Je me reprenais doucement en sentant la voix inquiète de mon père, j'étais plutôt douée pour savoir quand quelqu'un mentait et je savais que ce n'était pas le cas aujourd'hui. Et je ne comprenais pas pourquoi ma mère était aussi butée à ce niveau-là, ce n'était pas le genre de ma mère. Je ne savais pas ce que Joan avait dit, ce qu'elle avait pu inventer, mais je savais que si mon père devait tromper ma mère déjà ce serait par erreur, et ensuite Joan serait très certainement la dernière personne avec qui il le ferait. Joan était la dernière personne qui aurait du approcher notre famille et surtout ma mère. Je ne comprenais toujours pas, je restais sans voix pendant un instant avant de sentir le point de non retour avec les paroles de ma mère. J'adressais un regard à mon père comme pour lui faire comprendre que ça devait être le choc qui avait du être psychologiquement brutal. Maman, Joan ne nous aime pas ! On lui a volé sa famille à ses yeux, tu lui as pris son homme et ses filles, alors forcément si elle peut venir foutre le bordel dans nos vies, elle le fera avec plaisir ! Papa ne te ment pas, c'est Joan qui te raconte ce qu'elle veut te faire entendre et ce qu'elle t'a fait n'est pas acceptable. Tu es encore sous le choc. Vous avez juste besoin d'un weekend toi et papa pour vous retrouver loin de nous, et loin de tous les soucis qui touchent notre famille. Mais ne la crois pas, elle veut foutre le bordel et regarde elle y arrive. Elle te provoque, elle te met sur un lit d'hôpital et en plus elle t'ouvrirait les yeux sur Papa c'est plutôt l'inverse. dis-je un peu énervée contre Joan. J'étais peut-être dure et je savais que mon père a côté de moi ne serait pas heureux d'entendre ces mots, j'étais dure mais je ne voulais pas cacher ce genre de choses je voulais ouvrir les yeux à ma mère. Après tout si Leah préférait une autre femme et qu'elle l'appelait maman, je pense que je l'aurai à travers de la gorge.

Je me prenais la tête dans les mains essayant de comprendre ce qui se passait. J'en avais marre là, j'avais l'impression d'expliquer mon point de vue à un mur, et même le mur semblait plus accessible. Je ne comprenais pas comment ma mère pouvait être aussi butée, à ne vouloir rien comprendre. Pourquoi. Mais juste pourquoi. Pourquoi tu veux pas comprendre ? Pourquoi tu ne veux pas voir ! Qu'elle est toxique, c'est un poison qui détruit tout ! Ah Joan, je l'avais dans le pif là, et autant vous dire que ça n'allait pas bien se passer, si je l'avais en face de moi. Mes parents n'allaient pas très bien dans leur couple depuis quelques temps depuis le décès de Luke. Et elle était pas là pour arranger la chose.

Tu ne sais pas ? Moi j'vais te dire, je pense que tu as subi un gros choc avec ça, et qu'il faut que tu te remettes de tes émotions. Après on pourra analyser la situation. Mais moi j'te dis, Joan a réussi à te faire croire des choses, si on pouvait la rendre muette, le monde s'en porterait mieux Et si je pouvais seulement la réexpédier à New York, tiens avec Thimothy, il devrait bien s'entendre avec. Dans l'abandon des gosses, c'est leur truc ?

Je ne savais plus trop que dire, je cherchais du réconfort auprès de mon père par un regard, je voyais déjà que ça allait mal finir cette histoire et je n’aimais pas ça. Nous avions des problèmes dans notre famille et des gens qui ne nous aidaient pas. Vous vouliez vraiment nous faire plonger dans quelque chose qui n’allait pas. Je ne voulais pas que ça se finisse mal, nous avions une famille nous étions bien, tout irait bien pour nous toujours. Enfin ça c’était ce que je pensais. J’espérais que tout irait bien. J’étais souriante, quand mon père approuvait mes paroles, tout était tellement rapide. J’avais l’impression que tout irait bien. Les paroles de mon père me rassuraient il commençait à se calmer un petit peu, peut être qu’il comprenait peu à peu que ma mère était sous le choc. Et je me doutais que tout irait mieux une fois que tout serait évacué. Cependant les paroles de ma mère me confirmaient que nous n’étions pas à s’arrêter là. Je pouvais pardonner beaucoup de choses. Les paroles étaient destinées exclusivement à mon père et je me rendais compte que ce n’était pas ma place d’être là, pourtant ce que j’allais entendre n’était pas tout rose.

Le mot « découcher » annonçait la couleur que je ne voulais pas entendre, accuser mon père de tromperie, alors qu’en fait. Avec Ellen ?! Je ne dis que ça, ma gorge était nouée, je sentais bien que mes larmes commençaient à briller, j’étais sensible peut être était-ce une des raisons pour laquelle je ne disais pas tous mes secrets. Tu accuses papa de choses dont tu es coupable alors. C’est… je ne savais même pas quoi dire. Je vais rentrer je crois que ça vaut mieux. Je ne voulais pas dire une chose que j’allais regretter ma voix était nouée, j’avais envie de lui crier dessus, je n’en avais pas la force, j’attrapais juste mon sac et partais vers ma voiture, je ne voulais pas dire un truc que j’allais regretter. Je restais muette, je sentais les larmes, j’avais l’impression que quelque chose était en train de voler en éclat, je voulais juste aller me terrer dans ma chambre sans que personne ne me dérange. Je ne savais même pas comment rentrer en arrivant sur le parking. J’étais venue avec l’ambulance. Quelle idée, à pied ? Quelle drôle d’idées, il s’était mis à pleuvoir en plus, question de continuer dans mon malheur. Je décidais en quelques minutes alors de prendre un taxi, qui venait juste d’arriver, qui me ramenerait jusqu’à la maison. Je ne voulais plus rien entendre, je ne voulais pas discuter.