Cette conversion était un instant léger, l’autre instant parfois sérieux. Personne ne peut vraiment savoir ce que pense l’autre mais c’est une bonne chose. Une part de moi était nerveuse mais celle qui avait l’impression de le connaitre depuis des années se sentait tellement à l’aise. Après tout, c’était le cas sauf qu’il y a 17 ans n’était pas réellement hier. Il se passe autant de choses en 24 heures qu’en 17 années mais je ne pouvais point prétendre encore le connaitre et pourtant je me sentais comme un poisson dans l’eau. C’était assez fou mais bon. Notre imagination s’ébranlant alors avec notre créativité assez étrange, nous laissions penser que ce serveur était un dindon. Tout d’abord, il lui manquait les plumes mais bon. Et il n’était pas aussi beau que Todd qui était un Faon comparé à ce dindon. Je venais donc à mon tour de taquiner ce serveur éloigné. Dindon, branler des dindons. Je riais doucement en l’entendant. Fictivement parlant ou simplement dans notre esprit, nous avions bien sûr ce métier en ville mais l’idée qu’un abruti décide de devenir branleur de dindon me rendait quand même assez perplexe. Autant les gens me rendaient curieuses mais là… c’était peut-être un peu trop pour moi. Je me disais que s’il y avait des gens ainsi, je voulais simplement m’en tenir éloignée. Une chose était sûre, je ne voulais point m’éloigner de Todd et tandis qu’il me demandait si j’avais une question, je m’étais hissée et rapprochée de lui. Fourbe sur le coup, j’avais laissé cette question échapper de mes lèvres. Assez proche que pour le laisser voir mes points noirs que je n’avais pas vraiment, je me rappelais cette tendresse que nous avions à l’époque. Cette question bien que trop nostalgique me ramenait dans mes souvenirs. Je souriais à sa réponse, il l’avait encore et c’était agréable. Je le sentais un peu plus nostalgique et ça me donnait l’impression d’avoir fait une bêtise pourtant c’était sans offense mais j’avais juste envie d’avoir la taille dans lapin pour aller me cacher dans mon petit terrier toute gentille. Alors qu’il me rappelait ce bal de promo, je souriais doucement ne penchant la tête. Je m’en souvenais encore. Je souriais doucement en le regardant avant d’être dérangée par le serveur. Je me retournais vers lui sans avoir eue le temps de réagir et le taquinant un peu. Il allait s’épuiser à force de s’occuper de notre table mais dans le fond, c’était sûrement plus distrayant que de servir deux petits vieux. Et c’est alors qu’il partait que j’entendais Todd me dire qu’il allait se pisser dessus cela suffisait pour me faire pouffer de rire. « Il avait l’air tétanisé ! », disais-je en souriant doucement tandis que je le regardais avec attention. Ma question n’avait pas réellement été constructive. Soyons francs, elle n’avait servie à rien sauf nous rendre nostalgique mais dans le fond, cela me faisait du bien de parler de choses futiles avec lui. C’était parfait pour la détente. Et alors que je le regardais réfléchir à sa question, je souriais doucement. Je me demandais comment j’allais pouvoir l’attraper dans mes filets à ma prochaine question. Une petite supercherie amusante. Il me fallait de quoi lui faire tourner la tête. Et là, je souriais doucement. Ces références m’amusaient. Il n’y avait que les vieux pour regarder ce genre d’émission… quoique je les regarde mais je n’avais pas vraiment le temps en général. Imaginez qu’elles soient diffusées quand vous regardez entre les cuisses d’une femme qui s’amuse à répondre aux questions. C’est assez troublant. Une question à ces prix-là ? J’étais attentive. C’est rare qu’on m’offre un tel butin. « Intéressant ! », disais-je avant d’écouter aussitôt sa question et là, je souriais. Un sourire un peu timide. Je ne savais pas vraiment comme répondre à celle-ci. Je devais avouer que c’était difficile. Oui, oui mais pourquoi ? C’est le genre de questions à double tranchant. Ça passe ou ça casse. La réponse lui plairait-elle ? Troublée alors que je me demandais tout de même si ce rendez-vous ne devenait pas plus un rencard. A qui la faute ? La mienne sans nul doute. Mes neurones bouillonnant un petit cœur. J’entendais son chantage et je riais nerveusement en passant une main sur ma joue alors que je restais toujours proche. Je posais mon coude sur la table en mettant mon menton sur la paume de ma main. Je le regardais alors dans les yeux en fronçant le nez. « Je peux faire entorse à la règle pour remplacer les millions pas des sucreries ? », demandais-je en détournant un peu le sujet mais sans vraiment éviter la question car je souriais aussitôt. « Par ce que toi ! », disais-je aussitôt en haussant les épaules. « C’est comme me demander pourquoi je balance mon réveil sur le mur tous les matins… », disais-je en riant légèrement avant de rouler des yeux et reposer mon regard dans les siens. « Tu n’as jamais fermé les yeux pour imaginer ton idéal, une journée parfaite, un moment parfait… un moment où tu saurais que tu es heureux… un moment ou les pâquerettes pousseraient même en hiver, un moment où tu ne serais pas esclaves des malheurs qui entourent l’être humain. Un moment où tout irait juste bien… puis te demander avec qui tu veux partager ce moment. Te demander avec qui tu visualises ta vieillesse… », soufflais-je doucement. « Qui sera la dernière à t’embrasser ! », soufflais-je en laissant mes doigts caresser mes lèvres d’un geste fin et sensuel mais un peu malgré moi. « Qui sera la dernière à jouer au Scrabble avec toi et tentant de te faire croire qu’on met deux s au lieu du z à chimpanzé car elle serait devenue un peu sénile… », disais-je en riant doucement à cette nostalgique étant donnée qu’enfant, je me disputais toujours à propos de ce Z qui était un énigme pour moi. Bavarde comme une pipelette, j’haussais doucement les épaules. « Quand je me pose la question, elle ne se pose même plus ! », disais-je aussitôt. « Je ne voulais rien de plus sauf le désir d’être celle que tu allais inviter au bal, celle qui allait trop boire et aller dans le lac à poil… juste par ce qu’elle avait envie d’une nuit torride et qu’elle cherchait le moyen de te tendre la perche ! », lâchais-je avant d’éclater de rire, rougissant par la même occasion car je n’avais pas honte de ce souvenir mais c’était la vérité bien qu’un peu étrange. Je laissais mes paupières papillonner en le regardant. « Et puis je me fais arnaquer… je suis sûre que je n’aurais pas mes dollars et encore moins mes sucreries ! », disais-je aussitôt avec une petite moue car dans toute cette histoire, je savais que je devais surtout trouver la rédemption avant de lui dire pourquoi lui. Je l’avais tout de même abandonné. Je me contentais aussitôt d’attraper la carte en souriant. « Et c’est au tour de la Milady ! », soufflais-je. « Ma question est… », je laissai trainer quelques secondes de suspens. « Ma réponse te convient-elle ? », demandais-je aussitôt. Perspicace la question mais j’étais curieuse d’avoir cette réponse.

Pourquoi l'avait-elle choisi ? Une question qui pouvait paraitre stupide aux premiers abords, car toutes les femmes répondaient pratiquement la même chose : la beauté, le sens de l'humour, l'intelligence. Autant dire que Todd devait se douter de la réponse de la blonde. Mais il voulait entendre Maïwenn le lui dire, faire renaitre cette flamme qui se trouvait dans son coeur, et qui n'attendait qu'une petite étincelle pour reprendre de l'éclat. Et la voilà qui ressemblait être repartie dans un monologue. Le beau brun espérait alors que le serveur ne viendrait pas tout interrompre, lui qui semblait avoir le chic pour arriver au mauvais moment. Mais avant qu'elle ne se lance dans son explication, Maïwenn tenta de négocier pour avoir des sucreries, au lieu des milliers de dollars. Un choix étrange, mais cela la concernait. De toute façon, Todd plaisantait en disant ça, quoique pour les sucreries, il pourrait toujours lui en acheter quelques-unes si toutefois, sa réponse était convenable aux yeux du jeune homme. « Ok ça me convient ! Ca me reviendra moins cher en plus ! » Avoua-t-il sur un ton humoristique avant de prendre un air plus sérieux, écoutant alors la blonde. Elle demanda alors à Todd s'il n'avait jamais pensé à la journée parfaite en énumérant tout un tas de cas de cette journée parfaite. A vrai dire, lorsqu'il était encore qu'un adolescent, le beau brun pensait souvent à son avenir, à la fille idéale pour lui. Bien sûr, c'était Maïwenn qui était désignée à chaque fois. Il se voyait courir dans les champs, main dans la main avec la blonde, s'allonger dans l'herbe en regardant le ciel ensoleillé. Ou bien encore dehors, sous un ciel étoilé, admirant les étoiles scintillaient et en profitant pour comparer sa beauté à celle des étoiles. Il avait même imaginé ce que serait sa vie avec elle, des années plus tard, avec la bague au doigt et des enfants. Deux pour être exact. Alors oui, le jeune homme voyait très bien ce que voulait dire Maïwenn, l'ayant déjà vécu par le passé. Par contre, Todd n'avait pas imaginé de moments comme jouer au  Scrabble. D'ailleurs, il ne put s'empêcher de rire doucement, certainement un souvenir qu'elle remémorait de son enfance. Sinon, il ne voyait pas la raison qui l'aurait poussé à parler de ça. Mise à part qu'elle était un peu folle parfois, tout comme lui d'ailleurs. Todd s'était toujours dis que la blonde lui correspondait à merveille. Ils se ressemblaient tout en étant complémentaires. C'était ce qu'il recherchait chez une femme, et il n'avait pas eu besoin de chercher bien loin, Maïwenn étant là. Todd esquissa alors un sourire en l'écoutant parlée de son désir de l'inviter au bal, chose qu'il avait faite bien sûr, reparlant aussi de cette soirée où ils avaient pris un bain de minuit assez sympathique, la blonde ayant joué de son charme naturel. Il rigola alors de nouveau, sauf que ce coup-ci, c'était plutôt machinalement. Car le beau brun ne se trouvait plus dans le restaurant mentalement. Non, il se trouvait des années en arrière, ressassant alors des souvenirs. Maïwenn avait évoqué tout un tas de moments passés depuis le début de la soirée. Des moments qu'il avait lui-même évoqué dans son esprit, lorsqu'il repensait à elle dans son fauteuil de bureau à l'hôtel. Fouiller dans le passé avait du bon, mais aussi du mauvais. Todd se rappela alors de la souffrance qu'il avait dû endurer à chaque fois qu'il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour qu'elle parte, pour qu'elle les laisse, lui et son fils. La tristesse également. Car il avait tellement eu de souvenirs avec la blonde que les oublier, lui paraissait être impossible. Alors oui, les deux eurent de merveilleux moments ensemble, mais ces moments-là devinrent, par la suite, des moments douloureux pour le jeune homme. Un pincement au coeur le fit revenir à la réalité, sentant qu'il souriant encore à Maïwenn. Todd avait eu un moment d'absence, espérant que la blonde ne l'ait pas remarqué. Ce n'était plus la peine de se morfondre, maintenant qu'elle était revenue. Il se devait d'aller de l'avant, oublier le passé et refaire sa vie correctement dès à présent. Bien sûr, il savait que ça n'allait pas être facile d'oublier cette souffrance éprouvée par le départ de Maïwenn et des conséquences qu'il avait pu entrainé. Mais il se devait d'essayer, et de réussir. L'entendant alors reparlé de ses gains en cas de bonne réponse, Todd chassa alors les mauvaises pensées qui semblaient l'envahir. « Tes dollars non vu que tu voulais des sucreries. Sucreries que tu auras bien sûr, si tu gagnes ! » Affirma-t-il en buvant une gorgée de son scotch. Il ne devait pas oublier son verre, sinon le serveur allait le lui faire remarquer, lui donnant par ailleurs une occasion de venir les déranger. La voyant prendre alors sa carte, il finit rapidement son verre, faisant de même. Maïwenn eut le temps malgré tout de poser sa question, question très simple d'ailleurs ! Enfin en apparence. « Elle est tout simplement parfaite.» Un large sourire se dessina alors sur son visage, ses yeux devenant légèrement humide alors. Et pour cause, il sentait une certaine émotion en lui. Certes, elle ne lui avait pas dit pourquoi lui et pas un autre, ce qu'il avait pu avoir de plus que les beaux footballeurs. Mais sa réponse était originale, magique, étincelante aux yeux de Todd qu'il s'en contenta. Il tint alors à rajouter un mot pour clore cette question définitivement. Ou presque. « Je tiens juste à te dire aussi que j'avais également imaginé ce genre de moment, cette journée parfaite. Et que sans toi, aucune journée n'aurait pu être parfaite. » Avoua-t-il, sentant alors une certaine chaleur au niveau de ces jours. Il rougissait, et cela devait se voir. Alors dans un premier temps, il essaya de se cacher légèrement grâce à la carte, mais en vain. « Euh .. Tu dois avouer remarquer que je suis en train de rougir .. Purée .. j'ai l'impression de retourner à l'adolescence là. » Fit-il avec humour. « En fait .. Ca faisait longtemps que je n'avais pas complimenté une femme ainsi. Alors je suis légèrement mal à l'aise. Je sais c'est con .. » Finit-il par dire en levant les yeux en l'air, avant de regarder les différents repas proposés. Mais eut-il le temps de poser les yeux sur la carte que le serveur fit son apparition, sourire aux lèvres. « Vous désirez manger ce soir ? Car ce soir, nous irons danser, sans chemise, sans pantalon. » Le serveur venait de pousser légèrement la chansonnette, Todd étant choqué de cette attitude. C'était bien la première fois qu'un serveur se mettait à chanter pour prendre une commande. Le beau brun le regarda alors, le dévisageant légèrement même. Le serveur reprit alors ces esprits, s'excusant. « Veuillez m'excuser. C'est sortit tout seul. Mais j'aime tellement cette chanson ! » Comme si on ne l'avait pas remarqué, pensa alors Todd avant d'enfin prendre sa décision sur son repas de ce soir. « Alors pour ma part, je prendrai des crevettes avec de la mayonnaise. Ensuite une escalope de dinde et des frites. Et en dessert une île flottante. Et un plateau de fromages aussi. Et une bonne bouteille de vin également ! » Dit-il en esquissant un sourire avant de poser son regard sur Maïwenn, attendant qu'elle choisisse à son tour. « Je te recommande l'escalope de dinde, elle est délicieuse ici ! » Préconisa-t-il à l'intention de la blonde, sans se douter qu'il allait faire une petite boulette.

Les sucreries coutent-elles moins cher ? Peut-être une fois mais à la longue, je me posais souvent la question. Celle-ci était un peu futile mais alors que je devais lui répondre, je me retrouvais à me poser cette question existentielle. Je ne savais pas pourquoi pas un autre. Je n’arrivais même pas à le savoir depuis 17 années alors que j’avais tentée de passer à autre chose comme une pitoyable abrutie. On ne peut pas arrêter d’aimer une personne quand nos sentiments sont là, sincères. Je ne pouvais pas prétendre savoir tout, je ne pouvais pas prétendre dire qu’il était l’homme de ma vie car j’ignorais même si c’était possible qu’il n’y a qu’une seule personne pour nous, uniquement une personne qui vous est prédestinée. Je pense que c’est notre cœur et non le destin que choisi. C’est nous. Je l’avais choisi depuis bien nombre d’années même si j’avais clairement eue peur de ne pas être celle qui pourrait le rendre heureux. Les gens disent souvent : suis ton cœur mais dans le fond, on a parfois tellement peur de le suivre. On ne connait pas l’avenir. En tombant enceinte, je savais que je mettais le mien en péril pourtant je ne doutais pas de lui mais simplement de moi. En serais-je capable ? Je savais au fond de moi que j’avais juste peur de grandir, peur de changer et pourtant c’était ce que je voulais. Cet idéal donc je me laissais pavaner au fil de mes mots. Je l’avais tellement souvent voulu, tellement souvent rêvé entre deux lectures d’un cours d’anatomie féminine ou sur la conception d’un bébé. M’égarer à me demander comment il allait. Quelle question idiote à l’époque. Je l’avais fâcheusement abandonné et j’allais espérer qu’il allait bien ? J’étais stupide et jeune mais cela me rendait tellement dingue. Je ne me rendais pas compte que ça le rendait triste mais je voyais pourtant bien qu’il était sur une autre planète. Je ne voulais pas chercher à connaitre les raisons car j’aurais clairement pue attraper un bon coup de blues. C’est comme la grippe, on l’attrape et pas. Je ne savais pas du tout ce qu’il pensait. Je venais juste de faire un monologue digne d’un mauvais discours cité par Juliette à son Roméo mais l’amour ne s’apprend pas au cinéma et encore moins dans une série. Si l’on devait suivre plusieurs séries pour adolescents comme Pretty Little Liars, Vampire Diaries et Gossip Girl par exemple l’on apprendrait que l’amour se crée souvent d’un tissu de mensonges. On arnaque et manigance des supercheries dignes d’Hollywood pour obtenir le cœur d’une personne ou le manipuler. Je ne pense sincèrement pas que l’amour soit ainsi, pas toujours. L’amour peut être beau et pure mais parfois il peut aussi se finir bien dans une potion ou une personne trop fourbe pour voir que le bonheur est parfait. Rassurée, j’étais juste rassurée alors qu’il me disait que j’avais la bonne réponse, la réponse parfaite d’après lui. Il exagérait sûrement un peu, non ? Je n’en savais rien. Je me sentais moins effrayée, moins tétanisée comme ce pauvre serveur. Je pourrais aussi me faire pipi dessus mais on va tout de même éviter. C’est alors qu’il reprenait la parole. Lui aussi avait imaginé ce moment et avec moi ? Surprise, tout de même car je me disais mine de rien qu’il aurait plus tourné la page que moi mais il parlait au passé. Étais-ce un mauvais signe ? « Je… », tentais-je de dire, assez chamboulée. Je devais dire un truc, n’importe quoi mais j’en avais le sifflet coupé. Je n’en savais rien car aussitôt, je le voyais rougir pour se cacher derrière la carte. Cela m’amusait, cela me rappelait à quel point il pouvait m’amuser et me donner envie de l’embrasser juste pour le voir rougir encore plus. Je pouvais être taquine parfois. Un peu trop peut-être. Je l’écoutais avec un sourire timide alors qu’il semblait tellement désolé de rougir ou même simplement d’être sensible. Je secouais aussitôt la tête en riant. « Ce n’est pas con, c’est juste adorable, c’est toi, c’est ton charme… c’est pour ça que je t’ai… », je me coupais aussitôt à l’arrivé du serveur. Et crotte, il avait recommencé mais dans le fond, j’étais soulagée car ça sortait tout seul. Tout seul. Tout simplement. Je quittais mon regard de cet homme rougissant en regardant le serveur. Perplexe, je l’écoutais chanter. Je ne disais rien en fronçant les sourcils avant de laisser Todd commander. J’écoutais simplement en me retenant de rire. Je me retenais assez bien mais je me crispais pour y arriver. Je riais doucement pour la bouteille de vin, encore de l’alcool ? Cela allait être amusant si le serveur s’évertuait à remplir son verre. Je riais doucement en l’entendant parler de l’escalope de dinde et je fronçais les sourcils en prenant mon air sérieux. « J’ai une petite préférence pour le dindon et sa farce aux olives ! », disais-je avant de regarder le serveur par peur qu’il ne note réellement cette idée. « Je plaisante bien sûr ! », disais-je en grimaçant. « En fait… vous auriez des plats sans viandes ? Ces pauvres petites bêtes, vous n’imaginez pas à quel point elles souffrent ! », disais-je avec une petite moue. Le serveur me fixait étrangement sans réellement comprendre ou je voulais en venir. Je passais une main à ma nuque en penchant la tête. « Auriez-vous des plats végétariens ? », demandais-je tout simplement en me demandant si je devais le dire dans toutes les langues ou tous les dialectes. Je pourrais essayer dans ces langues étranges venues d’un autre univers mais non. « Euh… », il se sentait mal à l’aise le pauvre petit. « Non pas vraiment mais je peux vous proposez une salade ? », je riais nerveusement en fronçant les sourcils. « Parfait ! », disais-je d’un ton calme et neutre mais l’assassinant du regard pour le déstabiliser. Je ne bouillais pas, je n’allais pas le manger mais cette rage était un faux semblant pour lui offrir une petite soirée amusante. Je me retournais aussitôt vers Todd en souriant doucement. « Je pense que là, il s’est pissé dessus ! » disais-je en grimaçant à nouveau avant de poser les coudes sur la table pour le regarder attentivement. « Je ne t’ai pas dis… », disais-je tout naturellement en riant nerveusement. « Je suis végétarienne… », ajoutais-je aussitôt avant de pencher la tête. Je le regardais attentivement avant d’aller me pencher à son oreille presque pendue sur la table. « Mais ne t’en fais pas, je mange toujours les êtres humains ! », disais-je d’un ton sadique surtout pour rire. Un peu de créativité voyons, nous savons tous qu’il y a une part de cannibalisme en chacun. Ou pas du tout. Je tentais juste de faire une diversion par humour comme une autre à cette année ne mine de rien nouvelle chez moi. Ce n’était pas comme un boulot mais c’était réellement un mode de vie. Je ne savais pas ce qu’il allait en penser. Je redoutais un peu en me reposant alors correctement sur la banquette. « Ce n’est pas mon tour mais j’ai bien envie de te poser une question encore ! », disais-je avant de me pincer les lèvres et lui souriant timidement mais redevenant sérieuse aussitôt. « Pourquoi tu es toujours célibataire après tout ce temps quand même… et ne me dis pas que c’est juste de la malchance… Des coups de chances en 17 ans, j’en ai eu. Des rencontres, des hommes, des copains mais… », je riais nerveusement en le regardant et inspirant un bon coup ! « Je n’ai jamais arrêtée de les comparer à toi, je pensais à toi, je n’arrêtais pas. A vous, à toi, à ce que j’aurais pu avoir… et je savais que je ne serais comblée qu’avec vous. Je savais que je me sentirais complétement seulement si tu serais à mes côtés. Je savais que j’avais de la chance mais je les repoussais car ma chance était avec toi mais pourquoi tu n’as pas aussi avancé… », disais-je avec une moue. Je ne savais pas si j’étais en rapport avec ça, je ne connaissais pas ses raisons mais même si c’était tant mieux pour moi, je ne pouvais pas arrêter de penser que 17 années de solitudes peuvent peser car même si j’ai parfois eue des hommes dans ma vie, ils ne me comblaient pas, j’étais toujours seule. Appelez ça de l’amour, de l’empathie ou de la tendresse mais je ne voulais pas de ça pour lui. « Je me suis en fait souvent dis que tu serais plus heureux sans moi, qu’une femme aurait pu te combler et… », j’inspirais doucement, l’émotion grimpant doucement. Je secouais doucement la tête en sentant cette boule au fond de mon ventre qui me bouffait les tripes. « Désolée, je ne devrais pas te demander ça, on s’amuse et… », je riais nerveusement en relevant mon regard vers lui.

L'heure semblait être aux confessions. Todd était assez rêveur à l'époque de l'adolescence et le restait toujours. Il avait souvent imaginé ce que serait sa vie plus tard, avec Maïwenn bien évidemment. Mais également d'un point de vue professionnel. Tout un tas de possibilité lui était passé par la tête. Il n'en avait pas honte d'avoir été, le temps de quelques instants, dans un monde utopique. Pourquoi en avoir honte ? Peut-être parce que l'utopie était le contraire du réel et que ce n'était pas très bon de rêver de trop. Il fallait garder un minimum de réalisme en soit, pour avoir les pieds sur terre en quelque sorte. Ayant malgré tout avoué ce fait à la blonde, il se sentit alors rougir, essayant de se cacher derrière la carte mais en vain. Ne voulant pas passer pour un idiot, il justifia son comportement, en s'enfonçant d'avantage. C'était tout du moins le ressenti du jeune homme. Maïwenn, elle, trouvait ça adorable, ce qui le fit sourire, et le rassura par la même occasion. Il se sentait moins bête dès à présent. Selon elle, ça faisait même parti de son charme. Ce qui surprit le beau brun, vu qu'il n'était pas du genre à rougir souvent. Peut-être qu'avant, il ne s'en rendait pas compte tout simplement. Quoiqu'il en soit, les paroles de la blonde furent un réconfort pour lui, se sentant alors soulagé. Puis le serveur apparut, tout pour détendre d'avantage l'atmosphère. Même s'il venait, encore une fois, de couper Maïwenn dans sa phrase et Todd ne saura pas de suite ce qu'elle voulut dire. Comme au début du repas d'ailleurs. Peut-être était-ce mieux ainsi après tout ? Laisser un peu de mystère faisait renaitre la magie de l'amour. Ok c'était ringard, mais humain. Le serveur poussa alors un brin de chansonnette. On aurait dit qu'il venait d'apprendre une excellente nouvelle. Ou bien la folie qui le gagnait. Quoiqu'il en soit, il semblait assez spécial en son genre. S'excusant de ce petit désagrément, Todd prit alors sa commande avant de laisser la blonde faire de même. Elle ne put s'empêcher de taquiner, à nouveau, le serveur qui semblait ne rien comprendre. Voir sa tête était tellement drôle que le beau brun se cacha derrière la carte pour ne pas qu'il voie qu'il rigole. Cela n'était pas très poli de la part de Todd de se moquer du serveur. Mais en même temps, il le méritait. Il semblait également long à la détente, le temps de compréhension étant de quelques minutes. Et pour cause, il n'avait pas de suite compris que Maïwenn voulait un plat végétarien. Ce qui surprit le jeune homme qui s'arrêta tout bonnement de rire, la regardant avec un air interrogatoire. Depuis quand était-elle végétarienne ? Et pourquoi ce changement ? Après tout, c'était son choix. Lui ne se voyait pas manger sans viande. D'ailleurs il était plus viande que légume. A se demander si Todd n'était pas cannibale. Le serveur lui proposa alors une salade et repartit aussitôt, ayant certainement trop de honte pour rester à la table. Peut-être que cela allait lui servir de leçon et qu'il n'allait plus les déranger ? L'avenir le dira. « Le pauvre ! Il va devoir changer de tenue ! Et il ne va plus oser venir à notre table. » Dit-il en riant doucement. Mais pour l'heure, Maïwenn avoua alors à Todd qu'elle était bien végétarienne. Il profita de ce moment alors pour poser les deux questions qui lui étaient venues à l'esprit lors de la conversation entre la blonde et le serveur. « J'ai cru comprendre ça. Depuis quand tu l'es ? Et qu'est-ce qui t'a fait devenir ainsi ? Tu as vu trop d'émissions sur la disparition des animaux je suis sûr ! On dirait ma mère. Tu sais qu'elle a arrêté d'utiliser un micro-onde car c'est soi-disant cancérigène. » Dit-il en levant les yeux en l'air. Todd avait du mal à comprendre les gens qui écoutaient ces stupides émissions. Certes, ça rendait plus intelligent, mais ils montraient ce qu'ils voulaient bien montrer. Comme par exemple les émissions sur l'emploi, sur le logement. Les gens faisaient de ces sujets une généralité à force d'écouter ces sornettes. Mais Maïwenn devait avoir une bonne raison, parce que c'était Maïwenn (a) Attendant alors leurs repas, la blonde décida alors de poser une nouvelle question. Ce n'était pas à son tour, mais pourquoi pas ! Todd était heureux de voir qu'elle s'intéressait autant à sa vie. Alors elle pouvait lui poser autant de questions qu'elle le voulait à la suite. Pourquoi était-il toujours célibataire ? Une très bonne question que venait de poser la jeune femme. Une question qui demandait une réponse, réponse assez floue dans la tête du jeune homme. Il n'avait jamais vraiment su pourquoi il était resté célibataire depuis le départ de Maïwenn. Bien sûr, quelques hypothèses lui avaient traversé l'esprit, mais à chaque fois, il sentait une autre raison plus profonde que celles qu'il avait pu trouver. Il ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il apprit qu'elle avait comparé les autres hommes de sa vie à lui et qu'ils ne lui arrivaient pas à la hauteur. Oui, il se sentait supérieur sur le coup, il n'y avait pas de mal à avoir ce sentiment parfois. L'atmosphère devint alors de plus en plus pesante, Todd ne sachant plus où se mettre car il comprenait les intentions de la blonde. Si elle lui disait tout ça, ce n'était pas pour lui faire plaisir. Non, c'était pour lui faire comprendre qu'elle était prête à retenter le coup, une histoire. Mais lui .. Etait-il prêt ? La question lui traversa l'esprit, écoutant également la blonde s'excuser pour avoir cassé un peu l'ambiance joviale qui s'était installée. Heureusement, le serveur revint alors à les entrées, déposant les assiettes sur la table avant de repartir aussitôt. Ce qui surprit le jeune homme. « Je crois qu'on lui a fait peur, il n'est pas resté longtemps ce coup-ci. » Dit-il en rigolant légèrement avant de commencer à manger. Une crevette dans son ventre, il se sentait d'attaque pour répondre à la question de Maïwenn concernant son célibat. « Après ton départ, je n'avais guère envie de sortir avec une nouvelle fille. Normal je dirais. Puis après, j'étais un jeune papa, ce qui n'était pas très attirant non plus. Les années ont passé alors .. Et Nathanael a grandi. J'aurai pu essayer de faire de nouvelles rencontres pour retrouver l'amour. Mais je devais me concentrer sur mon projet, ne voulant pas dépenser mon énergie ailleurs. L'hôtel étant lancé, je pus enfin souffler, mais là encore, je n'arrivais pas à trouver une nouvelle compagne. Car je ne voulais pas que Nath la considère comme sa mère et t'oublie. Je sais, c'est idiot comme raison car les enfants ont bien des belles-mères tout en revoyant leur vraie mère. Mais je ne me sentais pas prêt à infliger ça à Nathanael... » Fit-il en lâchant un léger soupir. Une autre raison l'avait poussé à rester célibataire : il n'arrivait pas à tourner la page de son histoire avec la blonde. Mais il préférait garder le silence pour l'instant, ne voulant pas aller trop vite. Reprenant alors quelques crevettes, il se sentait un peu plus détendu, assez pour poser à son tour une question. « Sinon comment vont tes parents ? Ca va bien avec eux ? Je ne les ai plus vu depuis .. ton départ en fait. » Todd avait eu la chance de rencontrer les parents de Maïwenn, et elle ceux de Todd. D'ailleurs les parents de Todd avaient été choqués d'apprendre le départ de Maïwenn, quelques années plus tard. Vu que le beau brun n'avait pas reparlé avec ses parents pendant quelques années : entre avant la naissance de Nathanael jusqu'à que sa mère vienne le voir un jour chez lui. Il pensait que la blonde avait dû revoir ses parents depuis son retour à Pasadena. Après, il ne savait pas trop leur relation alors qui sait ..

Manger de la viande ou ne pas en manger, telle était la question. Après les années, c’était devenu comme une habitude, un mode de vie. Je m’y étais adaptée et je cuisinais 95% de mes plats même si je ne disais parfois pas non contre un petit morceau de viande car notre organisme en a besoin mais c’était une petite portion et pas toutes les semaines. Rarement. Parfois quand je suis malade puisque mine de rien, ça renforce. Mon corps s’y était notamment habitué. Le serveur partie, je riais en l’imaginant revenir dans une autre tenue ou avec un tablier pour cacher la tâche humide. Cela serait assez drôle dans le fond mais je ne pensais pas que cela arrive. Je me contentais de lui dire que j’étais bien végétarienne en mêlant de l’humour à l’annonce. C’était un peu plus fort que moi. J’entendais alors ses questions et je souriais doucement. C’était fou mais cela surprenait souvent. Bien sûr depuis quelques années, c’était un peu devenu à la mode. Les gens commençaient plus souvent à devenir végétariens. Certains prétendaient l’être pour une raison ou pour d’autres, certains commençaient après l’avoir dit dans un badtrip et convaincu que c’est leur destinée mais dans le fond ? Ils sont fous. Voilà tout. Je lui souriais doucement en penchant la tête quand il parlait de sa mère, un petit rire s’échappait avant que je ne fronce le nez. « Et elle a raison sauf que ce sont toutes les ondes qui le sont ! », soufflais-je tandis que c’était une question que j’avais souvent par des femmes enceintes. Tellement souvent. Elles se questionnaient sur tout et rien mais même sur des choses qui ne sont même pas un risque sur le bébé et c’est souvent celles que l’on voit sortir avec une cigarette à la main. Vive le tabac, ça tue. C’était assez amusant mais révoltant à la fois. « Oui et non, on utilise rarement des corps humains pour étudier la gynécologie… bizarrement je pourrais presque être le gynécologue de plusieurs races animales. », disais-je en évitant de parler de disséquer ou même de cadavres animaux alors qu’il allait manger de la viande. Je laissais juste la supposition dans ma phrase pour ne pas en dire de trop ou trop peu. « Mais je ne suis pas comme ces végétariennes qui vont te détruire le morale ou tenter de te changer ! », soufflais-je aussitôt par prévention. Certains ou certaines végétariennes peuvent réellement être dérangeante par moment. Ils tentent de vous convaincre et parfois vous jugent par ce que vous, vous mangez de la viande. Cela peut rapidement se révéler désagréable. Je n’avais pas attrapée cette manie réellement insupportable. Elles devraient parfois la mettre en veilleuse mais bon, passons. Je ne voulais pas me laisser égarer dans des pensées qui ne sont pas futiles. Je me lançais à cœur perdu dans cette question. Pourquoi ? Pourquoi ? J’étais réellement stressée d’un coup. Je me sentais comme une pipelette que l’on devrait assommer à coup de tendresse… c’est mieux qu’une poêle et j’avais sûrement tellement envie de cette tendresse que je ne devais pas avoir. Je me refusais moi-même de l’avoir. Tétanisée à l’idée qu’il pourrait répondre autant que de ne pas répondre à cette question. Oui, réellement. Les mots dits, je ne pouvais plus remonter en arrière ou même faire un saut en avant jusqu’au moment de compter les moutons. Je ne pouvais même pas bailler pour feindre la fatigue qui me fait divaguer car ce n’était point des tissus de mensonges mais une vérité même aussi absurde quand on pense que malgré tout ça, j’étais parti. Ma raison avait gagnée sur mon cœur tout comme une souris pourrait manger un gros chaton. Quand le serveur arrivait, je laissais échapper un soupir de soulagement mais il ne s’attardait pas. Le pauvre, on ne pourra pas se cramper de rire cette fois. J’étais presque déçue et alors que Todd répondait à ma question ? Je voulais que le dindon revienne pour faire diversion. Je regardais la maigre salade dans mon assiette et surtout les petits légumes en assortiment qu’il avait apparemment demandé pour moi. Il était gentil ce dindon. J’en souriais tout en écoutant Todd répondre à cette question. La mienne était posée et même si sa réponse m’effrayait, je me devais de l’écouter. Attentive, peut-être un peu trop. Mes yeux suivaient ses lèvres comme l’on regarde un point noir ou un point rouge pendant plusieurs minutes quand on s’ennuie. Je ne m’ennuyais pas mais il était comme le gros morceau de viande pour une végétarienne qui est encore en sevrage. J’étais en sevrage toddien depuis 17 années et je ne m’étais pas encore remise sur patte. Tel un accroc en manque, je ne pouvais que ressentir ce désir que je devais stopper ou assouvir. Alors qu’il disait ne pas vouloir infliger ça à son fils, je faisais une petite moue en me disant : je suis un peu fautive tout de même. On pourrait tellement me dire le contraire mais je le pensais réellement. J’avais mes fautes. Je ne savais pas trop quoi dire du coup. Je savais que cette question pourrait me dérouter à la réponse pourtant je ressentais le besoin de le savoir. Hésitante. Quelques rondelles de carottes crues avalées, je lui souriais. Ce sourire un peu triste tout de même mais pas pour autant déprimant. Je me faisais une raison, tout simplement. « Je comprends ! », laissais-je échapper. Je ne savais tellement pas quoi dire sur le coup que j’étais sauvée quand il me renvoyait une question. Tellement soulagée. Je le regardais car parler de mes parents n’étaient pas tabous. Certes, nous nous étions embrouillés à la grossesse mais dans le fond, ils étaient du genre à tout me pardonner mais moi à les fuir car ils étaient les adultes, j’étais l’enfant qui voulait se détacher d’eux pour devenir indépendante. Je savais que c’était un bon choix que j’avais fait. Ils ne me permettaient pas d’avancer en me freinant dans l’idée de vivre. J’étais un esprit libre, je le suis encore. Pour me permettre d’évoluer, d’avancer, il ne faut parfois jamais m’en empêcher ou me contraindre. Peut-être était-ce aussi une des choses qui faisait que j’étais effrayée par la situation d’être devenue maman ? C’était une contrainte pour mon avenir, mon idée de bosser dans la médecine. Je savais que j’aurais plus eue de mal. J’aurais dû me battre pour réviser entre deux biberons, pour obtenir une bourse, pour être parfaite. J’aurais été tellement déprimée de ne pas y arriver. Manque de courage, sûrement ou d’un faux manque de courage. Une fausse image de moi-même, des regrets que je me faisais avaler à la louche. Je prenais une inspiration en riant nerveusement. « Ils sont toujours les mêmes, parfaits, trop parfaits, trop généreux et prêt à me pardonner le moindre pet ! », je souriais doucement. « Ils sont trop parfaits… et je ne sais même pas quoi dire après tout ce que je leur ai fait subir autant verbalement que dans mes attitudes ! », disais-je avec une petite moue. « Je ne les avais plus vu depuis mon départ non plus enfin… quand je suis revenue, si… ils me soutiennent beaucoup même s’ils ne comprennent pas mon choix mais ce sont mes parents… », soufflais-je en souriant. « Mon père a fait un accident… il boite un peu, rien de grave mais c’est temporaire. Evites les échelles et le toit à noël ! », lui conseillais-je aussitôt en mangeant quelques autres légumes crus en fronçant les sourcils. « Il m’a gâté, tu crois que le dindon tente de me séduire ? », demandais-je alors en haussant les épaules. « Je devrais peut-être lui filer mon numéro ! », murmurais-je dans la taquinerie mais surtout juste pour… je ne savais pas, je voulais plaisanter. Je voulais juste retrouver cette belle légèreté qu’on avait ou presque avant que je ne pose cette question qui était encore dans mon esprit. « C’est peut-être le dindon de ma vie ! », m’exclamais-je avec stupéfaction mais retrouvant presque aussitôt un semblant de crédibilité et de sérieux ! « Je suis désolée, avec moi dans la vie de Nathanael, ça aurait été plus simple pour toi et surtout pour lui… séparés ou non enfin, c’est… je suis prête pour ça, j’ai même trouvée une maison… », annonçais-je alors tandis que ce n’était pas sûr du tout. Je ne m’étais pour l’instant pas encore décidée mais je savais que vivre comme une nomade dans un hôtel n’était pas chose à me rendre heureuse ou même à certifier que je comptais bien m’installer. Je ne voulais pas non plus retrouver ma chambre de jeune fille. « Je n’ai pas encore signée des papiers mais cela ne devrait pas tarder. Je l’ai visitée hier et elle est magnifique ! », soufflais-je en fronçant les sourcils. « Et comment ça va avec Nathanael ? Tu ne lui as pas encore parlé de moi ? », demandais-je alors par ce qu’avec tout ça, j’en oubliais que je voulais me rapprocher de notre fils. Je voulais avoir le sensation d’être une maman !

Savoir que Maïwenn était végétarienne fut une surprise aux yeux du beau brun qui ne s'attendait pas à ça. Il s'en voulait un peu sur le coup, se disant qu'il aurait dû se renseigner sur ses goûts alimentaires avant de choisir un restaurant. Tant pis, ils allaient devoir s'adapter avec les propositions de ce resto en particulier. Heureusement pour la blonde, elle allait pouvoir manger un peu, ayant quelques plats végétariens. Ouf. Mais cette nouvelle attira la curiosité du jeune homme qui se demanda alors d'où venait cette envie d'être végétarienne. Il en profita pour la comparer légèrement à sa mère, car être comparer à Mme Pilliwickle, n'était pas un compliment pour la plupart du temps. Haussant alors les épaules, il soupira légèrement lorsque la blonde donna raison à sa mère. Heureusement qu'elle n'était pas là, sinon elle voudrait se vanter et casser les oreilles à tout le monde comme quoi elle avait raison et qu'il ne fallait plus utiliser des micro-onde. De toute façon, comme disait Todd, qu'on est un cancer à cause de ça ou d'autre chose, aujourd'hui, un rien pouvait nous donner un cancer. Alors ce n'était pas vraiment le moment de ne plus utiliser une telle chose car ça pouvait être cancérigène. Elle expliqua alors la raison de son côté végétarienne, parlant alors de l'apprentissage de la gynécologie. Il fut légèrement étonné d'apprendre que les étudiants en médecine et les médecins utilisaient plus des corps d'animaux que humains. Bon dans un sens, cela se comprenait, mais pour la gynécologie, le beau brun pensait réellement que cela se faisait sur un corps d'humain. Il préféra garder alors le silence, la conversation devenant légèrement déroutante pour être évoquée lors d'un repas. « Heureusement que tu ne comptes pas me changer, car je te le dis franchement, tu perdrais ton temps. J'adore trop la viande pour m'en séparer. » Fit-il avec conviction. Il imagina alors un cheeseburger sans même un bout de viande dedans et cette idée lui fit parcourir un frisson à travers son corps. Ce n'était pas possible. Non non non ! Après que le serveur ne soit plus là, Todd en vint à répondre à la question de Maïwenn concernant son célibat prolongé, qui datait depuis son départ. Cela pouvait paraitre bizarre d'être célibataire autant d'années, mais certaines personnes faisaient passer d'autres choses avant l'amour, comme Todd. Lui avait fait passer ses projets avant les rencontres. Puis comme disait beaucoup de monde : pas besoin de chercher l'amour, elle arrive quand on s'en attend le moins. Bon ok .. 17 ans, ça fait long niveau attente. Cela montrait que le beau brun était de nature patiente ! Quoiqu'il en soit, il se montra honnête dans sa réponse envers Maïwenn, sans pour autant tout dire. Une raison restait encore secrète, ne se sentant pas encore prêt pour le lui dire. Heureusement, le serveur revint  pour apporter les entrées, ce qui permit à Todd d'enchaîner sur un autre sujet. Les parents de Maïwenn. Le jeune homme les avait rencontré quelques fois avant la naissance de Nathanael, les ayant bien appréciés. Alors c'était normal qu'il prenne de leur nouvelle. Et puis, il voulait aussi savoir si la blonde avait repris contact avec eux ou pas. Nathanael n'avait jamais pu les rencontrer et Todd trouvait l'idée d'une rencontre intéressante. Son fils méritait de connaitre ses grands-parents maternels. Heureux de voir qu'ils étaient restés les mêmes, qu'ils avaient pu pardonner à leur fille, il fut légèrement inquiet lorsqu'il apprit que son père avait eu un accident. Heureusement, rien de grave, ce qui soulagea de suite le jeune homme. Elle en avait de la chance d'avoir des parents aussi extra qu'eux. Contrairement à lui .. « Tu es chanceuse crois-moi ! Je pense qu'ils sont assez compréhensibles et qu'ils ont compris que ta réaction était normale. Tu étais jeune aussi .. On fait tous des erreurs durant notre vie, surtout notre jeunesse ! Au moins eux t'ont pardonné .. » Dit-il en soupirant légèrement, baissant alors son regard sur son assiette. « Ma mère est revenue me voir, chez moi, quelques années après ton départ. Elle a fait le premier pas et j'ai décidé de saisir cette opportunité pour renouer avec eux. Sauf que nos relations sont encore tendues. Même à l'heure d'aujourd'hui. » Ce qui désespérait un peu le jeune homme. Mais la vie était ainsi, et il faisait avec ! Heureusement, Maïwenn se lança dans un peu d'humour avec le fameux serveur alias dindon. Toujours le mot pour rire, c'était ce qu'il aimait chez la blonde d'ailleurs. Certes, c'était assez rare de voir Todd déprimé ou bien avec une mine triste, mais ça lui arrivait parfois. Et a chaque fois, il devait retrouver le moral tout seul. Le dindon la séduire ? Fort possible, c'était un jeune après tout. Un jeune puceau certainement vu sa tête ! « C'est possible, tu es plutôt belle. Et lui c'est un puceau. Mais un conseil, ne donnes pas ton numéro, ça peut être un pervers tu sais ? Et puis .. je ne veux pas » Avoua-t-il sans rentrer pour autant dans les détails. Une marque de jalousie ? Peut-être bien ! Le dindon de sa vie ? Il lâcha un gros soupir en écoutant ça, levant les yeux en l'air, accentuant par ailleurs sa jalousie. Ce qui n'était pas très bon, vu qu'il allait certainement devoir justifier le fait qu'il soit jaloux .. d'un dindon ! Finissant alors son entrée, il écouta la blonde parler à nouveau de leur fils. Les deux semblaient faire du yoyo : un coup un sujet humoristique puis après un sujet sérieux. Il apprit alors que Maïwenna avait trouvé une maison. Elle n'avait pas signé les papiers, mais cela ne serait tardé. Une bonne nouvelle pour lui, mais surtout pour elle. Etant dirigeant d'un hôtel, il savait que loger dans une chambre d'hôtel n'était pas la meilleure chose. Il esquissa un sourire. « Je suis hyper content pour toi ! Il faudra que je vienne la voir. Par curiosité hein ! Enfin si tu n'y vois pas d'inconvénient bien sûr. » Elle avait eu une maison et les choses semblaient se précisaient de plus en plus entre eux. Malheureusement, Todd n'avait pas eu l'occasion de parler de la blonde à Nathanael. Il n'avait pas trouvé le bon moment à vrai dire et il s'en voulait, car lorsqu'il allait le dire à Maïwenn, elle allait certainement être déçue. « Il va bien. En pleine révision pour son bac. Et non je ne lui ai toujours pas parlé de toi .. Je suis désolé, mais je veux trouver le bon moment. Tu comprends, c'est un sujet sensible pour lui, et je ne veux pas que cela interfère dans sa scolarité. Surtout qu'il veut aller à Harvard tu sais ? Imagines notre fils dans cette prestigieuse école. Je vois déjà la tête de mes parents. Tout compris, leur petit-fils aura fait le chemin qu'aurait dû suivre leur fils, donc moi. » Il se força à sourire, pour ne pas plomber l'ambiance avant de voir le serveur revenir avec un chariot, reprenant les assiettes pour donner la suite du repas. Todd ne put s'empêcher de le regarder, se demandant alors s'il allait repartir aussi vite que tout à l'heure ou bien s'il allait leur sortir une connerie. « Voilà la suite. En espérant que vous appréciez tout autant que l'entrée. » Todd regarda alors Maïwenn avant de décider de prendre les devants, voulant s'amuser avec leur dindon. « Dîtes ? Mon amie vous plait-elle ? » Le serveur devint alors tout rouge et le beau brun ne put s'empêcher de rire, avant de le rassurer. « Je rigole hein ! Soyez détendu voyons sinon vous allez exploser ! » Le dindon prit son chariot et partit rapidement de la table, laissant alors les deux seuls, à nouveau. « Je crois que là il ne va plus oser revenir. Le pauvre, t'as vu comment il était rouge ? J'ai cru qu'il allait nous faire un cactus. » Rigolant le temps de quelques instants, Todd commença alors à manger sa viande avant de poser, à nouveau une question. La blonde avait posé sa question en demandant à propos Nathanael après tout. Donc c'était à lui. « Et si tu me disais comment s'est New-York ? Car je n'y suis jamais allé et il parait que c'est impressionnant ! » Ils avaient évoqué New-York sans trop rentrer dans les détails, et Todd était curieux d'en connaitre un peu plus sur le sujet. Puis, ça lui ferait une opinion en plus sur la grosse pomme. Ce n'était pas LA ville qu'il voulait visiter, mais parmi ces projets de voyages, car oui Todd en avait comme un peut tout le monde, il comptait passer par New-York comme Washington pour voir la Maison Blanche. C'était bête de vivre aux Etats-Unis et de ne pas pouvoir voir ces lieux cultes.

Le changer ? Trop peu pour moi, je ne voulais pas le changer, je voulais simplement l’aimer comme il l’était. Peut-être qu’une partie de moi avait peur qu’il ait trop changé pendant 17 années et pourtant c’était loin d’être le cas. Oui, il avait changé comme tous les êtres humains qui grandissent mais je le voyais toujours comme cet adolescent donc l’adolescente que j’étais tombée amoureuse. Assez rapidement. Mes yeux avaient papillonné et je m’étais laissé avoir par ses frissons qui m’avaient enveloppé. Ces sensations de devenir une femme d’un regard alors que l’on est encore une enfant ou presque. J’avais grandie depuis et je ne me sentais pas vraiment capable de dire si j’avais changée ou non. Peut-être ? Peut-être pas mais j’avais appris de mes erreurs, j’étais devenue une adulte. Mature ? Ce mot est tellement étrange par moment mais j’avais grandie. Nous passions mine de rien un peu du coq à l’âne mais c’était ce qui était agréable. Nous avions de la conversation et j’avais toujours aimée ça. Etre une pipelette avec lui était une chose (pas pervers) assez amusante car je me rendais compte que ça, ça n’avait pas changé. Parler de nos parents non plus. Je souriais en l’entendant me dire que j’avais de la chance et je n’allais pas le contredire sur ce point. J’avais réellement de la chance et pas qu’un peu. J’étais chanceuse d’être là avec lui autant que j’étais chanceuse d’avoir des parents merveilleux. Je lui souriais doucement alors que je sentais qu’il semblait plus… triste ou je ne savais pas vraiment si c’était le bon mot dans cette situation. Triste ? Non, peut-être pas mais plus désespéré par ses parents. C’était stupide mais j’avais juste envie de le prendre dans mes bras et déposer un baiser sur sa joue pour le rassurer mais c’est ce que l’on fait à un enfant. Instinct maternel ? Peut-être pas mais juste un élan de tendresse que je retenais seulement dans mon imagination. « J’espère qu’elle saura passer à autre chose, un jour. On a tous droit à la rédemption même si le chemin est long et tu y as surtout droit ! Elle devrait être fière ! », disais-je aussitôt sans même réfléchir mais ça sortait tout seul avant de passer à l’âne pour parler du dindon. Dis donc, ce restaurant est un zoo enfin plus vite un abattoir mais bon. Je ne préférais pas penser aux kilos de viandes qui doivent être cuisinés par ici. Dans un sens, repartir sur l’humour m’aidait aussi à ne pas le laisser sur cette tristesse même si je savais qu’il était aussi doué pour ne pas être triste ! C’était pratique. Je lui offrais presque la perche d’une jalousie sur un plateau alors que je laissais penser que je pourrais plaire au serveur. Je le taquinais ce pauvre petit. Il allait tourner cloche avec moi mais je m’en amusais. Ce petit serveur m’était pourtant bien utile alors que je souriais doucement au début de sa phrase. Belle. Plutôt Belle. Je n’avais donc pas enlaidie avec le temps. Je sentais tout de même la pointe de jalousie qui me faisait sourire. C’était charmeur sans vouloir l’être en fait. C’est magique par moment. Je ne pouvais pas m’empêcher d’éclater de rire quand il disait ne pas vouloir. « Oh ? », demandais-je tout simplement et la suite de sa réaction était plus que subtile qu’une rose au milieu d’un champ de pâquerettes. J’en souriais doucement. Le but était-il de le rendre jaloux ? En fait, je n’en étais plus trop sûre. Peut-être mais pas volontairement mais je finissais clairement mes légumes tout sagement. Je parlais tout simplement entre deux carottes et 3 bouts de salades. Malheureusement il manquait d’œufs mais le serveur ne devait surement pas savoir la différence entre végétarien et végétalien ! Cela m’amusait assez. Je souriais quand il me demandait s’il pourrait voir ma maison. « Bien sûr ! », soufflais-je en penchant la tête et l’écoutant parler de notre fils. Je n’étais pas vraiment sûre de savoir comment je me sentais. Une partie de moi avait peur de l’offense qu’il pourrait avoir s’il découvrait que son père lui cachait la vérité car il y avait une sorte de mensonge, un pieu mensonge dans ce cas. J’étais effrayée pour lui. Je ne voulais pas nuire à leur relation. Une part de moi avait peur que Nathanael prenne mal la supercherie. Je me contentais pourtant de l’écouter sans vraiment laisser parler ma frayeur. J’étais assez effrayée d’en parler. J’avais peur de partager ma peur avec Todd. Je laissais mon sourire s’agrandir, je sentais la fierté de Todd pour son fils, notre fils quand il en parlait. Je me sentais fière aussi mais chez lui, c’était différent car c’était grâce à lui pas grâce à moi ce qui en fichait un coup d’ailleurs. Je fermais rapidement les yeux en réalisant tout ce qu’il avait accompli alors que je me limais les ongles à New-York ! Je sentais bien ce petit pic contre ses parents qui me faisaient faire une moue. Je m’apprêtais à aller prendre sa main sur le coup mais… Bim. Je me résignais à arrêter pour l’instant toutes approches alors que le serveur vraisemblablement jaloux débarquait toujours au moment le plus mauvais à mes yeux. Le salopard de petit serveur. J’avais presque envie de le mettre à terre avec une prise de Kung fu. Je regardais alors la suite. Apparemment, il devait réellement me draguer car ma salade était devenue des légumes cuits à la vapeur avec une montagne de salade à côté. « Merci ! », disais-je au serveur. Je prenais alors mon verre d’eau encore à moitié plein pour en boire une gorgée avant d’entendre la question de Todd. Sur le coup, j’en recrachais un peu en posant mon verre. Surprise. Je prenais la serviette pour essuyer ma bouche et surtout l’eau tombée dans mon décolleté. Tout d’un coup, je voulais être une petite souris et aller me cacher aussi. Je ne pus m’empêcher de passer au rouge à l’idée de la réponse de ce jeune homme. Non mais sur le coup, mon dieu. J’avais envie de le tuer, oui. Je voulais le tuer de me mettre dans cette position pourtant j’avais déjà assassinée plus d’une fois ce jeune homme mais je voulais tuer Todd rien qu’à l’idée… non mais. Imaginez que le pauvre serveur soit un psychopathe effectivement ? Mais pire. Imaginez simplement qu’il dise oui. Non. Non. Non. Je m’imaginais tuer Todd de toutes les façons au monde. Une brochette de poulet bien aiguisée ? Sans poulet. On pourrait faire un Todd hawaïen rôti ! Sexy avec des ananas. Maintenant j’avais faim de lui. Je tournais mon regard vers le dindon et je devenais tout de suite moins rouge en souriant alors que Todd le taquinait. Je me calmais. Soulagée qu’il ne réponde pas. Le pauvre, il allait s’épuiser ou devenir somnambule. Il ne parlait pas beaucoup et n’était pas réellement actif, cela ne m’étonnerait pas. Il quittait la table. « Zut, j’allais lui demander si sa quequette était rigide ou s’il était en rut et que j’étais torride avec de la mayonnaise sur le corps… oui de la mayo… ça aurait été drôle juste pour voir sa réaction mais s’il disait oui et qu’il me draguait, je t’aurais tué sur place… », disais-je en riant, c’était fictivement possible qu’il puisse avoir cette réaction en me voyant mais le pauvre. Non mais oui, j’avais réellement crue que… non. « Je suis sûre qu’avec ce langage, je serais devenue moins sexy à ses yeux ! », disais-je en regardant alors mon assiette et je ne savais pas où j’allais mettre tout ça. « Mais c’est un chouchou, il m’a bien gâtée ! », disais-je alors que Todd dévorait cette pauvre dinde qui n’avait rien fait de mal. Et je relevais aussitôt mon regard vers lui quand il me posait cette question. Je prenais alors quelques légumes avec ma fourchette. Estomac obligé d’être rempli et je secouais doucement la tête. « Pour les visiteurs, oui mais pour les habitants… », je souriais aussitôt en fronçant les sourcils. « En fait, c’est une belle ville à visiter mais au fil des mois, elle perd de son charme. Pasadena manque vite à force de voir des buildings. », je riais légèrement en prenant un peu de salade et hop dans la bouche sauf que je ne me rendais pas compte que j’en avais entre les dents mais tant pis pour la honte. « Ce n’est pas comme les Bermudes ! Ce n’est pas paradisiaque, c’est impressionnant car parfois c’est une énigme… enfin pour moi ! Je me demande toujours pourquoi on arrive à être autant mouillés par les gouttes de pluies alors que les immeubles sont immenses ! », disais-je d’un ton philosophique sauf que c’était pour plaisanter. « Mais c’est une ville dangereuse pour une femme seule, j’ai dû apprendre à me défendre au cas où mais les bretzels sont réellement bon ! », disais-je en laissant un sourire se dessiner sur mon visage ! « Je t’y amènerais un jour… », proposais-je aussitôt en me disant que c’était peut-être étrange de lui demander ça ? « Enfin si tu veux ! », rajoutais-je un peu confuse sur le coup. « Tu me dois des sucreries et il y a une boutique de bonbons avec des millions de choix, là-bas ! Et à Noel, elle est décoré avec magie, c’est impressionnant ! », rajoutais-je en me disant que c’était une bonne excuse ? Oui, non ? Non, peut-être pas. Je riais aussitôt en me sentant tout d’abord gênée mais surtout amusée. « En tout cas, en hiver on y attrape rapidement un rhume ! », soufflais-je en penchant la tête et riant aussitôt, un petit rire léger avant de reprendre mon sérieux entre deux légumes. J’étais déjà pleine enfin non pas comme un animal qui attend des bébés mais simplement par ce que j’avais déjà bien assez mangée. Il m’avait trop gâtée le serveur et sûrement par ce qu’il se sentait mal à l’aise de n’avoir rien à me proposer de mieux qu’une salade. C’était attendrissant mais pas encore assez pour que je tombe sous son charme de puceau surtout que j’étais sous le charme de Todd. « Je me demandais, tu crois que… », je riais nerveusement car je m’apprêtais à faire une chose que je n’étais pas sûre de réellement pouvoir faire surtout par ce que nos relations étaient compliquées mais aussi par ce que je ne demandais jamais l’aide des autres mais bon, il faut savoir dépasser ça. J’aimais bien dépasser mes limites mais il y a des choses que j’avais plus de mal à vaincre comme mon indépendance et mon besoin de savoir tout faire. « Je devrais repeindre ma maison enfin… du moins préparer la déco… et je n’ai pas les muscles pour puis comme tu as fait de la musculation et… », je riais nerveusement à nouveau. Pourquoi j’avais dit ça ? Il allait sûrement penser que je voulais le voir nu. Non mais j’allais passer pour quoi ? Trop tard, c’était dit et je m’inquiétais pour rien surtout. Cela n’avait rien de pervers. « Je me demandais si tu serais partant pour m’aider ? », je levais les yeux, ne sachant pas vraiment ou me mettre sur le coup. Je me sentais mal à l’aise de lui demander de l’aide. Pas seulement par ce que je n’étais pas du style à accepter de l’aide. C’était compliqué dans ma tête, bien trop compliqué. J’étais là, je le regardais sans trop savoir quoi faire. Je ne le quittais pas des yeux et je me pinçais doucement les lèvres avant de secouer la tête. « C’est stupide de te demander ça, je me sens… j’ai l’impression de trop t’en demander. », je faisais une petite moue. « Je m’arrangerais ! », soufflais-je aussitôt. J’en demandais beaucoup trop. Je n’en avais pas le droit. Je n’en sentais pas le droit mais c’était surtout une bonne façon de passer du temps avec lui. Une bonne excuse surtout. C’était peut-être loin d’être une bonne idée, peut-être pas. Je ne voulais pas y penser.

Todd n'avait plus d'espoir concernant sa relation avec ses parents. A vrai dire, depuis qu'il était en âge de comprendre correctement les choses, il savait que le lien qu'il avait avec sa mère et son père ne serait pas aussi jovial qu'il pouvait l'espérait, étant adolescent. Il n'avait jamais pu les comprendre, jamais pu entrer dans leur monde, celui de la richesse, des galas à volonté, ce genre de choses quoi. Non, lui c'était plus un monde modeste, où quand une personne pète, on ne hurle pas, ou bien là où les gens mangeaient la pizza avec leurs mains. Ce monde-là, c'était celui dans lequel vivait Todd tous les jours, une fierté pour lui. Quand Maïwenn espéra alors que sa mère soit plus clémente envers lui, qu'elle sache aller de l'avant, le jeune homme ne put s'empêcher d'émettre un léger rictus qui en disait long. Ce qu'il disait ? Que Todd ne croyait pas à cet espoir-là, celui de la blonde. Il savait qu'il avait déçu ses parents à jamais pour ne pas être allé dans une grande université. Oh certes, il dirigeait son propre complexe hôtelier, mais ça n'avait pas grâce aux yeux de Mr et Mme Pilliwickle qui semblaient avoir encore dû mal à comprendre les choix de leur fils. D'ailleurs ce manque de compréhension était la source de conflit à chaque fois qu'ils se voyaient. Autant dire que le beau brun limitait le plus possible ses rencontres avec ses parents, voulant éviter à tout prix de se fâcher pour un rien. Au fond de lui, Todd avait mal de se savoir en froid avec eux, mais la vie paraissait en être ainsi et il devait faire avec. Après quoi le dindon alias le serveur qui tombait à pic (ou pourrait même en faire une série tiens !) vint à leur table pour apporter le début du repas, Maïwenn se mettant à taquiner sur le sujet, disant qu'elle avait une touche avec lui et qu'elle lui filerait bien son numéro. Todd se montra alors jaloux, grande surprise pour lui-même d'ailleurs. Il semblait qu'une preuve de son amour pour la blonde venait de renaitre. Quoiqu'il en soit, il ne voulait pas qu'elle fréquente ce dindon empoté et il n'hésiterait pas à le dire s'il le fallait. Bon ok .. C'était un peu exagéré là et il se devait de bien se tenir dans un restaurant. La réaction du jeune homme paraissait alors amusée Maïwenn. Au moins, elle s'amusait grâce à lui .. Ce n'était pas une si mauvaise chose en soit non ? Heureusement pour lui, ils embrayèrent rapidement sur un autre sujet qui était la future nouvelle maison de la blonde. Todd était heureux de savoir qu'elle avait enfin trouver un toit convenable. Il savait assez bien que ce n'était pas facile de trouver un logement avec l'immobilier qui ne cessait d'augmenter. C'était une chance qu'elle ait pu trouvé son bonheur, un bonheur qu'il comptait partager avec elle en allant voir sa nouvelle maison, certainement dans les jours à venir, si son emploi du temps le lui permettait bien évidemment. Retour du serveur avec cette fois-ci la viande et les légumes. Mais ce coup-ci, Todd n'entendit pas que la blonde le taquine, il prit les devants, le mettant alors mal à l'aise une nouvelle fois en lui demandant s'il voulait sortir avec Maïwenn, si elle lui plaisait bien. En voyant la tête du dindon, il rigola mais stoppa ce petit moment humoristique en lui disant qu'il plaisantait. Namého, il n'allait pas permettre à ce serveur de sortir avec sa blonde, il avait vu la vierge s'il pensait ça ne serait-ce qu'une micro seconde. Le serveur repartit alors, Maïwenn en profitant alors pour commenter la scène qui venait de se passer, ayant même une petite envie de meurtre. Envie que Todd a pu éviter, fort heureusement pour lui. Il fut quand même surpris des propos de la blonde qui semblait légèrement se dévergonder. Bien sûr, ça faisait rire le beau brun. Il n'était pas prude non plus.  D'ailleurs, il rentra même dans son petit délire, un bon moyen pour détendre l'atmosphère un max non ? « Tu veux mon avis ? Il doit avoir un micro pénis alors qu'elle soit rigide ou en rut, ça changera rien vu qu'on y verra pas ! Tu lui aurais proposé ton truc avec la mayo, je crois que là, il faisait un arrêt cardiaque. On est vilain quand même, on maltraite psychologiquement les gens. » Dit-il en prenant un air faussement outré. Il passait une bonne soirée en compagnie de la blonde, et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas autant déliré durant la même soirée. Sauf avec son fils peut-être. Commençant à manger son escalope de dinde, il valait mieux parler d'un autre sujet pour ne pas avoir des renvois. New-York fut le prochain sujet à être abordé, voulant connaitre les impressions de la blonde sur cette ville. Des impressions qui ne semblaient guère être positives d'après ce qu'il venait d'entendre. « J'ai eu un ami qui était allé travailler là-bas et il m'a dit un peu la même chose que toi. Il parait que lorsqu'on y reste trop longtemps, c'est une ville comme une autre. Avec sa tonne de voiture qui circulent, la pollution, de grands buildings. Mais j'aimerai bien y aller, et avec toi ça sera mieux, comme ça j'aurai un guide. Par contre pensons à prendre un parapluie maintenant qu'on sait que les buildings ne protègent pas de la pluie.  » Fit-il en plaisantant. « Et t'inquiètes pas, je t'achèterai toutes les sucreries que tu voudras. Après tout, c'est ce que je te dois ! Et quand un Pilliwickle a une dette, il la paye toujours. » Une sorte de proverbe qui venait de son père, l'une de rares choses qu'il tenait de lui. Continuant alors à manger son escalope de dinde, Maïwen essaya alors de demander quelque chose à Todd, celui-ci l'écoutant attentivement, attendant aussi qu'elle lui dise ce qu'elle voulait. Il trouvait ça mignon son côté hésitant. Cela montrait une certainement fragilité, une caractéristique que le beau brun aimait chez une femme. Et après quelques tentatives, elle arriva enfin à demander ce qu'elle voulait. « Arrêtes de dire que c'est stupide. Je trouve que c'est une bonne idée moi. Ca nous donne une occasion d'être ensemble, de passer du temps toi et moi. De pouvoir faire quelque chose en commun. Et c'est important pour qu'on retrouve une bonne relation ! Alors arrêtes de dire que c'est stupide tout ce que tu dis, car c'est faux. » Avoua-t-il en posant sa main sur la sienne pour la rassurer, esquissant un sourire. « Alors j'accepte avec joie de t'aider ! » Caressant la main de la blonde avec son pouce, sa gorgée commençait à être sèche, Todd retirant alors sa main pour qu'il puisse se servir un verre de vin rouge. Son escalope de dinde finie, le jeune homme s'attaqua alors à ses frites, regardant Maïwenn. « Si tu veux manger quelques frites, tu peux te servir dans mon assiette ! Dommage qu'il n'y ait pas de frite aussi longue d'un spaghetti, sinon on aurait pu refaire un remake de la belle et le clochard tiens ! » Dit-il en riait légèrement avant de manger un peu. Il avait un appétit d'ogre ce soir, comme tous les soirs d'ailleurs lorsqu'il y repensait à deux fois. Un léger silence s'installa alors, Todd en profitant alors pour continuer à manger jusqu'à ce qu'il décide de le briser. « Ca faisait longtemps que je n'avais pas passé une soirée aussi amusante et charmante, en si bonne compagnie. » Esquissant un sourire en direction de la blonde, Todd recommença alors à manger ses frites, jusqu'à finir son assiette, ce qui signifiait que le dindon de service n'allait pas tarder à faire son apparition, mise à part s'il avait trop peur de venir à leur table.

Parler avec sérieux de ce dindon devenait réellement de plus en plus compliqué. Il avait raison, on était vilain. Le pauvre. On allait le traumatiser et il allait aller se plaindre à sa maman après par ce que des clients du restaurant l’ont un peu bousculé mais c’était de bonne guerre. Non ? Peut-être mais oui, le pauvre. Je me sentais tout de même un peu mal pour lui mais comme quoi, on est persécuté même après le lycée. Je riais doucement en l’entendant et je secouais la tête doucement avant que ces questions ne tournent autour de New York. Une si belle ville et pourtant ce n’était pas ma préférée. Il était vrai que le climat me manquait énormément. Réellement même. Je me laissais aller dans un discours, pas vraiment un éloge mais un discours tout simplement sur cette ville donc le charme s’éteint au fil des années. Positif ou négatif ? Un peu des deux en fait. Je me disais que c’était signe que je m’y étais adaptée mais je ne me sentais pas pourtant comme une New Yorkaise. Enfin pas totalement. Je me laissais aller dans mon discours tout en terminant mon plat et mes légumes. Je restais concentrée quand il me parlait de cet ami au passé. Il l’avait perdu ? Je n’en savais rien mais cela m’intriguait même si je n’oserais pas le demander. Mine de rien, c’était délicat. Je me contentais de sourire. Il voulait y aller avec moi ? C’était attendrissant dans un sens par ce que je m’attendais au contraire enfin, c’était étrange mais l’endroit où j’étais et ce que j’avais fait pourrait être tabou mais au contraire. C’était rassurant, réellement. En parler n’était point difficile comme cela l’avait déjà intéressé à notre retrouvaille mais je pensais toujours que mon dieu, il était formidable. Et j’agrandissais mon sourire pour les sucreries. Une femme s’obtient rarement par le ventre mais moi ? Si sauf pour la viande. Bonbons, chocolats, glaces, hummmm oui ! C’était un pêché mignon… la gourmandise. « Et quand une Wilson veut une sucrerie, elle l’obtient toujours ! », disais-je alors comme un proverbe mais obtenais-je toujours ce que je voulais ? Pas vraiment. Je n’en étais pas certaine et après tout, je n’étais pas tellement douée pour me battre. Je revenais après 17 ans, si j’étais douée… Je serais revenue plus tôt au lieu d’être apeurée sous la statue de la liberté. Et c’est à que la pipelette se montrait hésitante. Réellement. Je manquais un peu trop de confiance en moi mais j’avais la sensation que ça allait mieux au fil de nos conversations. Je m’en rassurais mais là tout autre chose arrivait. Oui, j’avais beau prendre en assurance mais je n’en restais pas moins empois de doutes mais je me calmais. Là, j’étais sortie des sentiers de la sérénité avec cette question enfin non cette proposition. J’avais l’impression de juste abuser. Tout simplement de lui en demander de trop. Oui, voilà. Je me sentais réellement idiote et pourtant il me disait le contraire. Je souriais bien que pas encore totalement rassurée tout en l’écoutant. Je riais nerveusement alors qu’il semblait convaincu que je devais arrêter. Je sentais sa main sur la main et c’était rassurant en fait. Cela me donnait presque un frisson que je ne devrais même pas ressentir. Chamboulant, troublant et tout ce que vous voulez même si ça ne finit pas par ant et les caresses me déconnectant pendant quelques secondes de cette planète. « C’est gentil, je ne suis réellement pas douée avec les meubles ikéa ! Ces suédois… et loin d’être une artiste ! », soufflais-je en laissant une petite moue s’afficher avant de sourire à nouveau ! Je retirais ma main au mouvement du départ de la sienne pour attraper ma fourchette et retenter quelques légumes. Je souriais alors qu’il me proposait des frites et j’écoutais cette envie tellement étrange de frites aussi longue qu’un spaghetti. J’en riais légèrement en regardant les frites dans son assiette. « Un jour, je te préparerais des spaghettis avec des boulettes, on se partagera celles-ci avec notre museau ! », répondais-je à cette idée bien étrange mais tellement agréable. J’osais et je prenais une frite en la mangeant entre deux carottes cuites à la vapeur. Des légumes, encore des légumes. Je les testais tous et j’étais assez heureuse d’avoir une maison avec un petit jardin. Je me disais que je pourrais me faire un mini potager pour être couverte de boue. Sans conservateur et produits chimiques… les légumes sont encore meilleurs pour la santé. Son appétit était bien plus gros que le mien et cela m’intriguait de savoir si j’allais me rattraper pour le dessert. Et c’est quand il reprit la parole que je rougissais, je baissais même le regard à son sourire. Qui n’aime pas un sourire ? Sûrement pas moi. Je le laissais finir ses frites avant de relever le regard vers lui en souriant. « Ça fait 17 ans que je ne m’étais pas sentie aussi vivante ! », disais-je calmement, un peu timidement tout en prenant mon verre d’eau pour en boire une gorgée. Je fermais aussitôt les yeux reposant le verre pour simplement éviter de voir ce que cette petite phrase pourrait provoquer. Je me contentais de les rouvrir aux pas timides mais bruyants du serveur apparemment friand de faire remarquer sa présence. Avec un sourire courtois, il se penchait pour prendre les assiettes, risquant même d’en renverser une sur moi assez maladroitement mais il se rattrapait avant la casse. Je riais nerveusement, soulagée mais effrayée à l’idée d’une autre catastrophe. « Vous voulez un dessert ? », demandait-il alors que je fronçais doucement le nez. « Un moelleux au chocolat avec de la crème glacé et une crème anglaise ? », demandais-je avec un léger sourire, je regardais alors Todd pour le laisser commander à son tour et aussitôt, je regardais le serveur en fronçant les sourcils alors qu’il me regardait fixement. Il rougissait même. C’était mignon. Je le voyais me donner une serviette avec un numéro de téléphone et il me souriait doucement. « J’aime beaucoup les cougars ! », disait-il sans vraiment beaucoup d’assurances mais j’en étais totalement… choquée. Je restais bouche bée riant nerveusement. « Euh… Merci ! », cette fois, je m’étais faite avoir. Je me retournais vers Todd en faisant une moue. « Ça, c’est de ta faute… », disais-je en lui tirant puérilement la langue mais oui, c’était lui qui avait lancé l’idée. C’était de sa faute. Je ne savais soudainement plus ou me mettre et je regardais Todd en riant légèrement. « Est-ce que j’ai l’air d’une cougar ? », lui demandais-je avant de secouer la tête.

Un nouveau voyage semblait être prévu entre Maïwenn et Todd, ceux-ci devant se rendre un de ces jours à New-York. Le beau brun voulait découvrir la ville et la blonde s'était proposée, en quelque sorte, d'être son guide durant leur séjour dans la grosse pomme. Et puis, cela allait être un bon moyen de s'acquitter de sa dette pour Todd qui pourrait offrir toutes les sucreries que le jeune femme voudrait. Car selon elle, il y avait tout un tas de sorte de bonbons, de choses sucrées. Il ne put s'empêcher de rire en écoutant son proverbe. Assez amusant en soit, comparé au siens qui paraissait bien plus sérieux. Ce voyage à New-York n'était pas la seule chose qu'ils avaient prévu de faire ensemble. Bien au contraire, il faisait parti d'une petite liste, pour l'instant. Car Todd venait d'accepter, après que Maïwenn ait décidé de dire ce qu'elle voulait demander, de lui venir en aide quant aux travaux de sa nouvelle maison. Il n'avait pas très bien compris pourquoi elle se sentait gênée de lui demander un coup de main. Peut-être parce qu'elle pensait en faire trop ? En demander trop plutôt ? Ce n'était en rien le cas. Le jeune homme semblait ravi de pouvoir contribuer au bonheur de la blonde, de pouvoir faire une activité avec elle. Cela était un bon moyen de se rapprocher d'elle, de retrouver leur relation d'antan. Enfin avant qu'ils ne sortent ensemble car le beau brun voulait faire un pas après l'autre pas. La vie lui avait appris de ne pas foncer tête baissée dans certaines situations, comme en amour par exemple. Todd rassura la blonde quant à sa demande, ne voulant pas qu'elle se sente gênée, même par la suite. Celle-ci lui avoua alors ne pas être douée avec les meubles ikéa et aussi la décoration. Assez ironique car pour la décoration, c'était surtout les femmes qui s'y connaissaient le mieux, pas les hommes. Mais Todd s'était comporté comme une mère ces dernières années alors il avait développé certains goûts comme pour la décoration. Des goûts neutres et non trop masculins comme on aurait pu le croire. « Pour les meubles, je te conseille de les prendre au coup de coeur. C'est ce que je fais moi. Mais je viendrai avec toi si tu veux pour t'aider à choisir. Et à les installer aussi. Il faudra que l'on se prévoie une journée pour faire tout ça ok ? » Demanda-t-il en esquissant un sourire avant de continuer à manger. Son plat allait refroidir s'il continuait à faire sa pipelette. En regardant ses frites, voyant le nombre assez conséquent qu'il avait, il décida d'en proposer à Maïwenn, évoquant alors une scène assez culte de la belle et le clochard. Qui ne connaissait pas ce chef d'oeuvre de Walt Disney ? Il se rappelait l'avoir regardé avec Nathanael lorsque celui-ci était encore un tout petit bébé. C'était surtout un bon prétexte pour Todd de regarder les disney culte comme le roi lion, le livre de la jungle. Un bon moyen de retomber dans l'enfance. Maintenant, il n'avait plus de prétexte par contre. Mais cela ne l'empêcha pas d'en regarder, mais en cachette bien sûr alors chut. Parler de la scène où les deux chiens mangèrent un spaghetti jusqu'à s'embrasser, donna une idée à la blonde qui proposa au brun de lui préparer, un de ces jours, une assiette de spaghetti avec des boulettes et refaire la scène. Tout ça pour ne pas déplaire au jeune homme qui s'empressa de répondre favorablement à cette proposition. « Oh oui ! Tu réaliseras un de mes rêves en plus ! J'ai des rêves par rapport à disney comme par exemple me gratter le dos contre un arbre en chantant Il en faut peu pour être heureux » Il riait légèrement, se rendant compte que c'était un peu ridicule, mais il n'en avait pas honte pour autant. Il trouvait ça original comme rêve et se disait que ça serait de bons souvenirs à raconter à ses petits-enfants, s'il en avait bien sûr. Reprenant alors à manger ses frites, un léger silence s'installa et Todd décida de reprendre la parole, donnant son impression sur la soirée. Il se montra honnête avec la blonde en lui disant que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une soirée aussi amusante et en bonne compagnie. A vrai dire, il n'avait pas eu beaucoup de rendez-vous avec une femme aussi ces dernières années .. Et elle, cela faisait aussi longtemps qu'elle ne s'était pas sentie vivante. Un signe du destin qui voudrait leur faire comprendre qu'ils étaient faits l'un pour l'autre ? Peut-être bien. Il souriait légèrement, finissant son assiette avant que le serveur ne fasse une nouvelle apparition pour leur demander leur choix de dessert. « Je prendrai la même chose qu'elle. » Dit-il tout simplement avant d'entendre une phrase assez choquante venant de la part d'un serveur. Il écarta alors ses yeux, ceux-ci étant vraiment très rond d'un coup, et regarda alors le dindon. Il aimait les cougars et ? Maïwenn n'en était pas une ! Et pourtant le serveur croyait que si. La blonde le remercia, ne sachant quoi dire certainement avant que Todd ne prenne la parole. Il ne pouvait tolérer de tels propos de la part d'un serveur. « Vos propos sont totalement déplacés, jeune homme ! Alors allez chercher nos desserts. Et la prochaine fois que vous dîtes une parole déplacée, croyez-moi quand je vous dis que votre mère va vous reconnaitre qu'à la couleur de votre caleçon ! » Fit-il sur un ton sérieux, sans pour autant se mettre en colère. Il ne voulait pas créer un scandale, simplement remettre à sa place ce dindon et l'avertir. Le voilà parti, la blonde en profita pour mettre ce léger incident sur le dos du brun, celui-ci le prenant alors à la rigolade. Elle n'avait pas tort, c'était lui qui avait demandé au serveur si la blonde lui plaisait. Mais il ne se doutait pas qu'il allait lui sortir une telle phrase aussi. « Je le reconnais et je m'excuse. Je ne le savais pas aussi audacieux. » Avoua-t-il pour se justifier. « Et non, tu ne ressembles pas à une cougar. D'ailleurs la prochaine fois que ce crétin de dindon te fait des avances, je lui colle mon poing dans la figure. » Finit-il par dire un prenant un ton neutre. De la jalousie ? Non pas vraiment, il ne tolérait pas tout simplement qu'on manque de respect à Maïwenn. Le serveur revint alors avec les desserts et Todd lui fit une grimace, celui-ci partant alors aussitôt qu'il était venu. Comme ça, les deux allaient être tranquilles. Goutant alors le dessert, le jeune homme le trouva excellent. « Miam, il est trop bon ! Tu as bon goût, j'ai bien fait de prendre comme toi. » Continuant à manger, Todd pensa alors à une chose qu'il avait oublié de demander à Maïwenn. La soirée touchait à sa fin et ils allaient certainement partir et se séparer après la fin du dîner. Alors il voulait profiter du moment pour lui poser sa question, avant qu'il ne l'oublie. « Mai ? Je voulais savoir un truc .. C'est quoi tes projets pour l'avenir ? Mise à part reprendre contact avec ton fils ?  » Ces projets pour l'avenir, Todd voulait dire par exemple si elle avait décidé de partir faire un voyage de découverte, ou bien se lancer dans une affaire indépendante ou bien encore changer de métier, ce genre de choses. Des projets que l'on prévient pas à la dernière minute. Todd en avait lui, comme par exemple agrandir son hôtel. Sa question pouvait paraitre bizarre, mais c'était plus de la curiosité qu'autre chose. Il trouvait ça important d'avoir des projets tout au long de sa vie.