On s’en fout, oui, voilà. On s’en fout. De quoi ? De tout. J’étais d’une humeur assez mauvaise. Je rentrais de chez mes parents qui m’avaient un peu pris la tête. Pourquoi ? Ils voulaient simplement que je pousse Todd à parler de moi à Nathanaël et il en était hors de questions mais alors là, hors de questions. Je prenais une profonde inspiration en poussant la porte de ma chambre d’hôtel. Je vivais encore à l’hôtel depuis mon retour à Pasadena ce qui était aussi en quelques sortes au cœur du débat. Non mais sérieusement. Ils… ils n’avaient pas changés sur le fait qu’ils pouvaient me mettre hors de moi par moment. Ils voulaient dans le cas contraire que j’aille moi-même lui parler mais ce n’était pas non plus une option pour moi. Alors ça, non. Je ne voulais pas briser la confiance de Todd. Je ne voulais pas couper ma parole en deux et rompre cette promesse d’attendre. Je n’en avais pas le droit. Je n’avais aucuns droits parentaux sur mon fils et c’était de ma faute qu’ils le veuillent ou non. J’en assumais totalement les causes. Je rentrais alors, le cœur battant et je lâchais la veste de mon tailleur sur le fauteuil au centre avant d’aller m’étaler sur le lit. Je fermais les yeux en posant les mains sur mes yeux. La rage. Elle grimpait. Elle frappait au cœur de ma poitrine. Je me redressais subitement. Ces chaudes larmes coulant le long de ma joue. Je me sentais tellement énervée. En rage. J’étais une boule de nerfs. Je prenais une profonde inspiration en me levant à nouveau. Pire que nerveuse. Je ne tenais simplement pas sur mes pieds. J’avais cette main tremblante. Je me dirigeais vers la salle de bain en retirant mes vêtements. Je ne me mettais pus dans cet état depuis mon adolescence. Non. Plus à cause d’eux. Je soupirais doucement en allant sous la douche et j’allumais l’eau pour la laisser couler sur ma peau. J’en sortais une bonne grosse demi-heure après. Propre. J’enfilais aussitôt ma petite robe mauve toute mignonne et j’arrangerais aussitôt un maquillage léger sur mon visage. Rien de bien compliqué. Je mettais une crème, un peu de poudre pour éviter de briller, du blush et je m’occupais de mes yeux avant une petite touche finale sur les lèvres. Une routine que j’affectionnais mais je n’aimais pas me couvrir de maquillage. Je prenais mes petits talons noirs avant de sécher mes cheveux. Je les montais dans un petit chignon classe mais soft. Je retournais aussitôt en direction de mon lit. Je voyais ma veste trainant, mon portable et mon sac à main ainsi que mes clés. Je soupirais doucement en attrapant mon téléphone. L’époque où ils étaient assez discrets pour rentrer dans mon décolleté était clairement terminée. J’allais chercher un petit sac pour l’y glisser. Je ne pouvais pas m’en séparer et seulement pour la simple raison que je pouvais être appelée à tout moment pour m’occuper du bébé à accoucher d’une de mes patientes ainsi que bien d’autres urgences. On n’était pas toujours appelés à aller aux urgences en cas d’accouchement mais aussi dans les cas assez fréquents d’alerte ou d’accident. On pouvait être appelés à tout moment. Je mettais un tube de rouge à lèvres et aussi mes clés avant d’aller terminer ma tenue avec des boucles d’oreilles et mon pendentif porte bonheur. Pourquoi m’apprêtais-je ? Je n’étais pas sûre de vouloir y aller mais j’avais entendue parler de cette soirée Poker. Surtout par ce que je suis dans une des chambres de l’hôtel. J’aimais y jouer mais jamais dans une grande salle. C’était plus intimement et en petit comité. Une soirée classique entre amis. Cela m’arrivait souvent à New York. Une petite bande d’amis et nous nous retrouvions tous autour d’une table avec des guacamoles et quelques apéritifs mais surtout un peu de boissons. Pas d’alcool pour moi, ils le savaient tous. Une fois prête, je quittais ma chambre en allant en direction de l’ascenseur. J’attendais le mien avec beaucoup d’impatience et je regardais défiler les étages. Une fois qu’il arrivait, je grimpais en repassant à ma soirée qui laissait échapper un grand soupire de ma part. Je me sentais tellement en colère. Je riais nerveusement, cela m’échappait et cet homme à côté de moi me regardait comme si j’étais un monstre. Je me contentais de lui sourire rapidement mais discrètement. Je me sentais rougir aussitôt. Je m’en fichais des regards en général mais j’étais dans tous mes états et j’étais aussi lunatique d’un monstre. Je sortais de la boite de conserve au ding et je me dirigeais vers la grande salle en regardant autour de moi. J’allais aussitôt vers le bar et… c’est là que je me fis bousculer… qui sous ma chute entrainait que je bousculais par erreur cette jeune blonde enfin… jeune, on se comprend. Je me sentais tellement stupide. « Oups… », disais-je alors en grimaçant. Je reculais un peu pour moins la gêner. « Je suis désolée… », soufflais-je en la regardant attentivement. « Ça va ? Je ne vous ai pas fait mal ? », demandais-je en regardant autour de moi. Je voyais cet homme qui avait certainement d’autres chats à fouetter que de s’inquiéter pour les femmes qu’il a bousculé enfin presque. « Les hommes sont vraiment de plus en plus con… », disais-je à voix hautes mais c’était plus vite une pensée cependant je savais qu’un homme n’était clairement pas con. L’homme, le bon, le Todd en personne. Lui, il était génial. Je souriais doucement en pensant à lui. Cette idée me réconfortait après ma mauvaise journée. Je voyais le barman tendre le verre de la jeune femme et je souriais. « C’est pour moi, Julian enfin sur ma note. Je peux avoir un coca light ? », demandais-je alors que je ne buvais pas plus d’alcool depuis mon retour à Pasadena. Je l’avais été à un moment enfin… buveuse d’alcool mais avec modération sauf qu’un bête et unique coma éthylique m’avait dégouté de ce que beaucoup aiment. L’alcool n’est pas un jeu à mes yeux. Julian partait préparer ma commande en laissant le verre de Christeen sur le comptoir.