Assis dans le bureau de la galerie, je jouais avec mon portable, mes pieds poser sur le bureau de ma mère. J’entendais ses talons claquer sur le plancher avant de sentir une tape sur la semelle de mes converses. Relevant mon regard, je le portais sur cette femme qui m’avait donné naissance, mais avec qui je n’avais plus vraiment de lien. J’avais beau l’aimer, avoir grandi dans un internat et loin de chez soi, ça ne permet pas de former des liens forts. Me mordant la joue, je retirais mes pieds de sur le bureau, me redressant par la même occasion sur ma chaise. Fermant mon portable, je relevais mon regard verdoyant vers ma mère. Je connaissais son secret en ce qui concerne Billie, mais je n’ai jamais trouvé la force de lui dire. La regardant s’asseoir devant moi, j’attendais patiemment qu’elle parle. Comme toujours, elle utilisait sa voix douce et maternelle, un peu comme si je n’avais jamais grandi. Pourtant, j’en suis rendu à avoir vingt-six ans, ce n’est pas rien selon moi. Je l’écoutais me parler de cette envie de faire un immense repas familial, ce désir de voir tous ces enfants réunis à la même table. Je fronçais les sourcils, est-ce que cela incluait Billie ? Je ne savais pas trop, mais je n’osais pas poser la question. Dévoiler que je connaissais ma demi-sœur en étant assis dans son bureau, ne me semblait pas être le moment propice. Je me contentais donc de me passer une main sur la nuque, esquivant un sourire. Elle semblait bien décider à ce qu’on soit tous présent et je la rassurais que je trouverais un moyen pour être présent, au pire je demanderais à quelqu’un de me remplacer si j’étais cédulé pour aller travailler. Je me levais finalement pour partir, lui confiant une dernière fois ma présence. Je sortais mon portable que j’avais préalablement mis dans ma poche de jeans. Mais avant que je ne quitte la pièce, elle s’adressait une fois de plus à moi. Tournant la tête, je regardais ma mère qui me disait que je pouvais inviter Avery si ça me disait. Fronçant les sourcils, je la remerciais tout en me demandant pourquoi elle m’avait offert cette proposition. Certes, elle connaissait mon amitié et attachement pour la brunette, mais pourquoi l’inviter pendant un dîner en famille ? En plus, avec ce bébé qui allait arriver dans les semaines à venir, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’on nous poserait des milliers de question quant à cet enfant. N’ayant jamais dit à ma mère que j’étais toujours puceau, je me doutais qu’elle pourrait me demander si j’étais le père. Quel en serait ma réaction ? Rire ou bien je serais étonné d’une conclusion si hâtive. Après, est-ce que je pouvais concevoir de voir Avery autrement que comme ma meilleure amie ? Me mordant la lèvre, je sortais de la galerie. Je lui envoyais tout de même un message l’invitant. Et ne m’attardant pas à plus de question sur le sujet, j’en revenais à une autre sources d’inquiétude, soit Billie. Si elle se retrouvait à être invitée à ce repas, comment allions nous faire ? Devais-je jouer la carte de l’ignorance ou tout au contraire dire la vérité à toute ma famille en leur faisant comprendre que je suis au courant et cela depuis un moment déjà. Peut-être valait mieux que j’en discute avec elle, bien entendu j’aurais pu l’appeler, mais en allant chez elle j’aurais l’occasion de voir Dawn. Même si ma capacité à agir avec les enfants était médiocre, je tentais de faire un effort. Ce n’était pas parfait, mais d’une fois à l’autre, je me trouvais de moins en moins pathétique et ça me donnait du courage pour l’arrivé de bébé Montgomery. Prenant le bus, je me dirigeais vers l’appartement de Billie. Je prenais le temps de penser à mes mots, mes pensées et j’arrivais finalement devant la porte de ma sœur. Toquant, je poussais un soupir. J’attendais, réalisant que peut-être celle-ci n’était pas chez elle. J’allais lui envoyer un message lorsque la porte s’ouvrit. Mon regard toujours rivé sur mon portable, lisant brièvement la réponse de ma meilleure amie, je m’adressais à celle que je croyais être Billie. « Salut, désolé d’arriver à l’improviste. En fait, je dois te parler… » Je ne finissais pas ma phrase, puis que lorsque j’avais relevé mon regard, j’avais reconnu le visage de Shana. Mon embarras se fit tout de suite présent, bien que je la connaissais, que je l’avais vu plus d’une fois. Je n’oubliais pas mon attrait pour elle, même s’il ne s’était jamais rien passer entre nous. Et puis, ce message que je lui avais envoyé durant les fêtes en me trompant d’expéditeur. « Euh Billie est là ? » demandais-je, car après tout c’était pour cela que je me trouvais là. Mais elle devait être là, sinon Shana ne serait pas ici. À moins, qu’elles habitent ensemble et que je l’ignore…

Les problèmes de famille, j’avais réussi à les éviter la majeure partie de ma vie. C’était un peu le bon côté d’être en internat et à l’autre bout du pays dans un autre État. Je n’avais donc pas eu à subir le divorce de ma mère avec mon beau-père. Mais maintenant que je vivais près d’eux, c’était un peu plus compliquer de les éviter. Je me faisais peut-être tout un cinéma avec ce que ma mère m’avait dit. Peut-être qu’elle ne voulait pas nous présenter Billie et que je paniquais tout seul. En fait, être le seul à savoir ce détail sur notre famille, hormis ma mère commençait à peser lourd sur mes épaules. Dans tous les cas, je n’avais pas réfléchi en quittant la galerie pour me rendre chez ma demi-sœur. Maintenant, je me trouvais devant sa porte, attendant qu’elle m’ouvre. En fait, je ne m’attendais pas à ce que ce soit une autre qu’elle qui ouvre. Relevant mon regard de mon portable, que j’avais sorti dans l’éventualité de la texter, mais dont mon regard avait été lire le dernier sms d’Avery, j’étais rester surprit en trouvant Shana. « Euh... Salut. Faut croire. » J’esquivais un sourire. Je crois que ça elle allait pas l’oublier, je ne savais même pas comment j’avais fait pour lui envoyer le sms adresser à Avery. En tout cas, ça me faisait une belle jambe ! Si je la confondais à chaque fois, elle finirait par se poser plusieurs questions, mais c’était surtout de mauvaise circonstance qui expliquait ces moments de confusion. Je l’écoutais me dire que Billie et sa fille n’était pas à l’appartement, me mordant la lèvre. Je cherchais une solution, peut-être que je pourrais la texter et lui demander si on pouvait se voir ! Ou peut-être bien que simplement la téléphoner ! Je ne savais pas trop, mais je fus pris de court avec l’invitation de Shana à me faire entrer. Attendre pouvait aussi être une possibilité. Après tout, se serait plus simple que de chercher un moment pour la voir. « Merci. » Lui adressant un sourire, je me glissais à l’intérieur de l’appartement. Je glissais mon portable dans ma poche arrière de mon jeans. Sortant de ma pensée, je me tournais vers la brunette. « Je veux bien. » Je la suivais, prenant place sur le canapé. « Tu joues à quoi ? » demandais-je en posant mon regard sur la télévision. En mode pause, autant dire que je n’avais pas la moindre idée de ce que pouvait être ce jeu. Je me levais donc pour aller voir le boîtier. « Ah le nouveau Far Cry ! J’ai pas encore eu la chance d’y jouer. » Je déposais le boitier sur la table basse, retournant vers le canapé. « Il est bien ? » demandais-je avant que je la vois revenir avec mon breuvage. Je prenais celui-ci. « Merci. » Posant mon regard sur le verre, je poussais un soupire. Dans mon fort intérieur, j’en venais presque à souhaiter que Billie revienne rapidement. Non pas que la présence de Shana me gênait, peut-être un peu… Je ne savais simplement pas comment agir avec elle, pourtant, je m’étais rapprocher d’elle plus qu’avec d’autre fille. Seulement, j’avais toujours ce malaise qui persistait. Ma carapace d’handicapé des sentiments n’était en aucun pas facile à percer, même si je faisais une montagne d’effort. J’essayais de me rapprocher d’elles, mais ça ne se faisait pas aussi aisément que je l’aurais espéré. J’avais pu franchir un pas avec Meg, mais ça ne réglait pas tout le reste… à mon plus grand malheur, ça me semblait pire ! Passant ma langue sur ma lèvre, je prenais une gorgée avant de m’asseoir à nouveau dans le canapé. « On joue ? T’en qu’à attendre, je ne vais pas te regarder jouer ! » Ça par exemple, je n’avais pas de mal. Les jeux vidéo c’étaient un peu comme la musique, je me sentais plus détendu en jouant. « Enfin peut-être pas à Far Cry, je crois que c’est qu’un joueur si mes souvenirs sont bons. Mais tu dois bien avoir quelque chose pour qu’on joue tous les deux ? » Dans tous les cas, se serait mieux que d’attendre en nous tournant les pouces !

« Merci du conseil, je verrais en ce moment j’ai pas trop les moyens. » Bien que gamer à mes heures perdues, je ne pouvais pas toujours me permettre de dépasser tout mon pognon en jeu. Ce serait déraisonnable de ma part, sachant que j’avais un loyer et des factures à payer. Vive la vie d’adulte ! Et comme en ce moment, j’avais un peu moins d’élèves et que les contrats pour les films se faisaient plus rare, j’essayais de garder mon argent. Je pourrais toujours voir si Andrew en avait fait l’acquisition dans le pire des cas. C’était le plaisir d’avoir un meilleur ami qui a les mêmes centres d’intérêt que soi. Prenant le verre qu’elle me tendait, j’en pris une gorgée découvrant ainsi que c’était du Dr Pepper qu’elle m’avait amené – on pas que je n’aime pas seulement je n’avais pas spécifié ce que je voulais boire, avant de m’asseoir près d’elle. Je lui souris. « Et je t’en voudrais surement jusqu’à la fin de mes jours si tu me spoile. » Même si je n’étais pas des plus à l’aise, les taquineries elles venaient toutes seules par moment. C’était pratiquement impossible pour moi de ne pas en placer une ainsi et ça me permettait de me détendre un peu. Je ne pouvais pas être crispé tout le long, attendant Billie, j’allais finir par avoir des courbatures. Je devais juste apprendre que ce n’était pas si terrible d’être prêt d’une fille. Avec ce genre de penser, j’avais pratiquement l’air gay… Pourtant, le corps féminin m’attirait, mais c’était les accotés qui me gênait ! Toucher en particulier, j’avais toujours l’impression d’être empoté et pourtant, je n’avais aucun mal avec Avery. J’agissais avec elle comme je l’aurais fait avec n’importe quel pote ! C’était peut-être ça le souci, je ne la voyais pas comme une fille, mais comme un mec. Sauf que le mec était rendu avec une bedaine gigantesque ! Prenant une autre gorgée de boisson gazeuse, puis je déposais le verre sur la table basse devant moi. Me penchant un peu vers l’avant, je mettais mes avant-bras sur mes cuisses. « Ce n’est pas grave, enfin si ça ne te dérange pas qu’on joue à autre chose. » Je tournais mon regard vers elle, lui adressant un sourire en coin. Après tout, même si elle acceptait, peut-être qu’elle préférait tout de même jouer à Far Cry. En fait, je ne voulais pas la déranger. Je venais tout de même de m’incruster même si c’était elle qui m’avait invité à entrer. Elle avait sans doute mieux à faire que de se divertir avec moi… En silence, je regardais les jeux qu’elle faisait défiler, essayant aussi de mon côté de voir ce qui pouvait se jouer à deux. « Pas mal de toute, j’aime autant les vieilles générations de console que les nouvelles, mais la plus commune que j’utilise c’est la One. » Dans ma chambre j’avais encore une vieille 64, une ps2, même une gamecube – bon elle je l’utilisais pratiquement jamais, sans compter une Xbox One. Je laissais la ps4 dans le salon, des fois que quelqu’un voulait jouer, mais ce n’était pas celle que je préférais. J’avais toujours aimé les vieux jeux comme les nouveaux. Ayant un peu de mal à me défaire des bons vieux classiques qui avait bercé mon enfance. Mon regard se perdait sur l’écran de la télévision. J’écoutais ce qu’elle m’énumérait, me pinçant les lèvres. Je ne savais pas trop ce qui me faisait envie, j’attendais the Division depuis un moment, mais j’aimais aussi explorer mes nouveaux jeux seuls ou avec Andrew. « Merci. » disais-je en prenant la manette qu’elle me tendait, réfléchissant au jeu qu’on pourrait jouer tout en tapotant la manette sur ma cuisse. « Allez va pour un bon cod bo3. » Laissant mon sourire s’étirer, je la regardais. « On se le met mode zombie ? » Autant pimenter la chose !