La nuit nous appartenait, enfin pas totalement puisque qu’on n’était pas les derniers sur la planète non plus. Mais dans cette eau on avait un peu notre propre univers. Sans rien dire, je l’avais regardé s’éloigner du rivage. Elle avait beau me traiter de chochotte, ça ne changeait rien au fait que l’eau était vraiment froide. Je me laissais tout de même aller, entrant sous l’eau, allant caresser son mollet par taquinerie et audace. Je me prenais pour un Polochon géant et surtout dans son plus simple apparat. Je laissais la symphonie de la mer résonner autour de nous. Remontant à la surface pour faire mon dauphin indiquant ma présence d’un petit coucou peu orthodoxe. J’attendais qu’elle me regarde pour m’approcher d’elle, glissant réduisant la distance entre nous. Saperlipopette ! Je ressentais peut-être encore l’effet de l’ecstasy ou c’était l’alcool, mais je me laissais aller. Tenant son visage entre mes mains je m’autorisais à l’embrasser. C’était un peu avec surprise que je ressentais des picotements dans mes doigts, mais aussi dans mon ventre. Ce baiser n’avait rien de monotone, mais je ne trouvais toujours pas les mots pour le décrire. C’était délicat tout en étant profond, j’étais resté « chaste ». Je n’avais pas mis la langue et c’était bel et bien mon intention de ne pas le faire. Après tout un baiser pouvait être transcendant sans être obligatoirement avec la langue. Je rompais ce baiser, reculant d’un pas pour la regarder. Je sentais sa main sur mon torse, mais je ne bougeais pas la regardant alors qu’elle venait caresser la commissure de mes lèvres avec les siennes. Mon regard plongé dans le sien, je la regardais sans bouger. Je ne bronchais toujours pas, désirant encore goûter ses lèvres, je me surprenais à cette pensée. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? J’avais cette boule dans le ventre qui se nouait de plus en plus. J’allais devenir complètement fou, mais elle me faisait reprendre mes esprits en me poussant. Ne m’y attendant pas et glissant sur un galet, je perdais pied tombant dans l’eau dans un bruit de vague assourdissant. Je me relevais aussitôt envoyant ma tête vers l’arrière dans une giboulée de gouttelette. J’allais rire, faire comme si tout était normal était sans doute la meilleure des choses à faire. Je ne voulais pas de prise de tête. Une caresse sur mon flanc me fit frissonner, juste avant de sentir une douleur vice contre ma peau. « Aïe. » Je grimaçais alors que je sentais une irradiation jusque dans mon dos. Sans plus attendre, je ne suis pas maso quand même, je m’élançais vers le rivage. Je passais près de Jazz lui prenant la main pour l’obliger à me suivre. Je ne lui donnais pas d’explication, tout ce que je savais c’était que je devais sortir de l’eau. Sortis, je m’arrêtais finalement jetant un regard à mon flanc gauche. Bordel ! Mais ce n’était pas vrai ! « Damn it ! Je me suis fait piquer par une méduse ! », disais-je en grimaçant ça faisait un mal de chien. J’avais des boursouflures sur une bonne partie du corps. Au moins, mon petit Iron man était intact. Je regardais ces plaques rouges, je n’allais pas sortir les larmes de crocodiles, mais ça chauffait vraiment et pas qu’un peu. Comment couper l’inspiration à un moment digne des écrits de Nicolas Spark – référence me venant de la bibliothèque de ma sœur et rien d’autre. Ce n’était pas une évolution très attendu, déjà que je ne m’attendais pas à l’embrasser. Cette envie qui avait pris contrôle de mon corps. Découragé, je baissais mon bras qui touchait ma peau d’un effleurement. « Raaaaaaaaaah ! » Je relevais aussitôt mon bras, on avait déjà appris ce qui fallait faire en cas de piqure, mais je crois que je n’avais pas écouté cette information. Et puis, je regardais Jazz, mes yeux clairs s’exorbitant. « Non ! » Oui, j’avais eu un flash sur cette terrible façon de contrer la piqûre. Je faisais un pas de reculons en la pointant du doigt, impoli que je suis. « Dis-moi qu’il y a d’autre moyen ! » L’idée qu’on m’urine dessus ne m’enchantait pas du tout. Je préférais qu’on me jette aux requins !

Ce moment de féérie s’était envolé en un instant, elle m’avait repoussée et c’est sans m’y attendre que je me fasse piquer par une chose gluante. Disons, que j’aurais sans mal pu m’en passer. Je ressentais cette sensation étrange sur mon flan gauche, assez pour me faire quitter l’eau l’entrainant avec moi vers le rivage. J’aurais pu la laisser là, mais finalement mon corps ne m’avait pas demandé mon avis. J’étais sur la plage, nu comme un vers entrain de contemplé dans la pénombre les dégâts. Là encore, je me serais largement passé de cette piqure qui couvrait une partie de mon flan et de mon dos. Saleté de bestiole ! Tout aurait pu se finir là, mais non. Quand on manque de chance c’est toujours tout ou rien. Là c’était la totale. La fille que je venais d’embrasser se tenait près de moi et le souvenir que j’avais pour guérir ce genre de blessure était l’urine humaine. L’idée qu’elle me pisse dessus ne m’enchantait guère. Je la regardais tétanisé à la simple idée qu’elle s’approche de moi. Elle plaisantait, mais je ne trouvais autre chose à faire que de rire jaune. « Très drôle… Autant dire que j’ai payé cette méduse pour qu’elle me pique et que je te saute dessus. », disais-je ronchon. Oh oui, je l’étais et avec raison. J’avais mal et tout ce qu’elle trouvait à faire c’était de rigoler… D’accord, je suis un homme. D’accord, je devrais me montrer fort, mais sérieusement ça me brûlait vraiment. Elle pouvait bien continuer à me taquiner, je n’allais pas retrouver le sourire pour autant. Elle me tendait sa main et j’hésitais un instant avant de l’attraper, entrelaçant mes doigts avec les siens. Je sentais une sensation bouillir en moi, c’était sans doute mon imagination. La suivant en silence, j’attrapais mon boxer en passant près de lui. Je voulais bien exhiber mon corps, mais il y avait toujours une limite à mettre ma quéquette au grand jour. « Dit-toi que tu verras plus jamais ça. » Je claquais ma langue dans mon palais, j’étais toujours mécontent. On arrivait devant la porte du poste de secours, vu de l’heure il n’y avait personne. Pas vraiment étonnant. Je me passais ma main libre dans mes cheveux et alors, qu’elle tentait d’ouvrir j’enfilais mon boxer moulant. La porte semblait tenir bon et ma colocataire perdait face à celle-ci retombant finalement dans mes bras. Je la relâchais aussitôt qu’elle était sur ses pieds. Je n’avais pas envie qu’elle me sorte en plus que je la pelotais. Ça aurait bien été le comble de ma soirée. Déjà, que j’étais perdu devant ce baiser, alors passé pour le macho qui se laisse aller à lui tripoter les minbars, sans façon. « Un coup de main ? », proposais-je en la regardant, mon sourire était revenu tout naturellement, étrangement je ne pouvais pas le laisser cacher bien longtemps. Je passais devant elle, regardant la porte. Je n’allais pas donner un coup de pied dans celle-ci des plans pour que je me fasse une entorse par la même occasion. Non, je devais fracasser la vitre. Cachant mes yeux avec mon bras, j’allais abattre le coude de l’autre dans le verre. Je grinçais des dents sous le choc. Mais je n’abandonnais pas et au second coup le verre se brisa. Je passais mon bras par le carreau et allait ouvrir la porte. Je tournais mon regard vers Jazz. « Quoi ! Tu voulais qu’on entre, j’ai ouvert la porte. » J’ouvrais effectivement celle-ci. « Hé ! » Je faisais alors volte-face pour voir deux mecs complètements saouls qui nous regardaient. Sûrement qu’ils venaient du même party que nous. « Pas mal ta meuf ! Tu nous la passe ? » J’haussais un sourcil, regardant Jazz je prenais finalement conscience que se promenait les seins à l’air. « Dégagez ! » J’avais hurlé tel un chien défendant son territoire et prêt à mordre s’il le fallait. « Mais, écoute cette fille c’est clairement une allumeuse ! » Mon désir de leur mettre mon poing dans la gueule commençait à se faire sentir serrant celui-ci près de mon corps. Pourquoi j’en faisais toute une montagne ? « Qu’est-ce que t’as dit ? » Mon ton avait encore monté, bon ce n’était pas ma copine. Je ne savais même pas ce qu’elle était pour moi, mais sa façon de lui parler ! Ça il était certain que je n’appréciais pas.

Morphée avait sens nul doute enveloppé une bonne partie des Californiens dans son drap satiné d’étoile. Contrairement à eux, je me tortillais sous la douleur des piqûres que j’avais subit. Pire qu’une chenille pendue à son fils de soie. C’est que ça démangeait ce truc ! Enfin, je regardais Jazz à peine mon boxer mit, après tout je n’allais pas rester là en tenu d’Adam pour mon plaisir… La sensation de la sentir frapper ma cuisse en marchant n’était pas toujours des plus agréables. J’arquais un sourcil en la regardant. « C’est toi qui veut une caméra et après t’es plus certaine de vouloir voir. » Vraiment, je ne comprendrai jamais rien aux femmes. On dirait qu’elles passent leur temps à nous piéger, pour une raison x. Elles s’agitent pour un oui ou pour un non. Préférant ne rien ajouter, je la suivais jusqu’au poste de surveillance. En silence, je la regardais s’acharner contre cette pauvre porte, qui semblait avoir le dernier mot tout de même. Ça avait quelque chose de sexy, mais bon je préférais faire comme si de rien laissant la pénombre créer de doux reflet sur sa peau satinée. Je m’offrais à l’aider, usant de mon coude pour briser le carreau. J’entendais le verre se briser tout comme la voix de ma colocataire. J’ouvrais donc la porte dans un cliquetis de serrure, puis je regardais mon coude sans y voir de blessure sauf peut-être une petite rougeur au niveau de l’impact. Je la regardais un instant, avant de finalement entendre la voix de deux saoulons qui s’adressaient à nous. Je relevais la tête regardant ces deux abrutis. J’étais resté sans voix lorsque l’un d’eux avait parlé de Jazz. Ça m’avait pris qu’un instant pour réagir, faire un quart de tour dans ma pensé pour répliquer. Un mot qui n’avait néanmoins pas sut les convaincre. Sa façon de parler d’elle ne me plaisait pas et on pouvait vite s’en rencontre compte, par ma respiration un peu plus rude et saccadé. Je l’obligeais à répéter, bien qu’on puisse me voir comme un chasseur qui chasse la femme, j’avais manière beaucoup plus civilisé. « T’as bien comprit mec ! » Je serrais mes poings ne réalisant même pas que Jazz était partie se couvrir. En d’autre temps, j’aurais bavé devant cette tenue. Intérieurement, je comprenais ces mecs, non pas que je la voyais comme toutes ces filles qui s’amusent à ouvrir leur cuisse au premier venu. Non, elle avait quelque chose qui la différenciait de cette génération de chaudasse. Bien que je la voie s’amuser, je percevais aussi une certaine innocence en, rien de bien visible. Seulement, à force de vivre avec elle, je remarquais des trucs. Et qui pourrait passer outre son physique accrocheur ? En plus, dans un t-shirt beaucoup trop grand la rendait délicate, sexy et ça me donnait toujours envie de la prendre dans mes bras. Bref. Je regardais les deux mecs qui s’amusait finalement à venir jusqu’à nous. Autant dire qu’ils avaient plombés l’ambiance. La voix de la blondinette me fit papillonner des cils, oui j’étais étonné de la voir réagir ainsi. En même temps c’était mignon, une impression qui s’envolait en un instant alors qu’elle touchait mes plaies. Je fermais prestement les yeux sous l’effet de cette sensation étrange, c’était vraiment désagréable. Ce picotement que je ressentais sur ma peau, cet effet de chaleur qui restait en permanence. « Hé ! », avais-je dis en haussant le ton, juste avant qu’il ne lui attrape le bras. Je poussais le second, qui perdait un peu l’équilibre titubant dans les marches. Je me retournais pour venir en aide à Jazz, j’avais à peine le temps de lui toucher le bras pour la ramener à moi qu’elle me giflait. Estomaqué, je me massais la mâchoire tout en lui faisant des yeux exorbités de surprise. Elle ne manquait pas de me surprendre d’avantage, lorsqu’elle frappait l’un d’eux avec une bouée de sauvetage. Je retenais un rire en le voyant débouler les marches. Mais le second rondelet comme un cochon, continuait à essayer de s’en prendre à ma coloc, je m’approchais de lui. Tapotant mon index sur son épaule. « Dude, j’crois que t’as oublié un détail. » Je semblais l’avoir déstabilisé, l’entendant couiner comme un porcelet tandis qu’il tournait son regard vers moi. « Elle est pas seule ! » Sur ces quatre petits mots, j’abattais mon poing durement sur sa joue le faisant perdre le peu de stabilité qu’il avait encore. Je me retournais vers elle. « Ça va ? Tu n’as rien ? », demandais-je tout de même inquiet. Je n’allais pas non plus faire comme si de rien était ! Je m’approchais d’elle, entendant les deux zigotos souffler comme des bœufs en remontant les marches. Je poussais un soupire, me retournant. « Vous êtes vraiment chiant ! », soufflais-je alors en me retournant attrapant son poing qu’il allait abattre sur moi. Super, vive les réflexes que je me connaissais pas ! Je coinçais son bras dans le dos, le faisant pousser un cri aigu. J’éclatais de rire en le voyant crier comme une fille. « Ta gueule ! » Je l’amenais vers les marches où son ami porcelet revenait aussi à la charge. « La prochaine fois que vous vous en prenez à une fille, faites le pas saoul et encore moins si elle est accompagnée. », crachais-je en serrant un peu plus son bras jusqu’à entendre un crac. « Oups ! » Je l’entendais gémir. « Désolé, je connais pas ma force. » Je le relâchais, prenant sa bouteille de Jack Daniel’s que je lui balançais au visage. Une lumière reflétait sur le visage, alors qu’une voix grave retentissait au loin. Je reculais d’un pas, prenant la main de Jazz que j’amenais à l’intérieur de l’abri. Un sifflement de conversation, des pas et mettant ma main contre la bouche de la blondinette, la serrant contre moi, je reculais dans un recoin sombre. « Chut ! » La lumière franchissait la porte, éclairant la pièce d’un halo clair. Des bruits de pas dans le verre et la lumière fini par s’envoler. Je relâchais Jazz ou tout du moins je relâchais sa bouche gardant sa main dans la mienne, la regardant dans la noirceur. « Manquait plus qu’on se fasse chopé à cause de ces idiots ! », soupirais-je.

Tout c’était enchaîné tellement vite, un raz-de-marée d’émotions, de sentiments et d’animosités. Autant venant d’eux, que de moi. Je commençais à les trouver vraiment lourds et bien que j’aie préféré éviter d’en arriver aux mains, je l’avais tout de même fait. La violence ce n’était pas pour moi, enfin plus maintenant. Plus jeune, je sautais au visage du premier qui osait parler de mon père. Avec le temps, je m’étais assagit. Mais je n’avais semble-t-il rien perdu de ma force de frappe. Après tout, avec tout ce temps que je passais dans les gyms c’était normal que ma force n’était pas amoindrit. Je n’avais pas non plus utilisé toute celle que je possédais, inutile d’envoyer ces mecs à l’hôpital tout de même. Bon, je m’étais laissé aller un peu plus sur celui qui avait tenté de me frapper au visage. Le bruit sourd d’un craquement n’avait pas très bonne augure. Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. S’en prendre à une fille, fallait pas être une lumière et surtout si celle-ci n’était pas seule. Pour rien au monde, j’aurais préféré fuir en la laissant-là seule devant eux. Je préférais de loin me salir les mains plutôt que de voir qu’on pouvait la toucher impunément. Bon, si elle avait été d’accord, je n’aurais sans doute rien fait. Enfin, rien d’aussi violant. J’aurais simplement gardé mes distances, sachant qu’en ce moment j’étais affecté par tout ce qui pouvait lui arriver. Sans parler, que je pouvais perdre la tête en pensant qu’un homme pouvait la toucher. Devenais-je fou ? Sûrement, mais pourquoi ? Cette question sans réponse, allait me rendre encore plus fou. J’avais alors vu le reflet d’une lampe de poche éclairer nos deux cochons couinant. Bien fait, seulement, ils n’avaient pas tous les deux tous les tords. J’avais quand même brisé une fenêtre pour entrer par infraction. Ça pouvait m’amener quelques ennuis et j’espérais vraiment éviter les barreaux. Me retrouver dans une cellule comme mon père non merci. J’avais donc attrapé la main de Jazz sans même réfléchir, nous cachant dans le poste de sauveteur. Je la sentais coller contre mon torse toujours nu, son souffle contre la paume de ma main. Le vigile venait éclairer notre direction, mais comme il ne semblait rien voir, il reparti. Je poussais un soupire. Je sentais chacun de ses mouvements, surtout contre ma paume. Ses lèvres que j’avais goûtées pour la première fois dans cette eau somnolant au côté du rivage. Je les désirais encore, je n’avais que trop peu goûté à celles-ci. Mon échine frémissait à cette simple idée de la sentir caresser mes lèvres des siennes, dans un baiser aussi doux que je lui avais donné. « En quoi s’est ta faute ? », demandais-je étonné de l’entendre dire cela. Elle se croyait coupable vis-à-vis de ces mecs ? Il ne fallait pas, c’était eux qui avaient un grain en moins. Et puis, on ne pouvait pas prévoir, ce qui aurait pu arriver. Je passais ma main libre dans ses cheveux, alors qu’elle avait la tête appuyer contre mon torse. Malgré la pénombre, je réussissais à percevoir les larmes coulées sur son visage. Je fronçais les sourcils, non pas de mécontentement, mais j’étais plutôt chamboulé de la voir réagir ainsi. Je serrais un peu plus sa main. « Hé ! » Elle ne m’écoutait pas, cherchant du regard la trousse de premier soin avec cette idée de me soigner. Je la regardais, laissant à contre cœur sa main quitter la mienne. Elle embrassait ma joue et j’en fermais les yeux. « Ce n’était pas grand-chose, je n’allais pas rester là sans rien faire. » Mais en aurais-je fait autant pour une autre. Un doute régnait en moi. Je ne pouvais pas répondre non plus à cette question. Je la regardais et avec mes pouces, j’allais cueillir les larmes restantes sur ses joues. « Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu n’es responsable de rien de ce qui s’est passé ce soir. C’est moi qui devrais m’excuser. Ils n’auraient jamais dut te toucher. » Je m’approchais d’elle appuyant mon front contre le sien. « Mais sérieusement, je suis soulagé de voir qu’ils n’ont rien réussi à te faire. » Puis, je m’autorisais à la prendre dans mes bras, non pas une simple accolade entre ami. Mon geste était aussi délicat que j’avais pu l’être dans l’eau. Je me sentais beaucoup moins embêté de savoir qu’elle n’avait rien. Qu’il n’y avait simplement eu plus de peur que de mal, pour nous, car pour eux c’était sans doute bien différent. « Je serais toujours là si tu as besoin de moi. » Que venais-je de dire ? Je me raclais la gorge tout d’un coup légèrement mal à l’aise par mes paroles. Je me reculais, la regardant. « Bon et si on soignait ça pour rentrer, je crois qu’on a besoin de repos… », disais-je en m’assoyant sur le bureau et lui montrant mes gonflements d’une coloration rose vive.

L’ambiance revenait peu à peu à celle que j’avais ressentie dans l’eau en sa présence. La frayeur se dissipait petit à petit, me rendant de plus en plus affectif. Bien que je fusse ce genre de mec à offrir un câlin pour un simple sourire, l’avoir dans mes bras, me rendait bien plus heureux. Elle disait que c’était de sa faute parce qu’elle était nue. Je ne voyais pas cela ainsi, on ne s’attendait pas non plus à voir des mecs débarquer complètement ivres pour s’en prendre à elle. On était pas devin et ce n’était la faute de personne. Si j’avais ouvert la porte avant, on ne les aurait jamais croisés. Tout était une question de circonstance, devait-on s’en vouloir pour autant. Non. Elle semblait n’avoir rien, sauf quelques larmes qui avaient créés des cernes de mascara sous ses yeux. Rien de bien vilain, c’était même mignon, ça lui donnait l’apparence d’un petit raton-laveur. Bon si j’avais été aussi cette bête, j’aurais été plus vite charmé. Je m’empressais de faire disparaître toute traces de ces larmes. Regardant d’un coup d’œil rapide ses lèvres d’un petit rose clair sous le reflet de la lune qui traversait la fenêtre. Il fallait que je chasse ces idées qui traversaient mon esprit, chose qui ne semblait pas si simple. Il n’existait pas un mode d’emploi pour expliquer tout ce que je ressentais en ce moment. Ou un questionnaire à choix multiples avec divers groupes pour les réponses. Si vous avez plus de A c’est que c’est simplement une amie que vous appréciez. Si c’est par les B que vous avez répondu, elle vous plaît, mais sans plus c’est seulement lui écarter les cuisses. Néanmoins, si vous avez le plus de C, c’est qu’elle vous attire vachement. La vie serait tellement plus simple ainsi. Pas de prise de tête et on sait à quoi s’en tenir. Il aurait été vrai que j’aurais pu ne rien faire, mais intérieurement, j’aurais fini par me sentir coupable. « Je suis pas le genre de mec à laisser une fille se démerder toute seule. », soufflais-je juste avant d’affirmer que j’étais heureux de voir qu’elle n’avait rien. « Ce n’est rien, je vais pas t’en vouloir pour ça. En d’autre circonstance, je dis pas, mais là tu cherchais simplement à te défendre. » Puis, une phrase m’échappais malgré moi. Je restais stoïque. Avais-je vraiment sorti quelque chose ainsi, il semblerait. Je ne savais pas trop comment interpréter mes propres paroles, alors avant qu’elle me pose des questions ou que tout devienne beaucoup plus étrange, je changeais de sujet. Revenant, aussitôt à ses plaies qu’elle désirait tant soigner. Bon je n’étais pas contre non plus, me balader avec des gonflements, sans façon. « Toi aussi. » Je relevais mon regard vers elle, que je distinguais dans la pénombre. « Tu me feras pas mal… » Elle appliquait la pommade sur mes boursouflures et je grimaçais, fermant les yeux déformant mes lèvres en une grimace peu charmant. « C’est froid. » Autant dire que le contact de la crème m’avait bien plus fait réagir contrairement à douleur que je pouvais ressentir. D’un autre côté, je n’avais pas mal. Une fois le côté désagréable du froid passé, je poussais un soupire. Soulagé. Je ne ressentais plus autant de picotement ni même l’irradiation que je percevais avant ce traitement. Elle avait changé mes idées sans le savoir, je ne pensais plus à ce contact, j’étais simplement apaisé. Croisant son regard, j’affichais un sourire. « Merci. », disais-je comme simple réponse à sa question. Je fermais mes yeux, passant mes bras autour de sa taille, j’appuyais mon front sur son épaule. Je prenais une bonne respiration, humant son parfum salin. En l’occurrence, si tout cela ne se serait pas produit, sûrement que j’aurais laissé mes désirs me submerger. Seulement, j’étais tout à coup exténué, un coup de barre simplement. Mais, il venait de me frapper de plein fouet. Pourtant, je n’avais pas envie de bouger, je voulais simplement rester ainsi appuyer sur elle. Ne pas me poser de question sur tout ceci, reportant à plus tard à plus tard les questions. Je me sentais somnoler doucement comme si le marchand de sable avait décidé de passer à l’improviste pour me voler le peu d’énergie qui me restait. En fait, je devais simplement avoir eu assez d’adrénaline pour me tenir en éveille, mais elle s’était dissipée. « J’ai envie de rester un peu comme ça, ça ne te dérange pas ? », demandais-je finalement dans un murmure, alors que je la serrais un peu plus contre moi. Intérieurement, je savais que demain serait un autre jour, que ce moment serait qu’une chimère de plus, mais je n’avais simplement pas envie de me réveiller. Je désirais poursuivre ce songe, sachant très bien que j’allais me prendre un mur. Après tout, on était simplement ivre et on avait été emporté par cette vague de sensation, de plaisir et de pulsion. Mais tout cela, ne pouvait pas rester, si ?