inés&pearl ► non d'une pirouette, il fait moche dehors !
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inés&pearl ► non d'une pirouette, il fait moche dehors !


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mot doux de Invité ► un Sam 11 Juin - 22:42
inés & pearl
non d'une pirouette, il fait moche dehors !


Le temps tournait à l’orage. Une expression que l’on connait dans de nombreuses langues et même si je parlais couramment français, je ne savais pas vraiment si les américains allaient me comprendre moi et mon côté trilingue mais je m’en fichais bien. Cette peur que mes fenêtres se brisent en mille morceaux au premier vent me traversait l’esprit avec des grandes baies vitrée qui donnaient sur le part de Pasadena, c’était à prévoir. Et si un arbre venait s’éclater sur mes fenêtres ? Genre, j’aurais un salon dans la jungle ou je pourrais sûrement voir Tarzan venir me tendre la main ? Ne rêves donc pas trop Pearl. Le rêve. Oui, le rêve. Voilà ce que je préférais à l’idée d’un cauchemar de devoir perdre ma caution. Le fait est que j’avais assez d’argent pour me payer cet apparemment très grand pour moi toute seule ayant assez d’économie, une bonne bourse et surtout des héritages en veux-tu en voila mais ça ? Personne ne le savait. Personne ne savait que je pourrais même me payer cet appartement toute seule avec les indemnités que j’avais gagnées après mon kidnapping. Je n’étais qu’une enfant à l’époque enfin une adolescente mais j’avais fait la une à San Francisco. Je savais que ce n’était pas une célébrité d’avoir sa tête sur les bouteilles de lait en carton mais je ne voulais pas penser à ce passé qui me collait des frissons. Peureuse. Voilà ce que j’étais. Oh mon dieu, je voulais tellement que Nathanael soit là en ce moment. Je voulais qu’il puisse venir me serrer dans ses bras. Oh non et merde. Pearl, il a une copine et il faut réellement que tu te rentres ça dans ta tête. Ou bien papa ? Ah oui, mon papa qui est le maire de la ville alors qu’il n’a jamais vécu à Pasadena mais qui se croit tout permis pour un chèque capable de refaire la moitié des bâtiments délabrés du nord ? Mon père était un cas à part et nos relations aussi et je sentais mon cœur se retourner juste en pensant à lui et tout ce qui pouvait me faire ressentir. Je prenais une profonde inspiration tandis que le vent frappait tellement fort. J’avais beau avec mise la télévision avec un vieux film en noir et blanc et bien… je ne regardais encore que la fenêtre qui se trouvait derrière l’écran. Je sursautais alors qu’un simple coup de vent envoyé un déchet pile sur la fenêtre. Je pouvais reconnaitre le paquet d’Oréo vide qui me faisait coucou d’un petit bout qui volait. Rien que ça pouvait m’effrayer mais je savais que cela serait pire si la lumière s’éteignait dans l’immeuble. Je le savais oui. Je n’aimais pas le noir autant que plusieurs choses comme les lapins et Elvis Presley. Des peurs, j’en avais. En veux-tu et en voilà mais après tout : j’avais un passé très troublant. Je me relevais, allant vers la salle de bain. J’attrapais alors mon peignoir bien chaud et douillet que j’enfilais par-dessus mon pyjama rose bonbon. J’étais ainsi, oui, j’aimais trainer chez moi en pyjama et qu’importe soit le temps dehors. J’attachais rapidement mes cheveux et j’attrapais ma brosse à dent, sursautant encore au passage à un coup de vent pour mettre du dentifrice sur le long de ma joue par accident. « Parfait, tu frôles le ridicule ma grande ! », sofflais-je à moi-même tandis que je me regardais dans la glace. Je me sentais conne. Mais tellement. J’effaçais le dentifrice du dos de ma main gauche et je continuais à me brosser les dents avec énergie quand la sonnette se mit à retentir en bas de l’immeuble. Je ne savais pas qui c’était mais les tornades frappent-elles à la porte ? Croyez-le ou non mais ça me traversait l’esprit ou alors c’était la fille là du magicien d’oz. Punaise comment elle s’appelle encore ? Ah oui, Dorothy ! Enfin je crois. Je me dépêchais rapidement de me rincer la bouche pour parler librement tandis que du revers de ma manche, j’effaçais les résidus de dentifrice et je nettoyais rapidement mes mains, laissant patienter la personne pas très patiente qui harcelait en bas de l’immeuble. Je ne prenais pas vraiment mon temps pour autant. J’allais à ma porte, prenant l’interphone dans mon oreille tandis que j’avais la caméra qui me montrait cette fille, Inés qui était l’une des candidates pour devenir ma colocation et aussi une hawaïenne en passant mais une new-yorkaise et un italien également. C’était dure de choisir et sachant que je me mettais toujours dans les problèmes, j’avais cette crainte qui résidait. Je me demandais quand même ce qu’elle faisait là, était-elle la tornade qu’on prédisait ? C’était une tornade à deux jambes. Wouah. Je ne savais pas trop quoi faire. « Euh… oui, je suis là… », disais-je alors un peu perdue. « Bonsoir mais que fais-tu là ? », demandais-je alors curieuse. M’apportait-elle encore un café comme ceci était arrivé à l’université ? Peut-être le diner. Oh oui, un diner. Je mourrais de faim et je n’avais même pas encore mangée. Oui, je suis tordue, je brosse mes dents avant mais c’était surtout pour me changer les idées.
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Inès M. Summers
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mot doux de Inès M. Summers un Dim 12 Juin - 13:22
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putain de temps pourri.


"... Malgré le temps ensoleillé de la semaine dernière, Pasadena se trouve en ce moment même en alerte ouragan. Nous vous prions de sortir avec la plus grande prudence-"
Toc. J'éteins la télé. Encore ces histoires d'ouragans à dormir debout. Moi, je suis une pure californienne, une vraie de vraie, et je peux leur dire à ces météoromachins qu'en 20 ans d'existence, j'ai jamais vu une seule tornade. J'ai pas l'intention de me laisser faire passer pour une demeurée, non mais! Et pour leur prouver qu'à Pasadena, on a pas froid aux yeux, je décidai de sortir en ville histoire d'acheter deux, trois fringues ou des faire la fête. C'est pas quelques nuages qui m'arrêteront! Je file dans ma chambre enfiler un short et des lunettes de soleil (teintées parce que quand même! c'est classe), et je pavane jusqu'à la porte d'entrée, fière de pouvoir vérifier encore une fois que je suis une idiote pas capable de suivre un bilan météorologique.
"Chérie, tu es bien certaine que cette tenue soit adaptée? Tu n'as pas entendu les prévisions?"
Papa me regarde les sourcils froncés depuis la cuisine, glorieux dans son tablier à carreaux en train d'essuyer une assiette propre.
"Ne t'inquiète pas, papounet, je rentre très vite! Et puis, peut-être que comme Dorothée, je pourrais réussir à aller au pays de merveilles!"
"Hmm, ce n'est pas plutôt le pays d'Oz, Inès?"
C'est ce qui s'appelle rater sa référence et passer pour une conne.
"Ah, euh, oui, sûrement. À plus!"
Bien entendu, j'ignore royalement les conseils avisés de mon père, et je sors après lui avoir adressé un petit signe de la main. Le temps est magnifique, le soleil ne s'est pas encore couché et la température est parfaite. Je me promène dans les rues du centre de Pasadena, juste pour apprécier le soleil sur ma peau pendant une bonne heure, sans écoper d'une seule remarque déplacée sur ma tenue courte. Décidément, cette soirée s'annonce très bien. Vers 21h, je m'aperçus que la lumière devenait plus sombre. Sûrement le soleil qui se couchait, quoi d'autre? J'arrive devant mon club fétiche, celui qui sert les meilleurs Bloody Mary de tout Pasadena, avec beaux mecs garantis. Le vigile surveille l'entrée, comme à son habitude, froid et intraitable avec les petites nénettes comme moi qui voudraient rentrer sans avoir l'âge requis. Mais bien entendu, j'ai mes entrées. Je me présente devant lui avec un grand sourire, auquel il ne présente aucune réaction. Comme d'habitude. Et là, c'est le drame, comme on dit en France. Je sentis une goutte d'eau s'écraser sur ma paupière droite, puis une sur mon épaule, et enfin tout un escadron de petites molécules d'eau s'abattre sur le bitume. Et sur moi. Bon, fallait croire que j'ai pas assuré, sur ce coup-là. Je me mis à chercher frénétiquement ma (fausse) carte d'identité attestant ma (fausse) majorité, déjà trempée jusqu'aux os, sous le regard neutre du gorille qui avait de se foutre royalement de la trombe d'eau qui était en train de lui tomber dessus. Puis vint le flash, ou l'épiphanie pour les intellos: cette même carte, je l'avais laissée traîner sur ma table de chevet et je l'avais laissée là, livrée à elle-même. Et merde. Merde merde merde. Je décide de changer de stratégie.
"Je vous en prie, laissez-moi rentrer! S'il vous plaît..."
Je donne mon plus beau regard de victime au vigile, qui me fait "non" de la tête.
"Désolée, mademoiselle. Pas de carte, pas d'entrée."
"Mais..."
"Ça suffit. Partez, maintenant. Vous bloquez toute la file."
Alors ça, c'est vraiment pas juste. Je pars déconfite, et je cours me réfugier sous l'abribus le plus proche, en me servant de mon blouson comme parapluie de fortune. Ici, je déverse tout mon désespoir et me roule en boule sur le banc, au fond du trou.
"Pourquoi est-ce qu'il y a qu'à moi que ça arriiiiiive..."
Évidemment, tout le monde s'en fiche, de moi, hein? En plus, papa doit être super inquiet. Je n'arriverai jamais à rentrer à la maison en un seul morceau.... Quoique. Je pouvais peut-être profiter de la situation. Cette fameuse colocation, elle était où, déjà? J'ouvre mon sac, et je plonge la main dans le bordel sans nom de toutes mes petites affaires. Voyons... Mon trousseau de clés, un paquet de mouchoirs, un paquet de biscuits vide, un tampon... Et voilà le saint papier. Je note l'adresse, et ni une, ni deux, je cours vers la rue de l'immeuble, telle une Forrest Gump au mascara qui lui coule des yeux. 800 mètres et 10 mm d'eau plus tard, je suis devant la porte, et je cherche la bonne sonnerie. Pearl Flores-Davidson, ça doit être ça. Je sonne une fois, personne ne répond. Deux fois, trois fois, quatre fois, pour que la dénommée Pearl daigne me répondre. Je lui fis mon regard de chien battu (souvent imité, jamais égalé).
"Coucou, je ne sais pas si tu te souviens de moi, c'est Inès... Dis, est-ce que tu pourrais m'accueillir chez toi, juste le temps que cette tempête se calme?" De toute façon, elle ne pouvait pas refuser, elle aurait sa mort sur la conscience... "Parce que je crois que je vais attraper une hippopother... Une hypothermie." En espérant que la brunette soit sensible à mes supplications.
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mot doux de Invité ► un Mer 6 Juil - 16:51
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Paniquée, c’était le cas du dire mais une gentille panique. Sauf qu’elle pourrait être une kidnappeuse ou une tueuse en série ? J’avais déjà donné avec le premier des cas donc on allait éviter le combo ? J’avais cette crainte même si elle semblait innocente et pas du genre à faire des bêtises comme me ligoter à une chaise et attendre la rançon du maire. Quoique ? Son regard de chien battu me laissait perplexe mais je demandais quand même ce qu’elle faisait là, je laissais échapper un petit rire quand elle me demandait si je me souvenais d’elle. En fait comment l’oublier ? Elle me marquait presque du fait qu’elle soit si insistante pour vivre avec moi. Les gens ne se rendent pas toujours compte à quel point je peux être peureuse ou sur la réserve. Je ne montrais pas toujours ces traits de mon caractère. Peut-être voulais-je simplement éviter les subtils pourquoi ? Cette question qu’on ne veut pas entendre quand on est trop franche pour éviter d’y répondre. Je penchais le regard en l’écoutant tenter de trouver le mot médical pour moi, c’était déjà fait mais j’étais étudiante en médecine donc logique mais je riais doucement en me demandant si elle serait paumée au premier chapitre de mon livre sur les maladies infantiles que je lisais en ce moment. Sûrement. Je fronçais doucement les sourcils en tournant le regard vers la fenêtre, cette grande baie donnant sur le parc de la ville. Je me mordais alors les lèvres en inspirant doucement. Sans nul mot. Je n’avais rien dis depuis que je lui avais simplement demandée ce qu’elle faisait là. Timide. Hésitante. Peureuse. Pourtant polie. Oui, j’avais une bonne éducation et grâce à maman qui était pauvre pas papa qui est riche. Je lâchais ma lèvre entre les dents avant d’appuyer sur le bouton pour ouvrir la porte. « Oh mon dieu, je vais me regretter ! », disais-je avant de serrer un peu plus mon peignoir autour de moi. « Tu peux monter ! », disais-je sans même avoir trop parlée mais je savais qu’on allait avoir du temps pour discuter donc autant pas la laisser dehors et attendre que le vent ne l’emporte en lui récitant un poème. J’ouvrais alors la porte, débloquant les verrous au nombre de trois tandis que je laissais celle-ci entre ouverte pour lui permettre de rentrer. Le temps tournant à l’orage, j’allais vers l’îlot central de ma cuisine pour chercher deux mugs assez gros. J’ouvrais le frigo et je prenais le lait que je posais sur l’îlot à côté des tasses. J’allais récupérer une poêle que je mettais sur l’un des becs à gaz. Je l’allumais avant de verser du lait dans le poêlon. J’attrapais une tablette de chocolat et préparant alors un chocolat chaud car elle devait avoir froid dehors enfin… je crois. On était assez gâté niveau météo. Pendant que le chocolat fondait sagement dans le lait, j’allais attraper un paquet de guimauve que je posais sur le plateau et j’y mettais les mugs à côté avec quelques dés de sucres. Je ne savais pas comment elle buvait son chocolat chaud et ce n’était pas aussi amer qu’un thé ou qu’un café donc chacun fait comme il le veut. Avec ou sans. J’en mettais deux dans ma tasse et des cuillères. J’allais alors dans la salle de bain chercher une serviette au cas où ses cheveux auraient besoin d’être séchés et je me déplaçais vers la porte, me plantant comme une carotte dans la terre devant celle-ci prête à lui tendre la serviette à son arrivé. Je voulais être gentille après tout et ne pas la laisser mourir de froid même si bon… j’étais toujours réticente mais je n’avais plus trop le choix, non ? Je lui tendais la serviette une fois qu’elle était devant moi et j’allais fermer la porte avec les trois verrous comme une tordue mais j’étais une tordue fière de l’être entrainée par un passé. « Qu’est-ce que tu fais dehors ce soir ? », demandais-je assez surprise car l’alerte avait été sonnée assez tôt. N’avait-elle pas un endroit ou vivre ? Je me posais la question tout de même car ça expliquerait qu’elle soit si empressée d’être colocataire ? Je n’en savais rien. Trop de questions sans mon esprit. « Sèches-toi et si tu veux prendre une douche chaude, c’est par là… Je prépare des chocolats chauds avec des guimauves… », rajoutais-je en fronçant les sourcils. « Tu as mangée ? », demandais-je aussitôt. Bon d’accord, j’étais très gentille au-delà de mes peurs et je n’allais pas non plus la laisser mourir de faim. Ma timidité se sentait par contre dans mon ton employé mais je n’avais pas vraiment fait exprès d’agir comme si j’avais peur qu’elle ne m’enferme dans une boite et m’envoie… loin de chez moi. Timidement, je retournais vers mon ilot pour touiller dans le lait chaud avec une cuillère de bois, lui offrant un léger sourire mais sursautant aussitôt au nouveau coup de branches sur la fenêtre.
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Inès M. Summers
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mot doux de Inès M. Summers un Ven 8 Juil - 14:49
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Bingo! Mon plan machiavélique (ou pas) avait marché. Pearl m'ouvre la porte et je me précipite à l'intérieur, complètement gaugée et transie de froid. Sympa la baraque quand même, c'est pas avec mes moyens et ceux de mon père que je pourrais me payer un truc comme ça toute seule. Il y a une petite plante grasse dans un coin, et il y a un genre de marbre par terre. Très cossu! Par contre, il y a un léger problème: Pearl ne m'a pas indiqué l'étage, et je me retrouve à poireauter dans le hall, en gouttant tellement qu'une petite flaque s'est formée autour de moi. Ou peut-être me l'avait-elle dit, et j'avais dû complètement zapper... Oui, ça me semble être une théorie recevable si on prend en compte mes capacités mémorielles. Me voilà donc en train de sonner à des portes au hasard, en priant à chaque fois pour tomber sur la bonne. Des gens m'ouvrent en me regardant bizarrement quand je leur demande s'ils savent où habitent Pearl. La plupart haussent les épaules et me ferment la porte au nez. Je ne lui raconterai pas, ça risquerait de la vexer. Je finis par tomber sur un homme qui lui au moins a une vie sociable, et je réussis à trouver l'appartement de la brunette. Elle avait laissé sa porte ouverte, en fait. J'aurais dû y penser, ça m'aurait évité toutes ces rencontres gênantes avec de parfaits inconnus. Une délicieuse odeur de chocolat parvient à mes narines et fait gargouiller mon estomac. Je suis attirée par ce parfum irrésistible comme une abeille par du miel, et j'entre dans l'appartement. Pearl est juste là, aussi choupie que dans mes souvenirs, dans un joli peignoir rose à me tendre une serviette-éponge. Je jette un coup d'oeil vers la cuisine, et je vois une casserole de chocolat chaud qui chauffe doucement. Toutes ces gentilles attention, c'est adorable, j'en ai les larmes aux yeux. Je remercie Pearl et j'essaie de sécher ma crinière détrempée tant bien que mal avec la serviette. Ça sert pas à grand-chose, mais ça fait du bien. Pearl ferme la porte (3 verrous, c'est pas commun, c'est un appart ou un coffre-fort ici?) et me demande la raison de ma venue, ce qui est totalement incompréhensible étant donné que je viens de débarquer chez elle le soir à l'improviste comme une malpolie. "C'est-à-dire que..." Je n'ai pas trop d'idée de réponse qui ne me fasse pas passer pour une yandere, mais je dois bien trouver un truc bateau à dire. "Je passais dans le coin, et je me suis dit, tiens, pourquoi j'irais pas rendre visite à ma copine Pearl? Je sais qu'il est tard, mais vu qu'on est amies, c'est pas grave, non?... On est bien amies?" Mmmh, mauvaise réponse. Je ferais mieux de changer de sujet fissa, pour éviter que cette conversation ne devienne plus gênante. Je suis plus que tentée par les propositions alléchantes et je les utilise comme excuse pour m'éclipser. Et puis, je ne peux pas refuser la perspective d'une bonne douche. "C'est vraiment pas de refus! Merci beaucoup. J'ai déjà mangé, mais maintenant que tu en parles j'ai un petit creux." Ça, c'est pas de la bienséance. "Mais ne t'inquiète pas, ça va aller." Un petit gargouillement de mon estomac souligne mes propos. Je souris nerveusement et je me lève du canapé (où j'ai laissé une jolie auréole humide, faudra que je règle ça une fois que j'aurais emménagé). J'ouvre une porte au hasard. Mauvaise pioche, ce sont les toilettes. La chambre de Pearl. Finalement, j'arrive à la salle de bain. Je me débarrasse de toutes mes fringues trempées et je file sous la douche. Après m'être successivement glacée et brûlée avec l'eau -j'ai toujours un peu de mal avec les robinets que je ne connais pas-, j'arrive à trouver la bonne température et je paresse sous l'eau chaude. Je suis enfin revitalisée et prête à affronter toute sorte de situation bizarre. En plus ma peau sent bon la pomme d'amour, Pearl a d'excellents goûts en gel douche. En essorant mes cheveux, je réfléchis à l'illogisme de la vie. Quel est l'intérêt de fuir la pluie si c'est pour s'asperger d'eau et finir encore plus mouillé qu'avant? Ça dépasse l'entendement. Faudra que j'en discute avec Pearly. Je débarque dans le salon, une serviette enroulée autour de mon corps et en laissant ces traces de pieds qui agacent tant mon père quand il fait le ménage. "Ça te dérange si je t'emprunte quelque chose? Mes vêtements sont en train de sécher. C'est ça ou je passe le reste de la soirée toute nue! Sauf si ça ne te gêne pas..." Je la taquine un peu, ça me fait bien marrer. Je vais quand même dans sa chambre farfouiller un peu dans les tiroirs, histoire de trouver un truc à ma taille. Pour la deuxième fois de la soirée, je fais encore un truc interdit par la convention générale de la politesse. De toute façon, on va bientôt vivre ensemble, donc on devra tout partager! Je crois? Je prend le tee-shirt le plus large que je trouve et je m'en contente pour l'instant. Inutile de tenter un bas, je le déchirerai en essayant de le mettre de toute façon. Pearl est vraiment toute minuscule, un vrai petit bouchon... Ou c'est moi qui est trop grosse? Je reviens dans le salon, en pleine forme. "Ce chocolat sent vraiment trop bon! C'est quoi la plus grande tasse que tu as?" Les yeux plus gros que le ventre, comme dit mon papounet. "Je suis trop contente, on va passer une super soirée entre filles! Tu vas voir, j'ai plein d'idées d'activités trop girly qu'on pourrait faire!" Ce qui est drôle, c'est que je me souviens avoir dit presque exactement la même chose à ma meilleure d'amie de primaire la première fois qu'elle m'a invitée à dormir chez elle. On ne se refait pas, que voulez-vous.
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