J’avais beau avoir encore quelques insécurités à certains moments, me remettre en question quand quelque chose ne marchait pas parfaitement bien, mais il n’en demeurait pas moins que je me connaissais plutôt bien à ce stade et à mon avis, j’étais capable d’assumer la personne que j’étais, avec mes qualités, mes défauts, mes mauvaises habitudes et surtout, mes passe-temps un peu étranges par moments. À ce stade, je me moquais bien qu’on me dise que je m’occupais comme une mamie. Cela me plaisait, je ne faisais rien de mal, alors je ne voyais aucune raison de me complexer par rapport à cela. Mieux encore, il y a quelque temps, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule dans ma situation, dans le sens où clairement, outre ne pas déplaire à une personne en particulier, cette dite personne n’était même pas gênée de partager ces passe-temps. Voilà comment j’avais réussi à me lier d’amitié avec ma cousine, Summer, que je n’avais pourtant jamais rencontré avant de revenir à Pasadena. Inutile que je n’allais pas me plaindre d’avoir tissé des liens du genre avec une personne de ma famille, qui plus est du côté de ma famille que je voulais retrouver en venant dans ma ville natale et nulle part ailleurs il y a plus de deux ans de cela. Enfin, il n’y avait pas que ça qui nous permettait de bien nous entendre, mais ça nous donnait d’excellentes excuses pour passer du temps en compagnie l’une de l’autre, ce dont je ne pouvais pas me plaindre, au contraire. Aujourd’hui était un exemple parfait de cela; ce soir, alors qu’elle tout comme moi étions disponibles, nous avions décidé de passer la soirée en compagnie l’une de l’autre. Non pas pour regarder un film, aller au restaurant ou un truc plus classique. En effet, j’avais appris il y a quelques jours qu’une association caritative organisait un bingo pour amasser des fonds. Par simple amusement, j’en avais parlé à Summer et à mon étonnement, elle avait accepté qu’on s’y rende, ce que j’avais appuyé par la suite. Après tout, pourquoi pas ? Non seulement, ça pourrait être amusant, mais de plus, c’était pour une bonne cause, donc il n’y avait pas du tout de mal à cela, à mon avis. Trop peu résignée à m’y rendre, mais plutôt enthousiaste à l’idée de passer une soirée avec ma cousine, je m’étais proposée pour passer la prendre avant la soirée. Environ une heure avant l’heure de notre rendez-vous, j’avais pris une douche, coiffée, légèrement maquillée, bref, rien ne se déroulait anormalement. Plus encore, j’avais prévu que rien ne se déroule anormalement jusqu’au moment où j’entrai dans ma chambre, celle que je partageais maintenant avec Jensen, pour m’habiller. Qu’étais-je supposée mettre pour une telle soirée ? Puisque c’était une levée de fonds, devrais-je mettre quelque chose d’un peu plus formel ? Légèrement embêtée, je mis plusieurs minutes de ce que je prenais habituellement pour finalement opter pour une petite robe fleurie qui pouvait faire tout simple, pour aller faire du shopping par exemple, ou plus formel. Satisfaite pour le coup, je préparai mon sac, pour me rendre compte avec quelque peu de stupeur que j’avais pris du retard dans mon programme. Rien de bien dramatique, mais disons que je ne trainai pas bien longtemps par la suite, m’empressant de terminer de me préparer avant d’envoyer un message à ma cousine pour lui dire que je passais la prendre dans quelques minutes. Sans attendre plus longtemps, je pensai quand même à donner à manger à notre chiot, histoire qu’il puisse tenir jusqu’au retour de Jensen de son boulot, puis je quittai notre maison pour finalement me rendre jusque chez ma tante, là où je trouverais ma cousine. Une fois sur place, je décidai de garer le véhicule - puisque le retard n’était pas si considérable en fait - histoire d’aller frapper à la porte pour prévenir Summer que j’étais arrivée, et aussi pour aller saluer ma tante par la même occasion, ce qui était, en mon sens, la moindre des politesses. Enfin, ce n’était pas grand-chose, mais ce n’était pas un gros effort à faire, alors je n’avais aucune raison de ne pas me bouger pour sortir du véhicule et le faire, à mon avis.