Baptist et Thalie

non d'un bigmac, elle a des cheveux couleurs frites !

Thalie venait de quitter son père. Suite à une énième dispute, ce dernier lui reprochant de ne pas être présente pour qu’elle puisse admirer sa déchéance, elle était partie de la maison les yeux bouffis et rouges. Elle avait envie de partir loin d’ici, et ne pas revenir. Ne plus jamais revenir. La blonde se trouva assez bête une fois dehors. En effet, elle n’avait pas envie de rentrer chez Kyle et Azélia, elle ne voulait pas pourrir leur soirée avec ses états d’âme. Elle décida alors que dans une telle situation, la nourriture semblait être la meilleure échappatoire. Elle prit alors la direction du McDo, soit l’endroit où elle pouvait manger comme une grosse et être tranquille face à son hamburger et ses frites. De plus, c’était aussi l’une des rares enseignes faisant du 24/24h. Elle arriva dans le restaurant avant de se rendre compte à son grand plaisir que très peu de gens étaient présents, lui permettant d’être réellement seule. Après avoir passé sa commande, elle s’installa sur une table dans le coin de la pièce, se callant contre le mur. Vue de la loin, l’adolescente semblait chétive, impuissante. Elle se repliait dans son coin, ne voulant pas prendre plus de place. Après tout, elle avait grandi comme ça.

Tandis qu’elle croquait de bon cœur dans son hamburger, s’étalant par la même occasion de la sauce sur la joue, quelqu’un s’installa devant elle à table. Tandis qu’elle allait râler lui indiquant qu’il n’y avait personne ici, et qu’il pouvait par conséquent aller s’asseoir ailleurs, le jeune homme lui coupa l’herbe sous les pieds en lui annonçant qu’il venait de recevoir son message et qu’il était venu dès qu’il avait pu. A vrai dire, elle ne réagit pas vraiment au reste de la phrase, toujours buguée sur le ‘chérie’ par lequel il venait de l’appeler. Qui était ce gars, d’où il sortait, et surtout, quand allait-il se rendre compte qu’il y avait erreur sur la personne ? Elle resta béate à le regarder, enlevant doucement la sauce présente autour de sa bouche. Il s’approcha d’elle avant de lui chuchoter le pourquoi du comment, et elle ne put retenir un soupir de soulagement, et en même temps de panique. Elle n’avait pas vu les deux gars, et de se dire qu’elle n’était pas vraiment en sécurité lui faisait réellement peur, surtout lorsqu’on lisait tous les faits divers de viols de jeune fille. Jouant le jeu de l’amoureuse à fond, elle sourit gentiment envers son prétendu petit-ami, faisant le mieux possible le regard amoureux, toutefois, ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, et elle se trouvait malgré elle bien stupide. Elle ne put s’empêcher de lancer un regard furtif vers les gars en question, et ne put faire autre chose que suivre le beau brun, c’est pourquoi lorsqu’il lui demanda s’il ne l’avait pas trop fait attendre, elle hocha les épaules en ajoutant : « - Ne t’inquiètes pas. Tu es là maintenant, c’est le principal. Je suis contente. ». La blonde n’ayant jamais connu de situation similaire, ne savait pas vraiment comment agir, elle espérait que le jeune homme prenne le lead sur ce coup, sachant qu’elle n’arrivait pas à être naturelle lorsqu’elle devait l’être. Il était indéniable qu’elle n’avait aucun don pour le théâtre. Elle ne savait pas comment réagir face au garçon, à savoir être entreprenante et faire à fond l’amoureuse transite, ou se retenir afin de ne pas lui faire peur en se prenant au sérieux. Elle se contenta de sourire, ce qu’elle faisait depuis qu’il était arrivé, et ajouta : « - Merci beaucoup d’être venu, amour, je n’étais pas vraiment à l’aise, seule ici. ».

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Thalie avait beau tenter de faire genre elle était follement amoureuse ce gars qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam, elle était complètement désarmée face à la situation. Elle n’avait jamais été amoureuse, et par conséquent le simuler lui semblait presqu’impossible. Lorsqu’il lui dit qu’il n’allait pas laisser sa nana seule, elle le regarda avec ses yeux les plus doux, avant de sourire et de croquer sur mon hamburger, parce qu’après tout, elle était venue ici pour manger, et son ventre commençait sérieusement à se manifester. Aussi, elle était venue là pour s’évader et fuir son père, et voilà qu’elle était suivie par les problèmes. Elle posa le sandwich dans la boîte en carton, lorsqu’elle sentir la main du jeune homme se poser sur sa joue. Elle regarda presque surprise le gars, avant de se souvenir qu’elle devait être amoureuse, c’est pourquoi elle rougit légèrement avant de rajouter : « - Oh toi alors ! Toujours attentionné ! », et de minauder. Elle était vraiment une handicapée des contacts humains et un peu physiques. Heureusement pour elle, le gars semblait plus expérimentait et semblait la diriger là où il fallait sans trop de soucis. Pour sa défense, elle tentait comme elle pouvait de comprendre ce qu’il lui arrivait. Après tout, Thalie en public c’était plus la fille qui se cassait la gueule des escaliers devant tout le monde plutôt que celle qui faisait son entrée sur un char décoré et saluait la foule comme Miss Etats-Unis, ou les reines d’élégance comme elle en regarde sur la télé quand elle ne sait pas quoi faire. Lorsqu’elle entendit le bruit du ventre du gars en face d’elle, elle rigola légèrement. Aussi débile que cela puisse paraître, tout ceci rendait son interlocuteur plus humain, et la mettait plus à l’aise de savoir qu’il pouvait être gêné, alors qu’il venait de simuler parfaitement le gars en couple, et ce sans ciller et avec une assurance qu’elle était loin d’avoir. Il devait sûrement être plus expérimenté qu’elle. Elle répondit alors : « - Ne t’en fais pas. Tout toi ça, à t’occuper de moi tu as oublié de manger ! ». Elle ne savait tellement pas quoi dire qu’elle sortait les premières conneries qui lui venaient à l’esprit, et dans ce domaine elle battait des records. Tandis qu’il lui disait qu’il avait trop révisé, elle sourit avant de répondre « - A travailler comme ça, tu vas exploser… », avec un air préoccupé. Déjà, elle venait d’apprendre qu’il était étudiant, et visiblement dans une filière qui demandait énormément de travail. Le fait de savoir que c’était un étudiant la rassura un peu, elle se trouvait avec quelqu’un qui avait approximativement son âge, et se sentait pas conséquent moins seules faces aux deux canailles qui la lorgnaient dangereusement. Canailles, le mot était faible pour décrire ce qu’elle ressentait face à eux, mais elle ne voulait pas se mettre à penser ultra négativement, et que ceci se ressente sur son visage, et fasse tout partir en fumée la tactique. Tandis qu’elle se demandait où tout ceci allait la mener, elle entendit le blond lui demander ce qu’elle faisait ici. Elle tenta de trouver une excuse comme elle pouvait, avant de se décider à dire la vérité, et de dire timidement : « - Je sors de chez mon père, et tu connais mon besoin de manger lorsque ça ne va pas. Et aussi de passer un moment en tête à tête avec mon mec, même si c’est à McDo à cause de ses horaires. ». C’était ça que faisaient les couples non ? Se confier, caresser l’autre dans le sens du poil en lui lançant une petite pique mignonne. Enfin mignonne, elle ne savait pas vraiment, mais maintenant que c’était dit, elle ne pouvait pas le retirer. Timidement, elle prit une nouvelle bouchée dans son hamburger, tout en faisant gaffe de ne pas s’en remettre partout encore une fois. S’il avait su rattraper ça une fois, il allait sérieusement finir par penser qu’elle était une grosse crado incapable de manger proprement. Ce qui n’était pas loin d’être le cas, toutefois, elle était censée être avec son petit-ami, et par conséquent se tenir un minimum, et tout faire pour ne pas s’en foutre de partout.

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Thalie demeurait perplexe face à tout ce qu’il se passait. En réalité, cela faisait beaucoup de choses à encaisser, surtout à une heure aussi tardive. Elle était donc assise à cette table, avec son prétendu petit-ami, tandis que deux gars carrément chelou qui la regardaient un peu trop de travers à son goût. Elle n’aimait vraiment pas ça, et la présence du gars la rassurait réellement. Tandis qu’elle mangeait tout en le regardant droit dans les yeux, il lui dit qu’il n’aimait pas la voir comme ça. Elle ne put s’empêcher de sourire à sa remarque, répondant par la même occasion à sa demande. Elle finit de rigoler, et dit : « - Tu es un amour. Merci d’être là. ». Elle allait rajouter quelque chose, quand il lui dit qu’il avait terminé ses révisions, et qu’il était tout à elle. Elle continua de sourire avant de répondre : « - Oh c’est super, ça faisait longtemps, tu commençais à me manquer, tu sais ? ». Elle avait dit ça avec sa petite voix mignonne, déjà que d’habitude on ne pouvait pas dire qu’elle parlait bien fort, mais là elle minaudait presque. Tandis qu’elle ne savait plus quoi dire d’autre et qu’elle avait l’impression de tourner en rond, elle entendit des bruits de chaises qui la firent sursauter. Après tout, il était tard et on ne pouvait pas dire que les deux « tourtereaux » faisaient un vacarme pas possible, donc dès qu’elle entendait un bruit, elle était sur le qui-vive. Se doutant d’où venaient les bruits, et surtout de qui, elle ne dit rien et se concentra à nouveau sur ses frites. Elle avait presqu’oublié que le jeune homme n’était pas avec elle, c’est pourquoi elle fut étonnée de le voir partir. Elle sourit alors gentiment, arrêta de simuler un regard soi-disant et amoureux, et le remercia sincèrement avant d’ajouter : « - Je sais pas ce que j’aurais fait sans toi. ». Bon sang qu’elle était clichée ! Elle ne savait pas quoi dire d’autre, mais il était indéniable que ce qu’elle venait de lui sortir ressemblait aux phrases cuculs sorties dans les films. Piquant un fard, elle se reconcentra sur son plateau et son contenu en baissant la tête. Elle se rendit alors compte qu’il ne lui restait plus d’hamburger, et que son niveau de frites n’avait pas bougé. Elle attaqua donc ces dernières, avant de commencer à se sentir observée. Son prétendu petit-ami semblait curieux, et elle devait avouer qu’elle n’était pas totalement hermétique à ce qu’il dégageait, c’est pourquoi elle se racla la gorge, sourit et lui dit : « - Tu peux revenir, si tu veux. C’était pas désagréable de t’avoir à ma table. ». Elle avait préféré lui proposer plutôt que de s’imposer à sa table, et le déranger encore longtemps. Ainsi, s’il ne voulait pas venir, il resterait à sa table et basta. Même si elle serait un peu déçue. Elle aurait aussi pu prétendre que les gars pouvaient bien revenir, mais dans ce cas elle allait passer pour une parano, et elle n’y tenait pas vraiment. Aussi, en faisant ça, elle allait montrer qu’elle était vulnérable, et ça elle n’y tenait pas. Après tout, elle venait de le rencontrer, peut-être qu’il n’était pas plus digne de confiance que les deux gars dont il l’avait sauvée, c’est pourquoi elle devait tout de même rester sur ses gardes.

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Alors que le prétendu petit-ami de Thalie lui disait qu’elle lui avait aussi manqué, les pervers étaient partis, les laissant tous les deux chacun à une table à se regarder comme deux chiens de faïence. Il était indéniable que la blonde commençait à apprécier la compagnie du gars, et qu’elle se sentait bien seule maintenant qu’il était parti. Elle s’était prise au jeu, et en avait oublié ses soucis de père, et tout ça. Aussi, le repas était passé plus vite et lui avait fait plus de bien qu’une thérapie. Pour une fois, elle n’était pas la gamine soi-disant difficile, et toutes ces conneries qu’on lui sortait. Ils étaient juste deux inconnus rencontrés chez McDo. Ce qui en soit était déjà bien assez étrange. Elle ne le quittais pas des yeux alors qu’il la rejoignait sur place et qu’il lui demandait s’il devait voir comme un compliment le fait qu’elle ait dit que sa compagnie n’était pas désagréable, ce qui la fit rire d’un rire franc. Elle haussa les épaules et dit : « - Ca dépend comment tu veux le voir. Si tu veux une raison de partir, prends le pour un reproche, sinon tu es le bienvenu à ma table. ». En disant cela, Thalie se doutait qu’il n’allait pas partir puisqu’il était en train de s’installer, mais surtout, elle évitait de faire la fille complètement excitée comme une ado pré pubère devant les Jonas Brothers qui se mouille dès qu’elle en voit un. Non, elle faisait la femme. Et puis surtout, elle ne l’enchainait pas s’il voulait partir, ce qui ne semblait pas être le cas pour son plus grand bonheur. D’autant plus que s’il partait encore une fois, les gens penseraient réellement qu’ils jouent les girouettes et qu’ils ne savent absolument pas ce qu’ils veulent. Alors qu’elle croisait les jambes, son pied se cogna dans le tibia du jeune homme, la faisant rougir instantanément. Elle espérait simplement qu’il ne se réveillerait pas une ecchymose, ou il risquerait de vraiment regretter de s’être occupé d’elle. Il lui évite d’être violée, et c’est comme ça qu’elle le remercie. Elle a une notion d’entraide bien à elle. Alors qu’elle ne savait plus quoi faire elle essaya de boire son soda afin de se donner une contenance, ayant une envie presque irrépressible de faire des bulles avec sa paille. Elle faisait toujours ça, mais ne voulant pas apeurer encore plus le brun, elle se retint. A force, il allait finir par croire qu’il était pris au piège et chercher si ce n’était pas une caméra cachée. Elle n’avait pas envie de ruiner toute chance de vie sociale pour les dix années à venir. Alors qu’elle faisant rentrer et ressortir rapidement la paille dans le gobelet, comme un mouvement de branlette mais encore plus rapide, son interlocuteur, dont elle ne savait toujours pas le nom, lui demanda ce qu’elle faisait toute seule à cette heure-ci, elle haussa les épaules et dit : « - Je n’ai pas menti tout à l’heure, des ennuis avec mon père. ». Elle resta évasive, ne voulant pas spécialement étaler à un inconnu ses petits tracas, il n’était pas là pour faire le psy. Elle sourit au jeune homme pour montrer que tout allait bien et dit : « - Et toi alors ? Tu viens souvent sauver des blondes en détresse ici ? », tout en rigolant doucement. Alors qu’elle attendait sa réponse, il lui dit autre chose puisqu’il se présenta enfin, levant le mystère sur son interlocuteur. Elle sourit encore une fois avant de lui répondre : « - Enchantée Baptist. C’est Thalie. ». Elle souffla du nez en guise de rire à sa remarque, et n’ajouta rien de plus. Elle était pas bien douée pour les blagues.