« Inutile de se compliquer plus la vie, tentons de la simplifier. », c’est assez compliqué à dire ou penser mais quand je me disais ça devant le miroir, cela semblait tellement plus facile. Rien n’était facile et autant qu’on l’avoue. Je ne savais pas vraiment comment gérer ma vie en ce moment mais surtout mes secrets. Après tout, j’avais avoué tout à Caitlyn au détour d’une gare mais je devais avouer ne pas me sentir mieux. Cependant j’avais bien d’autres soucis en plus du boulot qui me prenait beaucoup de temps, on devait gérer un papa malade. Je ne savais pas vraiment comment réaliser son souhait d’avoir ses enfants autour de lui pour un restaurant ou un diner chez moi et encore fallait-il convaincre ma sœur qui elle était bouchée comme un nez enrhumé. Et on n’a pas de décongestionnant contre ça. (Non la joueuse n’en a pas marre de son rhume, non non ça ne l’inspire pas d’écrire des âneries.) J’avais envoyé un message à ma sœur et mon demi-frère ce matin enfin ça disait simplement que je les invitais pour un diner ce soir à la maison et de ne pas s’habiller chic car ça serait sûrement pizza et cochonneries. J’allais profiter que Cordélia soit à New-York avec sa maman et le bébé mais que ma fille plus âgée dorme enfin peut-être. Je ne savais jamais si elle allait accepter de dormir et si en plus je n’étais pas seule, c’était presque sûr qu’elle allait vouloir faire la licorne pendant toute la soirée. Après il y avait école le lendemain donc je devais être fort et garder de l’autorité. Ahah. Ou pas. Je prenais aussitôt un peu des nouvelles de Sedna, la maman de Galéa. J’inspirais doucement en me disant que j’avais encore beaucoup du mal à me faire à l’idée que bébé numéro 2 et numéro 3 soit aussi mes enfants enfin les siens enfin. Crotte. C’est dur de ne pas avoir eu de souvenirs pendant un long moment d’avoir trompé ta femme ce dont je ne me souvenais pas non plus. Elle est à chier ma vie. Enfin soit, je finissais ma journée au boulot en contrôlant par message que tout aille bien avec Cordélia dans l’avion direction New-York alors que dans l’avion, on avait pas de réseaux mais je suis con et je n’y peux rien. Je ne pensais pas vraiment. J’étais juste heureux qu’on ait plus de tour jumelle pour s’y écraser. C’est loin d’être une piste d’atterrissage mais ça, y en a qui ne le savaient pas apparemment. Enfin soit, une fois rentré, je rangeais un peu le bazar de bébé laissé sur son passage. Je mettais les jouets dans le panier en osier, je rangeais tout ce qui était biberon et ce dont je n’aurais plus besoin pendant une grosse semaine. Quoique ça m’arrive de boire du lait maternel au biberon. Mais non. Juste dans vos pensées, voyons. Je suis un grand garçon. Je riais doucement comme un con à mes bêtises avant que Galéa ne rentre des cours. Je m’occupais d’elle rapidement, lui préparant un plat sain. He ho, je ne vais pas la nourrir de pizza ma fille. Pour quel père me pensez-vous. « Papa, pourquoi je ne peux pas manger de la pizza avec tatie et tonton ? », demandait-elle d’un ton ronchon. Je levais les yeux en souriant doucement. « Par ce que la purée, c’est bien meilleur ! », disais-je alors que je l’avais une casserole aux détours de cette conversation qui me semblait tout de même assez… mensonge ? Enfin vous voyez ce que je veux dire car oui, c’est meilleur pour la santé mais gustative ment. « Ce n’est pas vrai ! », disait-elle alors que je riais dans ma barbe avant de me tourner vers elle avec une fausse moue triste. « Me dit pas que ma purée n’est pas bonne ! », disais-je avant de reprendre ma vaisselle. « Tu auras de la glace en dessert pour compenser ! », lançais-je comme compromis avant qu’elle ne laisse un cri de victoire s’entendre. Je ne regardais pas mais je pouvais presque parier qu’elle levait le point. Tel père, telle fille comme diraient certains. Je terminais la vaisselle et elle allait prendre son bain avant le dessert. L’heure tournait assez rapidement. Je leur avais donné rendez-vous pour presque 20 heures et nous y arrivions. Je me demandais même lequel arriverait en retard. Quoique. Je n’en savais rien en fait. Je laissais la porte ouverte quand une fusée de 8 ans passait devant moi en criant « Pin Pon » comme un camion de pompier. Le loquet ouvert, je la suivais en riant. « Il y a urgence ? », demandais-je à la bambine qui me regardait en hochant vivement la tête. « Oui, la glace ça fond même dans le congélateur ! », je levais les yeux en l’entendant mais je n’allais pas lui dire que c’était faux après tout. On ne va pas gâcher son bonheur. « Quelles saveurs ? », disais-je en sortant du congélateur toutes les glaces que nous avions et on en avait un paquet, croyez-moi. « Pistache, chocolat, Brownies, Fraises et framboises ! », en l’entendant, j’arquais un sourcil. Clairement je me faisais arnaquer car 5 saveurs pour se venger d’une purée. C’était énorme. « Bon d’accord mais faudra pas le dire à ta mère ! », lui disais-je en souriant avant de préparer sa glace en attendant mes invités. Digne d’un papa gâteau, je rajoutais des granulés colorés et du chocolat en sirop. Elle s’en léchait les babines et ne courrait même pas vers le premier arrivé pour le saluer, non, elle prenait sa coupe de glace d’un geste vif… et enfournait une culière dans sa bouche, la placardant de sirop par la même occasion. J’allais passer comme celui qui ne nourrit jamais sa fille… Enfin pas assez ou pas assez bien ? Je ne savais pas trop quelle solution choisir mais j’arquais un sourcil en la regardant. Je riais et je tournais la tête vers le premier venu. « Je crois que j’ai fait un monstre ! », disais-je avant que Galéa ne pose un regard noir sur moi.