtout de la danseuse hawaïenne du tableau de bord ! », disais-je en marquant ce détail qui ne quittait pas vraiment ma mémoire. Sûrement par ce que je lui avais offert avec le peu d’argent de poche que j’avais juste pour marquer le coup. Et nous finissions tout naturellement par rentrer dans le restaurant. J’écoutais sa journée en souriant. J’avais aussitôt une question sur les lèvres en l’entendant mais je préférais la garder encore un peu. Je me disais simplement qu’il valait mieux la garder un peu pour au cas où… les moments de silences par exemple ? Je souriais doucement en fronçant les sourcils. « Tout est excitant même quand ça n’est pas sorti… », je riais nerveusement en toussant. « Non, je n’allais pas dire une bêtises, non. J’allais dire que c’est aussi excitant, pas besoin qu’on écarte les cuisses d’une femme pour avoir une belle journée ! », je me sentais tout d’un coup un peu gênée car c’était un peu venu tout seul dans mon esprit et je me rassurais alors qu’on aboutissait sur le sujet de ma chance une fois assis mais en fait ? J’avais plus que de la chance d’être dans ce restaurant avec lui-même si c’était plus un rendez-vous d’affaire parentale qu’autre chose. Enfin c’était compliqué car… enfin soit, c’était confus. Là, un peu plus à l’aise, je laissais échapper un petit détail important après avoir découvert que j’étais en beauté. Il fallait juste que ça sorte. Je souriais en l’entendant me dire que j’avais réussie mais aussi que je n’avais pas besoin que de ça pour lui plaire. « Ouep, je travaille encore sur le reste ! », disais-je simplement avec un petit sourire. Un peu timide ce sourire mais pourquoi avais-je dis ça ? Pourquoi avais-je osée dire ça ? Je travaille sur le reste ? Mais genre ? J’attendais peut-être qu’il soit prêt pour la cuisson. Rajoutons un peu de désir, un peu de farine, un peu de pardon, un peu de gêne, un peu de timidité pour cuisiner ce plat à la Todd. Une cuisson magique qui donne un parfum enchanteur dans toute une pièce. Bon je vais à l’asile et vive les fous. Je préférais tenter une approche mais j’abandonnais aussitôt en étant arrêtée dans mon geste par ce serveur. Fichu serveur, il gâchait tout. Je donnais alors ma commande avant de préciser pourquoi je ne voulais pas d’alcool. Je n’étais pas du tout dérangée par le fait qu’on en prenne quand je n’en prends pas donc c’était plus facile mais je me sentais presque obligée de me justifier pour ne pas risquer d’en dire la moitié et je souriais doucement en passant une main dans ma nuque à sa proposition de lui en parler. Je la massais doucement sans trop savoir quoi dire. Je relevais mon regard vers lui. « Ces gens sont juste jaloux… », Précisais-je en riant doucement. « Ne t’en fais pas, ce n’est rien de grave ou important, juste une mauvaise expérience facile à vivre… », disais-je pour ne rassurer. Je n’avais pas vraiment besoin d’en parler et surtout par ce que j’ignorais comment en parler, c’était une situation vraiment badine mais un peu difficile tout de même. C’était monotone à mes yeux et c’était l’une de ses choses dont je ne parlais pas facilement surtout par ce que je n’en ressentais pas le besoin. Confuse dans mon esprit, dans mes pensées. Réellement. Je me demandais presque si j’avais peur de le dire et que je me convainquais de ne pas avoir besoin de le dire. C’était étrange mais je gardais le sourire. Je voyais alors le serveur revenir pour déposer les verres. Je prenais alors le mien quand Todd proposait de trinquer et je riais doucement. « A notre premier rendez-vous qui n’est pas un rencard ! », disais-je en l’accompagnant deux avant de boire une gorgée d’eau comme si c’était le meilleur nectar de ma vie. Je ne recrachais rien de mon verre en attendant sa question mais je reposais celui-ci avant de poser les avant-bras sur la table. « Je… », commençais-je mais c’est là que le serveur arrivait et chutait un peu en se prenant le pieds sur le tapis. Oui, comme ça… Et il renversait le bol d’Olive et de cacahuètes sur nous… eh bah oui. Parfait. Et je riais doucement en roulant des yeux. « Il ne manque que la trombe et j’aurais pu les choper ! », disais-je en regardant le serveur qui était rouge comme une tomate. Je prenais les bols qu’il avait dans la main en souriant. « Tu as perdu ta bonne étoile ? », lui demandais-je en souriant. « Merci beaucoup, ils sont arrivés à bon port au moins ! », disais-je tandis que je posais les bols et qu’il repartait rouge comme une tomate. Je ne voulais pas en rajouter à sa honte et je me tournais vers Todd en riant tandis que j'allais retirer les quelques cacahuètes échappées dans mon décolleté. Je me tournais vers lui en fronçant les sourcils et je me penchais aussitôt pour déposer un baiser sur sa joue. Pourquoi ? Vous allez le savoir. « Tu le mérites, c'est difficile de trainer avec moi, j'attire les catastrophe... Une infirmière qui couche sur la photocopieuse et un serveur maladroit puis ensuite ? », demandais-je alors amusée en inspirant un bon coup. Bon d'accord, c'était un peu une fausse excuse mais je l'assumais presque. J'avais juste envie de le faire et j'ignorais comment le faire. C'était sorti comme une raison facile mais en fait... j'avais honte de cette excuse. C'était bidon mais je l'assumais. « J’y suis partie directement, j’avais cette femme qui était ma baby-sitter quand j’étais enfant… L’ex-femme du pasteur qui y vivait. Elle m’a aidée, elle m’a trouvée un job puis je me suis motivée à faire mes études. Elle était là pour moi quoiqu’il arrive sauf qu’elle ne m’a pas assez dit que je faisais l’erreur de ma vie… », disais-je en baissant doucement le regard. « Je n’ai pas vue réellement beaucoup du monde en attendant. J’ai voyagé, oui mais pas vraiment de quoi t’émerveiller. Je suis partie à Tahiti mais c’était pour un cas de grossesse d’un bébé avec un bec de lièvre. J’avais déjà travaillée sur ce phénomène et nous avions tout arrangés sauf que là-bas, il manquait d’équipement donc je n’ai vu que l’hôpital en fait… », soufflais-je en souriant aussitôt. « Et pour toi, pour vous… », commençais-je aussitôt. « Vous avez voyagés ? », lui demandais-je tout simplement en haussant les épaules. Et cette question que j’avais sur le bout de la langue était toujours dans ma tête. Elle me rendait curieuse. « Ton interview s’est bien déroulée ? », demandais-je donc aussitôt.

On aurait pu croire qu'au fil des années, Todd ne commence à voir ses souvenirs en commun avec la blonde s'effacer peu à peu. Après ce qu'elle lui avait fait et ayant décidé de la rayer de sa vie, cela semblait normal. Mais non. Le beau brun concernait toujours les moments qu'il avait passé en compagnie de Maïwenn. Comme sa première voiture avec laquelle il l'avait emmené au bal. Ou bien lorsqu'elle lui avait offert une danseuse hawaïenne sur son tableau de bord. Ce n'était peut-être qu'un simple petit détail. Mais parfois, un détail sans importance pouvait faire la différence. Voir que  la blonde se rappelait de ce genre de détail, montrait qu'elle ne l'avait pas oublié. Tout comme lui d'ailleurs. Ce fut sur cette note de nostalgie que les deux se rendirent au restaurant, parlant alors de leur journée respective. Journée qui fut plus intéressante pour Maïwenn que pour Todd. En même temps, ils avaient tous les deux, deux métiers différents l'un de l'autre. Ecoutant alors la remarque de la blonde concernant le fait qu'il ne fallait écarter les jambes d'une femme pour qu'une journée soit excitante, il ne put s'empêcher de rire, sa phrase étant assez étrange en soit et plutôt marrante, il devait bien l'avouer. Elle avait toujours ce don, celui de pouvoir faire rire le jeune homme avec un rien. « Tu n'as pas tort ! Sinon autant te dire que je n'aurai pas beaucoup de journées excitantes à mon actif. » Précisa-t-il pour mettre sa petite touche personnelle à cette plaisanterie. Les deux semblaient commencer leur rendez-vous plutôt bien. Entrant alors dans le restaurant, Todd la conduisit directement à sa table habituelle. Il profita de l'instant présent pour la complimenter sur sa tenue. Il ne se gêna pas pour lui avouer qu'elle venait de réussir à lui plaire. Cela pouvait paraitre bizarre, étrange. Et Todd s'en rendit compte trop tard. Il ne voulait pas que ses paroles soient mal interprétées, même si au final, peut-être qu'il le voulait. Lorsqu'il revoyait Maïwenn dans des tenues aussi sexy, il fallait le dire, il se rappelait alors la sensation qu'il avait ressentie autrefois. Il avait l'impression de revenir en arrière, tombant sous le charme fou de la blonde. A l'époque, il s'estimait heureux d'avoir pu conquérir la jeune femme, étant déjà très belle. D'ailleurs, il s'était toujours demandé pourquoi elle l'avait choisi. Beaucoup d'autres garçons paraissaient mieux que lui, rien qu'au niveau du physique. Et pourtant, elle l'avait choisi lui, pas un autre. Il se disait d'avoir été chanceux sur ce coup. Une vague de souvenir et de sensation refirent surface, commençant alors à mettre mal à l'aise le beau brun. Heureusement, le serveur vint briser tout cela, se sentant alors un peu mieux. Il ne voulait pas faire foirer leur rendez-vous parce qu'il ressentait la même chose qu'avant pour la blonde. Non, il devait se montrer patient, y aller en douceur. Pour son fils. Le serveur prit leur commande, Todd remarquant alors que Maïwenn ne buvait pas d'alcool. Plus d'alcool devrait-il dire maintenant qu'elle lui avait expliqué le pourquoi d'un simple verre d'eau. Jaloux .. Le mot parfait pour désigner les personnes qui avaient osé traiter Todd d'alcoolique parce qu'il buvait un petit scotch de temps à autre. Le monde ne tournait plus rond depuis quelques années, les gens changeant en mal pour la plupart. Elle le rassura alors sur un problème qu'elle semblait avoir connu par le passé. Si c'était de l'histoire ancienne, il ne fallait plus en parler. Quoiqu'il en soit, le jeune homme se tenait prêt à l'écouter au cas où. Il reprenait peu à peu son rôle d'ami proche, comme avant qu'ils ne soient en couple pour la première fois. Le passé semblait quelque peu se répéter, ce qui troubla légèrement Todd d'ailleurs. Les deux trinquèrent alors à leur premier rendez-vous, depuis leur réconciliation bien sûr. Car des rendez-vous, ils en avaient eu par le passé, croyez-moi. Décidant d'enchaîner sur un autre sujet, le beau brun fit son petit curieux en évoquant la partie de la vie de Maïwenn après son départ. Ce qu'il voulait savoir ? Où elle était allée après être partie de Pasadena. Si elle avait été à New-York directement ou pas. Mais elle n'eut le temps de lui répondre, le serveur renversant alors les bols d'olives et de cacahuètes sur eux. Un vrai maladroit ce serveur. Cela se voyait qu'il était nouveau. La situation faisait plutôt rire Todd qu'autre chose. Certains se seraient énervés, pas lui. Maïwenn aussi semblait prendre la situation à la rigolade, plaisantant avec son histoire de trombe et taquinant, par la même occasion Todd avec sa bonne étoile qui paraissait avoir pris les voiles. « Il faut croire qu'elle a pris des vacances ! Ou bien, elle en avait marre de moi et elle est partie. Je me retrouve tout seul. » Dit-il en prenant un air tout tristounet pour accentuer ces paroles. La catastrophe étant passée, le serveur partit avec la honte sur lui et eut le droit à un baiser sur la joue de la part de la blonde. Ce qu'il avait rien ? Rien du tout. C'était elle qui s'excusait pour avoir la poisse. Il n'allait pas dire que son geste n'était pas agréable, bien au contraire. Un frisson parcourut tout le corps du jeune homme avant qu'il ne prenne la parole, remettant ces idées en place. « Rooh mais non ! Qui sait, c'est peut-être moi qui attire les catastrophes hein ? Vu que ma bonne étoile semble partie, personne ne me protège de la poisse ! » Haussant un sourcil, il ramassa alors les quelques cacahuètes qui trainaient encore avant d'écouter la réponse de la blonde à sa question précédente. Il était heureux d'apprendre qu'elle avait reçu de l'aide après son départ. Pendant longtemps, même s'il lui en voulait, il s'était demandé comment se passait sa vie après son départ. Avait-elle réussi à s'en sortir ou pas ? Il semblerait que oui. « Heureux de voir que tu aies pu retomber sur tes pieds après ton .. départ. Tu sais, je pense que les choses n'arrivent pas sans raison dans la vie. Peut-être que ton départ était nécessaire pour que tu puisses devenir mature et assumer ton rôle de mère. Ok 17 ans pour que ça fonctionne, c'est long. Mais l'importance, c'est que tu sois là maintenant. » Dit-il en lui prenant la main, voulant qu'elle le regarde droit dans les yeux. Elle ne devait plus avoir aussi honte de son erreur. Elle avait décidé de revenir, elle avait fait le bon choix. Maïwenn devait se dire que cette histoire appartenait presque au passé. Presque car il restait encore Nathanael. Et peut-être qu'il n'allait pas être aussi calme que l'avait été Todd en la revoyant. La blonde parla alors de ses voyages, expliquant qu'elle avait été une fois à Tahiti. Le rêve ! Le beau brun voudrait tellement y aller un jour. Mais prendre des vacances n'était pas choses simple lorsque l'on dirigeait un hôtel. Maïwenn s'intéressa alors à la vie de Todd et de leur fils, voulant savoir s'ils étaient déjà partis en vacance. « On est parti en de rares occasions en vacances avec mes parents en Australie. Mais j'aimerai tellement pouvoir aller à Tahiti. Genre me bronzer sur une chaise longue avec deux Tahitiennes en bikini qui me font du vent avec des feuilles de palmier. Le rêve de tout homme je crois bien ! » Avoua-t-il avant de prendre une autre gorgée de scotch. Un sourire se dessina lorsque la blonde s'intéressa maintenant à l'interview. Elle s'en rappelait, ça faisait plaisir à voir. « Parfaitement bien. L'article a été publié et je dois dire qu'il va nous faire beaucoup de pub. Si tu veux, je t'emmènerai le magasine où se trouve l'article ? Comme tu veux, je ne te force pas hein. » Il rigola légèrement avant de finir son verre, posant son regard sur elle. Une question lui trottait dans la tête. Pas qu'une seule, mais des milliers. Malheureusement, il ne pouvait en poser qu'une à la fois. Cela concernait son métier. « Dis .. Pourquoi tu as voulu faire gynéco et obstétricienne ? » Todd savait qu'elle voulait faire un métier dans le domaine de la santé, mais il ne se rappelait pas qu'elle voulait faire ça. Mais plutôt dans le général comme infirmière ou docteur.

Pas de journée existante ? J’en avais ris doucement car les miennes n’étaient pas plus existante si on va par là. Je n’avais plus rien fais avec un homme depuis combien de temps ? 9 mois ? Un peu plus ? Je n’en savais rien et je savais que pour Joan… c’était impensable. Elle voulait qu’on sorte mais je ne voulais pas vraiment l’accompagner. Pas pour qu’elle m’offre un homme sur un plateau d’argent et je savais qu’elle ne serait capable. Je n’étais point à ce stade. Ma vie me convenait. Pauvre Joan. Elle deviendrait folle à ma place. On l’aime quand même mais nous entrions dans le restaurant. C’était agréable. Je touchais du bois car cela se passait assez bien pour l’instant. Je n’étais pas prête à tout gâcher. Je n’en avais aucunes envies même si au final… je ne savais pas ce que je voulais même si je savais ce dont j’avais envie. Chercher la contradiction car même moi, je ne me suis pas réellement. Après une petite séance de rigolade mêlée à la catastrophe, nous avions bien ris mais ce serveur m’avait encore coupé en pleine parole. Je riais pour cette chance qui prenait des vacances et je lui souriais aussitôt en penchant la tête. « Non, je suis là ! », disais-je aussitôt en haussant les épaules. Bon d’accord, je n’étais pas sa bonne étoile mais j’étais partie pendant 17 ans pour ma part et je revenais par contre il avait eu de la chance en attendant. Bien plus que moi. J’avais eu la bonne personne mais il avait tout fait tout seul. Et ce baiser… oh oui, un baiser innocent mais dont je trouvais l’envie assez attirante. Ce n’était que sur la joue donc pas vraiment coquin. C’était assez pure tout comme l’aurait fait une jouvencelle en détresse mais sans vraiment de raisons ? Je me sentais amusée et le pire c’est que je n’avais pas l’impression qu’il ne trouve mon excuse bidon. Rassurant car je sentais bien que j’allais tomber dans le fossé sinon. Bah chercher un trou de souris à ma taille parait que c’est loin d’être évident donc un fossé, c’est un grand trou. Ah. Ah. Ah. Je me contentais de sourire quand il disait attirer les catastrophes avant d’entendre qu’il n’avait personne pour le protéger. Je penchais doucement la tête. Je voulais dire un truc mais je me disais… Non, ce n’était peut-être pas une bonne idée. Réellement pas une bonne idée. Je me contentais donc de répondre à sa question précédente car il méritait clairement une réponse. Je venais alors à la confidence mais j’ignorais si c’était une bonne idée de parler de mon départ et du fait que ce fut assez positif. Je l’écoutais et je m’auto-rassurais. Par contre, je paniquais un peu plus quand il me prenait la main et c’était clairement idiot car je voulais le faire malgré moi mais ça changeait un peu plus la situation. Oui, c’était encore différent. Je me laissais chambouler par ce geste et je laissais mon regard se plonger dans le sien. « Je ne compte pas repartir… », murmurais-je avant de parler de vacances tout simplement mais ce n’était pas vraiment des vacances dans le fond. Je n’avais fait que bosser, bosser et bosser pendant ces dernières années comme une alcoolique du travail. Une droguée plus vite. C’était un peu devenu ma drogue car le travail est un bon moyen d’oublier notre quotidien et je souriais doucement en imagination la chaise longue et les bikinis et surtout le fait que les bikinis lui fond du vent. « Les bikinis te font du vent ? », disais-je en riant et m’imaginant alors des bikinis à la place de ventilateur ou alors des femmes en bikini pas vraiment très classes. (ou des chats en bikinis) Cette image était assez amusante et je posais aussitôt cette question à propos de son article. Curieuse de le savoir mais surtout assez intéressée. Je souriais doucement alors qu’il me proposait de me faire lire l’article. « Avec plaisir, sincèrement, ça ne pourrait pas me faire plus plaisir, je suis tellement fière de ce que tu as accomplis ! », lui susurrais-je en prenant une cacahuète encore dans le bol et la mangeant aussitôt. Je lui souriais en entendant sa question qui m’amusait sur le coup. Les gens me demandaient souvent pourquoi. Je fronçais les sourcils en haussant les épaules. « Pour me demander statistiquement si les femmes se tondent ou pas ! », lâchais-je avant de pouffer de rire. « Désolée… je gère assez bien cette question mais trop au point d’en dire des bêtises… c’était étrange mais non… », je penchais doucement la tête. « Après les premiéres années de médecines, je devais choisir une spécialisation. Je ne voulais pas seulement être docteur et j’ai pris des mois à me décider. Beaucoup de facteurs et je pense que Nathanael n’y était pas pour rien. J’avais besoin de voir des mamans mettre aux mondes leurs enfants mais surtout de suivre cette magie que j’avais un peu laissée tombée. J’avais besoin peut-être d’avoir l’impression que je serais proche de ces jeunes femmes qui peut-être auraient bien besoin d’une personne pour leur dire que tout va bien aller. Une personne qui ne soit pas concernée, une personne qui ne va pas juste vous dire que vous faites une erreur comme nos parents mais qui au lieu d’abaisser ses femmes pourrait les relever. », je souriais doucement. « C’est difficile à croire mais j’ai vue beaucoup de femmes tout comme moi, certaines ont faits adopter, d’autres ont abandonnées, d’autres avortées mais dans le fond… je les voyais toujours le regretter et je me voyais en elle. », je laissais ce sourire triste se dessiner. « C’était une sorte de thérapie ! », murmurais-je avant de le regarder dans les yeux. « Mais je regrette de ne pas avoir vue que la meilleure thérapie, je l’avais déjà… », disais-je en caressant doucement sa main. Des mots sincères, des mots vrais. Un aveu peut-être. « Ta bonne étoile est peut-être partie… mais dans le fond, elle peut revenir, je suis revenu… tout comme je t’avais laissé seul… », disais-je en inspirant un bon coup. « A l’hopital, tu m’as demandé… si je t’aimais encore… et je ne t’ai pas répondu… », soufflais-je doucement. « Je suis désolée, je crois que j’ai juste eue peur… », mais je ne répondais toujours pas. Contradiction, bonjour ! J’avais juste besoin de le dire mais le serveur arrivait pile à ce moment-là.

Sa bonne étoile qui semblait être partie ? Cela n'était pas vraiment un bon signe. Tout ça parce que ce serveur venait de leur renverser les bols de cacahuètes ainsi que d'olives. Cela n'était pas vraiment un signe que sa bonne étoile soit partie, surtout cela démontrait l'incompétence du serveur selon le jeune homme. Quoiqu'il en soit, cette petite scène les avaient bien fait rire, une soirée promettant d'être assez amusante. Surtout si le serveur avait quelques catastrophes dans sa réserve. Même si sa bonne étoile n'était plus avec lui, Todd pouvait encore compter sur la blonde, cela lui faisait chaud au coeur. Elle aurait très bien pu rire et ne pas faire remarquer qu'elle était là. Mais non, il fallait qu'elle se mette en avant. Pour le plus grand plaisir du beau brun, croyez-moi. Un plaisir qui fut suivit par un baiser sur la joue. Il se sentait gâté cette soirée-là. Entre le fait qu'elle soit là pour lui et ce baiser, comment allait se finir cette soirée ? C'était la question que se posa alors Todd sur le coup, avant qu'il ne prouve que Maïwenn n'était peut-être pas la source de ces catastrophes et que ça pouvait être lui, vu que sa bonne étoile n'était plus avec lui. Lui avait une bonne explication, contrairement à elle. Maintenant que le serveur ne se trouvait plus dans le coin, la blonde pouvait enfin parler de son après-départ, expliquant alors l'aide qu'elle avait pu avoir de la part d'une de ses connaissances. Content de voir qu'elle n'avait pas perdu pied après qu'elle ait quitté Pasadena, Todd se lança dans une explication des plus farfelues. Pas aussi farfelues qu'on aurait pu croire, vu que ça se tenait plutôt bien ce qu'il venait de dire. Il fallait seulement croire au destin, croire qu'une chose ne venait pas toute seule et qu'il fallait en tirer une leçon, ou quelque chose du même genre. C'était ce que le jeune homme expliqua à la blonde, que son départ était nécessaire pour en arriver là où ils en étaient aujourd'hui, pour qu'elle puisse être une mère pour Nathanael. Bon lorsqu'il y repensait, Todd se trouvait légèrement ridicule, mais Maïwenn ne le contredit pas, alors il en conclut qu'elle était d'accord avec lui, lui certifiant alors qu'elle ne comptait pas repartir. Et heureusement ! Il esquissa alors un sourire, en guise de réponse alors que les deux ne se lancent dans une conversation qui porta sur les vacances. Les deux n'avaient pas pu vraiment voyager comme ils l'auraient voulu. Lorsqu'elle lui parla de Tahiti, Todd ne put s'empêcher de lui dire son petit fantasme sur les Tahitiennes. Bon ok, il aurait peut-être dû se taire, surtout qu'il avait dû mal se faire comprendre, vu la question de la blonde. « Non, je voulais dire des femmes en bikini avec des feuilles de palmier. Ce sont les feuilles qui me font du vent, pas les bikinis. » Il se stoppa un instant, prenant une mine de réflexion. « Mais l'idée qu'on me vente avec des bikinis n'est pas si bête que ça. C'est même original, je retiens l'idée. » Avoua-t-il avec un large sourire sur ces lèvres. Parler de vacances faisait rêver le jeune homme, qui aimerait tellement faire les quatre coins du globe. Malheureusement, ce n'était pas possible pour lui en ce moment. L'hôtel avait besoin de lui .. Mais il savait également qu'un jour ou l'autre, il allait devoir laisser son bébé à quelqu'un d'autre. Pour l'instant, il déléguait des tâches à son directeur adjoint, mais il se devait d'avouer qu'il aimait contrôler l'Argonaute entièrement. Cela pouvait être égoïste, mais c'était son bébé .. Lui qui l'avait créé de toute pièce et qui avait fait ce qu'il était devenu maintenant. Bien sûr, sans son fabuleux personnel, il n'en serait pas là. En parlant de son hôtel, Maïwenn s'intéressa alors à l'interview du journaliste, le jour de leurs retrouvailles. Qu'elle se rappelle de ça, faisait plaisir à Todd qui lui répondit que tout s'était bien passé, et qu'il se ferait une joie de lui montrer l'article. Une joie qui semblait être partagée en vue de la réponse de la blonde. « Merci ça me touche réellement tu sais ? Au début de ce projet, je n'étais pas sûr de pouvoir y arriver. Mais j'ai eu le soutien de collègue, vu que je travaillais dans un autre hôtel avant. Et mon rêve est devenu réalité. » Ces yeux devaient scintillaient, c'était l'effet de sa fierté concernant l'Argonaute. A son tour de poser une question. C'était le jeu où chacun posait une question à l'autre. Todd voulait alors savoir ce qui avait poussé Maïwenn à faire les deux métiers qu'elle faisait. Elle commença par une petite plaisanterie, Todd rigolant. Puis il prit quelques cacahuètes, écoutant alors attentivement la jeune femme expliquer son choix. Et il trouva ça extrêmement émouvant. Il comprenait parfaitement son point de vue, et trouvait ça même très courageux de sa part d'avoir fait ce métier d'obstétricienne alors qu'elle avait abandonné son propre enfant. D'ailleurs une question lui brulait les lèvres, ne pouvant se retenir de la poser. « Cela n'était pas trop difficile de voir les mères heureuses avec leurs bébés alors que toi ... tu avais laissé le tiens .. ce n'est pas un reproche hein, juste que je me dis que ça n'a pas dû être facile tous les jours et que tu as dû en souffrir. » En tout cas, lui aurait souffert à sa place. Il n'aurait jamais pu faire un métier avec des enfants s'il aurait abandonné le sien. Cela était peut-être un manque de courage de sa part, mais se torturer n'était pas sa tasse de thé non plus. Contrairement à Maîwenn qui semblait prendre cela comme une thérapie, une thérapie qui avait très bien fonctionné. « Je trouve ça admirable de ta part. Tu es plus courageuse que beaucoup de gens que j'ai connus. » Dit-il alors en guise de conclusion. La blonde revint alors sur la bonne étoile de Todd, lui disant qu'elle allait certainement revenir, comme elle l'avait fait. « Peut-être bien. Mais je t'ai toi maintenant. Peut-être que ma bonne étoile était là pour veiller sur moi pendant ton absence. » Dit-il en esquissant un sourire, avant de manger quelques olives, l'écoutant revenir sur une question qu'il lui avait posée, lors de leur retrouvaille. Il s''en rappelait parfaitement bien vu que ses paroles l'avaient quelque peu troublé. Même beaucoup à vrai .. Savoir qu'elle l'avait toujours aimé, ça ne laissait pas indifférent une personne. Peur .. et plus aucun mot après. Voulait-elle laisser du suspens ou bien une nouvelle fois se taire ? « Peur de ? .. » Mais il ne savait pas si elle avait entendu sa question vue que le serveur se pointa de nouveau devant eux, avec un air un peu loufoque, sourire aux lèvres. « Vous voulez que je vous apporte un autre verre monsieur ? » Todd haussa un sourcil, le fixant. Euh .. Il l'espionnait ou quoi ? D'habitude, c'était au client de demander un autre verre. Mais soit, pourquoi pas après tout. Lui tendant son verre, il accepta volontiers alors un autre scotch. Le regardant repartir vers le bar, il ne put s'empêcher de rire légèrement. « Ce serveur est vraiment bizarre ! Je me demande ce qu'il nous réserve encore pour le reste de la soirée. » Pas de bonnes choses vues que c'était une catastrophe ambulante. Le beau brun espérait avoir un autre serveur pour le service des plats, sinon attention les dégâts. Profitant alors qu'il ne soit pas là, il regarda à nouveau la blonde, sourire aux lèvres. « A toi de me poser une question. Profites-en pendant que le dindon sur patte n'est pas là.  » Dit-il en parlant du serveur. Bon ok, le surnom n'était pas très original, mais il avait son charme quand même. L'intervention du serveur avait fait oublier à Todd les précédentes paroles concernant l'amour qu'avait Maïwenn pour lui. En même temps, avec ce nigaud, comment ne pas oublier certaines choses tellement que c'était un sacré numéro.

Oula, j’avais réellement envie de rire pour les bikinis mais malgré moi, je me disais déjà que je pourrais réellement me trouver un bikini très sexy et me pointer à la piscine de mon hôtel avant de l’appeler. J’allais éviter les piscines publics car imaginons que Nathanael soit là ? Non mais le gros problème ! Je ne voulais pas rencontrer mon fils dans un bikini et encore moins avec du vent. Imaginez que le bikini s’envole ? Quoique non, si je l’attache bien. Et je riais simplement avant de parler de son interview. Oui, son interview. Cette question que j’avais réellement envie de lui poser car cela m’intriguait mais c’était plus que ça. C’était plus qu’être intriguée mais il avait pendant quelques années de mon adolescence été comme mon monde et bien plus encore. Etre là face à lui et montrer que j’étais désintéressée par lui serait tellement irréel. Réellement irréel. Je me contentais de lui dire simplement que j’étais fière et je l’étais réellement. J’étais sûrement plus fière de lui que de moi-même et pourtant j’en avais accomplie des choses mais j’avais faite des erreurs. Je souriais doucement en l’entendant mais surtout en le sentant touché. Je ne savais pas réellement comment montrer que j’étais heureuse pour lui. Je me contentais de laisser les yeux s’humidifier doucement à cause de cette sensibilité formidable bien qu’embêtante par moment. Ses yeux scintillaient aussi, je les regardais et cela faisait du bien. J’osais me demander s’il avait réussi à aller aussi loin sans moi. Aurait-il pu ? Aurais-je était un poids à son pieds ? Je n’en avais aucunes idées et je me demandais ce que je serais aussi devenue. Une femme au foyer, peut-être que je serais caissière d’un supermarché ? Peut-être. Je n’en savais rien et y réfléchir ne servait à rien. Le monde ne se fait pas avec des « Et si ! », et bah non. D’ailleurs cette question arrivait bientôt : pourquoi ce métier. J’y répondais tout simplement enfin je tentais de faire ça simplement. En terminant, je ne m’attendais sûrement pas à ce qu’il allait me dire. Sur le coup, je m’étais un peu crispée en m’attendant à un reproche mais je m’étais soulagée aussitôt comme par magie. Ouf, c’était rassurant mais il n’avait pas tort. C’était difficile. « C’était comme une punition à mes yeux, en souffrir… je ne pense pas que cela soit du courage… j’avais plus vite honte de moi quand ces jeunes femmes choisissait d’être maman ! », j’haussais les épaules tout simplement avant de lui dire qu’une bonne étoile pouvait revenir comme j’étais revenue. Avais-je l’impression de dire que j’étais une étoile ? Non bien que mes cheveux en ai la couleur mais en fait, c’était juste. Enfin, non. C’était un bon moyen pour lui dire que j’étais là aussi pour lui autant que pour Nathanael et que je ne comptais pas repartir. Je souriais doucement en l’entendant. Oui, c’était adorable. J’en rougissais à nouveau et je me demandais même si le serveur ne pourrait pas venir déverser une sauce bolognaise sur ma tête afin de gâcher ou masquer les joues rosées. Et là, je laissais échapper une bride de pensée si l’on peut dire. Je laissais échapper peut-être trop d’information en parlant donc aussitôt de cette fameuse question sans réponses. Je ne savais pas si j’avais bien fais, je ne savais pas du tout si j’avais bien fais. Peur de… cela sortait tout seul. Tout seul. Et là, boum. Le serveur arrivait et je pouffais doucement de rire à sa question. Allait-il le faire boire ? Ouais, il allait le faire boire. Il allait réellement le faire picoler. Comment j’allais être prise au sérieux après ? Mais non, cela m’amusait. Je riais alors qu’il repartait. Je souriais aussitôt, un peu nerveux. Je n’avais même pas eue le temps de réagir quand il m’avait demandé si j’avais peur. « Boarf, au pire s’il revient, on trouve un branleur de dindon et puis voilà ! », disais-je alors qu’il me disait d’en profiter. C’était sorti tout seul et avec un grand sérieux. Je n’y pouvais rien, cela m’avait littéralement échappée. Je penchais doucement la tête en le regardant attentivement avant de boire une gorgée de mon verre d’eau que j’avais carrément oubliée pendant ce temps. Je prenais une olive aussi en lui souriant doucement. Un sourire un peu sournois et espiègle ! Je posais alors mes coudes sur la table en me rapprochant pour plonger mes yeux bleus dans les siens et je souriais doucement avant de froncer les sourcils. Je prenais cet air sérieux, un peu séducteur, un peu beaucoup romantique et ce beau sourire. « Est-ce que tu as toujours ton vieux tee-shirt que j’adorais porter… », demandais-je en souriant doucement et ce sourire devenant coquin aussi. « Sans rien en dessous ! », rajoutais-je sans même vraiment penser aux conséquences car c’était surtout pour le taquiner. « Car j’avoue qu’il me manque beaucoup ! », soufflais-je aussitôt. Je ne savais pas du tout s’il l’avait encore ou même s’il vivait encore après 17 ans. Oui, un tee-shirt… cela vit avec un cœur et des organes puis tout. « C’est une question comme une autre ! », précisais-je en haussant les épaules sans mon rendre compte que le serveur nous épiais mais j’étais bien trop occupée à le regarder. Je ne tournais même pas mon attention vers le serveur qui semblait tousser doucement pour clamer sa présence mais c’est quand il déposait le verre sur la table que je daignais me rappeler qu’il existait. Je tournais rapidement mon attention vers lui en baissant aussitôt mon attention vers le verre. « Oh, il vient l’heure de te saouler comme un polchtron ! », disais-je aussitôt en riant à l’intention de Todd et je souriais au serveur. « Merci pour lui ! », lui disais-je avant qu’il ne s’éloigne et que je repose mon regard vers Todd. Je ne faisais que le regarder avant… de rire tout simplement. Le genre de rire ou l’on ne sait pas vraiment pourquoi mais il arrive nerveusement.

Todd avait l'impression que la blonde se dénigrait un peu seulement pour ne pas donner une mauvaise image d'elle. Bien sûr qu'elle avait du courage. Il en fallait pour faire le métier qu'elle exerçait alors qu'elle avait abandonné son fils avec son père. Elle avait eu également du courage pour revenir à Pasadena et vouloir revenir dans la vie du beau brun et de leur fils. Bien qu'elle disait le contraire, le jeune homme voyait du courage en elle, quoiqu'elle puisse en dire. Cela n'avait pas dû être facile pour Maïwenn et Todd se rendait compte qu'il se devait d'être agréable avec elle. La blonde avait dû assez souffrir pour qu'il en rajoute encore par-dessus. Cela était une raison parmi tant d'autres qui le poussait à vouloir avoir de nouveau, une bonne relation avec son ex. La conversation se poursuivit plutôt bien, dans une bonne atmosphère jusqu'à que la blonde n'évoque alors un moment qui s'était produit aux urgences. Ou plutôt des mots qu'elle avait prononcés concernant ses sentiments envers lui. Todd pensait avoir la réponse, malheureusement le serveur fit son intervention, encore une fois au mauvais moment, demandant alors au beau brun s'il voulait un nouveau scotch. Surpris par cette demande, il accepta malgré tout, la voyant alors s'éloigner de leur table. D'ailleurs, Todd trouva un joli surnom pour le serveur : le dindon sur patte. C'était sorti tout seul, se demandant d'ailleurs d'où venait ce surnom. Mais pas la peine de réfléchir, Todd était bien trop complexe parfois. Et puis, cela semblait amusé la blonde qui rajouta sa petite couche sur le sujet, pour le plus grand plaisir du beau brun. « Bonne idée ! Tu crois qu'on pourrait trouver ça en ville ? Ce n'est pas un métier très répandu. » Dit-il en haussant les épaules, écoutant alors la prochaine question de Maïwenn qui fut assez originale, celle-ci portant sur un souvenir de leur passé, un souvenir matériel. Un t-shirt que le jeune homme portait de temps à autre et qu'il prêtait régulièrement à Maïwenn d'ailleurs. Un fait qu'elle n'oublia pas de mentionner en précisant bien qu'elle ne portait rien dessous. Une précision qui donnait un peu l'eau à la bouche, des bringues d'images qui remontaient à la surface. « Bien sûr que je l'ai toujours ! Il est dans mon carton souvenir. Je n'ai jamais pu me débarrasser de mes anciennes affaires tu sais .. D'après certains, je suis trop sentimental. » Esquissant un sourire, une légère tristesse se fit sentir en Todd qui voyait ce fameux carton, se trouvant dans un coin de sa penderie, dans sa chambre. Ce carton renfermait tellement de souvenirs qu'il n'osait pas l'ouvrir à nouveau, par peur d'être trop émotif. Même Nathanael n'avait pas eu le plaisir -ou pas- de voir ce qu'il y avait dedans. C'était un peu le coffre au trésor du beau brun. « J'ai aussi conservé les photos de notre bal de promo. On avait tellement été génial ce jour-là, et on avait aussi légèrement bu. » Avoua-t-il en se mettant à rire, se rappelant alors de cette soirée en compagnie de la blonde. Un des nombreux bons moments qu'il avait pu passer avec Maïwenn. Des moments inoubliables pour Todd .. Tellement que les deux étaient à fond dans leur conversation, ils n'avaient pas vu que le serveur se trouvait à côté d'eux, faisant alors remarquer sa présence en toussant un peu. La manière la plus classique, le jeune homme y faisait aussi lorsqu'il rentrait dans un petit commerce et qu'il y avait personne. Maïwenn semblait saisir l'occasion pour s'amuser un peu avec le serveur, le mettant quelque peu mal à l'aise. Une situation à laquelle Todd ne put s'empêcher de rire. La blonde se montrait parfois diabolique, pour ne pas en déplaire le beau brun qui rigolait à chaque fois. Il n'allait pas en pleurer non plus. En même temps, ce serveur le méritait quelque peu en voulant les déranger toutes les cinq minutes. « Merci pour mon scotch. » Fit-il à l'intention du serveur, entre deux rires, avant qu'il ne s'en aille. Il avait peut-être compris qu'il dérangeait plutôt qu'autre chose. « Le pauvre, j'ai cru qu'il allait se pisser. » Buvant alors une gorgée de son verre, il esquissa un léger sourire au coin de ces lèvres, avant de réfléchir à la question qu'il pouvait poser à la blonde. Non pas qu'il ne savait plus quoi lui demander, mais tellement de questions se trouvaient dans sa tête qu'il ne savait pas laquelle choisir. Plouf plouf .. le tour était joué. « Bon à moi de te poser une question .. Alors alors .. » Il marqua une légère pause avant de se rendre compte que ce jeu avec les questions devaient amusant plutôt qu'autre chose. « Purée on se croirait à Question pour un champion ou à Qui veut gagner des Millions. Alors voilà la question à 100 000 $ ...  » Laissant un petit laps de temps pour marquer du suspens, Todd posa alors sa question, espérant également que le serveur n'allait pas pointer le bout de son nez. Même s'il ne voyait pas la raison pour laquelle il ferrait ça, il fallait s'attendre à tout avec celui-là. « Tu vas certainement rire à ma question mais .. je me demandais pourquoi à l'époque, tu m'avais choisi ! Il y avait des garçons mieux que moi, et j'me suis toujours demandé pourquoi moi. » Avoua-t-il en haussant les épaules, avant de rajouter. « Je me rends compte que ma question est assez bizarre .. Mais si tu veux 100 000 $, tu dois y répondre. » Dit-il en prenant alors un air légèrement sérieux et totalement innocent. Non non, il ne faisait pas du tout du chantage là (a)