Revenons aux choses sérieuses un petit peu. Finis, l’alcool, finis les soirées, finis la drogue et finis les conneries. Enfin, pas complètement non plus, il ne faut pas me prendre pour un saint, je ne suis d’ailleurs jamais allé dans une église. Enfin si, quand j’étais petit mais ça ne compte pas je ne pouvais pas décider de mes propres actes. Le tout, c’est que je sois sobre et correcte quand je vais faire mon stage à l’hôpital. C’est d’ailleurs ce que j’essaie de faire depuis le début de la semaine. C’est difficile, je dois dire, je ne pensais pas être autant accroc à toutes ces choses. Mais je fais avec, je suis jeune, je peux me passer de tout ça sans avoir trop de problèmes. Je l’espère en tout cas. Sinon je vais me faire virer, et je manquerai mon année. Je ne peux pas louper une année, simplement car je n’aurai plus de bourses et je serai dans la merde. Sauf si Jamie paie mes études mais ça m’étonnerait fort qu’il fasse ce geste. Il est déjà bien gentil de me loger chez lui. J’y suis tellement bien. Il pourrait quand même me venir en aide pour les cours de temps en temps par contre, lui qui est déjà passé par là. Mais il tient plus du côté des Silvester à mon avis. Alors il s’en fiche totalement.

Six heures du matin, mon réveil sonne. Je tends le bras lentement et tape sur l’écran de mon portable dans l’espoir que ça fonctionne. « - Putain. » Dis-je directement en entendant que ça ne marche pas. Je le prends alors directement et éteint ce truc qui me casse les oreilles, même si c’est une musique que j’ai choisi moi-même. Je n’aime pas être réveillé. Mais je n’ai pas le choix, il faut que je lève mes fesses du lit cette fois. Ce que je fais dix minutes après. Je vais à la salle de bains, prenant une douche assez rapide comme d’habitude. Je me sèche aussi laissant mes cheveux comme ça. Je ne vais pas faire des chichis pour aller bosser dans un hôpital de toute façon. Qu’est-ce qu’il s’en fiche les patients de ma tronche. Quoi que… Si je fais peur, ils vont fuir… Bah tant mieux, ça fera moins de boulot pour moi. Je continue mon avancée en mettant les premiers habits que je trouve dans l’armoire. Je mets mes chaussures ensuite. Je prends mon sac que je glisse à mon dos puis je descends en vitesse pour rejoindre la cuisine. Je prends un biscuit dans l’armoire puis je pars sans plus attendre. Une fois de plus, c’est une moto que je me balade, je n’ai plus que ça maintenant. J’en suis pas moins content puisque c’est plus rapide que la voiture quand on y pense, avec tous les embouteillages. La route est tranquille, il n’y a presque personne. Ce qui fait que j’arrive bien à l’heure et j’en suis heureux. Je n’aurai aucune remarque cette fois.

Une fois dans le bâtiment, je vais jusqu’au vestiaire. Je mets la blouse blanche, puis je fous mon sac dans le casier directement. Je me lave les mains, même si je n’ai rien touché de spéciale, puis je sors de là. Je vais trouver mon chef, puis lui faire un petit coucou mais surtout pour qu’il voie que je suis là et qu’il me donne ses ordres. Qu’est-ce que je déteste ça avoir des ordres. Mais pour une fois je ferme ma bouche et je ne dis rien. Je vais faire le tour des chambres, même si je déteste ça, j’ai l’impression d’être une infirmière. Si j’avais voulu faire infirmier, je l’aurais fait. Soit, je vais voir les patients, avec le sourire, essayant tant bien que mal d’être le plus agréable possible. Je prends des nouvelles, je vois s’ils n’ont besoin de rien. Je vérifie le travail des infirmiers aussi, on ne sait jamais qu’ils fassent n’importe quoi avec les patients. J’essaie de m’occuper pour le moment. Même si ce que je veux faire c’est les consultations. D’ailleurs, merde… Je suis en cinquième maintenant… Ma dernière année avant la spécialisation, alors qu’ils me laissent faire les choses. Je reviens finalement sur mes pas pour revenir vers les bureaux directement pour une nouvelle fois interrompre le jeune médecin qui a été choisi pour être mon supérieur. Malheureusement, il n’est pas dans son bureau. Je souffle directement en sortant de là regardant un petit peu partout. Je vais prendre des initiatives. Je pose les yeux sur une jeune femme blonde un peu plus loin. Je me rends jusqu’à elle sans plus attendre, lui adressant mon plus beau sourire. « - Bonjour mademoiselle. Que puis-je fais pour vous ? » Demandais-je en la regardant attentivement avant d’attendre sa réponse. Enfin, rapidement ça serait mieux avant que l’autre ne revienne.

Oh oh… Non. J’aurai sans doute dû faire un peu plus attention en allant vers une patiente au hasard. Je n’avais pas fait attention à l’enfant et c’est bien que ça qui me pose problème. Les enfants et moi… Impossible. Je ne suis pas doué et ils me font vraiment peur. Bon, je ne vais pas avouer avoir peur d’un enfant quand même mais j’avoue que ça me met vraiment mal à l’aise. Est-ce que je peux partir et laisser cette jeune blonde en plan ? Je ne crois pas, elle semble inquiète. En même temps il s’agit de son enfant, une mère est censée être inquiète pour son enfant. Je pense que ça n’a jamais été le cas de ma mère mais sans doute qu’elle ne devrait pas avoir ce qualificatif finalement. Quand on fait qu’on me bénisse… Mh. Je le suis déjà sans doute, mes parents n’auraient pas manqué de le faire mais ça ne fait pas de moi un croyant. Je ne crois en aucun dieu, je ne crois pas en la religion. Puis les catholiques m’auraient déjà pendu à l’époque, rien que pour avoir embrassé un homme dans ma vie. Je ne supporte pas les catholiques. Bon, je ne peux pas rester planter là quand même. Je suis médecin. Enfin presque en fait, je le serai très bientôt. Je me réjouis de faire psychiatrie, au moins, ce genre de situation… N’arrivera plus jamais. Je cherchais des responsabilités et j’en ai encore plus que je ne le pensais. Et si je fais tomber cet enfant ? Et si… Je ne sais rien faire ? Je ne suis qu’un étudiant. Bon, c’est mon stage de dernière année et j’ai toute la théorie derrière moi mais quand même. Bon… Il faut que j’arrête d’être en conflit dans ma tête. Il n’y a pas le temps pour ça. « - Suivez-moi madame. » Dis-je finalement. Je ne pouvais pas laisser ces deux personnes ainsi. Par contre, j’avoue que je ne sais pas où me rendre. Je n’ai pas de cabinet à moi seul. J’avance donc dans le couloir regardant autour de moi. J’essaie de trouver une salle d’examen libre. Quand j’en trouve une je regarde attentivement. De toute manière je vais devoir en parler à mon supérieur tout de même. Mais je ne sais pas où est Kennedy pour le moment donc on va faire avec. Je laisse entrer la mère avec son enfant puis ferme la porte derrière moi avançant. « - Vous pouvez poser votre fille sur le lit. Je vais l’examiner. » Autant qu’elle la pose elle, c’est beaucoup plus certain pour l’enfant. Je manque de confiance en moi de ce côté-là. Je me rince les mains à l’aide du petit lavabo présent. Puis je viens vers l’enfant directement essayant d’être doux. Premièrement, je prends sa température laissant le temps au thermomètre de le faire. « - Quel âge elle a ? » Demandais-je directement pour en savoir un petit plus. Parfois ça fait la différence. Parfois non. « - Les pleures incessants peuvent être dû à des coliques. Est-ce que votre pédiatre vous en parlez ? Ou alors il a déjà écarté cette hypothèse. » C’est quelque chose qu’on voit souvent chez les enfants. Et qui fait peur aux parents. Normalement c’est ce qu’on diagnostique le plus souvent. Maintenant, c’est peut-être autre chose. Je ne sais pas c’est pour ça que je pose la question. Je continue d’examiner la petite fille directement notant les détails en même temps. Il faut que je réfléchisse en même temps et que je ne fasse pas n’importe quoi. « - Je sais que beaucoup dise de ne pas venir aux urgences pour une simple fièvre mais votre fille ayant déjà eu une méningite je pense qu’il était préférable de venir de suite. Surtout si elle a été mal soignée. » Je ne veux pas lui faire la morale en disant ça. Mais c’est important. Puis pour la prochaine fois c’est peut-être plus prudent. « - Est-ce qu’elle a eu des vomissements ? Des rougeurs ? Elle a eu un rhum ou otite dernièrement ? Il s’agissait d’une méningite virale ou bactérienne ? » Les questions sont assez importantes. Puisqu’une fois encore je ne connais pas le dossier. Je ne connais rien de cet enfant. Mais le fait qu’elle ait eu cette malade mal soignée, c’est assez dangereux et j’en ai peur. Je prends la petite lampe pour voir comment elle réagit face à la lumière pour m’aider un peu plus dans le diagnostic.