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sophia&ariel - si je te dis saute, ne sautes pas


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mot doux de Invité ► un Sam 27 Déc - 16:58
sophia & ariel
si je te dis saute, ne sautes pas
Une simple journée de décembre, tout ce qu’il y avait de plus banal. Le mois de décembre avait toujours été mon favori. Je devenais souvent dingue en décomptant les jours pour arriver à noël. J’avais toujours mon calendrier de l’an et qu’importe mon âge ou même qu’importe la situation. Alors que j’étais enceinte parés mon départ, je m’étais démenée pour me procurer un calendrier pas trop cher et j’avais dévoré mes chocolats un à un. J’adorais ça et je ne saurais dire pourquoi. Cette année, j’en avais un aussi mais le cœur n’y était pas. Je faisais juste bonne façade pour Sebastian mais c’était tout. Cette magie me rendait tellement maussade. Je ne savais pas vraiment comment cacher cette lumière qui s’était éteinte ou même la rallumer. J’ignorais tellement toutes ses petites façons. Je préférais en général tout simplement fuir le pays. Cela me semblait plus simple. Enfin le pays est un grand mot mais la ville suffirait aussi bien. Je savais que c’était un défaut, c’était peut-être pour ça que je n’étais pas partie ? J’ignorais simplement le pourquoi mais je me cachais. On est tellement mieux caché. C’est ce qu’on dit ? Cacher ou se cacher ? Telle est la question. Je soupirais doucement tandis que je fermais ce dossier entre les mains. Il contenait bon nombre de papier que je comprenais sans comprendre. Comment préparer notre entrée en chimio ? Je devais dingue rien qu’en lisant que j’avais le choix de me raser les cheveux avant ou de les laisser tomber. Ces questions me semblaient être tellement. Non, je ne voulais pas perdre mes cheveux. Ce n’était pourtant pas le point… important de ce cancer. Je savais qu’il y avait tellement plus en jeu mais parfois ou se concentre sur le superficiel qui fait moins mal. Ils conseillaient d’éviter les maquillages dans la chambre au début et toutes ses choses qui ne sont pas stériles. Qu’est-ce qu’ils racontaient ? Dans le fond, c’était du français mais j’avais beaucoup trop emmagasinée. J’avais beau relire encore et encore et encore mais rien ne rentrait. Je soupirais, assoupie par cette lecture. Une partie de moi mais surtout mon corps voulait dormir. Mes yeux étaient fatigués et des poches les accompagnaient. Je n’étais pas en forme et ça se lisait sur mon front… presque à des kilomètres comme une affiche d’autoroute. Qu’est-ce qu’elle dirait ? Oh, peu importe. Je ne voulais pas fermer les yeux. Je ne voulais pas obéir à ce stupide corps qui m’en faisait voir de toutes les couleurs. Je me relevais en attrapant le flacon de vitamines. Je l’ouvrais en marchant tranquillement vers la porte de ma chambre. Je sortais alors un comprimé en posant la bouteille sur une commode avant d’ouvrir la porte. Portant alors le cachet à mes lèvres, j’entendais du bruit. Oui du bruit. C’est classique surtout que j’ai depuis peu un chaton mais bon cela reste du bruit. Curieuse alors que j’étais seule à cette heure de la journée enfin parfois Granny était là et elle tricotait mais non. Elle était où ? Je ne savais pas trop. Avec Granny, il fallait parfois éviter de poser trop de questions sinon elle répondrait encore moins aux routinières. J’inspirais doucement en allant vers les escaliers qui mènent à la cuisine. Nous avions deux marches, l’une qui mène à l’entrée et l’autre à la cuisine. Cette maison étant tellement grande… parfois c’était bien pratique. J’avais vraiment l’impression de vivre dans la maison des Camden ! Une fois au sol, je marchais vers la direction du salon, frôlant un peu le mur avec mes mains. J’attrapais alors sur ma route un pic pour aller trifouiller le bois de la cheminée. C’était bien même mieux qu’attraper une plante pour me défendre ? L’idée même que personne ne pourrait nous attaquer en pleine journée ne me traversait clairement pas l’esprit. La fatigue ou la couleur de mes cheveux ? Un peu des deux. Je me sentais tout de même ridicule mais j’approchais de l’entrée. C’est en voyant la porte ouverte que j’arquais un sourcil à ce sac à l’entrée. « Trop cool, le voleur emménage ! », disais-je alors à voix haute et je m’en fichais de passer pour une ingénue. Je penchais tout doucement la tête en regardant dans le hall. Rien, personne. J’arquais un sourcil. « Mais il pourrait fermer la porte quand même, c’est qui qui paye le chauffage ? », disais-je en riant nerveusement. Oui, nerveuse. Je pouvais avoir la blague très facile quand j’étais nerveuse et cela ne changerait jamais même avec du poison dans ma tête.
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Sophia A. Steadworthy
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❝ Métier : agent immobilier (ancien cancérologue, spécialisée en pédiatrie)
❝ cupidon : le cupidon a utilisé une flèche cassée sur mon coeur. Mon mariage est un échec.
❝ post-it : maniaque - accroc à la cafeïne - rancunière - ancienne complexée - manque de confiance dans les histoires d'amour - gourmande - maladroite - aime passer du temps seule pour se balader - grande supportrice de sport - adore faire du tricot quand elle est frustrée. - a vécu pendant plusieurs années à NY - en procédure de divorce qui s'éternise - possède un carlin nommé Kim - vient de s'installer dans un appartement non loin de l'hôpital - dévastée par la mort de son petit frère (se referme sur elle-même) - a acheté un revolver pour se défendre - le 31 octobre, un homme s'est introduit chez Sophia, elle le tue en légitime défense mais est arrêté pour un procès - a fait un séjour en prison de 31/10/15 au 26/01/16 - a été acquittée lors de son procès le 26 janvier ) - a perdu son travail de cancérologue à l'hôpital - vient de commencer une thérapie pour reprendre sa vie en main - a été embauchée par sa meilleure amie pour être agent immobilier
❝ Age : 32
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❝ autres comptes : une scénariste intransigeante (c. accola) - une artiste fauchée (j. anniston)
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mot doux de Sophia A. Steadworthy un Lun 29 Déc - 19:36
Je n’aurais jamais cru être capable de faire mes bagages aussi rapidement. J’avais commis une erreur en me mariant, je m’en rendais à présent compte. Il m’avait fallu atteindre mes 30 ans pour comprendre que tous les hommes sont des porcs qui préfèrent coucher avec celle qui promène les chiens. Bon, dans mon cas, ce n’était pas cela, c’était une collègue. Mais le problème restait le même. J’avais pourtant cru qu’il était différent, mais je suis idiote en amour. Sasha serait parfaitement d’accord avec ce raisonnement. Je sais parfaitement que je suis trop fragile à ce niveau là. Ce qui me rendait folle était d’avoir perdu un an à essayer de lui pardonner alors que je savais que je ne pouvais pas y arriver.

Lorsque j’ai reçu un message de l’une de mes sœurs me disant qu’elle avait un cancer, je ne mis pas longtemps à réfléchir. Rien ne me retenait à New-York alors que tout m’appelait à Pasadena. Je ne pouvais pas rester dans cette ville alors que ma sœur était malade. Je crois que je ne me suis encore pas vraiment faite à cette idée d’ailleurs. Lorsque je l’ai appris, j’ai mis une heure à faire mes bagages. Je ne suis cependant partie que le lendemain afin de démissionner de mon emploi et d’engager la procédure de divorce. Face à la maladie de ma sœur, mes problèmes me semblaient si superficiels. Je ne voulais plus retourner dans cette ville que je quittais sans regret. Pour une raison que je n’expliquais pas moi-même, j’étais persuadée que s’était Sasha qui était malade. J’allais bien vite apprendre le contraire.

Dans l’avion, je n’avais cessé de réfléchir aux erreurs que j’avais commise. Pourtant, on m’avait prévenu et à présent, je culpabilisais énormément pour ne pas être rester auprès de ma famille pour vivre cette épreuve. Bien entendu, j’arrivais, j’étais en route, mais j’arrivais déjà trop tard à mon goût. Dans ma précipitation, je n’avais prévenu personne. Sans doute une envie inconsciente de faire une petite surprise à tout le monde. Cela me faisait déjà bizarre de revenir dans cette ville, dans cette maison qui nous avait accueilli à la mort de nos parents. Mais au fond de moi, je me sentais heureuse. J’avais décidé de prendre ce retour comme un nouveau départ.  

Une fois à l’aéroport, je récupérais Sally, mon petit carlin et je fis un signe pour obtenir un taxi. Sans une once d’hésitation, je donnais l’adresse de notre demeure familiale. J’étais impatiente de revenir à la maison. J’avais également besoin de calmer mon inquiétude. Je savais qu’elle avait un cancer, une leucémie pour être plus précise, mais je n’en savais pas plus. Je voulais en savoir plus, j’en avais besoin, je devais l’aider dans cette situation.

Après plusieurs minutes de route, le chauffeur s’arrêta. Une part de moi, espérait que Granny ne soit pas là, je ne savais pas comment elle allait réagir vis à vis du chien. Sortant de la voiture, je demandais un instant au chauffeur pour aller déposer mon sac dans l’entrée. En courant à petite foulée, j’ouvrais la porte. Bon point, les serrures n’avaient pas été changées. Je jetais mon sac dans l’entrée ainsi que ma petite Sally avant de sortir mon portefeuille. D'un pas rapide, je fis chemin arrière pour rejoindre le chauffeur et le payer. Le remerciant d’un sourire, je laissais échapper un soupire une fois qu'il fut parti. J’étais à la maison.

Retournant à l’intérieur, je fis face à moi-même. Cela faisait un moment que je n’avais pas vu ma sœur et c’était toujours un peu troublant de faire face à nouveau à soi. Cependant, cela n’empêcha pas qu’un large sourire apparu sur mon visage. J’étais heureuse de faire face à Ariel. Je couru vers elle pour aller la prendre dans mes bras et la serrer fort. « Tu m’as trop manqué ma belle ! »
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mot doux de Invité ► un Ven 9 Jan - 2:38
sophia & ariel
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Tic, tac, tic, tac… l’horloge tournait et pourtant bien que ma vie tienne entre deux fils, j’étais là à penser qu’un voleur laissait sa valise. Il venait emménager ? Normal après tout, on fait tout ça avec les voleurs. Peut-être devrais-je lui offrir un milk-shake. A quoi bon aller braquer un centre commercial alors que c’est moins cher en terme d’années de prisons de venir crécher chez des inconnus. Même les souris l’avaient compris. Bon, elle risque juste leur vie quand il y a foule mais et alors ? Dans ma tête, c’était un peu du nawak. Des pensées sans queues, ni têtes tandis que je perdais parfois toute rationalité depuis que mes forces s’affaiblissaient. Penser à des bêtises me permettait de ne pas penser au côté sérieux des choses. Me déconnecter. Oui, je me déconnectais tout simplement des choses sérieuses. Je regardais ce sac comme si c’était E.T. et qu’il était tout droit venu d’une autre planète et pourtant ce n’était qu’un sac mais mon dieu la porte ouverte. Il faisait tellement froid. Je n’aimais pas vraiment la chaleur de ce décembre. Je n’y étais pas totalement habituée voir pas du tout mais que faire contre ça ? Nada. J’inspirais doucement en baissant le regard. J’étais perdue, paumée, à l’ouest. C’est à ce moment-là que je vis cette chevelure blonde pointer le bout de sa racine. Non oui, non, oui… non, ce n’était pas possible. Je n’étais pas cruche, Sasha ne portait pas ce parfum que je connaissais à connaitre par cœur car il me donnait une nausée. L’un des petits symptômes tellement agréable et facile à vivre mais bien loin d’être aussi joyeux que pour une grossesse. J’inspirais doucement en penchant la tête. Non ? Je n’y croyais toujours pas et c’était un fait mais comment y croire ? J’avais envoyé cette lettre depuis trop peu de temps. Tellement trop peu. Je ne m’y attendais pas. J’avais eu cette crainte qu’elle ne puisse pas être là et je n’étais pas sûre que l’idée soit bonne. Elle avait sa vie. J’avais aussitôt culpabilisée mais trop tard. J’avais même tentée de la récupérer dans la boite. Je ne savais pas comment réagir et surement par ce qu’une part de moi savait pourquoi elle était là. J’étais malade. Sa sœur était malade. J’avais un cancer. Je pourrais même peut-être ne jamais en sortir. Je pourrais simplement mourir. Le calendrier de l’avent ne me rapelait pas les fêtes mais mon entrée à l’hopital. C’était comme un tic tac dans ma tête mais elle était là. Je ne savais pas si je devais crier de joie ou même si je devais pleurer. Je restais simplement inerte entre les deux émotions ou même simplement sans émotions comme pour un bug. Oui, j’étais comme un ordinateur qui affiche « sans réponse » sur l’onglet. Je me sentais comme une machine à l’instant où elle me serrait. Mes forces amoindries, j’étais incapable de bouger sur le coup entre le bug de la surprise et surtout mes muscles fatigués. Je restais hébétée tout simplement. Un soupire sonnait son glas tout comme une goutte d’eau tombant sur le sol après cette douce pluie à laquelle nous avions eue droit. Je reculai doucement de cette étreinte en lui tentant un sourire avant d’aller fermer la porte. « Tu m’as manquée aussi ! », soufflais-je en me sentant mal mais pourquoi ? J’avais la sensation de ne pas exprimer cette joie, ce manque. Je me sentais tellement triste d’un coup, tellement coupable. Je ne saurais même pas l’expliquer mais je me sentais mal d’être inerte. C’était étrange. Je culpabilisais tout simplement de ne pas montrer cette joie que je ressentais réellement. Je riais nerveusement, très facilement tout comme à chaque fois. « Même si je conçois qu’on ne le voit pas ! », disais-je alors en soupirant aussitôt et la regardant attentivement. Elle semblait tellement heureux, tellement vivante et en bonne santé. J’étais heureuse de la voir. Oh oui, vraiment. Tellement et pourtant je savais toujours le pourquoi de sa présence qui me glaçait le sang. Je regardais alors le sol, ce chien qui laissant ses pattes tapoter contre le parquet pour faire acte de présence. Je reculais d’un pas ou deux. Les chiens ? C’était encore plus effrayant que la mort à mes yeux ou plus effrayant que cette ville dont les mauvais souvenirs me hantaient. Je relevais le regard vers elle. « Par contre, ton amour des toutous ne m’a pas manqué ! », disais-je alors en sentant cette fois de l’émotion. La peur. Les chiens et moi ? On faisait deux tous comme la phobie des araignées, j’en sentais mon poil s’iriser. Ces poils que je n’aurais peut-être plus dans un long mois. Je serais comment ? Bien triste. Il était plus amusant de se dire que je serais déplumée mais plus difficile. Bien sûr, nous ne parlons pas d’argent et se faire plumer en ouvrant le portefeuille dans une boutique bien trop cher alors que ces vêtements ne sont fabriqués que par des petits africains sous-payés. Oui, enfin je me comprenais quoique pas toujours. Je reculais un peu, évitant le chien qui semblait vouloir m’approcher. Je posais alors ma main sur le meuble juste à côté, frôlant le panier en osier de ma main. A peine ou même pas remise de sa venue que je me trouvais à fuir un chien. Je me sentais bien médiocre. Je riais nerveusement en la regardant attentivement. « Il va me manger, tu crois ? », j’inspirais doucement. « Quelle triste fin… », murmurais-je alors que je préférais pourtant me faire bouffer par un chien que par un cancer mais bien sûr, c’était tellement différent. Vraiment différent même. Ce chien n’avait rien d’effrayant et il était 50 fois plus petit et plus léger que moi mais c’était plus fort que tout. Je n’arrivais pas à faire autrement que d’avoir peur d’une boule de poil car après tout, c’était seulement une boule de poil qui aboyait un peu trop fort pour s’exprimer. Parfois certains mordaient mais bon. Je relevais le regard vers elle car même si c’était bien un rêve de penser qu’elle venait juste pour que ce chien me croque et bien… ce n’était pas un chien vendeur de rêve. Je savais pourquoi elle était là. « Mais plus… enfin… non pas sérieusement car je suis sérieuse… ce chien veut me bouffer… », disais-je en reculant un peu plus mes jambes et allant vers le canapé sur lequel je tombais littéralement sur les fesses. J’inspirais doucement en relevant mon regard vers elle. Je me sentais tellement nulle d’être aussi paniquée par son chien. « Je sais pourquoi tu es là… », disais-je alors tout simplement. Je ne savais pas quoi dire de plus, je ne savais pas si j’aurais le courage de dire ces mots. Une seule personne les avait entendus et c’était un inconnu dans un hôpital. Un type de l’entretien. Je ne l’avais dit qu’à lui. J’ai un cancer. Oui, voilà. Ces 4 mots ou 3 et demi si l’on tient compte que le C… n’est qu’une lettre mais bon. J’inspirais doucement. Mais bon, j’étais juste incapable de les dire même si Sasha le savait mais c’était différent… je ne lui avais pas dit mais elle me l’avait dit. Je l’avais écrit aussi mais c’était encore différent. « Et je ne sais pas comment réagir ! », soufflais-je alors pourtant, réellement désolée alors que je me remettais droite dans le canapé après ma chute.
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mot doux de Sophia A. Steadworthy un Sam 17 Jan - 11:51
Je ne mis pas longtemps à réaliser qu’Ariel était fatiguée. Cela se voyait sur son visage et à son comportement. J’eu une petite moue de tristesse pour moi-même. Elle m’inquiétait. Je m’attendais à voir ce visage plus sur Sasha que sur Ariel. Mais peut-être que la maladie de l’une de mes triplettes se répercutait moralement sur mon autre sœur. C’était aussi possible. L’idée que cela soit Ariel qui était malade ne me traversa pas un seul instant l’esprit et après coup, je me demande bien pourquoi. Je la sentis se crisper lorsqu’elle vit Kim. Il était vrai qu’Ariel était phobique des chiens. Ce n’était pas que j’avais oublié, c’était surtout que j’avais occulté cela de mon esprit lors de mon départ précipité.

J’attrapais alors la laisse de ma chienne pour la forcer à garder bonne distance de ma sœur alors que la petite Kim ne voulait qu’une seule chose, faire des papouilles à cette nouvelle personne si intéressante qu’elle n’avait jamais vu. « C’est encore un bébé, je te promet que tu ne crains rien avec elle. Mais je vais la lâcher dans le jardin pour que tu te sentes à l’aise. » Malgré moi j’eu un rire léger lorsqu’Ariel ressenti le besoin de se réfugier sur le canapé. C’était un endroit mine de rien sécuritaire puisque Kim était tellement pas douée qu’elle n’arrivait pas à monter sur le canapé sans tomber à la renverse et se retrouver sur le dos. « Non, elle ne va pas te manger. Elle veut juste faire des bisous. » Je pris cependant Kim dans mes bras afin de détendre Ariel. Je devais bien avouer que la petite chienne était plus qu’excitée.

Alor que jouais avec ma petite chienne dans les bras, je me sentis arrêtée de rire quand Ariel me dit sérieusement qu’elle savait pourquoi j’étais là. Je posais mon regard sur elle avec un soupire. Je ne savais pas encore que j’étais clairement à côté de la plaque. Je laissais apparaître une expression triste tout en m’approchant pour m’asseoir de manière précaire sur le dossier du canapé. « Je sais, moi non plus. J’arrive pas encore à réaliser pour Sasha. » Je baissais le regard. « Cela me retourne totalement l’estomac. C’est tellement irréel. » C’était la pure réalité, cela me semblait parfaitement irréelle pour moi. Je n’arrivais pas à me faire à l’idée que ma sœur était malade (même si pour le moment, je me trompais de sœur).

Kim continuait à se débattre comme une folle, voulant léchouiller partout. Je me levais alors du siège. « Attend, je reviens, il faut que je la lâche, sinon elle va devenir folle. » Je me dépêchais alors d’un pas rapide à aller vers l’arrière de la maison. Je connaissais cette demeure comme ma poche. J’ouvrais la porte menant vers le jardin et j’enlevais la laisse de ma chienne. Cette dernière ne demanda pas son reste et partie en courant explorer ce nouveau monde qu’était le jardin. Elle réussit à me décrocher un sourire. Ces derniers temps, c’était la seule qui y arrivait. Refermant la porte, je revins en direction du salon. « Si tu veux vivre sans te faire manger par mon chien, ne va pas dans le jardin. » J’eu un rire. J’aimais bien taquiner gentiment Ariel sur sa peur. Je vins m’installer à côté d’elle sur le canapé. « Comment elle va ? » demandais-je toujours aussi persuadée de ma connerie.
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mot doux de Invité ► un Mar 3 Fév - 3:49
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Des bisous ? Non, elle était petite certes mais non. J’avais peur qu’elle ne me mange le visage. Erk, non et la bave ? Effrayée et pas qu’un peu, je souriais mais tout de même crispée. J’avais beau être dans le canapé mais je ne voyais pas la situation d’un très bon œil. Pas du tout même. J’aurais préféré que Winnie L’ourson arrive pour manger du miel invisible et simplement pas pour me faire des bisous mais ce chien n’était pas un ourson. Je lui faisais toujours ce sourire crispé en passant une main dans mes cheveux alors qu’elle avait maintenant le chien dans sa main et je lui disais savoir ce qu’elle faisait là. Je le savais. Je n’étais point dupe. Elle était quand même cancérologue pour les enfants et j’attendais un cancer le plus souvent détenu par les enfants. Enfin attendre… je ne suis pas enceinte d’un cancer mais bon. Je riais nerveusement en l’entendant dire qu’elle ne réalisait pas mais mon rire se coupa quand elle parlait de Sasha. Je restais de glace. Je devais faire attention au Titanic. Faudrait pas qu’il coule en me percutant mais il fallait avouer que je ne savais pas comment réagir. Le fil de mes pensées dansait un tango alors qu’elle disait trouver ça irréel… je me demandais simplement ce que j’allais faire. Allais-je tout lui dire ? Allais-je mettre carte sur table ? Devais-je dire que c’était moi qui avais un parasite dans ma moelle osseuse ? Devais-je avouer que j’étais la nouille des triplées qui avait attrapé le cancer. Et comment ça s’attraper d’ailleurs ? Devais-je peut-être quitter Pasadena pour aller me cacher dans une métropole très loin ou même en Océanie ? J’inspirais doucement en tentant de laisser mon ouïe accrochée aux wagons de ses paroles. Je restais en aphasie alors qu’elle se levait en disant qu’elle revenait. Le chien se prenait pour une cinglée dans ses bras et je comprenais pourquoi elle voulait la lâcher. Je restais sur le canapé comme une statue et en plein mutisme. Je n’avais jamais été taciturne aussi longtemps. Je riais mais un peu nerveuse et ne sachant pas ou me mettre quand elle revenait en prévenant que je ne devais pas aller dans le jardin. C’est quand elle me demandait comment elle allait que je ne savais pas moins quoi dire. Il fallait avouer que j’avais l’élégance de cacher des choses. Tellement de choses. Voulais-je cacher cette année ? J’avais l’impression que mon karma était comme chorégraphié par la destinée. Fichue destinée, fichue karma. Je relevais mon regard vers elle. Celui-ci étant un peu humide comparé à celui qu’elle était entrée dans la pièce ou qu’elle ne me pose cette question. C’était étrange, je ne voulais pas montrer que j’étais touchée ou n’importe mais je me sentais réellement mal sur le coup. Peut-être les hormones ou des histoires de zones rouges mais je m’en fichais.  J’inspirais doucement en la regardant dans les yeux. L’odeur de praline de cette boite de chocolat à côté de moi me chatouillait les narines mais je ne décrochais pas de son regard. On pourrait presque penser que nous allons consumer de la passion dans un baiser en plein feu ardent mais non, c’était tout bêtement un regard de sœur. Un regard intense qui voulait sûrement dire trop de choses à cette larme qui perlait aussitôt sur ma joue. Allait-elle comprendre ? Je n’en savais rien et je ne savais même pas si je le voulais. Je la regardais toujours et j’osais les épaules. « Elle ne réalise pas non plus ! », disais-je en parlant pour moi à la troisième personne. Je savais que c’était une erreur mais je n’étais pas prête à lui dire que c’était moi. Je testais d’abord la chaleur du fer. J’inspirais doucement, ce nœud dans le ventre. Je préférerais tellement des papillons dans le ventre à la place mais ce n’était pas le cas. J’inspirais doucement. « Elle ne veut pas en parler aux autres et… a du mal à comprendre la moitié des papiers de l’hôpital… », je riais nerveusement car si je lui demandais de m’en parler plus, cela voudrait dire quoi ? Non, je ne voulais pas me vendre ainsi ou peut-être m’étais-je déjà vendue ? Je n’en savais rien. Je décrochais de l’union de mon regard avec le sien en détournant celui-ci. Une main allait à ma joue pour en retirer cette larme tandis que je me levais subitement du canapé en me rendant face à cette cheminée. Je tournais doucement mon regard vers elle en haussant les épaules. Mes émotions qui se prenaient pour une danseuse en me mettant dans des états pas possible, je ne savais pas quoi penser, quoi faire. Je me sentais mal de lui mentir. Je me sentais pantomimes de mes mensonges. Je ne savais que dire. « Elle pense être plus forte qu’elle ne l’est et… enfin… », je riais nerveusement en penchant la tête. « … elle est forte et elle peut se débrouiller seule mais parfois elle pleure sous sa douche ou… même hors de sa douche… c’est plus fort qu’elle. Ca la bouffe de l’intérieur puisqu’elle se demande pourquoi mériter ça. Pourquoi elle… pourquoi pas une autre personne et pourquoi c’est toujours pour elle… », je soupirais doucement en détournant à nouveau mon regard et j’inspirais un bon coup. Je retenais mes larmes. Une dose de colère m’avait échappée à la fin de mes mots… comme si j’étais en rébellion et que je me demandais pourquoi moi. Je voulais le crier… pourquoi moi… mais j’avais peur qu’une personne l’entende. « Et toi, comment tu vas ? », demandais-je alors timidement. Quel retournement de situation. Vraiment. Je ne savais pas pourquoi mais je pensais que c’était une belle façon de me sauver. Oui, sauver ou voiler la face ? Qu’importe. Je voulais m’échapper de la réalité et partir en courant d’une conversation ou d’une réaction que je ne voulais pas voir. Je ne voulais pas voir son visage si elle se doutait une minute que j’étais cette personne, cette sœur malade. La pianiste de mes mots avait terminé son couplet, je lui laissais libre champs de la musique.
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Sophia A. Steadworthy
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mot doux de Sophia A. Steadworthy un Sam 14 Fév - 11:23
A mon retour, je sentis une différence en Ariel. Je ne pouvais pas vraiment l’expliquer mais elle semblait comme sous le choc. Elle semblait très affectée par la maladie de notre sœur… la bonne blague… Je vins m’installer dans le canapé en face d’elle et de part son regard j’aurais du comprendre, de part ses yeux perlés, j’aurais du comprendre. Mais ce ne fut pas le cas et je m’enfonçais dans ma connerie. J’écoutais attentivement la jeune femme et ce n’est seulement que lorsqu’elle se leva vers la cheminée et que son débat devint plus intense que je compris enfin. Ce qu’elle me disait, son ressenti, son sentiment d’injustice aussi violent, je ne le voyais que chez mes patients. La colère était un processus d’acceptation de la maladie et Ariel était en plein dedans. Ma gorge s’était soudainement asséchée. Je me détestais pour ne pas avoir compris. Je me détestais pour avoir cru que c’était Sasha. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais cru cela. Je ne trouvais pas de mot à dire, je me contentais de l’observer. Si je m’imaginais, je serais entrain de me taper la tête violement contre un mur.  

Elle essaya de s’esquiver en me demandant comment j’allais. A l’heure actuelle, comment j’allais était le dernier de mes soucis. J’étais simplement mortifiée par moi même et je n’osais imaginer ce qu’Ariel avait pensé. Je baissais finalement le regard. « J’entend souvent ce discours tu sais. » Je relevais finalement mon regard vers la jeune femme avant de me lever. « C’est le discours de mes patients. » Elle ne semblait pas vouloir me dire qu’elle était la sœur malade, cependant, je voulais qu’elle comprenne que j’avais compris. Cela me rappelait un numéro humoristique de la série Friends. Cependant, il n’y avait point de comique dans la situation. Elle ne devait pas se cacher, elle ne devait pas avoir peur de me parler. « La peur est une chose compréhensible, la colère aussi. C’est cette colère qui permet de vaincre la maladie, la rage de vivre. » Je haussais doucement les épaules en continuant de m’approcher de la jeune femme. « Le mental est une chose fondamentale dans le combat d’une maladie, l’espoir, l’envie de vivre est indispensable. Mais encore plus, le soutien de la famille capable de porter ton moral quand tu en as plus le courage, de venir te botter le cul pour choisir de vivre et de ne pas se résigner. »

J’étais arrivée à hauteur de ma sœur. En l’observant, je ne comprenais vraiment pas pourquoi je n’avais pas compris plus tôt. Sans doute que je me refusais intérieurement  ce que cela soit le cas. « Je sais que c’est un processus émotionnel très difficile. Il n’y a pas de coupable à trouver. » Je pris les mains de la jeune femme. « Ariel, tu ne dois pas te cacher. » Je savais ce qu’elle faisait. Si elle refusait de me le dire, si elle souhaitait continuer à me faire croire que c’était notre sœur, d’une certaine manière, cela lui offrait l’illusion qu’elle n’était pas malade, cela lui offrait une réalité qui n’était que fictive. C’était le contraire du comportement à avoir face à cette maladie. Elle nécessitait, à mon goût, un excès de rationalisme.
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mot doux de Invité ► un Dim 8 Mar - 21:07
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A quoi pensais-je ? Pas à tant de choses. Je ne savais pas d’où me venait cette rage enfin si je le savais mais je ne voulais pas me l’autoriser. Je ne devais pas me l’autorise. Le regard, le jugement et toutes ses choses qui dans le fond nous semblent être bon. Quel idiot ne rêverait pas d’être le centre de l’attention ? Etais-je anormal d’avoir toujours préférée être dans l’ombre car dans l’ombre, il fait moins oppressant ? Je voulais retenir mes émotions. Un moment dos à Sophia et l’autre moment mes prunelles dans les siennes. Je n’étais jamais douée pour contenir longtemps mes émotions et pourtant. Je l’entendais alors me dire qu’elle entendait souvent ce discours. Non. Non. Non. Avait-elle compris ? Dans le fond, comment ne pas comprendre ? C’était comme si des mômes l’avaient écrit au marqueur indélébile sur mon front. Je la sentais se lever et je cherchais malgré moi une sortie de secours. J’ignorais si j’étais apte à réellement en parler avec mes proches. J’avais tendance à un peu refoulée l’idée et même refouler les approches de Sasha. Là, c’était encore totalement différent car je ne m’adressais pas seulement à l’une de mes sœurs mais aussi à une professionnelle qui s’y connaissait. En plus de me connaitre, elle connaissait toutes les réactions néfastes d’un cancer sur un être humain. Je ne devais pas vraiment être surprise de l’entendre dire que c’était un des discours de patients. Je riais nerveusement, un peu gênée et à la fois jaune. Cette rage contre la malchance. Nos parents ne nous disent jamais quoi faire dans ce genre de situation car ils préfèrent ignorer que cela pourrait nous arriver un jour mais mes parents n’étaient même pas là. Ils étaient déjà loin. Au ciel, c’était ce que l’on disait aux plus jeunes à leur mort. Que diable ce mensonge, parfois le mensonge est bon à entendre pour ne pas rendre triste les plus faibles d’entre nous. L’évolution de la conversation prenait un tournant que je ne voulais tellement pas franchir. Je ne savais pas pourquoi mais je voulais m’éloigner de la giboulée de sentiments. Une vérité pure qui vous mange de l’intérieur. Je ne pouvais pourquoi pas fuir. Je l’entendais me rassurer sur ma peur et ma rage mais c’était plus économe de ne rien ressentir du tout à mes yeux. Econome ? Oui, cela économisait du temps et de la force. Pour elle, dire ça était assez monotone. Une habitude tout comme l’en ont les parents de jeunes enfants à sortir les polaroids pour prendre des photos ou donner le biberon du matin. Ces habitudes que j’avais aussi découverte avec elle qui avait aidée au choix du premier doudou de mon fils ou même du berceau ou qui m’avait aidée à mettre ses premiers couches culotte ou même à choisir son premier cadeau d’anniversaire. Oui, elle avait été là pour moi et la voilà encore là pour moi à nouveau. Dans ma jeunesse… j’avais beaucoup moins besoin des autres, c’était l’inverse. Je ne demandais rien à l’homme ou à l’être humain. Je ne voulais rien demander. Il ne fallait pas être un prix nobel pour comprendre que ça me mettait en rage d’être fragile et de devoir possiblement dépendre des autres pour aller bien. Je pourrais réellement écrire un roman sur ma capacité à ne pas demander l’aide à mes proches. « Et si je ne sais même pas comment me battre ? », lui demandais-je alors que je comprenais bien dans ces mots qu’elle voulait me donner un coup de pieds au cul mais je voulais bien me battre mais j’avais peur de l’après. Quoi d’autres ? Quoi encore ? J’étais fatiguée. Entre… mon passé au bal de promo et… toutes ses choses. J’inspirais doucement. Je sentais ses mains autour de miennes et je l’écoutais en tentant de me contenir. Je passais encore plus au blanc que blanc mais ce n’était pourtant pas vraiment ma faute. Je me sentais mal au fil de ses mots. Je me sentais faible. Je me sentais… malade. Voilà mais je suis malade et il était temps que je le comprenne autant que je n’arrivais pas à l’accepter. Ne pas me cacher ? J’inspirais doucement en la regardant dans les yeux après ces mots. Je ne savais pas quoi répondre, non. Je savais que j’étais têtue mais qu’on était tous têtues en quelques sortes. « Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu. », disais-je donc en citant Hemingway. Je riais nerveusement mais je sentais mon estomac s’énerver au même moment. Stresse, nervosité et les mauvais symptômes. « Mais pourquoi je ne peux pas me cacher pour éviter de rendre triste les autres ? », disais-je aussitôt avec une petite moue mais je reculais sans même attendre sa réaction. Je reculais. Je ne me sentais pas bien. Je ne me sentais pas bien du tout. Je sentais cette impression désagréable que l’on a bien souvent quand nous sommes aux premiers mois de grossesses. Je les avais ressentis mais les nausées étaient régulières en ce moment. Depuis toute petite, je savais que l’odeur de la citronnelle calmait mes nausées. Maman l’avait vite découvert quand j’étais malade. On ne savait pas trop pourquoi et je ne cherchais pas du tout à le savoir non plus. Cela m’arrivait souvent et surtout quand j’allais sur des balançoires pendant trop longtemps ou quand je mangeais trop de barbe à papa. Mais là, c’était sur les chaussures assez mignonnes de ma sœur triplée que je venais d’avoir une nausée. Je ne me sentais pas bien d’un coup. Je me sentais honteuse, sale et j’en passe. Je me sentais horrible. Je n’aimais pas cette sensation. C’était loin d’être un cadeau de bienvenue. Je m’en doutais. J’aurais mieux fait de simplement avoir un rôt mais non. C’était venu tout seul. Je reculais toujours. Je reculais, oui et vite même. « Je suis désolée ! », soufflais-je alors que c’était loin d’être le gout d’une banane dans ma bouche. J’accourais alors vers les escaliers notamment pour aller dans la salle de bain et je me rinçais la bouche plusieurs fois avant de me laisser glisser le long du mur carrelés pour prendre la tête entre mes mains.
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Sophia A. Steadworthy
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mot doux de Sophia A. Steadworthy un Mar 10 Mar - 22:29
Je commençais déjà à sentir le poids de cette double casquette. Celle de médecin et de membre de la famille. Si certains pouvaient penser que c’était rassurant de pouvoir connaître la signification de tous ces nombres, de tous ces mots, c’était bien une erreur. Les médecins savaient annoncer une nouvelle de la bonne manière. Il y avait une certaine violence à comprendre la signification de tout cela, de ne pas avoir de traducteur capable de trouver les mots justes pour rassurer. Cependant, j’assumais ce rôle et jamais je ne prendrais le risque de défaillir devant ma sœur. J’étais là pour elle, je me devais d’être forte pour elle et m’assurer d’être son pilier. Je savais que cette idée était insupportable pour Ariel. Et je savais très bien pourquoi. Ariel avait toujours été la plus forte, c’était la plus maternelle. Elle n’aimait pas montrer ses faiblesses et je pouvais comprendre qu’elle se sente démuni face à son corps qui lâche. Elle était à présent enfermée dans le corps d’une vieille dame alors qu’elle n’avait que 30 ans. Et je m’en voulais de ne pas pouvoir la réconforter comme il se devait, je m’en voulais de ne pas savoir la soulager de cette peur, de ce poids. Sa détresse était si grande qu’elle réussi à trouver la force d’arracher ses mains des miennes.

L’odeur qui se dégagea quelques secondes plus tard m’était atrocement familière. J’avais appris depuis longtemps à ne plus faire attention à cette odeur. Il y avait bien longtemps que je ne ressentais plus de nausée à la vue ou l’odeur de vomissure. Je réalisais cependant l’image que je devais renvoyer à ma sœur. Cette habitude de médecin que j’avais, cette expérience dans ce domaine ne devait en rien la rassurer. Je n’agissais que comme un médecin de plus. C’est à cet instant que je réalisais que je ne devais nullement agir en double casquette, je devais agir uniquement comme sœur. « oh, ce n’est …. » commençais-je en écho à ses excuses mais je ne pu pas aller plus loin qu’elle venait de partir en courant. « …rien. » Je me sentais impuissante, et je détestais profondément ce sentiment. Me pinçant les lèvres, je retirais doucement mes chaussures histoire de ne pas en mettre partout. D’un pas léger, je me dirigeais vers la porte arrière pour les déposer. Je passerais un coup d’eau plus tard, je me fichais que mes chaussures soient abimées par des vomissures. Je ne me doutais en revanche pas que mon chiot serait capable de jouer avec plus tard. J’en profitais également pour retirer mes chaussettes qui s’étaient automatiquement imprégnés de l’odeur.

Figée, j’essayais d’entendre Ariel sans succès. Je montais alors doucement les escaliers. Je n’avais pas eu envie de lui courir après, je voulais la laisser respirer. Elle devait reprendre ses esprits. J’avais bien compris que je l’avais mise sous pression et je regrettais cela. Pourtant, je sais bien que les médecins sont mauvais lorsqu’ils soignent leur famille. Arrivant devant la salle de bain, je posais doucement ma main, frottant mon pouce contre la paroi pour manifester ma présence. Je continuais finalement par appuyer la totalité de mon corps face à la porte, posant mon front contre le bois dur. « Ariel… » dis-je dans un murmure. Je pris une pause pour prendre une grande inspiration et réprimer un sanglot. « Nous allons nous battre et nous allons gagner. » Me mordillant la lèvre inférieure, j’essayais de réprimer ma propre peur face à la maladie de ma sœur pour être son pilier. « Tu vas gagner car tu es la femme la plus forte que j'ai jamais connu. » Fermant les yeux, je savais que je n’agissais pas en médecin en donnant une telle affirmation sans connaître son dossier, mais je ne voulais pas agir comme médecin, non vraiment, je voulais être une sœur. « Tu veux que je t’apporte de la citronnelle ? » Je me souvenais qu’enfant, cette odeur, que je trouvais si désagréable, soulageait Ariel contre la nausée. Je suspectais plus un effet placébo qu’autre chose. Mais comme j’avais toujours cru, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de l’esprit sur le corps. Il valait mieux laisser le cerveau croire ce qu’il pensait être bon pour lui, ce qu'il pensait être capable de le guérir.
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mot doux de Invité ► un Lun 23 Mar - 4:24
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Bonjour la honte, tellement. Planquée dans la salle de bain contre le mur. Oh mon dieu, je me sentais tellement honteuse. J’étais clairement persuadée qu’Audrey Hepburn ne ferait jamais des erreurs aussi dingues. Non, jamais. C’était sûr que je ne pouvais pas. J’étais même incapable de faire des erreurs toute petites. Elle, elle n’avait qu’une chèvre qu’elle promenait au supermarché. Là était son erreur et non la mienne. Tout simplement parce que je n’avais pas de chèvre. Je n’osais pas même imaginer une seule seconde repenser à ce qu’il venait de se passer. Ce souvenir repassait pourtant dans ma tête comme un vieux vinyle qui tourne en boucle. Cela me rappela curieusement les films d’horreur assez vieux. C’était un peu étrange mais l’idée même de manger du popcorn pour me souvenir de ce moment tellement honteux qui me mettait sens dessus dessous me dégoutait. Je me sentais écœurée. Mon cœur emporté par le souvenir de cette odeur nauséabonde pourtant pas vraiment fruit d’une indigestion donc ce n’était que de l’eau enfin… c’était une nausée d’un estomac vide, très vide. Je n’avais encore rien mangée. J’avais un peu le tournis suite à ça. Le ventre retourné, un petit vertige et la sensation de saigner du nez malgré moi. Je pourrais clairement devenir folle. J’entendais alors ce bruit de son pouce contre les parois, je tournais rapidement mon regard vers elle. Je ne m’étais pas encore rendue compte que je saignais du nez. C’était venu avec comme par magie. Je n’avais pas du tout envie de me mettre un bout de papier ou pire, un tampon dans le nez. C’est un long. Jamais deux sans trois ? Ou un sans deux ? Je n’en savais rien car je ne me sentais vraiment pas bien d’un coup. J’avais besoin de repos mais de manger aussi sûrement ? Je me sentais tellement faible. J’entendais mon prénom. La seule chose pouvant m’identifier de notre trio. Quand nous étions enfants, je me souvenais de nos radios cassettes à chacune avec nos prénoms à chaque fois car sinon on n’arrivait jamais à être contente sur quel musique mettre. C’était une époque, tellement de souvenirs. Je l’entendais alors, battante alors que je baissais les armes. Je me sentais… tellement honteuse, je n’arrivais même pas à la regarder dans les yeux. Je sentais pourtant qu’elle était loin d’aller bien. C’était peut-être ce lien que nous avons ? Bien plus soudées que l’on pourrait croire. C’était un drôle de cadeau que je venais de lui faire. Une bienvenue bien plus délicate qu’odorante. Je m’en voulais. Oh oui, je m’en voulais tellement. J’effaçais les larmes de crocodiles de dessous mes yeux. Je relevais mon regard vers elle alors qu’elle disait que j’étais la femme la plus forte qu’elle ne connaisse. J’en doutais, j’en doutais tellement. Je penchais doucement la tête alors qu’elle me proposait de la citronnelle. « Non, c’est bon, c’est passé… », disais-je alors en faisant une petite moue et j’inspirais un bon coup en fermant les yeux. Je détournais le regard vers le pied du lavabo. Ce blanc de la porcelaine n’était pas des plus extraordinaires mais elle me permettait peu à peu de me focaliser sur autre chose. « Je suis désolée… pour… enfin ! », tentais-je alors avec difficulté de dire. Je ne voulais pas le dire. J’en ressentais encore la honte bien que l’envie me soit passée. Je me sentais tellement… je me sentais tellement tout sauf bien. « J’ai une drôle de façon de t’accueillir ! », disais-je en laissant mes pieds glisser sur ce sol froid, je les ramenais à mon buste pour les serrer tout contre ma poitrine. Je posais ma tête sur mes genoux en m’enfermant comme une huitre mais je la regardais toujours. « Je ne suis pas forte, la première envie que j’avais était de m’enfuir ou m’arrêter de vivre… c’est honteux, je suis maman. Ce n’est pas être forte de penser que rien n’est positif dans votre vie alors que j’ai mon fils. Ce n’est pas être forte, c’est faible de ne pas vouloir se battre car j’en ai marre de me battre. », disais-je en fronçant les sourcils. « Pourquoi moi ? », je soupirais doucement. Après mon viol même si je n’en avais pas de souvenirs à part ce réveil dans un motel et la terreur de cet homme qui était le père de mon fils… je pensais avoir déjà assez subie. J’avais déjà assez subie. Ma jeunesse avait beau avoir été rose mais nous étions devenue orpheline et ensuite… j’étais devenue… je n’en savais rien. Je ne saurais même pas décrire ce que ma vie était devenue.

Hj sophia&ariel - si je te dis saute, ne sautes pas  327658377 tu peux le conclure si tu veux, sinon je le ferais à la suivante sophia&ariel - si je te dis saute, ne sautes pas  3395892475
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mot doux de Sophia A. Steadworthy un Mar 24 Mar - 23:21
Une fois dans la salle de bain, j’observais ma sœur. Je prenais sur moi, je me devais d’être forte pour elle. Je sentais la jeune femme dans une phase difficile de sa maladie et nous étions à l’exact moment où la famille devait soutenir la personne malade, pour lui donner foi en la vie. Je ne comptais pas défaillir. Maintenant que j’étais auprès de ma sœur, je ne comptais pas l’abandonner et je tenais à lui offrir toutes les forces nécessaires pour se battre comme elle avait déjà su se battre. Elle m’expliqua que sa nausée était passée et qu’elle n’avait pas besoin de citronnelle. J’eu un léger haussement d’épaule, c’était à sa convenance. Elle voulut s’excuser à nouveau et j’eu un léger sourire tendre. « Comme je le disais tout à l’heure si tu m’avais écouté, ce n’est pas grave. C’est juste naturel. » Il fallait qu’elle arrête de se haïr pour ce qui était naturel pour son corps, se défendre, il ne faisait que cela. Il se défendait face à cette maladie qui était entrain de la détruire. Son corps se montrait brave. « C’est juste la preuve que ton corps n’abandonne pas les armes. » Je fis une légère pause pour prendre une voix plus douce alors que je m’accroupissais pour me mettre à sa hauteur. « Et l'esprit doit lui prouver qu'il a raison. »

Je finis par simplement m’asseoir à côté de la jeune femme, faisant un mimétisme avec mes jambes alors qu’elle m’exprimait sa fatigue, son sentiment d’injustice. Je pouvais comprendre son sentiment. Nous étions jeunes et pourtant ma sœur avait vécu des épreuves bien plus dures que n’importe qui. « Je ne sais pas pourquoi toi. Je crois qu'il ne faut pas chercher de raison. » dis-je dans un murmure en laissant ma tête se poser contre le mûr tout en prenant la main de la jeune femme. « Mais retiens que tu n’as eu que envie. Une envie se n’est rien. » J’eu un haussement d’épaule, j’essayais de trouver les mots justes pour lui venir en aide mais je devais reconnaître que ce n’était pas facile. « Je suis là pour cela. Tu ne veux pas te battre par faiblesse, mais par fatigue. » Il était tellement plus facile de trouver les mots lorsque l’on est pas de la famille, j’en faisais le douloureux constat. « Je suis là pour te rappeler que tu as réussi à trouver de la joie et du bonheur dans les pires choses qui te sont arrivés dans la vie. » Je parlais bien entendu de son enfant qui était une petite merveille qu’elle devait toujours garder en tête. « Je suis là pour te rappeler que tu n’es pas seule dans ce combat et que je porterais ce fardeau avec toi. » Je serrais un peu plus sa main. Je voulais qu’elle sente que j’étais présente et que je ne l’abandonnerais pas.

« Tu sais ce qu’il te faut ? un projet, un objectif. » Si elle envisageait sa vie après la cancer, il y avait une chance qu’elle retrouve la motivation, je ne savais pas trop. Je posais mon regard sur ma sœur et l’observais quelques instants. Je constatais la blancheur de cette dernière et je me disais qu’elle devait sans doute avoir faim. On ne pouvait pas dire que ses vomissures me laissaient penser que son estomac était plein. Je me levais alors puis lui tendais la main. « Viens, je vais te faire à manger. Cela fait une éternité que tu n’as pas mangé les plats dégeu de ta sœur. » J’eu un rire à ma propre dénigrassions et attrapais la main d’Ariel. Par la suite, on redescendit et comme promis je lui fis un plat de son choix. J’étais à présent là pour la soulager, elle allait pouvoir penser avant tout à elle, se reposer convenablement, manger, et surtout être épaulé pendant les moments de doute, les moments de peur. Je comptais tout faire pour l’aider à retrouver sa joie de vivre malgré la difficulté de sa maladie. J’étais prête à tout pour lui trouver le meilleur des traitements, j’allais me présenter comme une horreur pour son oncologue, mais je ferais en sorte qu’elle ait le meilleur car elle ne mérite que le meilleur.

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