Alors qu’elle était en train de se préparer pour sortir, Azélia n’était pas certaine que ce soit une si bonne idée d’y aller. Sur le coup, lors de la vente réalisée par la ville de Pasadena pour gagner de l’argent au profil des orphelins de la ville, sortir son portefeuille pour faire « l’achat » comme ils appellent ça de son ex petit ami, là après réflexion, la brune se dit qu’elle aurait dû s’abstenir pour le coup. Mais bon, c’est trop tard pour faire marche arrière. Après tout depuis qu’elle est revenue dans cette ville Californienne, elle tente par tous les moyens de faire comprendre à Mason qu’elle est là pour faire des efforts pour retrouver la confiance des autres qu’elle a perdus. Autant dire que si elle annule au dernier moment, surtout auprès des Mason ça ne va pas le faire, ça ne va pas le faire du tout. De toute façon elle a l’impression d’être une psychopathe qui suit son ex partout en ayant payé pour une soirée en sa compagnie alors qu’elle s’y rende ou non, elle aura toujours l’air d’une folle. Sauf que là en l’occurrence elle passera surtout pour une folle qui flippe. Ouais non, autant si rendre, passer une agréable soirée avec Mason en espérant que les noms d’oiseaux l’un contre l’autre ne soient pas de la partie et assumer le prix qu’elle y a mis, pour les enfants certes mais c’est quand même Mason sur qui elle a enchérit. Elle aurait pu y mettre un plus gros budget, elle aurait sans doute monté si d’autres personnes avaient fait monter les enchères quitte à ce que ça devienne cher mais le résultat est le même, c’est elle qui l’a acheté, lui, Mason et pas un autre. Azélia avait sorti sa carte de crédit pour d’autres mais c’est finalement sur le père de sa fille qu’elle est arrêtée. Ils n’ont pas eu de nouvelles de l’autre depuis qu’ils ont passé noël l’un avec l’autre chez Sharlee alors c’était peut-être l’occasion ou jamais de parler, d’avoir une soirée organisée rien que pour tous les deux. C’est peut-être ce qu’il leur faut pour mettre les choses à plat après tout. Enfin bref entre ça et l’argent gagné pour les orphelin, c’est un peu dans en un dirons nous, un peu comme une promotion. Enfin quoi qu’il en soit, Azélia avait rendez-vous avec lui comme convenu au Castle Bridge pour une soirée privé pour l’inauguration du bar. Stressant comme à chaque fois qu’elle va voir son ex petit ami, de peur que ça se passe mal ou bien qu’elle fasse une gaffe, c’est quand même avec une boule au ventre de ne pas savoir comment se comporter encore aujourd’hui presque un an après son retour en ville, qu’elle se rend à l’adresse indiquée sur l’invitation qu’on lui avait donné au moment de la transaction. Connaissant la ville malgré tout par cœur et ayant sa boutique pas loin, elle n’a aucun mal pour s’y rendre et c’est donc un peu en avance, ayant pris un peu de temps au cas où elle ne trouve pas, qu’elle arriva dans le bar en question où peu de monde est présent pour le moment. Saluant brièvement les autres invités, elle partit rejoindre le bar en attendant que Mason arrive. Vérifiant sur son téléphone si elle avait reçu le moindre message, un barman arriva vers elle pour prendre sa première commande « Simplement de l’eau s’il vous plait ! » N’ayant pas encore soif et ne voulant pas commencer à consommer de l’alcool avant même que la soirée ne commence, sait-on jamais, vu comment elle ne supporte pas très bien alors autant éviter, au moment même où il lui passa son verre d’eau, elle vit Mason arriver pas loin et venir la rejoindre. « Salut Mason ! » Dit-elle avec un petit sourire, ne sachant toujours pas comment se comporter en sa compagnie. « Tu vas bien ? » Demanda-t-elle simplement, non pas pour poser la question comme ça sans vraiment savoir la réponse mais bel et bien parce que comment Mason a toujours été important pour Azélia, tenant toujours à lui malgré tout ce qu’il s’est passé entre eux depuis la naissance de Laura. « Laura va bien ? » Se dépêcha-t-elle de demander, voulant aussi réellement savoir comment va sa fille depuis la dernière fois qu’ils se sont vus tous les trois c’est-à-dire le vingt-quatre décembre. Quelques jours à peine mais quand même, c’était une soirée assez surprenante.  

luckyred.

Si la première partie de participation à la vente des pasadeniens s'était passée à merveille, Mason n'était pas sûr que la seconde soit aussi réussie. Étrangement, il n'avait eu aucun problème à être sur scène pour faire une présentation de lui-même et faire le show pour monter les enchères. Il était même plutôt de ce qu'il avait pu rapporter pour l'orphelinat, en plus de son propre don. Ce fut seulement lorsqu'il repartit en coulisse et qu'il alla voir avec qui il allait passer une journée ou une soirée qu'il fut sonné. Même aujourd'hui, il ne savait pas vraiment quoi ressentir à ce propos. Voir le nom de son ex en tant qu'acheteuse était assez perturbant. Est-ce qu'elle s'était battue exprès pour l'avoir lui ou c'était juste une coïncidence ? Il n'avait pas eu l'occasion de la croiser depuis noël. Il ne savait même plus où ils en étaient tous les deux. Avec les manigances de sa cousine, ça avait créé une ambiance assez spéciale au repas. Il n'était pas sûr de pouvoir dire que c'était un progrès dans leur relation. Alors il avait préféré ne pas aller vers elle depuis, laissant le temps faire son effet. Et puis, s'il devait passer une soirée avec elle, pas besoin de précipiter les choses ou de les empirer en avance. Par contre, ce n'était pas pour autant une raison de se présenter en retard au rendez-vous. Il devait peut-être rejoindre un nouveau bar, ce n'était pas une excuse. En tant que policier, il se devait de connaître les emplacements les plus risqués, ce qui impliquaient les bars de nuit avec leurs bagarres multiples. Mason s'approchait maintenant du centre-ville et il sentait son cœur battre un peu plus fort. C'était étrange de ressentir de nouveau ces symptômes. Il n'avait pas pris le temps de rencontrer d'autres femmes depuis que Laura était entrée dans sa vie. Était-ce par manque d'envie, il n'en était pas sûr. Il avait eu des aventures, c'était un humain après tout, mais jamais rien de très sérieux. Il avait toujours trouvé ça trop risqué de présenter une femme à sa fille sans savoir si cette histoire était possible. Il s'était donc contenté de faire de jolies rencontres sans pousser plus loin, se disant que ça arriverait plus tard. Seulement, un jour plus tard, c'est trop tard et il se demandait s'il n'en était pas déjà arrivé à ce point-là. Cela faisait presque peur de refaire ses soirées avec Azélia, comme un retour en arrière. Après toutes ses années à avancer comme il pouvait et il en était fier, il avait l'impression de redevenir un de ces jeunes sans expérience. Jamais il n'aurait cru descendre à ce point. Mais il ne pouvait pas rester bloquer sur cette idée. Azélia n'y était pas pour grand-chose si ça se passait comme ça. Quoique… C'était elle qui avait dépensé des sous pour l'attirer à elle en même temps. Non, il ne pouvait pas penser comme cela. Il avait grandi, il avait changé. Il n'était plus du tout le même homme. Ce n'était plus ce policier débutant qui allait acheté des pâtisseries pour attirer son regard. Après tout, c'était elle qui prenait les devants maintenant, pas lui. Il prenait des décisions beaucoup plus réfléchies à présent, il était plus sage, dans le bon sens du terme bien sûr. C'était ce qui allait lui permettre de mettre toutes ces pensées de côté et de rentrer dans le bar l'esprit vide et clair. Il allait laissé les événements se dérouler d'eux-mêmes et ne pas se renfermer pour des bêtises passées. Il poussa la porte et regarda autour de lui. Il n'y avait pas encore beaucoup de clients dans la place. Il se demanda un instant s'il n'était pas en avance, mais il finit par apercevoir Azélia au comptoir. Il s'avança vers elle et s'installa sur le tabouret à côté d'elle. « Salut ! Longue journée au travail, mais ça va plutôt bien et toi ? » Jusqu'à présent, ce n'était pas encore compliqué de répondre. Les politesses de base étaient gérables pour lui. Seulement, ça n'allait pas durer très longtemps. La dégustation n'avait même pas commencé. Il allait devoir se détendre s'il voulait en profiter un minimum. « Elle a eu une petite grippe en début d'année encore, mais ça va mieux maintenant. Par contre, je ne peux pas la séparer de ton cadeau. Elle le garde tout le temps avec elle. » Il lui sourit gentiment. Il avait envie de lui montrer que les choses avançaient peut-être lentement, mais ça évoluait tout de même. Il se rendit compte avec surprise que cela faisait presque un an qu'elle était revenue. Cette année était passée tellement vite. Il ne se rendait plus compte de tous ces mois qui défilaient sans lui laisser le temps d'en prendre conscience. Il regarda le verre placé en face d'elle et sourit de nouveau. « De l'eau ? C'est comme ça que tu profites des boissons de qualité gratuite ? Tu ne veux pas plutôt essayer une de leur bière irlandaise ? Ou autre chose ? » Il ne voulait pas essayer de se rappeler ses goûts. Il voulait plutôt essayer d'apprendre à connaître la nouvelle Azélia, celle qu'elle était devenue avec tout le travail qu'elle avait fait sur elle. Il était temps de faire table rase du passé.

luckyred.

C’est sans doute ça l’un des pires problèmes d’Azélia, elle agit pour y penser ensuite et parfois le regretter. C’était déjà le cas lorsqu’elle a quitté la ville, elle pensait prendre la bonne décision mais c’est ensuite qu’elle l’a regretté mais c’était trop tard pour revenir. Revenir sans se sentir guérit aurait voulu dire partir pour rien du tout. Là lors de la vente des habitants de Pasadena pour une bonne action qui est une récolte d’argent pour les orphelins, elle a acheté le père de sa fille et ce n’est qu’ensuite qu’elle s’est rendue compte qu’elle n’aurait pas dû le faire. Elle a l’impression de passer pour une psychopathe ou encore pour une sangsue, ce qu’elle n’est pas. Alors oui elle veut arranger les choses, montrer qu’elle a changé et a appris de ces erreurs ou du moins la plus grosse en partant de Pasadena sans la moindre information pour la joindre au cas où. Mais bon, comme pour son départ d’il y a quatre ans maintenant il faut qu’elle assume. La Azélia qui fuit les problèmes, ce n’est plus elle aujourd’hui. Même si elle regrette pas mal de choses qu’elle a pu faire elle les assume car elle n’a pas vraiment le choix. Ce soir elle ira donc affronter Mason après l’avoir acheté. Ils vont avoir leur soirée rien qu’à tous les deux comme la ville leur prépare. Ce n’est surement pas la meilleure invitation qu’Azélia aurait pu imaginer pour tenter d’arranger les choses avec Mason et lui montrer que la Azélia qu’il connaissait tant autrefois, elle est toujours là puisque c’était le lieux qu’elle craignait autrefois puisque dans cette atmosphère il y a souvent des conflits, des tons qui montent et des bastons alors forcément elle était tout le temps sur le qui-vive mais bon, là elle est censée aller mieux après tout alors elle n’allait pas lui faire faux bond. Finalement elle sentit comme des papillons dans le ventre, sans doute le stress ou peut-être est-ce autre chose… en le voyant arriver dans les lieux où ils avaient rendez-vous pour la soirée dans ce bar. « Ça va bien aussi merci, beaucoup de boulot faut croire que fabriarus qui arrive ainsi que toutes les coutumes attirent les gens à venir acheter des petites gâteries » A peine eut-elle fini de parler qu’elle se rendit compte du mot à double sens et fit une tête par conséquent bizarre tout en riant assez timidement. Ce n’est pas dans ses habitudes de ne penser qu’à ça même si elle n’a pas une ceinture de chasteté ou encore de faire sa choqué mais bon, dire ça avec Mason ça eu pour effet de la rendre encore plus dans son mutisme qu’elle semble avoir. Faut croire qu’elle ne sait toujours pas comment se comporter avec Mason alors qu’il n’est pas un étranger, bien au contraire et c’est sans doute cela qui la rend comme ça. De peur de faire de mauvais choix, elle en fait malgré elle. C’est vraiment une nouille quand elle s’y met. « Ah mince, tant mieux si elle va mieux. Ce n’est jamais facile avec ce froid les débuts d’année ! » ‘Non mais Azélia ferme là avec tes phrases à la con’ A cet instant elle a envie de se taper la tête contre à mur jusqu’à attraper une migraine pour se mettre les idées claires. « J’suis contente qu’elle l’ait aimé ! » Dit-elle vraiment heureuse de le savoir. Savoir que sa fille ne se décolle plus de son cadeau et qu’elle connait un minimum ses gouts ça l’a réconforte dans l’idée que les choses avances quand même un peu. De toute façon avec ou sans ça elle n’aurait rien changé et continuerait d’arranger les choses mais c’est quand même toujours mieux de savoir que tous ses efforts comment à porter ses fruits et d’ailleurs, elle ne put s’empêcher de mimer avec ‘merci’ avec ses lèvres que seul lui pouvait comprendre. Finalement elle se mit à rire en l’entendant lui faire une réflexion sur sa consommation. Non l’alcool c’est pas pour tout de suite et puis elle n’a pas beaucoup mangé aujourd’hui à part un peu de guacamole à midi alors il valait mieux avaler quelques trucs pour ne pas avoir le ventre vide avant de boire. « J’voulais éviter de trop mal commencer la soirée et commencer à danser la polka sur les tables ! » Azélia n’a jamais tenue l’alcool même si ce n’est jamais dans l’excès, elle ne devient pas dangereuse ou bien ne fait pas vraiment de bêtises mais elle est très facilement euphorique et ce n’est point comme ça qu’elle veut que Mason la voit en arrivant dans le bar pour cette soirée. Il l’a déjà vu comme ça mais repenser au passé ce n’est sans doute pas ce qu’il leur faut ce soir, c’est plutôt aller de l’avant mais bon, Azélia n’a pas prévu de lui dire telle ou telle chose, ils verront bien de quels sujets ils vont aborder ou non au moment venu. Maintenant qu’il est là, elle va pouvoir prendre quelque chose d’un peu plus fort que de l’eau quand même. « Maintenant que je me suis gavée de cacahuètes j’vais pouvoir leur faire regretter d’offrir toutes les boissons ! » Dit-elle en souriant tout en faisant signe à un barman qu’elle voulait commander quelque chose mais un peu trop petite, elle dû se lever de sa chaise et faire de grands gestes un peu comme un pantomime pour qu’il daigne la voir. « Toi aussi tu veux gouter leur bière irlandaise ? » Ça a l’air d’être leur spécialité après tout vu la nationalité de leur bar alors pourquoi pas gouter. Azélia n’est pas tellement une experte dans ce domaine, elle n’y connait pas grand-chose et pourtant en théorie elle a grandi en Suède, ce qui n’est pas très loin de l’Irlande par rapport aux States mais bon c’est un moment de sa vie qu’elle préfère éviter d’y penser à vrai dire. Azélia ne sait toujours pas comment se comporter avec Mason malgré qu’elle soit de retour depuis presque un an maintenant, ni quoi dire alors peut-être que commencer cette soirée avec au moins une bière ça pourra les détendre un minimum, autant l’un que l’autre après tout.  

luckyred.

C'était étrange pour Mason de se tenir à côté d'Azélia dans un bar. Il n'avait pas vécu ce genre de situation depuis des années. Et encore, même lorsqu'ils étaient ensemble, ils avaient longtemps évité ces endroits-là. Azélia était loin d'être à l'aise près de l'alcool et donc de toutes les réactions qui lui était dû. Seulement, il n'y avait pas forcément pensé à ça en recevant l'invitation. Pour lui, c'était juste une occasion en or d'essayer un nouveau bar. Peut-être pourrait-il proposer à Deeklan d'y faire un tour un de ces soirs pour se détendre un peu. Cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu et ils avaient besoin de parler de beaucoup de chose. Mais là n'était pas la discussion, il était pour l'instant en présence de son ex et il devait choisir une façon de réagir avec elle. Enfin, il s'était plutôt mis en tête d'y aller naturellement et de voir comment ça se déroulait. Ça n'avait pas fonctionné lorsqu'il s'était crispé, ça avait été tendu aussi en faisant semblant avec Malia à noël. Alors il fallait maintenant tester l'essentiel : lui-même. Elle ne le connaissait que trop bien sous cette couture et pourtant elle avait encore beaucoup de chose à découvrir. Par contre, il ne pourrait pas contrôler son comportement à elle et cela lui faisait un peu peur. Il n'y avait apparemment pas de quoi. Elle semblait mal-à-l'aise, mais dans une bonne humeur. « Arrête, je suis sûr que ta boutique doit être pleine tout le temps ! Je me rappelle encore de tes pâtisseries et je ne peux plus en acheter d'autres. Alors on essaye de les faire nous-même, sans trop de succès. » Et encore, il s'était sacrément améliorer avec les années. Il se savait capable de chouchouter sa famille avec un bon repas préparé avec énormément d'amour. Mais jamais il ne pourrait trouver de meilleures viennoiseries ou autres gâteaux que ceux que pouvaient faire Azélia. « Mais c'est vrai que Februarus demande des gâteries, surtout le 14… Tes dons doivent permettre d'impressionner son partenaire au moment du dessert, de quoi bien continuer la soirée... » Il lui fit un petit clin d’œil avec le sous-entendu. C'était étrange de parler de cela avec elle, mais autant commencer à s'y habituer, sinon ils ne pourraient jamais se parler normalement. Il espérait qu'en cassant toutes les petites choses qui pouvaient les rendre tendus, cela rendrait leur lien plus facile. Ils avaient réussi un jour à discuter de tout, pourquoi cela ne pourrait-il pas recommencer après tout ? Cependant, il fallait sans doute baisser un peu la tension en mêlant Malia un peu entre eux. D'accord, c'était compréhensible que la jeune femme veuille des nouvelles de sa fille sachant qu'elle ne pouvait pas la voir aussi souvent qu'elle le souhaitait. Mason aurait bien voulu changer cela, mais il pensait qu'il fallait prendre son temps pour ce genre de décision. Surtout, ça n'avait pas l'air de gêné la petite fille d'y aller à ce rythme. Si jamais elle voulait voir un peu plus sa mère, elle savait qu'elle pouvait le dire à son père, il ne pourrait pas le lui refuser. Alors, pour la rassurer, il lui fit savoir qu'elle avait visé plus que juste avec ses cadeaux. Il pouvait voir le bonheur transformer les traits de la jeune femme et ça ne pouvait que le rendre heureux lui aussi. Si Azélia était enfin à l'aise avec son rôle de maman, ça ne pouvait annoncer que du bon pour le futur, il en était persuadé. Dans ce petit moment de complicité, il lui sourit et mima un 'c'est normal' silencieusement. Cependant, il fut quand même content de ne pas rester que sur cette conversation. Il adorait sa princesse, aucun problème là-dessus, mais il considérait que cette soirée était pour faire évoluer leur relation à eux. Il voulait voir qu'elle était présente en ville, qu'elle avait changé, mais pas que pour sa fille. Il n'attendait pas grand-chose sur leur ancien couple, mais il y avait tout de même un souhait qu'elle n'est pas fait tout ça pour rien pour eux deux. Enfin, il ne saurait pas l'expliquer correctement alors autant ne pas essayer. « La polka ? Rappelle-moi, tu sais bien la danser ou vaut vraiment mieux attendre ? Tu m'aurais dit le tango, je t'aurais laissé faire sans problème, mais là j'ai peur entre le ridicule ou un grand fou rire ! » Le tango, cette danse lui rappelait de sacrés souvenirs. Jamais il ne pourrait oublier la fois où ils s'étaient dans un de ces concours fous sur une place endiablée. Le pire ? Ils s'en étaient sortis plutôt bien à côté de danseuses latinos. Ils n'allaient sans doute pas retenter l'expérience vu le style de musique totalement différent qu'ils leur diffusaient en cet instant. « Allez, on va rester soft pour le début de soirée. On va goûter cette bière irlandaise. Mais je te préviens, je ne resterai pas aussi sage, je veux profiter de leurs whisky aussi ! » Il ne pensait pas être quelqu'un qui boit beaucoup, mais il n'hésite pas s'il voit l'opportunité de tester des boissons de qualité. Il regarda quelques secondes Azélia tenter d'avoir l'attention du serveur sans grand succès. « Attends ! » Il se pencha sur le côté et posa son regard sérieux sur le barman, attirant tout de suite son attention. « Deux bières irlandaises s'il vous plaît. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Ils purent observer le service et eurent bientôt leurs verres devant eux. Mason les attrapa et se leva pour rejoindre une table. Il préférait un endroit un peu plus intime pour parler sans faire attention. Il y avait généralement trop de parleurs au bar. « Alors, cette vie à Pasadena ? Ça va bien ? Tu as pu retrouver tous les Maccallister ? » Il ne savait pas par quoi commencer. C'était un peu des questions banales, mais c'était la première chose qui était venue. De là, peut-être qu'ils pourraient enchaîner sur d'autres sujets. Il leva son verre et but une petite gorgée, laissant une trace de mousse sur sa lèvre supérieure. Il ne s'en rendit pas compte, profitant juste du goût exquis de sa boisson.

luckyred.

Attendant au bar, pas très rassurées, le cœur battant, Azélia avait réellement la sensation de se trouver lors d'un premier rencart avec un homme alors que non, Mason elle le connaît, elle le connaît même trop bien et ce n'est pas un rancard, c'est simplement une soirée organisée où ils sont invités et dont la jeune femme ne veut même pas se poser la moindre question et forcément, c'est exactement ce qu'elle est en train de faire. Seulement, au moment même où Mason entra dans le bar, elle se détendit un minimum même si dans un premier temps, elle l'était quand même un petit peu mais bon c'est quand même compréhensible. « Elle commence à se faire une petite réputation en effet, ça fait plaisir de voir que les gens deviennent des habitués » Oui, elle commence à avoir des clients fidèles et ça fait vraiment du bien de voir que les habitants de Pasadena aiment ses gâteaux et ses pâtisseries avec beaucoup de crème fouettée. Il faut dire qu'elle a quand même de la concurrence, dont la pâtisserie qui la fait grandir dans son métier au début de sa carrière dans ce domaine. « Il faudrait que je transmette à Malia quelques-unes des recettes de ma grand-mère ! » Dit-elle finalement avec un petit sourire en s'imaginant parfaitement apprendre quelques recettes secrètes à sa fille. Faudrait vraiment qu'elle lui propose cela, si Malia va aimer autant qu'Azélia lorsqu'elle a fait des pâtisseries pour la première fois avec sa grand-mère, alors elle sera véritablement heureuse. Enfin Azélia n'a pas vraiment besoin d'évoquer le pourquoi du comment elle apprendra d'abord les recettes de la famille transmises par sa grand-mère, il faut dire qu'Azélia lui a tellement répété cette histoire lorsqu'ils étaient ensembles qu'elle avait la sensation de devenir sénile. Heureusement, son homme de l'époque, donc Mason était trop adorable pour se foutre d'elle. Pourtant il y aurait eu de quoi pour le coup. « Mes pâtisseries sont magiques, surtout pour ce genre de chose ! » Dit-elle en arquant un sourcil. « Les gâteaux à la banane sont de bons aphrodisiaques en plus ! » Bon faudrait pas non plus qu'elle se lance dans un roman la dedans, ce n'est pas le sujet, surtout pas avec son ex. Elle aurait imaginé être bloquée dans ce genre de conversation en compagnie de Mason mais elle fut surprise de constater que non ce n'était pas le cas. Pas tant que ça en fait et le simple fait de remarquer cela, ça la détend un minimum. Au moins, ils sont arrivés à un stade où ils peuvent parler de tout ou presque, certains tabous vont sans doute persister étant donné que Mason connaissait tout de la vie d'Azélia autrefois et le contraire existe aussi. Et la vie qu'Azélia a eu pendant trois ans loin de lui, de leur fille et de tout ce qui touche à la ville en général ça ne lui dérange pas de lui en parler. Certaines choses, elle n'est pas fière – l'élément premier étant d'être partie tout simplement – mais elle a appris à assumer, de toute façon, elle ne peut pas vraiment faire autre chose. Ce soir, ça pourra peut-être leur permettre d'échanger la dessus, d'aller plus loin que leurs conversations accès sur Malia et sur les erreurs commises par la jeune femme. Savoir que les cadeaux offerts à leur fille lui ont plus la rend vraiment fière et elle est heureuse d'avoir vu juste au magasin de jouets même si ça serait mentir que de dire qu'elle avait son choix immédiatement, comme si c'était une intuition étant donné qu'elle a tellement de cadeaux et de peluches à lui offrir en retard qu'elle voulait littéralement lui acheter tous les jouets correspondant aux fillettes de son âge. Enfin qu'importe, elle est vraiment heureuse de la situation, mais le fait de ne pas parler de leur fille la réconforte dans l'idée que c'était une bonne idée de venir ce soir. Azélia ne lui aurait pas fait l'invitation d'elle-même, c'est certain, mais une chose est certaine, elle ne regrette pas de l'avoir acheté lors des enchères. Ça valait le coup parce que sauf s'ils partent dans certains sujets délicats, ça devrait bien se passer. Riant finalement de bon cœur en l'entendant, ça lui fait un bien fou d'ailleurs de pouvoir rire devant lui, ça fait un moment maintenant étant donné qu'elle est en général crispée en sa présence de peur de faire une bêtise ou de dire un mot qu'il ne faut pas. « Vaut mieux attendre qu'on ait quelques verres en trop en effet, j'vais te foutre la honte de ta vie tu vas plus vouloir me voir en public ! » Dit-elle finalement en le regardant, un sourire franc et réel sur les lèvres. Elle sait parfois bien danser, mais la polka non ce n'est pas son truc et douée comme elle est, elle serait capable de finir une jambe dans le plâtre en tombant du comptoir, gâchant par conséquent leur soirée. « Pourquoi est-ce que ça ne m'étonne pas ? Faites gaffe monsieur le policier de ne pas finir ivre sinon j'vais devoir vous confisquer vos clés ! » Dit-elle d'un air qui se voulait menaçant, mais ça n'a pas vraiment eu l'effet voulu. Enfin ce n'est pas certain qu'elle soit vraiment en état de le ramener elle-même, ne tenant pas du tout l'alcool, mais elle a dit cela sur le ton de la plaisanterie, il fait ce qu'il veut après tout, et même lorsqu'ils étaient ensembles Azélia n'était pas une chieuse râleuse à lui dicter quoi faire alors elle ne risque pas de le faire quatre ans plus tard. Croisant les bras contre sa poitrine en constatant qu'il est arrivé à leur commander deux bières alors qu'elle-même n'a pas réussi. Et oui, Az a toujours été complexé de ne pas avoir la taille d'une girafe. Elle aurait pu corriger cela avec de hauts talons, mais elle est bien trop une boulette pour tenter. Ses petits talons sont très bien comme ça. « Merci ! » Dit-elle finalement en le suivant à une table à l'écart où ils seront surement plus tranquilles pour parler de choses et d'autres. Oui, mais quoi ? « Ça va bien, la vie ici à Pasadena m'avait manqué, j'suis chez moi ici quoi que dise mon accent encore européen » Dit-elle finalement en buvant une gorgée de sa bière. « Les Macca aussi m'ont manqué, ce sont de vrais chauds lapins dans la famille, ils se reproduisent tous à une vitesse folle » Dit-elle en rigolant. C'est vrai que certains de ses cousins sont déjà pères et vont encore le devenir et puis même l'une de ses tantes par alliances et enceinte c'est pour dire. Le pire la dedans c'est qu'elle ne sait même pas si Mason le sait, il était proche de certains d'entre eux à une époque mais est-ce encore le cas ? Elle n'a jamais demandé et n'ose pas vraiment le faire de peur de se faire dire qu'elle l'aurait su si elle était revenue plus tôt ou pire, si elle n'était pas partie. Fixant ses lèvres une demie seconde en apercevant de la mousse autour de celle-ci, instinctivement, elle approcha sa main pour l'essuyer avec son pouce délicatement, mais se ravisa au dernier moment pour simplement lui dire « T'as de la mousse » en lui tendant une serviette. Passant une main dans ses cheveux, une question lui vint alors à l'esprit, bizarre qu'elle ne l'ait pas posé plutôt depuis son retour d'ailleurs. « Tes parents vont bien ? J'imagine tellement ta mère en vrai mamie gâteau. Je ne les ai jamais croisés depuis mon retour et à vrai dire j'ai peur de le faire. » Avoua-t-elle comme honteusement. Mais bon elle n'est pas certaine que Mason leur a expliqué le pourquoi du comment de son départ dont il est l'un des seuls à savoir la réelle raison de son départ. Elle a tellement honte d'avoir abandonné leur fils et leur petite fille qu'elle a vraiment peur de se retrouver face à eux et se trouver comme une petite fille devant un stand qui n'ose pas demander une barbe à papa. Il y a des moments comme ça où la femme de caractère se retrouve telle une petite fille honteuse.

luckyred.

« Ouais, vaut mieux éviter ! Non parce qu'avec les réunions de famille et autres, on va devoir se revoir et… J'ai une réputation à tenir vois-tu ! » Mason n'aurait jamais pu imaginer qu'il pourrait être aussi détendu à côté d'Azélia sans avoir bu un peu d'alcool. Il s'était dit qu'au fur et à mesure de la soirée, ça irait mieux entre eux, ou pire selon la situation, mais il n'avait pas pensé à la possibilité d'un bon moment sans aide d'aucune sorte. Cela faisait moins d'une demi-heure qu'ils étaient ensemble et ils avaient déjà pu parler de Malia, de la pâtisserie, d'aphrodisiaque sans aucun accro. Et maintenant, ils se retrouvaient à se charrier comme de bons amis. Que pouvait-il demander de plus en cette magnifique soirée ? Que ça continue peut-être, mais il n'avait pas trop de doutes à ce sujet. Les deux adultes semblaient enclins à tout faire pour retrouver de bonnes relations. Mason était heureux de voir qu'ils étaient sur la même longueur d'onde. « Eh ! Je ne suis pas un ivrogne ! Je sais me contrôler moi. Mais, tu as raison, ne prenons pas de risques. Tiens ! » Il plongea la main dans sa poche de jeans et lui tendit ses clés de voiture. Il y avait en effet de grandes chances qu'il ne puisse pas conduire à la sortie de ce bar. Il connaissait ses limites et il savait aussi qu'il n'avait pas besoin de les atteindre pour être au-dessus de la dose autorisée pour conduire. Il avait du mal à rester calme face aux jeunes qui n'étaient pas capables de se gérer, alors il ne voulait pas être celui qui créerait un accident mortel. Mais il n'avait plus à s'inquiéter maintenant, il avait assuré ses arrières. Enfin, il ne fallait pas qu'Azélia s'amuse à prendre des risques et qu'elle fonce dans un poteau avec. Ses économies n'étaient pas prévues pour en acheter une autre. Il pouvait très bien faire réparer quelques petites choses, mais s'il pouvait éviter, ce serait encore mieux. Pourtant, il ne se faisait pas trop de soucis. Si elle tenait autant l'alcool qu'avant, il faudrait déjà qu'elle soit capable de sortir du bar toute seule. Il y avait donc plus de chance que le véhicule reste à sa place toute la nuit et qu'ils prennent un taxi. Il éclata de rire en voyant la mine boudeuse de son ex. Il avait oublié à quel point elle n'assumait à sa petite taille. On ne pouvait pas dire que lui avait ce problème et sa carrure musclé l'empêchait de passer inaperçu. « Aha, que veux-tu, ça aide de faire plus d'un mètre quatre-vingt. Faut pas faire la tête comme ça, tu vas l'avoir ta bière. Allez viens, on va s'asseoir. » Il n'avait pas envie de rester au comptoir, c'était trop impersonnel pour lui. Pas qu'il veuille aller dans un coin tranquille pour la draguer, mais comment pouvaient-ils discuter de tout s'il y avait des indiscrets autour d'eux ? « En même temps, quand tu mélanges les Jones et les Macca ensemble, ça ne peut que faire une ribambelle d'enfants. Vous allez nous envahir si vous continuez comme ça. » Il ne connaissait peut-être pas tous les Maccallister, mais il voyait très bien Lullaby et Aiden faire encore des enfants. Ils avaient beau avoir eu un passage très compliqué avec une interruption de grossesse, ils étaient des excellents parents. « Mais ils ne sont pas tous comme ça ! Jensen reste calme lui, enfin pour l'instant. Peut-être que voir des enfants tous les jours au travail lui suffit ? » Mason s'en voulait encore un peu de ne pas être resté proche de lui au tout départ, mais il savait que c'était dans le passé. Maintenant, le pédiatre s'occupait de sa fille et tout allait pour le mieux. Enfin presque, ils avaient encore du mal à être d'accord sur le cas d'Azélia, mais c'était leur problème. Soudain, il se figea en voyant celle-ci s'approcher de lui. Qu'allait-elle faire ? Il sentit son cœur battre à toute vitesse quand elle lui tendit finalement une serviette. « Merci. » Sa voix était un peu plus instable que d'habitude, comme s'il avait perdu son assurance. Il cacha son trouble en essuyant ses lèvres. Comme quoi, tout n'était pas encore possible entre eux deux, il restait des côtés sombres à régler. « Mes parents ? Ça continue. Je n'ai pas trop le temps de passer chez eux, mais Malia y va assez régulièrement. Je me ferais sans doute déshériter si je ne les laissais pas la voir souvent. » C'était loin d'être un reproche, cela lui permettait plutôt d'avoir du temps libre. « Ils veulent la chouchouter autant que possible. Ils n'ont pas pu le faire avant avec Sharlee qui est arrivée tard et, tu sais, ma sœur… » Alors qu'il regardait Azélia en face, il finit par baisser les yeux en se rappelant d'Elizabeth. Il aurait tellement voulu que sa grande sœur puisse rencontrer Malia, puisse être présente dans sa vie. Il respira profondément et essaya de penser à autre chose. Il ne voulait pas rajouter une boîte de mouchoirs sur la table parce qu'ils étaient partis sur des sujets sensibles. « Par contre, je ne suis pas sûr de comment ils pourront réagir s'ils te revoient. Disons que ton nom est plutôt tabou autour de la table, à part si c'est Malia qui en parle. Je crois qu'ils ont été déçus de ton comportement, mais ils ne peuvent pas comprendre… Je ne leur ai pas expliqué et je n'ai pas à le faire. Ils n'ont pas leur mot à dire sur ce qu'il se passe dans ma famille, ne t'en fais pas. » Il ne voulait pas qu'elle se sente menacer par ses parents. Ces derniers devraient faire avec et il était certain qu'il parviendrait à leur convaincre de lui pardonner. Au pire, il demanderait de l'aide à Sharlee, ils ne pouvaient pas lui dire non. Enfin il fallait aussi que les deux jeunes femmes soient de nouveau dans une bonne entente. « J'ai cru entendre que toi et Sharlee c'est devenu un peu compliqué ? C'est toujours l'explosion ou vous avez réussi à vous parler ? » Avec les deux-là, il n'arrivait même plus à suivre quelles pouvaient être les raisons de leurs différentes engueulades. Il ne savait jamais à quoi s'attendre et c'était d'autant plus vrai depuis le retour d'Azélia à Pasadena. Il avait cru comprendre que Sharlee avait eu de ses nouvelles en son absence, mais elle n'avait rien voulu lui dire sur Mason et sa vie. Elle n'avait pas non plus précisé à son cousin à propos de cet entretien. Cela avait dû la mettre dans un sacré embarras et il n'aimait pas la mettre mal. C'était sans doute une raison de plus d'arrêter de faire la tête et d'apprécier la nouvelle situation. Il observa la jeune femme avec attention. Il n'y avait aucun doute qu'elle semblait beaucoup plus rassurée et sûre d'elle qu'au moment de sa grossesse. Pourtant, d'après ce qu'elle avait pu lui dire durant leur deuxième confrontation, elle n'avait pas passé d'excellents moment à Denver. Il ne savait pas trop s'il pouvait poser des questions sur ces années-là. Il n'était pas certain de vouloir entendre ses réponses. Pourtant, il avait envie de savoir ce qu'elle était devenue, ce qui l'avait fait changé. « Et toi ? Tes parents ? Enfin, ton père on n'en parle pas, je le sais… Mais ta mère ? Tu y es retournée pour elle non ? Il y a eu de l'amélioration ? Tu as pu lui parler ? Lui faire comprendre ce qu'elle t'a fait ? » Il prenait des risques énormes avec de telles questions. Il savait à quel point ce sujet de conversation était presque banni pour elle. Même sa propre famille n'avait aucune de comment avait été son enfance. Ils n'en parlaient pas, sous aucun prétexte. Il se rattrapa alors rapidement, se rappelant qu'ils n'étaient plus aussi proches qu'avant. « Tu n'es pas obligée d'en parler si tu ne veux pas… Je ne veux pas te forcer. Oh pardon ! » Alors qu'il parlait, il avait étendu ses jambes sous la table et s'était retrouvé à toucher les siennes. Il se racla la gorge avec malaise et les replia sous sa chaise. Pourquoi fallait-il que ce soit si compliqué parfois ? Combien d'année leur faudrait-il pour oublier toutes ces gênes, pour en rigoler à la place ? Cette fois-ci, il n'avait plus l'excuse de la serviette pour cacher son visage, alors il prit une gorgée de sa boisson tout en regardant la table. Il ne savait pas où les gens arrivaient à voir son assurance, parce que là, il ressemblait juste à un adolescent perturbé. « Alors cette bière ? Elle te plaît ? C'était ce que tu voulais ? » Par contre, il restait un professionnel pour changer de sujet quand ça l'arrangeait. Quand on était doué pour faire des gaffes, il valait mieux avoir des mécanismes de détournement d'attention, il l'avait appris depuis un moment à ses dépends. Pas sûr que ça passe avec Azélia, mais il fallait toujours essayer, elle pouvait faire semblant de n'avoir rien vu ou senti.

luckyred.

Parler sans se prendre la tête, sans tout faire pour ne pas que nos paroles soient mal interprétées et faire comme autrefois, non pas lorsqu’ils étaient ensembles fous amoureux l’un de l’autre mais bel et bien lorsqu’ils étaient amis, ça fait un bien fou. Faut croire qu’Azélia a eu raison de miser sur lui. Quand on y regarde mieux, c’est quand même ridicule d’avoir dû payer une certaine somme pour en arriver là alors qu’elle aurait pu donner cette somme plus pour économiser pour les études de leur fille mais bon, c’est trop tard et de toute façon elle voulait apporter de l’argent pour les pauvres orphelins. Puis, peut-être que c’est ce qu’il leur fallait pour qu’ils se bougent les fesses et passent une soirée rien que tous les deux loin de leur fille ou encore loin des lieux où ils ont certains souvenirs. Au moins ce soir ils sont tous les deux en terrain neutre. « Je vois, j’vais essayer de me tenir à carreau ! » Dit-elle simplement avec un petit sourire inscrit sur les lèvres. Même si Azélia est parfois une boulette sur les bords que les gaffes elle les accumule, ce n’est pas pour autant qu’elle est du genre à faire honte à son entourage. Se faire honte toute seule pourquoi pas mais pas de là à ce qu’on puisse avoir peur de trainer avec elle si jamais elle se trouve en leur compagnie lors de son énième mis dans l’embarras. C’est une boulette parfois malgré elle mais bon, pas tant non plus, elle n’effraye personne non plus avec ça. De toute façon, quoi qu’ils disent, Mason la connait, elle est la même qu’avant à quelques détails près, ses paniques de faire du mal en moins. Lui attrapant ses clés avec un sourire en les mettant dans son sac à mains où les clés resteront un certain temps en sécurité, elle ne put s’empêcher d’élargir son sourire en l’entendant. « Laisses moi en douter, j’aime bien passer pour Sam ! » Sam c’est celui qui ne boit pas… autant dire qu’Azélia ne compte pas être Sam ce soir, la preuve elle veut déjà commander un verre. Mais bon, un peu de légèreté ne peut décidément pas faire de mal après tout. De toute façon, vu comment elle tient l’alcool elle risque d’être dans un état pire que celui de Mason. De toute manière ce n’est pas bien grave, ils sont tout de même grands et responsables, même avec de l’alcool dans le sang ils ne prendront pas le risque de prendre la bagnole si c’est pour finir contre un poteau ou pire. Parfois laisser notre voiture sur un parking loin de chez soi, ce n’est pas une fatalité en soit. Il leur suffira simplement de trouver une solution le lendemain matin pour aller les chercher ou alors pour se rendre autre part pour leurs diverses obligations. Vaut mieux cela que se retrouver en examens pour conduite en état d’ivresse, surtout pour Mason qui est un policier, ça le mettrait mal et ça serait loin d’être du déjà vu pour lui. Mis à part s’il s’est mis à imiter des films à la Fast and Furious ces dernières années. Lui donnant un coup de coude gentiment lors de sa réflexion, elle partit s’asseoir ailleurs en sa compagnie. « Mouais, au moins tout ce qui est petit est mignon » C’est exactement la phrase typique que les personnes n’assumant pas leur petite taille dise pour faire semblant de l’assumer. « Ca c’est sûr, ils vont nous envahir ! » Sans même s’en rendre compte, elle ne se mis pas dans le même sac. Est-ce parce qu’elle n’est pas né en tant qu’une Maccallister pure et dure ou est-ce parce qu’elle ne se voit pas, pas comme son cousin, avoir une grande quantité d’enfants ? Elle ne sait pas. Ce qui est sûr c’est qu’elle vent à peine de retrouver son rôle de mère avec Malia, ça lui suffit amplement. « Ouais Jensen fait exception à la règle, sans doute parce qu’il n’a pas encore trouvé la bonne personne, qui sait ça viendra surement tout seul et il aura une équipe de foot ! » Personne ne peut savoir de quoi l’avenir sera fait après tout. Surtout pas Azélia qui n’a pas eu de contact avec son cousin depuis un moment maintenant, mis à part pour les fêtes de famille puisqu’ils sont en froid et aucun des deux ne semblent faire le moindre pas en avant pour arranger les choses. Se prendre ses quatre vérités en face, ça ne fait pas toujours du bien, c’est même tout le contraire. C’est surement ce dont Azélia avait besoin mais bon, venant de son cousin ça avait eu du mal à passer. Enfin bref, Azélia n’est en aucun cas devant Mason ce soir pour parler de ça. Elle peut parler de beaucoup de choses avec lui, la preuve ils ont quand même parlé d’aphrodisiaque mais bon, elle ne veut pas se plaindre, juste passer une bonne soirée avec le papa de sa fille, ce n’est pas trop demander quand même. Azélia remarqué bien le pseudo malaise qu’il pouvait y avoir lorsqu’il parla de sa seur et si en temps normal elle lui aurait pris la main pour lui montrer sa présence comme autrefois, elle va éviter de le faire, tout comme la fois où elle faillit lui essuyer le coin de la bouche. Comme quoi les habitudes restent et partent difficilement. « Je comprends… Ils doivent être heureux de pouvoir chouchouter leur petite fille. Puis au moins elle a de la chance de les avoir ! » Ils ne pouvaient pas remplacer une mère mais au moins elle a eu des personnes aimantes autour d’elle et ça la rassure un tant soit peu. Et puis… ils sont ses seuls grands parents qu’elle n’aura jamais alors c’est important qu’elle puisse les compter dans sa vie. « Ca me rassure mais je ne veux pas qu’il ait d’embrouilles entre vous s’ils ont du mal à me voir. C’est totalement compréhensible qu’ils puissent l’avoir mauvaise après ce que j’ai fait à leur fils ! » Cette fois, ce fut à elle de baisser le regard. Même si les choses vont mieux, elle ne pourra effacer toutes ses années et faire comme si de rien n’était. Elle l’a abandonné, le laissant seul avec leurs enfants alors que jusque-là ils étaient heureux. C’est le genre de chose qu’elle ne pourra jamais se pardonner totalement et le genre de sujet qui la rend mal à l’aise. « Disons que depuis noël on s’est disputé au sujet des mauvaises choses qu’on a pu faire. Puis tu nous connais, trop têtues ! » Oui têtues elles le sont toutes les deux et ce depuis aussi loin qu’elles se connaissent mais bon, comme à chaque fois elles finissent par redevenir comme avant. « Mais bon, elle m’a acheté à la vente aux enchères, peut-être que ça s’arrangera ! » Il faut croire que cette vente en plus d’aider les enfants après l’incendie, les aidera peut-être tous à communiquer. Ou alors ces comédies vont continuer et ils vont tous finir par se taper dessus. C’est possible ça aussi. Mais bon, là encore elle n’a pas envie de penser ou même parler de cela. Prenant une gorgée de son verre qui est loin d’avoir le gout d’une Redbull, elle failli s’étouffer en l’avalant en l’entendant parler de ses parents à elle. Attrapant une serviette en papier sur la table, elle finit par s’essuyer la bouche, baissant le regard avant de répondre. « Tu peux m’en parler tu sais. Je n’aime pas en parler, je n’en ai parlé à personne de cette rencontre mis à part toi… Avec toi je sais que je peux en parler librement, donc ce n’est pas si tabou que ça… » Avec tout ce qu’il peut se passer entre eux, cela n’empêche pas le fait qu’il connaisse presque tout de sa vie et qu’il est le seul avec qui elle est assez en confiance pour tout lui dire. Repliant les jambes sous sa chaise, elle lui fit un petit sourire comme pour lui faire comprendre que ce n’est pas grave, comme si elle n’avait rien remarqué ou presque alors que non, elle aussi ça l’a mis dans un état de gène, avant d’ajouter à la conversation précédente « Disons juste qu’elle m’a encore une fois déçue en m’emmenant le voir ! » Avec sa mère ça allait puis il a fallu qu’elle l’emmène à l’hôpital au chevet de son père. Elle a encore une fois tout gâché à cause de l’homme qu’elle n’ose même pas qualifier de père. « Ouais elle est assez bonne, et toi ça te plait ? » Revenir aux banalités, Azélia ne se rendit même pas compte qu’il changeait de sujet délibérément. Finalement, elle se leva, comme pour se changer les idées sur le fait d’avoir pensé à son séjour en Suède pour partir leur commander deux autres boissons. Faisant bien attention à ne pas se prendre une chaise sur le passage et par conséquent arroser tout le monde avec les verres, elle revint finalement, un sourire sur les lèvres, allant mieux que lorsqu’elle est partie. Pourtant promis elle n’a pas fumé de l’herbe entre temps. « Nous voilà des verres en plus. J’t’ai pris l’un de leur whisky. Moi j’vais me contenter d’un truc moins fort ! » Sa mémoire ne lui fait pas défaut, elle sait donc qu’il voulait gouter l’un de leur whisky alors autant en profiter. « En tout cas j’suis contente d’être là avec toi, ça m’a manqué ! » Faut croire que les bières, c’est comme le vin, ça la fait un peu trop parler parce que sobre, jamais ô grand jamais elle ne dirait ça du tac au tac. Pourtant c’est bel et bien la vérité, elle est heureuse, son sourire le montre et elle n’est pas aussi gênée que d’ordinaire en sa compagnie. Comme quoi, merci l’alcool.  

luckyred.