Ce soir j’avais l’appartement rien qu’à moi, chose qui ne me dérangeait d’aucune façon, bien que me débarrasser de Princess allait devenir une option. Tout comme à sa maîtresse j’avais fini par lui donner un de mes vieux t-shirt donc les manches étaient coupées et qui possédait quelques trous. Ça semblait la satisfaire, enfin assez pour ne pas entrer dans ma chambre ou démolir encore une chose m’appartenant. J’avais donc passé une partie de ma soirée avachi dans le canapé à zapper les chaînes pour trouver quelque chose de bien. Chose peu facile vu qu’il ne semblait rien y avoir de bon. J’arrêtais mon choix sur une reprise de The Bold and the Beautiful. Y pouvait y avoir mieux à la télévision, mais franchement leur jeu de rôle pouvait être hilare. Pendant que l’émission jouait, j’en profitais pour faire ma fameuse recette de spacecake. Ça faisait quelque temps que je n’en avais pas fait et autant prendre une soirée tranquille dans le canapé. Au pire, si je ne trouvais rien de mieux à la télé je pouvais toujours aller voir sur Netflix. Je sortais de ma cachette secrète mon herbe, manquerait plus que ma charmante coloc tombe dessus. Si elle touchait à mon herbe, je ne donnais pas cher de sa peau. J’en profitais pour me griller une clope. Bon je ne suis pas un grand fumeur, mais une fois de temps en temps. J’hachais l’herbe me coupant le petit doigt dans la foulé. Rien de bien grave, juste une éraflure. Je portais tout de même celui-ci à mes lèvres pour arrêter le saignement. Je faisais donc cette recette de Mama que j’avais tout simplement améliorée. Une amélioration que je ne regrettais pas. J’avais brassé le mélange et déposé le tout dans un moule de forme rectangulaire. Prenant la cuillère en bois, je léchais la mixture avec appétit. Alors, que le tout cuisait dans le four, j’allais me réinstaller dans le canapé. Princess venait s’asseoir devant moi ballotant sa queue avec joie, ma main me servant d’appui je la regardais. « Oubli, je suis pas Jazy ! » Elle chigna et je poussais aussitôt un soupire. « Non ! » Je tentais de regarder la télé, mais rien à faire. Tout ce que je sentais c’était son regard sur moi. Elle finit par venir déposer ses pattes avant sur le canapé demandant avec évidence à monter. Le bip de la cuisinière sonna et je me levais pour passer par-dessus le dossier du canapé. On dit toujours que l’hypoténuse est le plus court chemin, enjamber le sofa allait plus vite que de le contourné. J’allais chercher les mitaines de four en tête de girafe, cadeau de Pétala. Je sortais le tout, le déposant sur un des ronds avant de le diviser en part égale. Le temps qui ça repose, je me décidais à prendre une douche. Finalement, j’allais sortir. Il devait bien y avoir un party quelque part ce soir. J’étais de penser que je serais capable de rester ici à mâter la télé. J’avais beau avoir l’appartement à moi tout seul, je m’emmerdais royalement. C’était pas moi, je ne pouvais pas être là tout tranquille, alors qu’une nouvelle aventure pouvait m’attendre de l’autre côté de la porte. J’allais donc prendre ma douche, avec le temps je finirais peut-être par m’habituer à tous ces trucs de fille, mais là ce n’était pas le cas. Je poussais un soupire, essayant de ne pas y penser. Sous l’eau, j’ouvrais la bouteille de shampoing et alors que je tentais de mettre une noisette dans ma main, rien. Elle avait vidé mon shampoing. « Raaah ! JAZZ ! » Bon, elle n’était pas là, mais crier son nom me fit tout de même du bien. Je regardais autour de moi pour trouver quelque chose, regrettant de ne pas avoir racheté ce gel de douche multifonction. Je remarquais le sien et poussais un soupire, je n’avais pas trop le choix. Je sortais finalement et l’odeur de cette fille me collait désormais à la peau. Une serviette enroulé à ma taille, je retournais à la cuisine me prenant un morceau de spacecake. J’entendais alors la sonnerie de mon portable sonner. Passant ma main dans mes cheveux pour les faire sécher, je me dirigeais vers celui-ci. En parlant du loup qui m’avait refilé son parfum. Je lisais son message en soupirant. Los Angeles. Je ne répondais même pas, préférant soupirer. J’allais m’habiller comme si j’allais sortir, ce n’était pas son message qui allait me faire changer mes plans improvisés. Il suffisait que j’aille la chercher et que je la ramène ici et voilà. Prenant mes clés, je sortais en laissant Princess qui s’était endormie dans mon t-shirt. Vingt minutes plus tard, j’arrivais à Los Angeles, j’avais pris tout de même soin de regarder où elle se trouvait avec la puce GPS de son portable. Me garant non loin de l’endroit, je me dirigeais vers la foule de fêtard. Même si j’avais pris une seule bouché de mon gâteau, je ressentais déjà les effets. Main dans les poches de mon bermuda, j’allais à la rencontre de Jazz. J’ignorais ce qu’elle essayait de faire, mais je tentais de pas la juger. Chose plutôt dure en la voyant ainsi se trémousser.  « Ouais, c’est moi. » Son ton étonné me fit tout de même sourire. Elle était drunk ma parole, elle semblait même avoir plus de plaisir que moi. Pourtant, je me sentais léger et heureux. « Quoi ? » Elle avait murmuré quelque chose, mais je ne l’avais pas entendu. À sa proposition, je relevais la tête pour regarder par-dessus son épaule. Le party semblait être bien parti et puis que je cherchais à m’amuser, pourquoi pas. « Si tu m’offre un bière ! » Un large sourire s’afficha aussitôt sur mes lèvres. Je la suivais donc, me prenant une bière dans un gobelet en plastique rouge. J’avais à peine commencé à boire mon verre qu’une fille s’approchait de moi. Je lui souriais, de toute manière qu’est-ce que ça pouvait bien faire à Jazz que je m’amuse un peu avec quelqu’un d’autre. « Salut. », me soufflait-elle à l’oreille alors que la musique battait de son plein. « Hé. » Je sentais sa main sur mon bras, mais encore là ça me dérangeais pas. Le contact des gens me plait bien. « T’es biker ? » Je secouais la tête. « Non, j’accompagne une amie. » Je pointais Jazz du doigt, doigt qui se fit vite harpé par les lèvres de la fille. Ok. Je veux bien, mais là non. Je reculais, mais elle se collait de plus en plus à moi. « T’es mignon. », me disait-elle en articulant lentement et se passant la langue sur ses lèvres. J’écarquillais mes billes bleus de surpris ou de dégoût, je l’ignore. « Merci. Bon je vais aller voir ailleurs si je peux pas refaire le plein de bière. » En disant cela, j’avais bu cul sec mon verre. « T’as une bonne décente. » Oh. My. God. Non, c’était trop pour moi, oui je voulais bien m’amuser, mais pas à ce prix-là. En plus, j’étais pas assez bourré ou stone pour ça ! Je me délogeais de son emprise et me dirigeais vers Jazz. « Une vrai nympho cette meuf ! » Je prenais le verre de ma coloc sans lui demander son avis et le buvais aussi rapidement que celui que je venais de boire. J’avais simplement besoin de boire et oublier ce moment.

Pourquoi me presser pour aller la rejoindre ? En toute sincérité, je n’en avais pas la moindre idée, je le faisais tout simplement. Elle me demandait de l’aide alors qu’elle était en panne. Je n’allais pas faire comme si de rien n’était ! Ignorer son message aurait été salaud, même si pendant un instant l’envie s’était fait sentir. Je n’étais juste pas ainsi, bien qu’on ne s’entende pas toujours, bien qu’elle me fasse tourner en bourrique avec cette manie de me chauffer, je n’allais pas la laisser seule dans cette grande ville. Au volant de mon Range Rover SVR, un petit bijou que ma tante m’avait offert en cadeau pour mes études, si elle savait ce que je faisais réellement pendant mes études. Enfin, je roulais sans grande vitesse vers Los Angeles pour la rejoindre. Cette fille qui malgré que je le veuille réussissais toujours à me faire tourner la tête, à me remettre en question. Pourtant, je prenais la décision de garder mes distances. Je n’ai peut-être pas l’air du mec sensible et attentionné, eh bien pourtant c’est le cas. Je ne suis pas vraiment frayant des aventures sans lendemain, ça m’arrive comme n’importe qui. Mais j’aime bien me poser, même si parfois mes relations ne durent jamais bien plus longtemps qu’un mois. Depuis son arrivé dans ma vie, je n’étais sorti avec personne, quelque one night, mais jamais de mon plein gré. L’alcool y était toujours pour quelque chose, mais bon j’avais l’habitude maintenant. Un vieux rock’n’roll résonnait dans mon bébé mécanique, je ne chantais pas préférant préserver mes propres oreilles de cet égorgement de cochon. Certain son doué en art, pour ma part il s’avère que je suis doué en mathématique et en vision 3D. J’avais fini par la rejoindre, son petit Iron man de pacotille était finalement là pour la secourir de cette dèche. Le bruit assourdissant de la fête couvrait quelque peu ses paroles et je ne faisais qu’hausser un sourcil lorsqu’elle faisait allusion à ma banalité. Chacun voit ça à sa façon, pour elle j’étais banal pour quelqu’un d’autre je pouvais être aussi inoubliable qu’une girafe jouant avec un tampon. Désolé, c’est la seule image qui m’est venu… Je ne bronchais pas non plus lorsqu’elle s’appuyait sur moi pour me susurrer un remerciement. Si je me retrouvais à m’exciter pour si peu, je ne valais pas mieux que ces mecs précoces. J’étais quand même expérimenté et mon dépucelage remontait à un moment. Ce n’était pas parce qu’une fille se collait à moi que l’adrénaline  ferait lever l’engin comme la levure peut faire monter un gâteau. Je la suivais dans vers cette symphonie de brouhaha, mais je la perdais vite de vue. Elle dansait alors que j’affrontais le genre de femme qui pourrait en faire fuir plus d’un. Je réussissais tout de même à m’esquiver arrivant près de ma colocataire qui dansait. Je tentais de ne pas porter une attention à son soutif rose bonbon  qu’on voyait parfaitement vu la transparence de son haut. Comment elle en était arrivée là, aucune idée j’étais trop occupé à me sortir de l’embuscade de l’autre folle. Je lui volais son verre sans demander, de toute manière avec son look elle n’avait qu’à demander pour que la moitié des mecs lui ramène un verre. Même si je me contrôlais, même si je tentais de garder ma tête hors de l’eau, je savais à quel point cette pouvait en faire baver plus d’un. Elle rouspétait quand je portais son verre à mes lèvres, mais je l’ignorais. Comme toujours quoi. Elle prenait une gorgée et encore, je ne disais rien. Non, elle eut droit à une réaction que lorsqu’elle me parla de cette nympho. D’accord je faisais souvent des singeries, mais de là à bander pour ce genre de nana c’était mal me connaître. « T’es folle ! Ce genre de fille je m’en tiens loin. » Tout du moins jusqu’à ne plus être à jeun, après ça restait à voir. Je ne m’étais pas encore laissé enivrer par la musique contrairement à elle qui dansait à nouveau. Mais au final, il m’en fallait peu pour commencer à danser. L’ivresse de deux bières et l’effet de mon gâteau magique arrivait enfin à détendre tout mon être et me pousser au plaisir de la fête. Je dansais donc devant Jazz, laissant mon corps suivre simplement le rythme. Je fronçais les sourcils en voyant ce mec s’approcher un peu trop d’elle. Jaloux. Non. Seulement, je ne le sentais pas trop un vieux motard d’une trentaine d’année voir plus qui pelote une fille ainsi n’augure jamais rien de bon. J’allais m’interposer, car soyons franc je n’allais pas la laisser dans les mains de ce type. Mais elle fut plus rapide que moi, se collant à mon corps, alors que je plongeais mon regard dans le sien. Je ravalais avec difficulté, contrairement à tout à l’heure, l’alcool se retrouvait faire son effet. Je n’étais pas saoul, loin de là, mais ce feeling était suffisant à me faire perdre l’esprit me rendant un peu plus chaud qu’à l’habitude. Je ne réalisais même pas qu’on tournait, tout ce que j’avais pu faire c’était déposer mes mains sur ses hanches avant qu’elle ne s’éloigne une fois de plus. C’était quoi la troisième fois qu’elle me faisait le coup. Par exemple, cette fois, je sentais mon t-shirt coller à ma peau, quelque chose qui ne me rendait jamais à l’aise. La femme qui m’avait abordé venait tout juste de retrouver et elle me tendait un verre. Ce look de pin-up avait quand même quelque chose qui détonnait avec moi. Dans mon dos, elle trouva le moyen d’apposer ses lèvres sur ma joue, laissant une marque de rouge à lèvre sur ma peau. J’entendais la blondinette ou tout du moins, j’arrivais à comprendre ce qu’elle essayait de me dire. Mais too late. L’alcool m’avait déjà rendu plus open, plus apte à accepter n’importe qui. Elle aurait pu être la reine de Sabbat, que j’en avais rien à faire. Une femme reste une femme. Elle se collait à moi comme un ballon attiré par l’électricité statique. Je la laissais jusqu’à ce qu’elle glisse sur sa langue un petit dauphin gravé sur une pastille d’une couleur de barbe à papa et elle venait m’embrasser me donnant ce petit bonbon. Bon, c’était loin d’être un bonbon et ça avait un effet foudroyant. Je ressentais déjà l’effet de l’ecstasy, une sensation de tournis et de vertige m’envahissait. Je me sentais malgré cela très bien, jusqu’à ressentir une chaleur me faisant retirer mon t-shirt. De toute manière il était sale, mais j’allais une fois de plus en perdre un. Je devrais aller en acheter d’autre pour faire le plein. Je lançais celui-ci au visage de Jazz. La soirée promettait de ne pas être monotone. Je me dirigeais alors vers la blondinette, bien que mon cerveau se retrouve plus vite dans un délire du lièvre de mars, je gardais les pieds sur terre. Du moins, pour l’instant. J’attrapais le bras de Jazz l’attirant à moi, ma respiration s’accélérait non pas pour notre proximité, mais bien dut à la drogue. Je m’autorisais à danser collé à elle, bien que la pin-up reste collée dans mon dos. « Alors tu sors ces griffes ? » Mes lèvres se trouvaient à quelques millimètres de son oreille, mes mains étaient sur ses hanches et je me mordais en la regardant. J’ignorais combien de temps j’allais tenir avec le peu de lucidité qu’il me restait.

Autant dire que ma crédibilité auprès d’elle faisait mouche. Pourtant, j’étais sincère en disant que ce n’étais pas mon genre de nana. Les filles trop faciles, c’est fade. On ne vit pas une sorte d’adrénaline, le plaisir de flirter. Ce jeu du chat et de la souris n’est pas quelque chose de faisable avec une fille qui offre sa fleur de printemps au premier mec qui l’allume. Le hic c’est qu’avec l’alcool j’oublie cette notion. Je n’y pense tout simplement pas ou du moins je n’en ai pas le souvenir et je deviens une pute. C’est ça les blackouts, je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis réveillé dans le lit d’une femme dont j’ignorais le nom et même où je me trouvais après être sorti de chez elle. Pour certain, c’est la vie courante, pour moi c’est seulement une jeunesse un peu trop arrosé d’alcool et autre substance. J’en faisais pas non plus un drame, bien que parfois, je me retrouvais à stresser en cherchant comment rentrer chez moi. Je pouvais me soulager la conscience en me disant que ce n’était pas fréquent, bien que parfois ce n’était pas qu’une nuit d’affilée, mais jamais avec la même meuf. Je déteste lorsque ça m’arrive, les blackouts n’ont jamais été faits pour moi. Il faut croire que je n’ai pas encore apprit de mes erreurs. Le jour où je serai un homme, un vrai prêt à passer la bague au doigt d’une fille, il est certain que je devrai mettre la clé dans la serrure. Il y aurait trop de risque à encourir sinon, enfin, encore là tout dépend de la fille avec qui je suis. Je m’approchais de Jazz collant nos corps, elle balançait avec le rythme de mon corps. Je la regardais et bam. Aussi violent qu’une gifle, je venais de me faire étaler d’une droite verbale. Je la regardais, choqué, non. Il m’en fallait plus, mais je sentais un pincement dans les entrailles qui m’énervait. Je n’aurais pas su dire ce que c’était, mais je n’aimais pas ça. Voilà pourquoi j’essayais de rester loin d’elle. Je fronçais mes sourcils malgré moi, un peu comme un animal blessé, mais je reprenais vite le contrôle de moi-même. Même si cette sensation désagréable restait, elle était vite cachée par une euphorie causée par l’ecstasy. Une giboulée de sentiment se confondait en moi et je n’avais déjà plus la sensation de comprendre quoique ce soit. Même si elle me voyait comme le pire des mecs, qu’est-ce que je pouvais faire ? Lui prouver ? Mais comment, ce n’est pas une chose aisée à montrer et encore moins à faire voir à quelqu’un qui a déjà une idée fixe et fermé sur une personne. Voilà pourquoi je n’aimais pas les jeunes qui se permettaient de juger. Mon enfant était rempli de ces personnes et voilà qu’on trouvait encore le moyen de me juger. Même si je tentais de me justifier c’était une cause perdu d’avance. J’abandonnais donc cette idée d’essayer de lui faire comprendre. J’essayais autant de ne pas comprendre ce que je ressentais en moi. Me laissant enivrer par ce monde idyllique, je retirais mon t-shirt dans une pulsion, mais aussi dans une bouffée de chaleur survenu d’un seul coup. Je me retenais de retirer mon pantalon, bien que j’envie ne me manque pas. Pousser par ce moment éphémère, je me rapprochais d’elle à nouveau. Je sentais son souffle contre ma peau tout comme je me sentais oppressé par la fille dans mon dos. Je me prenais une seconde baffe verbale. Je n’y pouvais rien si la drogue l’emportait, je ne voyais pas finir ma soirée avec cette fille, mais je ne me voyais pas non plus rester à jeun. J’avais besoin de planer, d’oublier surtout cette folle derrière moi. Je regardais Jazz s’éloigner. « T’es vraiment qu’un con… » J’avais dit ces mots à ma seule intention. Je me passais une main dans mes cheveux sombres. La pin-up prenait mon menton pour que je la regarde, mais je détournais la tête brusquement. Je volais le verre de quelqu’un au passage, autant se bourrer la gueule. Je regardais ma colocataire sans rien dire, de toute manière elle était trop loin pour m’entendre. La fille ne m’avait toujours pas lâché, mais je dansais surtout parce que j’en ressentais plus le besoin que l’envie. C’est quand je croisais mon regard avec celui de Jazz qui était revenue sur la piste, que je me sentis envahi d’un sentiment que je n’avais jamais ressenti. La fille passait ses mains sur mes abdos, mais je lui retirais aussitôt. « Bon tu me lâches ! » Je regardais ma coloc, buvant d’un coup mon verre avant de le laisser tomber sur le sol. Elle embrassait un mec inconnu, non mais elle était culottée. Furieux, oui je l’étais, je repoussais la fille qui tomba dans les bras d’un autre. Ce qui tombait assez bien en fait. Elle sembla lui porter de l’intention me libérant. Je ne portais plus mon regard sur la blondinette, si elle voulait s’amuser soit. Je volais une caisse de vingt-quatre, m’éloignant en silence vers la plage qui se trouvait non loin de cette fête. L’effet de l’ecstasy s’était envolé en un clin d’œil, ça ne s’était jamais produit avant. Autant dire que j’avais subit une douche froide. La mer laissait les vagues venir frapper le sable. La lune reflétait une atmosphère légère, je m’assoyais dans le sable, ouvrant le carton et me sortant une bière. Je pouvais être à ce party et m’amuser, mais je ne voulais plus voir ce spectacle. Je portais le goulot de la bouteille à mes lèvres, avalant goulument la bière tiède. « Qu’est-ce qui te prend Jonas ? C’est une fille comme une autre… », disais-je pour moi-même en essuyant ma bouche du revers de la main. J’entendais la musique résonner, puis les rires d’un couple qui s’amusait à se courir sur la plage. Après avoir vidé une bouteille, je me laissais retomber sur le dos regardant le ciel sombre et décoré de mille-et-une petite lumière.

On dit que l’homme ne pense qu’avec ce qu’il a entre les jambes, je ne peux pas nier. Eux comme moi, nous sommes pareils. Seulement, je sais où sont mes limites à ne pas franchir. Je ne suis pas ce genre de mec à agir comme un con, certes il m’arrive de coucher avec des inconnues. Mais je ne m’en trouve pas plus fier, après tout qu’est-ce que ça me rapporte ? Simplement de la solitude de plus. Je n’ai pas non plus été le petit copain parfait, mais qui est parfait ? La perfection n’est qu’illusoire. La perfection ne fait pas parti de l’Homme. Aux yeux de ma coloc, le fait que je puisse être comme tous les autres me faisait un pincement au cœur. Je savais que c’était faux et pourtant, ça me faisait quelque chose qu’elle pense ça de moi. Je l’avais donc regardé, jusqu’à ce qu’elle embrasse cet inconnu. J’aurais dut rester impassible, ne pas me sentir affecté par ce geste. C’était simplement impossible. Me débarrassant de la sangsue, je quittais la piste de danse me dirigeant sur la plage. Je m’assoyais dans le sable frais, regardant la mer dans ce moment de plénitude. Tout autour semblait si calme, enfin si j’oubliais la musique loin d’être une symphonie mélodieuse qui résonnait dans les alentours. Je regardais l’horizon, une brise fraîche caressait ma peau à des moments irréguliers. Je ne savais pas ce qui m’avait pris. Pourquoi étais-je parti ? Ça me trottait en tête. Ça me hantait même. Je poussais un soupire tout en ouvrant l’une des bouteilles que j’avais volé. Ça n’allait pas leur manquer. Je buvais une gorgée de cette bière. L’alcool envahissait mes veines, mais j’avais encore toute ma tête. Mes pensées étaient toujours claires, même si une fine brume commençait à se former. Je me passais une main sur le visage, prolongé jusque dans mes cheveux. Je poussais un soupire, finissant ma bière alors que des rires surpassaient la musique. Je ne les regardais pas, ce genre de moment je l’avais déjà vécu. Des moments encore éphémères, je me laissais tomber sur le dos regardant le ciel. C’était à se demander ce que j’avais en ce moment. Elle me souriait et j’avais aussitôt envie de lui rendre. Elle allait voir ailleurs, je me sentais chamboulé. Elle me jugeait, j’en étais affecté. C’était à n’y rien comprendre. J’entendais sa voix, ses paroles me firent tout de même fermer mes yeux. « Hum. » Qu’est-ce qu’elle espérait ? Je lui avais dit, que ce n’était pas mon genre, mais elle était aussi têtue qu’une mule. « Eh bien qu’il en profite. » Je n’avais pas pu retenir mes paroles, mais peu importe je ne me sentais pas mal de les avoir dit. Elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait, de toute manière elle ne changerait pas d’idée à moins que je décidais peut-être d’entrer dans un couvant pour me faire moine. D’ailleurs, voilà une chose que je ne saisissais pas, pourquoi j’en étais autant affecté ! Pourquoi son opinion m’importait autant. Je ne la regardais pas, je ne disais rien. Après tout, j’étais ici pour être dans le silence, je devais être souffrant. Oui. C’était ça, une forme de maladie rare. Très rare. Elle me demandait de l’aide, je me relevais donc sur mes coudes. « T’accorde une pause à ta langue ? » Je prenais la bouteille qu’elle tenait dans ses mains. Serrant la capsule dans la paume de ma main, j’ouvrais celle-ci sans même forcer. Je m’en ouvrais une seconde part la même occasion. « Je croyais que tu serais resté avec la charmante compagnie que tu as trouvé. » Je ne la regarde pas, pourquoi l’aurais-je fais ? Pour me sentir une fois de plus mal à l’aise, ne pas saisir cette boule au ventre. Je vidais cette seconde bouteille sans prendre le temps de m’arrêter. Je sentais le picotement, ce feeling qui avait commencé à m’animer peu de temps avant que je m’éloigne. Cette sensation qui parcourrait mon corps, qui me donnait une impression de légèreté. Je me levais après avoir mis la bouteille dans un espacement vide de la caisse. « Bon, je pensais m’amuser ce soir, et la mer est belle ! » En disant cela, je déboutonnais le bouton de mon jeans, retirant par la même occasion mes converses. Ouais, j’allais profiter de ma soirée. M’amuser. Que ce soit avec elle ou non, j’allais avoir du plaisir. Et je n’allais très certainement pas me gêner. Je m’éloignais d’elle, laissant mes souliers et mon pantalon sur le sable et avant d’attendre l’eau, je retirais finalement mon boxer que je laissais en plan sur le sable. Mes pieds frôlèrent l’eau et je me figeais un instant. Bordel ! Elle est glacée. J’y allais ou pas ? Bon, je ne pouvais pas revenir en arrière. J’entrais donc dans l’eau, me plongeant la tête sous l’eau avant de remonter lissant mes cheveux vers l’arrière. Le reflet de la lune sur mon torse semblait effacer mon teint halé.

Le bruit des vagues, l’odeur saline et la plénitude que je pouvais ressentir loin de tout ceci. Je n’avais pas assez de me justifier lorsqu’elle avait une fois de plus passé des commentaires. Ça ne servait à rien et ça je l’avais bien entendu comprit. Étendu dans le sable, j’avais les yeux fermé lorsqu’elle me parla. Je ne les ouvrais pas, ainsi je savais que j’avais un meilleur self-control. En même temps, je ne lui aurais jamais sauté dessus. Bien sûr que je l’avais regardé embrasser ce mec, enfin au début, puisque sans attendre j’étais parti. Pourquoi ? C’était une autre question sans réponse. Finalement, il y avait plus de question sans réponse qu’autre chose. Je ne me forçais néanmoins pas à y répondre, car si je le faisais, il était certain que j’allais me prendre la tête pour rien. J’ouvrais un œil la regardant sans passer de commentaire. Mon silence pouvait en dire long, mais en ce moment c’était simplement pour m’éviter une autre prise de bec. Thalie avait la manie de ramener sur le tapis qu’on allait bien ensemble. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si elle n’était pas aveugle, au moins elle aurait eu une bonne excuse pour me sortir ce genre de connerie. Je ne pouvais pas avoir ce genre de lien avec elle. C’est tout simplement humainement impossible. Elle est ma coloc et au vu de comment elle me remballe, autant dire que mon chien est mort. Et puis, c’était un peu comme si je finissais par sortir avec Thalie, ça me semblerait étrange, seulement avec mon cookie monster blond, il n’y avait pas toutes ces questions sans réponses. « J’étouffais. » C’était en partit vrai, je me sentais oppressé dans cette foule pourtant j’ai l’habitude. Cette fois pourtant, je ne me sentais pas à ma place. Peut-être parce que je n’étais pas biker. Je n’en avais pas non plus l’apparence et cette pin-up, m’avait refroidi. D’accord, on peut danser ensemble. D’accord, on peut s’amuser. Mais quand je dis non ce n’est pas simplement pour faire tapisserie et jouer le Saint-Nitouche. Ce que j’ai toujours été loin d’être, le prouvant une fois de plus, alors que je me levais pour retirer ce qui me restait de vêtement. J’avais perdu mon t-shirt, mais peu importe il suffisait simplement que je reprenne ce qu’elle avait pris en otage. Je laissais donc mon pantalon et mes souliers à l’endroit où j’étais avant de me diriger vers la mer. Le vent caressait son corps offrant tout de même un contrasse entre ma peau chaude et la fraîcheur du printemps. À mi-chemin entre le pack de bière et l’eau, je me débarrassais de la dernière parcelle de tissu, mon boxer. Les bains de minuit c’est toujours agréable, mais autant franchir l’indécence plutôt que de rester chaste et ne pas aller au-delà des plaisirs de la jeunesse. Poursuivant mon chemin, j’allais glisser mes orteils dans l’eau. Je frissonnais au contact de celle-ci. L’équinoxe était passé et pourtant l’eau semblait aussi froide que ces périodes d’hiver. Dans le jour ça devait être agréable, mais à la fraîcheur de la lune c’était assez déroutant. Ne m’attendant pas à ce qu’elle saute dans mon dos, je perdais pied avançant d’un pas dans la mer. Comme toujours, elle se jouait de moi, je tournais donc la tête pour la regarder. « Je suis pas obligé de m’presser que je sache ! » Elle passait devant grimaçant dût à la froideur de l’eau, un sourire se dessinait sur mes lèvres. Je la suivais m’enfonçant de plus en plus avant de la voir disparaître dans l’eau. J’en profitais pour m’émerger dans l’eau revenant à la surface pour lisser mes cheveux. J’attendais qu’elle émerge à son tour pour plonger et me diriger vers elle. Sous l’eau, tout paressait calme on aurait dit que la mer dormait tout simplement. Me montrant espiègle, j’allais caresser son mollet du bout de mes doigts. Je ressortais dans son dos, laissant un jet d’eau sortir de ma bouche telle une fontaine pour atterrir sur sa chevelure blonde. Le goût était salé et pas très agréable, mais bon. J’attendais qu’elle se retourne pour rire aux éclats. Certain aurait perdu la tête à la savoir sans son soutif, pour ma part j’étais capable de passer outre. Bien que j’en glisserais un mot à Noah un peu plus tard. Tout comme les filles, les mecs ont leur moment potinage sur les nanas. Lui comme moi, on échappait pas à cela. Je la regardais, ses cheveux collés sous ce poids de l’eau, les fines gouttes qui ruisselaient sur sa peau, son regard d’acier. Je me dirigeais vers elle, à cette profondeur, mes pieds touchaient encore le sol. Je sentais le sable s’affaisser sous mes pieds, quelques galets offraient une sensation plus solide. Rendu à quelques millimètres d’elle, je sentais nos corps se frôler, laissant de petites vagues danser entre nous. Je replaçais une de ses mèches derrière son oreille, laissant mes doigts caresser la ligne de sa mâchoire si délicate. Je relevais son menton et sans lui demander son avis, sans même prendre le temps de penser à après. J’embrassais ses lèvres, non pas comme l’autre homme l’avait fait. Non. Ce baiser n’avait rien de semblable, je voulais lui faire oublier ce moment que je n’avais pas aimé. Peut-être qu’elle c’était tout le contraire, mais moi, je n’avais pas aimé sa façon de la toucher. Cet échange de langue m’avait fait tourner les talons. Je ne caressais pas son corps, pourtant j’en aurais été capable. Non. Je laissais mes mains sur son visage de poupée. Pourquoi faisais-je ça ? Me prouver quelque chose ? Aucune idée. Je reculais d’un pas, ouvrant mes yeux pour la regarder. Qu’avais-je fais ? Je n’en avais pas honte, mais j’ignorais la signification de mon geste tout comme ce qu’elle allait éprouver face à cela. Allais-je me prendre une gifle ? Ou bien, elle allait m’injurier de divers noms pour l’avoir embrassé ? Après tout, elle me voyait comme un homme facile, mais si j’étais ce genre de type, j’aurais bien plus envie de la peloter que cette envie de simplement la tenir contre moi. L’alcool a vraiment de drôle d’effet sur moi !