Qui dit changement de saison dit nouvelle garde-robe. L'arrivée du printemps avait vraiment donné envie à Torrey de rafraîchir sa garde-robe en s'achetant des vêtements plus adaptés à la saison. Fini les vestes de laine et les bottillons pour faire place aux baskets et au chandails plus léger. Évidemment, ce n'était pas encore l'été et la brunette était du genre frileuse, donc elle ne se découvrait pas trop. Après tout, le diction le disait bien. "En avril, ne te découvre pas d'un fil." Elle ne tenait pas non plus à être malade, car cela l'empêcherait de travailler et elle avait plus que jamais besoin de travailler en ce moment. N'étant pas du genre très poule de luxe, elle préférait des vêtements simples. Elle préférait de loin le confort au look, c'est pour cela qu'elle s'était rendue dans une boutique de vêtements décontractés abordable et qui offrait un vaste choix. Elle ne s'habillait pas dans les friperies non plus. Elle se situait plutôt entre les deux catégories. En général, elle était dans la vie, elle était dans la catégorie "entre deux". Gentille, mais avec un mauvais caractère à l'occasion. Avec elle, il n'y avait rien qui était soit noir, soit blanc. Elle aimait plus la zone grise.  Bref, elle entra dans une petite boutique sur la Greenwood avenue, une boutique qu'elle aimait beaucoup et où elle s'habillait pratiquement exclusivement. La raison pour laquelle elle affectionnait particulièrement cette boutique, c'était pour l'odeur. C'est bizarre à dire, mais elle aimait bien ce mélange entre l'odeur du tissu des vêtements et celle assez fruitée qui régnait dans le magasin et que Torrey associait automatiquement à cet endroit. Elle prit son temps pour faire le tour du commerce et se choisir des morceaux à son goût et pas trop coûteux. Bien qu'elle n'aie pas énormément de sous, se vêtir était un besoin essentiel, alors elle n'avait pas le choix, surtout que sa garde-robe était assez vide ces derniers-temps. Elle opta pour trois paires de jeans, quatre t-shirts et deux robes qu'elle alla essayer dans une cabine. Toujours essayer les morceaux avant de les acheter, car on peut avoir de drôles de surprises. Elle mentionna le nombre de vêtements à la préposée aux cabines et celle-ci lui fit signe de prendre la cabine numéro trois. Torrey s'y rendit avec l'empressement d'essayer ses trouvailles, mais quand elle ouvrit la porte, ce qu'elle découvrit la figea sur place. En fait, la porte n'était pas barrée, mais la cabine était déjà occupée. Elle est donc tombée face à face avec une jeune fille complètement nue.

Oh mon dieu ! Je suis extrêmement désolée... Je ne s.. Je ne savais pas que la.. cabine était occupée.

Elle en perdait ses mots tellement elle était gênée et mal à l'aise. Elle avait souvent vue des filles nues à l'époque où elle faisait souvent la fête et était toujours complètement défoncée, mais jamais dans ce contexte, à jeun et avec toute sa tête. Elle referma la porte rapidement et se confondit en excuse encore une fois. Torrey espérait que l'occupante de la cabine ne l'avait pas vue rougir de honte. Elle se sentait tellement mal. Elle n'avait jamais vécue une telle situation. La fille sembla trouver son malaise très drôle et la situation amusante, car elle riait légèrement. Torrey, elle, aurait tout donné pour être ailleurs. Si ce n'était pas de cette stupide vendeuse qui lui avait indiqué la cabine occupée... Sa ne faisait pas partie de ses fonctions d'être au courant des cabines prises ? On ne dirait pas. C'était pitoyable ! Bon, la vendeuse pouvait avoir fait une erreur, mais il fallait faire attention, ce n'était pas rien. Et si la fille de la cabine portait plainte contre elle pour voyeurisme ? Si Torrey n'avait pas été une si gentille fille, elle aurait porté plainte contre l'employée, mais c'était sa boutique préfére, alors elle mit cela sur le compte de l'inattention. Elle ne voulait pas non plus bannir cette boutique de sa liste de favoris à cause de ce petit incident.

Je suis désolé, vraiment. La vendeuse m'a indiqué votre cabine et je ne savais pas qu'elle était occupée. Elle non plus à ce que je vois...

Torrey adressait la parole à une porte fermée. Elle n'avait pas osé choisir une autre cabine, voulant être certaine d'abord que la jeune femme ne lui en voudrait pas. La fille en question n'avait pas osé ouvrir la porte non plus, probablement gênée ou pour la faire sentir mal ou pour prendre le temps de se rhabiller. Sérieusement, on se serait cru dans une bande-annonce d'un mauvais film d'humour où le dénouement est juste beaucoup trop prévisible. Mais, ce geste avait été involontaire de sa part. Oui, elle aurait pu partir en courant, mais la situation était tellement surréaliste et elle avait été tellement surprise qu'elle n'y avait même pas pensé. Elle esquissa un sourire à la fois gêné et moqueur envers elle-même.