L’on peut peut-être appeler ça une aubaine mais ce mois de septembre aux couleurs de la remise en forme était une idée des plus alléchante. Je devais avouer que j’étais assez motivée à ces idées. Alors que je me trouvais au café depuis le début de la matinée. J’attendais juste que mon mari n’arrive alors que nous avions une fuite avec l’évier. Je m’étais mise au boulot assez tôt pour pouvoir oublier mon envie de dévorer un gâteau au chocolat. Les hormones le travaillaient encore un peu mais cela faisait deux mois que je vivais avec. Je faisais des efforts pour ne pas manger tous les bouts de fromages dans le frigo sans faire un petit jogging tous les matins. Je servais quelques cafés en remplissant les tasses des clients aux tables tandis que mon portable sonnait pour m’annoncer l’arrivée de la livraison du jour. Il devait être 16 heures et je les attendais depuis plus de 10 heures. Du retard sur les routes. Je veux bien qu’ils viennent de San Diego mais il ne fallait pas pousser tout de même. Je soupirais doucement en sachant que j’allais bientôt devoir aller à l’arrière pour les guider et les payer. Je servais un client et retrouvant le sourire tandis qu’il me demandait un milkshake pour dessert après son hamburger et ses frites. Je penchais doucement la tête et je lui souriais. « J’arrive, Monsieur Travers ! », lui disais-je alors qu’il était adorable cet homme. C’était le concierge du Rose Bowl et papa qui avait éduqué seul sa fille qui était à l’université. J’avais eu la chance de pouvoir la garder quand j’étais étudiante pour du baby sitting, une jeune fille charmante qui avait survécu de près à la fusillade. Attendrie par cet homme depuis longtemps, je me hâtais à aller m’occuper de sa commande. Je retournais derrière le bar et je remettais le café sous la cafetière alors qu’il en restait une tasse. Je me rendais vers les fraises que je prenais déjà découpée pour les mettre dans le blender. Je rajoutais mes ingrédients un peu mister dans celui-ci avant de le faire tourner à plein régime. Il était mine de rien quand même silencieux comparé à tous les blenders ménagers. C’est ce que j’adorais dans celui-ci. Je posais mon regard vers la porte en voyant la voiture de mon mari se garer. Je me demandais bien ce que j’allais bien pouvoir faire ou dire pour taquiner Aiden, cette fois. Je souriais, un sourire presque machiavélique et j’éteignais le blender pour servir le long verre. Je mettais une cerise par-dessus et une paille avant de faire le tour du bar à nouveau. J’allais déposer la boisson à mon client sur sa table et je souriais. « C’est de la part de la maison ! », lui disais-je en sous-entendant donc que c’était gratuit.  Je devais faire attention avec les clients et surveiller les consommations de sucres mais je m’en fichais. Je n’avais pas diminuée les prix et je ne les avais pas non plus augmentés. Je continuais ma routine. Je me rapprochais un peu de la fenêtre en regardant alors le café en face qui semblait ouvert et qui semblait bien fonctionner. Je soupirais doucement en détournant le regard vers la porte. Une moue se dessinait sur mon visage. « Elle va finir par voler tous mes clients ! », disais-je alors en grognant doucement à la vue de la devanture du café concurrent qui venait d’ouvrir.

Il fut un temps où je prenais toujours soin d’être au meilleur de ma forme physique, ces années dans l’armées m’avaient habitué à suivre une routine. C’était essentiel de suivre un entraînement strict, d’y mettre toute notre énergie dans ces exercices pour ainsi être plus opérationnel lors de mission. Depuis mon retour, il y a plus d’un an, j’avais réduit ces entraînement surtout parce que je sentais toujours ma jambe sensible lorsque je poussais trop, ce que j’avais toujours eu tendance à faire. Seulement, c’était à la dernière grossesse de Lullaby que j’avais vraiment ressenti ce poids pesé sur mon corps. Je devais maigrir au lieu de rester avachi sur le canapé lorsque je ne travaillais pas. J’avais à de nombreuses reprise chercher sur google pour trouver des régimes minceur, quelques recettes par-ci par-là, mais je revenais souvent à weight watchers, ce qui ne m’attirait pas plus que cela. Étendu dans mon lit, je réalisais que la place près de moi était froide. Il fallait bien dire qu’en ce moment notre vie sentimentale n’était pas dans une phase érotique, c’était même au plus bas de ce côté-là. J’ouvrais un œil pour regarder près de moi, vérifiant qu’elle avait réellement quitté notre lit. J’étais effectivement seul, me tournant sur le dos je poussais un soupire en regardant le plafond. Je devais trouver une solution pour pimenter notre couple avant qu’on ne devienne comme ces vieux sans vie sexuelle. On pouvait dire ce qu’on voulait, mais un couple sans sexe était simple voué à l’échec. Je n’avais pas non plus besoin de devenir une machine à hormone, mais le sexe restait tout de même une confiserie sans calorie. En plus, on pouvait s’empiffrer sans avoir peur de devoir de prendre quelques kilos en trop. J’entendais la porte de la chambre être poussé, tressaillant je tournais la tête pour voir Nora assise par terre qui me regardait en rigolant. « Qu’est-ce que tu fais là toi ? » lui demandais-je en me levant pour me diriger vers elle. « Dada. » Je poussais un soupire, en la prenant dans mes bras. « Papa. » disais-je dans une vaine tentative de lui faire comprendre. « Dada. » Son sourire me fit sourire à mon tour. J’entendais la voix de Lenaëlle qui semblait chercher la puce. Depuis qu’elle marchait, trottinait, on devait toujours l’avoir à l’œil. « Nora est avec moi. » disais-je en allant vers la cuisine où une vie active semblait résonner. Je déposais Nora dans sa chaise haute et embrassait son front ainsi que celui de Dylan. Je n’étais très certaine pas pudique pour me balader en boxer, mais après j’étais chez moi et puis la nounou n’était que Lenaëlle. J’étais pratiquement certain que Lullaby avait déjà dit à sa meilleure amie ce que j’avais dans le pantalon tout comme j’avais déjà parlé des courbes de ma femme à Aaron. On ne peut le nier, on l’a tous fait à un moment donné. « Lulla est déjà partie pour le café ? » demandais-je en me servant une tasse de café. Elle me confirmait ce fait et je souriais, avant de dire que j’allais faire un jogging. Fallait bien se mettre en forme et peut-être qu’un corps sans bedaine allait un peu plus attirer ma femme. Je revenais à la chambre des maîtres en me donnant une petite claque sur ce bourrelet que j’avais à la taille. « Toi tu vas disparaître ! » le confrontais-je avec un regard sombre. Il n’était pas tant massif, mais il cachait amplement mes tablettes habituelles. Disons que maintenant, j’avais qu’une grosse tablette. J’enfilais un vieux short moulant et sortant torse nu, j’allais faire mes étirements après avoir rempli une bouteille d’eau. Je n’avais que faire des regards de ceux qui passaient sur le trottoir. Mettant mon iphone à ma taille, je mettais mes écouteurs pour mettre Eye of the Tiger. Autant faire son jogging en se prenant pour Rocky. Je n’avais juste pas l’accoutrement. Ça devait bien faire dix minutes que je courrais, je sentais ce fichu point de côté s’accroître à mesure que je courrais, puis je sentais une vibration à ma taille. Mettant le pied sur un caillou, je chutais avant même d’avoir pu m’arrêter. Étalé de tout mon long, je poussais un soupire. Faire son jogging torse nu, mais quel idée ? En tout cas, mon corps était désormais un tu l’amour avec toutes ces éraflures. Je prenais mon téléphone regardant le message de Lullaby qui parlait du l’évier. Je poussais un soupire complètement découragé. Je me relevais revenant en marchant à la maison, j’entrais en silence pour me verrouiller dans la salle de bain où je pansais mes blessures. Enfilant un vieux t-shirt troué et un jeans aux genoux non existant et montrant mon état pathétique, je me rendais au café. Je me garais devant le fifty shake, débarquant de peine et de misère. J’approchais de la place en voyant Lullaby regarder de l’autre côté de la rue. Je tournais mon regard dans cette direction. J’entendais la voix de ma femme, j’ignorais si elle s’adressait à moi. Mais on s’en fou. « T’en fais pas avec elle. » disais-je en remontant mes lunettes soleil sur ma tête affichant clairement ma joue écorchée sans parler de mes coudes, genoux et mon torse. J’étais pathétique, mais je survivais. « Bonjour. » disais-je sans sourire, non pas que je ne voulais pas, mais ma peau me faisait tout simplement mal en s’étirant.

Non de dieu. Depuis que ce café avait ouvert en face du miens, je me sentais par moment au bord de l’explosion. Il fallait avouer que ce n’était pas franchement la joie de partager l’affiche. Je n’étais pas une personne méchante. Enfin je ne l’avais jamais été pourtant j’aimais bien être présente en ce moment-même dans ces lieux et dans ce café que j’avais peur de tout perdre. C’était mon rêve. Alors que mon mari entrait après que je l’ai vu arriver de loin, j’entendais alors que je ne devais pas m’en faire mais c’était plus fort que moi. Je soupirais doucement sans répondre à son conseil mais le regardant alors que je détournais mon regard du café d’en face. Je lui souriais doucement à son bonjour. « Hey ! », disais-je alors avec la cruche de café encore un peu chaud dans la main. Je regardais un peu plus celui-ci en remarquant ses coudes et sa joue. Je fronçais les sourcils sans pour l’instant oser les demander comment il avait fait encore pour se mettre dans cet état. Je me rapprochais en déposant un baiser sur un endroit de sa joue encore en « bon » état. Je reculais aussitôt en allant vers le comptoir un peu plus loin, manquant d’oublier une des marches sur le chemin mais levant le pieds à temps par réflexe. J’inspirais doucement en penchant la tête pour regarder le menu posé sur une des tables mais posé de façon étrange. Je le remettais correctement avant d’aller derrière le comptoir. Je posais la cruche de café et je préparais alors de quoi faire la nouvelle cruche. Je riais doucement. « Oserais-je te demander comment tu as fait ton compte ? », disais-je alors que je quittais la cafetière. La routine d’une patronne d’un café devenait facile et même si j’avais tout de même assez bien d’employé, je passais encore beaucoup de temps à être la serveuse. J’aimais bien ça et je n’avais jamais désirée un café pour juste gérer les employés surtout que je ne me sentais pas vraiment douée pour ça. J’étais trop gentille même si je pouvais rapidement sortir les crocs. Je souriais doucement en tournant mon regard vers le concierge du stade qui terminait sagement son café et ensuite vers mon mari. Je me rendais vers le blender avant de passer prendre dans le frigo les fruits du milkshake favoris du pauvre blessé. Je les mettais dans le blender avec un peu de glace et du sucre surtout du sucre vanillé aussi pour faire relever le bon gout de la vanille. C’était un peu mon secret magique pour ce milkshake dont j’avais « le secret ». Les framboises colorées le blender quand il tournoyait pour broyer les morceaux d’ananas qui allaient surtout donner une texture bien différentes. Je laissais la machine faire son travail alors que j’allais vers le comptoir. Je me penchais pour prendre une part de tarte à la pomme et je la posais que une serviette en papier et ensuite sur une assiette en porcelaine de couleur bordeaux. Je la posais sur le plan de travail et je rajoutais un peu de crème fouettée que je parsemais de vermicelles. Je rajoutais un parasol coloré pour les cocktails dans la crème fouettée et j’allais vers lui en la glissant sous son nez. « Tiens, le repos du combattant ! », disais-je en riant doucement avant de retourner vers le blender. Je prenais un verre haut en forme de cône et j’y versais la boisson crémeuse. Je rajoutais encore un peu de crème fouettée et je mettais une cerise dessus avant d’y planter une paille. J’allais poser le milkshake devant lui en fronçant les sourcils. « Oh et ça fera un bisou pour l’addition et un câlin pour le pourboire ! », murmurais-je avant de me pencher un peu plus. « Câlin cochon de préférence sans s’endormir au milieu des préliminaires si possible, monsieur ! », murmurais-je encore mais d’un ton plus bas. Bien plus bas et même si la radio en disait beaucoup sur notre vie sexuelle au bon nombre de concours auquel nous participions… je n’allais pas pousser dans le vice. « Tu n’es pas obligé de payer maintenant bien sûr, je fais dans le crédit mais avec intérêt ! », rajoutais-je en reculant doucement mais cette fois bien moins discrète.

Quand on s’appelle Aiden MacCallister c’est souvent signe de malheur, bêtise et gaucherie ! Je le démontrais encore une fois, en arrivant au café de ma femme couvert de passement de Dora l’exploratrice. Je n’avais rien trouvé de mieux et malheureusement j’avais vidé la boîte de ma fille. Elle m’en voudrait sans doute, mais je lui en achèterai de Frozen en retournant à la maison. Lullaby posait ses lèvres sur mon visage, me faisant grimacer de douleur. Ce n’était pas une zone endommager, mais j’avais tellement mal partout que mon cerveau envisageait déjà la possible douleur et voilà que je m’en retrouvais à grimacer. C’était d’un pathétisme. La suivant à l’intérieur, j’allais m’accouder ou du moins essayait, la regardant s’afférer à faire la nouvelle carafe à café. « J’ai trébuché en courant. » Pourquoi dire autre chose que la vérité, mon orgueil était depuis bien longtemps enterré ! M’assoyant finalement sur le tabouret, je saluais des visages réguliers, alors que je posais mon regard sur ma femme qui s’afférait à préparer une commande. Silencieux, je venais recoller un pansement qui se faisait la malle en décollant de ma peau. Voilà pourquoi Dora m’était antipathique, elle n’avait aucun tonus. Elle préférait aller voir ailleurs ! Poussant un soupir, je relevais la tête en voyant la part de tarte qui venait d’arriver devant moi. Me mordant la lèvre, je regardais ce dessert dont ma femme avait le secret et qui rentrait dans mon palmarès de dessert favori. Je ne pouvais jamais refuser une part de cette tarte. « Je ne sais pas si ce sera du repos. » confiais-je en gardant mon regard rivé sur la tarte aux pommes. Elle posait en plus de cela, un verre de milkshake, mais pas n’importe lequel. Mon favori. Décidément, elle me connaissait que trop bien ! « Rien que ça ? » Payer en bisou et câlin ce n’était pas ce qui allait me rebuter le plus ! « Je vois, tu as vraiment peur que je m’endorme. » Je tentais de sourire, ce qui fût assez vain en fait. « De l’intérêt… Avec la gueule que j’ai en ce moment l’intérêt risque d’être énorme… » Je mangeais une première bouchée. Je ne savais pas trop comment je pourrais m’acquitter de dette, mais je verrais bien en temps et en heure ! Mangeant en silence, j’allais jeter un coup d’œil au l’évier dont elle m’avait parlé et finalement, ne supportant plus mon corps. Je lui donnais un bisou rapide, m’excusant n lui disant que j’enverrai Aaron réparer l’évier pendant que j’allais me reposer à la maison.