Congé. Voilà un mot que j'ai toujours aimé. Congé voulait surtout dire pas de travaille, amusement ou bien repos. Pour ce soir, j'optais bien plus pour une soirée rempli de plaisir, de festivité sans serpentin bien entendu. Quittant mon appartement, je choisissais de ne pas prendre ma voiture. De toute façon à quoi bon puisque, je préférais de loin aller dans un bar proche de chez moi que d’aller dans ces lieux huppés qui ressemblaient à Versailles. Ce n’était pas le genre d’endroit que je préférais. Ce n’était tout simplement pas moi. Main dans les poches avant de mon jeans, je me dirigeais vers un bar l’allure de club ou plutôt de discothèque contemporaine. Je descendais l’escalier, qui conduisait à cet endroit quelque peu miteux, pour finalement passer la porte. Une musique d’ambiance résonnait dans la place. Bien que l’endroit ne fût pas forcément proche de l’élégance  ça restait tout de même un lieu de fiesta. La musique n’avait rien de jazz ni de taciturne et elle n’occasionnait pas de migraine non plus. Les personnes qui se trouvaient sur les lieux avaient une moyenne d’âge d’environs une vingtaine d’année. Certains semblaient usés de faux papier pour entrer, mais de nos jours c’est plutôt assez fréquent. Je marchais donc parmi danseuses, car il faut dire qu’il y avait plus de fille sur la piste de danse que de mec. Ceux-ci semblaient de loin préférer regarder leur copine ou les filles de loin. Pour ma part, ce n’était pas mon cas, j’aimais faire mon étalon, mais il me fallait un verre avant tout. Danser à jeun c’était presque aussi mignon que Winnie l’ourson qui courrait après un clown qui danse une polka ! En gros, ce n’était pas du joli, loin de là ! Il me fallait donc un verre, en espérant que je ne finisse pas ma soirée avec une chèvre ou encore en une sorte de couple gay avec un inconnu. Je n’avais rien contre l’orientation de certain, mais cette sorte de passion n’était tout simplement pas faite pour moi. Même si certaine personne croyait cela possible entre Addon et moi. Sauf que ça, c’était une toute autre histoire. On était meilleur ami, on l’est toujours d’ailleurs et nos parades sont souvent mal interprété. On laisse planer une certaine ambiguïté dans notre façon d’agir, mais on n’y peut rien ça se fait automatiquement entre nous. Et puis, c’est toujours amusant de voir la réaction de certain vis-à-vis de tout ceci. M’assoyant finalement au bar, je commandais au barman une bière sans trop de mousse. En attendant, je regardais les lièvres que je pourrais chasser ce soir. Le léopard en moi commençait peu à peu à se réveiller. Je regardais brune, blonde, rousse, sans vraiment porter un jugement sur elles. Enfin, si un peu, mais c’était surtout physique, car je ne ressentais jamais de papillon dans le ventre. Je ne cherchais qu’une chose m’amuser. J’avais beau avoir vingt-six ans, je ne voyais pas ma vie comme un mec de cet âge-là. Immature ? Certain dirait que oui, mais moi je ne voyais pas cela ainsi. Je remarquais alors, une jeune femme dont sa lingerie en dentelle ressortait de sa robe cocktail. Chaque rose noire qu’un pouvait apercevoir, mettaient en valeur le blanc de sa peau. Elle avait clairement laissé sa ceinture de chasteté au vestiaire ou dans ses draps de satin ! Elle dansait sur la piste comme un feu ardent qui vacille en union avec Satan. Certain aimait ce genre de fille, moi elle ne me disait rien qui vaille. Une fellation dans les toilettes miteuses de ce bar et qu’elle pourrait me refiler une cochonnerie ! Je passais donc à une autre fille, plus calme plus discrète et reclus dans son coin. Sa chevelure claire brillait dans le noir de la salle, illuminé parfois par les lumières arc-en-ciel des spots qui tournoyaient à intervalle irrégulier. Le barman déposait finalement ma bière sur le comptoir et je payais la note en lui laissant un pourboire généreux. Certes on n’était pas Mardi Gras, mais travailler comme barman ce n’est pas toujours plaisant contrairement à ce qu’on pourrait croire. Le couplet de la musique changea et je décidais de me lever pour me diriger vers cette fille. J’aurais pu lui faire parvenir un verre anonyme comme certain en avait la coutume dans les bars, mais encore là ce n’était pas moi. Sans faire de claquettes, je me dirigeais entre les gens en pleine admiration devant cette musique de Cuba. Le rythme des danses lascives avaient aussi leur charme, je manquais de peu de recevoir la main d’une fille en pleine improvisation d’un tango lorsque je passais près d’elle. Dans un soupire, je me demandais si j’allais arriver vivant jusqu’à cette fille ! Pourtant. Mon karma n’était pas si mauvais, tout du moins c’est ce que je laissais paraître. Je préférais plutôt croire en la destinée, mais là elle commençait à me faire faux bond ! Je voyais la jeune femme se lever et se diriger vers la sortie… C’était peine perdu ! Je poussais un second soupire, laissant la courtoisie que j’avais envisagée de côté et maudissant presque Cupidon, je retournais vers le bar. J’aurais pu lui courir après, mais le bassin est encore rempli d’hippopotame… euh, poissons… femmes ! Alors, que je tournais sur moi-même, je bousculais une jeune fille qui passait près de moi. En moins de quelques secondes, elle se retrouvait avec une bonne partie de ma bière sur ses vêtements. Timidement, ou du moins ce qui se rapprochait le plus de la timidité pour moi, je relevais pour la regarder. Je suis adressais un sourire au coin de mes lèvres. « Je suis vraiment désolé. Je ne t’avais pas vu. », disais-je me passant une main derrière la nuque. « J’espère que ça se nettoiera bien.. » Pour être franc, je n’y connaissais rien en nettoyage de vêtement. Oui, je faisais ma lessive, mais de là à savoir si de la bière laisserait une odeur de houblon sur ses fringues, ça restait un mystère. « Pour me faire pardonner, laisse-moi t’offrir un verre ! », continuais-je dans l’espérance qu’elle oublie ce malencontreux petit accident !