Je me demande parfois comment vivent les enfants uniques. Ils manquent forcément des trucs merveilleux. Il n’y a rien de plus beau que de vivre dans une fratrie. Bien entendu, il y a des hauts et des bas comme dans n’importe quelle famille mais on est jamais seul. Et il n’y a rien de pire que la solitude. Vous l’aurez compris, je suis issu d’une famille très nombreuse. Mes parents, Annie et Cameron ont tout d’abord eu Mael, mon grand frère. Ma mère a ensuite été enceinte de triplé c’est à dire mes sœurs, Ariel et Sasha et moi-même. Nous sommes de véritable triplette. Parfois, je m’amuse à penser qu’on a simplement été dupliquée en trois versions. Arriva ensuite Belle et quelques années plus tard, les faux jumeaux de la famille Stefan et Sam. Ensuite se fut Penny et pour finir … Cinderella. Normalement Cinderella n’aurait pas du être seule, cependant la vie en a fait autrement. La petite est née le jour de l’incendie. Cet incendie a créé une blessure éternelle dans le cœur de chacun des enfants de la famille. Mes parents sont morts durant cet incendie ainsi que la jumelle de Cinderella. Ce n’est pas bien joyeux n’est-ce pas ? Vous comprendrez à présent à quel point avoir été soudé dans cette épreuve a été important. On ne se remet pas facilement de la mort de ses parents. Granny s’est occupée de nous, nous étions tous mineurs à l’époque. J’aime beaucoup Granny, mais pour être honnête, ce n’est pas ma mère. Je l’ai toujours énormément respecté mais je pense que je n’arriverais jamais à avoir la proximité que mes deux triplées ont réussi à avoir avec elle. Je dois faire une sorte de blocage.

Quoi qu’il en soit, malgré cette épreuve, on a réussi à faire avec le caractère de chacun pour rester tous attentifs aux autres. La vie sépare souvent les familles et je dois avouer être assez fière que notre grande fratrie ait essayé de ne pas se laisser faire. Je ne dis pas que nous nous parlons tous les jours, que nous sommes toujours les uns sur les autres, non, je parle du fait que nous sommes tous là les uns pour les autres. Car il est clair que nous ne nous parlons pas tous les jours. Il suffit de me regarder moi. A l’âge de 18 ans, j’ai quitté le foyer pour aller vivre en collocation avec Ariel, l’une de mes sœurs. Nous étions à Los Angeles. A cette époque, il était encore aisé de se voir souvent. Cela s’est un peu compliqué lorsque j’ai terminé mes études. Je suis tombée amoureuse… Sasha me dirait « comme toujours ».

Je suis donc tombée amoureuse d’un homme. Etant plus jeune, je n’ai jamais eu vraiment confiance en moi. J’ai longtemps été très complexé et le regard des autres était important. Aujourd’hui, j’ai évolué bien entendu, mais durant mon adolescence s’était très important. Et dès qu’un garçon me trouvait jolie, je tombais en quelque sorte amoureuse. Encore aujourd’hui, je m’attache beaucoup trop facilement aux mecs et je me prends toujours une bonne tarte en pleine face. Ce garçon n’a pas fait exception. Et pourtant, j’aurais pensé que c’était différent. Il a 7 ans de plus que moi. Il a été mon professeur pendant un temps. Je connaissais sa réputation de volage mais il me disait avoir changé avec moi. Et mois comme une naïve, j’y ai cru. Non mais parfois, je me mettrais moi même des tartes, je les mérites. Quoi qu’il en soit, dans un petit coup de folie, on s’est marié après quelques mois seulement de relation. La seule personne de ma famille qui m’a accompagné c’est Ariel car c'est à la seule que j'ai tenu au courant à l'époque. Le pire c’est que ce mariage à la sauvette ne me ressemble pas mais je l’ai fais. On a décidé par la suite de partir de l’autre côté du pays. Jamie, mon mari, avait trouvé une place pour lui et moi à New-York. J’étais réticente à l’idée de m’éloignée autant de ma famille, mais j’ai décidé d’y aller pour Jamie. Quelle connerie.

Une fois là-bas, je fus heureuse un temps. Oui, je l’ai vraiment été jusqu’à ce que je découvre mon cher mari dans notre lit avec la voisine. C’est tellement cliché, banal et idiot que cela m’en fait aujourd’hui rire. C’était il y a un an. Nous étions marié depuis 2 ans et tout venait de s'effondrer. Il m’a cependant supplié d’essayer de lui pardonner. Il m’a affirmé son amour pour moi, qu’il avait besoin de moi. Idiote, j’ai accepté d’essayer de lui pardonner. Cependant, après un an de tentative, il me paraît claire que je n’y arrive pas. Alors, lorsque l’une de mes sœurs m’a annoncé sa leucémie, j’ai trouvé aucune raison pour que je reste à New-York. Il fallait que je sois là bas pour elle. C’est pourquoi, j’ai pris la décision de quitter la ville et Jamie pour retourner auprès de ma famille, famille que je n’aurais jamais du quitter. Avant mon départ, j’ai déclenché une procédure de divorce. Je n'en pouvais plus de cette solitude et j'avais besoin de ma famille, de mes soeurs.