Nous allions dans la salle pour laver ma nièce qui était encore dans les bras de ma sœur, et je l’écoutais parler, elle avait raison je lui devais des explications sur ce que je lui avais dit et caché. Ma sœur était au courant au moment de mon retour de ce qui s’était passé à Los Angeles pour la simple et bonne raison qu’elle avait vu mon alliance à mon doigt bien avant que je vois mes parents. Elle avait réussi à garder le secret toutes ces années, deux longues années où je savais qu’elle pourrait être d’un bon soutien. Mais je lui avais demandé ça, en connaissant sa difficulté de tenir sa langue, en même temps ce n’était pas simple non plus, un truc comme ça. Mais je comprenais ma sœur au moment où elle se sentait angoissée avec son nouveau bébé, j’avais été dans le même cas, je n’avais pas su prendre soin correctement de Leah, dans le sens où elle avait été prématurée et que je ne l’avais vu qu’après mon réveil beaucoup d’heures après. Ce n’était pas simple, je ne m’étais pas sentie mère. « Je… C’est un peu dur, je crois que y a un peu tout. La mort de Luke, je ne sais pas trop comment me positionner, après y a le fait que je te vois avec cette petite princesse, et les réflexes que je n’ai pas eu avec ma fille, et puis… Pleins de choses » dis-je sur la confession. Il a l’air canon, me fit sourire je ne répondis pas. Je savais que si elle avait demandé des conseils à ma mère plutôt qu’à moi sur la grossesse c’était qu’elle n’osait pas, alors que je lui aurai donné. Je ne m’étais pas rendue compte combien c’était difficile pour moi. Je sortis mon portable, il était peut-être temps de voir à quoi ressembler sa nièce quand même « Elle a 4 ans, elle a mes cheveux mais sinon elle ressemble beaucoup à Eden. Il est beau à tomber, je suis tombée sous son charme, mais je l’ai fait courir un moment. Enfin disons qu’après qu’on ait commencé à sortir ensemble tout est allé très vite. Et aujourd’hui je ne sais plus trop, tu me sembles parfaite dans ton rôle de mère, alors que tu as accouché comme moi prématurément, et je m’en veux tellement de mon côté de pas avoir été la mère parfaite pour elle, elle ne me mérite pas, et là je vois l’imbécile qui a pris ma place dans l’appartement. Ca me fait douter à chaque fois que je les vois. » dis-je en baissant les yeux, je pris les linges pour la petite princesse que je déposais à côté de la baignoire approuvant ma sœur quand elle proposa de faire couler l’eau. Oui c’est sur. Elle fit les gestes qu’il faut. « Je les vois samedi, je vais à LA. Pour le moment je les vois une fois par mois, en moyenne. » dis-je avec un sourire, je savais qu’elle se posait beaucoup de questions sur ça, de même que Kennedy se demandait ce qui s’était passait pendant 8 ans pour que je ne revienne pas. S’ils savaient tous, ils m’en voudraient réellement. J’en étais sure. « Je ne veux pas t’embêter avec cette histoire, je m’en veux juste que ce ne soit pas Papa qui m’ait amené à l’autel le jour du mariage, j’ai loupé quelque chose, je m’en veux, j’ai fait beaucoup d’erreurs, et c’est juste que je me dis que si je continue à vivre comme ça je deviendrai folle. » Oui c’était le mot en effet, complètement barje.

on m'a dit d'y croire encore

featuring - kate f. rieder-jones

♥:

J'me dis que j'en ai longtemps voulu à mon père d'avoir abandonné ma mère quand elle a appris que j'allais naitre, et parfois je me dis je ne vaux pas plus que lui, vu que je suis incapable de me sentir mère, en laissant ma fille avec son père. Enfin je divague laisse tomber, ça ira mieux dans quelques jours. dis-je avec un sourire qui se voulait rassurant pour ma soeur, je savais qu'elle même, elle avait eu une mère vagabonde. Mon père à côté, était un inconnu, je lui en voulais juste de ne pas m'avoir pas donné le bénéfice du doute ! Mais je ne pouvais pas lui en vouloir plus que ça, je ne le connaissais pas plus que ça. Je jouais plus à ma Joan, qu'à mon Thimothy comme on pouvait dire. Disons qu'avec Lullaby, nous avions eu de la chance que ma mère rencontre son père d'un côté il y a 24 ans. Sans quoi, je pense que j'aurai fini dans un foyer sans ma mère parce qu'elle aurait eu beaucoup trop de mal à m'élever seule à la gitane je suppose. Cette période était tellement un suspens que je ne savais même pas comment en parler. Il n'y avait pas de photos de moi bébé à la maison, les premières photos commençaient quand j'avais 3 ans. Je sais juste que ma mère s'est battue pour m'élever et ça je lui en serais pour toujours reconnaissante. Les paroles de ma soeur me firent pour autant du bien, je savais qu'elle avait toujours eu cette capacité à être une seconde mère pour son frère et sa soeur quand leur mère était partie. Moi j'étais débarquée dans cette famille avec un cheveu sur la langue, et comme un cheveu sur la soupe. La petite blondinette que j'étais, parmi cette armée de bruns et de brunes. Oui tu as raison. Se pardonner est un long parcours je pense, ça fait 4 ans que j'essaye. On y arrivera, et je sais que ça nous fera comprendre que nos prochaines grossesses il faudra y faire gaffe, moi je ferai un meilleur suivi avec mon diabète, et toi tu cesseras de faire le zouave à la caserne dis-je en riant nerveusement. Je ne savais pas si j'arriverais à retomber enceinte vu la difficulté de mon accouchement, mais on verra bien. Le bain de ma nièce terminée on la ramenait dans sa chambre, et on la coucha nous dirigeant ainsi vers la sortie de l'hôpital Bon on va le prendre ce petit sorbet ! Que l'on parle de choses plus joyeuses que nos problèmes de maman. Et plutôt de... Tiens, en parlant d'Aiden maintenant qu'il est revenu d'Irak c'est quand qu'il devient mon beau-frère ! dis-je avec un sourire et nous sortimes de l'hôpital avec ce petit sourire de complicité.