Déjà plus de deux mois que je pouvais me dire être en couple. D’un sens c’était étrange, non pas ma relation avec Andrew, simplement je n’avais jamais vécu quelque chose de tel. Avec Aymerick c’était différent, j’avais peur que Gaspard découvre le pot aux roses ou encore que ce dernier apprenne la vérité sur moi. Cette fois, je n’avais plus à craindre ces choses. Gaspard ignorait où je me trouvais – tout du moins je l’espérais – et Andrew connaissait cette partie sombre de moi. Je pouvais donc être naturelle, profiter de cette relation comme tout le monde. Je découvrais l’amour sur un nouveau jour et j’aimais ce sentiment. Laissant mes pieds glisser hors de mes ballerines, je rabattais mes jambes contre moi, appuyant ma joue sur l’un de mes genoux. Il n’y avait décidément rien à redire. « Tu ne veux vraiment pas me dire où l’on va ? » Un sourire amusé apparu sur mes lèvres, j’aimais les surprises, mais la curiosité se faisait de plus en plus ressentir. Je ne savais pas trop ce qu’il avait en tête. « Tu sais, c’est pas parce que j’ai joué la voyante dans un cirque que je peux lire dans tes pensées. » D’ailleurs, il pensait à quoi en ce moment ? Pensait-il simplement la route ou autre chose ? M’amusant à chercher à qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir en tête, je sursautais en entendant un bruit étrange. Ça provenait bien de la voiture ? Relevant la tête, j’apercevais un nuage de fumer blanche qui s’échappait de la partie avant de sa voiture. Je ne devais pas rire, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Cette situation avait quelque chose de cocasse, je sortais de la voiture m’appuyant sur la voiture. Pour un début mai, il faisait atrocement chaud. Mon débardeur me collait à la peau et je sentais le sable de l’Arizona venir se mélanger à ma peau moite. Je nouais mes cheveux en un chignon grossier, avant de m’approcher du brun. La voiture semblait lui donner plus de fil à retordre qu’on ne l’aurait voulu et quelques minutes plus tard, une dépanneuse venait nous chercher. L’homme qui sorti de la remorque avait un certain âge, corpulent et négligé. Je le voyais poser son regard sur moi et aussitôt mal à l’aise je me rapprochais d’Andrew glissant mes doigts avec les siens et appuyant ma joue sur son bras. Je n’aimais décidément pas ce que cet homme dégageait – et là je ne parlais pas de son odeur. Non, j’avais hâte qu’il reparte et qu’on continu notre chemin. « Je vais devoir changer votre courroie. Ça sera prêt demain matin. » Je tournais mon regard vers mon copain. Cet homme plaisantait ! « Je peux vous déposer quelque part. » Même si je savais qu’on avait pas trop le choix, je n’allais très certainement pas camper sur le bord de la route. Je ne désirais pas monter dans sa remorque. HORS DE QUESTION ! Mes doigts se resserraient sur ceux d’Andrew. « Je ne veux pas monter avec lui. » murmurais-je pour qu’il soit bien le seul à l’entendre. « Je suis certaine qu’il pourrait nous amener dans un coin reclus et s’en prendrait à toi. » tentais-je de plaisanter, car en fait je craignais plus pour moi que pour lui. J’avais subi une seule fois des attouchements dans ma vie et plus jamais je ne voulais ressentir cette sensation de crainte. Je ne souhaitais pas le revivre et cet homme ne m’inspirait pas confiance. « Alors, je vous dépose ou vous préférez rester ici. » s’impatienta l’homme. Je fermais les yeux, avant de les rouvrir pour les plonger dans ses prunelles chocolatées. « Je t’en prie. On trouvera bien quelque chose… » Je commençais à désespérer, surtout qu’en regardant bien il ne semblait pas y avoir un seul établissement dans les environs.

Cette relation était décidément la plus longue que j’ai pu avoir jusqu’à maintenant. J’avoue que depuis que je suis avec Devon, je me sens vraiment heureux et je commence à vraiment découvrir les sentiments de l’amour sous un autre ongle. Pour ce week-end, j’avais prévu d’aller à un concert avec elle dans un autre état que la Californie, nous n’allons pas non plus à l’autre bout du pays mais, il y a un bon moment de route. Et Devon finit par essayer de me faire dire ce que je n’avais pas spécialement envie de lui révéler puis ce que c’était censé être une petite surprise. « Tu ne le seras pas. » Dis-je avec un léger sourire en posant rapidement mon regard sur elle. J’espère simplement que le week-end que j’avais prévu pour nous deux sera bien comme il faut. Après tout nous ne sommes pas à l’abri d’un imprévues ! Je ris à ce qu’elle me dit : « Dommage, j’ai cru un moment que je sortais avec Charles Xavier des X-Mens ! Et façon, ne cherche pas car, je ne te dirais pas ce que j’ai prévu pour nous ce week-end. » Je me concentre à nouveau sur ma route puis au bout d’un petit moment j’en un bruit venant du moteur. Je me retrouve dans l’obligation de m’arrêter sur le bord de la route. « Et merde ! » Dis-je avant de sortir de la voiture. J’ouvre le capot mais, visiblement, je ne pourrais rien faire de moi-même, donc j’appelle aussitôt une dépanneuse pour ne pas mourir de chaud dans le désert de l’Arizona. Quelques minutes après mon appel une dépanneuse arrive, un homme sort, personnellement je ne fais pas spécialement attention à l’individu devant nous. Devon vient me rejoindre et me prendre la main pour finir de poser sa joue contre mon bras. Je la regarde un moment puis lorsque l’homme reprend la parole et s’approche de nous, il nous annonce la mauvaise nouvelle concernant la voiture. Nous allons devoir attendre qu’elle soit réparer demain matin. « D’accord, il n’y a pas de soucis. » Enfin si, nous pourrons peut être pas vraiment être vraiment à l’heure pour le concert de demain. Au pire nous ferons autre chose. Par contre lorsque l’homme vient à nous proposer de nous déposer quelques parts, je sentis la main de Devon se resserrer dans la mienne. Puis elle vient m’avertir qu’elle ne voulait pas partir avec lui. J’eus un léger sourire à ce qu’elle rajoute puis l’homme vient à rajouter autre chose car il attend notre décision. « Non, c’est bon. J’ai vu qu’il y avait un motel pas très, nous allons donc continuer à pied. L’homme repartit, il m’appellera pour me ramener la voiture au motel où nous serons avec son fils. Je me tourne alors vers ma petite amie et je la regarde avec un air un peu moqueur. « Tu a vraiment cru qu’il allait nous faire quelques choses ? Bon allez on est partit. Sinon on va finir par mourir de chaud. » Dis je avec un léger sourire. « Autant profiter de l’Arizona un peu. » Je pris mon sac à dos, puis je pris la main de Devon dans la mienne pour rejoindre le premier motel que nous croiserons sur la route. Et au bout d’une heure de marche nous arrivons enfin devant un petit motel avec un dinner. Je rendre à l’intérieur pour prendre une chambre et nous allons directement à l’intérieur. Lorsque je rendre, je fus un peu surpris par la chambre qui était vraiment… Miteuses. « Ca n’as rien à voir avec l’hôtel que j’avais réservé mais, au moins nous avons une climatisation. Bruyante mais bon. » Dis je avec un léger sourire. « Je vais aller prendre une douche car j’en peux pu là. »