On pouvait dire que mon projet était en stand-by ses derniers jours. Je n’arrivais pas à me mettre dans l’idée d’avancer alors que je n’arrivais pas à avoir ce que je souhaitais absolument avoir. J’ai conscience que c’est très idiot mais je n’y peux rien. Quoi qu’il en soit, j’avais tout de même besoin de travailler et je venais d’être prise comme une des nouvelles scénaristes pour une série à succès. Je me devais d’écrire un épisode avec une ligne conductrice. Cela allait me permettre de me concentrer sur autre chose que mon projet et j’allais pouvoir laisser un peu de répit à cet acteur. Mais qu’il ne croit pas que j’abandonne, je n’étais absolument pas du genre à abandonner.

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui avait lieu une petite séance de briefing avec le producteur et certains acteurs. J’étais en charge d’introduire un nouveau personnage dans la série. J’avais été surprise de devoir faire cela puisque je n’étais pas une scénariste dans le long terme et surtout que j’étais assez novice. Cependant, je ne m’étais pas démontée et je comptais bien offrir ce qu’il fallait pour ce rebondissement important dans la série. Pour l’occasion j’avais fais un effort sur la façon de m’habiller. Bien que je n’étais pas du genre à porter des tailleurs, j’avais mis tout de même une chemise blanche en soie, rentrée dans un jean bootcut en terminant par des chaussures Richelieu. Je gardais cependant ma sacoche en cuire porte bonheur offert par ma mère pour mon la fin de mes études secondaires.

Dans ma petite voiture minable, mais propre, je conduisais pensivement, me demandant comment cela allait se passer. C’était pour ainsi dire la première fois que j’étais dans la cours des grands. La réalisation de mon projet ne m’avait jamais vraiment permis de rentrer dans le bain depuis que j’avais mon diplôme. J’étais à la recherche d’une place et je ne cessais de tourner autour du café dans lequel nous avions rendez-vous. Sérieusement, je ne comprenais pas pourquoi nous n’avions simplement pas rendez-vous dans les locaux de la série ? Je ne savais pas du tout et cela m’agaçait cependant. C’est alors que je tournais qu’une place devant moi se libéra mais je ne pu pas la prendre.

En effet, ma chère voiture de devant voulait cette place si bien que je dû m’arrêter en regardant ce dernier prendre la place que je convoitais. Je commençais à angoisser d’arriver en retard. C’était une chose que je ne supportais absolument pas. Tapotant sur le volant, je sentis un choc dans l’arrière de ma voiture propageant une onde que je sentis dans ma colonne vertébrale. Ma bouche entre-ouverte, je ne savais pas si j’étais choquée par l’accident ou par l’idée que cela arrivait justement aujourd’hui. La voiture derrière moi commença à se mettre en double file de manière à gêner le moins possible. Après avoir secouer la tête, j’en fis de même.

Eteignant mon moteur, j’essayais de garder mon calme mais ce n’était pas évident pour une impulsive. Soufflant un bon coup, je sortie de ma voiture en claquant la porte. L’homme fautif s’approcha de moi me demandant si j’allais bien. Je ne m’y pas longtemps à le reconnaître puisque j’avais passer le dernier moi à travailler sur l’écriture de l’épisode dans la série où il était vedette. Je me pinçais alors fortement la lèvre inférieure pour essayer de me maitriser. Après tout, il me semblait vraiment désolé. « Je n’ai rien. Mais vous auriez pu faire attention. Vous n’aviez pas vu mon clignotant ? » Mes mains sur les hanches, j’étais contente de faire preuve d’un certain calme. « Vous avez un constat ? »

J’avais toujours été du genre impulsive et je savais que cela jouait souvent en ma défaveur et cela pour plusieurs raisons. On me prenait souvent pour une folle, et ce n’était pas bon pour ma tension qui avait toujours tendance à être assez faible. Je savais que ce n’était pas une bonne chose d’être aussi impulsive vue tous les imprévues que nous pouvions rencontrer dans le monde de la télé. En parlant de télé, j’avais fasse à moi un acteur assez connu à présent pour qui je venais d’écrire un épisode. Bien sûr, il était pas le seul pour qui j’avais écris, mais en tant que personnage principal, il faisait fortement partie de cette intrigue spéciale. D’ailleurs, pour appréhender correctement la série et son style, j’avais du voir tous les épisodes. Et je peux vous dire que cela a été une torture pour moi car je n’aime pas du tout ce genre. On peut d’ailleurs se demander pourquoi j’ai accepté dans cette condition. La raison est simple, j’ai une réputation à me faire et j’ai besoin d’argent. De plus, j’ai pris cela comme un challenge.

Pour l’heure cependant, j’allais être en retard à mon rendez-vous. J’essayais de me calmer en me disant que je n’allais pas être la seule. Je continuais cependant à bouillonner intérieurement malgré le comportement désolé de l’acteur. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si sa réputation de salaud alcoolique était vraie. Malgré cela, je doutais qu’à l’heure actuelle, il soit bourré. Il avait une sale réputation, mais je savais qu’il avait tout de même la réputation d’être assez professionnel surtout face à une personne capable de le virer. Car en plus de moi et le réalisateur de l’épisode, le producteur sera également présent. Enfin bref, je l’observais entrain de fouiller dans sa voiture, une main sur ma hanche pour essayer de me faire patienter.

J’étais entrain d’essayer de trouver un moyen de ne pas être inutile agressive car j’allais devoir bosser pendant plusieurs semaines avec Henry. Je décidais de me concentrer sur les faits pour essayer de me rappeler. Une fois son document sorti, je le gratifiais d’un signe de tête. Il expliquait encore une fois qu’il ne se souvenait plus si il avait mis le clignotant. Pour être honnête, je ne m’en souvenais moi-même plus. « Ce n’est pas grave. » finis-je simplement par dire. Je remplissais ensuite à mon tour les partir à remplir alors qu’il m’expliquait avoir la tête ailleurs. Je ne répondis rien préférant me concentrer sur ce que je devais remplir.

Une fois fini, je me redressais en tendant le double à Henry. « Cela ira merci. » Je n’avais pas envie de mentir à l’assurance. Ma mère m’avait toujours expliqué qu’il y avait toujours beaucoup plus d’effet négatif que d’effet positif à mentir. Je gardais cette philosophie en tête car je savais qu’elle était vraie pour l’avoir déjà expérimenté. « Vous êtes nerveux pour votre rendez-vous ? Pourtant vous ne risquez pas d’être viré. » dis-je finalement en pliant le papier pour le mettre dans la poche arrière de mon jean. Je me rendis compte rapidement que cela pouvait paraître assez méchant, j’en avais conscience. « Je suis désolé. Je suis Caitlyn Hemingway. » Je voulais lui faire comprendre qui j’étais puisque je n’avais pas encore eu l’occasion de me présenter. De cette manière, il allait pouvoir comprendre ce que je voulais entendre par mes paroles.

C’est quand il vous faut un truc que vous arrivez rarement à le trouver directement. Je sentais la jeune femme s’impatienter par habitude. Elles mettent toujours la main sur la hanche. J’ai l’habitude avec mes sœurs mais je me hâtais avant de revenir vers elle avec les papiers et un stylo. Je devais avouer être tellement nerveux que j’en oubliais tant la situation dans laquelle nous étions mais je laissais la jeune femme remplir le formulaire alors qu’elle me disait que ce n’était pas grave mais c’était tout de même un peu grave non ? Je ne riais nerveusement pas persuadé que cela ne soit pas grave avant de plonger la main dans la poche de mon jeans sans plus trop savoir ou me mettre. J’étais tellement stupide quand j’étais désolé. Reprendre sur moi ? Oui, un peu. C’était plus simple avec mes sœurs ? Pas vraiment. Elles étaient plus aptes à toucher les cordes sensibles ou teindre mes chemises ou mes boxers en rose bonbon. Bizarrement ça part d’un vécu. Je la laissais remplir sagement en restant tant bien que mal assez calme alors qu’elle me tendait le double que je prenais d’une main enjouée même si je n’étais pas heureux de cet accident mais j’étais surtout pressé d’arriver à mon rendez-vous. En retard mais bon cela ne m’arrivait jamais bien qu’on pourrait penser le contraire mais non. Je regardais rapidement le double afin de lire quelques informations comme son prénom d’ailleurs. Je souriais doucement à cette information car c’est là que je comprenais à qui je parlais mais dans le fond, je n’étais pas vraiment effrayé avant de relever le regard vers elle quand elle s’adressait à moi. Je penchais doucement la tête avant de rire doucement. Je fronçais les sourcils en donnant un petit mouvement de mal aise avec ma tête et je laissais mon regard se plonger sur son visage en souriant doucement, un peu gêné alors qu’elle disait être désolée en se présentant. Je montrais alors le papier en double et je lui souriais. « Vous êtes sûr ? C’est différent de ce que vous avez écrit ! », disais-je alors pour plaisanter mais j’espérais qu’elle le comprendrait donc je ne me rattrapais pas de suite. « Vous savez on m’a toujours appris de ne jamais rien prendre pour acquis ! », lui disait-je simplement en haussant les épaules comme toute logique car à mes yeux, c’était clairement et purement logique. Je ne voulais pas prendre pour acquisse ma carrière, je ne voulais rien prendre pour acquis et je me battais pour qu’elle ne batte quant à elle jamais de l’aile mais ça, c’était rarement ce que l’on voyait. Je luis souriais après ça en fronçant les sourcils. « Vous n’avez pas l’air de ce que je pensais que vous seriez ! », disais-je en souriant. « Mais je vous rassure, c’est un compliment… La plupart de nos réalisatrices ont 40 ans passées et parfois des lunettes, des cheveux courts ou mal entretenu car elles ont préférées une queue de cheval au lieu d’un brushing mais elles sont gentilles et c’est tout ce qui compte ! », lui disais-je en parlant comme avec gêne de peur d’avoir une mauvaise impression et me rattrapant à chaque mot comme pour rester accroché à une branche existante d’un débit assez rapide. Je riais nerveusement en penchant la tête. « Non pour être sérieux, je suis nerveux pour la rencontre avec cet homme, cet acteur… Je n’ai jamais eu de frère que des sœurs… c’est comme pour une première fois… ou un premier rencard ! », disais-je en riant aussitôt. « Je suis sûr que vous voyez ce dont je parle… vous devez souvent ne avoir… non pas que je… », je soupirais doucement. « Mon dieu, assommez-moi avant que je lâche encore d’autres idioties… », murmurais-je avant de me pincer les lèvres et lui tendre subitement la main. « Enchanté, je suis le roi des idiots, Caitlyn est un joli prénom ! », disais-je tel un imbécile pas fini ou alors fini au champagne. Cela résumerait beaucoup de choses l’idée que mes parents m’ai fini en me trempant dans un verre de champagnes. Je ne tiens pas l’alcool alors cela serait sûrement une solution. Quoique. Je n’en sais rien et on s’en fiche, non ?

La situation se retournait finalement. Bien que je me sentais encore contrarié par l’accident, j’essayais de me détendre un peu. J’étais du genre têtu et exigeant mais je devais fait attention à mes relations de travail. Si nous voulions offrir un bon travail, nous devions avoir de bonnes relations. J’étais nouvelle dans le métier mine de rien, mais je savais qu’il ne fallait pas de relation de travail tendu.

Il tenta une blague que je ne compris pas réellement mais je n’en tenais pas rigueur. Je savais qu’il voulait détendre l’atmosphère. Il avoua qu’il ne considérait rien comme acquis et cela me fit légèrement sourire. Il s’agissait là d’une preuve de maturité et je trouvais cela bien surtout pour un acteur dont la réputation n’était pas des meilleurs dans les tabloïds.

J’eu un léger froncement de sourcil me demandant comment je devais prendre sa remarque sur le fait que je n’étais pas comment il le pensait. Il me rassura finalement. Je n’étais donc pas un stéréotype et cela me soulageait grandement. « J’espère ne jamais devenir ce genre de stéréotype. » Et c’était une vérité. Je ne souhaitais pas ressembler à une tripotée de femme. J’avais pour ambition de rester toujours différente, de me démarquer par n’importe quel moyen.

Je comprenais finalement que c’était le trac qui semblait le rendre légèrement maladroit à la limite de la divagation. Ses divagations s’empiraient d’ailleurs rapidement ce qui me fit éclater de rire. Il était véritablement fou. « Vous savez, il ne va pas vous manger. Je pense qu’il a plutôt peur de vous que l’inverse. » J’eu un léger sourire. « Un peu comme l’araignée qui a peur de l’humain hurlant avec sa savate. » Je m’amusais de cette image car j’imaginais réellement Henry avec une savate entrain de hurler en direction du dit acteur.

« Il faut se détendre Henry. » J’eu un mouvement négatif de la tête. « Vous êtes bien différents des apparences. » Et c’était clair. Je ne m’attendais absolument pas à un homme qui était aussi peu sûr de lui. C’était d’ailleurs dans une certaine mesure assez déstabilisant de voir cela. Et au final, il était loin du connard qu’il semblait être à travers les journaux. C’était encore une preuve pour moi qu’il ne fallait pas suivre ce genre d’information.

Montant sur le trottoir je regardais autour de moi. « Nos voitures sont garés maintenant. Nous devrions y aller. Car si il y a bien quelqu’un que nous devons tous craindre, c’est le producteur. » Je lui fis signe de faire quelque pas avec un léger sourire. Il fallait qu’il se détende, j’avais presque envi de lui offrir un verre d’eau froide. « Comment vous faites pour ne pas craquer dans ce genre de job. Je veux dire, il n’y a pas plus stressant que ce genre de métier. »