Kylian m’avait manqué et il me manque toujours même si j’ai pris cette habitude de vivre avec ce fichu sentiment. Après tout c’est moi qui ai fait ce choix mais, un choix qui a la base me sembler et semble encore la meilleure solution pour ne pas voir Kylian souffrir encore plus avec mon métier. Je n’avais pas osé lui dire qu’il me manquait toujours, car après toutes les révélations que je lui ai faite… Je ne suis pas sure que ce soit la meilleure idée et peut-être que dans le fond je cherche encore à le protéger de moi et de la vie que j’ai menée pendant deux ans. Je finis par lui parler de l’effet qu’avait eu son email et ce que je me suis mise en tête. C’était parfaitement normal pour moi, que Kylian est pu avoir une femme dans sa vie après moi, qu’il s’est construit une petite famille. Je connais très bien Kylian et je savais très bien qu’il aurait pu rendre heureuse n’importe quelle femme. Et j’aurais été heureuse pour lui si cela avait été le cas. Mais, celui-ci m’avoua que ce n’était pas le cas… Enfaite c’était le contraire. Ce qu’il m’avoua me fit vraiment mal au cœur, j’avais cru prendre la bonne décision mais, finalement ce n’était pas le cas. J’avoue que pour la peine j’aurais surement préféré savoir qu’entre-temps il y avait eu une autre femme et que tout allait bien pour lui mais, que voilà, il s’était rendu compte que je lui manquai. Mais, c’était le contraire et je me rends compte que je lui ai réellement manqué à un tel point que… Qu’il ne trouvait plus vraiment de sens à sa vie. Sans mon rendre compte, je serai encore un peu plus sa main et je posai mon regard sur les petits chocolats qui était devant moi. Et je finis par dire : « Je suis désolé. » C’était de ma faute si sa vie avait été ainsi pendant deux ans. Mais lorsque je réfléchis, je n’avais pas vraiment fait mieux sans lui dans ma vie pendant les deux dernières années. Il faut juste regardait où j’en suis actuellement et je pense qu’on comprendra très rapidement. Après notre relation fut vraiment intense et nous étions un couple qui était très bien ensemble. Même si nous nous sommes pris la tête de temps à autre, nos moments de froids ne duraient pas vraiment longtemps. En même temps, je ne supportais pas vraiment d'être en conflit avec lui. Si seulement je n’avais pas accepté la proposition de ma tante. Si seulement à ce moment j’aurais su lui dire non... Mais, je sais que j’aurais risqué vraiment gros en lui refuse ce contrat. Et à cette époque je n’avais absolument pas envie de décevoir ma tante d’une quelconque manière. « J’aurais dû te parler au lieu de prendre cette décision… » Soufflais-je doucement en relevant mon regard sur lui. « Je t’ai faits beaucoup plus de mal que ce que je pensais… » Mon regard se pose alors sur nos mains qui se tienne toujours. Je n’ai aucune envie de rompre ce contact. C’est tellement agréable d’avoir ma main dans la sienne. Et je finis par lui dire naturellement. « Je n’ai eu personne d'autre dans ma vie depuis notre rupture. Je crois que… » Je me tus un moment en prenant conscience de ce que je suis en train de lui dire. Mais, même si je ne sais pas exactement si j’ai encore des sentiments pour lui, je finis tout de même par finir la phrase que j’avais sur le bout de langue. « Je n’ai trouvé personne qui arriverait à me faire oublier ce que nous étions ensemble. » Dis-je d’un ton parfaitement sincère.

En avouant la vérité à Gemma, je ne m’attendais à rien de sa part. Je ne voulais pas qu’elle s’excuse, je ne voulais pas qu’elle me prenne en pitié, je voulais simplement qu’elle sache tout simplement que ce que j’avais dit dans mon message était vrai, que je n’avais pas inventé le fait qu’elle me manquait, que je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais passé à autre chose parce que c’était loin d’être le cas. J’étais d’avis qu’elle avait le droit de le savoir, que ce serait juste malsain de lui mentir histoire d’épargner ses sentiments. Enfin, une partie de moi ne voulait pas la voir triste non plus, donc pendant un instant, je me demandai si ce ne serait pas mieux de l’épargner, mais il était trop tard, j’avais dit l’essentiel. Au moins, je pris la résolution de ne pas faire plus dans les détails, de ne pas lui parler de ces moments où je me sentais comme un zombie et encore moins de ces moments où j’en étais venu à m’infliger des blessures, parce que je ne trouvais pas d’autre façon de faire passer temporairement la douleur que je ressentais. Peut-être que d’une façon ou d’une autre, elle allait l’apprendre, parce que mes cicatrices n’étaient pas invisibles quand même - en ce moment si, parce que je portais un pull - mais pas maintenant, ce n’était pas nécessaire. Et puis, le fait qu’elle s’excusa me fit comprendre que j’en avais assez dit, alors silencieusement, à ce propos, je baissai le regard un bref instant, jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole pour me dire qu’elle regrettait de ne pas m’avoir parlé avant de prendre cette décision. Ça, c’était quelque chose que je me disais depuis un petit moment maintenant, soit depuis qu’elle m’avait avoué les raisons qui l’avaient poussée à partir. J’en étais même venu à me demander ce qui clochait chez moi pour qu’elle ne me croie pas digne de confiance pour discuter de tout cela. Pire encore, j’en étais venu à me dire que j’aurais peut-être fait mieux de ne pas prendre pour acquis que nous pouvions tout nous dire, même quand les choses à dire étaient plus lourdes à supporter. Encore une fois, cela ne disait pas comment j’aurais vraiment réagi si elle était venue à me parler de cette proposition, mais les choses auraient été différentes, ça, c’était sûr et certain. Malheureusement, il était impossible de revenir en arrière. Et même si Gemma disait n’avoir personne dans sa vie, ou plutôt l’avait sous-entendu, fort probablement qu’elle voudrait complètement changer d’horizon, démarrer à neuf, donc clairement pas avec quelqu’un qui lui rappellerait trop son passé, par conséquent pas moi. Et de mon côté, il me faudrait que je me fasse à l’idée… Ou pas ? Enfin, je changeai quelque peu d’idée quand la jeune femme vint à m’avouer qu’elle n’avait trouvé personne susceptible de lui donner ce que nous avions. Malgré moi, j’eus un petit sourire en coin, parce que si je pouvais le dire ainsi, j’étais flatté. Non pas parce que je ne voulais pas qu’elle soit heureuse avec quelqu’un d’autre que moi, parce que si c’était le cas à un moment ou un autre, je n’aurais pas le choix de l’accepter, mais je me sentais soudainement moins seul dans ma torpeur, si je pouvais le dire ainsi. Puis, quand j’eus trouvé les mots et le courage, je dis:  « Pareil pour moi… » Ensuite, comme si je venais de me rendre compte que je n’avais rien dit à ses excuses, je crus bon d’ajouter:  « Et… Ne t’en fais pas… Je suppose que… Que avais tes raisons d’agir ainsi… », tout simplement incapable de lui dire que je la comprenais, que je lui pardonnais, que nous pourrions revenir vers l’arrière, parce qu’au fond, quelque chose de plus triste me frappait à chaque fois que j’y pensais, à savoir:  « Ce n’est pas comme si… Les choses n’avaient pas changé et que nous pourrions tout recommencer… » Tout cela, je l’avais lâché dans un haussement d’épaules un peu désinvolte, peu convaincant, parce que c’était quand même triste de penser ainsi, même si c’était la seule vérité qui me venait à l’esprit en ce moment. Enfin, pour sûr, de mon côté, j’aimerais bien qu’on ait cette seconde chance, mais clairement, ce ne serait pas simple, voire impossible. Je m’en rendais compte maintenant, et il faudrait bien que je me fasse à l’idée à un moment ou un autre. 

J’avais fini par dire à Kylian qu’il m’avait manqué et que je crois que je n’ai encore trouvé personne pour me faire oublier la relation que nous avons eue par le passé. Enfaite, je ne vois pas vraiment d’autre chose qui pourrait me bloquer ainsi. Surtout que pour les hommes ce n’est pas vraiment ce qui me manque… Enfin bref, je préfère ne rien rajouter à ce sujet. Visiblement Kylian était aussi dans la même situation que moi, ça j’aurais pu parfaitement le comprendre avec ce qu’il m’avait écrit mais, l’entendre de sa voix n’est pas vraiment la même chose. Il finit même par me dire que je n’avais pas à m’en faire de ne pas lui avoir dit la vérité au sujet de la cause de notre rupture qui finalement aurait pu tout changer. Que ce soit dans le bon sens ou dans un sens encore pire que dans la situation dans laquelle on se trouve. Mon regard se posa vers ma tasse de chocolat mais, lorsqu’il vient à me dire sa dernière phrase… Je relevai mon regard sur lui sans rien dire. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me dise cela, ainsi… Enfin, je ne me suis vraiment pas attendu à ce qu’il me tienne de tels propos. Certes beaucoup de choses ont changé mais, ça ne veut rien dire. Mais, je ne sais pas vraiment pourquoi, cela me touche autant. Je finis par retirer ma main de la sienne pour venir la poser sur ma tasse. Je ne sus pas quoi lui réponde à ce qu’il vient de me dire. Je sais très bien que ne pas répondre peut aussi n'être pas très bon, dans le sens où je confirme ce qu’il me dit mais, honnêtement je ne pouvais rien dire. Et puis j’avais plus peur de dire une connerie qu’autre chose, donc il vaut mieux que je me taise un peu. Je pris ma tasse de chocolat et j’en bus un peu, je sentis les morceaux de guimauve à l’intérieur que j’avais complètement oublié depuis le début de cette conversation. D’ailleurs le chocolat n’est presque pu tiède donc c’est pour dire. Je repose mon chocolat en attrapant la cuillère sur le côté, et j’attrape quelques morceaux de guimauve que je mange aussitôt. C’est tellement bon ! Puis je finis par jouer avec les morceaux encore présents dans ma tasse avec ma cuillère. Je relevai mes yeux vers Kylian pour regarder ce qu’il faisait. Je ne sais pas vraiment ce qui est en train de se passer dans sa tête. Par contre dans la mienne, c’est tellement le foutoir à ce moment-là que je ne sais vraiment put quoi rajouter à cette conversation. Je finis par terminer mon chocolat et honnêtement, je n’avais pas vraiment le cœur à manger les petits biscuits ou même les chocolats. Pourtant, je suis gourmande. Le silence fut interrompu lorsque des personnes arrivèrent à l’étage, j’eus un léger sourire puis, je regarde Kylian. Et je lui dis tout simplement avec un léger sourire : « Dis-moi… Maintenant que tu vis sur Pasadena. Ça te plairait que l’on se voit de temps en temps ? » Finalement je mis la main sur un petit chocolat blanc avec de la praline à l’intérieur, un véritable délice. Je crois que je vais m’en prendre une boîte en sortant d’ici. Je pris la petite coupelle et lui tend celle-ci : « Tu en veux un ? Profite de ce que je sois dans un moment de générosité car ils sont vraiment délicieux ! »

Le fait que Gemma retire sa main de la mienne à mon propos et décide de garder le silence sema chez moi une once d’inquiétude que je n’arrivai pas à chasser de quelconque façon et pourtant, ce n’était pas les possibilités qui manquaient. En effet, j’aurais pu m’excuser de l’avoir dit ainsi, de m’expliquer sur mon propos, même de dire qu’au fond, moi j’aurais bien aimé pouvoir tout recommencer, nous donner une nouvelle chance, et que si ce n’était pas le cas, je ne me serais pas vidé le coeur dans ce message que je lui avais envoyé. Cependant, quelque chose me bloquait de le faire, me rendait particulièrement mal à l’aise et m’empêchait de dire quoi que ce soit, si bien qu’au final, je me contentai de tout simplement copier la belle dans ses mouvements, c’est-à-dire que je pris moi aussi une nouvelle gorgée de ma boisson chaude, tentant tant bien que mal de me délecter de son goût sucré et délicieux même si au fond, la nervosité me tiraillait tellement les entrailles que je n’y arrivais pas vraiment. C’était un peu stupide pour le coup, mais bon, comment étais-je supposé réagir ? Ce n’était pas comme si je vivais en paix avec cette rupture, et maintenant, j’avais confirmation que jamais je ne pourrais l’être. Après tout, comment pouvais-je vivre en paix avec tout cela, avec l’annonce de sa grossesse et ce qui venait avec ? Malgré tout, il faudrait bien que j’apprenne à composer avec tout ça, et même si je ne savais pas comment, je savais au moins que fort probablement je serais seul pour le faire. Enfin, ce fut ce que je pensai jusqu’au moment où Gemma reprit la parole et brisa le silence en me posant une question qui me surprit, mais qui n’aurait pas pu me faire plaisir. Évidemment, dans les circonstances actuelles, celle-ci s’inscrivait étrangement dans le suivi de la conversation, mais je n’allais pas m’en plaindre, parce que pour la première fois depuis un petit moment, je sentis un sourire sincèrement satisfait se dessiner sur mon visage, et je n’attendis pas plus longtemps pour lui répondre:  « Comment pourrais-je refuser ? » Après, je faisais attention à ne pas trop m’emballer et dire que nous avions encore une chance, mais le simple fait qu’elle veuille bien me revoir me rendait le coeur pas mal plus léger, et ce fut par conséquent avec bonheur que je ris quand elle me proposa de manger un chocolat avant qu’elle mange absolument tout. Reconnaissant bien sa gourmandise, j’aurais très bien pu tout lui laisser, mais me disant que si elle me le proposait, c’était parce que ça ne la gênait pas, j’en piochai un, et je dus admettre qu’effectivement, celui-ci était délicieux. Cependant, je ne me resservis pas davantage, parce que j’avais décidé de volontairement lui laisser tout le reste. De plus, le simple fait de la revoir, de retrouver ne serait-ce que partiellement sa personnalité pétillante que je n’avais jamais cessé d’aimer, tout cela était encore plus délicieux que n’importe quel chocolat au monde, et même si je savais bien que rien n’était réglé et que les choses ne se régleraient certainement pas facilement, voire pas du tout, ce fut quand même relativement content de l’avoir retrouvée ainsi à tout hasard en ces lieux que je quittai la chocolaterie pour finalement terminer mes courses, même si au final, elles s’avéraient très courtes, parce qu’il me tardait de rentrer chez moi pour repenser à tout cela.