Les hôpitaux, la hantise de tous. Personne n'aime aller à l'hôpital. Pour soi-même ou pour un proche ce n'est jamais bon signe. Je n'étais pas l'exception qui confirme la règle et même si je n'adorais pas ça, il fallait que je me rende à cette chambre. Je voulais voir le petit blondinet et surtout voir comment il allait. J'avais le droit de me faire du souci pour lui, non ? Ce n'était pas mon fils, c'était celui de Caleb (et de Nikki optionnellement), mais je l'aimais bien. J'étais avec son père, c'était normal que je m'intéresse à sa santé. Je ne voulais pas être une de ces horribles belles-mères qui ne se préoccupent de rien sous prétexte que ce n'était pas leur enfant. Moi, je m'inquiétais pour Reed et c'était normal après l'intervention qu'il venait de subir. Personne ne me donnait de nouvelles, alors je venais les chercher moi-même. Ok... Je venais aussi voir le papa. Je me disais qu'il devait avoir besoin de soutiens, ça devait être dur de voir son enfant sur un lit d'hôpital. Je ne voulais pas imaginer ce qu'il se passait dans sa tête, mais si je pouvais l'aider un minimum et le soutenir, j'allais le faire. Je partais sur de bonnes intentions et pourtant devant cette porte, je n'osais pas frapper. J'avais peur de déranger. Après tout, je n'étais pas vraiment de la famille et je... Je me sentais conne de les perturber... Et si quelqu'un me mettait dehors ? Je le comprendrais dans un sens... Je soupirais, mais frappais quand même doucement avant de rentrer à l'intérieure. J'essayais de me faire discrète, mais tous les visages se tournaient vers moi. Je crois que je me mettais à rougir, je n'aurais jamais dû venir. Je ne me sentais pas à l'aise. Je pouvais faire demi-tour et prendre la fuite ? C'était trop tard, j'avais fait le grand saut, j'étais foutu. Je ne savais pas quoi dire... Alors je sortais un simple mot histoire de saluer tout le monde. M'approchant du lit et me mettant à côté de Caleb. Je regardais le petit bout de chou. Il semblait si fragile, si pâle. Le pauvre. Je lui souriais et il le faisait lui aussi, même s'il semblait fatiguer. Puis, je regardais son père qui se penchait vers moi et attrapait ma main en m'attirant vers lui. Surprise, je ne m'attendais pas à ça... Je veux dire, on était en froid depuis le mariage de Lullaby et... On ne s'était pas vraiment parlé depuis. Je lui avais dit non et ça ne lui plaisait pas. Ce qui était normal d'ailleurs, mais je n'avais pas été aussi proche de lui depuis cet incident à l'église. C'était un peu perturbant, mais je me laissais aller dans son étreinte. Il déposait un baiser sur ma tempe. J'étais contente, il ne me repoussait pas comme une petite amie au rabais. Je caressais sa main dans la mienne, faisant des cercles sur sa peau douce avec mon pouce. J'essayais d'être rassurante tout en restant assez discrète. "Alors ? Ca s'est bien passé ?" Demandais-je discrètement à mon homme. Je ne voulais pas m'imposer, mais je devais bien avouer que je tirais une grande satisfaction de cette petite démonstration d'affection. Alors que Nikki était là, toute seule au chevet de son fils. Caleb était avec moi. C'était peut-être méchant ou même assez sadique de ma part, mais je m'en fichais. Cette femme, je ne la supportais pas, même en photo. Si je pouvais la rendre un peu jalouse, je n'allais pas m'en empêcher. Je retournais ensuite mon attention sur Reed qui semblait s'assoupir de plus en plus. Si j'avais bien tout compris, c'était à cause de la morphine. Le pauvre, il devait vraiment souffrir pour qu'on lui injecte un tel anti-douleur. Je souriais en entendant Caleb. Des éléphants roses ! Parfois, je me demandais vraiment où il allait chercher ses bêtises. Je n'osais cependant rien dire, je m'effaçais un peu. Je passais doucement la main sur le bras du petit alors qu'il demandait à son père s'il était obligé de dormir à l'hôpital. Je me sentais un peu obligé de répondre. "Si tu dors ici, les gentilles infirmières vont s'occuper de toi et tu guériras plus vite. Et plus vite, tu guériras, plus vite, tu pourras sortir et tu seras en pleine forme." Expliquais-je doucement. Je glissais aussi un clin d'œil. "Si tu vois un lapin bleu ? Tu le prends en photo pour moi ?" Demandais-je en souriant.

Papa ? Non mais papa ? Se faire appeler Papa par une femme de 25 ans avec laquelle on a déjà couché, c’était assez étrange, voir un peu trop même. Je ne voulais pas le montrer mais j’étais troublé à tel point que je ne disais rien. Je passais juste au blanc avant que Cordélia n’arrive et que je me mette en mode : sauvons les meubles. Sauvons-les, oui. Cordélia me demandait si ça s’était bien passé mais il fallait avouer que j’avais du mal à me dire que je devais en parler devant mon fils et puis… je ne savais pas vraiment s’il y avait eu des complications ou non. C’était sûrement que non, non ? Je voulais me dire ça. Oui. Je préférais simplement m’interposer comme possible entre les deux jeunes femmes et surveiller les féculents disponibles dans le coin avant qu’elles ne fassent une parade de légumes. Elles semblaient se comporter avc courtoisie ce qui était réellement une bonne chose. Enfin au fil, je venais même à rassurer mon fils sur la normalité de voir des éléphants roses mais aussi l’effet de la morphine. J’avais beau être un musicien, je n’étais pas un drogué pourtant j’avais comme tout le monde eu de grands bobos et surtout au lycée. Je connaissais l’effet direct qu’elle avait sur le corps et cette chaleur. J’adorais même mais pas au point d’en prendre pour le plaisir. Je vous rassure, on ne sait jamais que vous me feriez la fiesta car je dis kiffer sniffer mon petit rail de coke. Je préférais le coca cola en fait mais c’était d’une toute autre drogue. Je souriais alors qu’il me disait qu’il prendrait des photos mais je faisais une moue en regardant Nikki qui disait que je disais n’importe quoi. « Ce n’est même pas vrai d’abord ! », disais-je en faisant des grands yeux. Non mais la vilaine quand même. Comment osait-elle dire que je racontais des bêtises. Je ne racontais pas du tout des bêtises. C’est alors que mon fils se contentais de me demander s’il pouvait rentrer que cette moue n’était plus du tout sur le ton de l’humour. Comment devais-je répondre à cette question ? Et puis ? Comment Nikki allait réagir à l’idée qu’il voulait rentrer avec moi et Cordélia ? Mais comment Cordélia allait réagir à l’idée qu’il voulait aussi sa maman ? Tellement de questions mais la plus important était : comment allais-je lui dire que ce n’était pas possible pour le moment et qu’il était obligé de dormir dans cette chambre. Je regardais alors Nikki et Cordélia. L’une à la suite de l’autre, chacune son tour et encore une fois et encore une fois comme une balle de ping pong. Je les appelais un peu au secours mais un peu de couilles. Voyons. J’inspirais doucement en finissant par reposer le regard sur Reed mais Cordélia me sauvait entre temps, je souriais même comme un con quand elle jouait le jeu avec moi pour la morphine et je regardais Nikki en lui tirant la langue comme un gamin. « Tu vois, deux contres… un ! », disais-je fièrement en rapprochant un fauteuil pour Cordélia et je le posais alors derrière elle avec galanterie. J’inspirais doucement en me mettant le popotin sur le bord du lit. Une fesse seulement et je posais la main sur le drap ou ce qui semblait être la petite gambette de mon fils. J’haussais les épaules. « Cordelia a raison, plus tu te reposeras bien et que tu prendras tes médicaments… plus tôt tu rentreras et plus vite ou ira se faire une pizza au miel pops devant Iron Man ! », disais-je en riant doucement. « Sans les filles, les filles ça mérite pas des miels pops… ils sont que pour nous ! », rajoutais-je tandis que je tentais surtout d’amuser mon fils et de le déconcentrer de ses possibles douleurs. Je voulais qu’il oublie sa déception de ne pas rentrer ce soir et j’ignorais si c’était efficace mais je tentais. Je ne voulais pas donner l’impression désagréable à mon fils d’être regardé avec tristesse comme un malade. Je voulais qu’il se sente tout simplement fort et normal. Il l’était mais il avait tout de même dû être réparé. Je tournais mon regard vers Nikki aussitôt. « Tu comptais dormir ici pour la première nuit ? », lui demandais-je avant de tourner mon regard vers Cordélia. « On pourrait aussi faire un camping à trois… On va louer un film et chercher des pizzas... on demande des lits de camps ou on va en chercher... je dois en avoir un au studio et vous ? », proposais-je tout simplement.

C'était gentil de la part de Cordélia de venir me voir, ça me faisait très plaisir et ça réconfortait un peu mon petit coeur malade enfin soigné mais néanmoins actuellement douloureux. Je souriais donc, j'avais beau être épuisé et un tantinet drogué, je tentais de garder ma constante bonne humeur. Papa aussi semblait content de la voir, j'étais content qu'il ait de la compagnie même si maman elle allait quand même se retrouver toute seule la pauvre. Pour ma part, je sentais le sommeil me tirer de plus en plus et je crois bien que Morphée tentait de me kidnapper mais je me battais pour rester conscient. J'avais peur de m'endormir ici et de me réveiller seul alors j'écoutais les bêtises de papa. J'écoutais les explications de Cordy. En effet c'était logique ce qu'elle disait mais je ne voulais pas rester ici. Je n'avais cependant pas le choix et je souriais en me demandant de prendre en photo un lapin bleu si j'en voyais un. "J'essayerais alors." J'aimais aussi entendre mes parents plus ou moins se chamailler, j'aimais vraiment l'ambiance et je me sentais presque comme chez moi entre ses quatre murs, la poitrine douloureuse et l'esprit assez confue. Je fermais les yeux avant de me forcer à les rouvrir en sentant la main de papa, je ne devais pas céder au sommeil, c'est trop dangereux. Le sommeil c'est maléfique, je crois bien que je devenais paranoïaque du sommeil. "Oh oui une pizza aux miels pops, ça doit être bon ! " Je souriais quand il précisait bien que se serait sans les filles car elle ne méritait pas de miel pops. "Oui que pour nous." Maman affirmait alors que c'était car les filles préféraient les chocapics. Normalement c'est fort en chocolat et les filles elle aime bien tout ce qui est chocolaté, c'est connu. Je baillais á nouveau. Non Reed, soit un héros ne faiblit pas contre l'ennemi. En revanche malgré la fatigue de plus en plus pesante sur mon petit corps fébrile, mon visage s'éclaira lorsque papa parlait de passer la nuit ici. J'espérais qu'ils pourraient, je ne voulais pas rester tout seul. Voilà comment égayer ma journée qui avait si étrangement commencé entre les mains expertes des chirurgiens. "Vous pouvez ?" Je levais fébrilement mon poignet sur lequel était bandé la sonde plantée dans ma main avant de me frotter les yeux. "Je pourrais aussi manger des pizzas ? Parce que y paraît que le manger de l'hôpital c'est dégueu " J'affichais une mine inquiète, la nourriture pour moi c'est sacré alors je ne voulais pas rater ça. "Bah je veux qu'vous restiez tous ici !" La joie venait bien de m'aider à oublier le sommeil, mais pour combien de temps ?

Cela me faisait vraiment bizarre d'être là, au chevet de Reed entouré de ses deux parents. J'avais l'impression d'être de trop, mais l'attention que me portait Caleb alors qu'il posait un baiser dans mes cheveux ou même lorsqu'il me tirait une chaise pour que je puisse m’asseoir, tout cela me rassurait. "Merci." Lâchais-je avec un petit sourire en parlant de la chaise. J'étais venu ici sans invitation, mais au final, tout se passait encore mieux que ce que j'avais espéré. Enfin... Sauf pour le petit garçon qui se retrouvait sous morphine. Le pauvre, si j'avais pu lui enlever toutes ses douleurs pour qu'elles deviennent les miennes, je l'aurais fait sans hésiter. Oui, ce n'était pas mon fils, mais je l'aimais comme tel. C'était comme ça maintenant et pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière. L'heure était grave, car Reed nous demandait de rentrer à la maison avec nous trois. Je grimaçais sans relever quoi que ce soit. Car dans un sens, j'étais flattée qu'il me compte dans le lot, mais déçue qu'il y intègre sa mère aussi. Enfin, c'était parfaitement logique, mais bon... Je ne la supportais toujours pas. Je ne faisais pas très attention à Nikki qui se trouvait de l'autre côté du lit et c'était mieux ainsi. On restait civilisées pour une fois, car ce n'était pas le moment de se lancer des patates, des bananes ou quoi que ce soit dessus. Calmement, je répondais au petit garçon, lui expliquant qu'il devait rester ici un moment. Comme toutes les personnes ici, j'aurais aimé exaucer son vœu, mais nous savions que c'était impossible. Je riais ensuite en entendant Caleb parler de ses fameux miels pops. Pour la première et dernière fois de ma vie, j'étais d'accord avec la brunette qui me faisait face. Elle disait que, nous les filles, nous préférions les céréales au chocolat. "Ouais ! Nous n'avons pas les mêmes valeurs. Les chocapics, c'est les meilleurs." Je souriais, mais gardais tout de même un goût amer dans ma bouche. J'avais un point commun avec elle ? Outch, c'était le début de l'apocalypse. Mais chut. Enfin, ce petit moment de partage ne dura pas bien longtemps. Elle parlait ensuite à Caleb en me désignant comme étant : "elle". J'avais envie de lui dire qu'elle, elle avait un prénom, mais je me retenais. Préférant garder mon attention sur Reed qui en avait bien plus besoin. "Si tu ne peux pas aller à la maison, alors c'est la maison qui viendra à toi." Dis-je avant de me tourner vers Caleb. "C'est une bonne idée ! Je dois en avoir un ou deux chez-moi, si vous voulez." Chouette ! On allait faire du camping dans une chambre d'hôpital. En soit, cela n'avait rien d'exceptionnel, mais rester plus d'une heure avec Nikki... On pouvait y arriver ? J'en étais presque certaine. Presque... Si c'était pour que Reed n'ait pas de mauvaises surprises en se réveillant tout seul dans cet endroit, alors j'allais faire tous les efforts du monde. Je souriais doucement quand il acceptait de nous avoir tous auprès de lui. Me levant doucement, j'allais vers la porte. "Je vais demander aux infirmières si on peut rester tous les trois." Je posais la main sur la poignée avant de me retourner. "Vous voulez que vous rapporte quelque chose ? Café ? Thé ? Gâteau ?" Demandais-je avant toute la gentillesse du monde. Quand je quittais enfin la pièce, je me dirigeais directement vers le bureau. Heureusement, Reed était dans une chambre individuelle normalement deux personnes pouvaient rester pour la nuit. Mais j'expliquais la situation à une dame très aimable qui sentait la citronnelle en lui demandant si elle pouvait nous laisser une troisième place. Elle acceptait de faire une exception pour nous, mais seulement pour une nuit. Fière de moi, je revenais dans la chambre quelques dizaines de minutes plus tard après être passé par la case distributeur.

Les chocapics ou les miels pops. Telle est la question. Je devais avouer aimer les deux tous comme j’aimais aussi les bêtes céréales mais dans le fond, on s’en fout. Non ? Je voulais juste les taquiner et je riais alors que je me faisais engueuler de macho mais osef. Je voyais au fil de la situation que Nikki désignait alors Cordélia en oubliant simplement son prénom. Je me pinçais doucement les lèvres en attendant justes ce que dirait mon fils. Si elle voulait se battre… c’était surement mieux pour elle de le faire hors de cette chambre. Je m’étonnais que Cordélia ne dise rien et qu’elle ronge son frein. Je penchais doucement la tête alors que Reed demandait si on pouvait. En fait, je n’en savais rien mais je m’en foutais. Un papa peut se battre pour son fils s’il le veut et faire entendre sa loi. Je souriais doucement alors que les deux jeunes femmes autour de moi parlaient de leurs lits et j’haussais doucement les épaules. Je penchais la tête en regardant autour de moi. Je voyais alors cette pièce qui sentait tellement l’hôpital et j’haussais les épaules alors qu’ils parlaient de pizza mais j’étais un peu la tête ailleurs. Je portais une main à mon menton et je réfléchissais. A quoi ? Je n’en savais rien. J’écoutais les mouches qui volaient ? Je regardais les papillons autour de moi ? Peut-être mais il n’y avait aucun des deux. J’inspirais aussitôt en entendant le mot infirmière de la bouche de Cordélia. Je l’imaginais alors vêtue d’un petit costume d’infirmière. Oh oui. Une infirmière toute mignonne et jolie avec les jambes nues, très nues. Des talons blancs assortis. Que vous le vouliez ou non, on imagine rarement les infirmières en ballerines blanches pour quitter le confort au sexy. On veut du sexy dans notre tête et pas du casual. Je souriais comme un abruti. Je ne savais pas vraiment si elles se doutaient de ce que j’avais en tête mais c’était quand la porte se reclapait alors que j’avais contemplée Cordélia sur tout le chemin vers cette porte comme si elle était un morceau de viande. Oh oui, de la viande. De la viande de Cordélia avec une sauce brune. Je voulais la manger tout simplement mais je sursautais au clap de la porte. Je sursautais comme un abruti. Tout simplement. J’avais l’air con. « Elle est allée ou ? », demandais-je alors que j’étais tellement ailleurs que je ne m’en souvenais pas. Enfin elle était avec moi ailleurs mais seulement dans ma tête si vous voyez ce que je veux dire. Je me tournais alors tel un imbécile vers mon ex petite amie et je la regardais avec un air un peu ahuri pendant quelques instants. Je savais pourquoi. Pour ce « elle ». Je soupirais doucement en contournant le lit alors que je me rapprochais d’elle. « Tu devrais être un peu plus gentille avec Cordélia ! », disais-je alors tout simplement et je relevais mon regard vers Reed en lui souriant. « Je vais commander les pizzas alors ! », disais-je tandis que je sortais mon téléphone de la poche arrière de mon jeans. Je m’appuyais alors sur la commode et je composais le numéro. « Vous croyez qu’ils sont réellement des céréales ? », demandais-je alors que j’effaçais aussitôt le numéro en envoyant un snapchat à Cordélia. « Toi, moi, dans une rêve ou tu es déguisée en infirmière très sexy, c’est joli à imaginer ! », envoyais-je avec une photo du sol. Pourquoi pas ? Autant être fou jusqu’au bout dans le fond. Je ne m’en voulais pas du tout d’être tellement stupide. Une fois le snapchat envoyé, je recomposais aussitôt le numéro avant d’envoyer. Je souriais doucement alors que je mettais le téléphone sur mon oreille et j’attendais un tout petit peu avec les 3 coups de sonneries. « Veuillez patienter quelques secondes, nous sommes actuellement en ligne ! », me disait alors une annonce automatique. Je riais doucement en l’entendant et je fronçais les sourcils. Elle avait une jolie voix cette jeune femme. J’haussais les épaules. « Patientons… », disais-je alors aux deux personnes présentes dans la pièces. C’est quand Cordélia entrait que je me tournais vers elle en lui souriant. . « Vous voulez quoi ? », finissais-je par demander tout naturellement.

Étrangement, je me fendis d'un sourire en entendant la phrase de Cordélia. Je n'aurais jamais pensé pouvoir sourire devant quoi que ce fut qui viendrait d'elle. Concordance des temps. Je la fixais, puis je passais finalement sur Caleb, ou plutôt mon regard dégoulina sur lui, je ne passais pas littéralement dessus, vous vous en doutez bien, cela dit ça ne m'eût pas déplu. Oui, bref. Je ne pouvais pas non plus ne pas observer Reed qui je crois nous aurait presque suppliés pour qu'on reste près de lui. J'esquissais un geste affectueux à son égard avant d'entendre Cordélia partir. « Non, merci. » Disais-je en essayant de radoucir mon ton. Je savais que j'étais peu correcte avec elle, mais au fond, nous avions ce passé qui nous liait, ce passé tumultueux, ce lancer de pommes de terre qui nous restait à l'esprit, à l'une comme à l'autre. Enfin, je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête à elle, mais je savais ce qu'il se passait dans la mienne, c'est logique vous voyez. Je m'étais remise d'elle, mais j'avais toujours un fragment de haine. Pourtant, j'essayais de la dompter, j'essayais de me calmer, mais ... Puis c'est à cet instant que Caleb me fit rire. « Tu n'écoutes rien ! Elle est partie chercher à manger et à boire. » M'écriais-je en souriant. « Toujours dans la lune, ton papa ! » Je fis un clin d'oeil à Reed, à qui je tenais le bras. Je me retenais d'ajouter qu'à une époque, on y était ensemble, j'avais la tête dans les nuages, comme lui, ensemble on allait au septième ciel. Mais je ne pouvais pas dire ça, puis à quoi bon se rappeler le vieux temps. Au passage, je me faisais disputer par Caleb qui me reprochait ma gentillesse incroyable envers la femme de sa vie. Mais dis-toi mon bon Caleb, que nous nous sommes disputées à cause de toi, au départ. Je ne supportais pas de voir une autre femme près de toi, près de Reed, et il se trouvait que les fruits et légumes étaient près de nous. Point, c'est tout. ça n'a rien à voir avec le reste. De plus, je ne la déteste pas... Pas vraiment. Tout est une question de circonstances dans la vie. Je haussais les épaules, en baissant le regard, un rien gênée tout de même. « Je suis désolée... J'essaierai de faire un effort, c'est promis. » Je me sentais tant comme une gamine prise en faute que je me serais roulée en boule sous le tapis pour disparaître à leurs yeux, si tapis il y'avait eu. J'entendis Cordélia revenir, juste après que Caleb appelle les pizzas venir à nous. « Comme vous voulez, ça m'est égal. » J'attendais de voir ce que les autres voulaient, moi je m'en fichais franchement. Je disais anchois comme j'aurais dit cassoulet, oui enfin une pizza au cassoulet je ne sais pas si ça se fait, mais pourquoi pas, au fond ?