▬ Caël - Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ? ▬

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Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ?

Caëlan & Lena

Je regardai ma montre avec panique : 14h. Autant dire que ce n'était pas vraiment ce qui allait me rassurer. Je devais rouvrir le café dans une heure et j'étais loin d'avoir fini mes tâches ménagères. Je me dépêchai de finir mon yaourt avant de mettre toute ma vaisselle dans l'évier. Par moment, je me disais que j'avais visé trop haut, que je ne pourrais jamais tenir le rythme. Pourtant, j'étais encore vivante et je n'avais pas eu de plainte à propos de mes différents métiers. Les clients étaient toujours satisfaits de mon service malgré le peu de serveurs que je pouvais me permettre. Quant aux habitants de l'immeuble, très peu osait me dire quoi que ce soit. Était-ce parce que je semblais fragile ou timide de loin ? Je ne saurais pas vraiment le dire. En fait, j'espérais juste qu'ils restaient silencieux parce que mon travail leur convenait. De toute façon, si je devais faire une quelconque bêtise, je comptais sur mon cher voisin Caëlan pour le faire savoir. Il ne risquait pas de se taire lui. Il avait tellement hâte de me voir partir qu'il sauterait sur l'occasion pour aller parler au responsable de l'immeuble. Bon d'accord, j'exagérais légèrement sur le jeune homme. Il avait quand même changé de comportement après mon emportement contre lui. Il ne semblait plus autant enclin à faire fermer ma boutique, ce qui semblait être un grand pas en avant pour lui. Je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait, mais je le remerciais intérieurement d'arrêter de vouloir saccager le café.

Sans même y avoir fait attention, je me retrouvai au dernier étage à passer le balai. Il fallait que j'arrête de penser à lui, sinon je risquais de créer une catastrophe. Il avait beau me perturber, ce n'était pas une raison de me laisser embarquer dans mes pensées sans me rendre compte de mes gestes. Là, j'avais de la chance, je connaissais les gestes par cœur. Au moins, je n'avais pas renversé de chocolat chaud sur un client, c'était déjà ça. Je donnais un dernier coup de serpillière devant la porte du palier et refermai derrière moi. Je jetai de nouveau un coup d’œil à ma montre, sans panique cette fois-ci. J'avais pris de bonnes habitudes, du coup ça avait été rapide. Cependant, il ne fallait pas que je prenne de pause, j'en avais encore quatre à faire et le deuxième n'était pas des plus faciles. Il y avait toujours ces stupides étudiants qui adoraient laisser leurs papiers par terre, sans oublier les dégâts après leurs fêtes. Je faisais mon possible pour qu'ils fassent attention, mais je ne faisais pas le poids. C'était toujours la même rengaine avec eux et comme je n'avais pas envie de rentrer en conflit, je préférais me taire et juste nettoyer.

Étrangement, j'eus l'incroyable surprise de voir un palier impeccable dans ce fameux étage. J'avais déjà fait le plus dur hier, mais je ne pensais pas qu'il allait rester dans le même état. On était dimanche après tout et les étudiants aiment profiter de leur week-end. Mais je n'allais pas me plaindre d'un tel miracle, surtout que ça tombait au meilleur moment. Je n'avais jamais dû être aussi rapide au deuxième. J'avais explosé mon temps record, c'était certain. Malheureusement, ma chance ne pouvait pas se poursuivre éternellement. Je n'avais définitivement pas l'habitude que les choses se déroulent parfaitement pour moi et ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Je ne le montrai pas sur mon visage, mais je bouillonnais intérieurement en voyant l'ampoule cassée juste au niveau de la porte de Caëlan. Il n'allait pas le supporter, j'en étais persuadée. Ou alors, il allait juste venir râler pour continuer à me faire tourner en bourrique. Qu'importe la raison de cet acharnement sur moi, je devais me débrouiller pour qu'il ne s'en rende pas compte. Seulement, ça allait plutôt compliqué étant donné que j'avais oublié de racheter des ampoules la dernière fois que j'avais fait mes courses.

Je décidai de ne pas m'en faire pour ce petit détail et de continuer mon travail comme si de rien n'était. Je prendrai le temps de faire un passage au magasin après la fermeture du café ou le lendemain. Il n'allait tout de même pas me faire tout un fromage pour une lumière un peu plus faible. Ce n'était pas comme si j'avais intentionnellement voulu pourrir son atmosphère, contrairement à lui. Il ne pouvait pas me faire de reproche. Voilà, c'était décidé, je ne me prenais pas la tête pour lui. Enfin, c'était jusqu'à ce que j'entende du bruit derrière sa porte. Tout de suite, je sentis la pression monter et la peur de me faire engueuler. Je n'étais pas sûre d'être en état pour lui faire face. Je ne voulais pas paniquer, je ne voulais pas perdre mes moyens. Il fallait encore que je tienne toute l'après-midi et une partie de la soirée, je ne pouvais pas craquer maintenant. Je m'agrippai à mon balai en regardant la poignée avec terreur.

« Je compte la changer dès que j'aurais le temps de passer dans un supermarché ! Je n'en ai pas en stock pour le moment. » Oups… C'était sorti sans que je ne m'en rende compte, sans doute un mécanisme d'auto-défense. Le pauvre, il ne devait pas comprendre de quoi je parlais. En même temps, il venait à peine d'ouvrir la porte, alors il n'avait pas dû voir le soucis. Au moins, ma voix n'avait pas tremblé. J'avais peut-être parlé très vite, j'avais quand même gardé le contrôle. Je le regardai quelques instants avant de reprendre mon activité. Mieux valait que je me concentre sur le balai plutôt que sur son regard interrogateur. Je n'avais pas le temps de comprendre cet énergumène et si je restai à attendre sa réponse, des questions continueraient à exploser dans mes pensées. Là, une toile d'araignée. Je passai un coup dessus et continuai ma route dans le couloir. Était-il toujours là ? N'avait-il pas quelque chose à faire ? Ailleurs ? Je n'allais pas me retourner pour vérifier que la voie était libre, ce serait trop étrange.

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Lena & Caëlan

Aujourd'hui ça sera une petite dispute ! Quoi que !

Mon appartement c'était comme une carte au trésor. Pour trouver quelque chose il fallait se rendre à un point B pour atterrir au point D. Les chasses au trésor apportaient souvent de bonne chose. Du moins c'était le souvenir que j'en avais de quand je faisais durant ma jeunesse quand je n'étais qu'un môme. Les petites choses que je trouvais à présent, n'était pas du tout des friandises qui pouvaient sortir tout droit d'une pinata ou encore une peluche, non c'était des choses venant de mon passé. Ce n'était pas tout droit sortie de l'Antique, mais certaine chose pouvait rapporter pas mal d'argent grâce à la vente sur internet. Mon meilleur ami avait eu la drôle d'idée de me proposer de partir sur le marcher pour aller vendre mes petites vieilleries qui donnerait presque l'impression d'être vintage. Il voulait que je lance des vinyles quoi que les 33 tours pouvaient faire plus de dégât, pour faire partir les hommes de mon stand ? C'était risqué. Autant dire que je finirais par avoir le tournis jusqu'à en avoir mal à la tête puis m'écrouler sur le sol comme si j'avais le vertige. Mauvaise idée pour le coup, je pourrais écrire un roman sur le fait de faire des singeries par folie. Jensen me prenait pour un fou en ce moment, mais je le vivais plutôt bien autant le dire, je comprenais mon choix de ne pas me mélanger aux peuples.

Je rangeais mon appartement, faisant un peu le vide, surtout que l'objectif était de trouver quelques petites choses qui pourrait raviver des souvenirs que j'avais avec la mère de mon fils: Nate. J'avais eu du mal avec cette idée d'être papa. Je le savais, enfin non. C'était si compliqué dans le fond. Je savais que j'aurais pu passer par la phase couche culotte enivrée d'une odeur nauséabonde, des doudous à chercher partout jusqu'en Corée. J’avais loupé un tas de chose, mais quand j'avais quitté Ana, je n'étais pas sûr qu'elle ait gardé notre enfant. J'avais joué à l'égoïste pour aller jouer avec mes jouets dans les airs. Je ne visualisais que mon évolution dans mon travail et non pas dans ma vie personnelle. En même temps, la vie était compliqué à dresser, elle pouvait tourner à contre sens de notre envie, aussi rapidement qu'un carrousel lancé dans une course folle. Je ne faisais que repenser mon passé, l'écrire à nouveau dans mes songes, mais rien n'y ferait, je ne pourrais pas retourner en arrière. Je ne pourrais pas récupérer ce semblant de vie que j'avais pu effleurer de mes doigts, même en étant Iron man, je n'aurais pas su récupérer cette vie. Il fallait avancer et faire avec comme la grande personne que j’étais. Je pouvais être effrayé par le monde qui m'entourait, je n'avais pas le droit de baisser actuellement les bras ! Juste pour Nate. Il avait le mérite de me redonner un peu d'espoir ... un jour je réussirais à obtenir ce que je voulais dans la vie et j'y parviendrais un coup sûr.

Un coup de klaxon. Voilà, cette foutue rue qui était si paisible commençait à m'énerver. Tout cela à cause d'elle. Lena. Que devrais-je dire ? Tenter de la faire partir par les mots ? C'était comme demander à ça le clown de faire rire ou au film grease de faire peur ! Impossible. Je glissais ma tête par la fenêtre pour voir ce qui s'y passé, avec l'arrivait du Printemps les Pasadeniens avaient commencé à sortir les vêtements d'été dont les salopettes c'était assez à la mode à mon époque. À m'entendre penser de la sorte, j'avais l'impression d'être un vieux de plus de soixante ans. C'était loin d'être le cas. Je finissais par me dire qu'il fallait que je sorte, que je respecte mon petit marché avec mon meilleur ami. Je prenais mes lunettes pour homme chanel, je ne savais pas où j'allais aller, mais pourquoi pas me prendre une barbe à papa rose bonbon ou encore des churros ? Rien que l'idée était alléchante, mais allais-je être capable d'affronter ma peur pour mon estomac ? Hum. Rien n'était sûr. Je n'aurais qu'à faire le canard pour ne pas être coincé dans la foule. J'espérais que je n'allais pas lâcher de larme de crocodile, je l'espérais réellement.

Je venais de sortir de chez moi, puis cette voix m'agressa, me faisait presque monter l'adrénaline. Non, mais elle n'allait pas bien. Je commençais à m'énerver tout seul dans mon esprit en glissant mon regard dans le sien. " Non, mais ça va pas d'agresser les gens de la sorte ? " J'avais hurlé, plus par peur que par envie et je le sentais, j'allais tout bonnement le regretter. Les seules fois où j'avais pu élever la voix sur elle je me sentais coupable par la suite. Je jouais avec l'élastique à mon poignet, il était en plastique comme celui faisant tenir les chapeaux en carton sur nos têtes, c'était pour m'apaiser en me faisant mal. Je n'étais pas du masochiste. Je repensais à présent à ce qu'elle m'avait balancé, levant les yeux au ciel pour tenter de comprendre de quoi elle me parlait, non mais après tout, je ne comprenais pas trop. Quoi que je lui aie fait vivre un petit enfer et que même si j'étais calmé, mon envie qu'elle s'en aille ou du moins son commerce était encore présente. J’avais moins envie de déguerpir de mon environnement, mais je ne voulais pas subir encore et encore le bruit incessant et assourdissant venant de l'étage en dessous de chez moi. Au final, je venais de comprendre de quoi elle parlait. Je secouais un peu la tête, trouvant un moyen de lui reprocher son second job. " Vous devriez avoir le temps … si vous n’aviez pas votre boutique, alors il faut gérer et faire le travail ! Je veux cette ampoule pour ce soir ! " Comme si j’en avais réellement besoin … non, vu que je ne sortais que très peu, mais tant pis, elle n’avait qu’à rien dire.

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Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ?

Caëlan & Lena

Sa réaction fut immédiate. Sa voix monta dans les graves et son ton était accusateur. Je sens mes muscles se crisper sans pouvoir les contrôler. Je n'arrivai pas à faire face. Mes doigts devenaient blancs à force de serrer le manche de mon balai. Tout de suite, je baissai le regard pour éviter de voir sa colère dans ses yeux. J'avais peur. J'avais tellement peur qu'il aille plus loin, qu'il s'énerve un peu plus. Ça n'était jamais arrivé jusqu'à présent, mais je ne pouvais pas croire que ça n'arriverait jamais. L'homme que j'avais tant aimé, celui que j'avais cru si gentil, si doux, il s'était transformé en monstre en seulement quelques jours. J'avais beau essayer de me dire que ce n'était qu'un cas unique, le seul parmi toutes mes connaissances, tous les mauvais souvenirs me revenaient en masse quand on me hurlait dessus. Je ne pouvais pas revivre ça, je n'y survivrais pas. Mes deux presque morts étaient déjà de trop. Si je devais en affronter une troisième, je n'aurais plus assez de volonté pour me battre. Le regard fixé sur le sol, je pouvais tout de même voir les bras de Caëlan et ce n'était pas pour me rassurer. Ses biceps ne voulaient pas s'arrêter de se contracter et décontracter. Qu'avait-il pour être autant sur les nerfs ? Allait-il se défouler sur moi ? Non, il fallait que je me calme. Il n'était pas comme ça, il n'allait rien me faire. Il avait beau râler et me faire de mauvaises blagues, il ne m'avait jamais touché. Il avait même du mal à rester très longtemps dans la même pièce que moi, alors de quoi avais-je peur au juste ?

Je fermai les paupières quelques secondes pour me concentrer sur ma respiration et essayer de me détendre. Cela ne fonctionna qu'à moitié, mais il ne fallait pas trop m'en demander non plus. Je ne savais pas trop si je devais bien prendre la suite des reproches. Dans un sens, sa voix avait clairement baissé, reprenant presque un ton neutre. Seulement, les paroles en elles-même n'étaient pas des plus sympathiques. Il ne pourrait sans doute jamais me dire quelque chose de gentil, ça devait être trop dur pour lui. En même temps, je ne pouvais pas plaire à tout le monde. Mon caractère mystérieux gênait pas mal de mes clients. Il ne fallait pas non plus oublier mon obstination à ne pas entrer dans les conflits. C'était étrange de la part des hommes, mais ils adoraient se crier dessus à longueur de journée. Ce devait être leur façon de supprimer toutes leurs frustrations. « S'il n'y a que ça pour vous faire plaisir, ce serait fait dans la soirée. J'irais en acheter après la fermeture. Et je ne voulais pas vous agresser, mais vous prévenir que j'avais vu la casse et que je comptais m'en occuper justement. » Au moins, il ne risquait pas de débarquer tout à l'heure en plein coup de feu pour faire un scandale. Je n'avais pas besoin de ça maintenant.

Pensant la conversation finie, je finissais de nettoyer le couloir. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus long à faire, mais je pensais qu'il serait parti dans les escaliers. En retournant vers mon chariot pour prendre la pelle à poussière, je m'arrêtai en me retrouvant de nouveau en face de lui. Et là, j'étais censée faire quoi au juste ? Lui poser des questions sur sa vie de tous les jours ? Je ne supportais pas quand les autres le faisait, alors je ne pouvais pas me permettre de m'y mettre. Il n'allait sans doute pas me répondre de toute façon. Cependant, si je faisais un effort, peut-être qu'il suivrait et notre relation pourrait n'aller qu'en s'améliorant. Après tout, s'il s'était calmé dans ses envies de saccager ma propriété juste parce que j'étais allée le voir, il y avait toujours une chance de continuer sur cette voie. Allez, je devais me lancer, ce n'était pas si compliqué. « En dehors de l'ampoule et de ma boutique, est-ce qu'il y a quelque chose qui vous dérange ? N'hésitez pas à me parler, je suis là pour que votre vie dans l'immeuble soit confortable. » Ça me paraissait plutôt stupide comme question. Il allait en profiter pour me reprocher sa vie misérable, mais c'était trop tard pour faire marche arrière maintenant.

Je le regardai triturer un élastique à son poignet. Avait-il quelque chose en particulier qui le stressait ? Je ne l'avais jamais vu réellement heureux malgré toutes nos petites rencontres, mais il n'était pas toujours aussi tendu. Mais qu'est-ce que ça pouvait me faire ? Ses problèmes n'étaient pas les miens, sauf si c'était mon rôle de les régler. Je grattai distraitement un bout de bois qui ne voulait pas rester sur le balai. Son stress venait jouer avec moi et mes tics reprenaient le dessus. Je n'aimais pas les choses qui n'étaient pas à leur place, c'était plus fort que moi. « Dîtes, euh… qu'est-ce qui vous dérange dans mon café ? » Un petit malaise vint me tordre l'estomac. Pourquoi avait-il fallu que je lui pose la question ? Et si la réponse ne me plaisait pas, qu'est-ce que j'allais faire ? Certes, je n'aimais pas me disputer, mais je ne pouvais pas abandonner ce projet. J'avais enfin quelque chose qui me faisait plaisir, qui me redonnait le sourire et je remettais tout en question pour lui ? Ou alors, je pouvais trouver un moyen de le convaincre que c'était une bonne idée, même pour lui. C'était un adulte après tout, on pouvait discuter et trouver un compromis qui pouvait nous aller à tous les deux. Je finis par retirer le morceau qui me dérangeait et mes mains se retrouvèrent sans occupation. Bon, quitte à attendre ses explications, autant avancer un peu dans mon travail. Ce serait dommage qu'il pense que je profitais de sa présence pour en faire moins. Je récupérai la pelle et déposai toute la poussière dedans avant de la jeter. Et ensuite ? Je me contentai de le regarder dans les yeux pour l’écouter.

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Lena & Caëlan

Aujourd'hui ça sera une petite dispute ! Quoi que !

J'allais passer pour un fou, mais je n'allais pas faire dans le mensonge. La jeune femme venait de m'agresser à mon humble avis. Je venais à peine de mettre le pied dehors, elle me surveillait ? Sans doute, c'était qui cette fille ? Mise à part faire naître de la colère en moi et de la tendresse en même temps ? Je ne savais pas sur quel pied danser vu qu'elle ne faisait que me rendre dingue ? Comment je devais faire ça ? Impossible. Elle devait avoir ce petit truc de Milady qui la rendait agaçante et attachante. Heureusement, ce n'était pas une pipelette quoi qu'il faille dire que ses clients le faisaient assez bien pour le coup ! Je glissais mon regard noir dans le sien, je me sentais mal, je n’avais pas envie de la croiser, surtout que dans mon esprit trottait les horaires de son café pour savoir quand je pouvais sortir ou rentrer. Son café régissait ma vie ainsi que mes peurs qui me tétanisaient. Tu parles d'un endroit de détente ! La blague. Mauvaise supercherie, je n’étais pas du style à me laisser avoir par ça ! Là, je voulais me presser pour ne pas croiser de client, mais forcément, elle me coinçait pour un truc que je n'avais même pas remarqué jusqu'à présent. Je grimaçais, car j'avais utilisé un ton très osé et rigide, je pouvais en voir la réaction de la jeune femme qui tremblerait tel un mouton face à un loup. Je mordais ma lèvre. La prendre en pitié ou la laisser assumer sa maladresse ? J'étais d'une créativité, car je n'allais pas l'aider avec ce qu'elle avait provoqué elle-même. Je n'avais rien demandé moi.

" Je vous ai rien dit ou demander ! Vous le prendriez comment une personne qui vous parle à peine le pied posé sur le sol du couloir ? " Enfin, pourquoi je tentais de m'expliquer sur ma réaction ? Je n'avais pas de compte à rendre et encore moins à elle. Je flirtais avec mon regard sur les murs de notre immeuble et finissait par souffler un peu. J'aurais bien besoin d'une bonne dose de sucrerie pour m'en remettre, je n'irais pas dans le café du bas, elle serait capable de m'empoissonner. Je n'avais pas confiance en elle, elle paraissait mignonne, mais justement, il fallait se méfier de l'eau qui dort à mon humble avis. Je m'épuisais pour rien à rester face à elle, pourtant, j'avais un tas de question qui faisait bouillir mes pauvres petit neurones. Je glissais mes mains dans les poches de mon jean. " Vous m'espionnez ? Ou un truc du genre ? " Pas de mensonge avais-je presque envie de rétorquer, mais j'allais au moins la laisser répondre. " Si ce n'est pas fait, je demanderais un blâme à votre encontre !" Pauvre con. Oui, je voulais voir disparaître son commerce, mais j'étais moins sûr de moi pour le fait de vouloir la voir disparaître à jamais dans les méandres de mon esprit, comme si elle n'avait existé que fictivement. Complexe cette histoire. J'étais esclave de mes peurs et l'une d'elle concerné ce petit bout de femme, elle était un gros point noir dans ma vie que je ne parvenais pas à m'expliquer.

Sa question me fit sourire, je n'avais pas beaucoup bougé, en même temps penser ou marcher, il fallait choisir pour ma part. Je la regardais, la trouvant si fourbe, elle n'avait l'air que d'être une cloche présente pour me ramener à la réalité. Je soufflais un peu avant de glisser ma main dans mes cheveux. " Vous allez me poser des questions à la con longtemps ? " Elle n'avait pas encore comprit que mon désir le plus cher était de voir son commerce mourir ? Promis, j'irais mettre un cierge à la messe du carême pour prier pour lui. Autrement, je ne savais que dire de plus à cette jeune femme. Elle était comme une pâquerette pour moi, douce, fragile et dangereuse à la fois .Je ne m'expliquais tellement pas cette façon que j'avais de la décrire, puis de toutes façon, je n'aurais ,car ne rien dire et si ça finissait par être découvrir, je n'aurais plus qu'à dire que c'était faux. " Vous attendez quoi de moi mademoiselle Henault ? " Demandais-je en laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres ! Après tout, j'étais là pour subir un interrogatoire, pourquoi n'en ferais-je pas autant ? J'étais peut être une énigme ,mais elle aussi, en tout cas poser des questions pour ma part était une chose que je m'interdisais pour rester loin des personnes, mais je m'autorisais cette entorse pour elle. Il ne fallait pas demander pourquoi.

Je tirais fort et lâchais avec autant d'audace cet élastique , mon poignet prenait cher. En même temps, je ne voulais pas me retrouver face à elle , et elle n'avait pas l'air de le comprendre. " C'est simple." Je me rapprochais d'elle, mon visage pas très loin du sien, je glissais mon regard dans le sien laissant mon sourire disparaître. " Je veux qu'il disparaisse et j'y parviendrais ! " Je n’allais pas m'expliquer. Pourquoi je le ferais après tout ? Pourquoi je lui donnerais des indications sur mes angoisses ? Elle pouvait toujours rêver pour m'attraper et me les tirer de mon esprit même une nuit à papillonner avec elle de façon torride , ne me ferait rien dire. Hors de question. Un bruit de verre ce fit entendre au rez de chaussée. J'étais curieux, je la bousculais sans faire exprès pour le coup pour voir ce qui s'était passé. Je souriais en découvrant que la vitre de la porte reliant l'immeuble à son commerce était brisée ! Cette fois, je n'y étais pour rien ? Un coup de vent ? Aucune idée. Mais, j’aimais bien ce qui se tramait fasse à moi. Je ne voulais pas lui faire de mal, je n’étais pas méchant, mais ce monde me donnait envie d’aller me cacher dans un terrier pour ne jamais en sortir. J’étais ainsi, depuis mon horrible accident et je ne pouvais agir autrement.

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Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ?

Caëlan & Lena

Qu'avais-je fait de mal ? Pourquoi s'en prenait-il à moi avec autant de colère ? Je savais que ma façon de faire avait été assez abrupte, mais il avait bien dû voir que je n'étais pas des plus douées lorsque les relations étaient tendues. Pourquoi ne pouvait-il pas hocher la tête et passer son chemin, comme toute personne normale ? Comment je le prendrais si ça m'arrivait ? Je sursauterai sans doute et j'irai me cacher, mais je ne provoquerai pas la personne responsable, ça c'était sûr. Est-ce que j'allais le lui dire ? Définitivement pas, cela ne servirait à rien de toute façon. C'était une discussion de sourds et je pensais qu'en laissant tomber, ce serait bien plus simple. Je ne répondis pas non plus à sa stupidité sur l'espionnage. Est-ce que j'avais l'air d'être du style à me cacher dans un coin pour connaître tous les petits secrets des autres ? Je ne serais pas capable de rester assez discrète pour cela. Ou sinon ce serait parce que je suis bien trop terrorisée pour faire un geste et, dans ce cas, je n'aurais pas suivi le déroulement des événements. Efficace l'espion, hein ? Alors pourquoi lui répondre ? J'en avais marre de me recevoir des insultes, j'en avais marre qu'il s'en prenne à moi. Au moins, si je restais silencieuse, il ne pourrait pas utiliser mes mots pour les retourner violemment contre moi. Il n'attendait que cela, demander un blâme contre moi, je pouvais le voir dans son attitude. J'avais cette horrible impression de recommencer cette relation infecte que j'avais avec Mathéo, mais de façon encore plus tordue.

Comme une pauvre naïve qui n'apprenait pas de ses erreurs, j'avais eu le malheur d'essayer d'être sympa avec lui et de voir ce que je pouvais faire pour l'aider à mieux se sentir chez lui. Un jour. Un jour, j'apprendrai à ne plus avoir cet espoir que les choses pouvaient s'arranger malgré toutes les fois où j'avais essuyé un échec monumental. Mais qu'adviendra-t-il de moi dans ce cas ? Si je me retrouve sans espoir, comment continuer à vivre ? Je pouvais toujours croire à la bonté des autres. Je pouvais me contenter de laisser de côté les personnes comme lui qui ne me voulaient que du mal. Seulement, je n'y arrivai pas. Il avait ce petit quelque chose de brisé en lui qui me donnait l'impression que ce n'était qu'un passage à vide, qu'il était un tout autre être dans d'autres circonstances. « J'arrête... » Ma voix n'était même plus un murmure. Je ne l'entendais pas moi-même et mon regard était fixé sur le sol. Je ne pouvais pas être sûre qu'il avait vu ma bouche bouger. Peut-être était-ce aussi bien ainsi, il serait capable d'utiliser ma faiblesse d'une façon ou d'une autre pour m'enfoncer. Se taire ou crier, il n'y avait pas une grande différence au fond dans ces deux façons de faire. Les êtres humains gardaient toujours ce don d'utiliser toutes les réactions pour rendre mal son entourage et ainsi se croire meilleur. L'avantage du silence était de déstabiliser les autres et éviter de se casser la voix au passage.

Je relevai doucement les yeux en écoutant sa question. Était-il sérieux ? Cherchait-il réellement à savoir ce que je voulais moi de cette relation ? Je n'arrivai pas à savoir si c'était une de ses manières de s'excuser de son comportement odieux avec moi ou juste une manipulation de plus de sa part. Un dernier essai, je pouvais me le permettre. Je n'étais pas encore au fond du fond et j'avais appris à remonter à force. « Peut-être un peu moins de violence ? Pas que je vous crois violent avec les autres, mais vos mots ne sont pas des plus gentils avec moi. J'aimerais pouvoir discuter avec vous sans avoir à monter le ton à chaque fois. Trouver une façon de communiquer et aussi une entente pour vivre tranquillement dans cet immeuble. » Je déglutis avec difficulté après autant d'honnêteté. Je ne pouvais plus reprendre mes mots maintenant. Une nouvelle fois, j'étais dans l'attente de sa réaction et c'était terrifiant. Je ne supportai pas de ne pas savoir s'il allait crier ou rester calme. Cependant, c'était aussi l'occasion pour moi de lui demander ce qui n'allait pas avec mon café. Je ne l'avais pas eu avant et j'avais toujours eu cette question dans mon esprit. Bonne idée ? Pas sûr…

J'entendis le claquement de son élastique contre son poignet. Mes mains se resserrèrent autour du manche du balai et je fermai les yeux pour calmer mon rythme cardiaque. Pourquoi devait-il se faire du mal ? Qui avait-il de positif dans cet acte ? Et s'il se faisait du mal à lui, jusqu'où pourrait-il aller avec les autres ? En rouvrant les paupières, je le vis juste en face de moi, à quelques centimètres seulement. Mon souffle s'arrêta aussitôt, mon corps se figea en une seconde. La voix du jeune homme ne s'éleva pas forcément beaucoup, mais son ton était haineux. Que dire ? Que faire ? Comment réagir après de telles paroles ? Je sentais les larmes monter, mais est-ce que ça en valait la peine ? Il pourrait voir qu'il avait touché un point sensible et ça ne le rendrait qu'heureux. Qu'avais-je fait pour être persécutée encore et toujours ? Soudain, un bruit de verre se fit entendre et je sursautai lorsqu'il parvint jusqu'à moi. Je sentis le parfum de Caëlan chatouiller mes narines dans le même temps. Il n'en fallu pas beaucoup plus pour que je me retrouve à terre sous son coup d'épaule. J'aurais sans doute pu avoir assez de force pour résister et rester sur mes jambes, mais les habitudes restaient malheureusement malgré les années. Je lâchai d'un coup mon balai et me recroquevillai sur moi-même tout en sentant mon corps s'étaler contre le sol. Seuls mon dos et ma nuque étaient visibles à présent, en attente des prochains coups. Pourtant, rien ne vint à part le vent venant du hall d'entrée. Risquant un coup d’œil au dessus de moi, je l'aperçus à l'entrée avec son sourire regardant quelque chose d'invisible pour moi. Je laissai retomber ma tête, ainsi que mes larmes couler. Idiote… Idiote, idiote, idiote ! De peur qu'il ne voit dans une telle position, je pris juste le temps de m'asseoir et de m'adosser contre le mur, avant d'abandonner toute autre bonne attitude. J'avais beau essuyer les larmes qui coulaient sur mes joues, rien n'y faisait, elles ne voulaient pas s'arrêter. Si cela continuait, les sanglots prendraient le dessus avant que Caëlan parte. Non, je ne pouvais pas me permettre de le laisser me voir comme ça. Pourtant je n'arrivai pas à reprendre le dessus. Je craquai totalement, faible que j'étais.

luckyred.

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Lena & Caëlan

Aujourd'hui ça sera une petite dispute ! Quoi que !

J’avais entendu un bougonnement, je n’avais rien compris à ce qu’elle racontait ! Autant dire que pour le coup, je me sentais assez mal. J’étais curieux et par conséquent je voulais tout savoir tout en étant sur mes gardes. Toujours peur que quelques choses ne se passent. Je mordais un peu ma lèvre avant de souffler un peu. Autant dire que j’aurais dû rester chez moi pour manger mon fondant et que tout aurait été plus simple si je ne m’étais pas décidé à aller me balader, au lieu de faire une sieste comme à l’accoutumée. Je m’en rappellerais la prochaine fois, même si j’avais une mémoire de poisson, je le ferais juste pour ne pas tomber dans un piège où j’aurais envie de bâillonner Lena. J’avais beau l’apprécier et encore je ne m’expliquais pas réellement ceci, je ne pouvais pas supporter d’être surpris ou effrayé encore moins par elle. Compliqué à expliquer et heureusement quand on se disputait on n’avait pas le temps de penser à se questionner, enfin je le faisais de temps à autre, mais du coup elle en profitait pour jouer la curieuse. Autant dire que je ne voulais pas de ça, donc non merci. Pour l’instant, le silence faisait preuve de mélodie, une petite chanson bien plate pour le coup, mais fallait faire avec, heureusement, je n’allais pas rester longtemps devant elle ? J’avais autre chose à faire. De plus important ? Pas forcément, en vrai je pourrais rester des heures à lui dire qu’elle avait tort, mais c’était ça le but de mes faits et geste, juste qu’elle ferme cette chose sous mon appartement.

Au final, elle attendait quoi de moi ? Que je lui offre un sourire bêtement ? Je n’étais pas ce genre de plouc, j’étais comment dire bien plus sophistiqué qu’un de ces mecs ! Enfin, je ne comprenais pas le délire et forcément, la question ne pouvait pas rester dans mon esprit ! Elle était sortie par forcément de façon mignonne. « Pour vivre tranquille dans cet immeuble ? » Je la regardais avant de rire ! Non, mais elle n’avait pas encore saisi je crois. Je ne voulais pas d’elle avec son commerce, qu’elle continue à ranger ou autre derrière nous si cela lui permettait de survivre ! Mais hors de question de continuer de vivre ce cauchemar. Je n’étais pas un peureux, bon autant dire que oui pour le coup, je me sentais largement mal pour le coup, rien que le fait d’y penser. Mais c’était bel et bien compliqué, comme devais-je faire avec mes peurs ? Je devais avancer comme n’importe qui ! Espérant que les rêves que je faisais quand je me retrouvais enfermé n’était pas réel ou des songes prémonitoire. Je ne faisais pas preuve de sournoiserie enfin moins qu’à son arrivée. Enfin, je ne savais pas vraiment comment répondre au final ! Mais je savais que j’avais raison et le droit de ne pas être d’accord qu’elle vienne ici pour tout changer ! Elle aurait pu prendre des vacances à Pasadena et ne pas simplement débarquer pour changer la ville ! Oui, je n’aimais pas qu’on vienne sur l’herbe des autres en chamboulant la vie de certaines personnes qui n’avaient rien demandé. « Sinon, je suis violent que quand vous le méritez, enfin méritez. » Personne méritait de la violence, mais elle me tapait sur le système, je n’allais pas répondre avec un petit ton moelleux presque moqueur ? Non, puis elle n’allait pas me faire passer pour une personne diabolique en me jugeant, elle ne me connaissait pas ! Enfin. Je mordais un peu ma lèvre avant de soupirer. « Arrêtez d’être toujours là ! Cessez d’être vous ! » Une petite boule au ventre que je ne parvenais pas pour le moment à m’expliquer. Je n’étais pas un pitre, je ne l’étais plus, enfin. Je plongeais à nouveau mes mains dans les poches de mon jean.

Bon du coup, j’étais censé faire quoi ? Aucune idée. Je pouvais partir ? Sans doute, on n’allait pas parler pendant des heures des choses futiles comme on venait de le faire, ça serait plus efficace qu’un somnifère. Pour le coup, j’avais besoin de décompresser, de me sentir mieux, de contrôler ma panique. Pour ça ? Autant dire que j’allais devoir m’accrocher. Alors l’élastique, avait plutôt intérêt à fonctionner pour le coup. Je la regardais, j’étais super proche d’elle, pourquoi j’étais si avancé ? Je n’arrivais pas à trouver de réponse pour le coup. J’avais sans doute agit comme un félin. Je la regardais, mon regard se perdant quelques secondes dans le sien tout en me laissant ce dernier me perdre. Au final, j’allais partir, mais un bruit s’était fait entendre, je m’étais vite retrouvée devant le dégât fait à ce carreau à la porte reliant l’immeuble à son magasin. Je me tournais en entendant une personne pleurer. Lena ? Oui. Mon regard resta bloqué sur elle un long moment, alors qu’un silence presque pesant n’étant dérangé que par ses pleurs prenaient place. Je me baissais peu sur de moi. « Ça va ? » Ma voix avait été douce, mais quelle idée j’avais de faire ça ? Le faire revenait à lui dire qu’elle pouvait rester ! Enfin elle le pouvait, mais pas son café ! Hors de question. Je glissais mon regard sur les côtés pour voir si quelqu’un était là. Je ne savais pas trop quoi faire pour le coup avec la jeune femme ? La laisser là ? Je n’en avais pas le courage ! J’étais loin d’être un lâche. J’avais simplement quelques peurs que je ne parvenais pas à maitriser.

luckyred.

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Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ?

Caëlan & Lena

Violent que quand je le méritais, c'était ça qu'il avait osé me sortir ? Et qu'est-ce que j'avais fait pour le mériter aujourd'hui ? Était-ce parce que j'avais osé lui demander ce qui pouvait bien lui déranger dans ma boutique ? C'était lui qui avait été insultant et menaçant dans ses paroles, pas moi. Je n'avais rien fait pour le provoquer, je voulais juste trouver un terrain d'entente. C'était apparemment peine perdue avec lui et je n'allais plus prendre le risque de me retrouver de nouveau dans une situation pareille. Il n'avait réussi qu'à me terrifier un peu plus, me donnant l'impression que j'étais faible. Depuis que j'étais arrivée à Pasadena, depuis que Mathéo était en prison, jamais je ne m'étais sentie aussi vulnérable qu'en cet instant. Il lui avait suffi de me donner une petite secousse pour que je laisse à sa merci sans dire un mot. Le seul réflexe que j'avais pu avoir était de me protéger le visage et le ventre, comme à l'époque. Était-ce une vie que de repasser par ce cauchemar ? Il ne m'avait peut-être pas touchée finalement, mais ça ne changeait rien aux sentiments qui mélangeaient en moi. Je m'étais promis que plus jamais on ne me ferait de mal, que je ne me laisserais plus faire par des brutes irrécupérables. Et voilà qu'à cause de lui, je ne tenais pas cette promesse. Comment avais-je pu me laisser influencer à tel point que j'en restais à pleurer dans un couloir ? Il fallait que je me reprenne, que je retrouve ce courage de me battre pour ma vie. Mais les larmes continuaient à couler sans me demander mon avis. Mon corps était parcouru de tremblements incontrôlables. Je ne parvenais pas à reprendre contenance, la peur avait de nouveau pris le dessus sur moi.

Je sursautai alors que la douce voix de Caëlan s'éleva au-dessus de moi. Se fichait-il de moi en cet instant ? Comment pouvait-il poser une telle question après ce qu'il venait de faire ? Il prenait tout son temps pour m'enfoncer six pieds sous terre et maintenant il s'inquiétait pour moi ? Ou alors, c'était peut-être sa façon de faire : il se défoulait autant que possible sur moi avant de venir s'excuser gentiment quand il voit que je suis mal. Ça pourrait la meilleure façon de se faire pardonner, seulement je n'étais pas dupe face à sa méthode. J'avais déjà vécu l'enfer, je ne comptais pas recommencer. « Non ça ne va pas, mais ça ne devrait pas vous étonner ! » Je posai mon regard sur lui, ne cherchant même pas à cacher ma souffrance. Cela ne changerait pas grand-chose de toute façon, il pouvait bien le deviner qu'il avait réussi son coup. En le voyant aussi proche de moi, je ne pus m'empêcher de me décaler discrètement sur le côté. Il pouvait toujours m'atteindre là où je me plaçais, mais je ne voulais pas avoir le malheur de le toucher. Je ne voulais pas voir ses yeux juste au-dessus de moi. Je ne voulais pas me retrouver aussi proche de ce menteur violent. Je me laissais aller encore quelques secondes. Arrivée à ce point-là, je pouvais bien me permettre de pleurer jusqu'à n'en plus pouvoir. Je n'avais plus de rôle à jouer pour cacher ma peur secrète. S'il se sentait mal à mes côtés, il pouvait bien repartir. Ce serait même bien mieux ainsi, qu'il parte loin de moi, qu'il ne reste pas regarder les dégâts qu'il avait provoqué. Enfin, cela lui faisait sans doute plaisir de voir qu'il avait finalement réussi à craquer mon armure pour me faire fondre en larme.

Je jetai de nouveau un coup d’œil vers lui avant de ressentir de la colère. Non ! Je ne pouvais pas continuer à jouer la petite victime à côté de lui. Je devais lui faire comprendre que c'était la première et dernière fois qu'il me faisait cela. C'était aussi la dernière fois qu'il me parlait avec autant de menace et de façon insultante. J'étais peut-être restée silencieuse pendant mon mariage, mais je ne pouvais pas recommencer ce manège encore et encore. J'essuyai avec conviction les larmes qui coulaient toujours sur mon visage et je me levai en tremblant. La peur et la souffrance n'avaient plus rien à voir avec ça. Je me plaçai bien devant lui et n'essayai pas d'échapper à son regard, bien au contraire. « Pour qui vous vous prenez au juste ? Vous me demandez si ça va alors que c'est vous qui m'avez jetée à terre. Vous avez un problème dans votre tête ou quoi ? » La colère pouvait se lire dans mes yeux, mais en me mettant en face de lui, je sentais que ça n'allait pas durer très longtemps. Je devais vite m'exprimer avant que mes pensées me rappellent qu'il n'était pas comme tout le monde. Je ne devais pas me laisser le temps de lui trouver des excuses pour son comportement. « Depuis que je suis arrivée ici, vous vous acharnez sur moi alors ne faites pas semblant que vous vous inquiétez pour moi ! Si le magasin ne vous plaît pas, si je vous dérange, vous n'avez qu'à changer d'immeuble. Je n'y peux rien si vous ne pouvez pas me voir. J'ai beau essayé de faire attention, vous aurez toujours quelque chose à me reprocher. Maintenant, c'est fini. Je ne vous laisserai plus me parler comme ça. J'ai parfaitement le droit d'ouvrir un café dans ce local et ce n'est pas parce que ça ne vous plaît pas que je vais partir. » Nouvelle Lena en cours de construction, j'en étais étonnée moi-même. Je ne me pensais pas capable de dire clairement ce que je pensais alors qu'un homme me menaçait avec violence. Est-ce que ça allait durer ? Il ne fallait pas trop espérer non plus. La preuve, je sentais de nouveau mon cœur battre plus vite de peur qu'il réagisse de la mauvaise manière. D'une voix un peu plus douce et posée, je continuai timidement. « Je ne vous veux pas de mal… Je ne peux juste plus… Continuer ainsi. »

luckyred.

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Lena & Caëlan

Aujourd'hui ça sera une petite dispute ! Quoi que !

« En quoi cela ne devrait pas m’étonner ? Faudrait m’expliquer pour le coup ! » Cette femme devait être totalement barge, aucune idée de ce qui pouvait se dérouler dans sa tête, mais pour le coup, cela allait finir par me rendre dingue ! Je me sentais déjà stressé par cette situation merdique, qui n’avait pas l’air de s’arranger, m’enfonçant un peu plus dans le pétrin. Elle m’engueulait, m’agressait même à peine sorti de chez moi, elle se pensait capable de faire ce qu’elle voulait ? Mais cela ne fonctionnait pas de la sorte par chez moi, je m’étais senti suffoquer et je ne voulais pas perdre la face devant ce chihuahua, je pensais qu’elle était l’une de ces petites bêtes non pas, car elle ne savait pas se défendre, mais car elle était farouche et très râleuse ! Je n’avais pas eu besoin de faire sa connaissance pour bien cerner cela, elle râlait sans même élever la voix ce qui pouvait être assez perturbant. Enfin, je ramassais mes lunettes de soleil que j’avais laissé sur s’étaler sur le sol. Je ne pouvais plus piocher dans mes ressources les plus profondes, il fallait que tout cela se termine, que je cesse de me sentir mal à chaque fois qu’on me mal ou qu’on élève la voix quand on est proche de moi. Je ne saurais pas comment faire pour le coup, tout cela faisait tonitruante en moi, c’était comme un chant dont je ne pouvais m’échapper, je l’entendais sans cesse et ça revenait à la charge in considérablement. Je ne pouvais pas jouir d’une vie normale comme tout le monde. Mon but en sortant n’était en rien de blesser ou autre la jeune femme ! J’avais seulement répliqué, mais je n’allais pas non plus m’excuser d’être moi ? Cela n’avait guère de sens tout au contraire. Je ne comprenais plus rien ! Pourquoi n’était pas parti me faisant passer comme toujours pour un Bernard l’Hermite ? Je me le demandais, et la prochaine fois c’était ce que j’allais faire. De toute façon, je devais survivre à ce bruit présent constamment chez moi vu que le maire comme le propriétaire ne voulait rien faire.

Elle avait pleuré, je n’avais pas réellement comprit pourquoi. Mais, cela était bizarre, pourtant je ne jugeais pas. Je n’étais pas l’homme le plus normal, tout au contraire, j’étais plus étrange que Mitch dans alerte à Malibu. Et je n’étais pas aussi drôle que David Letterman dans son show du soir. Enfin, c’était comme ça, je faisais avec. Je ne m’imaginais pas avoir une relation amicale avec Lena, pourtant je n’aimais pas la voir mal tout cela me laissait perplexe, laissant tournoyer tous cela dans mes méninges j’allais virer dingue voire un gars plein de névrose, je me sentais con puis la nervosité faisait trembler mes doigts. Je mordais un peu ma lèvre, l’écoutant, alors que je tentais de tout comprendre, chose compliqué à faire pour le coup. « Moi un problème dans ma tête ? » Je haussais les épaules, non mais cette femme était complétement ridicule, d’accord la perfection n’était qu’un fantasme, mais là, elle était carrément le pire cauchemar d’un tas de mec. Je secouais la tête. « Je vous ai peut être bousculé par inadvertance ! Je ne l’ai pas fait exprès ! Alors arrêtez de débloquer ! Vous êtes dingue, ça ne m’étonne pas que vous soyez si seule ! Quel mec serait assez fou pour y venir ? Même le plus riquiqui de la planète ne le ferait pas ! » J’étais méchant, mais c’était elle qui avait l’air d’avoir ses menstruation et de se venger sur ma pomme me faisant passer pour un dingue ! J’aurais bien voulu qu’elle ne soit pas aussi serré du string, qu’elle décoince son balai pour faire réellement le ménage au lieu de faire n’importe quoi ! Enfin, je n’allais pas parlementer mille ans avec cette folle ! Je ne voulais pas finir comme un cadavre en zone de guerre, quoi que là ce fût un peu ce genre de zone entre nous ! C’était même assez étrange comme effet, je ne savais plus comment faire ou quoi faire. « Changer d’immeuble ? Je suis là depuis bien plus longtemps que vous ! Vous avez certainement des fantômes qui vous rendent aussi bête ! Mais pensez ma chère que vous n’êtes pas à seule ! Alors un conseil arrêtez ! Car vous voulez vraiment m’accuser de quelques choses ? Je vais le faire ! » Je finissais par entendre quelqu’un faire un rôt dehors et je soufflais. « Que des porcs qui passent par chez vous ! » Autant dire que j’étais remonté et que j’en avais assez ras-le-bol. J’aurais dû m’envoler pour les tropiques- cela aurait été plus sympathique, j’aurais pu profiter de ma serviette de plage et de ma banana boat, enfin pour le moment j’étais coincée avec l’autre dingue ! « Aucun mal ? » Elle me faisait rire pour le coup. Je soufflais, pestant un peu plus pour le coup, j’étais trop énervé, elle m’avait chamboulé, comme une personne m’ayant envoyé du sable en pleine face ! « C’est vous qui m’avait hur.. » Je parlais encore sur un ton énervé, mais je voulais me calmer, alors j’inspirais un grand coup souriant un peu plus, alors que je glissais ma main dans mes cheveux. « Vous m’avez hurlé dessus, forcément que je me sens agressé ! Je sors à peine de chez moi que vous me prenez entre guillemet la tête pour un truc futile ! Il fait jour ! Ce n’est pas votre travail ici que je critique mais ici que je le fais ! » J’avais parlé calmement lui montrant du doigt son café par la suite. J’étais mal et toujours dans le pétrin quand j’étais devant cet endroit, peur de croiser du monde et qu’importe les notes que je pouvais faire au proprio pour que tout cela ne cesse. C’était comme s’écraser encore et encore sur un récif, cela me laissait en train de m’étouffer dans ma malchance qui ne cessait de me poursuivre.

luckyred.

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Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ?

Caëlan & Lena

Avais-je un problème dans ma tête ? Je m'étais d'abord demandée si ce n'était pas lui le fou, mais je n'en étais plus si sûre à présent. Il n'avait pas tord après tout, j'étais bien seule dans mon appartement. Je n'étais sortie qu'avec un seul homme, au point de me marier avec lui, et il avait fini par me rabaisser sans cesse. Voilà que Caëlan s'y mettait lui aussi, me reprochant d'être folle. Et s'ils avaient raison ? Et si c'était réellement moi le problème ? Après tout, c'était ce que je pensais dans les premiers temps avec Mathéo, alors pourquoi avoir changé d'avis ? Si son comportement avec moi n'était définitivement pas normal, je n'avais toujours pas trouvé d'explications sur son acharnement. Ce ne pouvait pas seulement être parce que j'étais sa femme et donc la personne la plus proche de lui, ça me paraissait ridicule. Même après avoir tout fait pour être le plus loin possible de lui, il était revenu me chercher. Il aurait très bien pu se trouver une nouvelle victime à torturer, mais il avait décidé de revenir pour moi, comme s'il fallait me soigner d'un mal grave. Était-ce vraiment le seul homme qui voudrait bien rester avec moi avec quelques conditions tordues ? Étais-je si folle que plus personne ne voudrait m'approcher à présent ? D'après Caëlan, c'était clairement le cas, mais je n'étais pas sûre de pouvoir le croire. Lui-même avait quelque problème avec le reste du monde, alors comment pourrait-il savoir qui j'étais réellement ? Seulement, je ne pouvais pas continuer à me voiler la face. Même si la vérité était dure à entendre, il fallait que je le comprenne pour essayer d'y remédier. Peut-être faudrait-il que j'aille voir un spécialiste pour travailler sur moi et arrêter ma paranoïa. Je savais que j'avais été un peu excessive avec lui en le prévenant aussi vite, mais je n'arrivais pas à savoir comment gérer avec lui. A cause de cela, tout avait dégénéré, rendant notre relation explosive. Je craignais être devenue comme mon ex à force de le fuir, j'en devenais énervée sans arrêt et sur le qui-vive. Au moins, je n'étais pas encore au point de vouloir frapper les autres, c'était déjà un bon point. Et puisque je m'en rendais compte dès maintenant, je pouvais encore faire attention à mes faits et gestes. Il fallait juste que j'arrête la conversation le plus tôt possible pour ne pas empirer la situation, si ce n'était pas déjà au plus bas. « Encore une fois, je suis désolée que mon café vous dérange. J'aimerais bien que ce soit différent et qu'on puisse trouver un compromis, mais je crains que ce soit impossible. », lui dis-je avec un calme résolu. Je ne pouvais plus perdre le contrôle de moi-même dans cet immeuble, encore moins en plein travail. Je ne voulais pas me faire virer de mon poste de gardienne pour une dispute aussi stupide. S'il fallait que je l'évite à jamais, alors je me débrouillerai pour le faire, quitte à faire le ménage dans ce couloir que lorsqu'il serait parti. « Je suis également désolée de vous avoir parlé aussi mal, je n'aurais pas dû m'énerver contre vous. Je ferais en sorte de ne plus me mettre sur votre chemin et de ne plus vous déranger désormais. » Restée calme et cordiale, ce n'était pourtant pas si compliqué normalement, j'avais l'habitude avec ma boutique. Ce n'était pas parce que c'était un type un peu spécial que cela devait changer quoi que soit. J'étais même quasiment certaine d'avoir eu des cas beaucoup plus difficile dans mes différents travaux. Je me déplaçai légèrement sur la droit pour aller récupérer le reste de mes affaires de ménage et je me dirigeai vers la porte. « Je vous souhaite une bonne journée et une bonne continuation pour la suite. J'espère que les problèmes qui vous démangent se résoudront rapidement. Au revoir. », m'exclamai-je avec un ton neutre. Sur ce, je poussai la porte et constatai les dégâts de l'entrée avec dépression. Pourquoi fallait-il que tout me tombe dessus aujourd'hui ? Je ne savais même pas comment j'allais régler cette histoire rapidement. Sans parler de ce cher voisin qui allait vite râler à propos du bruit des clients. Je n'allais pas me décourager pour autant, je n'étais pas encore au bout du rouleau. Après quelques secondes pour souffler, je repartis en direction du placard où je laissai mon matériel, puis sortis jeter la poubelle dans le conteneur. De retour dans le hall, je fis un petit détour dans mon appartement pour récupérer une bassine, mes pensées toujours un peu assombri par cette nouvelle rencontre. Et c'était parti pour le ramassage des morceaux de verre, merci ma vie maudite…

luckyred.

» Caël - Ce n'est qu'une visite de courtoisie, enfin presque
» (Kyle) Je sais que c’est dur d’être celui qui s’en va. Mais bon sang, c’est pas non plus facile d’être celui qui reste.
» discussion :: oh my series
» Decter ▬ Quoi t'es malade ?
» Et maintenant ? On fait quoi ?

▬ Caël - Aujourd'hui, ça va être quoi ? Dispute ou discussion ? ▬

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