C’est à 5 heures du matin que j’avais franchi la porte de mon appartement pour m’écrouler épuiser dans mon lit. Je n’avais pas trop fait gaffe à Sunny qui s’y trouvait déjà blotti dans mes couvertures. Une soirée comme celle-ci j’en vivais régulièrement, mais elles avaient le don de me brûler et je tombais dans les bras de Morphée avec une rapidité incroyable. Mes rideaux étaient toujours tirés malgré l’heure tardive de la journée, je n’étais pas tant une marmotte, mais mes horaires complètement submergé de travail me donnait peu de répit et une fois que j’avais la chance de trouver mes draps j’en profitais un max. J’ouvrais un œil vers la fin de l’après-midi alors que Sunny déambulait dans ma chambre en sous-vêtement. Lui jetant un coup d’œil, je poussais un grognement avant de me retourner passant mes draps par-dessus de ma tête. Je l’entendais rouspéter ce même refrain qu’on avait tendance à me sortir. Si je réagissais aussi enfantinement c’était simplement parce que j’étais encore puceau à leurs yeux. Et s’ils savaient tous que j’avais perdu ma virginité il y a un peu plus de trois mois avec la meilleure amie de ma demi-sœur, j’en laisserais plus d’un ahuri. Seulement, je ne m’en ventais pas. Inutile, ce n’était pas parce que j’avais été dépucelé à vingt-six ans que j’allais le crier sur tous les toits et me déhancher pour indiquer que j’avais frappé mon premier coup. Non, j’étais toujours célibataire et la fille qui me plaisait, je ne savais même pas comment lui dire. Autant dire que je préférais garder certaine chose pour moi et je verrais bien si je le dirais ou non. Je me sentais poussé par plusieurs petits coups, retirant le drap qui me couvrait, je regardais la brunette en poussant un soupire. Elle était vêtue, ce qui n’était pas un mal. Non pas qu’elle n’était pas attirante, mais je la voyais comme une sœur. Elle me balançait un t-shirt en pleine poire, poussant un soupire, je comprenais le message qu’il était temps que je me lève. J’enfilais mon t-shirt alors qu’on frappait à la porte. Je n’avais pas le temps de me rendre à la porte qu’Andrew semblait déjà avoir ouvert celle-ci. Ça faisait différent de Declan qui bien souvent n’allait pas ouvrir la porte sachant que la majeure partie du temps c’était pour moi. Échevelé, à peine vêtu, j’allais voir qui était venu toquer à notre appartement. Si c’était un de mes élèves, j’allais être un peu mal, mais je n’aurais qu’à aller me changer ou du moins enfiler un pantalon. Mon regard verdoyant se posait sur mon frère. « Diego ? » Je passais ma main dans mes cheveux en regardant mon jeune frère avec son sac. Il devait encore s’être disputer avec notre mère. C’était dans un sens quelque chose que j’enviais, j’avais que quinze ans lorsqu’elle avait décidé de m’envoyer dans internat. Les dispute je n’en avais jamais eu puisque j’étais loin d’elle. Prenant des distances et créant un certain fossé avec cette famille qu’elle avait créé. Je n’avais rien contre Aurora et Diego, mais j’aurais aimé rester même si au final ça m’avait permis de développer mon talent pour la musique et aussi j’avais rencontré Avery. À mes yeux, ce n’était pas rien. Car qui serais-je sans ma moitié qu’était ma best ? « J’en déduis que t’es là à cause de m’man… » disais-je tout en me dirigeant vers la cuisine avec l’intention de me préparer un café, mon seul carburant hormis la cigarette qui pouvait me faire tenir durant mes journées de fou. Je sortais le café, le laissant prendre place, alors que je sortais une tasse et les grains à moudre. « Alors c’était quoi le sujet cette fois ? »

« Tu sais combien ça coûte ces machines ? » demandais-je en me tournant vers mon frère. Je n’avais pas les moyens de me payer ce luxe et puis de toute façon j’avais en horreur ce genre de truc, l’écolo en moi ou simplement le plaisir de sentir le grain fraichement moulu et le goût corsé du grain colombien que j’adore aller chercher dans une petite boutique vendant exclusivement du café. Ça n’avait rien à voir avec les Nespresso. Je laissais le grain se moudre, prenant un bol où je versais des céréales malgré leur tardive de l’après-midi pour moi ça comptait comme un petit-déjeuner. J’y versais même du sucre par habitude, le goût du lait sucré était une forme de péché mignon pour moi. Prenant une cuillère, je la plongeais dans mon bol tout en regardant mon frère qui semblait au bout du rouleau. Jouant avec mes céréales, je l’écoutais et en toute franchise, j’étais assez d’accord avec notre mère, tout du moins sur certain point. Arrêter l’école était stupide, mais il y avait d’autre moyen pour ne pas s’éloigner que de tout vouloir arrêter. « Je suis d’accord avec Ana, tu ne devrais pas arrêter l’école. C’est tout de même important même si ça ne le semble pas pour l’instant. » Déposant mon bol sur le comptoir, je me soulevais tout aller m’asseoir sur celui-ci, une vieille habitude que j’avais peine à perdre. « Si tu veux pouvoir te payer une Nespresso en appartement, te faudra un meilleur salaire que barman, serveur ou bien ouvrier. » Je le pointais avec ma cuillère. « Et si c’est seulement pour rester près de tes amis et cette fille, assure-toi de réussir tes cours et demande à partir en pension sur le campus de l’université de Pasadena. Tu sauras proche d’eux et tu ne vivras plus chez m’man. » Je mangeais ma première bouchée de céréale et la recrachais aussitôt dans le l’évier. Je n’avais pas mis du sucre dans celles-ci, mais du sel. Beurk. C’était comme le fait que je réalisais avoir enfilé mon boxer à l’envers… Tête en l’air ! « Je sais qu’Ana est pas la mère qu’on pourrait espérer, mais elle n’a pas toujours tort. Si je n’étais pas aller en pension jamais je n’aurais appris la musique comme je l’ai fait. Je n’aurais pas suivi des études dans une université réputé dans mon domaine et je gagnerais pas ma vie avec ma passion. » C’est certain, je n’avais pas le même parcours que mon frère, mais j’étais content de gagné ma vie grâce à la musique. Je n’avais que faire d’être reconnu en tant que DJ réputé de LA. Je le faisais avant tout pour moi et non pour la gloire. « Pourquoi pas étudier l’art ? T’es doué et y’a plusieurs artistes qui tag pour gagner leur vie. Use de ses contacts, c’est un atout que très peu ont. » Bon j’avais dit mon point de vue quant à l’idée qu’il arrête les cours, la balle était dans son camp ! Andrew arrivait dans la cuisine, me prévenant que je devais faire la lessive et qu’il partait rejoindre sa copine. Je descendais de mon perchoir, me dirigeant vers la buanderie tel Cendrillon pour faire une machine. Et alors que je commençais la brasser – me trompant de bouton – je demandais à mon frère : « Alors c’est qui cette fille ? » Entre lui et moi, il avait un talent certain pour la séduction moi je restais une quiche même pas foutu de dire à la fille qui me plait ce que je ressens.