Il le méritait bien, ok? C'est-ce qu'Aaron ne cessait de se répéter alors que ses pas le menait dans un bar qu'il avait l'habitude de fréquenter avec Aiden. Ce soir cependant, c'était solo qu'il se la jouait. C'est responsabilité et frustration qu'il laissa à la porte de l'établissement, bien décidé à donner à cette semaine l'opportunité de se racheter. Car Aaron en avait bavé. Sans doute le karma. Aaron était terriblement familier avec cette notion et avait longtemps cessé de regarder par-dessus son épaule dans la crainte de la voir arriver. Aaron n'avait jamais dit être parfait, mais il estimait avoir fait assez de bien pour contrer les nombreux travers qu'ils avaient commis durant ces trente années de vie. Sans doute, dédier son corps et son âme à l'armée américaine depuis ses dix-huit ans dans l'espoir de défendre son pays lui valait-il une certaine marge de manœuvre. Le fait est qu'Aaron n'était pas du genre à s'attarder sur les remords. S'encombrer avec de la culpabilité ne lui avait jamais semblé très malin, si bien qu'il avait très tôt appris à assumer chaque action et vivre sa vie comme il l'entendait. Assumer, mais pas au point d'être stupide. Si ça ne tenait qu'à lui (et pour le moment, Dieu merci, c'était le cas), il emporterait dans sa tombe le secret de son infidélité. Il n'était pas passé loin plus tôt dans la semaine. Cette foutue semaine. Olivia avait piqué une crise de jalousie en plein resto. Puis s'en était suivi cette rencontre surprise avec Gwen, des années après leur séparation. S'il aurait pu s'attendre à la crise de nerf de sa copine, tomber sur son ex et ses reproches imprévus ne lui aurait jamais traversé l'esprit. Autant dire qu'Aaron avait eu sa dose et s'il pouvait éviter d'avoir une énième femme lui crier dessus, ça serait bien. C'est pourquoi il avait décidé d'aller au bar. Tout seul, prendre un verre et se donner la chance de respirer sans que l'on attende rien de sa part. Olivia était à une soirée entre copine. Liam était chez sa mère (encore une qui lui avait crié dessus, apparemment il ne l'a visite pas assez). Zéro responsabilité ce soir. Si après un an Aaron s'était habitué à son rôle de père et sa nouvelle vie, tout cela était tout de même passé très vite. Aaron ressentait encore ce besoin viscéral d'avoir du temps pour lui, d'être juste lui et non pas un père, un petit-ami. Il y avait une part non négligeable d'égoïsme là-dedans, mais il avait ses raisons. Après tout ce temps sur une base militaire ç l'étranger, loin de sa famille, il avait pris l'habitude de ne pas être constamment à leur côté, à communiquer sur le moindre détail de sa vie. De même, sur le terrain, il n'était pas rare de se réfugier et de chercher un moment de solitude, loin de la proximité constante avec les autres soldats. Mais ça ne voulait rien dire. Ses frères d'armes avaient été exactement ça : des frères. Les hommes sous ses ordres avaient chacun de l'importance à ses yeux, ils étaient sa responsabilité. Pareil pour sa famille. Bien sûr qu'il les aimait. Il aimait aussi Olivia, malgré les erreurs commises. Et si la grossesse de la jeune femme lui avait été imposé à son retour, il aimait son fils à en crever. Alors voilà, il n'était pas totalement un connard. Il avait juste besoin de décompresser. Aaron commanda rapidement un bar, échangeant quelques mots amiables avec le barman avant de laisser son regard glisser sur le match de football américain rediffusé sur la télé dans l'angle. Les bribes de conversations, le bruit du verre qui s'entrechoque, les éclats de rire, Aaron se décontractait facilement sous l'ambiance agréable et familière, au point où il ne se formalisa même pas lorsqu'un corps pris place sur le siège à côté du sien. Il avait toujours été sociable et ça ne serait pas la première conversation partagée avec un inconnu au beau milieu d'un bar!

Au fond cette ville regorgeait de mal d’endroit sympa ! J’avais réussi à faire le tour rien qu’en quelques jours depuis mon arrivé. Disons que je préférais m’y habituer vite afin de pouvoir vagabonder librement sans demander mon chemin. Bref, ce soir j’avais juste envie de passer ma soirée à boire des bières dans un bar afin d’y connaître l’ambiance en pleine soirée voire nuit. Cela dépendait vraiment de ce qu’il allait s’y passer. J’avais vu Gwen la veille et autant dire que la revoir m’avait retourné le cerveau. Cette fille avait vraiment tout pour faire tourner la tête des mecs et je comprenais pourquoi j’étais tombé sous son charme. Je voyais encore son visage, je revoyais ses magnifiques yeux une fois de plus, je me souvenais de ses formes et pour dire, elles sont plus généreuses et agréables à regarder. Pour ne pas dire à toucher aussi. Rien qu’en y pensant, un sourire en coin s’installe sur mon visage, je secoue cependant la tête pour ne pas avoir l’air d’un débile. Cette fille me faisait vraiment tourner la tête et c’est pourquoi je suis venu dans son pays-là ! Mais ça, pour que je lui dise, elle allait devoir creuser la jolie blonde ! Tout en me préparant, j’écoutais la radio, enfilant un pull en col-v de couleur grise puis un pantalon noir effet jean. C’était parfait ça, pour aller prendre un verre et se décontracter, rien de mieux. Je ne passais pas vraiment de temps dans la salle de bain, disons que depuis notre arrivé ici c’était plutôt ma sœur qui prenait tout son temps et pour cela j’étais obligé de me lever une heure plus tôt pour que madame puisse se pomponner comme si en sortant dans la rue quelqu’un allait la prendre en photo. Je l’adore mais bon… enfin ce sont des filles et les filles en fait, c’est nul. Soupirant, je passais ma main sur mon visage et retournai dans le salon pour me retrouver tout seul. Je pris une grande respiration et fermai les yeux en ne pensant plus à rien désormais, j’allais en soirée pour me vider la tête et pour surtout ne pas me la prendre ! Après tout je venais ici pour Gwen mais je devais aussi apprendre à vivre de mon côté et arrêter de la protéger. Ouvrant les yeux, je fis un petit mouvement de tête en pinçant les lèvres puis sortis en direction du bar le plus proche afin de pouvoir rentrer facilement si jamais je n’étais pas en état ! Je laissais tout de même une clé sous le paillasson au cas où mon imbécile de meilleur pote les avait oubliés. Main dans les poches de ma veste en cuir, je marchais la tête haute regardant autour de moi en mémorisant chaque espace, chaque détail. Je me fis bousculer par une fille en train de courir en jupe, rigolant comme une niaisarde. Je regardais ma montre et soupirais, et dire qu’il était tôt et qu’elle devait être dans un état second. Que font les parents ? Pour ma part, j’étais trop occupé à veiller sur Kate pour pouvoir faire la bringue et m’amuser à boire jusqu’à en faire un coma éthylique. Je poussais la porte du premier bar qui passait dans la rue et allais me pointer à une table tout en commandant ma première bière, souriant gentiment à la serveuse. Je posais mon regard sur la télé et m’installais correctement dans ma chaise en buvant une première gorgée. J’adorais sentir ce liquide passer dans ma gorge, je ne m’en lasserai jamais. Jambes allongées et légèrement écartées, je regardais les personnes autour de moi pour savoir ce qu’elle pouvait bien penser puis je vis un homme installé ou plutôt accoudé au bar en train de regarder le match. Après tout, les bars sont faits pour faire des rencontres et c’était plutôt une bonne occasion pour le coup. Je me levais, prenant ma boisson au passage et pris place à côté de l’homme que j’avais remarqué. Je lui commandais une autre bière en faisant signe au barman puis tournais la tête  avec un hochement de tête léger. Bizarrement son visage me disait vaguement quelque chose mais j’étais incapable de pouvoir le replacer. « Sacré match non ? » Dis-je tout en sirotant ma bière un léger sourire sur le visage. Une fois la nouvelle commande arrivée, je décidais tout de même à me présenter, après-tout ça facilite encore plus la conversation. « Oliver Williams ! » Je ne savais pas si je devais tendre ma main ou non et préférais que non, je voulais bien sympathiser mais fallait pas pousser le bouchon. « On fuit les tracas du quotidien ? Prend cette bière, j’te l’offre. » Et ça se voyait sur sa gueule qu’il portait le monde sur son dos et puis ça allait aussi me permettre de savoir si je le connaissais ou non. J’étais sûr de l’avoir déjà vu, je n’oublie jamais quelqu’un même si c’est en photo. D’ailleurs je ne suis pas photographe pour rien.

Aaron en avait eu des conversations avec des inconnus dans des bars. Hommes et femmes. Discussion banale autour de la météo, flirt ou encore débat enragé autour d'un intérêt commun, Aaron aurait pu relater son lot de bribes de comptoir. Il y avait quelque chose libérateur dans le fait de parler avec quelqu'un que l'on ne connait pas. Qui ne demande pas à savoir quoique ce soit, parfois même pas un prénom. Quelqu'un que l'on peut utiliser le temps d'une distraction et oublier la seconde d'après. Aaron n'était pas du genre à transformer la chose en un bureau des pleurs, n'ayant jamais été très adepte de la confession. Garder les choses pour lui était une solution qu'il estimait meilleure pour tout le monde, et ça ne lui avait pas fait défaut jusqu'à présent. Aaron avait toujours envoyé bouler les curieux maladifs, ceux aux questions multiples qui semblent plus vouloir écrire une biographie sur sa vie plutôt qu'échanger des banalités. Aaron n'était jamais d'humeur pour ça. Il espérait que le nouveau venu n'était pas de ce genre. S'il était borné, Aaron serait obligé de changer de place pour couper net la conversation, et il préférait éviter cela. Il avait un excellent angle de vue sur la télévision. Aaron pivota la tête vers l'homme lorsque celui-ci s'adressa à lui. Il laissa échapper un léger rire. « En toute honnêté, j'ai jamais été très investi dans le football » avoua-t-il. S'il était inévitable d'échapper à la chose en tant qu'américain, et s'il n'avait rien contre le sport en général, il n'avait jamais trouvé une ferveur particulière dans le jeu. Trop lent à se mettre en place sans doute. Il était plus adepte du jeu rapide, dans la veine du basketball et du hockey sur glace. Bref, il préférait prévenir son compagnon de fortune qu'il allait être bien déçu s'il s'attendait à un débat alimenté autour de la NFL. « Aaron Maccallister » répondit-il lorsque l'autre se présenta. C'était une question de bienséance. Une information qui allait momentanément occuper de la place dans leur esprit avant de s'évaporer une fois la soirée finie. Peut être même avant selon la quantité d'alcool consommé. « On peut dire ça » railla-il à la remarque d'Oliver avant de le remercier pour la bière qu'il lui offrait. Encore une fois, il n'était pas du genre à déblatérer ses soucis. Encore moins ses soucis de couple, ils n'étaient pas dans une rom-com! Puis une paire d'oreille apparu derrière le comptoir et ce qui s'apparentait à un lapin géant poussa la bière un peu plus vers lui. Aaron pivota son regard sur le verre qu'il venait de vider, comme vérifiant qu'on avait pas glissé quelque chose de louche dedans. « Uh...j'suis pas le seul à voir ça n'est-ce pas? » Dit-il, reposant son regard sur Oliver. Celui-ci avait une très drôle d'expression au visage. Une expression qui ne présageait rien de bon. Avait-il une phobie des lapins? Se sentait-il soudainement malade? Ugh, Aaron espérait que non, il n'avait franchement pas besoin de s'occuper de ça ce soir. Il était venu pour se relaxer après tout.

Si j’avais su que j’aurais rencontré Aaron plus tôt que prévu… Je ne l’aurais pas cru. Car oui il était aussi l’objet de ma venue à Pasadena. Bien entendu. Mais pas de sitôt, disons que j’aurais préféré que Gwen me parle de lui un peu plus et pour savoir où je pouvais le trouver. Enfin pas de cette façon car je crois qu’elle m’aurait séquestré pour ne pas que je parte lui casser la gueule dans la seconde. Et vu comment elle s’était montrée très forte vers ses frères quand j’étais passée la voir, je me méfiais à présent. Donc oui, assis à cette chaise je regardais la télé et supportais les joueurs comme je le pouvais en faisant des mimiques avec ma tête quand l’équipe adverse marquait. Ça allait être quelque chose de serrer. Puis je vis cet homme au bar et décidais de me joindre à lui en commandant au passage deux autres bières pour la fin du match. Après-tout c’était aussi une proposition pour engager la conversation et ne pas me retrouver tout seul. Un peu de connaissance dans cette ville ça ne faisait pas de mal. Et puis son visage me disait quelque chose donc c’était l’occasion de lui parler pour finir par savoir qui ça pouvait être. « Je préfère le baseball pour être honnête mais le foot peut aussi me passer le temps. » Disais-je en haussant les épaules et souriant légèrement en finissant ma première bière et la laissant sur le comptoir pour m’asseoir sur le tabouret. Puis je me présentais pour enfin connaître qui pouvait être cet homme au visage familier. Et là, je tombais des nues. C’était lui, cet Aaron Maccallister ? Je serrais la mâchoire en fermant les yeux, ne pas s’énerver, ne pas s’énerver… Je venais de le retrouver dans un bar, anodin. Ca se trouve il y venait tous les jours et moi par hasard je tombais sur lui. Ce n’était pas un hasard j’en étai sûr. Sauf que j’avais envie que d’une chose, lui foutre la bière que j’avais commandé dans sa tronche, lui cogner sa tête dans le mur et lui faire regretter d’avoir fait du mal à Gwen avant que je ne sois avec elle. Je savais aussi que si on n’était plus ensemble c’était à cause de lui et je ne cache pas qu’il allait regretter tous actes. Bons et mauvais, il allait regretter de s’être retrouvé malheureusement dans mon chemin. Malheureusement pour lui, heureusement pour moi. Je maitrisais mes pulsions pour ne pas l’empoigner par sa chemise et lui faire comprendre qui j’étais vraiment. Je me faisais violence mais c’était pour le bienêtre de tous ceux qui se trouvaient dans le bar. Je ne voulais pas leur donner du spectacle, mais seulement lui faire regretter d’avoir fait du mal à celle à qui je tenais le plus, Gwen. Il allait le regretter tôt ou tard dans cette soirée. Du coup j’avais totalement déconnecté que je secouais la tête en essayant de paraître normal lorsqu’il me demanda si je voyais bien la même chose que lui. Ce que je voyais là, tout de suite, c’était un mec qui allait regretter d’être né et de m’avoir rencontré. Et apparemment la jolie blonde ne lui avait pas parlé de moi car il n’avait pas tiqué quand je m’étais présenté, ce qui n’était pas un mal dans un sens. Sinon on serait déjà dans un bain de sang. Je tournais la tête vers le bar et arquai un sourcil tout en me penchant pour tapoter l’oreille du lapin. « Encore un mec bourré avant l’heure et qui se prend pour le lapin de pâque. Enfin il est cool, il t’offre une bière. Mieux qu’un chocolat. » Dis-je en secouant la tête et trouvant quelque chose pour essayer de rester naturel alors que dans mon for antérieur c’était Bagdad. J’avais juste envie de lui faire bouffer le verre de cette bière. « Alors, Aaron, ça fait longtemps que tu vis à Pasadena ? Je suis nouveau ici et je ne connais pas encore les bons plans de la ville tu vois où je veux en venir… » Je voulais surtout savoir s’il était là pour Gwen ou si c’était l’inverse dans ces cas-là je ne saurais comment réagir. Mais je devais adopter le profil du mec normal pour ne pas sortir tout de suite de mes gonds mais bordel qu’est-ce que ça me démangeait ! Je fis un mouvement de tête et regardais la télé en voyant que mon équipe favorite perdait, je tapais sur le bar et ronchonnais. « Fais chier. Bon, excuse-moi, du coup tu viens noyer tes problèmes de femmes dans la bière ? » Je continuais à sonder le terrain et j’allais bien finir par craquer car pour être en self control… je l’étais mais plus pour longtemps sentant mes muscles se tendre comme un arc. Aaron allait passer un sale quart d’heure, j’attendais juste quand savoir quand ça serait le bon moment. Je regardais les oreilles du lapin et secouais la tête en soupirant. « Si tu pouvais nous donner une autre tournée, on va en avoir besoin. » Je terminai ma phrase en parlant pour moi-même car Aaron n’allait sûrement pas comprendre pourquoi je disais cela mais peu importe après tout, nous étions juste deux mecs à un bar et en aucun il allait me demander pourquoi j’avais dit ça. Je soupirais longuement et bus une longue gorgée de ma bière. Que la fête commence.

Au moins, Aaron pouvait se rassurer dans le fait qu'il n'avait pas touché le fond. Apparemment, il y avait encore l'étape "se déguiser en lapin en public" à atteindre pour pouvoir s'octroyer le monopole de la misère. Aaron posa un nouveau regard dubitatif sur la personne déguisée, sa première pensée étant de se dire qu'elle devait avoir bien chaud dans son costume. Il régnait dans le bar une atmosphère lourde et humide, et ça n'allait pas s'améliorait au fil de la soirée. L'effet de la chaleur et la fraîcheur de l'alcool le long de sa gorge suffisaient à détendre ses muscles, le regard faisant des aller-retour paresseux entre l'écran de télévision et son interlocuteur. « J'aurai pas dit non au chocolat » répondit-il, un bref sourire au coin des lèvres. Cela lui fit penser au prochain weekend de Pâque, le premier de son fils, et si cela valait le coup de cacher des œufs dans le jardin vu son jeune âge. Sans doute. Aaron s'étonnait encore de devoir anticiper ces choses là, tous ces évènements importants aux yeux des enfants qu'il se devait de respecter à la lettre comme tout père modèle. Heureusement, Olivia était là pour lui rappeler. Mais évoquer son nom ne vit que le renvoyer à la raison de sa présence ici. Quel bordel. Aaron espérait vivement que cet épisode allait vite être oublié et qu'Olivia n'allait pas être constamment sur son fois désormais, paranoïaque et insistante. Il l'avait bien cherché, mais cela ne voulait pas dire qu'il devait l'accepter. Loin de se laisser abattre, Aaron empoigna la nouvelle bière. On ne rechigne pas une consommation gratuite, même pour une bière de moindre qualité offerte par un lapin géant. Les présentations faites, Oliver s'aventura sur le terrain familier et plat de la conversation basique. Aaron devait s'estimer heureux qu'il n'ai pas décidé de parler de la météo. Mais ça ne faisait pas de mal, et après tout, ce n'est pas comme si Aaron avait quelque chose de plus pressant à faire. « J'y suis né » répondit-il avant d'hausser un sourcil sous les derniers mots d'Oliver. Non, il n'était pas bien sûr de voir où il voulait en venir. « J'suis pas sûr d'être le meilleur guide pour ça » dit-il dans un léger rire. « J'suis pas le gars le plus extravagant que tu vas croiser ». Non, Aaron est un mec à bar. Rien de bien fou, juste quelques verres et des potes sans prise de tête. Les boîtes de nuit et tout le bordel? Pas pour lui. Il a plus vingt ans, et à toujours respecté une hygiène de vie assez correct dans sa croisade pour être le parfait petit soldat. Son compagnon s'excita un instant pour ce qui se passait sur la télévision et Aaron pivota son regard sur le match, désintéressé. La distraction fut brève avant qu'Oliver fasse une supposition qui tapa dans le mille. Aaron lâcha un long soupir, une gorgée de bière venant bien vite humidifier ses lèvres. « C'est exactement ça » avoua-t-il dans un rictus. « Je sais pas ce qu'elles attendent de moi... » grommela-t-il à demi voix, plus pour lui-même qu'autre chose avant de boire une nouvelle gorgée. Ce n'était pas exactement vrai en ce qui concerne Olivia. Mais Gwen? Passé le choc de la revoir après des années, il ne comprenait vraiment pas cette rancœur qu'elle semblait avoir entretenue au fil du temps et ce que cela signifiait par la suite s'ils partageaient une même ville. Il n'était pas pressé de le découvrir. Oliver s'exprima de nouveau et Aaron ne comprit pas trop ce qu'il sous-entendait, mais il n'était pas contre. Il allait avoir besoin de bien plus d'alcool que ça.

Bon j’avais un gros dilemme là et je ne savais pas quoi faire. Lui foutre la tête sur le bar tout de suite ou attendre un peu pour être sûr que ce soit bien lui et que je ne me trompe pas d’Aaron. Bah quoi, on ne savait jamais ! Même si j’étais plutôt sûr de moi, je voulais patienter et attendre le meilleur moment pour mettre de l’huile sur le feu, mais en tout cas, lui, il ne voyait pas de problème. Je souris quand même lorsque je l’entends répondre à ma phrase. « Paraît que le chocolat guérit les peines d’amour. Peut-être pour ça que t’aurais pas dit non. » Je le regarde du coin de l’œil avec mon sourire en coin sur le visage, tout en buvant une gorgée de ma bière. S’il ne commençait pas à comprendre mes allusions, on allait y passer la nuit mais je n’allais sûrement pas tarder à lui dire pourquoi je venais de dire ça, je le sentais et je faisais tout pour que la conversation aille dans ce sens. Je me retenais vraiment et je m’étais retenu rien qu’en entendant son prénom, maintenant ça devenait un peu plus compliqué. J’allais le questionner, connaître un peu plus sa vie, savoir depuis quand il était là et surtout arriver à lui faire dire le prénom de Gwen. Si j’avais envie qu’il me fasse visiter la ville ? Non pas vraiment, je voulais surtout qu’il me montre un endroit où j’allais pouvoir lui en faire voir de toutes les couleurs sans témoins autour de moi. C’était plus simple si personne ne savait que c’était moi qui allais lui abîmer sa belle gueule d’ange. D’ailleurs je serrais les poings car l’envie devenait de plus en plus forte. Je soupirais et hochais la tête tout en forçant mon sourire quand il me répondit. « Ouais, mais tu connais sûrement certains coins dont personne ne connaît ou très peu et qu’il ne faut pas manquer. » je tournais la tête vers lui en souriant du mieux que je pouvais, puis passais une main derrière ma nuque, tournant la tête vers la télé pour regarder le score à présent. Non, vraiment, ce match était ennuyeux à mourir et j’en avais vu des plus palpitant ! Puis un petit silence s’installa, ce qui ne me dérangeait en aucun cas. Je pouvais finir tranquillement ma bière avec le fond sonore du match catastrophique qui passait dans le bar. Mais je devais savoir, savoir ce qui l’avait fait venir ici et obtenir l’information dont il me manquait pour pouvoir lui faire avaler sa bière par les trous de nez. J’avais un rictus sur le visage pendant qu’il me répondait, je me tournais doucement vers lui et posais mon poing sur la table. « Plusieurs… il y en a qui ont de la chance. » Je secouais la tête tandis que je cherchais comment lui faire cracher ce putain de morceau et vraiment, j’étais tendu comme un arc et j’étais prêt à tirer. « Je suis là pour ça aussi… tu vois ce que je veux dire, celle que tu viens retrouver mais que c’est encore compliqué à cause de son ex… » Plus je parlais et plus je crachais mon venin sur lui et sa gueule d’ange. « D’ailleurs, tu ne sais pas où habiterais une certaine Gwen Hardy ? » Oh, je savais parfaitement où est-ce qu’elle habitait mais je voulais l’entendre de sa bouche. « Vu que tu habites à Pasadena depuis que tu es né, tu dois connaître tous le voisinage. » Disais-je en attrapant mon autre bière histoire de ne pas lui sauter dessus tout de suite. Si je le faisais maintenant, j’allais tout foutre en l’air et puis si je le faisais maintenant sans qu’il avoue, je ne serais pas crédible auprès de Gwen. Je toussais légèrement et passais ma main sur mon visage en jetant un regard à Aaron. « Y’a des jours où on restera bien couché, comme on dit. » Je rigolai à moitié, essayant de me détendre du mieux que je pouvais, buvant encore une gorgée de ma bière puis la reposant sur le bar. Maintenant, j’allais pouvoir écouter attentivement ce qu’allait me dire Aaron et peut-être, enfin, avouer qu’il connaissait Gwen et que c’était son ex.

Aaron avait sa part de curiosité, comme chacun. Loin de comprendre l'attrait des ragots et attaques personnelles, il pouvait comprendre la frustration d'avoir une pièce manquante. Une bribe d'information qui donnerait sens et qui est à portée de main, juste scellée derrière des lèvres tenaces. Vouloir à tout pris connaître les faits et gestes de chacun? Non, merci. Si bien qu'il ne lui serait pas vraiment venu à l'idée de rendre la pareille et d'essayer de faire dire à Oliver ce qui le poussait ici. Dans ce bar, ou même à Pasadena. La vérité? Il s'en moquait et n'était pas près à alimenter ce genre de conversation. Son interlocuteur en revanche, semblait particulièrement enclin à découvrir ce qui faisait tiquer Aaron. Ce dernier glissa un regard sur l'homme qui semblait fier d'arriver à ses propres conclusions. Aaron haussa une épaule. « Je n'irai pas jusque là » maugréa-t-il dans sa bière. Il n'y avait rien de peinant là dedans. C'était juste très frustrant, voire confus. Et de toute manière, Aaron n'avait jamais été du genre boudeur qui noie sa peine dans la nourriture. Non. Il avait bien trop d'orgueil pour ça. Le soldat laissa néanmoins un regard légèrement suspicieux vers son compagnon. Aaron avait l'étrange impression que l'autre savait quelque chose qu'il ne savait pas, comme s'ils avaient chacun une conversation complétement différente. Ce n'était pas un sentiment agréable. Mais peut être était-il juste parano, l'alcool le rendant plus sanguin que d'ordinaire. « Peut être » répondit-il, prérérant lui donner raison plutôt que de continuer à débattre sur ce sujet. « Je pourrais toujours de donner quelques adresses, tu jugeras par toi-même ». Qu'il ne vieille pas se plaindre plus tard si ce n'est pas à son goût, ou pas assez "exclusif" pour lui, ou pour importe le genre de scène qu'il semblait chercher. Aaron n'avait pas pensé qu'Oliver pouvait entendre ses mots, si bien qu'il fut un instant frustré de savoir qu'il avait entendu sa remarque. Aaron secoua la tête. « Nan, c'est pas comme ça... » dit-il, éprouvant l'impulsion de se défendre d'un statut dont il méritait malgré tout le nom. Mais Oliver ne semblait pas pressé de juger, préférant partir sur ses propres soucis personnels. Aaron ne lui avait rien demandé. « Hm j'peux pas dire que je me suis déjà retrouvé dans cette situation, non » répondit-il, ne souhaitant pas faire semblant de compatir. Avant Olivia, il ne s'était jamais investi assez dans une relation pour se soucier des exs de ses copines. Avec Gwen, le problème ne s'était pas non plus posé. Et avec Olivia, non plus. Depuis le temps qu'ils étaient ensemble, Aaron n'espérait d'ailleurs franchement pas que sa copine soit toujours fixée sur son ex! Aaron pivota douloureusement la tête vers Oliver en l'entendant mentionner Gwen. Il resta silencieux une seconde. Quelles étaient les chances? Que dans l'espace de la même semaine il tombe sur Gwen et que maintenant quelqu'un mentionne son nom? Nan, il y avait quelque chose de bizarre là dedans. Aaron fut tenté de mentir et de dire qu'il ne connaissait pas Gwen. Mais quelque chose le tracassait. Gwen avait peut être des liens à Pasadena, mais elle n'y avait pas fait sa vie. Aaron ne l'avait jamais croisé avant l'armée. Ne l'avait jamais vu avant cette rencontre à la boulangerie. Gwen venait tout juste de débarquer à Pasadena et Aaron n'avait pas la moindre idée d'où elle logeait. Mais voilà que cet homme connaissait Gwen et savait qu'elle était à Pasadena. Comment? La suivait-elle? C'était-elle qu'il venait retrouver? Mais alors qui était l'ex? Aaron? Nan, depuis le temps Gwen avait dû avoir d'autres copains, des plus récents qui entravaient à présent une relation avec Oliver. Mais la conversation qu'il avait eu avec elle résonnait encore lourdement dans ses oreilles et vu ce qu'elle lui avait dit, Aaron commençait franchement à se dire que c'était peut être lui le centre du problème. Aaron avait conscience d'être silencieux et de fixer Oliver, mais il n'aimait pas du tout l'impression que l'on se joue de lui. « Non, je ne sais pas où elle habite » dit-il, méfiant. « C'est elle que tu est venu retrouver? C'était quoi le plan, faire du porte à porte jusqu'à ce que tu la trouve? » demanda-il, sa voix prenant un tournant moqueur. Car surement, s'ils étaient encore en bon termes, il ne suffirait que d'un coup de téléphone pour que Gwen lui communique son adresse. Peut être que Gwen ne voulait pas le revoir. Peut être qu'il était juste un ex aigri qui l'harcelait. Dans le doute, il était hors de question qu'Aaron lui donne la moindre information utile. Il avait beau ne pas avoir vu Gwen depuis un certains temps et l'avoir quitté dans des circonstances assez brutales, il tenait toujours à elle et n'allait certainement pas alimenter les tendances poussives de son interlocuteur. .

Haussant les épaules, je n’insistais pas, ce mec n’était pas tellement loquace. Puis ça se voyait. Comment est-ce qu’elle avait pu faire ça Gwen, sortir avec quelqu’un qui regarde même pas les personnes et qui rigole même pas à des petites blagues. Pour la peine, je descendis le reste de ma bière histoire de combler le blanc qui s’y installait, ce qui n’était pas si désagréable en fait. Cependant il me fallait le cerner afin que je puisse lui balancer tout ce que je lui devais dans la tronche, que je puisse lui faire sa fête et bien comme il le faut. Il le méritait. Je lui souris, poliment, lorsque je l’entendis dire qu’il allait me donner quelques adresse. C’était au moins ça, même si je sais qu’au fond, c’était juste pour discuter et obtenir les informations que je voulais et qu’il me manquait. « Merci. » Je regardais la télé et suivis le match le temps que mon cher compagnon de bar reprenne la parole. Il était ici pour des filles et plus précisément deux nanas, et j’étais sûr, quasiment certain que l’un d’elle c’était Gwen. Cependant je ne comprenais pas ce qu’il voulait me dire et encore moins ce que ça voulait dire, pour le coup j’arquai un sourcil, me tournant franchement vers lui afin de mieux cerner ses paroles. « Hé bien, ça m’a l’air beaucoup plus compliqué que tu ne veuilles le dire. » Je haussais les épaules puis commandais ma troisième bière tout en demandant une autre pour Aaron. Je pense qu’il allait en avoir besoin d’ici peu de temps. Après-tout, il allait bientôt regretter de m’avoir connu et surtout d’avoir fait du mal à Gwen. C’était lui le responsable de ma rupture avec Gwen, j’en étais certain, et il n’était pas question qu’il s’en sorte indemne ! Du coup, je décidais de passer directement à l’attaque comme on dit et lui demander clairement s’il ne voyait pas où habitait Gwen Hardy. Il devait le savoir, c’était obligé, si tous les deux étaient ici dans la même ville, c’était évident qu’ils s’étaient revus et que le brun à côté de moi connaisse son lieu d’habitation. Une fois demandée, j’observais le moindre de ses traits, ne laissant rien passer, le détaillant du regard plus que jamais. Et je pouvais voir qu’il réfléchissait, qu’il pesait le pour et le contre et qu’il devait sûrement se demander pourquoi je lui demandais ça, et pourquoi je la cherchais. J’attendis, patiemment, sans le brusquer et quand il parla, cela me fit sourire, un sourire pas tellement sympathique non. Un sourire qui voulait en dire long, je croisais mes doigts et arquai un sourcil tout en lui répondant. « Oui, je suis venue la retrouver. En effet, le porte à porte, non, car je sais que tu vas me donner la réponse, Aaron. » Je fis craquer mes articulations, ce qui n’était pas tellement un bon signe. Cependant, je ne pouvais pas me battre dans ce bar. Enfin si, je le pouvais car j’en avais rien à faire, des bras il y en avait partout et pas seulement à Pasadena. « Alors, ton problème de fille c’est avec Gwen ? Tu sais qu’elle m’a beaucoup parlé de toi. En fait, t’es vraiment un connard Aaron. » Je bus une dernière gorgée de ma bière et me levai tout en empoignant le col du haut d’Aaron, le plaquant contre le premier mur qui me tombait sous la main. « Tu lui as fait quoi à Gwen ? Dis le moi où je te jure tu vas traverser ce mur. » Je ne desserrais pas ma poigne, sachant très bien les regards qui se dirigeaient vers nous. Mais j’en avais rien à foutre ! Je lui donnais une autre secousse et approchais mon visage du sien. « Pas de bol, tu ne me connais peut être pas, mais j’en connais assez sur toi pour te faire passer un sale quart d’heure. Et tu ferais mieux de me répondre car mon poing me démange. » Et j’étais sérieux, mes deux mains tremblaient et la seule envie que j’avais là, tout de suite, c’était de lui foutre mon poing dans la gueule et de lui imposer ma marque sur sa tête. Je ne supportais pas de le voir et de me parler de ses problèmes avec ses femmes. « Ne t’avise même pas de t’approcher d’elle si c’est pour lui faire du mal, encore une fois. » Ma poigne se faisait plus ferme, plus forte et j’entendais parler derrière moi mais je n’entendais rien, mes oreilles étaient fermées. Je m’en foutais de ce qu’on pouvait me dire, de ce qu’on voulait que je fasse. Je voulais juste refaire le portrait du mec qui avait fait souffrir la plus belle des femmes et celui qui avait brisé mon couple car Gwen n’avait pas assez confiance.

Aaron leva sa bière un instant, un geste censé traduire son "de rien" au remerciement d'Oliver. Qu'il ne le remercie pas trop vite, ça n'allait peut être pas être à son goût. Et ça n'était franchement pas son problème. Aaron ne savait pas trop ce qui le maintenant dans cette mauvaise humeur. Alors oui, il y avait ce problème avec Olivia, la raison même qui l'avait amené à venir bouder dans ce bar et se gorger d'alcool, mais il n'était d'ordinaire jamais aussi désagréable avec les inconnus venu échanger quelques mots en toute camaraderie. Il y avait quelque chose chez Oliver qui lui tapait légèrement sur le système. Quoi? Il ne savait pas. Peut être sa curiosité ou la manière qu'il avait de le fixer. Bien qu'il rencontrait rarement son regard, Aaron sentait le sien comme un fer forgé sur sa joue. Ca n'était pas un regard prédateur, pas exactement. Mais assez insistant pour qu'Aaron cultive la sévère impression qu'il lui manquait une pièce d'information vitale. Comme s'ils avaient deux conversations parallèles. Un quiproquo simulé. « Assez oui....mais je ne vais pas te saouler avec mes problèmes de nanas » lui-dit d'un dans un maigre sourire. Excuse plate. Il n'avait aucune envie de s'étaler sur le sujet. Encore moins avec Oliver. Peut être celui-ci allait-il enfin comprendre le message et lui lâcher un peu la grappe à ce sujet. Aaron n'aurait franchement pas pu anticiper la tournure que ça allait prendre. Il se doutait que sa remarque n'allait pas particulièrement plaire à Oliver. A près tout, il venait limite de suggérer qu'Oliver était un stalker! Loin d'une réponse vexée, Oliver sembla enfin révéler sa véritable face. Aaron fut particulièrement tiqué par ses mots. Il fronça les sourcils, se redressant un instant sur son siège avant de pivoter pour faire face à son interlocuteur. Il n'aimait pas, mais alors pas du tout, le ton avec lequel il lui parlait. « Ah ouais ? » railla-t-il, limite amusé par l'arrogance d'Oliver. Aaron haussa les sourcils en le voyant littéralement craquer ses articulations. Quel tocard. « J'vois pas pourquoi je ferais ça » dit-il. Il ne lui précisa pas qu'il n'avait de toute manière aucune idée d'où habitait Gwen, mais s'il l'avait? Jamais il ne lui donnerait après ça! Ce mec à un sacré problème. Puis enfin, Oliver lui donna la pièce manquante du puzzle. Tout n'avait été qu'une charade. Il savait parfaitement qui il était. Ca en faisait au moins un entre eux deux. Aaron n'eut pas le temps de répondre à l'insulte que l'autre l'empoignait déjà par le col jusqu'à le plaquer contre un mur. Aaron mis son manque de résistance sur le coup de la surprise. Il était partagé entre ahurissement et colère. Il était sérieux? Était-il en train de le menacer en public tout ça parce qu'il avait été plaqué par Gwen? Wow. Aaron se mit à rire. Il n'avait franchement pas pu retenir le moment d'hilarité. Nan. C'était plus de la pitié. Aaron dégagea le poing contre sa gorge de son avant-bras avant de plaquer une main sur la poitrine d'Oliver pour le faire reculer. « Ok, un? Je sais pas à qui tu crois donner des ordres, mais il va en falloir un peu plus pour me faire peur » entama-t-il, moqueur. Il était capitaine dans l'armée de terre bon sang, il avait fait la guerre, alors il lui en fallait franchement plus pour le faire trembler. Il trouvait limite ça hilarant qu'Oliver le traite comme un gringalet, comme si c'était évident qu'il était capable de lui foutre une branlée. Aaron devait-il contracter ses biceps pour que l'autre réalise qu'il était assez bien bâti également? « Deux? Ma relation avec Gwen ne te regarde pas. Tu ne sais pas de quoi tu parles, avant je te conseille de la fermer avant que tu t'embarrasses davantage. ». Les regards des autres clients du bar étaient virés sur eux et Aaron n'allait pas se rabaisser à une vulgaire bagarre en public. Aaron ne savait pas ce que Gwen avait raconté à Oliver, mais il doutait qu'elle lui avait tout raconté, comme elle l'avait fait avec Aaron à la boulangerie il y a quelques jours de cela. Gwen et lui avaient réussis à faire la paix avec ce qui s'étaient passés, alors l'avis d'Oliver? Il n'en avait rien à faire. « Et pour ton info? C'est elle qui m'a approché depuis son retour à Pasadena » ne peut-il s'empêcher d'ajouter dans un sourire. Ok, qui pouvait lui reprocher? Il voulait lui fermer le claper. « Gwen est une grande fille, elle n'a pas besoin que son ex défende son honneur. Faut que passes à autre chose mec. Elle t'a plaqué et si ça t'aide à dormir la nuit de penser que c'est ma faute et pas la tienne? Ok! » ajouta-t-il, transformant la colère en quelque chose de plus vicieux au lieu de céder et de le violenter plus physiquement.
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