J’avais déménagé il y a peu. Je ne pouvais plus rester dans cet appartement qui avait vu la préparation de mon enfant arriver ou bien encore qui m’avait connu enceinte. Pour me détacher de tout cela et pour reprendre une nouveau départ, j’avais pris la décision de déménager pour m’installer dans un appartement un peu plus grand. Il fallait dire que je passais d’un studio à un appartement avec 3 chambres. Mon job de scénariste et de réalisatrice me permettait réellement à présent de pouvoir vivre de ma passion.  Mon court métrage était à présent en post production et mon travail de scénariste dans une série à succès était beaucoup plus régulier et je travaillais à présent chaque semaine dessus. En plus, j’étais fan de cette série alors cela avait vraiment le don de me mettre en joie. Quoi qu’il en soit j’avais à présent un bel appartement avec une chambre d’ami et un bureau, une cuisine donnant sur un beau salon avec terrasse. Oui on pouvait dire que je vivais dans un lieu à présent beaucoup plus mature et la décoration beaucoup plus pure s’en faisait ressentir également.

Après une journée à travailler dans mon bureau, j’avais décidé de me détendre devant un replay de friends qui se présentait après les informations de 18h00. Je restais cependant choquée par l’annonce des informations qui annonçait l’arrivée d’une tornade dans moins d’une heure. En effet il faisait gris et venteux mais jamais je n’aurais cru voir une tornade dans le coin. Pourtant, ce n’était pas une chose rare, mais directement dans la ville beaucoup plus. Sans plus attendre, je me dépêchais de rentrer tout ce qu’il se trouvait sur ma terrasse. Après une heure, je sentais que le temps se dégradait en effet et les bourrasques de vent étaient réellement violentes. Ma terrasse enfin vide, je fermais les volets et les fenêtres en suivant les conseils puis je me suis mise à chercher Chucky mon perroquet. Je me mis à le chercher dans tous les recoins de l’appartement tout en étant incapable de le retrouver. Je commençais à m’inquiéter avant de réaliser qu’il aurait très bien pu sortir pendant que je faisais des allés et retours entre la terrasse et l’intérieur. Inquiète, je pris la décision d’enfiler une parqua et d’aller le chercher dehors.

Attrapant mes clefs et sa cage de transport, je me précipitais dans les escaliers et commençais à le chercher dans la rue. La vision était difficile, le vent très violent. Je savais que c’était pas la meilleure des choses de sortir avec cette tornade approchant, mais je me refusais d’envisager d’abandonner Chucky dehors, je devais le récupérer absolument le récupérer car jamais il ne serait capable de résister à une telle tempête. « CHUCKY !!!!! CKUCKY !!!! » J’hurlais dans les rues à la recherche de la robe verte pomme si caractéristique de mon cher perroquet.

Une sale journée aujourd'hui. Entre les animaux qui paraissaient plus affoler que d'habitude, la mauvaise humeur des gens et le temps qui n'annonçait rien de bien glorieux, Sam n'avait qu'une hâte : retrouver son lit et se caler devant un bon film pour terminer cette journée. Malheureusement, il lui restait encore une bonne heure avant de pouvoir quitter son lieu de travail. Une heure très très longue aux yeux du jeune homme qui devait s'occuper de certains pensionnaires du refuge qui semblaient faire quelques caprices. Certainement dû au temps. D'ailleurs, une tempête était annoncée. Peut-être pour ça que les animaux étaient affolés. Certainement même. La nuit allait être pas mal agitée. Surtout pour ses collègues. Entre donner à manger à boire à certains et rassurer les autres, Sam ne vit pas vraiment sa dernière heure passer. Ce qui n'était pas une mauvaise chose au final.

Prenant sa veste, il salua ses collègues avant de franchir la porte de sortie qui le conduit tout droit dehors, là où le temps n'était pas au beau fixe. Le vent soufflait de plus en plus fort et quelques gouttelettes commençaient à tomber. Autant dire que c'était un bon prélude pour une nuit agitée. Le jeune homme ne mit pas longtemps avant de regarder sa voiture, content d'être à l'abri. Le temps dehors se gâtait de plus en plus. Rien de mieux que d'écouter un peu de musique. Il mit sa clé USB dans son poste radio et lança alors la lecture, celle-ci débutant par une chanson du groupe Journey, Don't stop believing. De quoi remonter le moral du blondinet qui n'était pas très fort avec ce mauvais temps. Démarrant la voiture, direction chez lui. Rien que d'y penser, avec un bon chocolat chaud à la main, il s'en mordait la lèvre inférieure. En quittant le refuge animalier, il remarqua le peu de présence dans les rues, sauf dans l'une d'entre elles où une fille ou plutôt une jeune femme criait un nom. S'arrêtant, il sortit de sa voiture et se dirigea vers la demoiselle en détresse, tel un beau prince sur son cheval blanc qui venait sauver la princesse, enfermée dans une tour. « Mademoiselle, on dirait que vous avez besoin d'aide ! » Lança-t-il en la voyant un peu affolé. Quelque chose de grave semblait lui être arrivé. D'après ce qu'il avait pu comprendre, elle avait perdu un certain Chucky. Alors soit c'était son enfant, ce qui ne serait pas très glorieux de sa part, soit son animal de compagnie. Un chat ? Un chien qui sait ? « Je peux peut-être vous venir en aide ? Vous avez perdu un certain Chucky c'est ça ? C'est qui ?  » Sam ne tournait pas autour du pot. De plus, avec le temps qui faisait, le temps était comme compté pour eux.

J’étais totalement paniquée. L’idée de ne plus voir Chucky me paniquait réellement. Certains pourraient dire que c’est totalement surréaliste, exagérée puisqu’il ne s’agissait que d’un perroquet mais je vivais avec cet animal. Je lui apprenais des choses, nous partagions une affection et l’idée de perdre encore un être important à mes yeux me terrorisait. J’avais réussi à remonter la pente une première fois, mais je n’avais pas envie de devoir faire machine arrière. Bien entendu la perte d’un perroquet ne sera jamais rien comparable à la perte d’un enfant. Clairement pas, mais il en restait pas moins la perte d’un être que l’on aime. Je souhaitais donc réellement le retrouver même si cela me mettait en danger. J’avais entendu les informations, j’avais entendu l’approche de la tempête mais c’était plus fort que moi. Le vent soufflait énormément, mes cheveux s’emmêlaient dans tous les sens. Et j’étais obligée de me dégager le visage pour espérer pouvoir voir quelque chose.

Alors que j’hurlais le nom du perroquet en espérant pouvoir voir son plumage dans la tempête, une voiture s’arrêta et un homme s’approcha de moi. Je ne fis pas attention jusqu’à ce qu’il me parle. Il se proposa en aide. « Oh merci beaucoup ! » dis-je avec un sourire fébrile. J’étais heureuse de recevoir cette main tendue dans tout ce vent. « Chuky est mon perroquet. C’est un perroquet jaco. J’étais entrain de rentrer mon mobilier de terrasse en prévision de la tempête et il a décidé d’aller faire un tour dehors. » Si d’ordinaire je le laissais sortir sans crainte, cette fois-ci avec la tempête, je le voulais auprès de moi. Il ne pouvait pas rester dehors, je ne voulais pas prendre ce risque.

« Sil vous plait aidez-moi. » J’étais réellement désemparée. Je ne savais pas comment nous pouvions réussir à le repérer, à la récupérer en aussi peu de temps. J’avais bien vu le comportement des oiseaux dehors. Ils étaient différents depuis le début de journée et maintenant ils étaient quasi-inexistants. Où Chucky pouvait-il bien se cacher ? « Je viens d’emménager et il ne connaît pas encore le quartier. » Comme première balade, il aurait pu choisir un autre moment. Avec tout ce stress, je n’avais nullement pensé à me présenter à cet homme qui me tendait la main. Mais tant que je n’avais pas retrouvé le perroquet, il m’allait être difficile de réfléchir correctement. « La tempête est proche maintenant. » fut la seule chose que j’ajoutais, continuant à scruter le ciel. C’était fou de constater à quel point le temps pouvait changer à une vitesse. Bientôt, le danger d’être dehors le serait pour nous aussi.

Une jeune femme en détresse. Voilà ce que vit Sam en rentrant chez lui. Et il n'allait pas passer devant être sans même voir s'il ne pouvait pas lui venir en aide. Se présentant devant elle, le blondinet lui proposa son aide, tel un vrai gentleman. Mais une tempête se préparait et ce n'était pas le moment que ce fameux Chuky se promène dans la ville. Au début, il pensait que c'était un chat, pas un être humain. Drôle de prénom sinon. Puis, la demoiselle lui révéla que c'était son perroquet qui se prénommait ainsi. Un perroquet jaco. Elle en profita pour lui expliquer également la scène qui venait de se passer. « Je vois. » Dit-il sans ajouter un autre mot. Il valait mieux retrouver ce perroquet car, contre une tempête, il n'allait pas faire le poids. Sauf s'il s'était trouvé un abri. La jeune femme lui demanda son aide, Sam remarquant un léger désespoir dans le ton de sa voix. Elle devait donc tenir énormément à son perroquet, ce qui donna une très bonne raison au blond de venir à son aide. Et puis, de toute façon, il tenait trop aux animaux pour laisser un perroquet tout seul dans la nature avec la tempête qui arrivait. Cela serait contre nature pour le jeune homme. La blonde expliqua alors que cela ne faisait pas longtemps qu'ils étaient dans le quartier et que Chuky devait être un peu désorienté, ne connaissant pas les lieux. La tempête approchait, c'était une certitude. Ce qui voulait donc dire que le temps leur était compté. Il ne fallait pas perdre une seconde tout en restant concentré. Prendre des décisions hâtives était donc à éviter dans le cas présent. « Vous avez un peu de chance, dans votre malheur. Les animaux n'ont pas de secret pour moi. Donc vous avez dit que c'était un perroquet jaco. Cela veut donc dire qu'il a dû se rendre dans des potagers ou forêt pour se nourrir. On devrait commencer par faire le tour du quartier voir dans les différents jardins s'il ne s'y trouve pas. On aura juste qu'à regarder au-dessus de la clôture. » Bon ce n'était pas très légal ce qu'ils allaient faire, mais Sam se voyait mal sonner à toutes les portes, devant aux gens s'ils avaient un jardin de légume et s'ils pouvaient le voir vu qu'ils étaient à la recherche d'un perroquet. Mais un autre problème allait se poser dans l'histoire. « Est-ce que votre perroquet est obéissant ? Car nous devrions prendre de quoi l'attraper. Avec une peu de chance, il vous écoutera. Mais bon avec la tempête qui s'approche, ça peut le désorienter donc autant prendre de quoi le capturer. D'ailleurs vous avez de quoi l'attraper ? » Car si ce n'était pas le cas, les deux jeunes gens allaient devoir retourner au refuge animalier et prendre le nécessaire. La course contre la montre venait donc de démarrer pour retrouver Chuky. Sam espérait que le perroquet soit dans l'un des potagers du quartier.

Certaines personnes n’étaient pas capables de comprendre pourquoi on pouvait se mettre dans cet état pour un animal. Je n’étais moi-même incapable de comprendre comment ce genre de personne pouvait penser être si supérieur aux autres êtres vivants pour penser ce genre de chose. Je n’avais pas la prétention de trouver la race humaine au dessus des autres être de vie de notre monde, bien au contraire. Pour moi, il y avait une égalité et les animaux respectant le respect et l’amour. Je pouvais la garantir, ils pouvaient nous apporter tellement de chose. C’est pourquoi, j’étais dans un tel état alors que je venais de perdre Chucky à l’approche d’une tempête. Je n’étais pas du genre craintive et j’avais toujours laissé sortir mon perroquet mais à l’approche d’une tempête ? Jamais je ne prendrais ce risque. Malheureusement, ce qui était fait était fait et je me devais de le retrouver avant la phase critique.

Racontant mes malheurs à cet inconnu qui m’avait proposé son aide, je me sentis rassurée d’entendre sa profession. Si cela ne résolvait pas la difficulté de la situation, j’étais en compagnie d’une personne capable de comprendre l’importance qu’un animal pouvait avoir pour une personne et ne me prendrait pas pour une folle. Je refusais de me sentir juger sur ce point et autant vous dire que je l’avais été à de nombreuses reprises. Il nous conseillant de faire un tour dans les jardins pour essayer de trouver le perroquet. Je fis un signe affirmatif de la tête pour dire que j’étais d’accord avec sa proposition. Je n’en avais pas de meilleur et son idée me semblait rationnel. « Il adore les pommes. » lui dis-je d’instinct. Peut être que cela viendrait nous aider à le retrouver, on ne savait pas.

Alors qu’on commençait à regarder autour de nous, il vint à me demander comment se comportait Chucky. « Je l’ai dressé donc il vient vers moi et il a confiance en moi. » lui dis-je simplement alors que j’étais sur la pointe des pieds pour regarder dans un jardin. « Cependant, je n’ai jamais été confronter à cette situation de devoir le récupérer dans une situation anxiogène comme cela. » Je fis une pause en regardant l’inconnu. « Je ne sais pas comment il réagirait. » Et c’était sans doute ce qu’il m’inquiétait le plus je devais bien le reconnaître. « J’ai son harnais. » ajoutais-je également quand il me demanda si j’avais de quoi l’attraper. Je lui montrais d’ailleurs le harnais noir qu’il avait pour habitude de porter quand je le sortais et que je ne souhaitais pas qu’il parte loin. J’eu un froncement de sourcil. « Attendez, en me baladant dans le quartier il y a quelques jours, il me semble avoir vu un jardin communautaire. Il est peut être là bas ? » lui demandais-je finalement. Je n’attendais pas qu’il me réponde et je me mis à courir en direction de jardin communautaire. Je priais pour qu’il se trouve là bas, il le fallait.