Malika venait à peine de mettre Maddox dans son parc lorsque le téléphone se mit à sonner. Si jusqu’à maintenant le petit était tranquillement, la sonnerie du téléphone le fit sursauter. C’est pourquoi il se mit à pleurer. Super, elle aurait dû y penser et mettre son portable sur vibreur uniquement mais c’est trop tard pour y penser là de suite de toute manière. Naturellement, Lika partie en première prendre son fils qui pleurait, le berçant pour essayer de le calmer avant de revenir prendre son téléphone. Lorsqu’elle vit que c’est TLW à l’autre bout du fil, un sourire se dessina sur ses lèvres malgré elle. Malika n’aime pas réagir de la sorte pour lui, on dirait une gamine de quatorze ans. Continuant de bercer Maddox, elle décrocha au téléphone et prononça un simple. « Coucou. Attend deux minutes je reviens. » Laissant le téléphone sur le canapé, elle repartit poser Maddox une fois celui-ci calmé. Finalement elle revint prendre le téléphone et s’éloigna un peu de son fils tout en gardant tout de même un œil sur lui. « Hey coucou toi ! » Dit-elle avec un sourire. C’est toute bonnement impossible de ne pas le faire depuis qu’ils se parlent depuis quelques mois et surtout depuis qu’ils se passent des coups de téléphones. Après tout ça fait moins fake que par le biais d’internet ou par sms même si il n’y a pas de garantis sur la personne en face. Ils parlent souvent, même très souvent mais peut-être qu’il lui ment, elle n’en sait rien. Lika quant à elle ne lui cache rien tant que ça ne touche pas à la sécurité de son fils. « Comment tu vas ? » Continua-t-elle alors. Question banale mais elle s’intéresse réellement à sa réponse, ce n’est pas dans le vent. De toute façon si c’est comme d’habitude, ils ont le temps de parler de tout ce qu’ils veulent puisqu’en général, ce ne sont pas des coups de téléphone de quelques minutes seulement.

Malika a peur. Oui elle a peur de trop s’attacher pour au final être deçu. La blondinette a trop été déçu à cause d’homme, même ceux de sa famille comme par exemple Addon. Celui qui l’a déçu le plus doit être son ex qui est le père de son fils et c’est pourquoi elle a peur aujourd’hui. Bien sûr, cela ne devrait pas l’effrayer, elle ne lui parler jamais en face, elle ne le connait pas en vrai et donc il n’y a pas de raisons qu’il la fasse souffrir. Oui mais c’est ça le problème, elle s’attache à cet homme qu’elle ne connait même pas. Malika se trouve stupide de réagir de la sorte, mais c’est ainsi. Peut-être est-ce parce qu’il est sympa avec elle, qu’il n’a jamais dit de remarques désobligeantes comme les autres hommes qu’elle a pu rencontrer. « Ah ah je vois ! » Dit-elle en riant, tentant de contrôler son rire communicatif. Déjà qu’elle se fait remarquer par ses remarques à la con, elle ne veut pas faire peur à son bel inconnu lorsqu’il l’entendra rire. Echangeant leur prénom, du moins c’est ce que fit Malika. « Je ne sais pas, c’est juste que je t’ai toujours connu sous un pseudo. J’aurais plutôt imaginé Pierre, Paul ou Jacques… Je plaisante, Tim ça te va bien en fait. » Bon ce n’est qu’un prénom mais bon, elle aime bien ce prénom et elle aime bien ça voix, donc 1 +1. Plus le temps passe et plus Lika se sent bien lors de leur conversation téléphonique. Bon ok des fois ça peut paraitre étrange mais d’autres moments non. La plupart du temps, elle a ce sourire béat coincé sur ses lèvres et puis, elle se sent bien, elle ne saurait pas dire pourquoi mais comment mais c’est comme ça. C’est donc tout naturellement qu’elle parla du fait d’échanger des photos, même sur le site de rencontre, Lika n’a pas mis une photo d’elle, ni même de quelqu’un d’autre bien sûr. « C’est vrai qu’une photo ne dit rien du tout. Peut-être que je ne suis pas ce que je te dis après tout, que je suis une vielle de cinquante ans avec une voix de jeune et inversement. » Dit-elle pour rigoler, bien sûr elle n’y pense pas. Ce qu’elle lui a dit, cela n’a jamais été du flan et elle ne pense pas que du côté de Tim ce soit le cas. Après tout, il lui a pas parlé de sa vie réellement, il a juste dit son prénom alors pourquoi aurait-il menti après tout ? « Tu sais, c’est peut-être stupide mais ça me fait peur ». Des fois, il faut qu’elle apprenne à se la fermer, il va la prendre pour une idiote. « Désolé je vais te paraitre d’être une gamine » Elle s’en voulait d’avoir dit cela c’est pourquoi elle se précipita pour lui dire « Mais je veux te voir. Après tout ça fait un moment qu’on parle toi et moi, ça serait peut-être cool qu’on se voit. » S’ils se voient, elle va flipper et passer des heures dans la salle de bain pour être parfaite pour cet inconnu. Est-ce que c’est une bonne idée ? Après tout peut-être qu’elle va être déçu, mais bon, peut-être que ça va être l’inverse après tout et que c’est le début de quelque chose si tout se passe bien.

Malika s’est toujours senti très à l’aise avec les mecs. Il faut dire qu’elle a grandi seulement avec son grand frère et son petit frère ainsi que les deux hommes qui les ont adoptés. Il y avait aussi leur autres enfants qu’ils ont adoptés mais ce sont les quatre premiers qui ont été ses forces, ses model, du coup les hommes ne lui font pas peur. Pourtant là, elle ne l’était pas totalement, est-ce peut-être parce qu’elle s’attachait réellement à lui. Elle se souvient très bien, avec son ex, le géniteur de son fils c’était la même chose. Donc oui c’est un signe, signe qu’elle s’attache trop et que ça lui fait plus peur qu’elle ne peut l’avouer. « Ouais non, Pierre c’est un nom de caillou » Malika et son humour à la con, des fois vaut mieux pas trop l’écouter parce qu’elle se croit drôle, malheureusement pour elle c’est loin d’être le cas. Des fois il faudrait qu’elle apprenne à taire ses blagues à la con mais bon, c’est ce qui fait son charme après tout. « Non mais finalement il faut que tu sois vraiment jeune pour que je sois une cougar, désolé pour toi » dit-elle avec un sourire. Bah oui elle est jeune alors il faut qu’il soit un bébé pour qu’elle soit avec lui. Après est venu le sujet comme quoi elle était une gamine à avoir peur mais vu ce qu’il venait de lui dire, elle comprit qu’il n’avait pas écouté. Ça arrive même si elle n’aime pas cela. Après tout si son fils a besoin d’elle, elle risque de laisser le téléphone sur la table et y aller sans même prévenir alors elle n’est pas vraiment un exemple à suivre sur ce sujet. « Non rien oublie, ce n’est pas grand-chose t’inquiète pas. » Elle aurait très bien pu lui répéter sa première phrase sans le moindre souci seulement elle avait changé d’avis. Non pas qu’elle ne pensait pas qu’avoir peur la faisait passer pour une gamine mais bien parce qu’elle veut le rencontrer alors autant ne pas le faire fuir en la prenant pour une gamine, surtout qu’il est un peu plus vieux. « Qu’est-ce que tu t’ais fait ? » Demanda-t-elle immédiatement, pensant que c’était grave puisqu’il venait quand même de parler du fait qu’il avait besoin d’une infermière et elle avait pris cela au premier degré.  Pensant immédiatement au fait qu’elle pouvait appeler la nounou de sa fille, son petit frère ou encore le père adoptif qui lui reste pour aller le voir. Bon si elle explique aux deux dernières personnes cités la raison du pourquoi elle a besoin d’aller quelque part et qu’on s’occupe de sa fille, ce n’est pas certain qu’on la laisse filer sans lui dire qu’elle doit faire attention et qu’elle prend des risques surtout qu’elle est maman. Bien sûr, ce sont toutes les peur qu’elle a depuis qu’elle a commencé à s’attacher à lui au point d’imaginer le rencontrer en vrai. Malika s’est suffisamment pris la tête avec cela, maintenant elle a véritablement envie de le voir alors elle ne veut pas qu’une personne extérieure juge les choses. « Malheureusement je suis loin d’être une bonne infirmière » Malika se mordit la lèvre après s’être rendu compte de sa phrase. Par infirmière elle avait dit dans cette phrase dans le sens du fantasme des hommes. Elle sait être sexy mais elle ne veut pas qu’il se fasse des idées. Ils ne se connaissent pas et elle n’est pas du genre à avoir une conversation du style téléphone rose (a) « Par contre j’ai été élevé entourée de pompier » Elle n’a pas dit cela pour raconter sa vie bien évidement « Je peux venir si tu veux ! » C’était sorti comme cela. Pour une fois elle n’a pas cherché à réfléchir cinquante ans, avoir peur trente fois et changer d’avis vingt fois. C’était sorti tout naturellement et cela montrait parfaitement que le voir, c’est vraiment une chose qu’elle veut aujourd’hui. C’est peut-être le moment ou jamais.