UAaron n'avait pas eu l'intention de venir, qu'on se le dise. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes, autant physiquement que moralement, et l'idée d'un bal où le silence serait d'or ne l'attirait pas le moins du monde. Olivia avait eu des places gratuites du fait qu'elle travaillait à la radio, et Aaron savait qu'elle allait s'y trouver. Le soldat avait laisser sa propre présence en suspens, préférant ne rien promettre. Ce n'est pas non plus comme s'il avait autre chose à faire ce soir là, le bébé étant chez sa grand-mère. Son fils avait beau avoir débarqué il y a de cela deux semaines, Aaron ne s'était toujours pas remis du fait q'il était père, l'angoisse qui l'avait accompagnée depuis l'annonce de la grossesse d'Olivia restant bêtement accrochée à lui. C'est sans doute pourquoi, au final, il préféra s'épargner une soirée à ruminer et à se monter la tête, et décida de se rendre à la soirée. Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour récupérer un costume dans son armoire et se préparer. Il n'avait personne à impressionner de toute manière. Le bal était déjà en plein essor: la musique résonnait dans la salle autrement silencieuse, et ça en était presque gênant. Il y avait quelque chose qui laissait Aaron mal à l'aise dans le fait de ne pas pouvoir s'exprimer et de recourir à des gestuelles idiotes pour faire passer un message aussi banal que "passe moi un verre de punch". La mauvaise humeur d'Aaron s'évapora rapidement pour laisser place à un léger rire lorsqu'il aperçu Aiden danser sur la piste. Danser était peut être pas le bon mot pour décrire ce que son cousin était en train de faire devant les yeux de tout le monde. Et dire que la soirée ne venait que de commencer! Aaron avait entamé quelques pas vers ce-dernier (pour le moquer, pas pour le joindre car la danse? pas sa spécialité) quand une chute et une exclamation attirèrent son attention. Il ne lui avait pas fallu plus d'une intonation pour reconnaître la voix d'Olivia. Ce n'était pas tant la maladresse et le verre malencontreusement renversé sur sa compagne qui l'agaça non. C'est juste qu'étant déjà irrité, Aaron vu rouge en apercevant le petit malin se pencher en avant et susurrer je ne sais quoi dans l'oreille d'Olivia. Avant qu'il ne puisse y réfléchir, Aaron était déjà là, bousculant d'une main l'épaule de Baptist pour qu'il se dégage d'Olivia et lui fasse face. « Tu veux que je t'aide à rester muet? » menaça-t-il.

Mason aurait préféré que son invitation au bal soit anonyme plutôt que du travail. Il était plutôt clair qu'il allait être responsable des dégâts sur place. Adieu la fiesta et bonjour la migraine. Surtout, il fallait que ce soit une soirée sur le thème de Charlie Chaplin, autrement dit mutisme et mimes incompréhensibles. Il aurait bien proposé à Sharlee de venir avec lui, mais il comprit rapidement qu'elle avait déjà une accompagnatrice. Or, ce serait une union assez compliquée s'il s’incrustait. Il se rendait donc seul vers le château de Pasadena, avec l'élégance digne de cette réception. Il se dépêcha pour éviter de se retrouver au milieu foule, sinon il risquait de devenir taciturne. Il n'avait vraiment pas de passion ce soir. Il fallait espérer qu'il tombe sur une connaissance pour changer cela. Mais avant, il fallait encore qu'il atteigne la fin de l'allée. Or, pour l'instant, il restait comme une nouille devant une file de voitures. Il commença à tapoter son volant de ses doigts, impatient. Ce n'était pas des papillons dans le ventre qu'il avait, mais un festival de sentiments négatifs. Il finit par sortir et marcher jusqu'à locomotive du wagon de véhicules. Il se trouva face à un portier agenouillé devant une bouche d'égout. Mason le vira d'un geste de la main, retroussa la manche de sa veste et plongea la main pour récupérer des clés, rien de bien compliqué en somme. Il n'était plus très propre, mais au moins c'était fait. « Elles sont à qui ? » « La jeune marié, Jones... » répondit le portier timidement. Il hocha la tête, les lui rendit et tendit les siennes. Il ne comptait pas attendre plus longtemps. Il ne s'appelait pas Winnie l'ourson non plus. Il monta les escaliers, accepta la rose noire qu'il glissa dans sa poche et entrait enfin. Il s'approcha du buffet et remarqua Sharlee. Il siffla avec admiration face à sa tenue. Pour lui faire comprendre que c'était bien elle, il alla lui faire un bisou sur la joue avant de piquer son petit four. Il hocha la tête avec courtoisie vers son ex. Il n'avait pas pu s'empêcher de voir le geste coquin d'Azélia envers un autre, mais il ne voulait pas y penser. Alors, il rejoignit Lullaby. Il lui désigna son bras gauche pas très propre, avant de la montrer elle et de faire un geste de punition : c'était de sa faute.

Papillonnnnn, oh oui, un papillon. Certains disent que c’est un insecte trempé dans le beurre qui vole à cause du nom mais je n’y croyais pas réellement. Pourquoi d’une soudaine envie voulais-je attraper un papillon ? Je n’en savais rien mais je n’aimais pas ses choses qui nous volent autour. Elles se pensent tout permis ? Je n’en savais rien. Je venais déjà de remettre à sa place le petit homme, Caelan. Enfin à peu prés.  Je chassais mon beurre volant pour butterfly bien entendu et BOUM alors que j’avais senti une gêne au pied, je me retrouvais la tête par terre et surtout les fesses en l’air. Je grognais silencieusement et j’inspirais doucement en secouant la tête. Je me relevais et je soupirais aussitôt en remettant mon costume correctement. Quel abruti. Je m’avançais alors vers la foule, ignorant cet homme qui manquait tellement de… maturité. Oui, devant des enfants. Cela choquait le Caleb en moi. C’est en me tournant vers lui que je remarquais qu’il se prenait du champagne grâce à une jolie blonde, je m’esclaffais doucement. C’est là que je me retournais. N’ayant pas regardé devant moi, je me trouvais face à un… clown. Non en fait, il avait juste les cheveux rouges comme le feu ardent. J’arquais un sourcil en regardant cette zone rouge sur la tête de cet homme bien plus classe qu’un arlequin. Mickey ? J’ignorais son prénom mais je lui souriais. « Bonsoir ! », disais-je alors avec courtoisie à cet homme. « Chut… », me disais-je aussitôt à moi-même en me frappant le front. Pas de bruits, pas de bruits. Crétin. Je souriais alors en faisant une… révérence et lui tendant la main. Je faisais alors les petits doigts pour lui demander d’attendre, le « un instant où une seconde » ! Je piochais le portable dans ma poche et j’écrivais alors. « Je m’appelle Caleb et vous ? J’ai perdu ma copine, une belle brune aux yeux bleus… elle fait à peu près… », je lui montrais alors le téléphone et je montrais la hauteur de Cordélia mais je suis un peu nul pour ça du coup… elle pourrait sembler très petite.

Ceci était un bal muet mais pourquoi est-ce que j’avais criée ? Cette injure était sortie malgré elle. Je savais clairement que ce n’était pas la chose à faire. Les gens autour de nous ne faisais pas bruits sauf certains et malgré tout, je n’arrivais pas à m’empêcher. Cela m’échappait. C’est comme des coutumes, on est habitué, on vit avec la parole et l’aphasie peut être compliquée. Je le laissais se relever sans même daigner l’aider. J’aurais même préférée faire des claquettes sur lui que de l’aider à se relever mais des talons ? Ce n’était pas la bonne paire. Je le regardais en pleine admiration de mon décolleté avant qu’il ne me tende un mouchoir et se rapproche pour murmurer à mon oreille. Non ! Il n’osait pas ? Je faisais des gros yeux de la couleur d’une praline. Je penchais doucement la tête, grimaçant et grognant même légèrement. J’étais à deux doigts de reculer tandis que je serrais doucement le point. Il parlait alors de mes roses noirs et de ses envies. Non mais oh. Il fit alors reculer. Je pestais timidement dans ma tête alors que je voulais lui refaire le portrait mais qu’une armoire à glace m’en empêchait. C’est en le regardant plus attentivement que je reconnaissais ce frigo mais aussi cette voix. J’arquais un sourcil en souriant doucement. J’en avais des papillons dans le ventre en le voyant agir ainsi même si une part de moi se doutait qu’il était juste… enfin il a ses zones rouges depuis la naissance et même avant. Je m’approchais alors doucement d’Aaron et je lui mettais la main aux fesses. Oui, mesdames. J’ose et avec passion. Ce n’était pas une gâterie et encore moins une fellation mais c’était ce petit feu ardent qui me donnait juste cette envie soudaine de tâter son popotin. Je le regardais alors en me pinçant doucement les lèvres et je fronçais le nez. Sans un mot, je laissais mes lèvres jouer l’une sur l’autre. Mes yeux de biches clignotant à plusieurs reprises comme ses filles qui font les yeux doux.

Mes clés ? A mes yeux, elles n’étaient qu’un chapeau sur Charlie Chaplin. Un artifice qui n’est pas obligatoire comme le t-shirt de Winnie L’ourson. Je regardais alors le buffet et je m’y rendais sans me rendre compte qu’Aiden pensait que j’allais faire pipi. Enfin drôle d’endroit. Les coutumes des bals muets n’autorisent pas à faire pipi dans les plats du buffet, je pense. Je n’étais pas encore devant qu’une femme s’arrêtait devant moi avec un sourire et elle me proposait avec aphasie le plat. J’en prenais deux… un dans chaque mains mais… on me les piquait. Je voyais les jolies manies d’Azélia et je tournais mon regard vers elle. J’affichais alors un rictus en montrant que j’étais offensée. Une moue et des yeux de colères mais de faux yeux. Je boudais doucement en prenant deux nouveaux petit fous. Je grognais doucement en lui tirant la langue avant de sourire à la serveuse et la laisser s’éloigner. Tandis que je portais mon petit four à mes lèvres, je m’arrêtais net en faisant un petit coucou à la main vers Kate tandis que j’avais la crème du petit four qui touchait mes lèvres. Je refermais mes lèvres sur celui-ci et croquant la moitié tandis que je voyais Mason et surtout son bras sale qui me désignait. Mais punaise, les gens allaient me laisser à mon fils et moi le temps de manger ? Je regardais le bras sale et je fronçais les sourcils avec une moue d’écœurement. J’haussais les épaules en allant à son oreille. « T’as fourré ton bras dans quoi encore ? », lui chuchotais-je alors doucement. « Je ne veux pas savoir quels sont tes tripes sexuelles, Mason ! », disais-je en riant doucement tandis que je déposais un baiser sur sa joue. « Quel clown ! », disait alors un gamin de 15 ans qui passait devant moi en s’esclaffant et je me tournais vers Aiden et sa danse… magistrale. Je failli m’en étouffer avec mon toast. Je priais tellement pour me cacher. Il fallait que j’arrête ça. Je tentais alors de mimer… un truc du genre… stop mais malgré moi… ça ressemblait à tout sauf à stop mais ça ressemblait plus à un doigt dans un rond. Non, je n’étais pas entrain mais en fait, si. Je l’invitais malgré moi à des bêtises.

Cette soirée était plutôt marrante il faut dire. Tout le monde mimait des mots, certains de comprenaient pas les autres, certains s’énervaient pour comprendre son partenaire et d'autres encore abandonnaient cette idée de mime et se contentaient d'un sourire. Cette salle était géniale, il y avait de la nourriture, beaucoup de nourriture, et pas n'importe laquelle. Il y avait de la bonne bouffe, vraiment, celle qu'on n’achète pas au vieux supermarché au coin de la rue. Je sais même pas si une personne normale pourrait acheter cette nourriture, j'avais vraiment envie d'y goûter. J'avançais vers la table, mon dieu, quelle odeur, ça sentait tellement bon, mais ça ne battra jamais les gâteau de ma mère. Enfin bref, j'avançais vers la table avant de tomber sur un type, Caleb, qui n'avait pas l'air d'avoir bien compris le but de la soirée. « bonsoir ! » Mais quel idiot celui là. Je le regardais, je me retenais de rire, d'exploser de rire même, d'où mon sourire qui pourrait faire croire que j'étais sympathique. Le type sortait son portable et écrivait quelques mots avant de me les montrer. Il était pas con lui, c'était toujours mieux que les mimes ridicules des autres gens dans cette salle. Il me demandait si je n'avais pas vu sa copine, brune aux yeux bleus. Il y en avait pleins dans cette salle. Je roulais un peu des yeux lorsqu'il cherchait quelque chose dans son portable, j'attendais patiemment qu'il me sorte encore une absurdité assez marrante, eh bien je n'étais pas déçu. Il m'avait dit la taille de sa copine. Comme si que moi, quand je cherche quelqu'un, je lui donne sa taille, je me contente d'un petit ou d'un géant mais non, lui, il était précis. Je souriais un peu suite à ce que le gars m'avait montré. Je croyais que j'avais déjà croisé cette fille à la soirée, une brune, yeux bleus, peut-être la même taille. Je lui faisais signe de la main pour qu'il me suive et je m'avançais dans la foule et faisant attention à ce qu'il me suive.

Un bal. Ce type d'activité n'avait jamais été faite pour moi. Je ne me fondais jamais dans le décor. J'aurais de loin préféré rester étendue sur mon canapé à regarder un vieux documentaire en noir et blanc sur les extraterrestres. Mon petit hippocampe continuait de grandir en moi et c'est pour lui que j'avais accepté de travailler. En effet, contrairement à beaucoup d'autres Pasadeniens, je n'allais pas à cette soirée en tant que danseuse. Non. J'y allais en tant que serveuse. Je mettais une robe à l'allure charleston, assez ample pour cacher mon ventre rond. Je nouais mes cheveux dans une sorte de chignon serré décorer de deux roses noires. Je ne trouvais aucune élégance dans mon apparence, je n'en avais jamais eu. Mais je n'allais pas là-bas pour faire bonne figure ou avoir l'air d'un clown, mais seulement pour servir boisson ou hors d’œuvre. Je me rendais au château, une douce musique classique voir même rythmé de jazz jouait lorsque j'arrivais dans le hall digne de Versailles. Ça n'avait rien de ressemblant avec le carnaval de Rio. Tout le monde mettait la main à la pâte avant le début du bal, sans serpentin ni artifice, tout était sophistiqué et de bon goût. J'aidais du mieux que je pouvais et lorsque la soirée commença, j'étais comme les autres serveuses entrain de déambuler parmi tout les invités. Je remarquais l'accrochage entre Caëlan et Caleb, j'aurais pu aller saluer mon cousin, mais je n'avais pas envie d'être prise dans une bagarre. Je pensais surtout à ma grossesse, bien entendu j'aurais pu éclater comme lorsque j'étais dans une zone rouge. Seulement, je pensais à ce que Declan dirait si je me mettais dans une position risqué. D'ailleurs, je n'avais pas la moindre idée si j'allais le voir ce soir. Marchant parmi tout ces gens, j'essayais de ne pas penser à l'odeur de guacamole qui me pendait au nez. Ça me créait une légère migraine et je n'arrivais pas à faire abstraction de cette odeur. Je devais changer de plateau et plus vite que cela. Discrètement, je changeais mon plateau de hors d’œuvre avec un plateau de boisson. C'était de loin bien plus agréable. Timidement, je prenais l'un des verres sur le plateau pour le porter à mes lèvres. Une gorgée. Je la recrachais aussitôt, sur une pauvre personne qui passait près de moi. Je n'avais pas fait attention, mais il y avait de l'alcool dans ce breuvage, mais le plus terrible c'était le goût. J'avais déjà bu ce cocktail, un volcan rose. Affichant un air désolé, je regardais cette personne aspergée d'alcool et de cracha. Un faible ­­-Sorry se dessinait sur mes lèvres en silence.

Élégance n’aurait pas été le mot le plus approprié pour d’écrire la danse que je faisais sur la piste. Ça n’avait rien d’une chorégraphie sophistiquée ni même d’une danse lascive ou bien un torride tango. C’était plutôt une danse contemporaine dont très peu de personne avait la fierté d’aimer cela… Dans une pirouette faite sur place, je voyais passé dans mon champ de vison Aaron, mais ce dernier continua son chemin. J’ignorais ce qui avait attiré son attention, mais c’était plus important que moi, à mon plus grand désarroi. Je continuais tout de même ma danse, croyant dure comme fer que j’avais un charme fou. Relevant mon regard vers ma femme, je lui adressais un sourire digne d’un grand idiot niai. L’asile ne saurait sûrement pas tarder dans mon cas, mais n’en disons pas plus ! Je voyais alors Lullaby discuter avec Mason, je n’allais pas faire mon jaloux, pas pour lui. Elle semblait me mimer quelque chose, mon art de compréhension restait aussi nul qu’auparavant. Ce n’était pas parce que je dansais, que mon talent pour les devinettes s’améliorait tout au contraire. Me demandait tel de déboucher les toilettes ? De remonter la fermeture éclair de mon pantalon ? Je regardais tout de même au cas où, manquait plus qu’on va mon membre d’étalon en plein publique ! Rien. Ce n’était pas cela. Sans cesser de danser, je tentais d’en savoir plus. Étirant la main prenant le sein d’une femme, mais je continuais mon mime au point de bousculer une autre pour la faire tomber. J’étais tellement concentré que je ne remarquais pas ce que je faisais autour de moi. À croire qu’il y avait des dominos tout autour de moi. J’allais entrer dans une zone rouge en continuant ainsi. Mon mime ressemblait bien plus à une demande d’avoir un verre d’alcool, alors que je tentais de lui mimer mon amour pour elle tout comme le questionnement à propos de ses gestes. Mes gestes allaient jusqu’à mettre mes mains en une sorte de V autour de mon entre-jambe. Voilà mon talent de mime…