Une vie, un chemin que l’on croit tracer, mais dont on ignore la destinée. Marchant sur la pointe des pieds, je quittais ma chambre. M’étant réveillé au beau milieu de la nuit avec une fringale de loup. J’avais envie de gaufres, mais j’allais me contenter du paquet de cookie sur la troisième tablette de l’armoire. Je devais prendre la chaise de la cuisine et me hisser dessus pour pouvoir l’atteindre et cela sur la pointe des pieds, mais j’allais y arriver. Doucement, je marchais sur les lames du plancher, évitant la cinquième près de la salle de bain. Elle avait toujours tendance à grincer si on mettait trop de poids dessus. J’avais beau avoir quatre ans, j’étais futé. Continuant mon chemin, je ralentissais en voyant la porte de la chambre de ma mère ouverte. Fronçant le nez, je m’arrêtais comme Shaggy dans Scooby-Doo en pleine chasse aux fantômes. Tendant l’oreille j’essayais d’entendre ce qui se disait. Dormait-elle ? Sûrement pas à moins qu’elle s’était endormie avec la lumière allumée. Le silence était roi, puis j’entendais des sanglots. Ce n’était pas la première fois, mais comme à chaque fois, je ne savais pas quoi faire. M’approchant, je glissais mes doigts sur le rebord de la porte, penchant la tête dans l’encadrement de la porte. Elle était assise sur son lit, les mains sur son visage, elle pleurait. Fronçant cette fois mes sourcils, je la regardais. Cette scène je l’avais vu plus d’une fois. Mais je ne savais toujours pas pourquoi elle pleurait ainsi. Ravalant ma salive, j’entrais dans la chambre. «
Maman ? » disais-je incertain. Je ne voulais pas la déranger, mais je n’aimais pas la voir dans cet état. «
Mama… » Je la voyais essuyer ses larmes et je faisais un pas de plus vers elle. «
Tu ne dors pas ? » Mes pieds s’arrêtèrent, mes orteils allant timidement piétiner le dessus de mon autre pied. «
Euh… Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? » Je vis un faible sourire, je m’approchais d’elle déposant ma main sur son genoux. «
Ne t’inquiète pas, je n’ai pas mal. Je vais bien. » Je fronçais une nouvelle mes sourcils. «
Tu m’as toujours dis que c’était mal de mentir. » Un véritable sourire prit place sur son visage. «
Tu n’as pas besoin de me mentir. Je serais toujours là moi. Et comme toi je sais faire des bisous magiques. » Je voyais son visage devenir de plus en plus radieux. La peine semblait partie. «
Tu peux me dire pourquoi tu es debout ? » Je sentais mes joues devenir chaude, mordant ma lèvre avec malaise. «
J’avais faim. » répondais-je finalement en évitant son regard. Elle se levait, passant sa main chaleureuse dans mes boucles brunes. «
Viens, je vais te faire un lait chaud et tu auras droit à deux cookies. »
«
Grant descend ! Tu sais que je peux pas monter. » Je laissais tomber ma tête dans le vide, gardant mes jambes bien suspendu après la branche de l’arbre. Sunny poussait un petit cri en me voyant, ce qui déclenchait aussi mon hilarité. J’avais toujours été le plus aventurier de nous deux, j’étais aussi celui qui se faisait le plus mal. Je la regardais, alors que mes lunettes tombaient et qu’elle les rattrapait aussitôt. «
Merci. » Là je devais bien admettre que si je ne descendais pas, j’allais rester percher sur cet arbre sans savoir comment y descendre. J’avais toujours eu de la difficulté avec ma vision et sans lunette j’allais facilement me retrouver dans une situation embarrassante. J’entendais alors le bruit qu’on ne désir jamais entendre, je voulais m’agripper à la première chose que je voyais, mais trop tard. Dans un crac sonore, la branche se brisa et je m’étalais sur le sol regardant mon amie penchée au-dessus de moi. «
T’es trop con ! » Je riais de plus belle, la chute n’avait pas été si haute et je n’avais pas mal, mais à dix ans on est à toute épreuve ! Je me relevais, remettant mes lunettes sur mon nez. Elle me jetait un regard d’exaspération, me tendant un billet de vingt. «
Ma mère a dut aller travailler, elle m’a dit que je pouvais m’acheter ce je voulais pour dîner. Je t’invite. » Je prenais l’argent tout en me pinçant les lèvres. Contrairement à bien des enfants de mon âge, je devais souvent de débrouiller seuls. Mon père était un pur inconnu. Je dois même dire, je n’ai aucun souvenir de lui, je crois même pas qu’il connaît mon existence. Quant à ma mère, elle enchaînait les petits boulots pour subvenir à nos besoins en dehors de son emploi principal. Elle avait rencontré quelqu'un, mais je ne l'appelait pas père et bien qu'elle avait donné naissance à une petite fille. Je continuais à vivre comme un solitaire. Je prenais la main de ma voisine, nous n’étions pas identiques de caractère, mais ça nous importait peu. Marchant dans les rues de Pasadena, on parlait de tout et de rien jusqu’à aboutir devant un mcdo. «
Ça te va ? » Elle me faisait oui de la tête et je poussais la porte pour que nous rentions. J’essayais toujours de commander raisonnablement, mais étant un gros mangeur même à six ans, j’avais du mal. Pourtant, je savais qu’on ne devait pas gaspiller l’argent ainsi. Assis à une table, je mangeais tout en faisant le pitre. Je ne savais faire que cela après tout, mais bon voilà, on ne change pas si facilement. Au moins, j’avais le mérite de faire rire mon amie et ça me suffisait. Je savais comment ça pouvait l’inquiéter le fait qu’on soit laissé à nous même, mais au moins on n’était pas seul. Sa mère était tout aussi occupée que la mienne et son père était parti avec une autre femme. Pour cela nous étions pareils. Elle me tendait ses restants et comme un aspirateur j’engloutissais le tout. On ne restait pas bien longtemps assis dans ce fastfood, valait toujours mieux rentrer. La journée touchait à sa fin et le soleil ne tardait pas à se coucher quand on franchissait le porche de l’immeuble où nous vivions. Je voyais Sunny pousser un bâillement tandis qu’on montait les marches pour arriver sur notre pallier. Une porte s’ouvrit et je tournais la tête pour regarder l’une de nos voisines. Une femme à l’allure fantomatique, mais elle restait gentille. Enfin, tant que je n’entrais pas chez elle. L’odeur de son appartement me levait bien vite le cœur, sans parler de ses milliers de chats. «
Vous voulez manger les enfants. » Je souriais, je n’allais tout de même pas être impoli, bien que franchement je n’aime pas particulièrement sa nourriture. En plus, j’avais peur qu’elle nous donne les cannages de ses chats ! «
On a mangé, merci. » Elle nous souriait. «
Ne vous gênez pas si vous avez besoin de quoique ce soit. » Je la remerciais une nouvelle fois, avant d’entrer chez moi à la suite de Sunny. On était inséparable, si elle ne venait pas chez moi c’est moi qui allais chez elle. Comme ces soirs où nos mères n’étaient pas là, on s’installait devant la télé pour regarder tout ce qu’on n’avait pas le droit de visionner. Et c’est en peu de temps qu’on s’endormait, tête contre tête en se tenant toujours la main.
L’internat. Je n’avais jamais compris la nécessité de me retrouver là. Il y avait même un moment où je me demandais si ma mère ne m’y avait pas envoyé pour vivre avec la nouvelle famille qu’elle s’était créer. J’ignorais néanmoins toute la vérité. J’étais un gamin studieux, farceur. Je n’avais pas la cote, mais je m’en foutais. Après tout j’étais à l’Interlochen Center for the Arts, je pouvais ne pas me permettre de passer pour un rebelle. «
Grant tu viens ! » me disait une brunette en me faisant signe de la main. «
Dépêche ! Sinon on va encore être en retard en cours ! » Les bras remplient de partition, je courrais dans le couloir en sortant de la bibliothèque. «
Avery tu vas trop vite ! » me plaignais-je en sentant mes lunettes glisser sur l’arrête de mon nez. «
Tu veux pas ralentir ? » Je l’entendais rire, alors que je poussais un soupire lasse en continuant ma course. Le carillon résonnait dans le couloir, accompagnant le bruit de mes pas. Je tournais le coin, glissant contre le sol fraîchement lavé. Un cri sonnait de ma bouche sans que je le désir. Mes partitions volèrent dans les airs, tandis que les portes des salles de classe environnantes s’ouvraient, laissant tous ces lycéens sortir leur tête pour me regarder. Mr. Packman mon professeur de vent, sortait de sa classe en lissant précieusement son veston. «
Mr. Miller que faite vous ? Encore en retard ! » Inutile de dire que ce mec avait une dent – ou tout le dentier, contre moi. Je me relevais, commençant à ramasser mes feuilles qui jonchaient le sol. Elles commençaient à onduler affreusement. «
Je vous ai posé une question ! » Aussitôt, je me redressais manquant de me retrouver une fois de plus sur le cul. «
Je croyais que vous y aviez répondu. » Je ne cherchais pas à le défier, c’était simplement sorti tout seul. Malgré moi, quoi ! Avery derrière Mr. Packman battait des bras en ma direction. Fronçant le nez et plissant les sourcils, je tentais de déchiffrer ce qu’elle essayait de me dire. «
Arrogant comme toujours ! » Secouant la tête, je relevais mon regard verdâtre vers l’enseignant. Quoi ? En quoi j’avais été arrogant ? «
Quoi ! » Inutile de préciser que la brunette me lançait un regard noir. En cet instant, je me sentais comme ce pauvre Harry Potter qui se faisait retirer des points à sa maison pour avoir ouvert la bouche devant Rogue. J’entendais la vois de Mr. Packman résonner dans ma tête. «
Dix points en moins pour la majeur en musique ! » Je replaçais mes lunettes sur mon nez. Quelques gloussements résonnaient à mes oreilles et je tournais la tête pour voir les élèves observer la scène. Enfouissant ma tête entre mes épaules, j’avais simplement envie de disparaître. Et puis, en moins de deux j’étais collé pour une bêtise. Tout le monde était retourné en classe et Avery m’attendait les bras sur les hanches. «
Tu aurais mieux fait de te taire. » J’haussais les sourcils. «
Mais j’ai rien fait ! Il me déteste ce prof ! » Elle soupirait tout en marchant vers notre classe. Je me mettais à la suivre en silence.
Assis au Richard Parker Memorial CG, je tenais entre mes mains le seul souvenir que j’avais de mon père. Ma mère m’avait déjà dit que c’était un musicien reconnu, mais je n’avais jamais trouvé ses albums. En plus, qui pourrait être reconnu en jouant du violon ? C’était la question que je m’étais souvent posé avant d’en jouer à mon tour. Ma mère m’avait montré comment tenir l’archet et livré à moi-même, j’avais appris à en jouer. Au début, les notes étaient insupportables. On aurait dit un chat la queue prise dans la porte. J’avais longtemps cru que je finirais sourd avant de savoir en jouer, mais finalement je m’étais amélioré et j’en étais fière. Aujourd’hui, je joue même sans partition. J’allais me réfugié dans le parc, le plus près du campus, parmi toute cette verdure pour laisser naître la mélodie en moi. Je regardais les joggeurs matinaux, tout en prenant mon archet je laissais les notes exprimer ce moment paisible. Fermant les yeux, je me laissais m’envahir par la symphonie. «
Grant ! » J’ouvrais les yeux, relevant la tête pour voir Sunny qui me regardait les mains sur sa taille. «
Tu viens sinon tu vas manquer les cours ! » Contrairement à mon amie, j’étais plus facile à sortir du lit. Et puis, ça me permettais de venir ici pour pratiquer. Je rangeais mon instrument dans son étui, me levant pour la suivre. Elle s’était déjà mise en chemin et alors qu’elle arrivait sur le trottoir, je voyais le bus passer devant elle. Je me mettais aussitôt à courir pour rattraper celui-ci, mais j’arrivais trop tard. Il avait embarqué Sunny, mais pas moi. Pestant, je me mettais à courir derrière celui-ci tel Peter Parker dans Spiderman, seulement je n’avais pas les pouvoirs de l’araignée. Tenant mon étui d’une main, je faisais signe à l’autobus de s’arrêter. Derrière celui-ci, je voyais des étudiants rire aux éclats. J’avais beau avoir passé quinze années de ma vie avec Sunny, aujourd’hui pour elle et moi c’était différent. Elle avait fait le choix de devenir populaire, tandis que moi je me concentrais sur mes jeux virtuels et ma musique. Je ne lui en tenais pas rigueur, après tout on n’allait pas rester collé comme des aimants toute notre vie. Elle faisait son chemin et moi le mien, sachant mutuellement qu’on serait toujours là l’un pour l’autre. L’autobus s’arrêtait finalement, seulement mon regard s’était porté sur une fille marchant sur le trottoir. Sa poitrine rebondissait au gré de ses pas. N’ayant pas capté l’arrêt du véhicule que je coursais, je rentrais dans celui-ci de plein fouet. Projeter sur le sol par l’impact, je regardais autour de moi, laissant des rires résonner. Je poussais un soupire, me dirigeant vers la porte que le chauffeur ouvrait. «
Arrêtez quand on vous le demande vous savez pas faire ? » J’étais un peu remonté, mais surtout contre moi. Passant entre les sièges, je croisais le regard de Sunny. Inutile de dire qu’elle évitait le mien, et je prenais place à côté d’une brunette qui me souriait. Je la regardais poussant un soupire. «
Sans commentaire veux-tu. » Me passant une main dans les cheveux, je replaçais mes lunettes sur mon nez. Elle émettait un rire et je me mettais aussitôt à sourire.
On dit que la vie commence après les études, que le lycée ce n’est que de passage. «
On a réussit ! » Elle empoignait le col de ma toge en me secouant. «
C’est bon Avy, lâche-moi ! » Elle se mettait à rire, alors que je passais mes mains sur le tissu pour le défroisser. Je replaçais mes lunettes sur mon nez qui avait glissé malgré moi. Un flash venait m’aveuglé, alors que résonnait le cri de guerre des finissants. «
Alors, heureux ? » Je souriais, portant mon regard sur mon diplôme que je tenais dans ma main. «
Ouais, les études c’est fini. » Quelques filles du programme d’Avery vinrent la voir et je faisais un pas de reculons, avec mes habitudes il était certain que j’allais me mettre une fois de plus dans l’embarras. Autant éviter. Je la regardais, levant mon regard vers le ciel où les oiseaux dansaient avec le vent. «
Alors que vas-tu faire ? » Revenant sur Terre, je portais mon regard verdoyant sur elle. «
Je retourne à Pasadena. » disais-je sans même prendre le temps de réfléchir. Il y avait trop d’année que je n’avais pas mis les pieds dans cette ville. «
En plus j’ai un stage à 20th Century Pictures. J’préfère me rapprocher. » Elle ouvrait la bouche et j’en profitais pour dévier le regard. Je ne lui avais rien dit. C’était il y a un mois, mon stage ce passait bien. Non en fait c’était l’horreur, mais je ne disais rien. J’accomplissais ce qu’on me demandait de faire. J’avais surtout l’air d’un robot qui faisait simplement des cafés sans arrêt. Ma journée touchait à sa fin, je quittais mon département en me massant le cou. Les portes de l’ascenseur s’ouvrir et j’en sortais avec une foule de travailleur. «
Miller ! » C’est avec nonchalance que je me retournais. Tout ce dont j’avais envie c’était une douche et m’avachir sur le canapé. «
Tu pourrais mixter ça ? J’aurais pas le temps de le faire et il le faut pour demain première heure. » Je prenais l’enveloppe, si on peut dire prendre, vu qu’il la plaquait contre mon torse avec vigueur. «
Euh… oui. » Pas trop le choix après tout. Je le regardais partir, poussant un soupire. Adieu canapé. J’allais sortir de l’immeuble, lorsque… «
Grant ! » Je faisais à nouveau volteface. Dans ce grand hall, Avery se tenait debout avec une valise près d’elle. Je fronçais les sourcils. M’approchant d’elle, je n’avais pas le temps de poser la question qui me brûlait les lèvres, qu’elle parla. «
J’emménage à LA ! » J’avais la réponse à ma question : Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? «
Quoi ! Mais… » Elle me souriait. «
Y’a qu’ici que je peux tenter mes rêves. » Que pouvais-je dire ? J’étais aussi là pour accomplir certain de mes rêves. La serrant contre moi, après avoir soigneusement ranger l’enveloppe dans mon sac en bandoulière. Je l’invitais à venir chez moi et c’est dans mon appartement, cloîtrer dans ma chambre qu’elle me raconta le mois qui nous avait séparés.
«
Oh my god ! » Je refermais la porte de la chambre de mon colocataire, j’allais lui demander quelque chose, mais je ne m’attendais aucunement à me retrouver nez à nez en pleine activité physique. Je sentais mes joues rougirent, secouant la tête je m’éloignais. La porte s’ouvrait derrière moi et je tournais la tête pour voir ce dernier sortir de sa chambre. «
Tu tombes bien ! » J’ouvrais grand les yeux, il plaisantait ? Pourquoi je tombais bien ? Il déposait sa main sur mon épaule et je le regardais en fronçant mes sourcils. «
J’ai plus de capote ! Tu peux aller m’en chercher. » Pardon ? Si ma mâchoire avait pu se faire la malle, ça aurait été à ce moment précis. C’était quoi ce plan à la con ? Autant me demander d’aller chercher des tampons pour sa copine ! «
Euh… » Il me regardait et je m’en mordais la lèvre inférieur en roulant des yeux devant tant d’absurdité. «
Tu peux y aller toi-même ! » Il soupirait. Je le sentais mal là. «
J’irais bien moi-même, mais je vais pas la laisser-là seule. Des plans pour qu’elle refroidisse. Et tu serais pas trop le dude à la tenir chaude. » J’affichais un air blasé, s’il voulait que j’aille lui chercher ses capotes, il pouvait toujours courir ! «
Bon je t’échange mon Ultimate Spider-Man numéro 1 contre ce service. » Non, c’était à ce moment-là que ma mâchoire pouvait se décrocher. Il était fou ça valait bien plus que ce service, mais ça il devait bien s’en foutre. Ce numéro est d’une rareté. Je mettais ma main sur mon épaule. «
Marché conclu ! » J’allais devenir le nouveau propriétaire d’un comic, sans doute que la plus part des mecs auraient sans hésité choisit la fille. Mais pas moi, je suis trop une plaie avec les meufs. À part Sunny et Avery, je suis mieux de faire une croix sur mes chances de me rapprocher d’une fille. Autant dire que décembre 2013 arriverait plutôt que prévu. Mais bon je m’assume complètement, même si je ne le cri pas non plus sur tous les toits. Seuls mes amis les plus proches sont au courant et je dois dire que je suis pour eux une bonne plaisanterie. Même s’ils continuent à se demander comment je fais. Surtout que depuis quelque mois, je travaille dans un club huppé de LA et un DJ ça a tout de même du succès. Moi je reste au point mort, mais faut dire avec ma maladresse c’est pas étonnant. «
Je reviens. » Sans le laisser dire un mot de plus, je quittais notre appartement dévalant les marches. Minute. Je m’arrêtais sur le trottoir, me retournant pour regarder en direction de notre appartement. «
Hey ! » J’attendais à peine pour le voir ouvrir la fenêtre et me regarder. Bon je n’allais pas être sympa, mais osef ! «
Je prends quoi comme capote ? » Les passants autour de moi, me jetèrent des regards, mais là encore je m’en foutais. Il me disait ce qu’il désirait, et levant les pouces, je partais lui acheter ce qu’il désirait. C’est devant le rayon de condom que je réalisais que c’était en fait la première fois que j’en achetais. J’allais prendre une des boîtes quand j’entendais le bruit d’un caddie. Sur les nerfs, j’envoyais voler plusieurs paquets de préservatif partout autour de moi. J’essayais de les rattraper, mais l’un d’eux atterrissait sur la tête d’une vieille femme. Je la regardais, lâchant tout ce que j’avais dans mes mains, je dévalais l’allée pour me précipiter à la caisse. J’avais l’air d’un pauvre voleur, mais c’était loin d’être le cas, j’étais simplement gêné.
Il existe des gens avec qui on n’a pas besoin de parler pour ce comprendre. C’est ce que j’ai toujours vécu au côté de Avery. Ce n’est pas pour rien qu’elle est ma meilleure amie. Si on me demandait pourquoi pas plus ? Je ne pourrais simplement pas répondre. Je n’ai jamais envisagé ce genre de relation, tout est trop naturel entre nous. Elle est bien la seule fille qui me connait vraiment, si je ne prends pas en considération Sunny ou ma soeur. Pourtant, notre relation c’est toujours résumer à être ainsi, aucune prise de tête, aucune ambigüité. Au moins ainsi, je sais qu’il n’y a pas de peine possible. Aucun cœur brisé. Pourtant, je pourrais décrocher la lune pour cette fille. J’avais immédiatement accourut lorsqu’elle m’avait téléphoné. Je savais pour sa prise de sang, mais je n’avais rien dit. Inutile. Je la prévenais déjà assez, mais ce n’était pas pour cela que je retenais un : Je te l’avais dit. Non, je ne disais rien parce qu’elle avait autre chose en tête et ce commentaire n’était pas utile. Elle n’avait pas besoin de l’entendre. J’étais assis sur son lit, la regardant tandis qu’elle me disait être effrayé. Je l’étais aussi d’une certaine façon, je m’inquiétais pour elle, mais je savais aussi que je serais là pour elle quoi que serait la nouvelle. Je déposais ma main sur les siennes, la regardant avec un sourire confiant. Je voulais qu’elle se sente bien, qu’elle décompresse. C’est à ce moment précis que le téléphone retenti me faisant sursauter. Elle avait bondit pour se lever. Je la regardais croisant mes doigts et déposant mes bras entre mes jambes. Elle était en pleine panique, je lui faisais signe de respirer avant qu’elle ne me demande quoi faire. Ça me semblait évidant, quoique ce ne fût pas moi qui attendais cette nouvelle. J’étais quand même impatient de savoir. «
Répond ! » Ma voix avait été posée, je n’allais pas non plus la brusquer, même si ce n’était pas l’envie qui me manquait tout d’un coup. Elle me faisait dos et j’en profitais pour me mordre la lèvre inférieure tout en laissant ma jambe montrer mon impatience. Les paroles ne venaient pas jusqu’à moi, je n’avais pas la moindre idée de ce qui était dit. C’est seulement lorsqu’elle se retournait, que je me levais pour la prendre dans mes bras. Elle n’avait pas besoin de mot, je n’avais même pas eu besoin de regarder l’expression de son visage. Je la connaissais et c’est sans aucune parole ni geste, que j’avais compris. J’appuyais sa tête contre mon épaule, glissant mes doigts dans sa chevelure flamboyante. «
T'inquiète ça va aller. Je te lâche pas… » Je n’avais pas l’intention de partir, même si cet enfant n’était pas le mien. Je n’allais certainement pas la laisser seule. Je serais peut-être nul, mais tant pis. Elle allait avoir besoin de moi et je n’aurais qu’à apprendre à changer des couches. Si tant de personne ont des bébés c’est que ça doit pas être si dure que ça !