« J'aimerais te voir participer un peu plus aux activités familiales. » Blah blah blah... Noah avait droit à ce genre de phrase au moins une ou deux fois par mois, lorsque les parents décidaient de sortir un peu. On aurait dit un camp de jour et Shevonne était son animatrice qui lui reprochait de ne pas asser jouer avec les autres enfants. Il avait vingt-trois ans quoi! Il pouvait bien faire ce qu'il voulait. Ce weekend, les femmes de la maison avaient décidé de le passer au chalet. L'idée en général était cool, faut l'avouer. Passer deux jours complet en compagnie de Piper et sa tante... moins cool. Plus jeune, il adorait y aller, mais à cette époque, ils étaient les quatre enfants, ce qui rendait le séjour moins ennuyant. Maintenant, il n'y avait que Summer et lui. Pas que la jeune était emmerdante et que passer du temps avec elle était un supplice, il adorait sa petite soeur. Sans elle dans la maison, ça ne serait pas la même. Mais bon, il avait mieux à faire. De toute façon, selon lui, sa tante voulait seulement qu'il les accompagne afin de garder un oeil sur lui. Depuis qu'il a découvert le monde de la fête, alcool et drogue, il a l'impression que chaque question posée par Shevonne était un piège. Un simple
« Ça va ? » pouvait le perturber. Paranoïaque sur les bords ? Un peu, en effet. Faut pas le blâmer non plus. Le mec vend de la drogue et aide les gens à passer leur examen en leur fournissant les réponses, il a de quoi se stresser. Personne ne doit le savoir - sauf ses clients bien entendu. Chaque mot prononcé par les adultes était analysé par le jeune homme. Prendre des précautions, c'était tout ce qu'il faisait et jusqu'à maintenant, il s'en sortait très bien. Sauf pour Declan qui n'était pas censé être au courant, mais malheureusement, il avait été là au mauvais moment. Au moins, il semblait avoir gardé cette information pour lui et Carter était toujours dans l'ignorance de ce que son petit frère faisait. Encore heureux! Qui sait ce qu'elle ferait si jamais elle l'apprenait. Enfin bref, Noah avait réussi à convaincre les parents de ne pas l'apporter de force avec eux. En même temps, ses disputes avec elles devenaient redondantes et le jeune homme voulait toujours le dernier mot, il n'abandonnait pas. Du coup, les deux mères n'avaient pas le choix que de laisser passer. Et puis, ce n'est pas parce qu'ils vivent tous sous le même toit qu'ils doivent passer tout leur temps ensemble à se tenir par la main. Come on! Le jeune Dawson avait accompagné sa tante ainsi que sa conjointe et sa soeur jusqu'à la porte d'entrée lorsque celles-ci s'apprêtaient à partir. Normalement, il serait resté dans sa chambre et se serait contenté de leur crier
« Aurevoir » , mais cette fois-ci, il voulait savourer le fait qu'elle partait pendant deux jours, lui laissant la maison à lui seul. Il était même surpris qu'elle n'appelle pas Carter pour venir jouer la babysitter. Disons qu'elles pouvaient se montrer assez mamans poules avec leurs enfants, ça pouvait en être flippant. Une fois les femmes parties, il ferma la porte derrière lui et son premier réflexe fut de se laisser tomber lâchement sur le divan.
« Enfin seul. » souffla-t-il en prenant la télécommande en main pour allumer la télévision. Ayant la maison complète à lui pour le weekend, il aurait bien pu faire comme la plupart des jeunes et organisé une fête. Cliché, mais épic. Par contre, il n'avait pas envie d'avoir cette responsabilité sur les épaules et surtout de risquer de s'attirer des ennuis. Disons que s'il arrivait de quoi à la maison durant l'absence des propriétaires, à leur retour, il allait manger - comme les québécois le disent - un char de marde! Autant éviter une (autre) scène avec elles. Il lança un regard au chat, qui comme d'habitude était étalé sur le bout du divan comme un paresseux.
« On fait quoi maintenant ? » Il jeta un coup d'oeil à l'heure, bientôt le moment de souper. La question existentielle de la soirée : cuisinier ou commander ? Piper lui avait laissé quarante dollars avant de partir, du coup, il pouvait bien s'en servir pour commander une pizza. Pas qu'il n'avait pas d'argent, mais la bouffe est bien meilleure quand elle est payée par quelqu'un d'autre. Just saying. Sans hésitation, il prit son portable et composa le numéro de la pizzéria du coin pour se commander une pizza toute garnie. Devant la fenêtre du salon, il remarqua la voiture de sa voisine à son emplacement habituelle et un sourire se glissa sur son visage. Il prit à nouveau son portable en main et envoya un SMS à Melody.
Hey Blondie, ramène ton cul !!! Tournoi de tennis chez moi live. La pizza est en route. Bien entendu, il parlait de jouer à la Wii. La console se trouvait dans le salon et il pouvait en profiter pour l'instant. Même si c'était une console pour gamin, ça lui arrivait d'avoir envie de faire une partie de tennis ou de baseball. Il leur donnait quand même des mérites pour avoir inventer ces jeux. Tant qu'à sortir et se rendre à un vrai terrain de tennis, autant jouer dans son propre salon. Moins de trouble! Une vingtaine de minutes plus tard, quelqu'un sonna à la porte et le jeune homme prit ses jambes à son coup pour aller ouvrir. Contrairement au chat, qui était toujours couché sur son coin de sofa, indifférent. Pour faire changement...
« Et bim! Tu as fait plus vite que le livreur, tu m'étonnes Melody. Qui sait, on aura peut-être une pizza gratuite! » Tout le monde rêve du jour où le livreur arrivera en retard et que finalement arriver il dira
« Désolé pour le retard. Pour nous faire pardonner, nous c'est gratuit pour vous. » Malheureusement, ce moment n'est que fictif. C'est même à savoir si cela peut vraiment arriver. Qui sait? Il ouvrit la porte un peu plus grande pour laisser la chance à la blonde d'entrée.
« Les vieux... enfin, les vieilles sont parties pour le weekend, fait comme chez toi. Évite seulement de t'assoir à la place du chat sur le divan, il est bizarre et possessif. Je préfère t'avertir tout de suite. » Cela aurait pu être une blague, mais non... Le chat était possessif, un peu trop. Et si quelqu'un avait le courage de prendre son coin, il se la jouait à la Sheldon Cooper. Truc de chat...
« Alors, tu faisais quoi de bon chez toi ? »