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austin&levi ϟ fantômes du passé


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mot doux de Invité ► un Sam 25 Juil - 1:19
fantômes du passé
Patiemment, Austin répondait à toutes mes questions, sans exceptions aucune. J’avais conscience que je le harcelais presque, l’attaquant de toutes les interrogations qui me traversaient l’esprit, mais sincèrement, je ne savais faire autrement. J’avais tellement de réponses à obtenir sur son départ, sur sa vie pendant dix ans, et plus Austin me dessinait son passé, plus j’en devenais intrigué, plus je souhaitais en savoir davantage. Plus j'avais besoin d'en apprendre plus. Comme pour me prouver qu’il était bel et bien magicien, il faisait apparaître une pièce de monnaie derrière mon oreille, avant de la déposer sur la table entre nous deux. Puis, il m’éclairait davantage sur le personnage que composait ce Gaspard qui l’avait enlevé lorsqu’il était à l’orphelinat. Comme quoi c’était un homme avide d’argent, également doté d’un tempérament violent qui faisait manifestement peur à Austin. J’avais moi-même résidé dans des familles d’accueil violentes pendant quelques années, toutefois, aujourd’hui, j’avais la chance de me sentir en sécurité, ce qui ne m’était pas arrivé avant un long moment. Aujourd’hui, je ne redoutais pas que mes bourreaux du passé se vengent sur ma personne ou rendent mon existence à nouveau misérable. Toutefois, Austin me paraissait toujours effaré par ce personnage, et avouait à nombreuses reprises que c’était cette peur envers Gaspard qui l’avait convaincu de rester à ses côtés. Puis, je l’écoutais m’informer qu’il avait fui en compagnie de sa complice magicienne, Devon, qui avait émis le souhait de quitter le cirque ambulant à nombreuses reprises, bien que ça n'avait pas été suffisant pour le persuader de prendre la fuite. Non, visiblement, c’était un épisode violent que mon jumeau me contait par la suite qui l’avait poussé à partir. J’observais mon frère en silence, ignorant réellement quoi dire, quoi croire. Certes, Austin semblait tout à fait honnête, mais avec la quantité d’informations que j’emmagasinais pour le moment, j’avais un peu de mal à tout digérer. Quoi qu’il en soit, j’étais moi-même effaré de découvrir la vie qu’il avait menée, bien qu’une partie de moi restait rancunière au fait qu’il l’ait choisie sans moi. Une partie de moi regrettait que nos chemins ait été coupés de manière si totale. Je questionnais mon interlocuteur sur l’éventualité qu’il soit en danger, désormais inquiet pour son bien-être. Austin m’annonçait que les choses tourneraient mal que si Gaspard le retrouvait, mais que ce dernier avait a priori aucune idée d’où son ancien employé aurait pu s’envoler. Puis, je le percevais répéter qu’il ne comptait par partir, et qu’il aspirait à avoir une vie normale, comme tout le monde. Une vie normale. Je baissais les yeux à cet aveu. J’avais eu le même souhait pendant des années, jusqu’à ce que je tombe chez les Delgado. Encore aujourd’hui, il m’arrivait de regretter le passé que j’avais eu, d’envier les autres enfants de mon âge, mais en comparaison, mon présent était bien meilleur que mon passé. Serait-ce le cas pour Austin ? Je l’espérais sincèrement. Gardant le silence, Austin me donnait la raison pour laquelle il avait fait promettre à John de ne pas lui dire qu’il avait pris contact avec lui. Car j’aurais voulu le retrouver. Car il ne voulait pas m’impliquer dans sa propre situation délicate. Car il préférait se dire que j’étais bien où j’étais. Franchement, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir d’avoir agi de la sorte. D’une certaine manière, il avait œuvré pour me protéger.

Je répondais alors à la question de mon jumeau sur mon propre passé, tentant de le couvrir plutôt sommairement. Je n’étais pas vraiment intéressé à entrer dans les détails, et de toute façon, je n’y voyais pas vraiment l’intérêt non plus. Une fois que je livrais les grandes lignes à mon interlocuteur, celui-ci commenta simplement que ça ne devait pas être facile, et qu’il était heureux de savoir que j’étais tombé dans une bonne famille en fin de compte, ce à quoi je me contentais de sourire promptement et faiblement en coin. Je glissais mes mains sous la table, essayant de garder une position plus immobile pour quelques temps. Maintenant que j’avais évacué la majorité de mes grandes questions et enfin reçu une réponse à celles-ci, c’était de nouvelles interrogations qui naissaient en moi, et dont je n’étais pas sûr de vouloir formuler. Je me demandais où vivait Austin à Pasadena, pour commencer. Et pourquoi il n’allait pas à la police avec Devon accuser Gaspard des maux dont il était encore auteur. Et puis, un peu égoïstement, je me demandais à quel point, il était là pour moi. Serait-ce pour récupérer une relation similaire à celle que nous entretenions quand nous étions enfants, avec la proximité que nous avions à cette époque, alors que maintenant, on était un peu des étrangers l’un pour l’autre. D’ailleurs, j’entendais Austin briser le silence qui s’était installé entre nous pour me demander de parler de moi. De lui dire ce que j’aimais, ce que j’étudiais, ce que je voulais faire plus tard. Je levais le regard vers mon frère, et me rendait compte que mon cœur battait la chamade, que maintenant que je me trémoussais plus sur ma chaise, un certain bouleversement s’immisçait sournoisement en moi, m'envahissait de manière brutale. Je grimaçais, conservant mon silence pendant plusieurs minutes. Parler de moi me semblait plutôt dérisoire, malgré le fait qu’Austin ait l’air de vraiment vouloir savoir ce que j’étais devenu. Mais en fait, je me sentais presque coupable d’être là, avec ma vie en apparence normale, alors qu’Austin se trouvait exactement au point où je m’étais trouvé il y avait des années. A n’espérer que ça, une existence calme, sans problématique énorme, sans peur, sans nécessité existentielle. Je voulais que mon frère ait la même vie que moi. Et lui expliquer mes passions, mes hobbies, mes projets d’avenir me paraissaient presque le narguer, alors que lui se contentait de survivre en attendant que le vent tourne en sa faveur. Je plaçais à nouveau mes mains sur la table, saisissant la pièce qui était restée sur la surface du meuble. Machinalement, je la faisais tourner entre mes doigts, avant de prendre enfin la parole, croisant le regard de mon double. « Austin... » m’entendais-je commencer, d’une voix cassée qui me fit me racler la gorge par la suite. J’inspirais profondément, avant de me lancer. « Je veux t’aider à avoir une vie normale » articulais-je simplement. Je me rendais compte que j’ignorais depuis combien de temps il était à Pasadena, dans quelle situation il vivait même. S’il vivait dans la rue, chez quelqu’un. Si lui-même voulait vraiment de mon aide, ou de l’aide en général. Après tout, peut-être avait-il pu contacter John à nouveau. Ou peut-être que John l’aidait en ce moment, sans que je le sache ? Je croisais à nouveau l’éclat clair des yeux d’Austin, ajoutant : « Ça me semble mal de parler de moi, de mes projets d’avenir, quand tu me dis que ce que tu veux toi, c’est une vie normale. Parce que... » Je marquais une nouvelle pause, laissant tomber la pièce sur la table, réprimant un soupire. « Parce que je suis passé par là aussi. Vouloir prendre ma vie en main, vouloir quelque chose de… Normal. » Un faible sourire étira mes lèvres, il y avait pas vraiment d’autres mots pour qualifier cette vie que nous avions pu désirer. Normal. « Et j’ai fini par avoir un coup de chance. Mais je ne veux pas que toi, tu n’aies pas cette chance. Que tu n’aies pas cette vie normale. Maintenant que t’es là, je ne veux pas savoir que t’es… Pas bien. Je ne veux pas que tu sois pas bien. » Je jetais un coup d’œil à un couple qui passait à côté de nous, avant de reprendre. « Je sais pas comment tu vis, où tu vis, avec qui. Mais, je veux faire quelque chose. Ce n’est pas juste que je sois dans une bonne famille, et pas toi. » Je croisais les mains. Quand nous étions petits, j’étais celui qui avait le caractère un peu plus fort, et celui qui veillait constamment sur le reste de sa fratrie. Austin et moi nous chamaillions un nombre incalculable de fois, mais malgré tout, j’étais toujours celui qui voulait son bien et le protégeait. Encore aujourd’hui, je prenais ce rôle, automatiquement. « On aurait dû être dans la même bonne famille, pour commencer. On devrait être dans la même bonne famille. T’es mon frère. » Je ne quittais pas Austin du regard, attendant sa réaction, patientant pour sa réponse, espérant qu'il accepte mon aide, mon offre subliminale de partager la même vie que moi. Était-il revenu pour récupérer ce que nous avions avant que nos parents disparaissent, y compris l’appartenance à la même famille, ou voulait-il garder contact tout en fondant sa propre vie seul, ou en compagnie de Devon qu’il connaissait, si l’on y pensait et si elle avait été là dès ses débuts dans le cirque ambulant, depuis plus de temps que moi-même. Je le regardais, et je me sentais incapable de le quitter du regard, tant je redoutais sa réponse, tant j'appréhendais un possible rejet, tant j'avais l'impression de me monter un peu la tête, tant je ne savais pas vraiment comment réagir au final, quoi espérer. Tout ce que je voulais, malgré la rancune, la colère, la tristesse, était de le retrouver. Récupérer mon frère.

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mot doux de Invité ► un Sam 25 Juil - 18:30
J'avais répondu à chacune des questions que m'avait posé mon frère le plus honnêtement possible lui parlant de mon passé et de ma vie. En le résumant ainsi celui-ci semblait sombre et malheureusement mais honnêtement je ne l'avais pas été tous le long. Ce n'est que les derniers temps lorsque Gaspard sentait qu'il perdait de son contrôle que la vie est devenu un peu plus dur. Maintenant je ne voulais qu'une chose, cessé de parler de moi pour en apprendre un peu plus sur lui. Il m'avait d'abord parlé un peu de son histoire et de sa vie à travers les familles d'accueil ce qui n'avait je pense pas été simple mais au final il avait trouvé la bonne famille. Sa famille. Mais maintenant que je me sentais un peu plus à l'aise face à lui, je n'hésitais plus à lui poser des questions. Je voulais savoir ce qu'il aimait faire et ce qu'il faisait. Je voulais en apprendre plus sur ses gouts et voir quel genre de train de vie il suivait. Était-il pantouflard ou sportif? Énergique ou fainéant? J'avais l'impression de déjà le savoir mais je voulais que lui m'en parle. Je ne voulais plus avoir la sensation de parler à un inconnu car il était mon frère et plus un fantôme de mon passé. Mais celui-ci restait silencieux alors qu'un certain stress semblait l'envahir. Avais-je dit quelque chose de mal ? Je ne voyais pas de problème à lui demander ça alors pourquoi avait-il l'air mal à l'aise ? Je le voyais bouger à nouveau alors que j'attendais toujours une réponse quelconque de sa part. Même un non ou des explications brèves mais quelque chose? Finalement lorsque je l'entendis commencé par mon prénom je savais que la suite n'allait pas forcément me plaire car c'est le ton que l'on emploi quand l'on veut dire quelque chose de pas forcément plaisant et j'avais raison. Lorsque je l'entendis continuer, je me mis à poser ma main sur ma nuque avant de regarder sur le coté brièvement. Ses intentions étaient honorables et vraiment gentilles mais je n'avais pas besoin ni de l'aide ni de la pitié de qui que ce soit. J'avais envie de l'interrompre de suite et de mettre court à ce sujet là et pourtant je le laissais parler. Il me disait se sentir mal de me parler de ses projets et de sa vie alors que moi je cherchais une vie normal ce qui me fit arquer un sourcil. Il n'y avait selon moi pas de raison du tout. J'attendais cependant la fin de sa phrase laissé en suspens alors que mes doigts tapotaient légèrement la table du fast food. Je savais qu'il était passé par là mais il s'en était sorti et je le ferais aussi. Maintenant que je savais que mon arrivée ici ne servait pas à rien je pouvais songer à m'installer et peut-être à trouver du boulot. Et puis je n'étais pas seul. Je soupirais légèrement avant de croiser mon regard dans le sien à nouveau. " Levi... Je..." Je fus cependant interrompu, il avait l'air de tellement souhaité que moi aussi j'ai cette "chance" que j'en étais touché. Je voyais bien qu'il me souhaitait uniquement le bonheur. Le voir ainsi s'inquiéter pour moi était touchant, je revenais comme une fleur après dix ans et voila qu'il essayait déjà de me protéger à nouveau. Mais je n'étais plus le petit garçon timide d'autrefois qui n'osait rien faire sans son frère et qui avait peur de tout cependant cette fois ci lorsqu'il parla de justice je le coupa. "Évidemment que si c'est juste. Tu as trouvé me bonheur et tu as eu cette chance car tu as affronté les familles jusqu'à trouver la bonne. Moi j'ai fui alors c'est sur que je ne pouvais pas trouver ma super famille." Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même mais je n'aimais pas l'idée qu'il se fasse déjà un sang d'encre pour moi. Certes je voulais de nouveau être près de lui mais pas au point de le chambouler ou de l'inquiéter. Je baissais le regard lorsqu'il me disait que nous aurions du et que nous devrions être dans la même bonne famille. " Quoi qu'il arrive, toi et moi sommes de la même famille Levi, tu es mon frère et rien ne changera ça encore moins des papiers d'adoption." Je lui souriais, je me sentais mal de le décevoir mais je ne pouvais pas accepter sa proposition. " J'trouve ça mignon que tu essaye encore de me protéger de tout comme quand on était gosse mais..." Je me sentais assez mal de lui dire que je ne pouvais pas laisser Devon seule ni même que maintenant je n'avais plus besoin de protecteur. " Mais déjà je ne peux pas m'imposer dans une famille. Ils t'ont choisi toi mais moi non. " Je souriais pour le rassurer même si au fond de moi je n'avais qu'une envie c'était de vivre avec lui. " Mais ça ne change rien, si tu le veux maintenant on se verra souvent" Je voulais être rassurant. Lui dire que je vivais bien dans un endroit sur aurait été mentir et que j'avais des sous aussi. Je ne voulais pas lui dire que j'étais un voleur mais je ne voulais pas entré dans ce genre de discussion. " Et puis... J'ai du mal avec l'autorité donc.. J'aurais du mal " Je souriais c'était peut être pas drôle mais c'était vrai
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mot doux de Invité ► un Sam 25 Juil - 21:21
fantômes du passé
Déterminé, mon regard demeurait accroché au sien. Je ne pouvais plus le quitter du regard, alors que j’avais prononcé ces quelques termes qui n’avaient pas été des plus aisés. Je n’étais pas quelqu’un qui s’étalait sur ses sentiments, qui appréciait évoquer son passé pour en tirer quoi que ce soit. Je n’étais pas quelqu’un qui s’ouvrait en général, encore aujourd’hui je composais quelqu’un d’extrêmement méfiant, un fait que je n’avais jamais vraiment été avant que nos parents ne décèdent. Une caractéristique que j’avais adopté à force de passer de familles d’accueil en familles d’accueil, de tuteurs en tuteurs. Et honnêtement, je redoutais la réponse de mon frère. Mon cœur martelait douloureusement ma poitrine, et demeurer tranquille sur la chaise semblait surhumain. Je craignais qu’il soit en désaccord avec moi, qu’il disparaisse de nouveau, qu’il dise ne pas avoir besoin de famille, qu’il m’annonce ne pas vouloir être dans la même famille que moi. Une partie de moi se consolait en se disant que c’était peut-être une offre bien trop grande pour les circonstances. Que peut-être que l’ancien moi qui était fugitif n’aurait pas voulu s’embarquer dans une autre famille que je ne connaissais pas, peu importe sa bonne réputation. Une partie de moi se disait, comme pour encaisser un hypothétique choc, un possible refus, que si Austin repoussait cette offre, ce n’était pas forcément pour le pire.

Toutefois, lorsque mon jumeau prit enfin la parole, après avoir lui-même passé sa main sur sa nuque me laissant deviner qu’il n’aimait pas ce que je lui disais, qu’il ne partageait pas mon point de vue sur la question, je sentis comme une lourde pierre sombrer au fond de mon estomac, écrasant mes entrailles en passage. Je l’observais, récupérant l’expression impassible que j’avais eu pour voiler le choc qu’avait imposé le fait de le revoir après tant d’années. Je le fixais m’expliquer que c’était juste que j’ai trouvé une famille et pas lui, qu’il ne méritait pas d’avoir un toit officiel alors qu’il avait fuit toute sa vie. Alors qu’il cataloguait les Delgado de « super famille », je baissais les yeux sur la table, avant de concentrer mon regard sur la pièce qui y résidait encore, immobile. Je m’entendais déclarer que nous aurions dû être dans la même famille, que nous devrions faire partie de la même famille, qu’elle soit Rivers, Delgado ou peu importait. Mais à mesure que les mots filaient entre mes lèvres, mon espoir se détériorait et je ruminais des arrière-goûts de tristesse comme d’injustice. J’inspirais profondément, silencieusement, alors qu’Austin assurait que nous étions des frères, papiers d’adoption ou pas. Je risquais de croiser son regard le temps de quelques minutes. Oui, biologiquement, c’était mon jumeau. Pourtant, ça me semblait presque contre la nature que nous demeurions séparés. Parce que d’une certaine manière, lorsqu’Austin quitterait le McDonalds ou me dirait au revoir, je savais pertinemment que le sentiment qu’il partirait pour toujours me hanterait. Qu’une part de moi se convainquait que ça y était, que c’était la dernière fois que je le voyais, que c’était des adieux et non un au revoir. Je me rendais compte être bien pessimiste, mais à force de voir les gens s’évanouir dans la nature pour ne jamais entrer à nouveau dans ma vie, c’était ma manière de voir les choses, de les analyser et les comprendre. Et un peu bêtement, si la réponse d’Austin avait été positive plutôt que négative, ce sentiment de le perdre encore aurait été bien moins imposant.

Les yeux rivés sur la table, je percevais mon frère m’avouer qu’il trouvait ça mignon qu’après toutes ces années, je revêtais l’habit du protecteur envers lui. Comment pouvais-je vraiment faire autrement ? C’était instinctif, et étrangement, la décennie d’absence n’avait pas su changer ça. La rancune, l’amertume, la colère, tout ça n’avait rien modifié au fait que je voulais le bien de mon jumeau. Tandis que mon interlocuteur me livrait davantage de raisons pour expliquer son refus, le rendant de plus en plus concret, je demeurais silencieux. Il ne voulait pas s’imposer dans une famille qui ne l’avait pas choisi. J’ignorais souverainement si les Delgado accepteraient Austin, mais sincèrement, je le vivrais mal s’ils le refuseraient. Addon avait bien été adopté avec son frère et sa sœur. Mon père adoptif hébergeait encore de nouveaux enfants chez lui. Comment pourrait-il dire non à Austin ? J’avais envie de déclarer tout ça à mon frère, pourtant, les mots demeuraient coincés dans ma gorge, mon possible argumentaire me semblait sans effet, et je l’entendais offrir que l’on se voit souvent, si je le désirais. Je plongeais mes mains dans mes poches, tripotant l’intérieur de celles-ci. Je n’étais pas sûr d’aimer cette promesse, je n’étais pas sûr d’y faire confiance. J’avais envie de croire Austin lorsqu’il disait qu’il était là pour de bon, tout mon cœur voulait y croire, pourtant, mon cerveau persistait à vouloir mettre en doute les aveux de mon jumeau. Finalement, il me confiait avoir du mal avec l’autorité, ce à quoi je me mordais la lèvre inférieure.

Franchement, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne pouvais pas espérer d’Austin qu’il dise oui, je ne pouvais pas attendre de lui qu’il accepte. Je ne pouvais pas m’étonner de sa réponse, du fait qu’il ait du mal avec l’autorité, du fait qu’il veuille une vie normale mais préfère l’obtenir seul, sans dépendre de personne. J’avais été comme ça, avant d’être forcé de me rendre chez les Delgado. Car oui, jamais je n’avais voulu être un Delgado pour commencer. Lorsque j’avais été placé chez eux, je pensais déjà à fuguer. Et d’une certaine manière, c’est leur patience et leur énergie qui ont fait qu’aujourd’hui, je me sens faire partie de leur famille. Alors, comment pouvais-je espérer qu’Austin saute cette étape qui était obligatoire, normale ? Celle où on rejette toute forme d’autorité. Égoïstement, j’aurais aimé croire que ma personne avait été la solution. Que si parce que j’étais là, il pourrait peut-être faire cet effort, me faire confiance, me suivre. Faire en sorte de rester avec moi, ne pas encore partir vers une autre voie sans moi, comme il l'avait fait à l'orphelinat. Aurais-je suivi Austin si les rôles avaient été inversés ? Comment aurais-je réagi ? « Tu ne veux pas être adopté. » concluais-je simplement, sans vraiment attendre une réponse de sa part. Ne pas être adopté, ne pas porter le nom d’un autre, ne pas vivre comme je vivais. Avoir une vie normale, hors du système. Je m'interdisais mentalement à me dire que c'était l'épisode de l'orphelinat qui se rejouait à nouveau.

Sans dire un mot, je me levais de la chaise où j’étais installé et m’orientais vers les caisses du McDonald’s. J’attrapais un stylo situé sur l’une des étagères sous les caisses enregistreuses et revenais vers Austin, pour reprendre place en face de lui. Je griffonnais sur l’un des papiers que j’avais extirpé de ma poche, avant de le retourner et le placer devant lui. Dessus, se trouvaient inscrits mon numéro de téléphone ainsi que l’adresse de la famille Delgado. Je déglutissais, expliquant simplement : « Si jamais tu as besoin de me contacter. » Je croisais rapidement son regard, ajoutant : « Ou si tu veux me contacter. » Je faufilais à nouveau mes mains dans mes poches. Etrangement, j’avais l’impression que mon cerveau était hors-service, que toutes les questions que je m’étais posées, tous les sentiments que j’avais eu venaient de se volatiliser, pour construire une énorme boule qui demeurait coincée dans ma gorge. Je laissais filer plusieurs instants de silence. Son histoire de Gaspard qui lui voulait du mal m’inquiétait malgré tout, et j’avais plutôt envie de demander à Austin pourquoi il n’allait pas à la police en parler. Mais après, je me rendais compte que si mon frère allait aux autorités, il mettait en danger sa propre liberté. Il faudrait qu’il fasse une déposition, qu’il témoigne, qu’il raconte sa vie. Et à ce moment-là, la police le ferait entrer dans le système des familles d’accueil, des pupilles du gouvernement, bon gré mal gré. Alors, tristement, si Austin ne voulait pas être adopté, s’il voulait rester dans l’ombre, il devrait continuer à fuir, et espérer que son ancien employeur ne le retrouve jamais. Par ailleurs, cela valait-il mieux que je ne parle pas de lui à ma famille non plus.

Je me remémorais les questions que mon frère m’avait posées avant que je lui fasse ma proposition. Celles où il recherchait à en savoir plus sur ma personne, celles que j’avais trouvé un peu injustes, cruelles et sans tact envers lui. Pourtant, Austin semblait vraiment désirer obtenir des réponses, alors, presque contre mon gré, je m’entendais lui expliquer, d’une voix sans réel éclat : « Je suis encore au lycée. J’ai dû redoubler quand je suis arrivé ici, mon niveau était trop faible. » Et dire que quand nous étions enfants, quand nous vivions chez nos parents, j’étais dans les premiers de la classe. Une autre chose qui avait su vite changer. « Mais je fais partie de l’équipe de lutte et de natation du lycée, alors c’est… Bien. » Je souris faiblement sans joie. J’aurais pu lui dire que j’espérais que mes aptitudes sportives m’aideraient à avoir un meilleur dossier, m’aideraient à peut-être entrer à l’université. Mais encore une fois, je trouvais ça un peu dérisoire, lorsque je ne savais même pas si Austin avait été à l’école. J’avais bien envie de lui demander ses plans, de lui demander où il restait, ce qu’il faisait, ce qu’il voulait faire, à part bâtir sa vie normale. Toutefois, les questions restaient en suspens dans mon esprit, ayant presque peur de l’impact de leurs réponses. Puis, me surprenant moi-même, je lui racontais : « J’ai gagné un prix l’année dernière. Enfin, ce n’était pas un truc énorme non plus, il n’y avait pas de récompenses vraiment à part être publié dans le journal, c’était pour adolescents. C’était un truc littéraire, raconter une histoire. Je t’en donnerais une copie, si tu veux. » Je n'avais pas le courage de questionner Austin, mais je ne voulais pas non plus que notre échange se termine. Je tortillais mes mains dans mes poches. Il y avait bien d’autres choses que je pourrais lui conter sur mon compte. Ma passion pour la littérature, mon amour pour la photographie. Le fait que Calvin m’initiait un peu à la musique. Mais un peu bêtement, j’avais du mal à lui confier tout cela, quand je me faisais déjà du souci pour sa situation à lui et regrette le fait qu’il n’ait pas les mêmes opportunités, même si c’était son choix. J’étais buté à vouloir l’aider, à vouloir lui donner la vie qu’il recherchait, malgré tout. Tout en ignorant comment pouvoir le faire, ce qui me chagrinait assez.
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mot doux de Invité ► un Dim 20 Sep - 8:10
Et voilà, nos retrouvailles étaient maintenant lancées, après tant d’années passées l’un loin de l’autre. Je trouvais cela tellement dommage d’autant plus que tout cela était de ma faute. J’étais l’abandonneur et je sais que pour rien au monde Lévi n’aurait fait la même chose. Mais maintenant la conversation était lancée et nous avions tellement de chose à nous dire, dix ans à rattraper mais surtout deux vies à comparer même si la mienne n’avait rien à envier. J’avais répondu à chacun de ses questions avec toute la sincérité possible mais j’avais l’impression de l’avoir d’avantage inquiété que rassurer mais dans ce cas, qu’étais-je censé faire, lui inventé une vie pleine d’un bonheur imaginaire que je n’étais pas sûr de connaitre un jour, avec les parents aimants et une fratrie toute à fait banale. Ce n’était pas mon genre d’une part car je ne saurais définir la famille parfaite et d’une autre car j’étais trop honnête pour lui mentir de la sorte. Pas après tout ce temps et pas dans ces circonstances. Je pouvais déjà m’estimer heureux qu’il ait accepté de m’adresser la parole et de venir s’installer avec moi alors qu’il aurait pu m’envoyer balader et m’ignorer. Et pourtant il était là devant moi alors la moindre des choses que je puisse faire, c’est de ne pas mentir. Mais plus nous parlions et plus je retrouvais ces similitudes qui faisait qu’autrefois nous étions les même tant physiquement que mentalement même si nous avions chacun changé à notre façon. Cependant, d’après mes souvenirs d’enfance, Levi semblait plus réfléchi et plus fermé alors qu’avant il disait tous ce qu’il pensait comme ça lui faisait qu’il soit joyeux ou triste. Peut-être que cela finira par revenir ou bien que ce trait de caractère a disparu pour toujours, après tout j’ai moi aussi considérablement changé mais pourtant face à lui j’avais l’impression d’être à nouveau cette enfant de sept ans. D’être encore Austin Rivers et pas Austin Floyd. La proposition de Levi avait été très touchante pour moi tout comme ses propos et sincèrement si j’avais pu j’aurais accepté mais tout cela était impossible. Et je voyais dans son regard qu’il espérait de tous son cœur que j’accepte, ce qui me serrait d’avantage le cœur car je savais que je refuserais mais je ne voulais pas lui faire de peine. Je savais rien qu’en voyant son expression qu’il désirait plus que tout entendre un oui de ma bouche et pourtant, il devait aussi se douter que c’est le contraire que je prononcerais réellement. Ce n’est pas que je n’en avais pas envie c’était que c’était impossible.

Et lorsque je pris la parole, je confirmais donc que ce n’était pas possible du tout et que je refusais en quelque sorte son offre même si je m’exprimais avec le plus de tact possible. Je ne voulais pas qu’il pense que je ne veuille pas de lui ou que je le rejette une nouvelle fois. Je ne voulais pas non plus le braquer comme le montrais la nouvelle expression qu’il arborait, cet air impassible que je savais moi aussi si bien prendre. Mais après tout, c’était un juste retour à la normale des choses, le courageux avait le droit au bonheur et le fuyard devait se débrouiller par ses propres moyens. C’était normal, c’était justifié et je n’en voulais pas à Lévi d’avoir trouvé le bonheur, d’avoir ce que je n’aurais jamais bien au contraire, j’étais on ne peut plus heureux pour lui. Il le méritait. J’ajoutais aussi qu’il ne pouvait pas m’imposer dans une famille qui ne m’avait pas choisi. Les Delgado étaient devenus sa famille mais elle n’était pas la mienne et je le savais. Je ne disais cependant pas que j’avais déjà rencontré son grand-frère qui m’a surpris en pleine activité de vol. J’étais cependant heureux qu’il n’ait pas eu écho de ma manière de vivre. J’aurais sérieusement honte qu’il sache cela de moi. Je ne voulais pas qu’il ait honte de moi, qu’il ne veuille plus me voir simplement car je ne suis qu’un vaurien, un moins que rien qui se comporte comme le pire des mendiant. Je voulais maintenant que nos chemins se recroisent, je voulais faire partie de sa vie et encore plus qu’il fasse partie de la mienne et surtout je ne compte pas partir. Je ne voulais plus avoir plusieurs kilomètres de distance entre lui et moi, ne pas savoir ce qu’il vit, avoir peur pour lui à chaque mauvais pressentiment. Au final, je ne voulais simplement que retrouver mon frère.

Je ressentais clairement la déception émanant de lui mais peut-importe ma culpabilité, j’étais formel et je savais que je ne changerais pas d’avis. C’était tout bonnement impossible mais je savais que même sans être de la même famille adoptive nous étions frère et que nous continuerions à nous voir. Je lui a vouais cependant trouver cela mignon, qu’il cherche encore à me couver et à me protéger comme lorsque nous étions des petits-garçons. Sauf que maintenant nous étions tous les deux de vrais hommes mais surtout j’avais énormément changé et maintenant je me défendais seul. Je plaignais aussi la personne qui se mettrait en travers de mon chemin car j’avais beau être assez chétif, j’étais assez teigneux et surtout je ne me laissais jamais impressionner ce qui me mettait assez souvent dans l’embarras. Mon dernier argument fut que j’avais du mal avec l’autorité. Je savais que pour lui j’aurais pu faire un effort et prendre sur moi mais au final, je n’avais pas quitté ce tyran pour être à nouveau sous les ordres de quelqu’un et puis je ne pouvais pas laisser tomber Devon. Je préférais alors resté seul et libre. J’entendais alors mon reflet résumé toute la situation, je ne voulais pas être adopté. Et il avait raison en plus, c’est pourquoi je baissais mon regard vers la table tout en faisant non de la tête. J’aimais trop ma liberté totale.

Je l’avais alors suivi du regard quand celui-ci s’était levé sans trop comprendre ce qu’il faisait. C’était-il levé car il préférait partir ? Un soulagement silencieux émana de moi lorsque je constatai qu’il n’était simplement partit qu’un papier et un stylo sur lequel celui-ci m’indiquait un numéro de téléphone ainsi qu’une adresse qui devait être la sienne. Il allait falloir que je me procure un téléphone pour le contacter si je ne voulais pas arriver à l’improviste chez lui. « Je te contacterais c’est sûr, tu vas devoir me supporter maintenant. » Je souriais, je n’étais pas facile à vivre en général mais c’était avant, quand je vivais dans un environnement pesant, peut-être que maintenant j’allais changer et puis Devon avait bien réussi à m’apprivoiser, c’était que je n’étais pas si sauvage que ça. J’observais ce numéro avec intérêt, il était la preuve que Lévi voulait bien me revoir mais la preuve écrite car en peu de temps celui-ci me l’avait déjà prouvé mainte fois. Et finalement Lévi se mit enfin à répondre à mes questions que je lui avais posé avant, des questions peut-être banale mais qui me faisait plaisir à entendre. Je voulais savoir qu’il avait une belle vie, qu’il serait bientôt diplômé, qu’il avait des passions. Je fus étonné d’entendre qu’il avait redoublé lui qui avait toujours été bon élève… Enfin je ne pouvais l’affirmer que pour les sept premières années de notre vie. Je souriais ensuite en l’entendant dire qu’il faisait de la lutte et de la natation, je n’étais pas étonné qu’il soit sportif, je l’étais un peu moi aussi. « Oui, je veux bien. » Ce qui était peut-être sans importance en avait bien plus pour moi. Autant je pouvais m’en battre des autres qu’avec Lévi la moindre petite chose m’intéressait. Finalement je me levais aussi mais je restais près de lui. « On reste encore un peu ensemble ? » Puis nous quittions ce fast-food tous les deux, j’avais encore tant de chose à lui demander mais j’étais sincèrement heureux qu’il le soit. Une nouvelle histoire s’écrivait pour nous.
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et oui, j'habite a pasadena tout comme toi
et peut-être que je te saluerais !


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