Kennedy & Jade
Creamy Friendship

Depuis ma plus tendre enfance, j’avais pris l’habitude d’aller à chacun ou du moins à presque chacun des évènements organisés par la ville. Maman disait que papa se devait d’y être tout comme ses enfants. Pour certains cela ne me dérangeait pas mais pour d’autre, c’était beaucoup plus ennuyeux. Mais c’était le prix à payer lorsque l’on est un Jones. Je me souviens encore du stress qu’elle ressentait en devant veiller à ce que chacun de ses sept enfants soient bien habillés, qu’ils ne se tâchent pas et qu’ils ne changent pas de tenue au dernier moment. Tout une affaire. Puis en grandissant, j’ai gardé cette habitude de me rendre à chacun d’entre eux, les vides-greniers, les événements sportif ou caritatif, et même les événements de loisir comme le festival de la crème. L’idée était plutôt intéressante, je devais bien l’avouer et cela me changerait les idées. C’est Jade qui m’avait proposé d’y aller. Je comptais de toute façon m’y rendre, peut-être en visite avec Elliot ou entrainé par Andrew mais la proposition de la jeune femme m’avait intéressé. S’y rendre entre amis pourrait être pas mal et nous allions bien pouvoir nous amuser. D’autant plus que même si Jade et moi étions resté amis après tant d’année, nous n’avions plus tellement d’occasion de sortir ensemble depuis que j’avais intégré l’internat et qu’elle suivait ses études. Le monde des adultes et beaucoup moins drôle que ce que l’on peut imaginer, malheureusement.

Je m’étais alors préparé pour partir en début d’après-midi après avoir mangé. Il faisait tellement chaud que j’avais presque envie d’y aller nu. Si je n’avais pas de pudeur. Bref, mauvaise idée, je n’allais pas commencer à jouer les naturistes, surtout en me souvenant de l’arrêt cardiaque qu’avait presque failli faire mon père juste en me voyant torse nu lors du vide grenier. J’enfilais rapidement un short coloré, un débardeur et une paire de tongue. L’été se faisait ressentir, encore plus lors des journées décontractées comme celles-ci. Je buvais rapidement un bon verre d’eau avant d’attraper mes clés et de quitter mon appartement pour rejoindre mon véhicule. Par chance, j’avais pensé à le laisser à ombre pour ne pas me retrouver dans une fournaise et me mettre à suer en deux secondes. Ce n’est pas top. J’entrais alors dans mon véhicule avant de descendre les vitres jusqu’en bas et d’allumer la radio pour me mettre en route jusqu’au domicile de mon amie à Oakland Avenue. La route n’était pas bien longue, elle n’habitait pas forcément très loin de moi alors autant y aller ensemble plutôt que d’y aller séparément et de rentrer séparément. J’avais tout de même préféré lui envoyer un sms pour être sûr. Lorsque j’arrivais en bas de chez elle, je ne prenais pas la peine de sortir de chez moi préférant klaxonner fortement à trois reprises pour lui faire comprendre que j’étais là. J’étais de très bonne humeur et il ne manquait maintenant plus que la jolie rouquine pour que ma journée soit parfaite. Lorsqu’elle pointait finalement le bout de son nez, un grand sourire apparut sur mon visage avant que je ne l’appelle. « Madame est attendu dans son carosse ! » La musique assez forte se faisait entendre dans le quartier mais on s’en fichait, ce n’était pas non plus du tapage puisque l’on parvenait à s’entendre. « Prête à y aller ? »

Cette fête avait avant tout un objectif bien précis, celui de me changer les idées, de profiter de mon amie et peut-être de lui faire oublier ses tracas ou tout du moins de la divertir. Je l’appréciais énormément et nous nous voyons assez peu alors je voulais que ce moment avec elle soit le mieux possible. J’avais mis toute mes dispositions pour cela, bonne humeur, sourire rayonnant, énergie à revendre et un peu de gaminerie. C’était le cocktail idéal pour passer un bon moment. D’autant plus que c’était comme un hommage à son frère que je continue de veiller sur sa sœur et cela ferait surement plaisir à ma mère et à mon grand frère de nous voir nous amuser tout deux. La musique semblait déjà être un bon moyen de nous décontracter et d’immédiatement faire resurgir notre complicité à tout deux. La seule touche négative de cette sortie fut le temps que nous avions mis à trouver une place de parking. Evidemment tous les Pasadenien ou une bonne partie venait assister à l’évènement qui apportait littéralement une touche de frais dans notre quotidien et personne ne voulait rater l’événement. Mais bordel prévoyez des places en plus dans ces cas-là ! Je n’étais pas énervé mais cela m’agaçait tout de même. Finalement je trouvais l’objet ou plutôt l’emplacement de mes désirs et j’étais finalement paré à tout casser. Enfin à profiter de ma journée. Et c’est le sourire aux lèvres que nous arrivions à l’événement/ Ma première idée fut d’aller nous acheter une glace, car après tout nous étions au festival de la glace. Et cette idée semblait tout autant emballer la jolie rousse pour mon plus grand plaisir. Nous étions véritablement deux enfants avec un porte-monnaie. Le pauvre allait sans doute souffrir. D’autant plus qu’une fois dans la file du premier des nombreux stand à disposition, je lui proposais de lui payer. Je lui devais au moins bien ça et ça me faisait plaisir. D’autant plus qu’il n’y avait rien d’ambigu entre nous, j’avais simplement envie de lui faire plaisir, ce n’était pas une vulgaire technique de drague. Une fois devant, je constatais que ce festival ne portait pas son nom pour rien, il y avait tellement de parfum que je ne savais même pas lequel choisir. « C’est normal » Je souriais lorsqu’elle posait un bisou sur ma joue avant que je pose ma petite condition puérile. Je voulais gouter sa glace. Elle acceptait sans aucun souci à la condition que j’en fasse de même. « Marché conclu ! » Je souriais toujours, je ne comptais pas retirer cette émotion de mon visage. Et ça me faisait du bien. Je lui posais une question, pourtant banale à mes yeux mais qui lui tira une petite moue que je ne comprenais pas. Elle me répondait tout de même, me parlant du défilé qu’elle avait vu à New-York et qu’elle allait bientôt suivre des cours de stylisme. Je levais les yeux au ciel lorsqu’elle parlait du râteau qu’elle s’était prise en suivant les conseils de mon frère. « En même temps, Andrew n’a jamais été un pro de la séduction ni des relations d’amour. En tout cas félicitation pour tes études. » Soudainement lorsqu’elle me retourna la question, je comprenais pourquoi elle avait fait cette moue. Je n’avais pas pensé que j’aurais le droit au retour de la question alors que c’était évident. « La routine, j’avance dans mon internat. Rien de plus en fait… » C’était le cas après tout, si on enlevait toutes les conneries que je faisais mais ça, celle que je considérais un peu comme une petite sœur de cœur n’avait pas besoin de le savoir. Finalement notre tour arriva enfin, elle demanda une glace parfum violette. Je n’aurais pas osé, ça devait être particulier, enfin c’était son choix après tout. J’en choisissais une à la noix de coco, c’était moins original mais j’en avais envie. Puis c’était trop bon. Une fois les glaces servies et payé, nous nous éloignons du stand pour avancer dans l’endroit. « Faudra participer au stand de bisous, j’suis sûr que j’vais rapporter plein d’argent tellement qu’on voudra m’embrasser ! » Je léchais dans ma glace quelques coups avant de lui tendre comme un enfant pour qu’elle goute, puis que je puisse gouter la sienne au gout intriguant. Ouais j’étais comme ça.