« Bon, j’y vais ou j’y vais pas ? » Azélia faisait les cents pas dans son salon, empêchant alors ses colocataires de se concentrer sur l’émission de télé qu’elles tentaient de suivre. Toutes les trois étant là un samedi après-midi c’est plutôt rare sachant que les deux brunes gèrent leur propre commerce et la blondinette travaillant pour l’une d’elles le samedi en général l’appartement est complètement vide. Ses colocs elles s’apprêtent à y retourner après la matinée de folies du à la foule voulant profiter des promotions tant qu’il y en a et des articles dont les prix sont au rabais. Azélia elle a pris sa journée, mettant uniquement ses employées et vendeuses dans sa boutique. Et pour cause qu’elle ne travaille pas, c’est un jour bien particulier. En cette belle journée qu’est le dix-sept janvier, sa fille Laura a quatre ans et même si elle n’a pas assumé son rôle de maman toute ses années et encore aujourd’hui ça risque d’être compliqué puisqu’elle ne l’a voit qu’une fois de temps en temps, c’est quand même un jour particulier pour Azélia également. Il y a quatre ans jour pour jour elle a mis au monde sa fille et ça, ce n’est pas rien. Seulement, depuis qu’elle s’est levée elle hésite encore et encore pour savoir si elle se rend dans son ancienne maison pour le lui souhaiter ou non. Elle aurait pu le faire au téléphone mais c’est tellement impersonnel qu’elle ne le souhaite pas. Non, elle veut la voir en face mais elle n’est pas vraiment certaine sur le fait que ce soit une très bonne idée. Les choses ne se sont toujours pas arrangées, elle a toujours la sensation d’être une étrangère dans la vie qu’elle connait depuis ses quatorze ans et elle n’a pas retrouvé la famille qu’elle espérait retrouver un jour pendant ses dernière années. Non, les choses sont toujours au stade, même si ça va quand même un petit mieux avec Mason puisqu’elle a pu se justifier à plusieurs reprises mais ce n’est pas pour autant qu’elle a réussi à regagner sa confiance et personne ne peut reprocher ce fait à Mason. C’est le gentil de cette histoire et Azélia ne tentera même pas de dire le contraire en se justifiant, Mason étant l’un des seuls à savoir le pourquoi du comment. En tout cas, à force de tourner en rond et d’énerver Kyle et Thalie qu’elle n’écoutait pas. Enfin c’est bien simple, elles auraient beau à donner leur avis et donner des conseils, elle ne finira que par écouter qu’elle-même parce que pour le coup elle est vraiment très têtue. Finalement, prenant sa décision finale, elle attrapa les cadeaux qu’elle avait acheté il y a pas longtemps dans un magasin alors qu’elle faisait du shopping, elle enfila son manteau puis pris sa voiture dans le parking pour conduire jusqu’à la maison qu’elle avait acheté avec Mason autrefois. Pour le coup, la brune s’est décidée pendant un moment mais une fois qu’elle a pris une décision, il y a la garantie qu’elle aille jusqu’au bout puisqu’elle ne fait pas les choses à moitié.

Pourtant, une fois arrivée à destination, après s’être garé, elle resta quelques minutes dans sa voiture, non pas pour se décider si elle repart ou si elle y va jusu’au bout mais c’est juste pour prendre son courage à deux mains. Elle ne veut pas faire le moindre faux pas et là il y a des risques auprès de Mason mais pas pour leur fille qui sera surement heureuse de voir sa mère pour le jour de son anniversaire mais bon, il n’y a pas qu’auprès de sa fille qu’elle doit se racheter ça serait surement beaucoup plus simple si telle était le cas puisqu’elle est trop petite pour vraiment lui en vouloir. Plus tard peut-être mais là non. Sortant finalement de l’habitacle de sa voiture, elle fila chercher les cadeaux emballés pour offrir à sa fille dans le coffre avant de marcher dans l’allée de son ancienne maison non pas d’un pas non décidé. Revenir ici lui fait extrêmement bizarre. A chaque fois qu’elle a revu Mason et aura c’était dans un endroit extérieur, comme par exemple au mariage de son cousin ou encore à noël chez Sharlee. N’ayant pas mis un pied ici depuis quatre ans alors qu’elle a des centaines de souvenirs ici, forcément ça lui fait un petit pincement au cœur. Appuyant sur la sonnette de l’entrée, Azélia avait les cadeaux pour sa fille dans les bras, elle n’était plus qu’on vienne lui ouvrir. La brunette avait bien vu la voiture de son ex dans l’allée et au moins elle n’aurait pas la mauvaise surprise d’être venue pour rien si jamais ils étaient sortis pour fête l’anniversaire de la petite ailleurs. D’ailleurs Az n’eut même pas besoin d’y penser longtemps puisque la porte s’ouvra sur Mason. « Salut ! » Dit-elle finalement avec un petit sourire avant de venir s’excuser. « Désolée, je sais qu’on avait dit que ça serait toi qui verrait quand et comment on se voit mais… » Elle marque une pause, elle ne sait pas exactement comment se justifier, enfin si c’est simple mais bon, elle ne veut pas passer pour celle qui force les choses alors qu’elle lui a promis de ne rien brusquer pour voir Laura. Finalement elle choisit d’utiliser la simplicité et lui dire tout simplement la raison de sa présence ici. « J’peux pas rester à l’écart, pas aujourd’hui ! » Oui, elle ne pouvait pas rester dans son appartement et ne pas la voir. Elle a besoin de voir sa fille. La voir qu’une fois de temps en temps lui fait mal mais elle l’a bien cherché. Là ça lui est insupportable. C’est encore pire que les années présentes ou déjà ça lui faisait mal d’être aussi loin de Laura et Mason pour cette date si particulière. Avant elle avait ce manque mais là c’est pire puisqu’elle a vu sa fille plusieurs fois et elle peut très facilement imaginer sa fille souffler ses bougies et ouvrir les cadeaux. Enfin bref, elle espère bien que Mason ne lui claquera pas la porte au nez, surtout pas aujourd’hui.

luckyred.

Mason ne risquait pas d'oublier que ce samedi était un jour bien particulier. Il pourrait avoir un trou de mémoire, une petite demoiselle se faisait un plaisir de le lui crier très fort alors qu'il venait de se réveiller. Il n'avait même pas le droit à un bisou, ni rien, juste à des exclamations de joie pour qu'il vienne s'occuper d'elle. Il sentait tout de même une différence par rapport aux années différentes. C'était sans doute dû au fait que Laura comprenait vraiment la signification de cette date maintenant. Les trois autres anniversaires avaient plus été une étape pour lui, un nouveau stade dans la vie de sa fille. Alors que là, elle voulait elle aussi le fêter, en faire un jour très spécial pour eux deux. Pourtant, il y avait autre chose qui rendait ce moment particulier. C'était la première année qu'Azélia était dans les alentours, la première fois depuis quatre ans. L'ex de Mason n'était pas revenue à temps pour assister aux trois ans de sa fille. Elle l'avait loupé à quelques semaines près. Il n'y avait jamais fait attention jusqu'à présent, mais il se demanda si elle s'en était rendue compte. Il n'arrivait pas à imaginer ce que cela pouvait faire d'être loin de Laura le 17 janvier. C'était à peine s'il pouvait y penser. Seulement, cela voulait aussi dire qu'il devait peut-être l'inviter. Il avait été plutôt clair sur le fait qu'elle devait attendre de ses nouvelles pour la voir. Oserait-elle venir d'elle-même ou attendrait-elle pendant des heures un appel de sa part ? Se souvenait-elle seulement de la signification de jour ? En tout cas, il n'eut aucune nouvelle pendant toute la matinée. Il avait beau être totalement concentré pour rendre heureuse Laura, il y avait toujours cette petite pensée pour Azé. A cause de cela, il n'avait pas sorti le gâteau et les bougies pour le dessert. Il avait prétexté qu'il valait mieux attendre le goûter. Il avait eu le droit à des milliers de supplications, mais il n'avait pas cédé et pour les cadeaux non plus. Il avait besoin d'un moment de pause pour réfléchir à ce qu'il devait faire. « Que dirais-tu d'une petite sieste ma puce ? » Il connaissait déjà la réponse, mais ça ne l'empêcha pas d'avoir du mal à observer cette petite mine triste et boudeuse. « Non ! » Il s'approcha rapidement d'elle et l'attrapa avant qu'elle ne lui échappe. « Pas longtemps. Juste assez pour que tu sois en forme pour toutes les surprises que je t'ai prévues ! » Et là, forcément, la curiosité pris le dessus sur le reste. « C'est quoi ? C'est quoi ? C'est quoi ? » Il profitait pleinement de cette distraction pour la porter jusqu'à sa chambre et la déposer dans son lit. « Je ne dirais rien... » lui répondit-il malicieusement. Comme on pouvait s'en douter, elle posa le plus de questions possibles pendant qu'il lui enfilait son pyjama. Il la borda avec précaution et lui déposa un baiser sur le front. « Repose-toi bien ma princesse. » Et il sortit en laissant la porte légèrement ouverte au cas où elle aurait besoin de lui. Il ne comptait pas la laisser longtemps dans sa chambre. Il pensait juste que cet instant de pose était important pour elle après le repas. Elle n'était pas encore tout à fait prête de faire des journées entières sans calme. Il devait avouer que c'était également son moment de détente. Il en profitait pour remettre de l'ordre dans la maison et ne pas se laisser surpasser surtout. Il se dirigea dans la cuisine et rangea les restes au frigidaire. Finalement, il se lança dans une vaisselle pensive. Il n'arrivait toujours pas à se décider à propos du cas Azélia. Il avait encore du mal à lui faire réellement confiance, mais c'était plus personnel. En fait, il ne voyait plus ce qu'il pouvait lui reprocher dans son attitude et son rôle de mère. Ce qui le freinait encore était dû à la trahison personnelle qui l'avait brisé. Il ne voulait pas ressentir de nouveau cette souffrance parce qu'elle n'avait pas les mêmes sentiments. Mais pourquoi cela devrait-il gâcher la vie de Laura ? Surtout qu'il n'avait plus de sentiments, il avait passé outre tout cela. Alors, il n'y avait rien qui pouvait l'empêcher de l'appeler normalement. Il regarda le combiné sur le plan de travail et essuya ses mains pleines de mousse. Il n'avait pas fini sa vaisselle, mais il fallait qu'il le fasse maintenant avant de changer d'avis. Il appuya lentement sur les touches, hésitant sur la verte. Il reposa le téléphone et souffla profondément. Au même instant, la sonnerie de l'entrée retenta. Il fronça les sourcils et se redressa. Il ne voyait pas qui pouvait venir à cette heure-ci. Logiquement, ses parents ne devaient arriver que ce soir avec Sharlee. Il jeta le torchon sur son épaule et traversa le couloir. Il fut surpris de voir son ex sur le pas de la porte. « Salut... » Il se doutait de la raison de sa présence, mais il ne s'était pas vraiment attendue à ce qu'elle en prenne l'initiative. Pourtant, ça le rendait heureux et elle faisait remonter sa dose de confiance envers elle. Elle s'excusa presque immédiatement, mais elle n'en avait pas besoin. Elle devait être là, qu'importe ce qu'il en pensait. Il ouvrit la porte pour lui faire comprendre qu'elle ne le dérangeait pas. « Non tu ne peux pas. Elle t'en aurait voulu si tu n'étais pas venue, tu as eu raison. » Il lui sourit avant de faire demi-tour vers la cuisine. Il ne la guidait pas vraiment, il voulait juste finir son rangement avant que Laura comprenne ce qu'il se passait. Mason considérait qu'Azélia connaissait assez la maison, elle n'avait pas besoin de visite. « Je suis… surpris que tu sois venue sans demander. Enfin avec tout ce qu'il se passait, je ne pensais pas que… Tu as bien fait. » Ça, il l'avait déjà dit. Il fallait qu'il fasse attention s'il ne voulait pas devenir sénile trop vite. « Tu peux poser les cadeaux dans la chambre si tu veux. Ce serait dommage qu'elle les voit et fonce dessus pour tout déchirer d'un coup. » Là non plus, il ne précisa pas comment s'y rendre. Elle savait parfaitement où elle se trouvait. « Sauf si tu préfères que je les prenne ? » Il pouvait tout de même comprendre que ce serait trop pour elle. Si elle regrettait vraiment son geste, être ici devait déjà être compliquée pour elle. Cependant, il allait falloir qu'elle passe outre pour ne pas détruire l'ambiance de fête. Il attrapa le combiné de téléphone et le reposa sur sa base. Se tournant vers elle, il désigna l'évier et s'exclama : « Par contre, ça ne te dérange pas que je finisse ça avant d'aller la réveille ? J'essaye de la garder à la sieste le plus longtemps possible, elle en a encore besoin. »

luckyred.

Azélia est du genre à en faire qu’à sa tête depuis presque toujours mais s’il y a bien que chose sur laquelle elle ne prend pas le risque de le faire c’est quand lorsque sa touche sa fille. Mason et elle ont été très clairs quant aux faits qu’elle ne devait pas essayer de forcer les choses, à se voir etc. et le laisser décider. Aujourd’hui ça fait presque un an qu’elle est revenue mais ce n’est pas pour autant qu’elle prend le risque de tout gâcher en prenant trop les devant alors que c’est Mason lui-même qui lui a demandé de le faire. Seulement là elle ne peut pas faire autrement que de s’y rendre sans même prévenir Mason. Bon il est vrai qu’Azélia aurait surement du lui passer un coup de fil au préalable mais bon, elle n’aurait surement pas refusé qu’il lui réponde à la négatif. Elle ne veut pas faire le moindre forcing mais c’est l’anniversaire de Laura et c’est une date importante pour chacun d’eux. Déjà qu’à Denver l’envie la mangeait de prendre le téléphone pour lui souhaiter bon anniversaire mais elle ne l’a finalement pas fait pensant que c’était le mieux, alors là en ville pas loin de son ancienne maison et de la famille qu’elle aurait dû avoir sans la moindre complication venant gâcher le reste. Elle aurait pu le faire avant, lui envoyer une carte anonyme mais quelqu’un aurait surement deviné que c’était d’elle dont il s’agissait et aurait trouvé qu’elle avait un culot pas possible. En arrivant donc devant son ancienne demeure ce qui lui valut un petit pincement au cœur au passage, Azélia ne sut pas réellement à quoi s’attendre pour le coup. Peut-être que Mason lui a préparé une fiesta avec la famille mais si c’est le cas autant dire qu’Azélia risque de vouloir se transformer en une toute petite souris afin de se cacher. Depuis son retour elle n’a pas croisé les parents de son ex qui sont aussi les grands parents de sa fille par toute logique. Elle s’entendait quand même un minimum avec eux mais ça ne doit plus être le cas aujourd’hui après son abandon. Azélia ne sait donc pas s’il a instauré une coutume pour les anniversaires de Laura et maintenant qu’elle se trouve juste en face de la porte de la maison qu’ils ont payé à deux dans le passé, elle se trouve ridicule de ne pas avoir téléphoné juste avant de venir pour au moins savoir si elle devait emmener quelque chose ou autre mais bon, c’est trop tard pour faire demi-tour et elle ne le sait que trop bien. De toute façon la brune a fini de fuir, tout cela est derrière elle et elle ne compte pas redevenir cette femme lâche qu’elle a pu être. La brunette se sentit désolée, se fondant en excuse même si au fond d’elle elle sait qu’elle ne se serait pas pardonné si elle avait loupé ça. En sentant qu’il ne lui en voulait pas d’être venu, un sourire s’élargit sur son visage. Pour la première fois depuis qu’elle est venue, elle se sent en confiance. Bon ce n’est toujours pas gagné pour la retrouver à cent pour cent mais c’est quand même un bon début. « Je m’en serais aussi voulue de louper une nouvelle fois son anniversaire ! » Dit-elle tout en honnêteté même si ce n’est pas certain qu’elle ait pris la bonne décision de souvenir son absence mais bon, qu’elle en fasse illusion ou non ça ne changera pas les faits de toute façon. Finalement elle mit un pied dans son ancienne demeure pour le suivre dans la cuisine. « J’avais peur de débarquer à l’improviste et déranger donc j’suis contente de constater que ce n’est pas le cas. » Commentait-elle simplement en l’observant avant de ne pas pouvoir s’empêcher de regarder tout autour d’elle. La maison avait bien changé et on voyait bien qu’elle y abrite un enfant désormais. Ils avaient préparé sa chambre avant qu’elle ne porte mais Laura n’est plus un bébé même si dans son cœur elle restera toujours son bébé enfin de compte, qu’importe comment elle s’est comportée avec elle. Revenant à la réalité, sortant ainsi de ses pensées, elle bougea instinctivement sa tête de droite à gauche tout en répondant « Oui bien sûr j’vais les mettre dans la chambre ! » Elle sait où c’est après tout et même elle a l’impression que son ventre va exploser, comme si elle se trouvait à un premier rendez-vous et qu’elle avait pleins de papillons dans le ventre mais bon il faut qu’elle passe outre elle devient ridicule là. Azélia aurait très bien pu le laisser l’emmener et elle aurait eu envie de se donner des claques de ne pas passer outre. C’est à cause d’elle si elle se sent bizarre dans son ancien chez soi, elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même. « Non non vas-y je comprends j’vais l’apporter en attendant sait-on jamais si elle se réveille ! » Dit-elle avec un petit sourire avant de partir vers leur ancienne chambre pour le cacher avec que Laura se réveille et saute dessus pour l’ouvrir. Elle se sent tellement bête, elle dit comprendre mais tout ce qui touche aux siestes et tout ça, elle n’y connait rien et elle s’en veut au maximum. Finalement, essayant de ne pas faire sa commère en regardant la maison où a grandi sa fille avec attention, remémorant certains souvenirs. En revenant finalement vers la cuisine, elle tomba nez à nez avec un tableau qui était déjà là quatre ans plus tôt et elle ne put s’empêcher de rire en commentant auprès de Mason « Il est toujours là lui ? Je m’attendais à retrouver tout sauf ce tableau-là ! » Elle ne sait pas exactement pourquoi le tableau représentant un clown, du moins c’est un tableau d’art, Az voit un clown mais il représente pas mal de chose en réalité, en tout cas il faut croire que le tableau arrive à la décoincer un peu et la détendre. Il faut dire que dans le passé ils n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur l’image qu’il représentait et ils débattaient souvent devant, sans jamais l’enlever et apparemment il est toujours là. Azélia aurait pensé que revivre dans sa tête des moments de leur passé la rendrait mal mais non, ça fait du bien de repenser à ce genre de pensée pour la simple et bonne raison qu’ils étaient heureux. C’est toujours mieux que lorsqu’elle repense à des choses tristes et pense que sa destinée* c’est de mourir seule à cause de ses choix à la con. « Tu veux que je t’aide pour quelque chose avant que Laura ne se lève ? » Quoi exactement elle ne sait pas mais c’est plus pour se rendre utile en étant son bras pour ce qu’il veut faire avant que la petite se lève. En tout cas même si elle stressait avant de venir, elle est tellement heureuse de se trouver ici pour l’anniversaire de sa fille, de leur fille. « Ah je crois je l’entends ! » Peut-être est-ce qu’elle a une bonne ouïe ou encore qu’elle s’est fait un film parce que la petite ne fit pas encore son apparition mais peut-être est-elle en train de descendre l’escalier après tout.

luckyred.

Si Mason était encore un peu sous le choc de cette soudaine apparition, il en était tout de même soulagé. Il avait longtemps hésité à l'appeler, mais n'avait pas appuyer sur la dernière touche. Il n'arrivait pas à savoir ce qu'il fallait vraiment faire. Seulement, pas de choix à faire, Azélia l'avait fait pour lui. Pour une fois, il n'avait plus cette lourde responsabilité. Elle prenait les décisions d'elle-même pour elle et sa fille. C'était une grande étape pour la petite famille, mais c'en était une plus que nécessaire. Tout s'enchaînait à une vitesse folle entre eux. Entre noël, le bar et maintenant sa visite à la maison, tout s'accélérait d'un coup. Elle avait passé trois ans loin d'eux, puis un an à faire yoyo entre chez elle et le parc juste pour voir Malia quelques heures et maintenant elle était chez eux de son propre chef. Apparemment, le malaise était une nouvelle attitude entre eux deux car il ne la quitta pas d'une semelle. Cette peur constante de déranger était nouvelle chez elle. Mason l'avait déjà connue beaucoup plus sûre d'elle. Enfin, il devrait se douter que la timidité des débuts resterait encore quelque temps. Si elle était partie la dernière fois, l'alcool avait sans doute été d'une grande aide quand même. Et elle devait avoir la pression pour la surprise qu'elle allait faire à sa fille. « Ah non, on a décidé de passer une grande partie de la journée ensemble pour profiter. Sharlee devrait débarquer un peu plus tard, quand elle aurait un temps libre. Pour la famille, ça attendra le repas du soir, comme d'habitude. » Ses parents n'auraient voulu raté cet anniversaire pour rien au monde. En plus, c'était l'occasion pour que Malia passe un peu de temps avec les Maccallister aussi malgré les relations parfois étrange entre lui et eux. Mais il n'avait pas voulu couper toute discussion avec eux juste parce qu'Azélia n'était plus là. Cette famille avait toujours été importante pour elle, celle qui l'avait aidée à s'en sortir. Il avait toujours pensé qu'elle pourrait être tout aussi importante pour sa fille. Mais son ex ne devait sans doute pas savoir ce rituel alors il valait mieux ne pas trop insister dessus. Il tourna furtivement la tête vers la brune en se dirigeant vers la cuisine. C'était bizarre de la retrouver dans ces couloirs après toutes ces années. Elle aussi devait se sentir intruse dans ces lieux. Il pouvait la voir regarder tous les nouveaux détails qui avaient pu se rajouter sur les murs et autres avec la poussée de Malia. La décoration en elle-même n'avait pas bougé, c'était juste toutes les petites touches d'enfant qui pouvait le faire croire. Mais il préférait la laisser redécouvrir la maison en silence. Une fois arrivé dans la cuisine, il attendit d'être sûr qu'elle était vraiment à l'aise à l'idée de retourner dans leur chambre pour faire quoi que ce soit. Il lui fallut un petit temps de réadaptation, mais elle finit par prendre son courage à deux mains et à s'y diriger. Il retourna donc à son évier pour essuyer énergiquement une assiette. Il pensait qu'il serait perturbé de la savoir sur place, mais ce qui le perturbait vraiment était de ne pas l'être. Il laissa l'eau couler pour enlever la mousse de ses mains et des assiettes. Faire la vaisselle avait le don de le détendre, de le laisser réfléchir à tête reposée. Pourtant, il était un peu plus ailleurs que prévu aujourd'hui. Entre l'anniversaire de Malia et la présence d'Azélia, il avait du mal à faire ralentir son cerveau. Des souvenirs précis lui revenaient comme des flashs, des souvenirs de couple. Il se rappelait de la cuisine dans un bordel monstre après que la jeune femme ait cuisiné toute une après-midi. Mason proposait toujours de ranger après elle. Il était heureux de la laisser se reposer alors qu'elle avait cuisiné exprès pour lui. Ou sinon c'était lui qui créait des situations catastrophes en s'essayant lui aussi dans des recettes tordues. Il ne savait même pas comment elle pouvait goûter ses plats tellement ils étaient immondes à l'époque. Il fut rappeler à la réalité en entendant son rire si particulier. Il se tourna, les mains pleines de mousse, et regarda le fameux tableau victime de nombreux débats. Il rigola en le regardant et attrapa un torchon pour éviter de goutter sur le sol. « Ce musicien a décidé que sa place était dans cette cuisine. Il n'a rien voulu entendre quand je me suis demandé si je devais le déplacer ou non. Alors je l'ai laissé. » Mason n'avait pas pu s'empêcher de préciser que c'était un musicien. Il savait qu'Azélia n'avait pas du tout le même avis et elle devait toujours avoir le même point de vue aujourd'hui. C'était une façon comme une autre de détendre l'atmosphère. « Tu vas retrouver beaucoup de chose d'avant. Je n'ai pas eu le temps de penser à la décoration dans les premiers temps et après je ne voyais pas quoi enlever. Je ne suis pas un pro dans la matière je te rappelle. » La jeune femme avait dû passer un sacré nombre d'heures à tout réarranger quand elle avait emménagé avec lui. Il n'avait même pas osé proposer une couleur pour les murs. Mieux valait ne pas tenter le diable en recommençant tout tout seul ensuite. Cela ramenait certes des souvenirs et ça n'avait pas toujours été facile, mais il avait quand même préféré garder tout comme ils l'avaient construit. « Non, c'est bon je gère. Il me reste les couverts à nettoyer et j'ai fini. Je laisse le tout sécher d'eux-même, c'est plus simple. Mais merci d'avoir proposé. » Il était bien trop efficace à cette tâche maintenant, elle était arrivée trop tard pour pouvoir faire quoi que ce soit. Mais, comme elle le disait si bien, la petite commençait à bouger là-haut. Celle-ci devait faire exprès de se tourner et retourner dans son lit pour faire grincer les lattes du lit. Elle voulait qu'on s'occupe d'elle jusqu'au bout en ce jour particulier. « Bien vu ! Tu a l'oreille dis donc. Oui c'est elle, mais elle ne descendra pas d'elle-même. Elle attend que je vienne la chercher. » Il coupa le robinet et essuya ses mains avant d'étendre le torchon sur la porte du four. Il s'approcha d'Azélia en jetant un coup d’œil à l'escalier. « Vas-y ! Fais-lui la surprise. Va t'occuper d'elle ! » Il lui sourit pour la pousser à y aller.

luckyred.

Etre là ce n’était pas vraiment préméditée et dans s un sens cela avait du bon puisqu’elle n’avait pas pu flipper pendant des heures. Non même si elle s’était prise la tête toute seule pour savoir quoi faire, elle n’a pas non plus paniquée de mal faire les choses comme elle a pu le faire plusieurs fois avant de se voir, en général au parc. C’est peut-être la meilleure chose à faire en fait pour ses petites retrouvailles, faire sans vraiment préparer au préalable. Bien sûr elle n’est toujours pas aussi à l’aise dans cette maison qu’autrefois, mais il y a tout de même du progrès et c’est en bonne voie pour que tout cela se passe normalement prochainement. Elle se rend une fois de plus compte de tout ce qu’elle a manqué et encore une fois elle ne peut décidément s’en prendre qu’à elle-même. « C’est cool alors, elle va avoir une grande journée pour profiter de ses quatre ans ! » elle a tellement grandit. Même cette année à chaque fois qu’elle la voit elle a la sensation de la voir changer. Faut dire qu’à cet âge-là on grandit à une vitesse hallucinante. Azélia n’est pas du tout une experte en la matière mais elle remarque bien cela. Elle est maman et pourtant, elle n’a jamais changé les couches culottes de sa môme, n’a pas préparé le moindre biberon et n’a pas été réveillé à des heures tardives dans la nuit en l’entendant pleurer via le baby phone. Non, tous ses moments elle les a loupé tout comme ses premiers pas, ses premiers mots et tellement de moments qu’elle ne pourra malheureusement jamais rattraper mais elle compte être là à partir de maintenant, de ne louper aucun anniversaire. C’est beau de dire ça, maintenant il manque plus qu’à le prouver mais Azélia pense plutôt que pour le faire il faut simplement qu’elle montre qu’elle ne compte pas partir, qu’elle est là pour de bon et qu’elle est prêt à patienter le temps qu’il faut, même si aujourd’hui ça a été beaucoup plus fort qu’elle. En tout cas allant déposer les cadeaux pour leur fille dans la chambre qu’il partageait autrefois pour les cacher, Azélia avait deux sensations étranges et distinctes. Déjà elle se sentait dans un sens comme une étrangère et pourtant dans un autre sens elle avait l’impression d’être ici à sa place. C’était tellement bizarre et elle ne savait pas quel côté croire dans les deux qu’elle fit comme si de rien n’était avant de revenir auprès de Mason mais sans pas s’arrêter devant un tableau qui lui rappelait bien des souvenirs et plutôt des débats avec le jeune homme. « C’est un clown ! » Dit-elle en essayant de négocier pour lui faire comprendre qu’elle avait raison, comme autrefois. « Ou alors un clown dans un film de Grease qui ne fait que de la musique alors ! » Oui peut-être que c’est un clown musicien aussi, ça peut être probable, au moins tout le monde est content. Lui faisait un sourire au coin en le regardant, ça fait parfois du bien de parler et de rien. Comme autrefois. « Je comprends et heureusement, j’aurais eu peur de tomber dans un endroit ayant fait la guerre de Corée. » Dit-elle simplement pour l’enquiquiner un peu, se détendant par la même occasion à force de le chambrer puisqu’elle se sent un peu plus à l’aise quand Azélia se comporte ainsi et c’est bien normal. En même temps c’était un sujet qu’elle ne pourrait oublier, lorsqu’il essayait de l’aider lors de leur emménagement avant de finalement la laisser se débrouiller seule. Des sujets inoubliables comme ça en sa compagnie, elle en a des tas, ce n’est qu’un parmi d’autres et se trouver ici, ça lui ramène encore et toujours des souvenirs qui étaient dans un coin de sa mémoire. En tout cas elle le laissa donc finir la vaisselle non pas lui proposer son aide mais finalement son regard tomba sur une photo au mur qui lui donna le sourire, Malia quand elle était bébé, à côté d’autres photos où elle est plus âgée et où on peut voir l’évolution. S’approchant finalement pour la voir de plus près en prononçant un simple : « C’est fou comme elle te ressemble, même bébé elle a tes traits ! » Elle connaissait ses traits par cœur, du moins elle parle au passé mais il n’a pas tant changé depuis qu’elle l’a quitté. « On a vraiment fait du bon travail ! » Dit-elle en parlant du fait que leur fille soit adorable parce que elle, elle n’a pas vraiment travaillé quant à son caractère et son éducation mais inutile d’y revenir, ça ne sert à rien mis à part se faire du mal. De toute manière elle fut sortie de ses pensées en entendant Malia bouger dans son lit à plusieurs reprises. « J’ai juste hâte de voir sa petite bouille en voyant la surprise ! » Dit-elle les yeux pleins d’étoiles. Même si Azélia n’était pas vraiment certaine de venir sans y être invitée au préalable, elle n’a jamais douté sur le fait que sa présence allait réjouir sa fille. Non si elle hésitait c’était par rapport à Mason qui peut-être n’allait pas voir son arrivée surprise d’un très bon œil. Mais bon, pour Malia elle est prête à s’imposer et arriver dans son ancienne demeure. Son bonheur passe avant tout non ? Ça ne fait aucun doute là-dessus. Si Azélia avait besoin d’être présente pour ce nouvel anniversaire alors que pour la première fois elle se trouve à la fois dans la ville de Pasadena mais aussi présente dans la vie de la petite, elle n’aurait pas osé mettre un pied si elle avait imaginé que voir sa maman n’aurait pas fait plaisir à Malia, alors Az ne serait pas prise même si ça l’aurait sans le moindre doute rongé d’être loin en cette journée si spécial. Finalement, alors qu’elle fixait l’escalier, son regard dévia vers Mason finalement alors qu’il la pousser à aller la chercher. Ca ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Lui faisant un sourire comme pour le remercier sans avoir besoin de le dire quant à l’invitation à monter la chercher, elle ne perdit pas une seule seconde avant de monter. Entrouvrant encore plus la porte pour y laisser apparaitre sa tête, elle fit un sourire en prononçant un « Coucou ma puce ! » un sourire naquit sur le visage de Malia alors qu’Azélia pénétra dans la chambre pour venir vers son lit, s’y asseoir et la prendre dans ses bras pour la serrer dans ceux-ci. « Maman !! » Si ce n’est pas la première fois qu’elle l’appelle ainsi ça lui fait chaude au cœur à chaque fois. « Bon anniversaire ma grande ! » Dit-elle un énorme sourire sur ses lèvres aussi. A peine fut-elle assise que Malia commençait à lui présenter toutes ses peluches tout en lui annonçant sa préférence pour son doudou qu’elle ne quitte jamais. Azélia avait déjà le vu dit doudou les fois où elles s’étaient vu au parc par exemple mais elle n’avait pas vu l’intégralité de ses peluches puisque c’est la première fois qu’elle a remis un pied ici depuis qu’elle avait bouché bagages. En tout cas Azélia eu un petit sourire en apercevant une girafe parmi les peluches étant avec elle dans le lit, elle lui avait offert le soir de noël. Dans sa jeunesse Az adorait les girafes alors elle s’était dit que ça serait peut-être quelque chose qu’elle lui avait donné dans les veines même si elle n’est pas certaine que ça marche ainsi. Elle espère bien que le prochain cadeau à l’occasion de son anniversaire aura autant de succès. Après avoir discuté quelques instants, Azélia se leva finalement du lit pour lui attraper un petit quelque chose, il fait chaud à l’intérieur mais il ne faudrait pas non plus qu’elle attrape froid. Ce n’est pas encore le printemps. « Tu viens on va en bas rejoindre ton père ? » Et aussitôt dit, aussitôt la petite se leva d’un bond, comme si elle n’attendait que ça : pouvoir sortir de sa chambre. On aurait dit une vraie pile électrique alors qu’elle courait sauf dans les escaliers où elle devait avoir l’habitude de devoir prendre son temps pour descendre ou monter, tout en criant, « Papa, maman est là ! » Alors qu’Azélia la suivait de près. Si Malia était aussi excitée là tout de suite, autant dire qu’elle allait l’être davantage au moment des bougies sur le gâteau plein de crème fouettée. On aurait dit qu’elle se trouvait entre des stands dans une fête foraine alors qu’elle a le droit à de la barbe à papa ou encore à des churros. Enfin on ne dirait pas seulement, elle est heureuse et ça se voit sur sa petite bouille d’ange. Avec cette bouille-là, il y a fort à parier qu’on ne peut rien lui refuser pour sa journée d’anniversaire, que ce soit les ballons ou même les chapeaux en carton qu’Azélia trouve d’ordinaire ridicule, même avec cette bouille-là elle est prête à faire des confessions. « Maman peut rester pour mon anniversaire ? » Tenta-t-elle de chuchoter à Mason mais ce fut tout sauf discret puisque cela parvint jusqu’aux oreilles de la belle blonde. « Je suis justement venu pour ça ! » Dit-elle un petit sourire au coin alors que Malia semblait ravie. Elle aurait pu attendre un peu pour lui faire la surprise mais non, c’était bien trop tentant. En la voyant ainsi elle échangea finalement un regard complice avec Mason. Azélia est vraiment heureuse, elle a vraiment bien fait de venir.

luckyred.

Si Mason avait été un peu mal-à-l'aise avec l'arrivée d'Azélia, il ne ressentait plus aucune pression maintenant. C'était presque normal qu'elle soit à ses côtés dans cette cuisine. Il se rendait bien compte de toute l'évolution qui avait eu lieu dans leur relation. Il avait depuis longtemps passé le temps de la rancune contre elle. Il repensait encore quelque fois à ces années seul, mais il essayait de se dire que le destin avait fait son choix et qu'il ne pouvait rien y changer. Il ne voulait pas détruite toute entente alors que Malia avait tant envie de connaître sa maman. Il avait vu tellement d'enfants être blessés parce que leurs parents étaient incapables de communiquer et il ne souhaitait pas faire vivre ça à sa fille. Alors, il avait fait en sorte de communiquer avec elle comme il le pouvait, tout en restant neutre. Cependant, ce temps des distances était fini, il commençait à bien le remarquer. Il suffisait de voir combien ils avaient rigolé à leur dernière soirée. Ce n'était pas du tout dans ses plans au départ, mais il ne le regrettait pas du tout. Et maintenant, il retrouvait les petites taquineries qu'ils s'étaient toujours faites, comme si de rien n'était. Il ne pensait pas pour autant que leur lien redeviendrait exactement le même, mais il pouvait voir qu'une connexion entre eux était possible. Il espérait soudain qu'une amitié pouvait se former, revenir à la base même ne pouvait leur faire que du bien. Il avait toujours apprécié rigoler avec elle et il se rendait compte que ça lui avait même manqué. Il savait qu'il n'avait pas besoin de prendre mal ses remarques, il savait comment elle fonctionnait. Cela faisait tellement de bien de ne pas avoir à réfléchir à chacune de leurs phrases, juste agir comme bon lui semblait. Ça restait tout de même assez perturbant pour lui, il n'avait plus l'habitude après tout ce temps. « Allez, je t'accorde le clown de Grease, mais juste pour cette fois ! » Cela voulait-il dire qu'il souhaitait avoir d'autres occasions de débattre avec elle ? Il n'arrivait pas à distinguer la réponse dans les méandres de son esprit. Du moins, il ne savait pas pour quelles raisons il voulait la revoir, car il n'y avait aucun doute qu'il y aurait d'autres rendez-vous. Cependant, ce n'était pas le moment d'y penser, il avait bien d'autres choses à penser s'il avait l'intention de finir cette journée en vie. Surtout qu'aujourd'hui était un jour en l'honneur de Malia, pas de lui ou d'Azélia ou même de leur couple. Aujourd'hui, ils devaient se concentrer sur leur fille avant tout, pas penser à autre chose. « La guerre de Corée ? T'y vas fort quand même ! On ne crie pas famine chez moi, j'ai appris à faire à manger depuis le temps. » Pas qu'il ne savait pas cuisiner à l'époque, mais il n'avait pas un livre de recettes très développé. Ça avait été un de ses objectifs après coup, ne pas se laisser aller aux mêmes routines, toujours évoluer pour mieux découvrir les plaisirs de la vie. S'il n'était pas un professionnel dans la pâtisserie comme Azé, il avait voulu faire découvrir cette passion à Malia. Il avait pensé que de lui apprendre à faire des gâteaux pouvait l'aider à mieux cerner sa maman, à avoir un petit aperçu d'elle, même flou. Il vit son ex se dirigeait vers une exposition de photos de la petite et sourit. Il ne pensait pas avoir fait un mauvais travail en mémorisant tous ses changements. Il adorait les regarder régulièrement et voir à quel point elle était heureuse. Cela le rassurait et lui permettait de se dire qu'il n'était pas un mauvais père, qu'il s'en sortait jusqu'à présent. « Ben j'espère qu'elle ne va pas me ressembler au niveau caractère parce que je ne veux pas me retrouver au milieu d'une attaque nucléaire. On a évité la guerre de Corée alors ce serait bien de faire la même chose avec la troisième guerre mondiale. » Il savait d'avance qu'il ne laisserait rien passer, pas la moindre bêtise. Il avait beau être un papa poule, il ne voulait pas voir sa fille partir dans des situations tordues. Quant aux garçons, il valait mieux pour eux qu'ils se tiennent à carreaux s'ils voulaient en jour avoir des héritiers. S'il était aussi intransigeant pour sa cousine, il ne valait mieux pas essayer d'imaginer comment il allait être avec Malia. Heureusement qu'elle ne venait que d'avoir quatre ans, il avait encore le temps pour apprendre à contrôler ses pulsions de protecteur. Peut-être qu'Azélia pourra prendre le relais à ce moment-là, ce n'était sans doute pas trop demandé. En tout cas, elle semblait vraiment ravie de récupérer son rôle de mère et d'aller réveiller sa fille. Il ne lui répondit même pas quand elle évoqua l'éventuelle réaction de cette dernière, il pouvait se la représenter sans aucun problème. La petit puce allait sans doute sauter partout, surexcitée, et elle allait présenter toute sa petite famille. Elle faisait ce coup-là à absolument tous les invités qui avaient le malheur de poser un pied dans sa chambre. Il profita de ce petit temps de repos pour aller se poser dans le canapé. Il n'alluma pas la télé ou la radio, il se contenta juste de s'asseoir quelques minutes. Il se doutait que la jolie brune ferait en sorte de ne pas le laisser trop seul pour qu'ils profitent tous ensemble de l'après-midi. Il ferma les yeux et écouta le petit murmure qui lui parvenait de l'escalier. Les sons étaient indistincts, leurs petits secrets restaient cachés dans le couloir, mais il appréciait juste la bonne humeur qui se propageait. Pas de pleurs, pas de cris, pas d'énervement, pas de doutes, pas de pensées sombres… Il y avait juste des pensées positives dans cette maison, rien que des ondes apaisantes. Il sentit ses yeux s'alourdir et se laissa bercer par le bruit sourd de la conversation. Finalement, il n'y eut plus que du silence dans son esprit. Le noir devant ses yeux se laissa évincer par des brides de souvenirs farfelus. Il se sentait bien ainsi, il était totalement détendu pour la première fois depuis trop longtemps. L’inquiétude pour Malia avait baissé d'un bon cran, le poids sur ses épaules avec. Soudain, un cri aiguë le fit se lever en sursaut. Il posa une main sur ses côtes pour se rappeler que son arme était resté au poste, comme d'habitude. Il regarda alors autour de lui et vit sa fille courir vers lui. Il la rattrapa dans son élan et la prit dans ses bras. Encore heureux que ces gestes n'étaient plus qu'un automatisme pour lui, il pourrait ainsi cacher sa petite faiblesse. Il ne voulait pas se faire charrier parce qu'il s'était endormi en plein milieu de l'après-midi. Avec sa chance, la rumeur risquait de circuler bien vite vers Sharlee ou ses collègues et, là, il serait fichu. « Tu as envie ? » Il regarda avec complicité son ex en attendant la réponse rapide de Malia. « Ouiiii !! » Il décala discrètement sa tête sur le côté pour ne pas se faire exploser les tympans. Il devrait pourtant être habitué à force de la voir débarquer dans la chambre pour qu'il vienne s'occuper d'elle. « Et tu veux faire quoi ? » Il la déposa sur le sol pour qu'elle puisse être libre de ses mouvements. Il savait déjà qu'elle risquait de courir à un bout de la maison pour leur montrer un jeu ou un dessin. Elle ne pouvait jamais s'arrêter de bouger et elle n'avait pas encore pris de sucre. Il alla se poser contre le bord du canapé en attendant qu'elle décide. Elle avait l'air de se mettre la pression pour rendre fière Azélia. Le jeune homme se tourna vers celle-ci en la questionnant du regard. « Tu as peut-être une idée ? Un nouveau jeu qu'on ne connaît pas encore ? » Il pourrait très bien trouver des idées, mais il avait décidé de laisser les filles prendre les décisions. Il allait être une marionnette docile ou presque. Il mettrait quand même le haut-là s'il voyait que ses aptitudes étaient trop justes, mais il ne pensait pas qu'elles pousseraient à ce point ses limites. « Je sais !! » Et voilà qu'elle repartait dans l'escalier avec une énergie de folie. Il l'observa avec amusement. Il était loin le temps des biberons avec elle. « Promis, je ne sais pas du tout ce qu'elle vient de trouver. Il faut s'attendre à tout ! J'en découvre tellement avec elle. Tu verras, c'est magique ! » Il avait d'abord été surpris de toutes les surprises que Malia lui avait fait découvrir. Lui aussi avait eu une jeunesse un jour, mais c'était si différent lorsqu'on  devenait un adulte. On ne voyait plus d'un même œil tous ces jeux enfantins et il avait vite compris à quel point la vie était simple quand on était un enfant. Il adorait retrouver cette vision du monde si simple qu'elle pouvait avoir. Elle pouvait inventer tout un univers avec quelques objets seulement. Mason était toujours aussi admiratif de cette façon qu'elle avait de lui faire oublier tous ses soucis. « J'ai !! » Il se releva et vint s'accroupir à ses côtés pour observer ce qu'elle avait en main. Elle avait dû fouiller dans tous ses placards pour le retrouver ce CD, ils ne l'avaient pas utilisé depuis des mois. Il leva un regard désolé vers Azélia, mais comment pourrait-elle dire non ? C'était le risque d'avoir un enfant, il fallait ensuite accepter de se ridiculiser des milliers de fois pour le rendre heureux. Le policier l'avait vite accepter, mais il avait peur que la brune ne soit pas prête pour cela. « J'espère que tu aimes les dessins animés ! Parce qu'on va pouvoir chanter et danser au rythme de leur musique ! » Et ce n'était que le début, il en était sûr à 100 %. Maintenant que Malia était levée, ils allaient enchaîné jeu et thé avant de faire le goûter, elle ne leur laisserait aucun moment de pause. Il se dirigea vers le lecteur et lança le jeu de karaoké. Il attrapa la télécommande avant de la lancer vers la jeune femme. « A toi l'honneur. Choisis bien surtout ! » Il appuya cette remarque d'un regard intense, et fatigué, pour qu'elle commence doucement. Il ne se voyait pas chercher à toute vitesse les paroles pour suivre le jeu, il n'était pas encore assez réveillé.

luckyred.

C’est la première année qu’Azélia passe l’anniversaire de sa fille avec cette dernière et le père de celle-ci Mason et autant dire que ça ne peut que la réjouir. Ça serait mentir que de prétendre que durant ses dernières années elle n’était pas mal en ce jour particulier. Ce qui peut être normal après tout, faut dire que c’était quand même le jour de la naissance de sa propre fille, qu’elle l’est élevée ou non ça ne change rien à l’importance de cette journée. Ce n’était pas la seule signification de cette date, c’était aussi son départ, la plus grosse erreur de sa vie mais autant dire que Malia est bien plus importante, ses pensées n’allaient que pour elle et pour son envie d’être auprès d’elle. Autant dire que cette année, le simple fait d’être dans la même ville que sa propre fille et de la connaitre lui avait donné envie d’être là. Elle avait ce besoin au fond d’elle, c’était pour elle qu’elle le faisait mais aussi pour Malia. Elle allait pouvoir le passer avec sa maman pour la première fois et la brune qu’est Azélia voulait se persuader que ça allait lui faire plaisir autant qu’à elle. Encore une fois c’est elle qui passe en premier et ça sera toujours le cas. Autant dire que le fait que tout se passe bien avec Mason depuis son arrivée dans leur ancienne maison à tous les deux la réconfortait dans son idée comme quoi c’était une bonne idée d’être venue. Azélia n’est pas venue pour lui c’est vrai mais le fait que tout se passe bien la rassure. Elle n’a jamais voulu avoir une relation conflictuelle avec Mason. Ça n’a jamais été le cas jusqu’à ce qu’elle parte puis revienne. Leur couple allait très bien et c’est seulement son abandon qui est venu tout gâcher au final. Avoir un enfant avec un homme avec qui elle passe son temps à se disputer ce n’était pas son vœu dans la vie. Voir qu’ils peuvent réussir à passer par-dessus, même pouvoir passer des bons moments en tant qu’amis ça la rassure, c’est le mieux pour tout le monde, autant pour Malia, Mason et même pour elle-même. Là, la situation semble détendue en attendant que leur fille se réveille de sa sieste pour être en forme pour ce long après-midi qui est le sien. « Oh bah ça sera encore un clown de grease la prochaine fois. » Est-ce que ça veut dire qu’il y aura d’autres fois ? Au début, lorsqu’Azélia ne savait pas comment se comporter, elle aurait sans doute baissé le regard de peur de trop s’avancer et regretter au final en se rendant compte qu’elle allait trop vite mais là elle ne baissa pas les yeux.  Elle espère bien que ça ne soit pas la dernière fois qu’elle va passer par ici, elle compte bien sur le fait de faire partie de la vie de Malia et maintenant que toute cette histoire a fait un grand pas, elle ne compte pas en faire un en arrière. Azélia ne veut pas en faire des montagnes mais elle est vraiment satisfaite de la tournure des évènements. « J’espère bien, j’ai certains souvenirs de tes plats… » Elle resta la phrase en suspens avec un sourcil relevé pour le taquiner. Qui aime ben châtie bien comme on dit et pouvoir le charrier comme autre fois ça fait quand même du bien. Elle ne dit pas cela pour faire sa fourbe, quoi que mais c’est vrai qu’elle a certains souvenirs de ses plats dont elle se forçait à manger sans grimacer pour lui faire plaisir avant de finalement lui avouer qu’elle n’était pas. Ils en avaient souvent ris de ses situations comiques et s’en souvenir lui laisse un sourire simple sur les lèvres. « Non mais c’est un mensonge, je doute bien que tu n’as pas empoisonné notre fille, tu as sauvé la dinde ! » Dit-elle en se souvenant de noël, l’ambiance n’avait pas forcément été au rendez-vous c’est vrai mais ça leur avait permis tout de même de passer les fêtes tous ensembles et non seuls chacun de leurs coté. De toute façon d’une manière général, elle ne doute pas du fait qu’il se soit amélioré dans ce domaine. Elle le voit comme un papa parfait auprès de leur enfant et non par exemple comme un père qui nourrit son enfant que par des sucreries. Non non, pas du tout. Enfin qu’importe, le sujet de conversation avait dévié sur leur fille, comment ils l’avaient tous les deux bien réussi tellement leur princesse est génial. Riant finalement à sa remarque, elle se tourna vers Mason pour lui dire tout en le regardant « Parles pas trop vite, elle va avoir ton caractère sinon. T’es son super papa, elle voudra être comme toi ! » Devenir comme son père… rien que d’y penser ça lui serra la gorge puisqu’elle, elle a toujours eu peur de devenir comme le sien mais elle changea vite de pensées en continuant « De toute façon avec un papa policier et protecteur, elle filera droit ! » Dit-elle dans le sens de ses relations. Son propre caractère lui permet de pouvoir avouer que personne ne pourra toucher à un seul cheveu de la petite. Avec des parents comme eux, les garçons qui oseront lui briser le cœur dans le futur ne se douteront pas du risque qu’ils prendront. Ils ont encore le temps, Azélia espère bien que le temps ne passe pas à une vitesse folle, elle veut profiter de chaque moment de la vie de Malia et non pas la voir devenir une adolescente rebelle puis une jeune femme aussi vite. La preuve, le simple fait de savoir qu’elle peut se comporter comme la maman qu’elle aurait toujours pu être en allant s’occuper de sa fille ça la rend toute heureuse. Elle a suffisamment manqué de choses alors elle si elle avait le pouvoir d’arrêter le temps pendant un moment, sans doute qu’elle userait de ce pouvoir. Ça lui permettrait peut-être de rattraper le temps perdu qui sait, mais malheureusement c’est trop tard, elle ne peut revenir en arrière même si elle aurait aimé pouvoir le faire.

Après un petit moment de complicité entre la mère et sa fille, elles n’ont pas mis longtemps avant de rejoindre Mason au rez-de-chaussée pour cette journée haute en couleur. L’entendre limite crier de joie en annonçant qu’elle voulait la présence de sa mère pour ce moment qu’ils devaient passer exclusivement à deux, lui fit chaud au cœur. Azélia aurait très bien pu trouver une idée de jeu qu’ils pourraient faire tous les trois mais à la voir là s’exciter comme une puce elle comprit rapidement qu’elle n’en avait pas besoin. « T’as une idée ma puce ? » Azélia ne doute aucunement de l’imagination débordante de leur fille, la présentation de ses peluches et toutes ses petites histoires lui avaient bien montré qu’elle ne manquait pas de créativité. Sans doute comme tous les enfants de son âge ? Sans doute oui mais Az ne la considère pas comme tous les enfants qu’elle connait et pour cause, c’est de sa fille dont il est question, pas de la fille de la voisine. Finalement Malia se mit à courir vers l’étage, sans doute sa chambre, laissant les deux parents avec un sourire amusées sur les lèvres. « Avoues, c’est un plan diabolique, vous voulez m’épuiser toute les deux pour finalement bouffer mon cerveau à la petite cuillère ! » Imagine loin d’être féérique mais voir Malia dans cet état la faisait sourire, oui ça la rend véritablement heureuse mais sait-on jamais, leur fille est tellement une boule d’énergie que ça pourrait les rendre fou tous les deux à cause de la fatigue. Mais Azélia est prête à prendre le risque, même plus d’une fois qu’une à vrai dire. Partageant finalement un regard complice en la voyant revenir, Azélia ne put s’empêcher de rire en comprenant dans quoi il s’embarquait. Le chant, même si elle adore ça ce n’est pas vraiment l’une de ses qualités loin de là, si bien qu’il se pourrait bien qu’il se mette à pleuvoir. « Chanter c’est une épreuve mais au son des histoires de princesse j’suis prête à chanter tout au bout de la nuit. Prêts à ce qu’il pleuve à cause de Cendrillon ? » Azélia ne va pas se plaindre bien au contraire, elle est prête à jouer le jeu pour ce petit moment à trois. De toute façon, aujourd’hui elle fera ce qu’ils semblent bon qu’elle face, comme si elle allait être leur esclave mais de toute évidence ce n’est pas comme si elle allait devoir se forcer bien au contraire. Regardant alors la liste des chansons sur l’écran pour décider quelle serait la première musique adéquate, elle eut l’impression d’être sous pression en apercevant le regard de Mason, ce à quoi elle répondit par un simple « Allez un classique alors, tout le monde est obligé de connaitre. On va se prendre pour Balou avec le livre de la jungle. » Considérant cette musique comme un classique ça ne devrait pas être trop difficile si ? Il ne faudrait quand même pas s’épuiser dès la première musique quand même. « Vous êtes prêts ? » Demanda-t-elle en les regardant chacun leur tour avant d’appuyer sur la touche pour mettre en route. « Il en faut, peu pour être heureux, oui vraiment peu… » Commença-t-elle à chanter tout en essayant de bouger au son de la musique et de leurs voix. Finalement sa concentration se mit plutôt sur Malia et puis sur Mason. Azélia n’avait pas pensée à toute l’énergie que la chanson pourrait avoir et au vue de la petite qui dansait, ses deux vieux parents n’étaient pas dans le coup. Finalement à la fin de la musique Azélia se laissa tomber sur le canapé. « Je me sens vieille ! » Dit-elle finalement avec un rire cristallin. Passant finalement la télécommande en direction des deux autres « A votre tour, j’vous suis ! » Elle fera tout pour satisfaire Malia, quitte à se déguiser elle-même en clown alors elle peut bien danser toute la journée sur du Disney. « C’est bientôt l’heure du thé ! » S’écria finalement Malia en tapant dans ses mains apparemment ravie de ce début d’après-midi. Courant une nouvelle fois vers sa chambre pour chercher ses peluches pour les accompagner, Azélia débarrassa les quelques affaires sur les tables basses où ils vont sans doute faire leur moment de thé. « J’suis contente d’être là ! » Dit-elle en regardant Mason avec un sourire franc. « Puis avoues que je te sauve, t’aurais dû chanter pour deux ! » Dit-elle pour plaisanter en le désignant du doigt comme si elle lui faisait une grande faveur, en attendant que Malia les rejoigne dans le salon.

luckyred.