Comme cela était prévisible, l’homme en face de moi montra des humeurs. Je ne pouvais lui en vouloir, je ne pouvais pas le blâmer pour cela. Il semblait avoir une conception particulière de la danse, sans doute liée à son passé et pendant qu’il me sermonnait, je coupais ma respiration sans pour autant baisser mon regard. Je ne connaissais rien à son histoire et je m’en voulais d’avoir parlé sans penser aux conséquences. Je parlais parfois sans filtre et ce n’était pas la première fois que cela me jouait des tours. Alors qu’il demandait à changer de sujet, je me pinçais les lèvres pour me retenir de ne rien dire. J’étais du genre têtu et je détestais que l'on ne soit pas de mon avis. Je me faisais donc violence pour ne rien ajouter par dessus. Après tout, mon objectif n’était pas non plus de le mettre mal à l’aise ou de le blesser encore plus.

La conversation continua sur le terme de l’impossible et bien que je m’étais promise de ne pas renchérir, ce fut très difficile, si bien que je finissais par lâcher. « Si j’avais cette vision, je crois bien que j’aurais peu de réussite avec mes patients. » J’étais le genre à me battre jusqu’au bout, à véhiculer de l’optimiste, de la rage de vaincre même si le mot impossible est de rigueur. Pour moi, le mental était étroitement lié au corps. J’étais convaincue qu’à chance physiologique égale, un patient ayant la volonté de vivre survivait alors que celui qui ne le souhaitait se laissait emporté par la maladie. Lorsqu’il continua en disant qu’il était injuste qu’il se retrouve à parler des choses les plus intimes de sa vie malgré lui alors que je prenais soin de ne rien dre, j’eu un hochement de tête. « Vous marquez un point. Cependant, il est bien difficile de s'ouvrir. » Ce n’était pas faux, je prenais soin de ne pas trop en dire alors que je parlais sans savoir.

Si je regrettais de l’avoir blessé, ce n’est pas pour autant que je regrettais d’avoir dit ce que j’avais dit. Je continuais à profondément le penser. Cependant, j’avais la sensation qu’il était sans doute aussi têtu que moi. Et cela pouvait durer encore longtemps comme cela. Néanmoins, je n’aimais pas l’idée de l’avoir blessé. Je savais que le genre de traumatisme qu'il avait du vivre était violent et je n’aurais pas du faire autant de jugement sans connaître. Je reconnaissais mon erreur. Alors que je prenais une grande inspiration pour prendre sur ma fierté et m’excuser, je le vis entrain d’observer une serveuse ce qui me fit lever aux yeux.

« Je vois qu’avec jambes ou sans, vous restez un homme. » Dans ma bouche, le terme d’Homme était très péjoratif. J'accompagnais d'ailleurs mes paroles d'un mouvement négatif de la tête en me replongeant dans ma glace. Je n’avais aucune foi, ni confiance en la gente masculine depuis mon mariage. Parfois, je me demandais pourquoi je ne virais pas de bord. « Je crois que mes excuses ne sont pas aussi intéressante que cette paire de fesse. » Je n’expliquais pas vraiment pourquoi je me sentais jalouse malgré moi de cette serveuse alors que je ne souhaitais pas particulièrement qu’il me regarde de cette manière. C’était peut être le mixte entre sourire en coin et colère qui donnait cet effet intriguant à Rainbow qui par conséquent me rendait jalouse ? je n’en avais pas la moindre idée. Mais je crois que parfois, il servait à rien d’essayer de me comprendre.

Cette femme devant moi m'énervait ! Autant être clair, même si je n'allais pas lui dire clairement et à haute voix. Je n'étais pas si méchant ! Puis de base cette journée devait bien se passer! Mais, il faut dire que nos deux caractères avaient plus l'air de faire des étincelles qu'autre chose pour le coup. Je n'étais pas d'accord avec ses dires à propos de la danse ! Pour moi ce n'était pas juste le haut ou le bas qui pouvait s'exprimer ! Sauf si je faisais de la chanson! Mais là c'était bel et bien de la danse et dans mon style de danse j'avais forcément besoin de mes jambes ou au moins d'une j'avais déjà dansé avec une cheville ruinée ! Rien de plus simple, mais là, comment je pourrais faire ça ? Enfin, autant ne pas répliquer encore et encore, sinon nous n'aurions pas fini de nous disputer et cette dégustation deviendrait une véritable petite guerre entre nous ! Surtout qu'elle avait l'air dans le fond, un peu comme moi à ne pas lâcher le morceau.

On n’était vraiment pas d'accord sur beaucoup de chose pour le coup. Je pinçais ma lèvre avant le laisser mon agacement se faire remarquer par mon souffle ! Sérieusement, elle n'allait pas lâcher le morceau ? Elle voulait se la jouer de la sorte ? Non, car moi aussi je pouvais jouer mon chieur ! Elle n'avait pas l'air de l'avoir compris pour le coup ça. Je plissais un peu les yeux avant de souffler et de laisser un petit sourire se coincer sur mon visage! Il 'était loin d'être sincère pour le coup. " Non mais vous confondez tout , désolé. " Ouai, j'étais désolé de lui faire remarquer ! Mais, là elle poussait un peu le bouchon loin ! Elle ne s'appelait pas Maurice pourtant. Je posais ma main sur la table. " L'impossible existe quand vous ne parvenez pas à sauver des personnes ? Vous avez tout fait pour les sauver mais au final, y a un hic et il s'appelle malheureusement IM-POS-SI-BLE. " Avais-je dit tout en haussant un peu mon ton sur le mit impossible. Non, mais fallait qu'elle ouvre les yeux et elle s'enfonçait un peu trop dans une vision qui n'était sans doute que la sienne. " Ouai, bin moi vous le faîte sur ma personne, alors vous pouvez bien le faire ! Qu'est-ce qui vous a rendu ainsi ? " Autant poser une question qui j'espère recevra-t-une réponse.

J'avais fini par croiser les bras sur mon torse, laissant mon regard se poser sur la jeune femme bossant dans l'établissement où nous étions ! J'écoutais toujours mon interlocutrice ! Pourquoi ne le ferais-je pas ? Après tout, j'aimais bien me prendre la tête ! Oui, on avait tout deux notre façon de voir les choses et elle avait sa manière à elle de les expliquer ! En tout cas je ne m'attendais pas à une petite crise de jalousie ! Du moins pour moi c'était ainsi que je le prenais et elle allait sans doute le regretter ! Je voyais le style de femme qu'elle était et cela me faisait amplement sourire intérieurement, car pour le coup c'était que de l'agacement qui se lisait sur mon visage à ce moment précis. Je levais les yeux au ciel, sans même me préoccuper si cette Sophia le verrait ou non. " Non, mais vous êtes sérieuse là ? " Demandais-je assez fortement en finissant par rire ! Amusante la situation ? Non, juste un peu lourde pour le coup. " Vous les hommes ce sont tous les mêmes ? Une femme égal morceau de viande ? Mais c'est très péjoratif, vous le savez ça ! L'ouverture d'esprit tout comme pour le mot impossible ! Vous devriez l'avoir ! " Je secouais la tête ! " Je ne regarde pas ses fesses ! J'ai beaucoup plus de respect pour la gente famine que vous pour la gente masculine ! Une erreur faite par un autre et tous les pairs de ce dernier doivent le payer ? C'est tellement petit ! " Autant dire que j'allais pas me laisser juger de la sorte.

La situation prenait une tournure particulière et pas assez agréable à mon goût. J’étais maladroite, je l’avais été mais j’étais aussi incroyablement têtue et j’accentuais le mal être à ce niveau là. Cependant, je restais dans ma lignée. Je n’étais pas prête de changer d’avis face à des commentaires aussi péjoratifs voir démoralisant. Je décidais cependant de prendre sur moi. Continuer la discussion sur le mot impossible était sans doute inutile, pour ne pas dire certain et je n’avais pas non plus envie d’exposer ma vie privée devant lui et expliquer l’importance de l’interdiction du mot impossible. Ce mot révélait bien trop d’enjeux pour moi et ma sœur et si j’avais été maladroite envers lui par rapport à la danse, il ne semblait pas prêt à reconnaître de son côté l’importance que pouvait requérir ce mot. Un léger regard noir, je le laissais s’énerver face à moi après ma légère crise de jalousie. Déplacée la crise ? C’était même certain, mais  j’avais toujours eu tendance à démarrer au quart de tour à ce niveau là. Rien depuis le début de mes relations amoureuses ne m’avait convaincue de faire le contraire. J’étais donc plus souvent agressive. Comme une sorte de protection.

Lorsqu’il eut fini, je gardais les lèvres fermées, je voulais les garder closes. Je ne voulais plus entrer dans ce jeu et pourtant dieu savait que la sauce était prête à exploser intérieurement. Je luttais, m’hurlant à moi-même de me taire. Pour essayer de tenir, je me contentais de regarder ma glace, me pinçant les lèvres. Cependant, je me connaissais et j’étais faible à ce niveau là. Je reposais alors la cuillère de manière maniaque, je repliais aussi ma serviette que je posais à côté du fameux ustensile. « Une erreur faite par plusieurs pairs devient une généralité. » dis-je de manière étonnamment calme. Cela arrivait généralement quand je dépassais un certain calme de la colère, ces moments où je pouvais me montrer méchante et blessante. Bien souvent, je le regrettais, du moins parfois. Il irait comprendre ce qu’il voulait de ce commentaire. J’avais toujours été secrète et je n’avais pas envie de rappeler à mes souvenirs toutes les fois où je me suis fait balader et qui m’avait rendu très chiante pour un homme.

« J’ai bien compris ma maladresse de mon insistance pour la danse, mais vous, pouvez utiliser votre cerveau et comprendre l’importance particulier que le mot impossible peut avoir pour moi ? Car voyez vous, si j’accepte la signification de ce mots, j’accepte la mort, j’accepte de perdre, j’accepte l’idée que la maladie gagne et pas seulement sur mes patients, mais aussi sur un membre de ma famille, un membre très proche, ma chaire, mon sang, mon visage. » Je plissais légèrement le regard, étant toujours aussi calme. Dans ce genre de moment, j’avais la sensation bizarre de planer. Je me levais de ma chaise et pris mon manteau.

« L’avantage de la situation, c’est que vous allez pas me courir après, c’est impossible. » J’appuyais volontairement sur le mot impossible, il semblait tellement aimer ce mot. Ma phrase était volontairement blessante, bien que beaucoup trop lorsque j’y repenserais plus tard. Je n’étais de toute façon plus en état de réfléchir correctement. Nous avions des caractères très forts, beaucoup trop fort. Je finissais par prendre mon sac avec une certaine rage et me dirigeais vers la sortie. Une fois sortie, je fis quelque pas, m’arrêtant devant la vitrine de la boutique d’à côté pour reprendre mes esprits. Après un bref passage de main dans les cheveux, je repris ma route, j’avais besoin de me détendre, de faire retomber cette dose d’énervement qui aurait pu être évité. Une balade avec mon carlin le long de la plage allait me permettre de me vider l’esprit.

. D'une journée devant être sympathique, mais pour le coup, elle s'était transformée en une horrible journée. Sérieusement, c'était énervant pour le coup. Je ne sais pas je n’étais pas là pour me faire juger, ne pas être d'accord avec une personne et elle commençait à me barber cette jeune femme pour le coup. Enfin, on n’était pas d'accord, on pouvait passer à autre chose ? Oui, enfin apparemment non, elle était asse chiante. Je mordais ma lèvre tentant d'oublier tout cela, mais pour cela il fallait peut être que la demoiselle arrête de se bloquer comme une sainte ! Elle avait le don de m'énerver et j'aurais aimé que ça se passe mieux, mais cela était compliqué. Elle avait fini par lâcher le morceau avec le mot impossible. Pour elle on ne devait pas le dire, mais certaine chose l'était puis chacun avait sa façon de penser, mais elle n'avait pas l'air de pouvoir le comprendre, chose qui avait le don de me rendre méchant. Enfin, je ne voulais pas créer un esclandre dans cet endroit, on avait été gentiment invité à manger de la glace, alors je n'allais pas quitter ainsi l'endroit pour le coup. Je pinçais un peu ma lèvre avant de la regarder.

Je glissais ma cuillère dans mon bol, alors que la jeune femme commençait à me faire passer pour un mec que je n'étais pas ! Non, mais ça voulait dire qu'une fille ouvrant facilement ses cuisses toutes les autres l'étaient ? Avait-elle conscience des conneries qu'elle sortait ? Non, mais elle manquait de logique, pourtant, elle devrait être plus intelligente que moi étant plus vieille, mais apparemment ce n'était point le cas. Cette fille était un cas à part et cela était loin d'être un compliment ! Elle devait certainement descendre les autres femmes se pensant supérieures ? Pour moi elle ne l'était en aucun cas, à juger les hommes de la sorte ! Non, mais ce n’était pas croyable des personnes se pensant en droit de faire tout ce qu'elle veuille comme ça sans aucune raison. Ça me faisait délirer pour le coup. Je secouais la tête, la situation m'énervait ! Devais-je sincèrement répondre à cette femme ? J'en avais pas l'envie, j'avais surtout envie de me casser, mais la glace m'appelait. " Ouai, alors les femmes trompant leur mari ça fait de vous une garce ? Enfin c'est ce que vous êtes en train de dire ! Réfléchissez avant de parler des hommes et de faire des généralités, vous croyez que les femmes sont des anges ? La blague ! " Disais-je en secouant la tête. Elle était désespérante cette femme.

" Vous me saoulez ! Là est-ce assez clair pour vous ? Vous n'arrivez pas à accepter qu'on ne soit pas d'accord avec vous ? Bin, moi je le suis pas, pas quand on a vu mourir ses potes devant eux ! Sérieusement, descendez de votre nuage et arrêtez d'être aussi bête ... Vous savez quoi... vous êtes inutiles ! Vous croyez quoi ? Que tout est impossible ? Non, certaines chose sont possible, mais d'autre ne le sont pas, faut vous faire une raison ! J'espère vous ne servez pas ce style de chose à vos patients qui meurent après car leur famille doit vous haïr ! " Autant être clair, c'était quelques fois donner de faux espoir à des personnes. Je connaissais une infirmière qui faisait ce dur métier comme les médecins et donner de l'espoir était tout aussi dangereux que ne pas en avoir ! Je savais de quoi je parlais. " Ouah, blague tellement amusante à faire à un mec en fauteuil roulant, je vous souhaite d'y être un jour ! " Elle m'avait mis dans une colère noire ! Au final, je la laissais partir mangeant tranquillement ma glace.