« Bah... Non. » Répondis-je alors qu'il me demandait si je savais que cela avait été loin d'être un match de boxe. Il me taquinait, mais je m'en fichais. « Comment veux-tu que je le sache ? Ken ne m'a vraiment rien dit. » Mais ce que je ne lui disais pas c'est que je m'étais imaginé la scène de nombreuse fois dans ma tête en venant le tirer du lit. Ensuite, le conversation prit une tournure assez inattendue et nous en arrivâmes à parler de sa rupture avec Charlie. J'étais vraiment surprise par cet aveu, je pensais vraiment qu'ils allaient rester ensemble un moment. Ou du moins, plus longtemps. Ils avaient l'air bien ensemble... Curieuse que j'étais, je lui demandais tout naturellement ce qu'il s'était passé. Oui... C'était une fin assez banale en effet... Mais c'était une fin tout de même. Ce que je m'empêchais pas de lui dire d'ailleurs. « Banale peut-être, mais c'est une fin... Ça va ? Tu le prends comment ? » Sur le coup, je me faisais du souci pour lui. Les ruptures, ce n'est jamais une chose facile. Je retrouvais mon sourire lorsqu'il me parlait du fait qu'il l'avait envoyé bouler. Je le reconnaissais bien là ! Au moins, c'était un signe qu'il allait bien. « Tu as bien fait ! Tu trouveras mieux. » Oui, même si je ne lui avais jamais avoué, le fait qu'il soit avec une fille beaucoup plus jeune que lui ne m'avait pas plus tant que ça, mais bon... Il l'aimait à l'époque donc... J'avais toujours eu une grande facilitée pour demander des infirmations aux gens. Des informations en tout genre d'ailleurs. Que ce soit pour des broutilles comme demander mon chemin dans la rue. Ou même pour soutirer des informations beaucoup plus personnelles à mes amis par exemple. Je m'en étais toujours bien sortie et j'étais le plus souvent parvenu à mes fins. Mais parler de moi en revanche était une tout autre affaire. Surtout quand il s'agissait de mes histoires de cœur. Ce n'est pas que je ne voulais pas en parler à Alec. Il était mon meilleur ami, je savais que je pouvais tout lui dire. Mais je n'y arrivais tout simplement pas, enfin si, malheureusement j'avais du monde. Étaler ma vie, ce n'était pas mon truc. Écouter les autres parler de la leur, au contraire, je trouvais cela plutôt chouette. J'étais même toujours la première partante pour ça. En gros, j'étais avide d'informations concernant l'autre et curieuse au plus haut point, mais dans l'autre sens... J'étais plus réticente. C'est pour cette raison que je t'entais de faire diversion en lançant à Alec qu'il était intéressé par moi. Je savais pertinemment que c'était faux, mais j'espérais de tout coeur que ça le gêne et qu'il abandonne le sujet. Mais non, c'était sans compter sur cet être qui me connaissait si bien et qui savait ce que je tentais de faire. En vain d'ailleurs, mais c'était prévisible. Je riais doucement en l'entendant me parler de méthode prévisible et de créativité. « Je t'interdis de me parler de créativité après tout ce que tu viens de me dire. » Et oui... Car lui aussi manquait d'originalité ces temps-ci. Pas qu'un peu... Ralala ! Qu'allons-nous devenir ? Manger par la banalité ? Ça ne nous ressemblait pourtant pas du tout... Enfin bref, je me levais continuant de faire diversion en roulant des hanches comme une pouffe. J'étais pitoyable, mais c'était un homme...Peut-être que ? Mais non, je savais très bien que je n'allais pas m'en sortir aussi bien. Il fallait que je vide mon sac et vite... Il avait raison, je n'avais pas le droit d'avoir de secret pour lui. Je haussais les épaules, résignée. « Il a débarqué à Pasadena il y quelque temps... Mais en fait, il m'a avoué qu'il était originaire d'ici. Il ne me l'avait jamais dit, alors que je ne faisais que lui parler de cette ville depuis que j'étais au courant de l'existence de mes demi-sœurs. » Je soupirais... J'avais encore plus de mal à lui dire le reste. Car moi-même je n'arrivais pas à l'accepter. Enfin si, je n'avais pas vraiment le choix. Mais encore une fois j'avais du mal. « Et ce n'est pas tout... Il a un fils. » Je levais la tête vers mon meilleur ami, observant sa réaction alors que mes yeux devenaient humides. Non, je n'allais pas pleurer, mais rien que d'en parler cela me mettait dans tous mes états. « Tu te rends compte ? Un gosse putain ! De six ans... Et il me le cachait depuis tout ce temps... » Je retournais vers la table, mon verre d'eau à la main. Ma démarche était beaucoup moins joyeuse que précédemment. Je repris place devant lui à table et lui expliquait ensuite que je n'avais rien de prévu pour la journée. Oui, déjà je pensais en avoir pour un peu plus de temps avec lui et cette histoire de bagarre, mais finalement il ne s'agissait de rien. De rien d'important surtout. Je lui proposais aussi que l'on fasse quelque chose tous les deux. Quoi ? Je n'en avais aucune idée, mais c'était toujours cool de passer une journée en sa compagnie. Je lui souris en entendant sa réponse. « Oui ! Forcement. » J'attendais la suite, car il n'avait rien à faire lui non plus. « Oui un ciné ça peut être sympathique ! » Je réfléchis quelques secondes, oui ça m'arrivait des fois. Je jetais aussi un coup d'oeil à mon téléphone pour savoir l'heure qu'il était. « Si tu veux, je te donne un coup de main pour les courses ce matin, on mange un bout en ville et après on va au cinéma ? »

Un meilleur ami, c'est un rôle bien spécial, il te connait comme s'il t'avait fait, il voit quand tu vas mal ou bien, il te comprend quoi qu'il arrive, il garde fièrement tous tes secrets, ri de tes aventures et s'inquiète de tes mésaventures, un meilleur ami se doit d'être présent en toute circonstance, bonne ou mauvaise. Et même si elle m'avait tiré du lit, je lui pardonnais, mais elle me rendra bien la pareille un jour ou l'autre. Je riais lorsqu'elle précisait que baby Jones ne lui avait vraiment rien dit. Il n'y a pas vraiment besoin d'avoir été présent ou d'information pour se dire que cette petite bagarre n'avait absolument pas le moindre intérêt. C'est d'ailleurs pour cela que je ne lui en avais parlé, cela n'avait totalement aucune importance. La conversation suivait donc son cours et se dirigea vers un sujet assez sensible. Charlie, ma petite amie... Enfin mon ex petite amie plutôt. Un sujet que j'aurais tellement aimé éviter aujourd'hui mais non, il fallait que la personne qui me sert de meilleures amies appuie exactement sur la raison de mes traquas alors que je n'en montrais rien. De toute façon, je ne montrerais jamais une once de tristesse tout simplement par fierté. Je fais toujours en sorte de paraitre au dessus des choses et des gens que je n'apprécie pas ou qui me font du mal enfin bref aux yeux des autres je donnerais l'impression de totalement m'en battre les c*******. Je lui racontais d'ailleurs la fin et les mots à ne jamais prononcé avec moi et que Charlie avait tout de même dit : c'est fini. Cordy s'inquiétait alors pour moi en me demandant comment je le prenais. "Je vais on ne peut mieux, enfin non je suis fatigué mais sinon je m'en sors bien !" Je lui faisais un sourire taquin avant de dire que de toute façon, elle avait essayé de revenir, mais que je l'avais envoyé bouler. Je le regrettais vraiment, mais ma fierté me perdra un jour, quoi que non, j'ai surement bien fait. Je souriais lorsqu'elle me disait que je trouverais mieux. En réalité, lequel de Charlie ou moi méritait mieux. Cordélia disait que c'était moi, mais les amies de mon ex diraient surement le contraire enfin bref, sans doute une réaction naturelle de donner raison à ses amis. Et vint le tour de Cordélia de me parler de son New-Yorkais. Une histoire compliquée selon moi, mais venant d'une personne sortant avec une adolescente je m'étais dit que j'étais mal placé pour parler. Et puis ils s'étaient déjà vus donc ce n'était pas vraiment une relation en ligne, enfin bref moi tans qu'elle est heureuse je m'en fiche. Mais là, elle semblait réticente à en parler, et la fourbe à même essayer de détourner mon attention. Enfin pour quelqu'un qui lisait en elle comme dans un livre, sa petite feinte se voyait comme un nez au milieu de la figure et je lui faisais d'ailleurs comprendre qu'il faudrait plus original pour m'avoir. "Ouais ce n'est pas faux..." Disais-je alors qu'elle m'interdisait de lui parler de créativité. Ouais bon si elle veut quoi. Mais le pire, c'est qu'elle continuait de m'avoir en usant de ses charmes. Et non Cordélia, tu pourrais même te mettre nu devant moi que je ne perdrais pas de vue mon objectif, quoi que... Non, je garderais mon objectif ! Et enfin elle lâchait le morceau, finalement elle a bien fait de me laisser finir de déjeuner avant car je serais mort étouffé. Enfin pas au début car je me doutais qu'il avait débarqué à Pasadena, et savoir qu'il était originaire d'ici ne me choquait pas. Enfin c'était douteux de ne pas avoir prévenu Cordélia mais on peut se remettre de ce genre de nouvelle car au fond, elle s'en fout qu'il vienne de Pasadena, New-York ou Phoenix. Mais les mots qui suivirent m'ont réellement étonné. Il a un fils ? J'ai raté un épisode ou bien. Ah bah non, il lui a caché. J'en restais bouche-bée. "C'est un plan foireux ça..." Je cherchais les raisons d'avoir caché un enfant à sa petite amie et instinctivement, je comprenais. Les enfants effrayent les adultes, il devait sans doute craindre que Cordélia ne fuie. Mais c'est un idiot car s'il la connaissait un minium, il saurait qu'elle aurait dû accepter mais qu'elle serait resté mais accepter la situation en mensonge.. Non quoi ! Je le voyais commencer à pleurer alors je n'enfonçais pas le couteau dans la plaie sans doute bien profonde et je changeais totalement de sujet en lui demandant son programme. Elle n'avait rien de prévu et j'en profitais pour la taquiner et la faire un peu sourire. Elle ne semblait pas avoir mal pris ma remarque et après lui avoir dit mon super programme, je lui proposais un cinéma. Là-dessus, ma mère me manquait vraiment, je déteste faire les courses, mais à un point. J'ai envie de percuter tous ses gens qui prennent une allée entière avec leur caddie, insulter ceux qui font des scandales à la caisse et j'en passe. Ainsi, j'acceptais volontiers son aide et la suite du programme. "Écoutes pourquoi pas ! Ca me dit bien tout ça !"