3 jours, 72 heures que mon ventre était un minimum plat. Il restait encore du travail et je devais avouer être fatiguée mais je m’étais assez bien reposée. Le bébé aussi. Je n’avais pas vraiment quittée la maison depuis 3 jours enfin… si pour aller dans le jardin et au bord de la piscine en me relaxant sur un transat. Je me sentais soulagée d’avoir accouchée. Je ne me sentais plus autant grassouillette et je n’avais plus cette envie de muffin à la myrtille qui me hantait le dernier mois. Je me sentais un peu plus libre. Aujourd’hui, j’avais besoin de sortir, réellement. J’avais prévue quelques petites choses à faire. Je m’étais d’abord levée assez tôt pour nourrir au sein le bébé. Je l’avais dorloté pendant une bonne heure alors que Nora dormait encore. Ensuite une fois qu’ils étaient près tous les deux, j’étais allée au marché en leur compagnie. Il fallait avouer que Pasadena était triste et morose depuis la fusillade donc depuis 3 jours. J’évitais la place du centre et je ne passais même pas par le fifty shake pour éviter de me remémorer tout ça. Ma petite sœur avait été blessée, Cordelia. Bien sûr Kennedy, Andrew, papa et maman… ils allaient bien mais je m’inquiétais beaucoup pour elle alors que son mari était encore dans le coma. Mes ongles colorés par un vernis Dior que j’avais fraichement appliqué tout à l’heure, je me sentais bien dans ma petite robe noir pour garder l’esprit du deuil de la ville. Un gilet léger alors qu’un petit froid laissait un peu de fraicheur. Trop chaud, trop chaud. Cela faisait tellement du bien. J’achetais quelques légumes ainsi que deux bouquets de fleurs. Nous rentrions tandis que les deux morfales commençaient à avoir faim. Une fois rentrée, je nourrissais Nora avec sa panade et je m’occupais de Dylan en l’allaitant. Je mettais Nora à la sieste en compagnie de Lenaelle en gardant le bébé avec moi. Sans bruits, j’allais réveiller Aiden d’une caresse sur son bras et un baiser tendre sur sa joue. Quelle tendre ! Rien n’était fait pour le provoquer quoiqu’il en faille peu mais je n’étais pas encore remise de l’accouchement. Je devais attendre un peu, une semaine voir deux ou plus d’après le gynécologue. L’accouchement sans assistance médicale d’un obstétricien était plus difficile pour la femme physiquement parlant. Je lui susurrais quelques petits mots à l’oreille pour son réveil en douceur alors que Dylan couché contre lui s’agitait dans le lit en battant des jambes, griffant avec ses ongles la cuisse de son père. Charmant. Bonjour, papa. Je t’aime. Pour le laisser se réveiller un peu plus, je quittais le lit pour aller dans le dressing ou je changeais de chaussures tout simplement en laissant mes baskets pour prendre des jolies ballerines assorties à la robes. J’attachais rapidement mes cheveux avant d’aller récupérer le bébé et laisser Aiden s’apprêter. Une fois tout le monde prêt, nous allions en compagnie du nouveau petit être de la famille dans cette ancienne maison à l’est. Nous avions un peu de ménage à faire et du rangement. J’avais gardé un des bouquets de fleurs pour égayer afin d’attirer l’attention sur la maison. Dans la voiture, je ne pouvais pas m’empêcher de tourner le dos vers le siège bébé pour surveiller la crotte à l’arrière qui dormait tout simplement. Il s’en fichait de ce qui l’entourait. Le bébé dormait plus qu’autre chose en ce moment et c’était normal. Il ne pleurait pas non plus énormément même s’il était vachement nerveux. Il avait l’attitude cool et relaxe. Cool, man ! Enfin bref, nous sortions de la voiture, moi en suivante avec le bébé dans les bras. Je suivais Aiden en berçant le petit monstre enroulé dans un plaid léger offert par mamie Joan. Il dormait à point fermé alors que je l’avais déplacé mais bon. Un bébé reste un bébé. Nounours, licornes et petites fées dans ses rêves. J’avançais simplement en me postant derrière Aiden pour le laisser ouvrir la porte. J’en profitais pour contempler la poupe de mon mari en fronçant les sourcils. « Chéri… t’as pris du cul ! », lui lâchais-je alors d’un ton faussement songeur alors que je me sentais tellement fière de ma moquerie assez fausse mais tellement amusante à mes yeux. J’en jouerais presque. Ou pas. « J’aurais peut-être dû prendre le maxy-cosy avec… pour le poser ! », disais-je en me rendant compte que ça allait être chaotique pour bouger et aider avec un bébé dans les bras. C’est une fois que la porte fut ouverte que je rentrais. J’avançais pas à pas en me disant que ça ne sentait pas tellement le renfermé mais en fait ? Ça sentait une odeur étrange, une odeur que j’avais l’impression de reconnaitre. Elle me donnait presque faim. J’avançais de quelques pas. « Ça sent bon… c’est bizarre ! », disais-je alors, étonnée.

Traumatisé. Voilà comment je me sentais. Bon c’était une sensation légèrement exagérée, j’avais vu pire dans ma vie, mais devoir accoucher sa femme sans anesthésie péridurale c’était un véritable cauchemar. J’allais mettre les galipettes de côté pour un moment, laisser les nuits érotiques a d’autres. Au moins, j’avais le boulot pour me sortir ces images de la tête. Ça avait un peu changé le mal de place, laisser les corps de mes amis pour être final hanté par Lullaby poussant pendant la fusillade. J’avais pris congé à la caserne pour m’occuper du café, comme Lullaby ne voulait plus y mettre les pieds et que bon le laisser sur la surveillance de sa mère, sans façon. Aidé par Grace, j’essayais de faire les réparations causé par cette fameuse journée. J’avais demandé de l’aide à Aaron, à deux ça irait plus vite. Partant tôt et revenant tard, je ne voyais plus vraiment ma petite famille qui avait encore grandit. Sauf aujourd’hui, j’avais promis à Lulla de passer la journée avec elle. Je devais bien la voir, passé du moment avec elle. N’empêche même si ce drame était arrivé, je pouvais dire qu’on s’était un peu plus rapprocher. Laissant de côté ce froid qu’il y avait entre nous depuis mon retour de la base militaire. J’avais ouvert un œil en la sentant se lever, mais j’avais profité de cette journée de repos pour rester coucher un peu plus longtemps. Après tout, j’étais rentré aux petites heures du matin. Le visage appuyer contre mon oreiller, je me laissais retourner dans le monde de Morphée. Une caresse. Un baiser. Je passais ma main sur mon front en signe de protestation. J’avais tellement envie de rester un mollusque dans le lit, même s’il faisait une chaleur insupportable. J’étais bien dans le confort de nos draps. Tout du moins, jusqu’à ce que je sente une poigne mordante sur ma cuisse. Je grognais, enfin poussais une sorte de plainte en me retournant. J’ouvrais les yeux, regardant ce goguenard agrippé à ma cuisse. Il avait de la poigne ce gamin, comme sa mère. Poussant un bâillement, je regardais Lullaby qui se changeait. « Bonjour. », disais-je en regardant ma femme puis mon fils qui me bavait sur la jambe. Charmant. Je lui caressais la tête, avant qu’il n’attrape mon doigt pour le mettre dans sa bouche. L’apprentissage serait ardu… Ou pas. Une fois que Lullaby eut récupérer le p’tit monstre, j’allais me doucher, brossant vite fait mes dents avant d’enfiler mes vêtements. Je passais ma tête dans un t-shirt dont les manches avaient été déchirés, lorsque je rejoignais ma femme et mon fils. Mes cheveux étaient encore mouillés, mais au moins ça empêchait les degrés de ma température corporelle de monter en flèche. Je prenais mes clés pour conduire jusqu’à notre ancienne maison. « Tu sais quand l’agent d’immeuble va faire la visite libre ? », demandais-je dans la voiture, gardant mon regard tourné sur la route, alors que je voyais dans mon angle mort, qu’elle était tournée vers Dylan. « Tu sais, il s’envolera pas. », continuais-je en disant cela avec amusement. En fait, ça changeait de la voir ainsi, avec Nora ça avait été différent. Bon, elle était toujours un peu maman poule, mais ça rendait la chose plus attachante. J’aimais bien cette attitude chez elle. Je me garais dans l’entré de notre ancienne maison, elle me semblait tellement petite comparé à celle qu’on avait maintenant. Je me dirigeais vers la maison, suivit de mes amours. Entrant la clé dans la serrure, je tournais la tête à la plaisanterie de la brunette derrière moi. « Que veux-tu j’ai abusé de la tarte à la rhubarbe. », rétorquais-je avec un sourire. Je ne pouvais pas nié que j’avais pris un peu de poids depuis le début de la grossesse de Lullaby, j’étais pas non plus grassouillet, mais j’étais pas émacié comme avant. J’allais devoir travailler pour retrouver ma silhouette digne des Jonas Brother… J’ouvrais la porte laissant une odeur caresser mes narines. « Si tu veux je le prend. », disais-je en regardant cette demeure déserte. Ça me faisait tout de même étrange, c’était notre première maison, mais avec la marmaille qu’on avait, on pouvait plus garder celle-ci étant devenu trop petite pour notre famille. « Au moins, je suis pas fou… », disais-je en me passant la main sur la nuque. « Non, dit rien. », ajoutais-je avant qu’elle ne commente ce détail. Je savais qu’elle pourrait facilement sortir que je n’avais pas toute ma tête, mais nullement besoin de l’entendre. Ma malchance engendrait ma folie ! « J’arrive tout de même pas à savoir ce que ça sent. » J’avançais un peu plus dans la maison, cherchant à découvrir d’où pouvait venir cette odeur.

Cela ne faisait pas longtemps que Surie était dans la petite ville de Pasadena, cela ne faisait que quelques semaines voire peut-être un mois. elle n'en savait trop rien, elle savait juste qu'elle était heureuse, elle pouvait enfin le dire. Elle vivait pourtant en tant que squatteuse d'une maison à vendre, profitant de la naïveté des voisins pour leur piquer de l'électricité et ainsi vivre dans un confort qu'elle n'aurait pas pu espéré en tant que fugueuse. Malgré cela, elle se sentait enfin libéré d'un poids qui la compressait depuis sa plus tendre enfance. Elle pouvait enfin se considéré comme libre et capable de changer sa destiné qui ne semblait pas être de son côté malheureusement. Comme tous les matins, elle s'était levée aux aurores au cas où il y aurait des visites, elle s'était dépêchée de cacher ses affaires avant de partir en vadrouille dans la vie. Ce n'était plus le moment de faire la touriste, il fallait absolument qu'elle trouve de quoi manger et bien sûr, elle a appris à survivre avec le temps. Elle ne volait pas grand chose, elle mendiait de temps en temps. Elle aidait les personnes âgées par gentillesse mais aussi en espérant pouvoir avoir quelque chose en retour qui lui permettrait d'acheter un paquet de pates par exemple. Ce n'était pas grand chose mais au moins, elle avait quelque chose dans l'estomac. La chasse a été plutôt bonne puisqu'elle a réussi à piquer quelques tomates dans le jardin d'un voisin, elle a également pu s'acheter un gros paquet de pate ainsi qu'une escalope de dinde et tout cela grâce à la générosité d'une vieille femme qui avait besoin d'aide pour monter les courses. Il fallait pourtant qu'elle trouve un travail pour pouvoir gagner de l'argent et peut-être pouvoir s'offrir un toit. Elle aurait aimé pouvoir aller à l'école mais il ne fallait pas non plus trop en demander. Elle n'a pas le temps et pas l'argent pour cela non plus. Elle était rentrée assez tôt finalement, son ventre criant famine, il faut dire qu'elle n'a pas mangé depuis hier matin pour cause d'un manque d'argent considérable.

Surie fit le tour rapidement de la maison pour voir si la voie était bien libre, ce n'était pas le moment de tomber sur quelqu'un. Cela ferait d'elle une nouvelle sans-abri et la ferait retourné à la case départ. Heureusement pour elle, il n'y avait personne, elle pouvait donc commencer à se préparer de quoi manger. Elle mit ses écouteurs dans les oreilles écoutant une vieille musique des années 80, la poussant à bouger la tête en rythme alors qu'elle mit l'eau des pates en route. Elle s'occupait de découper une tomate tout en chantonnant dans sa tête les paroles de ce vieux rock. Elle prépara tout simplement des pates avec une escalope sauce tomate. Ce n'était pas le grand luxe mais c'était déjà cela et en tant qu'apprenti cuisinière, il fallait que cela soit un minimum bon. La nourriture était presque prête et une bonne odeur régnait dans la maison vide, cela lui mettait l'eau à la bouche et elle espérait que cela cuise plus vite pour pouvoir enfin manger. Pourtant des bruits de voix la fit sursauter, elle se tourna d'un coup retirant un de ses écouteurs. Nan, il ne fallait pas qu'il y ait quelqu'un pas maintenant. Surie commençait à paniquer et éteignis rapidement les plaques avant de se mettre à courir en faisant le moins de bruit possible en direction de la porte arrière pour pouvoir fuir le plus loin. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est la présence de deux personnes dans l'entrée qui se trouvait juste en face de la porte arrière. Surie se retourna rapidement croisant le regard d'une femme et d'un homme, avant de reculer d'un pas. Elle était fichue, il fallait absolument qu'elle quitte cet endroit au risque de se retrouver en prison à cause d'un squattage non autorisé. Elle s'avança rapidement en direction de la porte pour ouvrir la porte mais celle-ci ne s'ouvrait pas. Merde, elle a clairement oublié la clé. Il fallait qu'elle trouve une autre alternative.

Je secouais doucement la tête quant à savoir si l’agence allait faire les visites. Je n’en savais rien car ils étaient tout bonnement injoignable depuis la fusillade. Je pouvais comprendre. La ville était tellement secouée. Le maire était mort… des jeunes, des parents, des professeurs et quand il me disait que Dylan n’allait pas s’envoler, je faisais une moue en lui tirant la langue. Oui, je sais que cela peut paraitre puéril. Vraiment. Je ne disais rien, faussement boudeuse alors que je regardais toujours mon fils par moment. Peut-être pour le provoquer ? Sûrement même. Je venais une fois dehors à lui persécuter le popotin. Pauvre homme. Pauvre mari. Même pas honte. Je secouais doucement la tête quand il me proposait de le prendre. « Non, je ne voudrais pas que tu le confondes avec la tarte à la rhubarbe… », disais-je en laissant un léger sourire se dessiner mais je ne comprenais pas moi-même d’où me venait ce besoin de le garder près de moi. Beaucoup diraient que le désastre de la graduation en avait été la cause. Les jeunes enfants morts. Les cris des parents qui pleurent entre deux cadavres. Ces angoisses étaient là depuis notre sortie de ce café. Je ne voulais pas trop y penser mais à l’odeur qui réveillait mes papilles ? Oh oui. J’approchais en l’entendant dire qu’il n’était pas fou. Un grand sourire se dessinait sur mes lèvres. Oh oui, je pensais a tellement de choses. Il me prévenait de ne rien dire mais depuis quand ça m’arrêtait de dire quoique ce soit ? Depuis… Jamais à vrai dire. « Hummmm… », me contentais de dire en tenant le nourrisson bien portant de trois jours dans mes bras. Il ramenait son pouce à sa bouche sous son drap offert par mamie et j’étais le glouton en fronçant les sourcils. « La sauce tomate… bien aromatisée… », disais-je alors en grimaçant. « Je suis au régime, c’est un crime ! », soufflais-je tandis que je voulais trouver une silhouette émaciée après cet accouchement. Je m’avançais tout naturellement dans la maison. Une part de moi ne ressentait pas l’inquiétude. On cuisine chez moi enfin l’ancien chez moi ? Pourquoi pas. Je ne faisais pas de liens dans la gravité possible des faits. Je me contentais de rester bouche bée en me figeant aux bruits de pas vers la porte et la jeune fille qui se retournait devant moi. Je ne savais pas quoi faire sur le coup. Le bébé dormant profondément, je restais de marbre en regardant la demoiselle avec attention. Je penchais la tête en fronçant les sourcils. « Bonjour ! », disais-je alors tout naturellement. En fait… quoi dire ? Je n’en avais aucunes idées. Je ne savais pas quelle était la meilleure réaction à avoir. Elle n’avait pas l’air violent enfin… quand on voit Azélia non plus et pourtant elle peut l’être mais je ne me sentais pas en danger. « Qui es-tu ? », demandais-je aussitôt en approchant doucement. Des pas tout de même léger qui manquaient d’assurances. Je me tournais vers Aiden en fronçant les sourcils. « Tu ? », oui enfin comment lui demander s’il la connait sans paraitre impolie ? Oui enfin impolie alors qu’elle squattait ma maison ? J’avais peur d’être une chose qui en fait n’était pas vraiment enfin c’est bizarre. Je ne me sentais qu’étrange et j’avais cette crainte de l’effrayer. Un pas de plus. Le bébé lui se mettait à geindre un peu. Je reculais un peu en grimaçant. Lui, il ne semblait pas être d’accord pour un pas de plus. Je retournais mon regard vers l’adolescente enfin… je pense qu’elle l’est. Je n’étais pas toujours apte à deviner les âges. « Ca sent bon, tu prépares quoi ? », demandais-je alors en arquant un sourcil. Mais pourquoi je dis ça, moi ? Je n’ne savais rien mais la gourmandise parlait un peu pour moi.

Ces derniers jours avaient marqués plusieurs citoyens de notre ville et je n’y échappais pas. Je n’avais pas pu me mêler à la cohue, comme Lulla désirait que je reste près d’elle. J’avais tout de même hésité, après tout c’était plus fort que moi. Une réaction qui contrairement à l’avis de bien des gens, me semblait tout à fait naturel. J’étais tout de même resté à ses côtés, et j’avais bien fait puisque j’avais mené à la naissance de mon fils. Mon premier garçon, celui qui suivrait les traces de son père – et non de son grand-père maternel, enfin, je l’espérais. Ça avait tout de même réveillé une sensation étrange en moi. J’avais envie de le couver, mais je tentais de ne pas le montrer. Je semblais tout de même moins envahissant que Lullaby qui ne le laissait pas respirer. Sur le seuil de notre ancienne maison, je la regardais songeur, avant de laisser planer un sourire sur mes lèvres. « Comme si je pouvais le confondre. » Mon fils n’avait rien d’une tarte à la rhubarbe ! Il serait aussi fort, beau et vaillant que son père. À savoir néanmoins que je n’avais pas toute ces « qualités ». Tant qu’il ne finisse pas maladroit ça pouvait être selon moi une bonne progression, même si je sentais qu’il allait jouer la carte de l’opportuniste pour avoir tout ce qu’il souhaite. Si c’était comme avec sa sœur, j’allais flancher facilement. Autant ne pas m’en vanter. J’entrais finalement dans notre ancienne maison, laissant l’arôme d’un repas cuisant caresser mes narines, mais aussi chatouiller mes papilles gustatives. Légèrement tête de linotte, ou pas, je relevais la tête cherchant ce que cette odeur pouvait être. Je n’avais vraiment aucun talent pour l’association odeur et menu. Je reposais mon regard sur la brune à mes côtés. M’abstenant de tout commentaire sur le fait qu’elle disait être au régime. Quelle soit grassouillette ou émaciée, ça ne m’avait toujours que très peu importer. Je n’aimais pas ma femme pour sa silhouette, mais pour sa personnalité haute en couleur. Mais comme tout homme qui se respecte, n’oserait jamais parler de la taille de sa copine. Des plans que pour que je finisse sur le plancher encore une fois. Je me taisais donc, m’amusant tout de même à regarder sa poupe et affichant un sourire amusé. Je faisais un ou deux pas vers la cuisine, quand je m’arrêtais voyant une jeune fille qui courrait vers la porte du jardin. J’étais un peu trop étonné sur le coup pour réagir convenable, enfin comme je l’aurais sans nul doute fait en d’autre circonstance. J’étais non pas seulement gardien de ma patrie, mais aussi de ma famille. Entendant ma femme la saluer, je tournais mon regard verdoyant vers celle qui était mienne. Si ma mâchoire avait pu tomber sur le sol, elle l’aurait sans doute fait. J’entrouvrais mes lèvres pour parler, mais elle continuait sur sa lancée. Puis, elle se tournait vers moi. Au moins, elle n’avait pas besoin de tant parler pour que je comprenne où elle voulait en venir. C’était un peu notre force, tout du moins quand on n’avait pas de soucis extraconjugaux. « Non… Je ne la connais pas. » J’étirais la main vers ma femme lorsqu’elle se mit à avancer vers la gamine. « T’es sérieuse ! Autant lui demander qu’elle nous invite à manger ! » Non, mais là c’était simplement trop ! Franchement, j’avais envie de me cogner la tête contre le mur. Je regardais Lulla, Dylan dans ses bras et il était temps que je me montre digne de l’homme de la maisonnée. Bon je n’allais pas bomber le torse pour faire mon genre, mais bien que la jeune fille semble inoffensive je devais tout de même être prudent. On ne pouvait jamais être certain, surtout pas des réactions des personnes. Ça pouvait vite tourner au désastre, alors autant être méfiant. Je m’approchais, passant près de ma femme. « On te veut aucun mal. Mais que fais-tu ici ? » Je passais machinalement ma main sur ma nuque. « Ça fait longtemps que tu vis ici ? » Enfin, elle y vivait depuis notre départ gros maximum. « Tu es seule ? », continuais-je de demander tout en approchant prudemment. Elle n’avait rien d’une kamikaze ou autre, elle semblait juste apeurée et c’est souvent ces personnes qui pouvaient faire le plus de dégâts sans le vouloir.

Elle n'avait pas été assez sur ses gardes, elle n'en avait confiance et était en train de le payer. Quelle idée de revenir aussi tôt dans cette maison en sachant très bien qu'il y aurait sûrement des gens qui viendraient visiter cette maison à ventre. Surie se serait mis des gifs si elle en avait eu le temps, mais il fallait d'abord qu'elle fuit. Tant pis pour son repas qui lui donnait tant l'eau à la bouche. Il faudrait vraiment qu'elle gagne de l'argent rapidement, elle ne tiendra pas longtemps comme cela et elle en avait conscience. Elle avait d'abord essayé de s'échapper par la porte du jardin mais c'était peine perdue, celle-ci était fermé et le pire... C'est qu'elle le savait. Surie fit un pas en arrière en sursautant quand elle entendit la voix de la femme résonner dans la maison silencieuse. Il n'y avait pas de quoi avoir peur, elle en avait conscience mais ce n'est pas pour autant que cela va changer quelque chose à son côté peureuse. Elle se mordit la lèvre inférieure en regardant autour d'elle d'un air apeuré. Pourtant ses yeux se reposaient automatiquement sur le jeune couple, alors que la femme fit un pas en avant. Surie quant à elle, en faisait un en arrière pour garder la même distance de sécurité. «Qui es-tu?» résonnait dans la tête de la jeune adolescence qui mit quelques minutes à comprendre le vrai sens de la question, alors qu'elle pouvait entendre les battements de son coeur résonner jusque dans sa tête. Elle allait ouvrir la bouche pour parler mais rien ne voulait sortir, elle était en train de faire une crise d'asthme elle le savait et il fallait à tout pris qu'elle se calme. Elle leva la main pour la poser sur son coeur, elle n'entendait aucune question. elle arrivait juste à lire quelques mots sur les lèvres mais ce n'était pas grand chose. J'allais répondre à la question de la jeune femme quand elle sursauta une nouvelle fois aux paroles de l'homme. Il valait mieux qu'elle reste muette nan?

Ce n'était pas la bonne carte à jouer, mais sa crise d'asthme montait de plus en plus. Elle avait de plus en plus de difficulté à respirer à cause du stress et de la peur présente en elle. Elle ne voulait pas retourner au Texas avec ses parents. elle voulait continuer à vivre ici et se créer une nouvelle vie, qu'elle aura décidé elle-même. Surie recula d'un pas en l'entendant dire qu'il ne lui voulait pas de mal, son dos heurta la porte dans un petit bruit qui résonna dans la pièce. Calme toi, Surie... Il faut vraiment que tu te calmes, sinon tu vas encore tomber dans les pommes... Respire, doucement, comme cela. dis-je en finissant par fermer les yeux. Après quelques secondes, elle pouvait sentir sa respiration se calmer petit à petit lui permettant d'entendre mieux autour d'elle. Oui... je suis seule... je suis Surie... dit-elle d'une petite voix. elle ne savait même pas s'ils ont pu l'entendre tellement elle l'avait dit doucement. Un bruit sourd se fit entendre, l'estomac de la jeune fille était bien réveillé. C'était des pates avec du poulets et une sauce à la tomate... dit-elle assez honteuse, alors qu'il n'y avait pas de quoi... quoi qu'elle est tout de même en train de squatter ce qui semblait être leur maison. Je vais partir... promis... Mais n'appeler pas la police, s'il vous plait. dit-elle en plongeant son regard dans leurs yeux chacun leur tour. Elle sentait que cela n'allait pas aussi bien se passer, il n'allait sûrement pas la laisser partir comme cela sans lui poser des milliards de question... Mais elle n'était pas là pour passer un interrogatoire, elle n'a de compte à rendre à personne.

Alors que je parlais, je sentais bien qu’un truc clochait. Le boulot de pompier me donne parfois l’occasion d’appréhender certaines situation. Alors qu’elle semblait ne pas être en forme, Aiden me disait ne pas la connaitre. Le bébé râlant un peu dans mes bras, je me contentais de parler de la cuisine. Oui, stupide mais efficace. Etais-je sérieuse ? Je tournais mon regard vers lui pour un tendre sourire. « J’ai faim ! », disais-je alors tout simplement comme pour dire : ne te moques pas, tu es fou… Oui, bah fallait pas le dire donc je pouvais le faire comprendre ? Comment ? Je n’en savais rien. Le regard un peu moqueur ? Je remarquais le léger sursaut qu’elle semblait avoir quand mon mari lui parlait et l’approchait. Je le laissais passer et terminer de lui parler tout en berçant le petit Dylan dont la couche n’allait pas tarder à être pleine. Aiden lui posait des questions qui dans le fond… n’étaient pas celles à laquelle je pensais. Une part de moi avait juste envie de savoir son prénom et qui elle était avant de s’inquiéter. Accoucher ne m’avait pas changée. J’avais toujours été gentille et j’avais toujours voulue avant tout aider les autres, les apaiser. Être pompier y était pour beaucoup. Sa difficulté à respirer ne me passait pas inaperçu. Je ne disais rien, elle semblait déjà assez paniquée. Son dos heurtant, je me contentais de grimacer en la laissant se calmer sans vraiment bouger. J’avais peur de lui faire plus peur qu’autres choses. L’avantage étant qu’on avait un ambulancier avec nous ? Oui, sûrement. Je l’écoutais en souriant, son prénom ? Et le menu ? Je me léchais les babines. Sa peur, sa requête et son regard posé dans nos yeux. Je sentais qu’elle avait peur. Ne cherchez pas pourquoi, c’était ainsi. Je le sentais. Je regardais alors Aiden en souriant doucement. « Prends-le ! », je lui tendais alors le bébé pour qu’il ne le prenne. Tiens… comme ça s’il fait popo, ça sera pour ta pomme l’odeur. Je me rapprochais alors de la jeune fille. Un pas lent, un pas léger. Je secouais doucement la tête. « On… », je regardais rapidement en la direction d’Aiden avant de reposer mon regard sur elle. « On ne va pas appeler la police si tu nous expliques ce que tu fais là… pourquoi as-tu si peur que l’on prévienne la police ? », lui demandais-je alors tout simplement. « Je connais des gens dans la police, des personnes gentilles… qui peuvent t’aider ! », disais-je aussitôt en posant mes yeux verts dans son regard océanique. Je me rapprochais lentement mais sûrement. Je n’osais pas trop la toucher de peur de l’effrayant un peu plus. « Lui, c’est Aiden ! », disais-je en me tournant alors que je montrais mon mari qui avait ses tatouages partout, un bébé et sûrement perdu son rasoir entre deux couches. « Je suis Lullaby… oui comme la musique, les berceuses et tout ! », disais-je en tentant un peu l’humour tandis que je posais alors une main devant elle. J’allais la déposer sur sa main tout simplement en lui souriant. « Tu vas bien ? », lui demandais-je alors que oui, je m’inquiétais pour elle. Quelques minutes avant, elle n’avait réellement pas l’air bien. Je tournais rapidement à nouveau mon regard vers Aiden en penchant la tête. « On ne va pas appeler la police, non ? », disais-je en souriant doucement. Je retournais mon regard vers elle. Je voulais être rassurante. Bad cop… c’était lui, j’étais le gentil cop. Ahah. Enfin en quelques sortes.

Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux femmes. Alors qu’une adolescente se trouvait dans notre ancienne cuisine, Lullaby ne trouvait rien d’autre à faire que parler de nourriture. En plus, elle avait faim. Je ne disais rien haussant simplement un sourcil à ce petit sourire qu’elle m’offrit. Quant à moi, j’osais un peu plus. Certes, je ne désirais pas lui faire, mais au point où elle en était c’était déjà le cas. Je la voyais bien reculer alors que j’avançais tout de même avec prudence. Je n’étais peut-être pas l’homme bisounours, mais au moins je ne posais pas des questions en lien avec l’odeur. J’allais plus au vif du sujet : Sa présence. C’était un peu la moindre des choses, après tout en la voyant là, il y avait tant de questions qui me traversaient l’esprit. Je remarquais aussitôt qu’elle semblait avoir du mal à respirer. Crise de panique ? Peur ? Ou elle avait une maladie quelconque ? Je fronçais les sourcils, alors que Lullaby m’arrêtait dans ma lancé en me donnant notre nouveau-né. Je restais stoïque regardant mon fils qui étrangement ne semblait pas tellement heureux d’être dans les bras de son père. Ce petit aurait sans doute une préférence pour sa mère. Moi qui avais tant d’espérance pour lui ! Je regardais ma femme s’approcher de la gamine, restant taciturne. Elle me jetait un regard, avant d’affirmer qu’on n’appellerait pas la police. Je faisais claquer ma langue dans mon palais. Je n’allais pas l’appeler, mais je ne me gênerais pas si j’en ressentirais le besoin. Et autant être franc avec cette gamine, mais je préférais me taire. Lullaby avait sa tactique et j’avais la mienne. Elle était douce, j’étais plus formel. Les années dans l’armée m’avait rendu ainsi et je n’avais pas changé, pourtant ce côté entraidant refaisait toujours surface. Sa respiration me semblait un peu trop saccadée, si le mot pouvait convenir. Elle ne semblait pas particulièrement bien. Puis, on me présentait. Lui. Dit avec ce ton, j’avais l’air de la chaussette qu’on aime bien, mais qu’on tient loin au cas où. Je roulais de l’œil, portant finalement mon regard sur mon fils qui semblait s’endormir. Enfin, il cognait des clous, laissant ses paupières se refermer et les ouvrants avec difficultés. « Tu sais pas besoin de donner le pedigree de ton nom. », disais-je après la présentation de la brunette que j’avais épousée. Sa faim semblait la rendre étrange, mais en même temps j’étais heureux qu’elle n’ait pas sortie : Lui c’est Aiden, ça veut dire ours mal léché dans les tributs Mojaves. Bon je dis n’importe quoi, mais elle en aurait été capable. Je retournais à mon fils en affichant un air désespérer. Je ne relevais le regard qu’une fois qu’elle semblait me poser une question. « Je vais être franc… Après tout, je n’ai rien à cacher, mais si je vois qu’il est nécessaire d’appeler les flics… Je ne me gênerai pas. Mais ce ne serait pas parce qu’elle se trouve ici que je le ferai. » Je retournais mon regard vers Dylan. « Avant tout, elle devrait s’asseoir avant de nous faire un malaise. » Je souriais à mon fils. « Je crois qu’on a encore des verres dans un carton. Lui offrir de l’eau ne la tuera pas. » Gardant Dylan lover contre moi, j’allais chercher dans son sac accrocher à mon épaule une bouteille d’eau que je déposais sur l’îlot de la cuisine.

La honte était vraiment présent chez elle, elle s'était fait avoir comme une bleue et il était difficile pour elle de s'enfuir sans se faire remarquer. La preuve, elle était maintenant face aux couple qui devaient sûrement être les propriétaires de cette maison. La peur et le manque d'air lui prit d'un coup, elle était en train de faire une crise d'asthme mais elle arriverait sans doute à se calmer seule. Elle essayait de faire de son mieux dans tous les cas, elle réussit à se calmer quelque peu puisqu'elle pu répondre à quelques questions. La plus grand peur de la jeune fille est de retourner dans sa famille au Texas alors qu'elle avait enfin l'opportunité de se construire une vie. La jeune femme finit par s'approcher d'elle en lui disant qu'elle n'appellerait pas la police. elle semblait gentille, beaucoup plus gentille que son mari quand on voit qu'il y avait quand même une chance qu'ils appellent les flics. Elle finit par lui poser des questions, des questions qu'elle ne savait pas si elle devait répondre... Après tout en sachant toute l'histoire, elle allait finir dans une famille d'accueil alors qu'il ne lui restait qu'un an à tenir. Les yeux de la jeune blonde se posa sur le dit "Aiden", puis ses yeux se reposèrent sur la jeune femme qui expliqua rapidement l'origine de son prénom... Très intéressant à savoir, cela sonnait très littéraire. Je ne veux juste pas la police... Je suis ici pour vivre, mais promis... Je ne fais rien de mal et tout est propre. dit-elle en montrant la pièce d'un signe de main. Elle n'était là que le matin tôt et tard le soir généralement, elle n'a pas vraiment le temps de dégueulasser la maison.

Surie comprit vite qu'elle ne pourrait pas s'enfuir comme cela, alors autant coopérer un minimum en s'installant à la table de la cuisine pour éviter de faire un malaise. La crise était passée, mais elle aurait pu être plus grave que prévu. Il fallait vraiment qu'elle pense à aller voir un médecin, même si elle se doutait que cela lui coûterait vraiment très cher. Je vais bien, c'était juste une crise comme une autre. dit-elle en haussant les épaules alors qu'elle posait son regard sur la nourriture qui était en train de l'attendre. Ca serait sûrement trop leur demander de la laisser manger ce qu'elle a préparé avant de partir sans demander son reste? Est-ce que... je peux manger ce que j'ai préparé? Je n'ai pas mangé depuis hier matin. dit-elle en posant son regard sur la jeune fille. Elle semblait beaucoup plus compréhensive que l'homme. Puis, elle avait payé pour cela même si tout n'a pas été vraiment payé. La jeune fille finit par se lever pour aller se préparer une assiette bien garnie avant de se reposer sur la petite table. Elle allait passer un interrogatoire, elle en était conscience.

Un ours mal léché ? Mais pourquoi pas. L’idée était tentante tandis que je laissais mon prénom se présenter comme… si j’étais en plein milieu d’une enquête. Suspect de gourmandise ? Je dirais toute la vérité votre honneur. Pas vraiment à vrai dire mais je lui disais la vérité dans le fond. Je ne voulais pas appeler la police sauf s’il y avait urgence ou une chose grave. Je ne me sentais pas réellement en danger. Je devais sûrement être stupide ? Folle ? Tordue ? Aiden avait plus les épaules sous la tête alors qu’il disait les appeler si c’était nécessaire. Je tournais mon regard vers lui en l’entendant. Un air sur le visage presque noir. J’avais peur qu’il ne fasse peur à cette adolescente. Peut-être avais-je plus l’habitude de parler aux adolescentes ? Je n’en savais rien. Il avait une petite sœur, un petit frère. Je m’inquiétais pour elle. Je fermais doucement les yeux alors que je réfléchissais quant à savoir si nous avions encore de la vaisselle mais ça m’amusait. Je me disais que si elle cuisinait, elle devait sans nul doute avoir trouvée les verres et la vaisselle. J’allais tout naturellement chercher un verre propre sur l’évier pour lui ramener juste à côté de la bouteille d’eau. Elle allait bien, j’en étais rassurée alors que mes yeux croisaient son regard. Je souriais doucement alors qu’elle semblait avoir faim. Je me sentais triste pour elle et ça se lisait sur mon visage. « Ne t’en fais pas, mange ! Ça a l’air appétissant qui plus est ! », disais-je alors que je tournais mon regard vers Aiden pendant quelques instants. Je posais ma main sur son avant-bras et la seconde sur la tête du bébé avant de me hisser sur la pointe des pieds pour lui voler un rapide baiser avant de retrouver le sol. Je laissais cette jeune fille manger comme elle semblait être affamée. « Aiden… », disais-je en plongeant mon regard vers les siens. « Je sais que ça peut sembler dingue mais elle a l’air plus effrayée que nous… Je me dis… », je soupirais doucement. « Si c’était notre fille, si c’était Nora, Dylan ou même Apple dans quelques années… », je tournais mon regard vers elle et à nouveau vers lui. « J’aimerais tellement qu’une personne écoute notre enfant et l’aide… mais sois gentil avec eux ! Je sais, je dois paraitre dingue mais je ne veux pas l’effrayer… », disais-je alors que mon instinct maternel reprenait le dessus. J’avais chuchotée mais je n’étais pas non plus très discrète. Dans le fond, le fait qu’elle nous demande même si elle avait le droit de manger me montrait qu’elle ressentait une sorte de frayeurs. Comment pourrait-elle nous faire confiance. Je sentais bien que je paraissais dingue. Je m’intriguais plus à l’odeur du plat. Je voulais juste la rendre à l’aise. Je ne voulais pas la mettre contre nous. Après tout, elle n’avait pas l’air dangereux. Tellement pas. « Ce n’est pas une adulte, pas encore, c’est une enfant. Elle a l’air perdue ! », lui disais-je aussitôt. Je reculais doucement en lui souriant. « Tu veux que je le prenne ? », lui demandais-je en attendant sa réponse et tournant mon regard vers la jeune fille. « Dis-moi, quelle âge as-tu et que fuis-tu ? Enfin qui… », disais-je sûrement curieuses ? Peut-être, oui mais dans le fond, mes questions étaient fondées. Je regardais un peu plus autour de moi. Elle disait vrai. Il faisait propre. Je ne voyais pas non plus de la drogue. Oui, je ne voyais rien. J’inspirais doucement en regardant la pièce. Je reposais mon regard vers elle. « Comment tu t’en sors pour te nourrir ? », lui demandais-je tandis que j’avais tellement de questions. Comment une adolescente vivait-elle alors qu’elle semblait à la rue. Elle n’avait plus mangée depuis tellement longtemps d’après ses dires. Je m’inquiétais malgré moi. Je ne voudrais pas que l’on laisse ma vie sans nourriture si elle fuyait la maison. Elle semblait avoir fui. Cela semblait tellement logique à mes yeux. Je ne savais pas pour quoi, pour qui. Je m’inquiétais pour cet enfant. Je regardais toujours la pièce, cherchant des indices. « Est-ce que tu vas au lycée ? », lui demandais-je alors de cette simple question sûrement stupide tandis que la fin d’année venait de terminer. Cela pourrait devenir un peu difficile.