Je ne pense pas que les gens peuvent réellement changer, en fait, je crois plutôt que c’est leurs masques qui tombent. Les gens sont comme ils sont, et quoiqu’ils puissent faire, ils resteront toujours la même personne. Cependant, pour ma part, j’avais appris à accorder ma confiance, et également, j’avais enfin compris la véritable définition du mot famille. Et ça, voyez-vous, ça faisait toute une différence dans le caractère d’une personne. Bien sûr que je resterais toujours cette garce de Joan, mais, désormais, et étonnamment, ma famille passait avant tout. En réalité, il faut juste prendre le temps comme il vient, les gens pour ce qu'ils sont, et l'argent pour ce qu'il vaut. De toute manière, je ne pouvais pas espérer mieux qu’être auprès de mes enfants à cet instant de ma vie. Certes, j’étais loin d’être la mère parfaite, mais je faisais des efforts, énormément d’effort pour essayer d’être plus ou moins une bonne mère mais surtout, une grand-mère dont tous les p’tits enfants rêveraient d’avoir.
D’ailleurs, en parlant d’enfants et de petits enfants, j’avais promis à ceux-là, que j’allais accorder une journée entière à faire des petits biscuits en forme de fantômes, de citrouilles, de sauve-souris, de sorcières, et que sais-je d’autres encore et bien sûr, sans oublier le potiron. Je n’étais pas douée pour la cuisine, du moins, j’avais perdu la main, mais Lullaby était là pour m’aider et à me conseiller sur les ingrédients à mettre. Quand j’étais plus jeune, à une époque, j’adorais passer mes journées dans la cuisine, à préparer toutes sortes de choses, mais ma vie avait pris une tout autre tournure qui m’empêchait un peu d’être une femme normale.
Enfin bref, maintenant, je vivais l’instant présent, et le passé…. Et bien, le passer restait derrière moi. À quoi bon se retourner et se morfondre sur nos péchés ? De toute manière, le mal était fait, et ça, je ne pouvais malheureusement pas réparer toutes mes erreurs. La seule chose dont je pouvais faire, c’était d'avancer la tête haute, et m’excuser surtout auprès de la famille Jones, mais… chaque chose à son temps et un temps pour chaque chose.
Étant donné que je savais que j’allais être au fourneau toute la journée, je m’étais permis de mettre un vieux jean boyfriend avec un simple t-shirt Rolling Stones que j’avais acheté il y a bien longtemps dans un voyage d’affaires à Londres. Et de ce pas, je me rendais jusqu’à chez ma fille, et ce, à l’heure.
« T’es arrivée à l’heure, on progresse ! » Oh, il ne fallait pas abuser non plus. Il m’arrivait d’arriver à l’heure de temps en temps ... quand je le voulais bien, mais sinon, ouais, elle n’avait pas tort. Je n’étais pas quelqu’un de très ponctuel, mais que voulez-vous ? J’étais la big boss d’une entreprise internationale, alors oui, on se permettait de faire beaucoup de choses dont, les employées n’oseraient pas faire un quart de ce que je fais.
JOAN _ « C’est parce que vous me manquiez horriblement » disais-je en lui donnant une petite bise sur la joue. Je vivais seule dans une énorme demeure qui – sincèrement – me rendait encore plus seule que je le suis déjà. Quoique, j’avais mes deux chiens, mais cela dit, je me voyais mal leurs faire un câlin et quant à mon chat, et bien, lui il avait tout bonnement disparu… Triste, mais vrai. Je rentrais dans sa belle cuisine, et je déposais mon sac à main sur la table. « C’est bien gentil, mais j’essaie de diminuer ma consommation… Mais un verre d’eau fera l’affaire, ou un jus d’orange, peu importe. » Je m’étais rendu compte que je buvais un peu trop et je préférais mettre un frein maintenant avant que cela ne soit trop tard « Euh, tu sais la dernière fois que j’ai fait des petits biscuits, c’était quand Cordi avait quoi sept ans ? Donc, je pense qu’il est préférable pour éviter toute intoxication, que tu les fasses. » Lullaby avait peut-être grandi sans sa vraie mère, mais, Cordi n’avait pas non plus la chance de partager tant de choses qu’une mère était censée partager avec sa fille. Néanmoins, j’avais essayé d’être auprès d’elle le plus souvent possible, ou encore l’emmener avec moi pendant mes voyages d’affaires. « Bon, tu me donnes un couteau pour que je te fasse un chef-d'œuvre digne d'un o'brady ?. Je m'installais à côté de la petite Nora, et d'Apple. « hmm je suis bien chanceuse dis donc, je suis entourée des deux plus belles princesses du monde»