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Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même car la vie est trop courte pour que tu sois quelqu'un d'autre.


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mot doux de Invité ► un Jeu 30 Juil - 17:45
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L'une des leçons que la vie avait enseignée à Abraham, c'était qu'il ne fallait pas croire tout le temps ce que les gens pouvaient raccompagner ou bien encore ce qui se disait à la télévision. Alors autant dire que le blondinet ne croyait pas toutes ces choses qu'il avait pu entendre sur les journalistes, disant que cela restait fictif. Mais cela ne semblait pas être la pensée de Leighton qui ne paraissait pas être convaincu, disant même qu'il n'avait pas tort dans un sens. Cela surprit légèrement Abra qui ne s'attendait pas à une telle réponse de la part de la demoiselle. Au moins, il pouvait en conclure qu'elle était franche sur le sujet, honnête. Une qualité bien rare de nos jours que Wilcox appréciait fortement chez une personne. Leighton n'était pas coincée, mais ouverte. Le blondinet était en accord avec ces propos. D'ailleurs, c'était l'une des choses qui lui plaisaient chez elle : son ouverture d'esprit. Lui aussi se montrait ouvert d'esprit, nuancé dans ses réponses. Une caractéristique qu'il avait pu apprendre à la fac de médecine et qui lui était très utile dans la vie. « Honnêtement, je ne te trouve pas non plus coincée. Tu es quelqu'un qui est sociable, ouverte d'esprit et qui communique facilement avec de l'humour parfois. Quant à ta curiosité, je pense que ça fait partit de l'être humain. Tout le monde l'est, mais à un degré différent. Perso, ça ne me dérange pas ! » Avoua-t-il en esquissant un large sourire, sans même se dire que ses paroles pouvaient être légèrement laissées sous-entendre quelque chose. Peut-être que son subconscient l'avait fait, car Abraham ne s'en rendit pas compte. Se mettre à dire les qualités à une demoiselle, cela ressemblait assez à un plan drague. Pourtant, ça n'en était pas un. Il voulait juste dire à Leighton ce qu'il pensait d'elle pour mettre à plat les choses en vue de leur relation amicale qui était en train de se développer. Les deux avaient des ressemblances comme sur le plan des habitudes. Ils semblaient avoir l'habitude de boire des boissons que certaines personnes qualifieraient de vieux, car c'était souvent les personnes âgées qui en buvaient. Abraham eut alors une vision des plus amusantes, bien qu'étrange lorsqu'on y réfléchissait à deux fois. Tous les deux dans une maison de retraite, autant dire que dévoiler cette vision à haute voix, frôlait le ridicule. Mais comme venait de le souligner la journaliste, des longues années devaient s'écouler avant qu'ils ne se retrouvaient dans une maison de retraite, et même à la retraite tout simplement. « Et puis, je ne sais pas personnellement si j'aurai ma place dans une maison de retraite. » Ajouta-t-il aux paroles de la brunette. Etre dans une maison presque toute une journée n'était pas vraiment l'activité favorite du blondinet, bien au contraire. Lui était une personne active et qui voulait voir ses animaux tous les jours. En pensant à ça, il savait d'ors et déjà qu'il allait avoir du mal à prendre sa retraite. Les deux n'avaient pas que la boisson en commun, mais également d'autres goûts et activités et ils en vinrent alors à parler des célèbres batailles de boule de neige ainsi que du fait que le jeune Wilcox n'était pas très fort pour ce jeu. L'idée qu'eut Leighton ne lui semblait pas mal, à un détail près : il se voyait mal demander à un inconnu un tel service. La journaliste se proposa alors de lui présenter son frère, ce qui en soit n'était pas une si mauvaise idée. Surtout que si leur relation continuait à évoluer, Abraham allait tôt ou tard rencontrer sa famille. Mais ils en étaient pas encore là. « C'est très gentil de ta part. Par contre pour le paiement, je suis fauché ce qui est bête pour toi. » Fit-il en prenant un air innocent, car ce qu'il venait de dire était totalement faux. Non pas qu'il roulait sur l'or, mais disons qu'Abraham n'avait pas trop à se plaindre sur le plan financier. Par la suite, la jeune demoiselle dit alors une phrase, une phrase que disait souvent la mère d'Abra à son fils. Autant dire que cela lui avait fait un petit pincement au coeur, mais il ne voulait pas plomber l'ambiance, alors il essaya de garder le sourire. « Ouais .. » Dit-il tout simplement, souriant alors à Leighton pour ne pas qu'elle fasse trop la curieuse sur la question. Il ne se sentait pas encore prêt à parler de la mort de sa mère à une femme qu'il connaissait à peine, bien qu'il se sentait en confiance avec elle. Il y avait des personnes avec qui on se sentait bien direct, sans même les connaitre énormément. Leighton émit alors l'idée d'échanger leur métier pendant une semaine. Une expérience qui pouvait s'avérer enrichissante et prometteuse. Mais Abraham voulut se montrer franc, avouant n'était pas bien fort à écrire. Ce qui ne semblait pas la déranger plus que ça. Puis, comme elle venait de le souligner, tout s'apprenait. « J'étais plutôt bon en orthographe, un peu moins en grammaire par contre ! Cela va me faire faire un bond dans le passé, lorsque j'étais encore scolarisé tiens ! » Fit-il avec une légère pointe d'humour, disant par la suite que ses articles allaient être marrant. Mais cela n'allait pas être une bonne chose à chaque fois, surtout lorsque ça concernerait la mort d'une personne. « J'éviterai de faire de l'humour si j'écris un article sur un mort. Ca me fait rappeler une chose qu'avait fait ma soeur. Une fois, pour le jour de l'an, au lieu de prendre des cartes de bonne année, elle avait pris des cartes de condoléances.  » Ce jour-là, il avait bien rigolé et à vrai dire, à chaque fois qu'il racontait cette histoire, il en rigolai encore tellement que ça a été hilarant. Il n'y avait que sa petite soeur pour faire ça. Mais assez parlé du blondinet, celui-ci voulant alors connaitre les impressions de la demoiselle quant au fait qu'elle voyageait bien moins souvent qu'avant. Et sa réponse fut comme une légère douche froide pour lui. Pourquoi ? Car il appréciait beaucoup Leighton, mais la jeune femme pensait surtout à repartir, reprendre ses voyages. Mais dans un sens, il la comprenait également. C'était sa vie, une vie qu'elle semblait adorée. Alors normal qu'elle veuille la retrouver. Lui en ferrait de même à sa place, alors il ne pouvait pas la juger sur ses choix. De plus, il ne pouvait pas le faire, il ne représentait pas grand chose pour elle, juste une connaissance pour l'instant. « Je te comprends. Lorsque l'on se retrouve à voyager aussi souvent que tu as pu le faire et que du jour au lendemain, on se retrouve dans une ville sans pouvoir voyager, ça doit être un coup dur. Mais bon, peut-être que tu t'y ferras à force qui sait ? La vie réserve bien des surprises. Puis Pasadena n'est pas une si mauvaise ville. » Abraham ne faisait pas un discours pour la convaincre, enfin légèrement à la fin. Il voulait simplement lui montrer que la vie à Pasadena n'était pas si terrible, mais également qu'il la comprenait. Après, il savait très bien que ses paroles n'avaient guère de poids. Abraham parla à nouveau de son travail, avouant que celui-ci pouvait s'avérer fatiguant parfois, mais qu'il en avait pas marre. Chanceux ? Il l'était et il le savait très bien. « T'as raison. Je connais des gens qui ont des diplômes dans le commerce, dans le droit et au final, ils travaillent dans une grande surface à mettre en rayon ou bien au MacDo. Autant dire qu'eux n'ont pas la même chance que nous. Mais bon, vu la conjoncture actuelle, on peut s'estimer heureux quand on a un travail. » Mais bon, ils n'étaient pas là pour parler des problèmes de la société actuelle, une visite attendant alors les deux jeunes gens. La visite du zoo commença alors par les koalas. Mais avant d'arriver à leur cage, le blondinet apprit une information capitale sur la jeune demoiselle : elle n'aimait pas les mygales. Celui-ci, pour rire, lui dit alors qu'il savait quoi lui acheter comme cadeau. Bien sûr, il ne lui offrirait jamais ça, cela serait assez cruel de sa part et certainement mal vu d'ailleurs. Mais il continua sur sa lancée, lui faisant croire qu'il comptait bien lui offrir une mygale. « Tu me le permets pas ? Tu comptes faire quoi pour m'en empêcher ? » Demanda-t-il en haussant un sourcil, se mettant alors à rire doucement avant de parler de la dangerosité de certaines espèces animales. Les gens avaient tort parfois d'avoir peur de certains animaux comme les lions par exemple. Mais la peur n'était pas facile à contrôler, comme venait de le souligner la brunette. « Pour contrôler sa propre peur, il faut être mentalement fort. Et honnêtement, ce n'est pas mon cas. » Avoua-t-il sans aucune honte, ni crainte. Après tout, la peur faisait partie de l'être humain, tout comme la curiosité d'ailleurs. Après cette petite joute verbale des plus intéressantes, ils arrivèrent à la cage qui abritait les koalas, Abraham montrant dans un premier temps comment faire pour donner à manger à un koala. Puis ce fut le tour de Leighton qui se débrouilla comme une chef. Le blondinet ne manqua pas de la féliciter, étant d'accord avec elle sur le fait d'être fière de ce qu'elle venait d'accomplir. Tout le monde ne pouvait pas s'approcher d'un koala. Lorsque Leighton émit l'hypothèse de prendre un koala chez elle, Abraham ne s'était pas rendu compte que c'était une blague, répondant sérieusement. Oui, le blondinet paraissait être une personne très sérieuse, mais il avait quand même de l'humour. Seulement, parfois, il ne voyait pas l'humour des autres. Après quoi, le jeune Wilcox lui proposa alors d'aller voir une autre espèce : les rhinocéros. Il voulait faire un peu dans l'original. Surtout qu'une femelle venait d'accoucher. Cela semblait enthousiasmer la demoiselle. Le fait qu'elle allait voir des bébés rhinocéros paraissait intéresser la journaliste qui voulait en savoir un peu plus sur eux. « Cela fait deux semaines qu'ils sont nés. » La conduisant alors à l'enclos des rhinocéros, ils ne mirent pas longtemps à l'atteindre. Arrivant devant, il laissa la brune regarder les animaux qui lui faisaient face. « Ce sont des rhinocéros blancs que tu vois. D'ailleurs regardes là-bas, on peut voir les bébés ! » Puis il fit une petite touche d'humour. « Tu comptes adopter chez toi un rhino aussi ? » Petite référence à ce qu'elle avait dit plutôt concernant les koalas. Abraham voulait montrer qu'il avait quand même de l'humour lui aussi.
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mot doux de Invité ► un Ven 31 Juil - 18:08

Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même.

ft. Abraham D. Wilcox


« Un sourire coûte moins que l’électricité mais donne autant de lumière. »
La jeune fille s’amusait complètement de la situation maintenant. Savoir comment Abraham pouvait percevoir des personnes de son milieu ou en tout cas qui partageaient le même métier et potentiellement le même train de vie qu’elle était quelque chose d’intéressant et elle ne boudait pas son plaisir. Comme d’habitude Abraham était adorable, toujours cette honnêteté à toute épreuve qui pouvait être aussi vexante que rassurante parce qu’au moins, la journaliste était sûre qu’il pensait ce qu’il disait et n’inventait pas la moindre information. Alors forcément, lorsqu’elle eut droit à une avalanche de compliments, elle ne put qu’être extrêmement flattée. « Honnêtement, je ne te trouve pas non plus coincée. Tu es quelqu'un qui est sociable, ouverte d'esprit et qui communique facilement avec de l'humour parfois. Quant à ta curiosité, je pense que ça fait partit de l'être humain. Tout le monde l'est, mais à un degré différent. Perso, ça ne me dérange pas ! » Evidemment, Leighton sentit immédiatement la chaleur lui monter aux joues, elle rougissait quand on lui faisait des compliments, c’était plus fort qu’elle et pourtant, bien sûr qu’en recevoir de temps en temps lui faisait plaisir. Mais en même temps, ça la gênait un peu aussi, peut-être parce qu’elle n’était pas sûre de les mériter au fond. "Je te remercie, c’est adorable." C’était un peu bizarre comme conversation au fond, c’était comme s’il était en train d’avouer qu’elle lui plaisait alors que Leighton avait mis tant de temps à se convaincre qu’en réalité, il n’y avait rien du tout entre eux et que c’était une relation amicale qui était en train de se développer. Pas facile de s’en convaincre dans de telles circonstances et puis, d’un côté, il était vrai que la jeune femme trouvait presque plaisant d’attirer l’attention de quelqu’un comme Abraham… Mais presque, seulement. « Et puis, je ne sais pas personnellement si j'aurai ma place dans une maison de retraite. » Leur conversation sur les breuvages qu’ils appréciaient particulièrement avait complètement déviée depuis qu’ils l’avaient entamée mais c’était plutôt drôle, jamais elle n’avait vu aussi loin dans le futur mais en toute honnêteté, ce n’était pas quelque chose dont avait vraiment envie de se préoccuper Leighton, ce n’était pas franchement agréable. "Franchement, j’essaie de ne pas y penser, le temps passe déjà bien assez vite comme ça." Vieillir était presque une phobie pour la jeune femme qui tentait au maximum d’éviter ses anniversaires qui n’étaient plus forcément synonyme de bonheur désormais, alors s’imaginer à plus de quatre-vingt ans était tout bonnement inenvisageable. Elle préférait nettement la neige que cette espèce de prison pour vieux, c’était beaucoup plus amusant et au moins, ça la rajeunissait un minimum. « C'est très gentil de ta part. Par contre pour le paiement, je suis fauché ce qui est bête pour toi. » La jeune fille ne put s’empêcher de rire, elle ne savait pas s’il était sérieux ou non et ne lui poserait pas cette question bien trop personnelle à son goût mais il avait parlé sur un ton tellement humoristique que c’était malheureusement inévitable. "Oh merde, moi qui pensais que j’allais gagner quelque chose en venant te retrouver, je ferais mieux de partir maintenant." Jouer les femmes vénales ne lui allait pas du tout, elle n’était clairement pas crédible mais entrer dans le jeu du jeune homme lui avait paru primordial et elle était sûre que de toute façon, il ne verrait pas ne serait-ce qu’un fond de vérité dans ses paroles. Tant mieux. Par contre, le sujet des mamans ne semblait pas du tout plaire au jeune homme, elle avait pourtant abordé la question avec légèreté mais manifestement ça ne suffisait pas. « Ouais... » La jeune fille jugea assez rapidement qu’il valait mieux ne pas insister, s’il n’avait pas envie d’en parler, elle ne pouvait que se montrer compréhensive.

Changer de sujet n’était franchement pas difficile pour les deux jeunes gens qui semblaient avoir à parler de mille et une choses diverses et variées et leur sujet principal revenait inévitablement, à savoir leurs boulots respectifs. Il fallait bien admettre que ça leur prenait pas mal de temps mais comme ils semblaient tous les deux assez passionnés par ce qu’ils faisaient, ce n’était pas anormal. « J'étais plutôt bon en orthographe, un peu moins en grammaire par contre ! Cela va me faire faire un bond dans le passé, lorsque j'étais encore scolarisé tiens ! » Et puis, ce n’était pas comme s’ils abordaient le sujet avec tout le sérieux du monde, bien au contraire, ils s’amusaient à imaginer qu’ils pourraient échanger leur profession, ça signifiait bien qu’ils savaient délirer même sur un sujet sérieux ce qui n’était pas plus mal. Leighton avait tendance à accorder trop d’importance à sa carrière, c’était plutôt agréable de pouvoir lâcher du lest parfois. "Franchement, mon métier n’a rien à voir avec l’école." Répondit-elle, amusée par la comparaison. "On est beaucoup plus libres et pas autant jugés, par les lecteurs bien sûr, mais avoir le statut de professionnel évite des corrections et des critiques de chacun de nos articles et heureusement ! J’ai passé l’âge d’avoir des professeurs." Il y avait toujours une place pour le progrès bien sûr, mais Leighton était une journaliste à part entière maintenant et elle aimait être reconnue comme tel. Apprendre lui faisait plaisir, bien sûr et elle était toujours ravie d’être aux côtés des meilleures pour emmagasiner un maximum de connaissances, mais l’idée qu’on puisse la juger comme une débutante lui faisait vraiment horreur. « J'éviterai de faire de l'humour si j'écris un article sur un mort. Ça me fait rappeler une chose qu'avait faite ma sœur. Une fois, pour le jour de l'an, au lieu de prendre des cartes de bonne année, elle avait pris des cartes de condoléances. » Bon, l’exemple de Leighton n’était peut-être pas super bien choisi mais le jeune homme avait eu la délicatesse de ne pas lui faire remarquer et même de lui raconter une anecdote qui la fit beaucoup rire malgré le côté un peu dramatique de la situation. "Ta sœur, c’est celle qui est enceinte ou tu en as une autre ?" Demanda-t-elle, curieuse d’en apprendre plus sur le jeune homme. "Elle a l’air drôle." En tout cas, Abraham avait l’air de lui porter une affection toute particulière, c’était plutôt touchant à voir. Elle aimait ces liens fraternels forts et regrettait amèrement d’avoir gâché ça avec ses propres frangins. Un jour, peut-être, elle parviendrait à rectifier ça mais ça prendrait certainement du temps. La conversation prit toutefois une tournure plus sérieuse lorsqu’ils abordèrent le sujet des voyages qui manquaient tant à la jeune femme. « Je te comprends. Lorsque l'on se retrouve à voyager aussi souvent que tu as pu le faire et que du jour au lendemain, on se retrouve dans une ville sans pouvoir voyager, ça doit être un coup dur. Mais bon, peut-être que tu t'y ferras à force qui sait ? La vie réserve bien des surprises. Puis Pasadena n'est pas une si mauvaise ville. » Comme la dernière fois qu’ils avaient abordé le sujet, le jeune homme semblait tenir à la convaincre que Pasadena était une ville géniale et elle ne comprenait. Il y vivait depuis toujours, comment ne pas avoir envie de montrer aux autres à quel point elle était merveilleuse. Sauf que pour le coup, il n’avait pas à convaincre Leighton qui était déjà plus que d’accord avec lui. "J’adore Pasadena tu sais, je ne pense pas du tout que c’est une mauvaise ville, au contraire, j’y ai passé toute mon enfance, toute mon adolescence, j’ai des tonnes de souvenirs heureux dans cette ville. C’est un retour aux sources pour moi, j’en avais vraiment besoin." Commença-t-elle par expliquer avant d’en venir au point important de son argumentation. "Mais quand je reste trop longtemps à un endroit, je finis par me sentir enfermée, j’ai besoin de bouger pour avoir vraiment l’impression de vivre et de profiter de ce que le monde a à m’offrir… Je ne sais pas si c’est très compréhensible, beaucoup de gens rêvent de se poser, de construire quelque chose à un endroit précis pour laisser leur trace, mais ce n’est juste pas mon cas." Là, elle l’avait sûrement fait flipper, c’était le stéréotype même de la fille qui voulait éviter toute attache, mais il y avait un vrai fond de vérité dans tout ça, elle ne pouvait l’ignorer et puisqu’ils avaient abordé ce sujet, autant qu’elle soit vraiment franche. Ils se connaissaient à peine, mais ils avaient déjà cette étrange complicité qui leur permettait certainement d’être plus directs et elle en profitait pleinement malgré toutes les réticences qu’elle avait eues dans un premier temps. « T'as raison. Je connais des gens qui ont des diplômes dans le commerce, dans le droit et au final, ils travaillent dans une grande surface à mettre en rayon ou bien au MacDo. Autant dire qu'eux n'ont pas la même chance que nous. Mais bon, vu la conjoncture actuelle, on peut s'estimer heureux quand on a un travail. » Pour le coup, elle n’était pas franchement d’accord avec lui mais c’était peut-être parce qu’elle était extrêmement ambitieuse. Cependant, elle savait être directe et franche également et ce n’était pas parce qu’elle n’était pas d’accord avec lui qu’elle allait s’abstenir de donner son opinion, au contraire même. "Je ne trouve pas." Répliqua-t-elle avec le sourire. "Je ne pense pas que sous prétexte que la situation est désastreuse, on doit forcément se contenter du minimum sinon les gens vont prendre l’habitude de nous exploiter et ce n’est pas bon. Je sais que les finances obligent parfois à accepter des boulots peu gratifiants mais on n’est pas obligé d’être satisfaits par la situation." Et d’ailleurs, elle ne l’était pas du tout actuellement, son patron n’était pas la personne qu’elle aimait le plus au monde et le boulot ne l’intéressait pas des masses, vivement un changement ça ne pourrait lui faire que du bien.

La visite se poursuivait sans qu’aucune mauvaise nouvelle ne vienne obscurcir leur après-midi idyllique. Leighton était presque déçue, elle qui cherchait un bon prétexte pour s’éloigner définitivement de ce garçon qu’elle trouvait bien trop dangereux se retrouvait à discuter avec lui le plus normalement et le plus naturellement du monde, comme s’ils se connaissaient depuis des années. Plaisanter paraissait facile, être sérieux aussi, pourquoi était-elle tombée sur lui ? Quelqu’un devait franchement lui en vouloir… « Tu me le permets pas ? Tu comptes faire quoi pour m'en empêcher ? » Pas grand-chose en réalité, si ce n’était peut-être hurler, taper du pied, l’insulter de tous les noms et se mettre à pleurer si jamais il osait l’approcher avec une telle bestiole, mais en dehors de ça il y avait peu de chance qu’elle puisse le menacer, c’était un poids plume qui ne faisait pas tant de sport que ça… Enfin si, beaucoup de sport mais pas vraiment de disciplines liées au combat. Mais ça, heureusement il ne le faisait pas. "A ta place, je surveillerais mes paroles, je suis ceinture noir au judo." Le menaça-t-elle avec un sourire qui n’aidait pas sa crédibilité. Si elle avait fait du judo un jour, la situation aurait sûrement été particulièrement amusante et heureusement que ses parents n’avaient pas fait cette grossière erreur, elle aurait eu bien du mal à s’en remettre. « Pour contrôler sa propre peur, il faut être mentalement fort. Et honnêtement, ce n'est pas mon cas. »"Le mien non plus, mais ce n’est pas grave, la peur provoque l’adrénaline et ce n’est pas une mauvaise chose parfois." Comme disait sa mère, à vaincre sans effort, on triomphe sans gloire et quelqu’un qui n’aurait aucune appréhension dans la vie évincerait toutes les difficultés avec une facilité déconcertante très certainement, il était donc plus que normal que les êtres humains continuent à être effrayés tant que c’était pour de petites choses. « Cela fait deux semaines qu'ils sont nés. » Les deux jeunes gens étaient arrivés à l’enclos des rhinocéros ce qui ne put que ravir Leighton bien qu’un peu impressionnée par des spécimens imposants. Elle était vraiment ravie de pouvoir les découvrir et lorsqu’il lui montra les bébés, elle se sentit fondre immédiatement. « Ce sont des rhinocéros blancs que tu vois. D'ailleurs regardes là-bas, on peut voir les bébés ! » Ces petites choses étaient vraiment trop mignonnes, elle était complètement sous le charme, mais ce genre de créature, elle aimait quand même bien les voir des loin, de préférence, de trop près c’était tout de même un peu effrayant, elle ne pensait pas être vraiment prête à supporter une telle chose. « Tu comptes adopter chez toi un rhino aussi ? » Très franchement, elle avait une nette préférence pour les koalas et bien que l’idée soit amusante, elle ne la séduisait pas plus que ça. Des rhinocéros… Franchement. Quand on savait que certains adoptaient des cochons comme animaux de compagnie, il était vrai qu’on pouvait envisager des tonnes et des tonnes de possibilités mais Leighton n’avait pas eu ce genre d’idée. "Tu penses qu’un rhinocéros pourrait être copain avec mon chat ?" Demanda-t-elle innocemment, comme si elle envisageait réellement cette possibilité même si c’était vraiment loin d’être le cas. "Je ne suis pas sûre qu’ils puissent être de bons amis en réalité… Remarque, avec le koala non plus." Effectivement, elle n’y avait pas réfléchi avant mais ça paraissait un peu improbable qu’un koala et un chat puissent s’entendre mais bon, il fallait de tout pour faire un monde, pourquoi pas une amitié improbable entre deux étranges animaux. "Bon, en réalité j’avoue être un peu moins fan des rhinocéros… Pour les câlins, ce n’est pas le top, je ne suis pas sûre qu’il serait très sage si je le laissais toute la journée tout seul dans mon salon et en plus ça devient quand même énorme quand ça grandit ! Et ça se nourrit de quoi en plus ces gros machins ?" Demanda-t-elle avec un réel intérêt. Elle n’en adopterait pas un, ça c’était une certitude, mais au moins elle aurait appris de nombreuses choses, elle ne pouvait pas le nier. Peut-être un jour elle serait heureuse de pouvoir ressortir ses connaissances dans une discussion mondaine entre personnes civilisées. Mais pour le moment, tout ce qui l’importait était d’apprendre, de s’amuser et de partager la passion d’Abraham l’espace d’un instant. Ça commençait bien, c’était indéniable et Leighton se sentait comme un poisson dans l’eau dans un univers qu’elle ne maitrisait pourtant pas du tout il y a cinq minutes de cela. Comme quoi, elle savait faire preuve d’adaptabilité en toutes circonstances et elle prenait même plaisir à faire ce monde son monde à elle puisque pendant une après-midi, elle allait être dans la peau d’une assistance de soigneur plus que d’une journaliste. Et cette petite évasion lui faisait du bien, beaucoup de bien, même.

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mot doux de Invité ► un Lun 10 Aoû - 17:07
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Lorsqu'il n'était encore qu'un enfant, Abraham entendait souvent sa mère lui dire que, dans la vie, il fallait se montrer honnête avec les gens qui faisaient partie de sa vie. C'était la moindre des choses disait-elle. Le blondinet avait suivit ce conseil tout au long de sa vie. Mais pas tout le temps. Car dans certaines situations, il avait pu remarquer que dire la vérité, être honnête, n'écoulait rien de bon. Il fallait parfois savoir garder certaines choses pour soi-même. Dans le cas présent, Abraham se montra honnête envers la jeune femme, lui avouant alors les impressions qu'il avait d'elle. Rien de bien négatif lorsqu'il y repensa à deux fois. D'ailleurs, son petit speech ressemblait plutôt à une sorte de déclaration. Mais le jeune homme ne s'en était pas rendu compte sur le coup, mais qu'après, lorsque Leighton le remercia. Voyant que cela ne l'avait pas énormément gêné, il préféra garder le silence, se disant que c'était mieux ainsi. De plus, la conversation changea bien rapidement de domaine, les deux parlant alors de maison de retraite. Tout cela était parti d'une vision du jeune homme, une vision humoristique. Mais bon, les deux jeunes gens n'en étaient pas encore là. Beaucoup d'années allaient s'écouler avant qu'ils ne soient en retraite. De plus, Abraham n'avait guère envie, pour le moment, d'arrêter le boulot qu'il faisait. Mais comme venait de le souligner la journaliste, le temps passait à une vitesse folle. Cela faisait partie du concept être adulte. Le jeune homme se rappelait que lorsqu'il n'était encore qu'un ado, le temps passait lentement à ses yeux. Mais dès son entrée dans le monde des adultes, cette impression changea bien rapidement. Il esquissa tout simplement un sourire quant aux paroles de la brune, un sourire qui voulait signifier qu'il était tout à fait d'accord avec elle. Depuis le début de cette conversation, le blondinet n'arrêtait pas à penser à son enfance. Entre les leçons de vies de sa mère, sa période ado et maintenant les batailles de boule de neige, il en avait fait des retours dans le passé. Comme quoi, le passé est un élément du présent et du futur. Avec cette discussion sur les boules de neige, Leighton émit l'idée qu'Abraham rencontre son frère pour l'aider à être plus fort durant les batailles de boule de neige. L'idée paraissait alléchante, bien qu'il y avait un léger petit problème. Ce fameux service n'était pas gratuit par contre. Malheureusement pour la demoiselle, le blond n'était pas bien riche et il ne manqua pas de le lui dire. C'était un petit mensonge, juste pour plaisanter. Et la demoiselle resta sur le ton de la plaisanterie. Car oui, Abraham savait qu'elle n'était pas ici avec lui juste pour l'argent. « Si tu pars maintenant, tu ne pourras pas profiter d'une visite guidée du zoo. Et ça serait très très dommage. » Avoua-t-il en prenant légèrement un air innocent avant de se mettre à rire. Le blondinet avait du mal à garder son sérieux, surtout dans son genre de situation. Par contre, son rire s'effaça bien rapidement lorsqu'ils parlèrent des mères. Ce sujet était encore sensible aux yeux du jeune homme. Cela faisait plus de dix ans qu'elle avait quitté ce monde, et pourtant, Abraham avait encore du mal à en parler. A vrai dire, il n'en parlait pas souvent. Alors lorsqu'il évoquait sa mère, il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la tristesse, un pincement au coeur. Fort heureusement, la conversation dériva sur un autre sujet, bien divertissant, Abraham devait l'avouer. Echanger de boulot pouvait s'avérer être une bonne expérience en soit. Mais le blondinet se demandait s'il ferrait un bon journaliste. Il devait avouer que le français n'avait pas été la matière où il était le plus doué. Mais à entendre les propos de la journaliste, rédiger un article n'était pas aussi compliqué qu'il pouvait le penser. Ok, il fallait avoir une belle plume. Mais après ça, rien de bien compliquer. Alors peut-être qu'en fin de compte, Abraham pouvait faire le métier de Leighton. « Un jeu d'enfant à t'entendre ! Il suffit simplement d'avoir une belle plume et le tour est joué. » Fit-il avec un ton enthousiasmé. Abraham souligna le fait que ses articles allaient être quelque peu humoristiques vu son humour. Bon pas lorsqu'il parlerait d'un mort, comme venait de le souligner Leighton. Cela lui fit penser à une anecdote concernant la plus jeune de ses soeurs. Celle-ci avait pris des cartes de condoléances au lieu des meilleurs voeux. De quoi en refroidir plus d'un. Abraham retenue alors le fait que la demoiselle se souvenait qu'il avait une soeur enceinte. Peut-être parce qu'elle était journaliste ou bien parce qu'elle l'appréciait. En tout cas, le fait que Leighton se rappelait de ce détail semblait ravir le blondinet. Mais il ne parlait pas de cette soeur-là. « C'est une autre. J'ai une deuxième soeur qui a la vingtaine. Et oui, elle est plutôt drôle. Je crois que c'est de famille. » Avoua-t-il en lâchant un léger rire nerveux. Pourquoi nerveux ? Sa plus jeune soeur suivait un drôle de chemin selon le blondinet qui n'approuvait pas tous ses choix. Mais, il savait que c'était sa vie, qu'il ne pouvait que lui donner des conseils et rien d'autre. Il n'était pas son père, bien qu'il a joué le rôle durant ces dernières années. La conversation devint alors des plus sérieuse, Leighton exprimant alors son envie de repartir à l'aventure, de voyager. Abraham comprenait parfaitement les dires de la jeune femme. Après tout, voyager permettait de vivre de nouvelles expériences, de rencontrer d'avantage de monde et de voir de nouveaux paysages. Lui aussi aimait voyager, même si la vie ne lui offrait pas l'opportunité de le faire bien souvent. « Je comprends ce que tu veux dire. Tu es une femme libre, qui aime sa liberté. Voyager te permet de te sentir libre, d'être bien dans ta peau et de te sentir toi-même. Perso, je suis plus le genre de personne qui aime se poser quelque part, fonder une famille. Mais il faut bien des gens de toute sorte pour faire ce monde non ? » Finit-il par demander en esquissant un léger sourire. Il appréciait fortement Leighton et il allait la regretter lorsque celle-ci repartirait. Mais sa mère lui disait souvent qu'il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis. Alors avec un peu de chance, elle allait changer d'avis. Seul l'avenir allait répondre à cette question. Tout cela les emmena alors à parler de la conjoncture actuelle, du travail à l'heure actuelle. Les deux semblaient avoir une opinion différente et tant mieux dans un sens. Il fallait avoir des points de vues différents. Tant qu'ils étaient respectés, c'était le principal. Abraham n'était pas vraiment d'accord avec les propos de la journaliste. Le blondinet se montra alors nuancé sur la question. « Je pense que tout dépend des personnes. Je connais une personne qui travaillait au zoo qui a décidé de partir car selon lui, son travail n'était pas très gratifiant, que ce qu'il faisait n'était pas digne de ses compétences. Je l'ai vu, il y a quelque jours, dans un bistro en train de se saouler. Il aurait mieux fait de ravaler sa fierté et de garder son job. Après je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas se laisser exploiter. Je pense que nous devons avoir de l'ambition dans la vie pour réussir. Mais faut rester réaliste dans nos attentes aussi. » Esquissant alors un sourire pour marquer la fin de son petit discours, il espérait ne pas avoir jeté un froid dans la conversation. Celle-ci était devenue assez sérieuse pour un rendez-vous comme celui des deux jeunes gens. Mais, cela lui manquait parfois d'exprimer son point de vue à quelqu'un.

La visite débuta alors par les koalas, Abraham donnant l'occasion à Leighton de les nourrir. Ce n'était pas une expérience que l'on faisait tous les jours. Certaines personnes ne la faisaient jamais d'ailleurs. Autant dire que c'était comme un honneur pour la brune de nourrir des koalas. D'ailleurs, elle se débrouilla plutôt bien, à la grande surprise du blondinet qui s'attendait à un petit coup de la part d'un d'entre eux. Mais ceux-ci restèrent sages. Elle avoua par la même occasion qu'elle n'aimait guère les serpents et les araignées. Sachant ce détail, il émit l'idée de lui en offrir un comme cadeau, une idée qui n'avait pas du tout embelli la brune, bien au contraire. Leighton ne lui permettait pas et elle ajouta également qu'elle était ceinture noire au judo, certainement pour le dissuader. Est-ce une blague ou bien la réalité ? Abraham s'en savait trop rien. Mais son sourire la trahissait. Le blondinet ne pensait pas qu'elle faisait du judo. Au pire, même si elle en faisait, tout ce qu'elle allait lui faire, c'était un peu mal et c'était tout. Il n'allait pas perdre beaucoup à ne pas la croire. « J'ai hâte de voir tes prises de judo ! » Finit-il par dire en esquissant un sourire. C'était sa façon à lui de dire qu'il ne la croyait pas vraiment. Après peut-être qu'il se trompait. L'erreur est humaine comme on disait. Parler des serpents et araignées, fit dériver la conversation sur la peur. Certains pouvaient dire que ce mot suffisait amplement pour faire un sujet philosophique, mais ce n'était en rien le but d'aujourd'hui. Abraham émit l'idée qu'il fallait savoir contrôler sa peur et ceux grâce à sa force mentale. Autant dire qu'il fallait être fort, ce qui ne paraissait pas être le cas de Leighton qui venait de le dire, ni celui d'Abraham d'ailleurs. Quittant les koalas, leur prochain arrêt était les rhinocéros. Abraham voulait montrer à la demoiselle des bébés rhinocéros. Celle-ci semblait émerveillée en les voyant. En même temps, ce n'était pas un spectacle que l'on voyait tous les jours. Abraham n'avait pas eu l'occasion de voir beaucoup de bébés rhinocéros dans sa vie. Il ne put s'empêcher de faire une petite blague quant à l'adoption d'un bébé rhino. « Je ne pense pas. Mais qui sait ? Les animaux peuvent être très surprenants parfois ! » Honnêtement, un chat et un rhinocéros dans la même pièce n'était sans nul doute, pas une très bonne idée. Mais il n'avait jamais fait l'expérience, alors il ne pouvait pas l'affirmer. Un chat et un koala ? Pareil. Il fallait essayer pour voir. Mais bon, Leighton devait tenir trop à son chat pour tenter l'expérience, surtout si celle-ci tournait mal. La journaliste se montra honnête, avouant être moins fan des rhinocéros. A vrai dire, Abraham lui en avait montré surtout par rapport aux bébés. « Un rhino tout seul dans un salon. Le soir, tu rentres, c'est le bazar total ! » Fit-il avec une légère pointe d'humour. « Les rhinocéros blancs broutent de l'herbe. Contrairement aux noirs qui mangent plus des feuilles. » Il ne s'étala pas d'avantage sur le sujet, ne voulant pas se montrer trop lourd. Même si la demoiselle montrait un intérêt quant au sujet. « Sinon ton chat, il s'appelle comment ? Vu que tu as dit que tu en avais un. » Une question pas trop indiscrète aux yeux du blondinet, d'où le fait qu'il la posa d'ailleurs. Il avait horreur de se montrer trop indiscret. D'ailleurs lorsqu'il posait une question qui lui paraissait déplacée, il s'arrangeait pour vérifier que cela ne dérangeait pas son interlocuteur. La visite continua alors son court. « Alors Leighton, tu veux voir quoi maintenant ? Dauphin ou bien les singes ? » Il voulait lui montrer ces deux espèces, mais ne savait pas laquelle en premier. Alors autant demander à la principale intéressée. Abraham n'avait pas commencé la visite du zoo par les singes, trouvant ça bien trop banal. Cherchait-il à l'impression ? Un peu. Enfin, il en avait l'impression par moment, même si ce n'était pas le but qu'il recherchait. A vrai dire, il semblait partager dans ses intentions avec la jeune femme, car il venait de la rencontrer et c'était leur premier rendez-vous officiel aussi. Alors ce n'était pas le moment de se faire des idées, surtout avec le passé amoureux qu'eut le jeune homme.
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mot doux de Invité ► un Ven 14 Aoû - 9:42

Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même.

ft. Abraham D. Wilcox


« Un sourire coûte moins que l’électricité mais donne autant de lumière. »
Etre avec Abraham était simple et déroutant à la fois. Elle détestait se rendre compte qu’ils s’entendaient si bien justement parce que ça l’obligeait à se faire des films qu’elle aurait nettement préféré ne pas voir, elle était la première à prôner le détachement et aurait beaucoup aimé être capable de suivre ses propres conseils. Malheureusement, les choses ne semblaient pas être aussi simples que ça. Mais pour le moment, la conversation était banale et amusante et les deux jeunes gens profitaient simplement de bons moments partagés à se taquiner, il n’était donc pas nécessaire qu’elle se mette immédiatement à cogiter sur l’avenir de leur relation. Ils étaient simplement deux personnes saines d’esprit qui faisaient connaissance lors d’un après-midi de balade improvisée. Rien de plus normal. « Si tu pars maintenant, tu ne pourras pas profiter d'une visite guidée du zoo. Et ça serait très très dommage. » La jeune fille fit mine de réfléchir intensément, sachant pertinemment qu’on ne lui décernerait aucun oscar pour se rôle improvisé. En tant qu’actrice, elle devait être sacrément mauvaise alors heureusement qu’elle n’avait pas cherché à en faire sa profession. « Oui… Je crois que tu as raison, je vais encore profiter un peu de la visite avant de m’enfuir alors. » Finit-elle par répondre avec un large sourire qui montrait qu’elle n’était absolument pas sérieuse, bien au contraire. « Mais je te préviens, je n’apprécie nullement ta compagnie, tout ceci est purement intéressé ! » Si seulement ça pouvait être vrai… Mais non, pas du tout, au contraire même. La présence d’Abraham à ses côtés lui faisait beaucoup plus de bien qu’elle n’aurait voulu l’admettre, il était agréable d’être avec lui et elle en profitait pleinement. Elle était en train de s’éloigner de tous les principes qu’elle avait pu se fixer lorsqu’elle était revenue à Pasadena et ça ne lui plaisait pas des masses, mais elle ne parvenait plus à lutter contre ça.

Le boulot de Leighton lui plaisait tellement qu’elle oubliait parfois qu’elle avait fait de longues études pour parvenir à son niveau actuel et que les stages avaient également constitué un apprentissage extrêmement intéressant. Mais Abraham était là pour lui rappeler que les choses n’étaient pas si simples et que ce qui semblait couler de source pour elle n’était pas si évident pour une personne qui n’avait pas suivi la même filière. « Un jeu d'enfant à t'entendre ! Il suffit simplement d'avoir une belle plume et le tour est joué. » Exact, son métier n’était peut-être pas un jeu d’enfant, mais elle aimait justement l’idée qu’on puisse simplement suivre sa plume et ses envies pour écrire un article et que les journalistes n’étaient pas forcément liés par les codes et les conventions qu’ils devaient connaitre. Au moins, le jeune homme, vu qu’il n’y connaissait rien, pouvait encore voir la liberté de la presse comme étant réelle et totale. Leighton savait que ce n’était pas si simple que ça mais pourquoi l’embêter avec ça ? « Tu as parfaitement raison, c’est hyper facile, d’ailleurs quand je n’ai pas d’inspiration pour mes articles, je prête mon ordinateur à une de mes nièces et hop, je n’ai plus qu’à publier…. Il faut savoir exploiter le talent des enfants. » Encore une chose qu’elle ne pensait pas du tout, elle avait adoré renouer avec sa famille au sens élargi du terme et elle apprenait à connaitre chacun de ses neveux qu’elle n’avait pas forcément vu grandir, espérant tout de même qu’ils parviennent à l’apprécier avec le temps. La famille était vraiment importante pour Leighton et manifestement c’était également le cas pour Abraham. « C'est une autre. J'ai une deuxième sœur qui a la vingtaine. Et oui, elle est plutôt drôle. Je crois que c'est de famille. » C’était tout à fait possible, ça. Le jeune homme parvenait vraiment facilement à la faire rire, ça semblait si simple de plaisanter avec lui sur n’importe quel sujet, la journaliste ne pouvait qu’apprécier cette qualité familiale, mais bien sûr, elle n’oserait jamais le lui avouer. « Waw… Deux sœurs. Dur pour toi. » Plaisanta-t-elle de nouveau. « Tu as un frère pour te soutenir dans cette douloureuse épreuve ou c’est juste vous trois ? »  Elle rentrait peut-être dans des questions un peu plus personnelles maintenant mais c’était comme ça qu’ils apprendraient à se connaitre et c’était quand même le but de ce rendez-vous-même si Leighton y était un peu réfractaire du fait de son passé douloureux.

D’ailleurs, de son côté, Abraham ne semblait pas trouver dérangeant de lui poser des questions personnelles sur son goût du voyage et son avenir professionnel. Leighton y répondait de bon cœur, elle n’avait absolument rien à cacher même si sa seule peur était qu’il lui demande pour quelle raison elle aimait aussi peu rester à un seul endroit sans bouger pendant plusieurs mois voire année. Elle ne voulait pas se replonger dans ce passé difficile durant lequel elle avait été une jeune femme posée, stable, pas du tout en quête d’évasion. Les choses avaient bien changé en peu de temps et de ces années de stabilité, il ne restait que des souvenirs qu’elle avait enfoui le plus loin possible dans sa mémoire pour ne pas avoir à les revivre. « Je comprends ce que tu veux dire. Tu es une femme libre, qui aime sa liberté. Voyager te permet de te sentir libre, d'être bien dans ta peau et de te sentir toi-même. Perso, je suis plus le genre de personne qui aime se poser quelque part, fonder une famille. Mais il faut bien des gens de toute sorte pour faire ce monde non ? » Pour ce qui était de la psychanalyse, le jeune homme était vraiment très doué, Leighton ne pouvait que le reconnaitre. Elle ne lui avait pas appris tant de choses que ça à son sujet et déjà il parvenait parfaitement bien à la cerner, elle aurait aimé être capable de faire de même. « C’est exactement ça, je n’ai besoin de rien d’autre que de ma liberté pour me sentir bien et heureuse. » Ce qui était totalement faux, elle avait besoin de sa famille, de ses amis, d’être entourée, mais elle voulait faire croire qu’elle ne s’attachait à rien ni personne puisqu’Abraham, aussi gentil soit-il, représentait un véritable danger pour l’équilibre parfait qu’elle s’était créé. « Je suis bien d’accord avec toi, et heureusement parce que sinon le monde serait bien triste. » Approuva-t-elle, pas franchement étonnée de savoir que le jeune homme avait pour objectif de fonder une famille, sans trop savoir pourquoi, elle trouvait que ça lui ressemblait bien. Il ferait un père formidable, elle en était convaincue. « Tu t’imagines comment dans dix ans ? » La question était sans doute un peu personnelle mais ils parlaient d’avenir après tout, ce n’était pas comme s’il n’y avait aucun lien avec la question précédente, elle se permettait donc de se montrer curieuse sans pour autant être trop intrusive, il y avait forcément un juste milieu. « Je pense que tout dépend des personnes. Je connais une personne qui travaillait au zoo qui a décidé de partir car selon lui, son travail n'était pas très gratifiant, que ce qu'il faisait n'était pas digne de ses compétences. Je l'ai vu, il y a quelques jours, dans un bistro en train de se saouler. Il aurait mieux fait de ravaler sa fierté et de garder son job. Après je suis d'accord sur le fait qu'il ne faut pas se laisser exploiter. Je pense que nous devons avoir de l'ambition dans la vie pour réussir. Mais faut rester réaliste dans nos attentes aussi. » Voilà un sujet sur lequel ils n’étaient pas franchement d’accord et Leighton appréciait également qu’ils puissent passer de la simple plaisanterie à une conversation plus sérieuse, voire carrément un débat sans pour autant qu’il y ait un conflit. Chacun respectait l’opinion de l’autre et c’était parfait ainsi. « Oui, bien sûr, il faut trouver un juste milieu. Ne pas accepter n’importe quel boulot sous prétexte que la conjoncture est mauvaise mais ne pas non plus se montrer trop ambitieux surtout si on a une famille à nourrir et des factures à payer. » Ils étaient à peu près d’accord au final même s’ils n’avaient pas exprimé leur point de vue de la même façon. La jeune femme considérait qu’on construisait son propre avenir mais il était vrai qu’en fonction du milieu d’où on venait, les portes qui s’ouvraient n’étaient pas forcément les mêmes.

La visite du zoo se poursuivait joyeusement et Leighton était toujours aussi ravie de découvrir l’univers du soigneur qui semblait si impliqué dans son travail quotidien. En même temps, il avait bien choisi ses visites jusque-là et la jeune femme en prenait plein la vue. « J'ai hâte de voir tes prises de judo ! » Aucun doute, elle n’avait pas réussi à le duper, le fait qu’elle ne faisait pas de judo était sans doute écrit sur sa tête, elle n’avait pas forcément la carrure de ce genre d’athlète, se contentant de sports un peu plus féminins même si elle savait, évidemment, que c’était un sport également pratiqué par les femmes. « Grillée. » Dit-elle en gloussant comme une gamine prise sur le fait en plein milieu d’un mensonge. Mais ça n’avait aucune importance, Abraham savait sûrement très bien qu’elle plaisantait et n’avait jamais voulu l’entourlouper. D’ailleurs, il ne se gênait pas pour la taquiner à son tour en lui suggérant qu’un rhinocéros à adopter serait plutôt pas mal. « Je ne pense pas. Mais qui sait ? Les animaux peuvent être très surprenants parfois ! » Pour le coup, la jeune femme restait dubitative, elle avait du mal à s’imaginer comment un rhinocéros pourrait la surprendre, mais après tout, pourquoi pas, c’était lui le spécialiste.  « Un rhino tout seul dans un salon. Le soir, tu rentres, c'est le bazar total ! » Là, ça avait déjà un peu plus de sens et comme elle ne voulait pas ruiner la décoration de sa toute nouvelle raison, elle allait donc éviter d’en adopter un, déménager alors qu’elle n’avait même pas encore tout terminé ne lui plaisait pas plus que ça. Etonnant, non ? « Voilà pourquoi je vais m’abstenir, mais merci de ta proposition. » Encore une fois, c’était avec un sourire malicieux qu’elle avait prononcé ces mots, profitant avec bonheur du sens de l’humour plutôt prononcé d’Abraham qui était pourtant tout à fait capable de redevenir sérieux en une fraction de secondes pour lui donner des explications sur l’espèce qu’ils venaient de rencontrer. « Les rhinocéros blancs broutent de l'herbe. Contrairement aux noirs qui mangent plus des feuilles. » Pour le coup, Leighton était totalement persuadée qu’elle aurait oublié demain cette information, mais sur le coup, elle était tout de même vachement impressionnée par les connaissances du jeune homme. Etait-il capable de lui ressortir tout ça par rapport à chacune des espèces présentes dans le zoo ? En fait, il était un dictionnaire animalier à lui tout seul. « Sinon ton chat, il s'appelle comment ? Vu que tu as dit que tu en avais un. » L’histoire du chat… Encore un grand moment. Leighton en avait cherché un dès qu’elle était arrivée à Pasadena pour ne pas se sentir trop seule chez elle mais jamais elle n’avait imaginé qu’elle parlerait de sa petite boule de poil à Abraham. Comme quoi, ne jamais dire jamais. « En fait c’est un bébé chat, je viens juste de l’adopter. Il est blanc et noir, un peu comme une vache mais en plus mignon bien sûr. Je l’ai appelé Winnie. Je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours voulu avoir un chat et puis je n’aime pas trop être seule. » Comment réussir à faire deux faux pas en une explication. Le premier parce qu’adopter un chaton alors qu’on projetait de partir en voyage dans peu de temps était un peu stupide, signe donc que son départ ne serait pas immédiat, contrairement à ce qu’elle avait voulu lui faire croire mais aussi parce qu’elle venait d’avoir qu’elle était en solitaire dans sa grande maison et c’était quand même super pitoyable. Tant pis, avec un peu de chance, il ne la jugerait pas trop sévèrement.  « Alors Leighton, tu veux voir quoi maintenant ? Dauphin ou bien les singes ? » Pour le coup, il ne lui avait pas demandé de faire un choix trop difficile, les singes étaient tout de même assez banales et pouvaient être vus dans n’importe quel zoo digne de ce nom, si elle pouvait les éviter, ça ne serait que bénéfique. « Les dauphins ! » S’exclama-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme. Elle avait hâte de poursuivre leur périple.

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mot doux de Invité ► un Ven 14 Aoû - 20:48
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Abraham devait avouer qu'il avait déjà vu meilleure actrice que Leighton. Mais son petit numéro le faisait plutôt rire à vrai dire. Car bien évidemment, il ne prenait pas au premier degré les propos de la demoiselle. Si elle n'appréciait pas sa compagnie, elle n'aurait jamais accepté ce rendez-vous. Autant dire qu'elle n'était pas crédible et qu'en une phrase, le blondinet pouvait faire capoter tout le jeu d'actrice de Leighton. Mais, il en le fit pas, trouvant ça plutôt marrant. D'ailleurs, il décida de rentrer dedans et pas qu'un peu même. « Si ma compagnie te dérange tant, je peux demander à un guide de continuer à te faire la visite du zoo. » Fit-il en prenant un air innocent, car lui non plus n'était pas sérieux dans ses paroles. Ce qu'il appréciait chez la jeune femme, c'était ce côté humoristique. Elle essayait d'être crédible, mais pas besoin d'être bien intelligent pour vite deviner qu'elle ne faisait que plaisanter. Continuant la conversation sur le ton de l'humour, les deux imaginèrent alors ce que cela serait pour eux, s'ils échangeaient leur boulot. Bien que le blond venait d'émettre quelque doutes quant à ses qualités de journalistes, doutes qu'il continua à garder, il se sentait légèrement plus à l'aise pour écrire un article après les dires de Leighton. Cela ne semblait pas sorcier, même plutôt facile à l'entendre dire. Peut-être parce qu'elle faisait ce métier aussi. Leighton ne semblait pas être non plus une débutante, ce qui renforça le sentiment de facilité en l'écoutant. Car pour elle, c'était simple. Bien qu'elle devait rencontrer certaines difficultés lorsque le jeune homme y repensait. Ecoutant sa réponse, Abraham haussa un sourcil, se demandant alors si elle ne se moquait pas un peu de lui. Car de là qu'un enfant écrive un article, cela ne devait pas être aussi simple. Le blond avait dit que c'était un jeu d'enfant, car l'expression le voulait ainsi, mais il se doutait bien que c'était pas à la portée d'une simple gamin non plus. « Dis ? Tu .. ne te moquerais pas de moi par hasard ? » Demanda-t-il avec un sourire sur ses lèvres, ne voulant pas faire comprendre à la demoiselle que cela le dérangeait. Abraham ne put s'empêcher de souligner le fait que la jeune femme avait une nièce. Mais étais-ce vrai ou bien simplement un exemple ? Il aurait aimé lui poser la question, mais il se retenue, ayant peur d'être indiscret avec sa question. Il avait tort, vu que Leighton s'intéressa à sa famille et plus précisément à son frère et ses soeurs. Elle s'était souvenue qu'il avait une soeur enceinte, ce qui lui fit plaisir, lui avouant alors qu'il avait une deuxième soeur. « Très dur. J'ai dû supporter leurs défilés de mode, la mauvaise odeur que dégage tout leur cosmétique. C'était affreux ! » Avoua-t-il en essayant de garder son sérieux, mais malheureusement cela ne dura que quelques secondes, se mettant rapidement à rire. Car bien évidemment, il ne le pensait pas. Il adorait énormément ses deux soeurs, autant l'une que l'autre. Ce n'était pas le genre de personne à avoir des préférences pour telle ou telle personne. Il en vint alors à parler de son petit frère, le seul et l'unique. « Heureusement j'ai un frère, le benjamin de la famille. » Abraham eut l'envie d'ajouter que son petit frère avait participé à une compétition régionale de natation, mais s'abstint de le dire, ne voulant pas se montrer vantard. Il était tellement fier de lui, de ce qu'il était devenu. La conversation devint alors un peu plus sérieuse, Leighton parlant alors de son envie de voyager pour se sentir bien. Abraham comprenait très bien, même si lui était totalement différent d'elle. D'après certaines personnes, les différences rapprochaient les individus. Bien qu'aujourd'hui, le blondinet se rendait compte que les différences étaient synonyme d'exclusion. Heureusement, il y avait un tas d'exceptions à cette vision. Mais une question lui brulait les lèvres. Certes, la jeune femme aimait sa liberté, mais avait-elle déjà goûté à une vie posée ? Même si cela pouvait être déplacé de sa part, Abraham ne se gêna pas de lui poser la question, espérant que la demoiselle n'y prendrait pas trop mal. « Simple curiosité. Tu n'as jamais envisagé de te poser quelque part tout en gardant ta liberté ? » Il posa sa question accompagnée d'un sourire pour que ça passe mieux. Continuant sur la lancée des questions, Abraham fut légèrement surpris de celle que venait de lui poser Leighton. A vrai dire, cette question, on lui avait déjà posé par le passé, les profs aimant bien savoir l'avenir envisagé par les élèves. En tout cas, cela n'en restait pas moins une très bonne question. « Dans dix ans ? Cela va peut-être te paraitre ringard, mais je me vois toujours à Pasadena avec ma propre famille. Avec une femme et des enfants. Tu sais .. j'ai adoré élever mon frère et mes deux soeurs, mais j'aimerai d'avantager élever mes propres enfants. » Avoua-t-il en essayant de garder une expression joviale sur son visage. Sans vraiment sans rendre compte, Abraham venait d'avouer à Leighton qu'il avait élevé son frère et ses deux soeurs et que ce ne fut pas ses parents qui l'avaient fait. Enfin, ils les avaient élevés, mais pas jusqu'à la fin, la vie ayant été bien trop courte pour eux, malheureusement d'ailleurs. « Et toi ? Tu te vois où dans dix ans ? Peut-être en train d'explorer une pyramide en Egypte pour l'un de tes articles. » Fit-il avec une légère pointe d'humour, ne voulant pas se montrer vexant. Mais connaissant la jeune femme, elle allait prendre cela au second degré, ayant le sens de l'humour. Malgré cette touche d'humour, la conversation n'en resta pas moins sérieuse, les deux parlant alors d'un problème réel de la société : le travail. Un sujet sur lequel il ne semblait pas être d'accord. Tout du moins au début car en vue des propos de la demoiselle, Abraham ne voyait plus grand chose à contredire, partageant son point de vue. « Je suis d'accord avec toi. Il faut trouver un juste-milieu. Et puis, chaque cas est différent, tout dépend de pleins de facteurs. » Fit-il avant de se concentrer sur la visite du zoo, l'emmenant dans un premier voir les koalas, lui offrant même l'opportunité de leur donner à manger. Après quoi, direction les rhinocéros blancs pour voir les bébés principalement. En chemin, Abraham apprit que la demoiselle avait peur des serpents et des araignées. Celle-ci se montra plus forte qu'elle ne l'était, disant qu'elle avait la ceinture noire en judo. Mais le blond eut du mal à la croire, son instinct ne l'ayant pas trompé. Elle venait de se faire griller, ce qui semblait amuser le jeune homme qui ne put s'empêcher de rire. Arrivant devant les rhinos, il laissa Leighton observer les bébés avant de lui demander si elle ne voulait pas en adopter un. Cela ne paraissait pas trop la brancher et Abraham pouvait que la comprendre. Un rhinos dans une maison, direct le bazar. Refusant la proposition du blond, avec humour, Abraham apprit alors qu'elle avait un chaton. Un petit détail de rien de tout, mais cela montrait qu'elle aimait les animaux. Tout du moins les chats. Un point que le blond aimait chez les personnes. Plus il en apprenait sur elle, plus elle lui plaisait. Ce qui en soit n'était pas très bon pour lui vue que la dernière fois qu'il était tombé réellement amoureux d'une fille, celle-ci lui avait brisé le coeur en mille morceaux, comme dans les comédies romantiques. Quoiqu'il en soit, il ne se priva pas pour en savoir un peu plus sur ce fameux chaton qu'elle avait. Winnie ? Il trouvait le prénom mignon, esquissant alors un large sourire. « Winnie comme Winnie l'ourson ? » Demanda-t-il en rigolant doucement avant de reprendre la parole. « En tout cas, je trouve que c'est un adorable prénom pour un chaton. Malgré le fait que les chatons noir et blanc soient répandus, je les trouve tellement craquants ! » Après les rhinos, deux choix s'offrirent à la demoiselle : les singes ou dauphins. Celle-ci choisit les dauphins. Très bon choix, Abraham trouvait ces animaux fascinants et tellement majestueux surtout lorsqu'ils faisaient un spectacle devant une centaine de personnes. « Direction les dauphins alors ! D'ailleurs .. tu as déjà eu l'occasion d'en voir de très près ? » Demanda-t-il alors qu'il la conduisit à l'endroit où se trouvaient les dauphins. Regardant alors sa montre, il remarqua que c'était l'heure de leur petit entrainement pour un futur numéro, cela donnant alors une petite idée au jeune homme. Les deux ne tardèrent pas à arriver à l'espace réservé à cette espèce. « Ne sont-ils pas magnifiques hein ? » Demanda-t-il lorsque deux dauphins se mirent à sauter en l'air, faisant une figure avant de retomber dans l'eau. Abraham aimait souvent passer du temps avec eux, ceux-ci étant amusant et émouvant parfois. Il avait l'impression de les comprendre et réciproquement. Abraham ouvrit alors le portillon qui était réservé aux membres du personnel, voulant que Leighton soit le plus proche possible d'eux.
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mot doux de Invité ► un Dim 23 Aoû - 19:17

Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même.

ft. Abraham D. Wilcox


« Un sourire coûte moins que l’électricité mais donne autant de lumière. »
Le mot amusement était presque sorti du vocabulaire de Leighton ces derniers temps. Tout ce qu’elle avait voulu, avant toute chose, c’était s’occuper l’esprit, toujours avoir quelque chose en tête d’urgent ou de sérieux pour ne pas se laisser trop de temps libre pour réfléchir. Elle craignait ce qu’elle pourrait s’infliger à elle-même si elle se donnait du temps pour cogiter et la suite des événements lui avait prouvé qu’elle avait certainement eu raison. Certes, la position dans laquelle elle était actuellement n’était pas idéale, mais c’était toujours mieux que de sombrer dans l’alcoolisme ou d’avoir des pensées suicidaires. Avec Abraham, elle retrouvait cette innocence presque enfantine qu’elle avait eu avant que ce drame ne la touche et elle ne pouvait mentir, c’était vraiment très agréable même si ça la déstabilisait légèrement. « Si ma compagnie te dérange tant, je peux demander à un guide de continuer à te faire la visite du zoo. » En plus, il entrait dans son jeu, c’était terrible… Il avait totalement tort de faire ça, Leighton adorait s’amuser, même si elle l’avait un peu oublié ces derniers temps, et lorsqu’elle tombait sur quelqu’un d’un peu ouvert qui semblait apprécier également de sortir d’un sérieux un peu trop présent, elle ne pouvait s’empêcher de sauter sur l’occasion de rigoler un peu. C’était tellement simple avec lui. « Oh oui, s’il te plait, tu serais adorable de faire ça. » Il ne la croirait pas bien sûr, et évidemment, elle le retiendrait avant qu’il ne se soit fait habilement remplacé par un collègue, mais elle ne voulait pas rendre les choses trop faciles pour lui, et elle n’était pas du genre à supplier à genoux un garçon de rester en sa compagnie, elle avait bien trop d’égo pour ça. Et heureusement, Abraham, de son côté, semblait être un garçon simple, sans prise de tête, qui n’avait pas trop l’esprit de compétition. Parfait, ça créait un juste milieu entre eux. « Dis ? Tu... ne te moquerais pas de moi par hasard ? » Waw, quelle perspicacité Sherlock Holmes, si jamais il cherchait une reconversion professionnelle, elle en avait une toute trouvée à lui suggérer, à tous les coups, il ne serait pas réfractaire à l’idée et puis elle avait toujours rêvé de sortir avec… Non, absolument pas, elle ne voulait rêver de sortir avec personne, ni Abraham ni personne d’autre. Pour cacher son trouble soudain, elle s’embarqua de nouveau dans le jeu avec un enthousiasme presque louche. « Moi ?! Mais pas du tout ! » S’écria-t-elle avec des mimiques trop exagérées pour être honnêtes. Bon, d’accord, elle se moquait un peu, mais ce n’était pas si mal que ça, il fallait bien s’amuser de temps en temps et avec Abraham elle adorait ça encore davantage. Dommage pour lui, il allait avoir du mal à se débarrasser d’elle désormais. D’autant plus qu’ils en étaient aux confidences maintenant, échangeant des anecdotes et en apprenant plus sur leurs familles respectives, c’était un moment que Leighton appréciait vraiment. « Très dur. J'ai dû supporter leurs défilés de mode, la mauvaise odeur que dégage tout leur cosmétique. C'était affreux ! » La jeune fille esquissa un sourire attendri. Visiblement, c’était le genre de garçon qui devait être prévenant avec ses deux sœurs, en tout cas, il en avait l’air. Elle aurait aimé bien aimé voir comment il se comportait en famille, il devait être vraiment mignon… Mais il fallait surtout qu’elle arrête de se faire des films, ils n’étaient rien de plus que de vagues connaissances. C’était en tout cas ce qu’elle cherchait à se dire. « Mais quel cliché ! » Se crut-elle obligée de lui faire remarquer. « Toutes les filles ne s’intéressent pas à ce genre de choses, le maquillage à la truelle ce n’est pas trop mon délire. » En vérité, même si Leighton aimait être un minimum féminine, elle adorait la simplicité avant tout et essayait de ne pas se compliquer la vie avec un maquilla trop voyant et des talons de trente-cinq centimètres. Le fait qu’elle cherche à ne pas se faire remarquer y était sans doute pour quelque chose également. « Heureusement j'ai un frère, le benjamin de la famille. » Famille nombreuse donc, comme la sienne, c’était chouette de grandir entouré par d’autres enfants. Leighton avait adoré son enfance et la regrettait presque à l’heure actuelle. Elle était heureuse que quelqu’un ait connu la même chance qu’elle et apparemment, il avait l’air de l’avoir plutôt bien vécu.

Les sujets de conversations s’enchainaient sans qu’il n’y ait de véritable blanc dans la conversation, pas comme lors de leur deuxième rencontre dans les bureaux de la journaliste en tout cas. En même temps, cette fois, elle avait décidé de laisser se faire les choses, sans tenter d’empêcher un éventuel danger. Elle n’allait pas jusqu’à accorder sa confiance pleine et entière à Abraham, ça aurait été de la folie de sa part, mais elle ne pouvait pas se permettre de repousser constamment les gens, ça ne lui apporterait rien de bon pour l’avenir, elle s’en rendait compte à présent. « Simple curiosité. Tu n'as jamais envisagé de te poser quelque part tout en gardant ta liberté ? » La jeune femme leva un sourcil interrogateur, elle trouvait les deux propositions un peu contradictoires… S’enfermer en gardant sa liberté, ce n’était pas forcément possible, si ? Quoi que… Peut-être que si en définitive, elle pouvait toujours voyager en ayant un chez-elle attitré, une véritable maison dans laquelle elle pourrait venir se ressourcer lorsqu’elle en avait besoin. Mais si elle continuait ses voyages elle ne serait jamais véritablement posée… « Je n’y avais jamais vraiment réfléchi. Pour l’instant, je veux simplement continuer à voyager… Mais si je dois me poser un jour, ce sera sûrement ici, à Pasadena, c’est le seul endroit au monde où je supporte de rester plus de deux mois sans avoir envie de me pendre… » Ce qui était un peu, surtout grâce à sa famille et à ses proches, mais aussi parce qu’elle avait dans ces lieux des tonnes de souvenirs importants pour elle qu’il était difficile d’ignorer. « Je plaisante, bien sûr, je ne suis pas suicidaire. » S’était-elle hâtée d’ajouter de peur que le jeune homme la prenne pour une véritable dingue. Elle n’avait jamais vraiment eu envie de se donner la mort, même après tout ce qui lui était arrivé, autant ne pas commencer maintenant à donner aux gens l’envie de la faire interner. Toutefois, elle savait qu’il ne serait pas ravi de sa réponse. Pour une raison qu’elle ignorait, Abraham semblait attacher beaucoup d’importance à un changement d’avis possible sur cette envie maladive de voyager. Elle aurait eu tort de lui faire croire qu’elle pouvait faire une croix dessus, ce n’était pas possible. « Dans dix ans ? Cela va peut-être te paraitre ringard, mais je me vois toujours à Pasadena avec ma propre famille. Avec une femme et des enfants. Tu sais... j'ai adoré élever mon frère et mes deux sœurs, mais j'aimerai d'avantager élever mes propres enfants. » C’était charmant et de ce qu’elle en savait d’Abraham, ça n’avait rien d’étonnant. Il était ce nounours guimauve, adorable et certainement digne d’être aimé, il ne devait pas avoir de mal à rencontrer des gens, à connaitre plein de monde à Pasadena et à se faire apprécier de tous. Il y avait des personnes comme ça, pour qui la socialisation semblait tellement facile. Pour Leighton ce n’était malheureusement pas aussi simple. « De ce que je sais de toi, ce n’est pas étonnant. » Commença-t-elle sans trop savoir dans quoi elle s’embarquait. « Je suis sûre que tu serais formidable avec des enfants. » Elle avait bien volontairement évité le terme de père ou de papa, elle ne voulait pas du tout avoir l’air de la trentenaire psychopathe qui veut mettre la main sur tous les hommes libres possibles pour avoir des enfants à tout prix. Horloge biologique ou non, elle avait autre chose en tête pour son avenir. « Et toi ? Tu te vois où dans dix ans ? Peut-être en train d'explorer une pyramide en Egypte pour l'un de tes articles. » Et visiblement, Abraham avait en tête la même idée qu’elle puisqu’il semblait également déterminé à savoir ce qu’elle prévoyait pour la suite. Sa plaisanterie ne tombait pas vraiment à côté de la plaque, elle n’avait pas spécialement prévu de changer son rythme de vie, pour le moment, il lui convenait, même si elle avait dû le mettre entre parenthèses. « J’ai tendance à aimer vivre le moment présent sans trop penser à l’avenir. » Merci Shiloh pour ce superbe cadeau, elle pouvait franchement le remercier pour lui avoir fait perdre totalement goût à la vie, elle n’avait pas mérité ça, c’était une certitude, mais il s’était chargé de décider à sa place et maintenant elle était incapable de se projeter dans le futur, elle tentait de fuir de potentiels rêves. « Mais je crois que j’aimerais bien devenir mon propre patron, choisir moi-même mes projets, ce que je dois faire et quand je dois le faire… Je pourrais vendre mes articles au plus offrant tout en étant la seule à décider… Mais c’est un peu utopique pour le moment. » Si elle voulait parvenir à réaliser une telle chose, il faudrait d’abord qu’elle soit vraiment connue et renommée dans le milieu, sinon personne voudrait lui acheter ses articles et elle ne pourrait certainement pas vivre de cette activité. De toute façon, ce n’était qu’un rêve lointain et ce n’était pas en s’enfermant à Pasadena qu’elle allait réussi à s’en approcher, bien au contraire. « Je suis d'accord avec toi. Il faut trouver un juste milieu. Et puis, chaque cas est différent, tout dépend de pleins de facteurs. » En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, ils avaient réussi à se mettre d’accord, ça faisait presque peur. Mais Abraham marquait de nouveau un point, il pouvait débattre sans se plier à son avis simplement parce qu’elle était journaliste et qu’argumenter était son sport favori. Un bon point supplémentaire pour lui.

Comme à leur habitude, ils étaient totalement capable de passer d’un sujet un peu tendu à quelque chose de plus simple et c’était avec plaisir que Leighton abordait le sujet de son chaton, elle venait tout juste de l’avoir mais s’y était très rapidement attachée. Elle avait eu besoin de sa compagnie et sa présence était aussi rassurante qu’agréable. En plus, contrairement à un chien, un chat ne demandait pas trop d’entretien ni d’attention, c’était tout juste s’il réclamait des câlins quand elle rentrait le soir, il se contentait bien souvent d’un miaulement de bienvenue du haut du buffet de l’entrée d’où il pouvait guetter les allées et venues des passants grâce aux fenêtres qui lui faisait face. Dans les premiers temps, elle avait dû l’aider à monter jusque-là, il n’en était pas tout à fait capable. Désormais, il semblait gagner de l’assurance et de la force, il avait déjà énormément grandi depuis qu’elle en avait obtenu la garde et elle le regardait évoluer comme un jeune parent enthousiasmé par les progrès de son nouveau-né. « Winnie comme Winnie l'ourson ? » La jeune fille laissa échapper un éclat de rire. Le choix paraissait effectivement un peu étrange et surtout particulièrement enfantin, mais elle trouvait ça adorable et elle y avait tout de suite pensé quand elle avait vu le chaton, ce n’était quand même pas de sa faute… Peut-être un peu quand même, mais elle assumait pleinement son choix. « Tout à fait ! Si tu le voyais… Ça lui va comme un gant, je trouve. Il a l’air d’aimer, en tout cas. » Elle avait eu envie de lui demander s’il trouvait ça mignon comme nom, mais connaissant sa trop grande franchise, elle avait préféré s’abstenir. Heureusement, comme d’habitude, Abraham sembla lire dans ses pensées et vola à son secours sans qu’elle ait besoin de prononcer la moindre parole pour l’y inciter, c’était vraiment chouette de sa part. « En tout cas, je trouve que c'est un adorable prénom pour un chaton. Malgré le fait que les chatons noir et blanc soient répandus, je les trouve tellement craquants ! » Et le sien était particulièrement craquant… Enfin, dans l’esprit de la jeune femme qui le mettait forcément sur un piédestal. Après tout, c’était son chat à elle, il fallait bien qu’elle soit un peu gaga et admirative. Elle ne se lassait pas de l’être depuis qu’elle l’avait ramené à la maison, tous les jours, il trouvait un nouveau moyen de l’attendrir alors ce n’était pas vraiment de sa faute… Ou presque pas. « Merci ! C’est vrai que je n’ai pas fait dans l’originalité mais j’ai flashé sur lui dès l’instant où je l’ai vu. Tu sais, ce n’était pas juste un caprice, je cherchais un chat depuis mon arrivée à Pasadena mais je n’avais pas vraiment eu ce coup de cœur, je suis heureuse de l’avoir trouvé, il est génial. » A croire que ce n’était pas vraiment d’un chat qu’elle parlait mais ça n’avait pas d’importance, elle savait qu’Abraham adorait les animaux et ce n’était donc pas lui qui la jugerait pour les sentiments qu’elle pourrait potentiellement éprouver à l’égard d’un simple chat. Elle ignorait si, de son côté, il avait également adopté un animal mais avait peur d’être stupide si elle posait la question. Après tout, il s’occupait déjà d’animaux toute la journée, ce n’était pas pour rentrer chez lui en en prendre d’autres en charge… Quoi que c’était tout de même possible. « Direction les dauphins alors ! D'ailleurs... tu as déjà eu l'occasion d'en voir de très près ? » Leighton se creusa la tête comme si cette question était l’une des plus compliquées qu’on ait pu lui poser. Pourtant, ce n’était pas le cas, mais faire rejaillir d’anciens souvenirs n’était pas si simple compte tenu du nombre qu’elle avait tenté d’occulter depuis sa séparation brusque et douloureuse, elle faisait ce qu’elle pouvait pour éviter d’oublier les souvenirs heureux mais malheureusement son cerveau avait parfois beaucoup de mal à faire la différence. « Je crois que mes parents m’avaient emmenée nager avec les dauphins quand j’étais gamine… On était parti en vacances aux Bahamas ou un truc du genre… Je ne m’en souviens plus beaucoup, ça craint. Je suis sûre que c’était quelque chose d’inoubliable, mais j’ai tendance à avoir une très mauvaise mémoire. » Elle était presque désolée d’être aussi nulle, elle n’avait probablement pas à l’être, mais c’était plus fort qu’elle, elle s’en voulait cruellement d’oublier des choses importantes. Ses parents avaient sûrement voulu réaliser un rêve de gosse, toutes les petites filles avaient un jour demandé à leurs parents ce genre de choses. Elle l’avait eu mais l’avait complètement occulté. Quel dommage. Mais elle n’allait pas non plus se lamenter, au lieu de ça, elle suivi Abraham qui la fit passer par l’entrée des employés pour qu’elle puisse s’approcher du bassin. Leighton ouvrit forcément des yeux émerveillés, faisant ressurgir instantanément son âme d’enfant. « Ne sont-ils pas magnifiques hein ? » Sans voix, la jeune femme ne put qu’hocher la tête, véritablement impressionnée parce qu’elle voyait. Si tout le reste de la visite devait se dérouler de cette façon, elle ressortirait probablement du zoo sans être capable de prononcer la moindre parole ce qui serait tout de même assez triste. Elle passait vraiment un très bon moment en compagnie d’Abraham. Et ce n’était pas terminé.

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mot doux de Invité ► un Mar 25 Aoû - 13:56
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Le courant passait plutôt bien entre les deux jeunes gens. Et pour cause, ils semblaient adorer se taquiner l'un et l'autre. Comme pour le fait que la brunette ne voulait pas de sa compagnie, Abraham proposant alors un autre guide. Un vrai ce coup-ci. Car oui, en théorie, le jeune homme n'était pas vraiment un guide. Il travaillait dans le zoo de Los Angeles en tant que soigneur. Le blondinet ne manqua pas alors de discerner une pointe de moquerie dans les propos de la journaliste, celle-ci niant les faits. Mais pas besoin d'être un bon détective ou bien avoir un détecteur de mensonge pour voir qu'elle ne disait pas la vérité. Ce qui paraissait amuser le jeune homme, voyant que la comédie n'était pas vraiment le truc de Leighton. Une carrière d'actrice pour elle n'était pas vraiment à envisager, sauf si elle prenait des cours. « Mouais !  » Lança-t-il avec un ton suspectant. Il ne la croyait pas et le lui fit plutôt bien comprendre avec le ton de sa voix. La conversation prit alors un tournant des plus inattendues en soit, vu que les deux jeunes gens se mirent alors à parler de leur vie privée. Abraham était en train d'évoquer sa vie avec ces deux soeurs, Leighton lui ayant demandé si ce n'était pas trop difficile de vivre avec deux soeurs. En réalité, Abraham avait eu beaucoup de plaisir à vivre avec elles, même si tout n'avait pas été tout rose. Ce qui était en soit, normal. Parlant alors de maquillage et de défilé de mode, la brunette ne put s'empêcher de faire un commentaire, lui répondant alors qu'il tombait dans les clichés. Il le savait très bien. La plus grande de ses deux soeurs n'était pas vraiment à se mettre une tonne de maquillage ni à chercher pendant deux heures la tenue parfaite. Contrairement à la plus petite de ses soeurs. Mais il avait dit ça surtout pour s'amuser, pour le fun. Leighton confia alors qu'elle n'était pas vraiment ce genre de fille, que se foutre tout un tas de maquillage sur soi, n'était pas son trip. Et cela se voyait, son visage parlait de lui-même. « J'ai remarqué ça que tu n'étais pas fan de maquillage. Ne vois pas là un reproche, au contraire. Perso, je n'aime pas les femmes qui se mettent une tonne de maquillage, de rouge à lèvres. Je ne trouve pas ça très naturel. » Avoua-t-il avant d'ajouter : « Et si tu veux mon avis, tu es bien plus jolie comme ça que si tu aurais de la peinture sur le visage. » Conclut-il en riant nerveusement, se sentant mal à l'aise de lui avoir avoué qu'il la trouvait jolie. Il essaya de se reprendre en revenant sur le mot peinture. « Car pour moi, le maquillage, c'est comme de la peinture. » Après tout, la plupart des maquillages puaient autant que la peinture non ? Bon ok, Abraham exagérait peut-être un peu. Bien qu'ils continuaient à rire sur des sujets sérieux, lorsqu'ils en vinrent à parler boulot, puis plus ample dans la vie privée, autant dire que l'humour s'effaçait peu à peu. Le blondinet avait osé poser une question assez indiscrète en soit. Mais cela ne semblait pas avoir trop dérangé la brunette qui lui répondit. Abraham écouta avec attention la journaliste expliquant qu'elle n'avait pas vraiment songé à se poser un jour tout en gardant sa liberté. Celle-ci préférait continuer à voyager. Mais si elle devait se poser un jour, cela serait à Pasadena. Il lui aurait bien demandé pourquoi, mais il avait déjà la réponse. Abraham ne put s'empêcher, malgré tout, d'exposer son point de vue quant à sa propre situation. Cela pouvait très bien rassurer la jeune femme quant à ses libertés. « Je vois .. Tu sais, le fait que je travaille dans une autre ville que Pasadena, me permet de garder une certaine liberté. J'ai l'impression que me sentir libre dû au fait que je travaille ici. Après, tu vas me dire, Los Angeles, Pasadena, ce n'est pas très loin. Mais assez pour que je me sens libre. » Finit-il en lui adressant un simple sourire. Selon lui, on pouvait très bien avoir une maison tout en étant libre. Il fallait simplement faire comme lui, travailler dans une autre ville. Après, Abraham avait remarqué que la brune aimait voyager et pas à de courtes distances. Alors se poser allait lui être difficile, mais pas impossible non plus. Il n'avait pas manqué de rire doucement lorsqu'elle avait précisé qu'elle n'était pas suicidaire. Le blond s'en doutait. La journaliste en vint à lui poser une question que l'on pouvait entendre souvent lorsque l'on était à l'école principalement. Les professeurs demandaient souvent aux élèves comment ils voyaient leur avenir. Aujourd'hui, sur le plan professionnel, Abraham n'avait plus vraiment d'ambition Tout lui convenait. Mais sur le plan personnel, c'était une toute autre histoire. Il voulait avoir une famille, cela semblait être le désir le plus cher pour l'instant. Cela pouvait s'avérer être simpliste, mais il n'avait pas de petite amie et encore moins d'enfants pour l'heure et il approchait dangereusement de la quarantaine. Autant dire que ses envies se comprenaient parfaitement. D'ailleurs, sa réponse n'étonna pas Leighton, celle-ci expliquant alors qu'il serait formidable avec des enfants. A vrai dire, et bien qu'il avait réussi à élever son frère et ses soeurs, Abraham s'était toujours demandé s'il ferait un bon père. Mais les paroles de la brune le rassurèrent un peu. « Merci. Ca me touche énormément. » Cela faisait toujours plaisir d'entendre qu'on serait formidable avec des enfants, surtout lorsque l'on en désirait comme le blond. Le blond retourna alors la question à Leighton, se demandant bien ce qu'elle allait lui répondre. Bien sûr, il ne put s'empêcher de faire une légère pointe d'humour. Et il ne semblait pas avoir aussi tort qu'il l'avait pensé. Il trouvait ça ambitieux de vouloir être son propre patron, mais pas impossible dans le cas de Leighton. Il ne manqua pas de le lui dire. « En gros si je te suis .. Tu voudrais monter ta propre agence de presse ? Honnêtement, je pense que c'est plausible dans ton cas. Pour le peu que je connaisse de toi, tu as l'air d'être une personne passionnée par son travail, qui n'hésite pas à le faire passer avant sa vie privée. Tu es vraiment à fond dans le journalisme et puis pour le peu d'articles que j'ai lu, tu écris plutôt bien. Même quand tu ne connais pas trop le sujet. » Finit-il par dire en rigolant, faisant référence à l'article qu'elle avait rédigé sur le zoo en l'interviewant. D'ailleurs, c'était grâce à cet article qu'ils s'étaient rencontré. Il n'avait pas manqué non plus de souligner le fait qu'elle vivait au jour le jour. Abraham avait l'impression que de plus en plus de personnes faisaient comme elle. Comme si la fin du monde approchait et que chaque minute de la vie était précieuse. En soit, même sans la fin du monde, chaque minute de la vie devait être précieuse. Ils continuèrent à parler de la société avant d'arriver au koala, première espèce d'animaux que le blond lui montra. Puis s'en suivit alors les rhinocéros, c'était plus pour les bébés là. Ils en vinrent également à parler du chat de la brune, celle-ci l'ayant appelé Winnie. Il trouvait ça plutôt mignon, se demandant alors s'il y avait un quelconque rapport avec Winnie l'ourson. Et il eut raison, ce qui le fit légèrement rire. Non pas qu'il se moquait d'elle. Il ne regardait plus les disney pour enfant, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne les aimait pas pour autant. « Tant qu'il aime, c'est le principal. Cela veut donc dire aussi que tu es fan de Winnie l'ourson ? » Demanda-t-il tout simplement par curiosité. Il ne manqua pas de souligner le fait qu'il trouvait adorable le prénom ainsi que la couleur noir et blanc n'étaient pas très originale. Dis ainsi, cela pouvait être un reproche, mais pas du tout. Non. Abraham trouvait chaque animal magnifique à sa manière. Certains n'étaient peut-être pas très beaux de l'extérieur, ce qui n'était pas le cas à l'intérieur. Comme les singes par exemple. Autant dire qu'ils n'avaient pas la beau gosse attitude. Mais on s'attachait rapidement à eux. « Tant qu'il te plait et que vous avez une belle complicité, c'est le principal je dis ! » Abraham pensait qu'avoir un animal de compagnie, n'était pas que pour ne pas se sentir seul. Il fallait bien le traiter, comme un être humain, et avoir une bonne complicité avec lui. Et connaissant la journaliste, cela devait être le cas avec Winnie. Après quoi, les deux jeunes gens s'en allèrent voir les dauphins, le blond demandant à la jeune femme si elle en avait vu de très près. Car voir un dauphin des gradins et le voir au bord de la piscine étaient bien deux choses différentes. Au bord de la piscine, on pouvait avoir un contact avec l'animal, ce qui rendait les choses encore plus magiques qu'elles ne l'étaient. Il ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle évoqua un sourire d'enfant, enfin plutôt ce qu'il en restait, avouant pas la même occasion qu'elle n'avait pas une très bonne mémoire. « Disons que tu as plutôt une mémoire sélective. Car il vaut mieux avoir une bonne mémoire en tant que journaliste je pense non ? » Demanda-t-il avant d'entrer dans le bassin par le portillon, s'approchant peu à peu des dauphins. La laissant admirer les animaux, il voulait avoir son impression quant à la beauté du spectacle. Abraham adorait venir voir les dauphins, leur donner à manger. Cela lui arrivait même parfois d'aller se baigner avec eux. L'absence de réponse de la brune, le blond prit ça pour un oui, lui proposant de faire un truc. « Je te propose que l'on aille se baigner avec eux. Il y a des combinaisons dans le cabanon là-bas. Et aussi des cabines pour se changer. Allez suis-moi ! » Fit-il, l'accompagnant jusqu'au cabanon qui était plus une réserve. Lui donnant alors une combinaison noire, comme la sienne d'ailleurs, il prit la direction d'une cabine pour se changer. Cela ne lui prit pas beaucoup de temps, sortant en premier. Mais il n'attendit pas longtemps avant de voir Leighton sortir à son tour, la trouvant plutôt jolie dans cette combinaison. « Ca te va super bien les combinaisons ! » Admit-il en sortant de la réserve, se dirigeant vers le bassin. Il ne mit pas longtemps non plus pour sauter dans l'eau, attendant que la brune fasse pareil.
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mot doux de Invité ► un Mar 25 Aoû - 17:43

Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même.

ft. Abraham D. Wilcox


« Un sourire coûte moins que l’électricité mais donne autant de lumière. »
Taquiner Abraham allait devenir son passe-temps favori s’il se prenait toujours aussi facilement à son jeu. Elle préférait être le bourreau que la victime ce qui était bien normal et il avait la gentillesse de la laisser faire sans broncher, ayant même l’air de s’amuser de ses boutades qui ne contenaient, certes, pas la moindre trace de méchanceté. En même temps, Leighton était foncièrement quelqu’un de sympathique, jamais elle n’avait voulu faire du mal volontairement à une autre personne de manière volontaire et ça ne serait probablement jamais le cas, si jamais elle devait sortir les griffes ce serait simplement pour se défendre, elle n’avait pas pour vocation de devenir une véritable peste. Elle savait pourtant qu’elle devait se méfier et qu’il y avait toujours quelqu’un pour profiter de la naïveté et de la gentillesse d’autrui, mais ça ne semblait pas être le cas d’Abraham, il semblait être bien au-dessus de tout ça. « Mouais ! » Son air suspicieux la fit rire, il feignait de la croire alors qu’elle devait avoir une crédibilité quasiment inexistante, c’était adorable de sa part et malgré tous les efforts de Leighton pour prôner le détachement vis-à-vis de ce garçon, elle devait remarquer qu’il marquait de plus en plus de points actuellement et elle avait bien du mal à garder ses distances, comme prévu. « J'ai remarqué ça que tu n'étais pas fan de maquillage. Ne vois pas là un reproche, au contraire. Perso, je n'aime pas les femmes qui se mettent une tonne de maquillage, de rouge à lèvres. Je ne trouve pas ça très naturel. » Observateur de nature ou l’avait-il regardée parce qu’elle lui plaisait ? Ce n’était probablement pas une question qu’elle devait se poser, de peur de ce que pouvait être la réponse. Car après tout, l’une comme l’autre ne pouvait être que décevante, soit il ne s’intéressait pas à elle ce qui était un peu vexant, soit il s’intéressait vraiment à elle et dans ce cas, elle serait forcée de se persuader que de son côté, il n’y avait rien du tout, ne serait-ce que la moindre attirance. Mais la question ne se posait pas et heureusement. « Et si tu veux mon avis, tu es bien plus jolie comme ça que si tu avais de la peinture sur le visage. » Argh, maintenant il lui faisait des compliments, la trouvait-il vraiment jolie ? Il avait tendance à dire ce qu’il pensait donc il y avait des chances que ça soit le cas, mais c’était quand même quelque chose de l’entendre prononcer ces paroles à haute voix et elle se sentit d’un seul coup affreusement mal à l’aise, comme si on venait de lui annoncer qu’elle avait une grave maladie incurable. Toutefois, elle tenta tant bien que mal de dissimuler sa gêne, pas forcément ravie à l’idée qu’il remarque son trouble pourtant relativement évident. « Merci, c’est très gentil. » Répondit-elle les joues rougissantes avant de reprendre la parole pour ne pas laisser le temps à un quelconque malaise supplémentaire de s’installer. « Je dois admettre que je ne trouve pas ça très joli non plus sur les autres filles, un visage naturel est tellement plus agréable à regarder. » Leighton n’avait jamais été attirée par les femmes ce qui ne l’avait jamais empêché de regarder ses congénères, il fallait bien qu’elle évite les fashion faux-pas que certaines pouvaient commettre et ce n’était qu’en se montrant observatrice qu’elle pourrait y parvenir. « Car pour moi, le maquillage, c'est comme de la peinture. » Jolie métaphore et il n’avait pas tort en quelques sortes, il servait avant tout à masquer la réalité ou à tenter d’enjoliver un détail du visage déplaisant aux yeux de sa propriétaire. Mais il était vraiment dommage que le maquillage des femmes soit rentré dans les mœurs. Elle-même ne coupait pas à la règle et continuait quand même à se comporter en femme. Un peu de mascara, du rouge à lèvre et le tour était joué. Mais il ne lui serait probablement pas venue à l’idée d’aller travailler sans rien porter sur son visage. Comme quoi, les habitudes avaient la vie dure. « Pas faux. » Reconnut-elle avec le sourire. « Mais le maquillage reste joli tout de même si on n’en abuse pas. » Elle appréciait certains aspects finalement, elle aurait simplement aimé qu’il soit un peu moins important aux yeux de la grande majorité de la population, tout simplement.

Rien à faire, Abraham ne semblait pas comprendre ce que signifiait son désir de liberté. Ce n’était pas simplement changer de ville qui l’intéressait ou parcourir des milliers de kilomètres en des temps record mais bien ne pas avoir d’attache nulle part, d’endroit où elle était sûre de devoir revenir de temps en temps pour s’occuper de certaines affaires. Tant qu’elle n’avait pas acheté de biens quelconques, elle n’avait rien à organiser, pas vraiment de factures à payer et c’était quelque chose qu’elle appréciait. Certes, elle avait sa grande maison à Pasadena maintenant, mais ce n’était que provisoire, tout du moins, elle l’espérait. « Je vois... Tu sais, le fait que je travaille dans une autre ville que Pasadena, me permet de garder une certaine liberté. J'ai l'impression que me sentir libre dû au fait que je travaille ici. Après, tu vas me dire, Los Angeles, Pasadena, ce n'est pas très loin. Mais assez pour que je me sens libre. » Effectivement, ce n’était pas très loin et si ça suffisait pour qu’il ait ce même sentiment de liberté, tant mieux pour lui mais c’était clairement insuffisant pour Leighton qui avait l’habitude des grands espaces et des voyages de plus de dix heures dans des avions immenses. Elle ne voulait pas faire l’aventurière prétentieuse qui prend de haut le garçon qui a toujours vécu au même endroit, pas du tout, elle trouvait génial qu’il soit capable de s’enthousiasmer de son univers et de ne pas s’ennuyer là où il était. « J’aimerais être comme toi. » Lui dit-elle avec une vraie sincérité. « Mais je pense qu’à la longue, ça ne me suffirait pas, j’ai vraiment besoin de bouger loin de chez moi, loin de tout, sinon je n’ai pas vraiment cette impression d’évasion… Je ne te demande pas de comprendre, chacun a sa propre façon de voir les choses. » Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. A dire vrai, elle trouvait vraiment étrange qu’il cherche à ce point-là à la convaincre qu’elle pouvait trouver le bonheur à Pasadena, comme s’il défendait sa ville natale sans prendre en compte que Leighton était née et avait grandi dans la même ville, elle la connaissait et l’appréciait donc tout autant. Durant ces dernières années, Pasadena n’avait pas tant changé que ça, elle reprenait doucement ses marques et s’y sentait toujours aussi à l’aise, elle savait simplement que ça ne durerait probablement pas. « Merci. Ça me touche énormément. » Son désir de fonder une famille était bien présent apparemment et elle ne pouvait que le comprendre. Du haut de ses trente ans, elle aurait dû avoir ce désir aussi et au fond d’elle-même, Leighton savait qu’elle aurait aimé y arriver, mais son avortement et sa rupture étaient un blocage qu’elle n’était pas capable de surmonter et elle préférait se convaincre qu’être seule était la seule solution pour qu’elle puisse retrouver une vie heureuse et paisible. « Et tu as déjà rencontré la future mère de tes enfants ? » Demanda-t-elle sans trop s’en rendre compte, réalisant seulement quelques secondes après avoir prononcé cette phrase qu’elle pouvait réellement porter à confusion mais également que ce n’était probablement pas du tout ses affaires. Elle avait un don assez particulier pour se mêler de ce qui ne la regardait pas. C’était plus fort qu’elle. « Tu n’es pas obligé de répondre, je ne veux pas être indiscrète. » Se hâta-t-elle d’ajouter, peut-être un peu tardivement. Ce n’était pas de sa faute si elle avait envie de savoir s’il avait une copine ou s’il était marié, après tout, ce rendez-vous ressemblait carrément à un rencard à ses yeux et elle voulait au moins être fixée et savoir si ça en était un ou pas du tout. Peut-être était-ce le bon moment pour fuir, à présent ? Elle venait de mettre les pieds dans le plat, en sautant à pieds joints. « En gros si je te suis... Tu voudrais monter ta propre agence de presse ? Honnêtement, je pense que c'est plausible dans ton cas. Pour le peu que je connaisse de toi, tu as l'air d'être une personne passionnée par son travail, qui n'hésite pas à le faire passer avant sa vie privée. Tu es vraiment à fond dans le journalisme et puis pour le peu d'articles que j'ai lu, tu écris plutôt bien. Même quand tu ne connais pas trop le sujet. » Ce n’était pas exactement ça son projet mais il était adorable d’essayer de la comprendre et de jouer les supporters, elle n’avait pas vu quelqu’un d’aussi enthousiaste pour son projet de vie que lorsqu’elle en avait parlé à ses parents. Alors forcément, le voir réagir comme ça la fit sourire. Il la connaissait plutôt mal et pourtant il avait confiance en ses capacités, c’était agréable de sentir que l’on pouvait se reposer sur quelqu’un. « En fait, je ne veux pas vraiment monter ma propre agence de presse, je veux être journaliste indépendante. C’est-à-dire que je choisirais mes propres voyages, quels articles j’écris, sur quels sujets de manière totalement libre et ensuite je les revendrais aux journaux ou aux agences de presse qui voudront bien me les acheter. Je serais à mon propre compte, si tu préfères. Mais je pense que pour arriver à une telle chose, il faut être vraiment connu dans le milieu du journalisme. Et mon plan B, c’est de réussir à vivre de mon blog, pour l’instant je n’ai pas assez de sponsors et je refuse certaines publicités que je juge inadéquate donc c’est difficile, mais je suis sûre que ça pourrait être possible. »Elle avait un peu monopolisé la conversation, elle s’en rendait bien compte, mais parler de son métier et de ce qu’elle voulait faire plus tard lui avait toujours beaucoup plus, elle aimait pouvoir l’expliquer et au moins elle avait trouvé un interlocuteur attentif qui essayait réellement de s’intéresser à ce qu’elle lui racontait. « Je te remercie de croire en moi, ça compte beaucoup. » Avoir confiance en elle était un peu ce qui faisait défaut à la jeune femme alors lorsqu’une tierce personne lui montrait qu’elle était sur le bon chemin et qu’elle faisait les bons choix, elle ne pouvait que s’en réjouir.

Jamais elle n’aurait pu supposer que son chaton deviendrait un sujet de conversation à part entière mais c’était vraiment mignon de voir qu’Abraham s’y intéressait. Elle était comme une maman en train de présenter son nouveau-né et elle se prêtait clairement au jeu, avouant à quel point elle craquait pour sa petite boule de poils pas forcément très bien élevée. « Tant qu'il aime, c'est le principal. Cela veut donc dire aussi que tu es fan de Winnie l'ourson ? » La jeune fille ne put que rire en entendant cette question. Fan de Winnie l’ourson ? Pas vraiment non, mais comme tous les enfants, elle avait eu pas mal l’occasion de le côtoyer que ce soit parce que son portrait été au fond de son assiette ou qu’elle voyait le dessin animé à la télévision. Elle le redécouvrait un peu avec ses neveux et nièces et elle avait eu cette idée un peu au hasard parce qu’elle trouvait ça adorable pour un chaton. « Non, pas vraiment, j’aimais juste le nom, il n’y a pas de raison particulière à ce choix. » Avoua-t-elle, se surprenant presque à regretter de ne pas avoir fait preuve de plus d’originalité. Mais Abraham ne lui avait probablement pas posé la question pour qu’elle l’impressionne avec ses connaissances mais simplement pour un savoir un peu plus, il n’était pas du genre à juger de cette façon. « Tant qu'il te plait et que vous avez une belle complicité, c'est le principal je dis ! » La jeune femme hocha vigoureusement la tête, tout à fait d’accord avec cette idée, elle adorait son chaton et se fichait que les gens n’aiment pas son prénom, sa taille ou sa couleur, elle l’avait choisi parce qu’elle l’avait aimé au premier regard et rien ni personne ne pourrait faire changer ça. Elle aimait donc beaucoup le point de vue du jeune homme qui était tout à fait en adéquation avec ce qu’elle ressentait. « Disons que tu as plutôt une mémoire sélective. Car il vaut mieux avoir une bonne mémoire en tant que journaliste je pense non ? » Une mémoire sélective… le terme la troubla car c’était exactement ce qu’il s’était passé après sa rupture avec Shiloh. Sa mémoire avait tout bonnement sélectionné tous les souvenirs trop douloureux pour qu’elle puisse les supporter et les avait bêtement et simplement supprimés, emportant avec elle certains bons moments en dommages collatéraux. Elle avait honte de pas avoir réussi à gérer ses problèmes d’une autre manière, mais d’un autre côté, c’était presque normal d’avoir eu autant peur de souffrir. « Ou alors du papier en quantité suffisante et de bons crayons. » Plaisanta-t-elle pour rompre le silence qu’elle avait bêtement laissé s’installer le temps de sa réflexion inattendue. Il n’était pas du tout le bon moment pour aborder ce sujet en particulier avec Abraham, elle n’avait d’ailleurs pas l’intention de le faire du tout, tout simplement, elle préférait largement profiter de ces bons moments et il lui offrait même des souvenirs tout neufs avec les dauphins, comment continuer à broyer du noir après ça ? Elle ne le pouvait pas. « Je te propose que l'on aille se baigner avec eux. Il y a des combinaisons dans le cabanon là-bas. Et aussi des cabines pour se changer. Allez suis-moi ! » La jeune fille poussa une exclamation de gamine surexcitée en sautillant sur place, à défaut de se jeter au cou d’Abraham pour le remercier, chose qu’elle avait été à deux doigts de faire il y a encore un instant. Il fallait vraiment qu’elle se calme, elle ne pouvait pas se comporter d’une manière si familière avec lui. Elle alla s’enfermer dans une petite cabine pour enfiler la combinaison noire et bien trop moulante qu’il lui avait donnée et dut se contorsionner dans tous les sens pour réussir à l’enfiler. Elle espérait que le muffin au chocolat de la veille ne se verrait pas trop sur ses hanches. Quand elle fut prête, elle ressortit de la cabine pour retrouver le jeune homme, qui, déjà changé, l’attendait. « Ça te va super bien les combinaisons ! » Encore une fois, elle rougit jusqu’aux oreilles, avec toujours cette même impression d’être sur une pente glissante. Mais lorsqu’elle osa un peu relever les yeux, elle constata que le contraire était tout aussi vrai, la combinaison mettait en valeur le torse du jeune homme et elle devait reconnaitre qu’il n’était pas mal du tout. « Merci, tu n’es pas mal non plus. » Avoua-t-elle à mi-voix, comme si elle avait peur que cette simple révélation suffise à changer la nature de leur relation. La Leighton craintive était de retour et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de jouer avec le feu, prenant même plaisir à ce rapprochement qui paraissait tout de même assez visible.

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Les deux jeunes gens semblaient partager le même point de vue sur divers sujets comme par exemple, le maquillage. Un sujet assez banal, qui avait découlé d'une conversation concernant la famille du blondinet. Celui-ci venait tout simplement d'avouer n'être pas très fan du maquillage. Surtout lorsque les filles en portaient trop, il trouvait ça horrible. Il ne manqua pas d'utiliser le terme peinture comme comparaison pour le maquillage. Malgré tout, il devait également avouer qu'une fille maquillé pouvait être assez mignonne. Il fallait savoir doser tout simplement. Et Leighton paraissait être du même avis que lui. Ce qui ne le surprit guère en soit. Il inclina sa tête légèrement en avant pour confirmer les dires de la brune. Mais les deux ne partageaient pas tout le temps, le même point de vue. Comme par exemple sur la vie que menait la journaliste. Non pas que le jeune Wilcox voulait la changer, mais il voulait lui montrer et lui faire comprendre que se poser quelque part ne signifiait pas non plus une perte de ses libertés. Mais celle-ci semblait croire que si. S'installer quelque part ne lui conviendrait pas sur le long terme. Changer de ville, comme le faisait Abraham, ne semblait pas lui suffire. Dans un sens, il pouvait la comprendre. Certaines personnes avaient besoin de sensations fortes, d'aventures. Et autant dire que ce n'était pas en restant à Pasadena qu'ils allaient avoir ça. Mais il peinait à comprendre qu'une personne n'avait pas envie d'avoir son petit nid douillé comme une maison. Tôt au tard, les gens finissaient pas se poser, pour diverses raisons. « Je comprends. Tu as besoin d'être loin pour te sentir libre. J'ai l'impression que tu souhaites être loin de Pasadena car il y a des gens avec qui tu as des soucis. Genre ta famille ou bien un ex .. C'est pour que cela que tu veux être éloigné. Comme ça, tu as une raison pour ne pas voir ces personnes. Mais ce ne sont pas mes problèmes donc je me tais, j'ai rien dis. » Fit-il en riant nerveusement, s'en voulant quand même de s'être immiscé dans la vie personnelle de Leighton. Cela ne se faisait pas et autant dire qu'il s'en voulait. Avec un peu de chance, cela n'allait pas être réciproque et il n'y aurait aucun impact sur leur relation, ni sur la visite guidée d'ailleurs. Mais il ne semblait pas être le seul à se montrer curieux dans la vie personnelle, vu que Leighton demanda au blond s'il avait rencontré une femme, s'il sortait avec quelqu'un. Cette question le fit légèrement rire, car à son âge, il n'avait pas eu beaucoup de relations amoureuses. « T'inquiètes pas, ce n'est pas un secret d'état ! Non, je n'ai pas rencontré la femme de mes enfants. Je suis tout bonnement célibataire, coeur à prendre. Dis comme ça, on dirait une pub ou bien un statut sur meetic ! » Plaisanta-t-il en esquissant un sourire à l'intention de la brune. Il aimerait bien trouver la perle rare, mais il avait tellement peur de l'amour, de se mettre en couple, que ça le freinait parfois avec les femmes. Il ne se sentait pas encore prêt à confier ce détail de sa vie à Leighton. Même si c'était du passé lointain et qu'il avait tourné la page, il n'aimait guère en parler. Car certaines blessures du passé pouvaient s'ouvrir à nouveau très facilement. Vu qu'elle lui avait posé la question, il ne voyait aucune objection pour qu'il la lui retourne. « Et toi ? Tu as rencontré quelqu'un ? Tu es en couple ou bien marié à vie à ta liberté ? » Ok la fin de sa question paraissait bien nulle comme farce, il voulait simplement faire un peu d'humour. En espérant qu'elle ne le prenne pas trop mal. Comme elle lui avait dit la dernière fois qu'ils s'étaient vus, Abraham avait parfois du mal à parler aux femmes. Surtout aux femmes qui lui plaisaient .. Il ne pouvait s'empêcher de faire des petits dérapages, un peu comme les ados. Après quoi, le blond essaya de comprendre les projets de la journaliste sur le plan professionnel. Au début, il avait cru qu'elle voulait ouvrir sa propre agence de presse, mais il avait tout simplement mal compris. Elle voulait faire ses propres articles sans patron pour les revendre aux journaux. L'idée paraissait envieuse aux yeux du jeune homme. « A ce que je comprends, c'est ambitieux comme projet. Mais pas impossible ! En tout cas, je croise les doigts pour ton projet et ton plan B. Tenir un blog, ça doit demander du temps quand même. Perso, je ne pense pas que je pourrais en tenir un, surtout si je dois vivre en comptant dessus. Je t'admire pour le coup ! » Avoua-t-il sur un ton des plus sérieux. Abraham pourrait tenir un blog sur les animaux, mais ce n'était pas vraiment son truc. Après tout, il fallait bien un peu de tout pour faire ce monde. Il esquissa un sourire lorsqu'elle le remercia de la confiance qu'il plaçait en elle. Abraham n'était pas un expert concernant les articles, mais pour ce qu'il avait pu lire de ceux de Leighton, il trouvait que c'était plutôt bon. Facile à comprendre, belle plume. En même temps que les deux parlaient, la visite continua son petit bout de chemin, s'arrêtant chez les koalas et les rhinocéros. Et ils en vinrent à parler du chaton de Leighton. Autant dire que cela restait dans l'ambiance de la visite non ? Voulant connaitre les origines du prénom du chaton, le blondinet pensait au début que cela venait du fait qu'elle était fan de Winnie, mais ce n'était pas du tout ça. Il n'y avait pas de raisons particulières. Un peu comme les prénoms parfois. Les parents d'Abraham avaient donné certains prénoms à leurs enfants au hasard, sauf lui qui était un hommage au président Abraham Lincoln. Le principal avec les animaux domestiques, c'était surtout la complicité qu'il y avait entre eux et leur maitre. Et en voyant le signe de tête que fit Leighton, cela semblait être le cas pour elle et Winnie. Pour le plus grand plaisir du blond qui n'aimait pas qu'on maltraite les animaux. Domestique ou pas. Arrivant au bassin des dauphins, Abraham voulait savoir si la brune avait déjà approché ces animaux-là, celle-ci confiant alors par la même occasion qu'elle n'avait pas une très bonne mémoire. Selon le jeune Wilcox, sa mémoire était plutôt sélective, car une mauvaise mémoire pour un journaliste, cela pouvait lui faire défaut, à son humble avis. Même si à en croire Leighton, ce qui comptait le plus, c'était avoir beaucoup de papier et des crayons de qualités. Haussant un sourcil, il se mit à rire. « C'est sûr que si la mine de ton crayon casse ou que tu n'as plus de papier, tu te retrouves légèrement dans le pétrin. » Conclut-il en riant doucement avant de lui proposer d'aller rejoindre les dauphins dans l'eau. C'était une expérience à vivre selon Abraham. Voir les dauphins d'un gradin était une chose, les toucher, nager avec eux en était une autre. La conduisant alors au cabines d'essayages, qui étaient plus pour se changer, lorsqu'il sortit et qu'il vit, quelques instants après, la brune sortir à son tour, il ne put s'empêcher de la complimenter. Elle était sublime. C'était comme si cette combinaison paraissait être faite pour elle. Leighton le complimenta à son tour, Abraham esquissant un sourire assez discret, se sentant un peu gêné. Oui, les compliments d'une jolie femme lui faisaient toujours de l'effet. Plongeant alors dans le bassin, il invita la brune à le rejoindre, les deux jeunes gens se retrouvant alors les dauphins. « Tu vas t'agripper à la nageoire dorsale et te laisser tirer ok ? » Abraham siffla alors pour appeler les dauphins, s'agrippant alors à l'un d'entre eux. Les dauphins étaient des animaux très intelligents et le blond n'avait besoin de rien dire pour que les dauphins, une fois tenant leur nageoire dorsale, se mirent à avancer petit à petit. Certes, on recevait de l'eau en pleine figure, mais l'expérience restait inoubliable et magique. « Alors ? Pas trop secoué ? » Demanda-t-il à la journaliste en rigolant. Les dauphins, lorsqu'ils allaient vite, faisaient comme des sauts. C'était des minies montagnes russes. « Attention prends ta respiration ! » Abraham attendue quelques secondes avant d'émettre un drôle de bruit, ce bruit voulant dire aux dauphins qu'ils pouvaient plonger sous l'eau. C'était tout aussi amusant aux yeux du jeune homme. Il espérait que Leighton partagerait cette opinion. Alors pendant une bonne quinze de minutes, les deux jeunes gens s'amusaient dans l'eau avec les dauphins.
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mot doux de Invité ► un Jeu 27 Aoû - 17:03

Sois unique. Sois vrai. Sois toi-même.

ft. Abraham D. Wilcox


« Un sourire coûte moins que l’électricité mais donne autant de lumière. »
Leighton avait toujours pensé être une personne difficile à cerner. En tout cas, elle avait l’impression qu’elle l’était désormais, sa vie avait été chamboulé mais elle ne tenait pas spécialement à en informer qui que ce soit, elle préférait passer sous silence ces instants de sa vie et forcément, ça pouvait la rendre un peu réservée voire sur la défensive de temps à autres. C’était pour cette raison en particulier qu’elle était totalement étonnée de voir qu’Abraham pouvait tomber aussi juste. Elle ne lui avait pour ainsi dire rien dit sur les problèmes qu’elle pouvait rencontrer avec sa famille, ni même mentionné un ex petit-ami, ça aurait pu être n’importe quoi d’autre dans n’importe quelle autre circonstance. Il était aussi possible qu’il ait eu de la chance au hasard, mais quelle qu’en soit la raison, ça ne changeait rien au problème, il venait de mettre le doigt, peut-être sans le savoir, sur les deux sujets qui ne pouvaient pas être abordés à haute voix par qui que ce soit et ce revirement de situation lui fit l’effet d’une douche froide. « Je comprends. Tu as besoin d'être loin pour te sentir libre. J'ai l'impression que tu souhaites être loin de Pasadena car il y a des gens avec qui tu as des soucis. Genre ta famille ou bien un ex... C'est pour que cela que tu veux être éloigné. Comme ça, tu as une raison pour ne pas voir ces personnes. Mais ce ne sont pas mes problèmes donc je me tais, j'ai rien dit. » Le sourire de Leighton se ternit immédiatement. Il n’avait pas le droit de lui mettre ses problèmes dans la figure, elle n’avait eu aucune envie de les mentionner ce n’était pas pour qu’il le fasse à sa place. Qui plus était, jamais elle ne lui avait dit qu’elle avait un problème avec Pasadena, elle lui avait justement avoué que c’était probablement là qu’elle s’établirait si elle devait se poser quelque part. Sa trop grande perspicacité menée par elle ne savait trop quoi devenait sacrément agaçante pour le coup. « En effet, ce ne sont pas tes problèmes. » Répondit-elle sèchement, la colère de voir son passé remis le tapis surpassant momentanément l’affection qu’elle avait pour le jeune homme. Mais à peine ces paroles prononcées, elle eut du remord, en soit, il n’y était pour rien si sa vie avait pris cette tournure et il ne pouvait pas savoir qu’il avait fait une boulette, elle se comportait vraiment comme une conne parfois. « Désolée… Je ne voulais pas être si froide, je préfèrerais simplement ne pas en parler. » Elle ne voulait pas en parler, même, mais le mieux était encore qu’elle adoucisse ses propos ou elle allait vraiment passer pour un véritable tyran ce qui n’était pas du tout l’idée. Elle préféra se venger un peu en posant à son tour une question un peu trop personnelle, consciente qu’elle pouvait tout de même se permettre d’être un peu indiscrète maintenant qu’il lui avant balancer cette bombe mais qu’elle risquait malheureusement de lui donner de fausses idées. Tant pis. « T'inquiètes pas, ce n'est pas un secret d'état ! Non, je n'ai pas rencontré la femme de mes enfants. Je suis tout bonnement célibataire, cœur à prendre. Dis comme ça, on dirait une pub ou bien un statut sur meetic ! » Il prenait ça avec une aisance certaine et la jeune fille en fut admirative, elle avait beaucoup moins bien réagi quelques instants auparavant lorsqu’il s’était immiscé un peu trop loin dans son passé, même sans le vouloir. « C’est parce que les médias nous abrutissent avec leurs publicités, ça a dû te faire un lavage de cerveau. » Plaisanta-t-elle en sachant pertinemment qu’elle faisait un peu partie des médias en question, mais l’autodérision n’avait jamais fait de mal à personne et surtout pas à elle. Mais elle restait étonnée que le jeune homme soit célibataire à son âge alors qu’il nourrissait de telles ambitions pour le futur, c’était un peu étonnant tout de même. Après tout, chacun son rythme, elle n’allait pas le juger. « Et toi ? Tu as rencontré quelqu'un ? Tu es en couple ou bien marié à vie à ta liberté ? » L’expression était marrante mais elle n’était pas sûre que la réponse lui plairait des masses, non pas qu’elle l’intéressait, elle n’avait pas la prétention de croire qu’il pouvait tomber sous son charme, ça n’avait pas du tout l’air d’être le cas, mais surtout parce que ses désirs de liberté ne semblaient pas du tout lui plaire, bien au contraire. Alors qu’elle confirme ses dires ne serait certainement pas la bonne nouvelle de sa journée. « Tout à fait, mariée à ma liberté, j’espère pour très longtemps encore. » Les choses étaient claires, le célibat allait à ravir à Leighton et elle espérait rester seule encore très longtemps. Ce n’était pas tout à fait vrai au fond, elle avait tendance à agir de cette manière pour se protéger de cette rencontre qui ne semblait pas être uniquement amicale en fin de compte. C’était vraiment bête de sa part et elle s’en voulait d’être un peu malhonnête, mais il était hors de question qu’elle se prenne un mur une deuxième fois, elle ne le supporterait pas. « A ce que je comprends, c'est ambitieux comme projet. Mais pas impossible ! En tout cas, je croise les doigts pour ton projet et ton plan B. Tenir un blog, ça doit demander du temps quand même. Perso, je ne pense pas que je pourrais en tenir un, surtout si je dois vivre en comptant dessus. Je t'admire pour le coup ! » Leighton avait été ravie de lui exposer de manière claire son projet professionnel alors qu’elle n’en parlait à personne habituellement, pour la simple raison que ça n’intéressait pas grand monde dans son entourage et qu’elle évitait à tout prix de parler boulot à sa famille puisque c’était ce qui les avait séparé dès le départ. « C'est sûr que si la mine de ton crayon casse ou que tu n'as plus de papier, tu te retrouves légèrement dans le pétrin. » La jeune fille sourit, consciente que ce genre de problème ne lui arriverait jamais, elle était bien trop consciencieuse et prévoyante pour laisser ce genre d’aléas bousiller une interview, elle avait toujours un bloc note rempli de feuilles et plusieurs stylos pour éviter les problèmes. Mais bon, il ne pouvait pas le deviner et ce n’était pas une information assez importante pour qu’elle lui fasse tout un discours à ce sujet. Les dauphins étaient nettement plus importants et maintenant qu’elle se retrouvait en combinaison au bord du bassin, elle tremblait presque d’excitation. « Tu vas t'agripper à la nageoire dorsale et te laisser tirer ok ? » Une fois dans l’eau, proche de ces merveilleux animaux, elle n’était pas trop impressionnée mais surtout impatiente à l’idée de nager avec eux. Elle acquiesça à la question du jeune homme, sachant qu’elle devrait suivre les instructions à la lettre et s’accrocha comme il le lui avait demandé. Se laisser porter par l’eau à cette vitesse était grisant et elle en apprécia chaque instant, profitant aux côtés de son nouvel ami de ces instants si précieux. « Alors ? Pas trop secoué ? » Comment arrivait-il à parler dans un tel moment, elle n’en savait rien mais essaya tout de même de lui répondre en tentant de ne pas trop boire la tasse, les mouvements fluides du dauphin n’étaient pas si faciles à suivre. « Pas du tout. » Dit-elle avec un bel enthousiasme. « J’adore ! » Elle aurait pu faire ça pendant des heures, simplement se laisser porter, profiter de ces instants, c’était magique et elle réalisait à quel point elle avait de la chance d’être ici. C’était grâce à Abraham, bien sûr, et elle savait qu’elle aurait à le remercier vraiment beaucoup à la fin de cette visite mais pour l’instant elle se contentait d’engranger un maximum de bons souvenirs. « Attention prends ta respiration ! » Il avait bien fait de la prévenir, la nage sous-marine dura relativement longtemps, jusqu’à ce que ses poumons aient vraiment besoin d’air, ils continuèrent à s’amuser et lorsqu’elle se retrouva de nouveau hors de l’eau, heureuse d’avoir fait cette expérience, elle ne put s’empêcher cette fois-ci, de sauter dans les bras d’Abraham. « Merci beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. » Lui dit-elle, les bras autour de son cou avant de se reculer de deux pas. Ils n’allaient probablement pas rester en combinaison pour le reste de la visite ce n’était pas la super tenue vestimentaire idéale, ils risquaient d’attirer des regards curieux. « On va se changer ? C’est quoi notre prochaine destination ? » Son enthousiasme n’avait pas faibli et elle avait plus que hâte de découvrir quelle serait la suite. Peut-être les éléphants ? Ou les girafes ? Ou les lions ? Ou des oiseaux ? Aucune idée, mais une chose était sûre, ça serait probablement aussi génial que tout ce qu’ils avaient fait jusqu’à présent.

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