La nuit régnait sur ce paysage lugubre, assis derrière le volant de ma mini fourgonnette des années 70, je regardais le manoir qui se trouvait devant mes yeux. Des chauves-souris par dizaine passaient en volant avec énergie. La musique dans le tapis, un petit jamme de batterie et les paroles « Where are you ? » résonnait. Je ne prenais pas part à la conversation animé entre Aaron qui parlait de gloire avec Lenaëlle. Olivia qui n’avait d’autre occupation que de se brosser les cheveux avec ardeur. La pleine lune haute dans le ciel donnait un aspect plus funeste à ce décor d’Halloween. Près de moi ce trouvait un petit carlin, me regardant avec ses grands yeux. « Roouh. » Je tournais mon regard vers celui-ci. « Je suis d’accord Scooby, ça ne semble pas tellement accueillant. » Un loup hurlait à la lune, me faisant appuyer sur les freins. Pas question qu’on aille dans cet endroit ! Vite demi-tour ! Rebroussant le chemin, je poussais un cri d’effroi en sentant une main sur mon épaule. « Aiden où tu vas ? » Le cœur débattant, la bouche grande ouverte, je tournais mon regard vers Aaron qui me regardait les sourcils froncés. « Dans un endroit où il y a des écureuils chantants ? » disais-je avec un sourire malhabile. Cette idée ne semblait pas être la plus approuvé. Bâillonné, ligoté, je me retrouvais dans le fin fond de la fourgonnette, me tortillant comme une chenille, alors que je voyais par le parebrise avant ce même manoir. Un éclair tonna et je roulais sur le côté pour essayer de fuir ce spectacle. On s’arrêtait finalement et je m’écrasais sur le sol, alors qu’on ouvrait les portes arrière de la fourgonnette. Un second éclair éclairait le ciel. Je me libérais de mes liens, marmonnant des choses incompréhensibles, alors que près de moi Scooby tremblait de la tête aux pieds. « Raiden, y’a des noeil ! » Je tournais la tête à droite et à gauche et il semblait réellement avoir des yeux qui nous regardaient. « Aiden ! Scooby-Doo ! Venez ! » Je déglutissais en regardant ce manoir à l’allure de maison hantée. Je ne voulais pas entrer, mais je suivais toujours restant sur mes gardes. « Scooby-Doo tu entrerais bien si je te donne des Scooby Snack ? » disait Olivia, alors que j’affichais une moue. Moi aussi j’en voulais, mais c’était toujours hors de question. Croisant mes bras sur mon torse, je montais les marches qui menaient au porche, laissant les grincements me décrocher quelques grimaces. J’avais cette chair de poule qui parcourrait mon échine. Cette sensation qu’on nous regardait. Tournant la tête pour regarder une fenêtre au second étage. Une silhouette. Frottant mes yeux avec mes mains, je regardais à nouveau, voyant simplement des rideaux sombres volés. J’aurais juré avoir vu quelqu’un. M’empressant d’entrer à l’intérieur, j’entendais la voix de Lenaëlle : « On dit que cette maison est hantée par une créature des ombres. » Je me figeais sur place. Hantée. Créature. Ombres. Mamaaaaaaaaaaaaan ! Au fil des mots de Lena, Scooby m’avait sauté dans les bras, tremblant tous les deux. « Arrêtez de faire les idiots vous deux. » Aaron semblait désespéré, mais tant pis, ce n’était jamais lui qui se faisait attaquer. Suivant la petite bande, je continuais de regarder tout autour de moi. J’allais devenir fou, j’avais l’impression que les toiles nous regardait que les yeux sur les peintures suivaient notre avancé. Me prenant la tête dans une toile d’araignée je me débattais avec celle-ci. Un bruit. Je me retournais. « Il y a quelqu’un ? » demandais-je en regardant du mieux que je pouvais dans cette pénombre. Plusieurs yeux blancs me regardèrent et dans un couinement, je partis en courant suivit par une volée de chauves-souris. Dépassant les autres, je me retrouvais à gravir les marches menant au second étage. J’entrais dans la première pièce que je trouvais, fermant la porte, je m’empressais de mettre le plus d’objet devant celle-ci pour la bloquer. Au pire on viendrait me chercher une fois fini !

Du haut de mon grand balcon, je posais mes mains sur le granite pour regarder la forêt sombre longeant après le cimetière. Il y avait des ombres par endroit. On ne voyait les détails qu’avec les fines lumières et quelques bougies assez vieilles qui s’allumaient encore. Je claquais des doigts et une autre bougie s’allumait à côté de ma main. Je tournais le regard vers celle-ci tandis que le cri des loups de fit entendre. Je souriais doucement, me léchant les babines. Il n’y avait pas toujours foule en cette période au manoir. Je me contentais parfois de quelques lapins pour me nourrir et je les attirais grâce à mes dons de sorcière. On me voyait comme une insanité dans le monde des monstres. Une sorcière vampire ? Autant dire que cela peut être étrange. Au loin, un homme se transformait en loup. Ses membres s’écartelant pour se changer. Ces cris de douleurs et ses hurlements qu’il lâchait. Je laissais un sourire sadique en me réjouissant de sa douleur. Je vis au loin arriver ce gros toaster bien coloré sur des roues. Je fronçais doucement les sourcils en souriant. Affamée. Je voulais bien imaginer les personnes au sang si chaud et délicieux qui pourraient arriver. J’en sentais le doux parfum et j’arrivais presque à sentir la peur de certains d’entre eux. Je me retirais alors dans la pénombre du balcon encore illuminé d’une bougie. Je passais à travers ces longs rideaux épais de velours. J’attrapais ma brosse à cheveux pour peigner ceux-ci rapidement. Mes talons aiguilles dévoilant des jambes nues sous une robe courte noire assez moulante. Un maquillage sombre mais léger à la fois mais une goutte de sang à l’ouverture de ma bouche. Je me rapprochais de ce lit moelleux ou je m’installais. J’écoutais alors ces personnes entrer dans ma demeure. Je me mordillais les lèvres en sentant au loin la saveur cuivrée d’un sang chaud approcher. Cachée de longs voiles noirs entourant mon lit baldaquin. Je me redressais en entendant la porte s’ouvrir. Je me glissais au bord du lit, ouvrant alors les voiles pour regarder ce jeune homme. Je me léchais à nouveau les babines, récoltant le reste du sang d’un chat noir égaré. Il n’était pas si bon mais tellement nourrissant. Je laissais dévoiler mes courbes dans la pénombre des draps. Mon regard sombre se plongeant dans la vue assez charmante d’un corps agréable pour mes yeux tandis qu’il bloquait la porte. « Bonsoir ! », disais-je alors d’une voix douce mais séduisante à la fois. Je tournais mon regard vers cette part de gâteau au chocolat posée sur le meuble juste à côté. « Une douceur ? », lui proposais-je avec éloquence. Je me relevais en quittant le lit. Mon décolleté assez plongeant tandis que je me rapprochais de ce garçon, déhanchant mon corps au fil de mes pas. Je prenais la part de gâteau et j’en prenais un morceau avant de sucer mon doigt avec une pointe de perversité dans le regard alors que je me retrouvais face à lui. Je n’aimais pas vraiment manger comme les humains pourtant cela ne me dérangeait pas parfois pour certains aliments. « Vous sentez bon ! », disais-je alors que je parlais de son sang mais ça ? On ne va pas lui dire. Je le toisais du regard avant de me mordiller les lèvres. « Et très appétissant ! », rajoutais aussitôt et sans vraiment mâcher mes mots. Oui, il était attirant et même si je voulais surtout le dévorer, je n’étais pas contre un petit bonus. Et pourquoi dirais-je non de toute façon ? Un beau sourire charmeur et un peu timide se dessinait sur mon regard. Je ne jouais pas la comédie. Autant je pouvais être machiavélique et gourmande… autant j’étais timide. Je m’en sortais bien une fois que je brisais la glace de quelques mots échangés mais aux premiers abords ? J’avais toujours peur. Je suis un peu un vampire en carton mais j’assume rapidement pour devenir du bois ou du roc ? Comme vous voulez. Je me rapprochais, me penchant un peu vers lui et humant l’odeur de sa peau en regardant sa carotide avec insistance avant de relever mon regard vers ses yeux. « C’est quoi ton petit nom ? », lui demandais-je en étant inspirée par le doux parfum d’un AB négatif.

Aussitôt que j’avais senti ces yeux me regarder, j’avais perdu le peu de contrôle qui me restait courant le plus loin de cette horde de chauve-souris. J’entendais Aaron crier mon nom, mais au diable ! Je n’allais pas rester là, arrivant dans la première pièce que je trouvais. Je prenais tous les meubles qui me tombaient sous la main. Essayant à un moment de tirer une commode, beaucoup trop lourde, j’en sortais les tiroirs. Une voix résonnait derrière moi et dans un sursaut je me retournais pour voir qui avait tout en lançant ce que contenait le tiroir dans les airs, laissant une pluie de petite culotte me retomber sur la tête. Je tremblais de la tête au pied, brandissant le tiroir comme un bouclier, je regardais par-dessus celui-ci pour voir qui avait parlé. « Merci, mais sans façon. » disais-je pour décliner son offre pour le gâteau au chocolat. Drôle de manière d’accueillir les gens tout de même. Quoi que je préférais ça à « Voulez-vous être mon dîner ? » ou « Ai-je quelque chose de prit entre les dents ? » Je ne sais pas pourquoi, mais c’est deux façon d’aborder quelqu’un me troublait. Elle se levait du lit que je n’avais même pas remarqué, mais après à la vue de la taille de la chambre… Il y a avait assez d’espace pour cinquantaine de cercueils. À quoi pensais-je ! En tout cas, cette femme n’avait pas peur de prendre froid ou elle aimait simplement pointé ! Je détournais le regard en la voyant approché, réalisant que j’avais sans doute une de ses culottes sur mon épaule. Je la retirais prestement, ramenant mon regard vers cette femme. Il y avait toujours ce tiroir entre elle et moi et j’en étais bien heureux. Mon regard se tournait un instant sur la part de gâteau. C’est qu’il avait l’air bon, en plus les Scooby Snack m’avaient donné faim. Mais je ne voulais pas manger cette nourriture venant de je ne sais où. En plus, qui disait que cette sublime femme n’était pas un monstre ? Elle parla de mon parfum, c’est ce que j’en déduisais, sinon elle avait un souci entre ses deux oreilles. « Merci, j’utilise un gel de douche à l’ananas. » disais-je avec un sourire fier, fier de ma réponse que je croyais la plus normal du monde. Je ne pouvais pas me douter qu’elle parlait d’autre chose, mais un jour ou l’autre ça allait me jouer un défaut. « Vous savez, même si ça sent l’ananas, je crains que je n’ai pas ce goût sucré. » disais-je aussi banalement que si je parlais de la météo. Minute papillon ! J’avais l’air appétissant ! Elle se prend pour qui cette perverse ! « Minute ! » disais-je en étirant le tiroir entre elle et moi, essayant de créer une distance plus que convenable. « Je ne suis pas ce genre de mec ! Ce n’est pas parce que j’arrive dans une chambre que je suis pour autant le livreur de pizza d’un porno ! Non madame ! » répliquais-je tout en sentant ma voix vaciller. Franchement, les femmes qui restaient cloitrer dans des manoirs avaient un appétit sexuel étonnant. Manquait-elle de visiteur à ce point ? Sûrement pas, au vu du gâteau qui traînait dans sa chambre. À moins que c’était pour noyer son chagrin de femme sexy mais célibataire. Elle approchait et bien malgré moi notre distance se limitait désormais au tiroir entre nous. Elle humait mon parfum, si elle voulait je pouvais simplement lui dire où en trouver. Inutile de me sentir comme le ferait les chiens. « Aiden. » répondais-je contre toute attente, car je n’avais pas trouvé mieux que perdre mon regard dans le sien. Oubliant tout ce qui m’entourait. J’échappais le tiroir au bout de quelques secondes, poussant une plainte de douleur. « Aïe ! » Sautant à cloche pied, je me dirigeais vers le lit tenant dans mes deux mains le dit pied qui venait d’être brutalisé par le tiroir à culotte. Je tombais assis sur le lit, lugubre, et je retirais mes mains en grimaçant avant de sortir mon pied de mon converse. Sous ma chaussette, on voyait bien que le sang était remonté au gros orteil. Touchant celui-ci, je grimaçais poussant une autre plainte, mais cette fois beaucoup plus enfantine. Comme un bébé qui venait de perdre son doudou.

Alors qu’il déclinait ma proposition de dessert, je ne réagissais pas et je me rapprochais simplement de lui. Il utilisait un tiroir comme bouclier mais s’amusait aussi à avoir un de mes dessous sur sa tête. Il semblait tellement benêt que ça en était encore plus attirant. Je le regardais, lui disant même qu’il sentait bon. L’ananas ? J’en souriais. Si seulement il savait ce qu’était la bonne odeur. Cette peur mais aussi cette chasteté. Était-il vierge ? Je sentais un petit truc assez affriolant en plus chez lui. Je n’arrivais pas à mettre les crocs dessus. « Détrompes-toi ! », disais-je alors qu’il venait de prétexter qu’il n’avait pas un gout sucré mais la peur sucrait bien souvent le sang à souhait. J’en avais l’eau à la bouche juste en imaginant cette texture chaude d’un sang encore frais. C’était encore meilleur qu’une canne à sucre à noël sauf quand ils ont des cailloux dans le sang. Là, c’était détestable mais pas si pire qu’une croix. Enfin… Chacun son soucis. C’est comme passer un weekend avec un Léviathan qui veut juste des caresses sur son… enfin son petit bisounours. Si vous voyez ce que je veux dire. Avec eux tout est dans la juridique, ils vous proposent un procès avant de vous chevaucher. Ahhhhh… l’Espagne et ses petits monstres. Enfin je pourrais reprendre une bouchée du brownies mais non. Spock l’araignée descendait alors tout doucement non loin de lui du plafond alors que celui-ci parlait de porno ou pizza mais comment lui dire qu’il livrait bien mieux qu’une pizza à mes yeux ? Enfin non à mes papilles. Je n’étais en rien une tueuse en série mais je trouvais cet homme tellement à croquer que j’avais l’envie de meurtre juste pour le plaisir. Son prénom enfin à ma possession, je souriais. « Aiden ! », disais-je en le répétant et haussant les épaules. « C’est joli ! », je le laissais échapper le tiroir, envouté par mes charmes et je souriais à sa douleur. Oui, la douleur me fait tellement jubiler. Je m’en mordais les lèvres en le regardant aller vers le lit avec tellement d’élégance pour retirer ses chaussures d’un geste loin d’être sexy mais l’odeur de son sang arrivait à mes narines et caressait ma faim. Je le sentais grimacer et avoir mal. Cela perturbait tout son métabolisme d’humain enfin non… de bout de viande. Il n’était même pas en décomposition qu’il se cassait déjà. Je me sentais tout émoustillée, je me rapprochais alors et je me mettais sur le lit, passant derrière lui. Je posais mes mains sur ses épaules dans une destination ultime. Oui, elles descendaient à son torse et passant sous sa chemise pour caresser sa peau alors que j’allais sentir encore sa douce odeur à son cou. Mes oncles caressant sa peau pour laisser la malédiction des frissons se réveiller. Peut-être qu’il laisse dormir ses pulsions sexuelles ? Je n’en savais rien mais ce petit idiot était parfait pour hacher ma faim. Ma seule phobie était la Luposlipaphobia et non les hommes. Oh non. Je n’avais peur que d’être suivie par un loup sur un parquet ciré avec juste des chaussettes à mes pieds dans ma cuisine. Oui, seulement ça. Ce n’était pas une frayeur commune pour une vampirette sorcière mais ça me convenait assez bien. Une de mes mains sortait de sa chemise pour venir à son cou ou mon ongle acéré laissait une entaille superficielle sur sa peau. Je me rapprochais à peu plus, allant lécher du bout de ma langue ce sang frais. « Hummmmmm… », lâchais-je alors que je m’en humidifiais les lèvres. « Tu as encore mal ? », lui demandais-je alors simplement par sympathie. Tordue, je le laissais souffrir dans son coin en l’utilisant comme verre de vin. Non mais vraiment quand même. J’étais une femme pas comme les autres mais pas non plus un ange. Voyons. Je me penchais à nouveau à cette entaille, recommencent ma lécher et me léchant aussitôt le haut de la lèvre pour laisser son sang roser celle-ci. Je les rapprochais un peu plus de sa peau. Laissant ses veines dirent bonjour à mes lèvres. C’est là que je laissais mes crocs donner une pression contre sa peau, la lacérant tandis que je prenais mon gouter !